Salzburger Missale - De Corpore Christi |
Aucun doute n’est possible. L’objet à diriger, garder, conserver, l’objet qui a été confié, est systématiquement omis mais on sait que le mot qui le désigne est du genre féminin. Même le mot brebis dans la dernière inscription est omis. Cette omission est un message secret, ou à peine secret. Il faut comprendre que le premier mot omis est ecclesia. Le second est oves mais il doit être évidement compris dans le sens évangélique : fideles. Berthold condamne les évêques qui détruisent leurs fidèles de leur église plutôt que de les garder, il condamne les Évêques inquisiteurs qui font la guerre au Libre-Esprit. Le thème de l’image est annoncé en haut à droite : « Mieux vaut au juste un bien modique, que de grandes richesses de méchants. » Il signifie dans un sens ouvert que le fidèle préfère les pauvres richesses de la dévotion et surtout celle du pain eucharistique aux richesses du monde et au nourriture terrestre. Dans un sens caché, il signifie qu’il vaut mieux faire partie de l’Église persécutée, ignorée, et méprisée, et cela fait sa pauvreté, que de faire partie des baptisées non persécuté, connu, honorés, et cela fait leur richesse, qui, tout en appartenant à l’institution attachée à l’Église, sont exclus de l’Église parce qu’ils la persécutent. La conclusion admirable de cette image ce trouve en haut à gauche : « L’homme mangea le pain des anges ». Les pratiquants du culte adamique, en effet, ne peuvent ignorer le sens de cette parole de Notre-Seigneur : |
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Matth. XXII « 30 In resurrectione enim neque nubent, neque nubentur : sed erunt sicut angeli Dei in caelo. » |
« 30. Car à la résurrection les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris ; mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel. » |
Les Anges jouissent les uns des autres sans relation privilégiée. Les hommes mangent le pain des Anges quand eux-aussi jouissent les uns des autres sans relation privilégiée et, comme eux, en puisant dans leur rencontre, aux sources du Sauveur, l’eau de la jouissance divine. Amen. D’autres commentaires dans la lettre encyclique Le culte adamique, Chap. L’efficacité du culte adamique. II. Pour le destinataire. |
Biblia pauperum, Germany, c.1470, Oxford, Arch. G c.14. |
Les inscriptions |
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Les inscriptions sont presque illisibles sur les photos. Nous les avons toutes recopiées depuis la publication internet de la bibliothèque d’Oxford. |
Commentaire |
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La
femme sortie du côté
d’Adam est une figure des Sacrements qui
guérissent l’homme (homo). Plus encore
elle est la guérison première et
définitive. Les Sacrements commencent de
guérir l’homme (homo) et le prépare
à recevoir l’objet qui le guérit
à tout
jamais de toute tristesse : la femme. En effet la vertu des
sacrements
purifient la conscience de l’homme de tout attachement
à la causalité, alors il
est prêt à recevoir pour rien le cadeau gratuit de
Dieu : la joie de jouir
à tout jamais de la femme. La femme (mulier) est
guérie aussi par les
Sacrements, ils lui donnent de croire qu’elle est
réellement la joie du monde et
qu’une grâce aussi extraordinaire lui a bel et bien
été donnée. Alors elle
jouit à tout jamais de la joie d’être la
joie du monde. |
Erit recordatio |
V/. Erit Dóminus nominátus in signum ætérnum. R/. Quod non auferétur. (Is., 55, 13.) V/. Le nom du Seigneur deviendra un signe éternel. R/. Qui ne sera pas enlevé. (Sacré-Cœur, None) Le verset de None à la fête du Sacré-Cœur, mis en relation avec le dessin étudié, dit que le serpent est Notre-Seigneur. Le serpent mort est un signe de l’impuissance de l’homme tuée par la puissance de Dieu sur la croix. Nous ne savons pas si l’intention de l’auteur est d’affirmer que le nom du Seigneur Serpent sera un signe éternel. Nous plaçons ici cette image parce qu’elle illustre la vérité même si l’auteur de l’a pas connue. Inscriptions. Sur l’arbre : arbor vite Dans le phylactère : Erit recordatio apud eos qui futuri ???? Il est probable que la suite du texte aujourd’hui effacé continue la citation du verset de l’Ecclésiaste jusqu’à la fin, qu’il était écrit : « erit recordátio apud eos qui futúri sunt in novíssimo ». Voici la traduction : Il sera en souvenir à ceux qui vont venir en dernier lieu. Remarquez que le peintre utilise une partie du texte biblique en le séparant de la négation qui le précède, la phrase originale est négative mais la citation est affirmative. Il utilise une citation pour signifier une chose qui n’est pas dit par la citation elle-même.
Sur l’arbre est écrit : arbor vit[a]e, « Arbre de la vie ». Le personnage de droite dit : « erit recordátio apud eos qui futúri sunt in novíssimo », « Il sera en souvenir à ceux qui vont venir en dernier lieu. » On voit le serpent avec la tête pendante, il est peut-être mort, il est certainement vaincu. Au dessus, on se trouve l’assemblée des élus tournée vers le Christ juge. On reconnait les patriarches, les soldats, les moines, les ecclésiastiques, les femmes et les hommes du peuple, les enfants innocents, c’est-à-dire les saints-innocents et les enfants baptisés et morts avant l’âge de raison (selon la théologie ancienne), les saintes martyres, les morts qui sortent du tombeau. C’est une image de triomphe final, un rassemblement des saints auprès du sauveur, comme on en voit un dans le Retable de l’Agneau mystique des frères van Eyck. Il faut comprendre cette image. L’auteur met en image la théologie chrétienne, il reproduit fidèlement son modèle et ainsi il dit toute la vérité même celle que peut-être il ne comprend pas. La vérité, la voici : le serpent tortueux est vaincu et l’arbre de vie demeure dur et droit. Le phallus de l’homme ne doutera plus jamais de la bonté de Dieu, il jouira sans fin, sans croire que la jouissance puisse être une chose que Dieu interdit. C’est évidemment le serpent flasque qui a parlé à Ève (cf. le dessin de Friedrich Müller montrant Ève observant avec surprise le sexe d’Adam endormi), puisqu’il n’a durci que par l’action d’Ève convaincue par lui. Le serpent flasque a demandé à Ève de le vaincre en le transformant en bois dur. Le serpent est-il vaincu ou vainqueur ? Les deux à la fois. C’est l’histoire du Christ : le prophète mis à mort est vivant et vivifiant pour toujours. Quel sera le souvenir ? Au paradis, les hommes ne seront pas toujours en érection. La bite pendouillant sera un souvenir de l’impuissance dans laquelle se trouvait l’homme avant que le Christ ne lui communique la puissance divine, mais le souvenir sera louange car cette bite pendouillant sera toujours prête à l’œuvre pour répondre au moindre désir du vir et de la femme, et l’homme glorifiera sans fin Dieu de lui avoir communiqué cette puissance de jouir qu’il n’avait pas auparavant. L’auteur savait-il se qu’il disait ? C’est fort possible sans être encore certain. La position de la tête, pendante reproduit celle de la tête du Seigneur sur la croix après sa mort. Elle reproduit aussi, bien entendu, la proclamation très solennelle de la liturgie invitant à l’adoration de la sainte croix : Ecce lignum Crucis, in quo salus mundi pepéndit. Chorus. ℞. Veníte, adorémus. Et puis surtout cette
inscription, arbor vite, conduit à
penser que l’auteur a voulu représenter la croix et le Seigneur. Il semble bien
que l’auteur savait que le serpent de la Genèse est Notre-Seigneur Jésus-Christ.
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