L’œuvre |
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Jan van Eyck (c.1390-1441), La Crucifixion, c. 1425, Berlin, Staatliche Museen zu Berlin, Gemäldegalerie. Huile sur bois transférée sur toile, 43×26 cm. |
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Les images de l’œuvre sur lesquelles nous avons travaillé. La première image en noir et blanc : dans Emile Renders, Jean Van Eyck et le Polyptique. Deux problèmes résolus, 1950. La troisième image en couleur : Alta definítio (closertovaneyck). |
La
première image en couleur. |
La
deuxième image en couleur. |
La composition |
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La “Scène du Puits”, v. 15 000 ans avant Notre-Seigneur Jésus-Christ, Montignac, grotte de Lascaux. Peinture rupestre. |
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Le tableau La Crucifixion de Jan van Eyck est une reproduction de la “Scène du Puits” de la grotte de Lascaux (Affiche PDF). Dans la lettre encyclique Les Amants, nous expliquons comment la “Scène du Puits” est reproduite selon la signification, la composition d’ensemble et même la composition géométrique. Nous proposons ici la démonstration des seules relations géométriques entre les deux images. |
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Une verticale donnée par le piquet de l’oiseau et les diagonales premières de la “Scène du Puits”. |
Les
diagonales sont peut-être les éléments
géométriques de la composition de la “Scène
du Puits” qui apparaissent au premier regard,
c’est pourquoi
nous les
appelons
« premières ». Le sens
théologique est très
fort, il s’agit
de la Descente et la Montée du Seigneur Jésus
(cf. Jn 20,
17 ; Ph 2,
5-11). Il s’agit aussi d’une flèche qui
montre la Descente, mouvement
principal
de Dieu. En effet, si le Seigneur Jésus est
monté, c’est pour
redescendre à
nouveau (cf. Ac 1, 11) à la fin du monde avec la
Jérusalem
céleste. |
Ap 21 « 2.
Et moi, Jean, je vis la sainte cité,
la nouvelle Jérusalem,
descendant du ciel, d’auprès de Dieu,
parée comme une épouse et ornée
pour son
époux. » Jan van Eyck a
choisi de composer sa reproduction
de la “Scène du
Puits” à partir de
deux diagonales mais il en les a choisi ailleurs que sur la peinture
telle
qu’elle apparait, il les a choisi dans une superposition de
deux images
en
miroir. |
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Figure
1 : Les diagonales premières et
l’orientation de la verticale
de la Crucifixion de Jan. |
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Figure 2 : Deux diagonales secondes et une verticale mettant en évidence la « blessure du bas » du Seigneur Jésus, celle qui représente la blessure du bison de la “Scène du Puits” (voir la lettre encyclique Les Amants, n. 4). |
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Figure
3 : Une superposition de deux images en miroir de la “Scène du Puits”
qui elle-même se
superpose avec les diagonales
premières de la Crucifixion
de Jan
van Eyck. |
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Figure
4 : La superposition de la “Scène
du
Puits” utilisée par Jan van Eyck comme
cadre pour composer la Crucifixion.
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Figure
5 : La verticale choisie par Jan van Eyck pour la composition
de la Crucifixion (en rouge) et les
diagonales,
visibles sur ce même tableau, représentant les
deux diagonales
« premières »
de la “Scène du
Puits”, (en bleu et
vert). |
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Figure
6 : Les deux piquets des images superposées de la “Scène du Puits“
sont parallèles. Il
s’agit donc de la
superposition de deux images dont l’une est l’image
de l’autre comme
dans un
miroir. |
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Figure
7 : Une grille de diagonales, d’horizontales et de
verticales
dans la
composition de la Crucifixion de
Jan
van Eyck. Les personnages, les objets, les vêtements en
particulier,
sont
peints de manière à dessiner ces droites. On
trouve bien ici et dans
les autres
figures un exemple de ce qu’a écrit B. Facio sur
Jan van
Eyck : « Jan
le Gaulois est tenu pour le plus grand peintre de notre temps, savant
dans les
lettres mais surtout en géométrie et dans les
arts qui servent à
l’ornement de
la peinture... » Liber de
viris illustribus, 1454-55,
cité
par A.
Chatelet, 1969. |
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Figure
8 : Le cercle passant par les trois Clous. Le nombril du
Seigneur Jésus
est placé presque au centre de ce cercle. |
La
composition du tableau de Jan van Eyck
s’inspire très probablement de la Mère
de
Dieu, « Vierge du Signe » ou
encore « Blachernitissa »
du
nom d’une église Constantinople. « De
même que l’impératrice et les
dignitaires de la cour de Byzance
portaient sur
la poitrine un médaillon (signum) représentant le
souverain,
de même la Vierge Marie porte sur le cœur un cercle
qui contient le
Christ
Emmanuel. C’est ainsi que nait le type iconographique de la
Mère de
Dieu du
Signe, selon la prophétie d’Isaïe (VII,
14). » Alfredo Tradigo, Icônes et saints d’Orient, Paris, Éditions Hazan, 2005. D’après
l’explication d’A. Tradigo, nous ne
savons pas si le nom « Vierge
du
Signe » vient du signe porté
par « l’impératrice
et les dignitaires de la cour de Byzance » ou du signe donné au roi
Achaz par le prophète Isaïe, les deux faits se sont
peut-être
rencontrés pour
donner naissance au modèle de l’icône. |
Is 7 |
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« 14 (…) dabit
Dominus ipse vobis
signum : |
« 14. (…) le Seigneur
lui-même vous
donnera un signe. |
ecce virgo concipiet, et pariet filium, |
Voilà que la vierge concevra et
enfantera un fils, |
et vocabitur nomen ejus
Emmanuel. » |
et son nom sera appelé
Emmanuel. » |
Le 24 décembre 2011, à 22h22 : Joyeux Noël ! |
L’inscription en hébreu est peut-être le début du Psaume 21 : אלי, אלי , למה עזבתני ;רחוק תישועתי, דברי שאגתי Voici le même texte avec les lettres manquantes entre crochet, et une incertaine entre parenthèse. א[ל]י, [א](ל)[י, למ]ה ע[ז]ב[ת]ני[ ;]ר[חוק תישועתי, דב]רי[ שאגתי] « 2
Mon
Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous
abandonné ? Je gémis,
et le
salut reste loin de moi ! » |
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Mt 27 « 46 Et circa horam nonam
clamavit Jesus
voce magna, dicens :
Eli, Eli, lamma sabacthani ? hoc est : Deus meus,
Deus meus, ut quid
dereliquisti me ? » |
« 46.
Et, vers la neuvième heure,
Jésus cria d’une voix forte, disant :
Éli, Éli, lamma
sabacthani ?
c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu,
pourquoi m’avez-vous
délaissé ? » |
Nous reconnaissons le début de l’inscription grecque et presque la totalité de l’inscription latine : •ΙΗC•ΝIUC(Ᾱ ou Δ)C•(Κ ?)Η(Ψ ?)ΠΕ• •Ihs•nazan(i ou u)z•-(r ?)iude• Σ (sigma) s’écrit souvent C. En minuscule, Σ s’écrit σ ou ς. On trouve aussi le C carré pour le S ou le Σ dans l’inscription de la devise de Jan van Eyck « Als isch kan », « Comme je peux. », sur le tableau de L’homme au turban rouge (bordure du haut). Υ (upsilon) peut s’écrire U. Jesus est orthographié : « Jhesus » comme sur le tableau de la Sainte Face (type 1440) (bordure du haut) de Jan van Eyck. Le i semi-consonne s’écrit aussi bien I que J. Le monogramme JHS signifie : Jesus hominum salvator « Jésus Sauveur des hommes ». Le trait au-dessus du h signifie que le mot est abrégé. L’histoire des monogrammes IHC et IHS est très bien expliquée sur le site des Jésuites. (Le Η grec n’est pas le H latin ou français mais la lettre ητα (èta) qui correspond au e du mot latin Jesus et au é du mot français Jésus.) Si l’inscription en hébreu est réellement le début du Psaume 21, alors elle fait entendre la prière que l’homme-oiseau adresse vers le ciel. De plus le Psaume 21 est peut-être le texte de la Sainte Bible qui permet le plus de reconnaitre dans la “Scène du Puits” la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ. Dans ce Psaume le Serviteur souffrant est assailli par les animaux : un lion, « leo » (vv. 14, 22), des chiens nombreux, « canes multi » (v. 17), des jeunes taureaux nombreux, « vituli multi », des taureaux gras, « tauri pingues » (v. 13) et Il demande d’être sauvé « des cornes de la licorne » (v. 22), des cornes du reém en hébreu, une sorte d’auroch. En citant ce Psaume, Jan van Eyck montre que la Sainte Bible aussi a utilisé l’image d’un homme assailli par une puissante bête à cornes pour décrire la Passion du Seigneur Jésus. Il est donc tout à fait permis de reconnaitre la Passion de notre Seigneur dans la “Scène du Puits”. |
Ps 21 |
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« 13
Circumdederunt
me vituli multi ; |
« 13. De
jeunes
taureaux en grand nombre m’ont
environné ; |
tauri pingues obsederunt me. |
des taureaux gras
m’ont
assiégé. |
(…) |
(…) |
22 Salva me ex ore leonis, |
22. Sauvez-moi de la gueule du
lion ; |
et a cornibus unicornium humilitatem
meam. » |
et ma faiblesse des cornes
des
licornes. » |
Note : « 22. * Des cornes des licornes, du reém ou bœuf sauvage (décrit dans Job, XXXIX, 9-12), comme le porte le texte original. La Vulgate a traduit le mot reém, tantôt par licorne, tantôt par rhinocéros, mais reém signifie toujours le buffle ou bœuf sauvage. » Le reém a été reconnu par certains savants comme l’auroch, une sorte de bœuf très grand. « Il atteint jusqu’à deux mètres de hauteur et trois mètres trente-trois centimètres de longueur. (…) Il est probablement le même que l’urus, bos priscus ou bos primigenius de l’époque quaternaire » (H. Lesètre, Dictionnaire de la Bible, publié sous la direction de F. Vigouroux, 1912.) |
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II. Les inscriptions et les signes du bas du tableau |
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Il y a d’autres inscriptions et signes au bas du tableau. |
De gauche à droite nous lisons : | ||
Aux pieds de la Vierge Marie : 1°) le manteau de la Vierge Marie qui couvre le sol 2°) un « Z » inversé 3°) un œil posé au-dessus de trois feuilles 4°) un os en diagonale 5°) une pierre |
Aux pieds du Seigneur Jésus crucifié : 7°) XP à l’intérieur et sur la moitié basse d’une ellipse 8°) trois cales devant le pied de la Croix et une derrière 9°) une sorte de Y |
Aux pieds de Saint Jean : 10°) un os fin et courbé 11°) une croix 12°) une deuxième croix 13°) le pied gauche, comme planté en terre, de Saint Jean 14°) un « Z » inversé |
Le Cercle, signe de l’Acte Créateur de Dieu, Œuvre du Grand-Prêtre Jésus-Christ L’association de l’os fin et courbé et de la première croix aux pieds de Saint Jean Le manteau de la Vierge Marie et le pied gauche de Saint Jean |
L’œil au pied de la Vierge Marie et la deuxième croix aux pieds de Saint Jean « X » comme Christ, « homo », « œil » comme Vierge Marie, « mulier » « X » comme la figure de l’homme-oiseau, « œil » comme la figure du bison |
« XP » comme Christ |
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(En cliquant sur les titres de chapitre, vous pouvez revenir à l’image du bas du tableau.) |
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XP dans une ellipse, qui est probablement un cercle vu en perspective, reprend le dessin du Seigneur Jésus dans un cercle. XP sont les deux premières lettres du mot Christ en grec. Le Nom de Jésus-Christ (par exemple en Ac 9, 34) : En latin : IESUS CHRISTUS En grec : ΙΗΣΟΥΣ ΧΡΙΣΤΟΣ (Le Χ grec n’est pas le X latin ou français mais la lettre χῖ, khi, que l’on transcrit par ch en latin et en français. Le Ρ grec n’est pas le P latin ou français mais la lettre ῥῶ, rhô, qui correspond au R latin et français.) Le signe XP est dans la partie basse du cercle pour montrer que le Seigneur Jésus est descendu dans le monde pour le sauver. Le verbe descendre, descendere, est répété sept fois dans le discours sur le Pain de Vie dans l’Évangile selon Saint Jean. |
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Jn 3 « 16
Sic enim Deus dilexit
mundum, ut
Filium suum unigenitum
daret : ut omnis qui credit in eum, non pereat, sed habeat
vitam aeternam. 17 Non enim misit Deus Filium suum in mundum,
ut judicet mundum, sed ut
salvetur mundus per ipsum. » |
« 16.
Car Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a
donné son Fils unique, afin
que
quiconque croit en lui ne périsse point, mais
qu’il ait la vie
éternelle. 17.
Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde
pour condamner le monde,
mais
pour que le monde soit sauvé par lui. » |
Jn 6 « 50 Hic est panis de caelo descendens : ut si quis ex ipso manducaverit, non moriatur. 51 Ego sum panis vivus, qui de caelo descendi. 52 Si quis manducaverit ex hoc pane, vivet in aeternum : et panis quem ego dabo, caro mea est pro mundi vita. » |
« 50.
Voici le pain qui descend du ciel, afin que si quelqu’un en
mange, il
ne meure point.
51. Je suis le pain vivant, moi qui suis descendu du ciel. 52. Si
quelqu’un
mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le
pain que je
donnerai,
c’est ma chair pour la vie du monde. |
Le monogramme XP à l’intérieur d’un cercle rappelle aussi les hosties, souvent marquées de l’autre monogramme de notre Seigneur : IHS. Ici, l’hostie montre l’Unité de la Crucifixion et du Saint Sacrifice de la Messe. Catéchisme du Concile de Trente (1566) : « LE
SACRIFICE DE
LA MESSE EST LE MÊME QUE CELUI DE LA CROIX. Nous
reconnaissons donc que le Sacrifice
qui s’accomplit à la Messe, et celui qui fut
offert sur la Croix ne
sont et ne
doivent être qu’un seul et même
Sacrifice, comme il n’y a qu’une seule
et même
Victime, Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui s’est
immolé une fois sur la
Croix
d’une manière sanglante. Car il n’y a
pas deux hosties, l’une
sanglante, et
l’autre non sanglante, il n’y en a
qu’une ; il n’y a qu’une
seule et même
Victime dont l’immolation se renouvèle tous les
jours dans
l’Eucharistie depuis
que le Seigneur a porté ce Commandement (Lc 22,
19) « Faites ceci
en mémoire de Moi. »
Il
n’y
a non plus qu’un seul et même Prêtre
dans ce Sacrifice, c’est Jésus-Christ. Car les
Ministres qui l’offrent
n’agissent pas en leur propre nom. Ils
représentent la Personne de
Jésus-Christ,
lorsqu’ils consacrent son Corps et son Sang, comme on le voit
par les
paroles
mêmes de la Consécration. Car les
prêtres ne disent pas (Co 11,
24) : Ceci est le Corps de
Jésus-Christ, mais, Ceci
est mon
Corps : se mettant ainsi à
la place
de Notre-Seigneur, pour convertir la substance du pain et du vin en la
véritable substance de son Corps et de son Sang. Les
choses étant ainsi, il faut sans aucune
hésitation enseigner avec le saint Concile que
l’auguste Sacrifice de
la Messe
n’est pas seulement un Sacrifice de louanges et
d’actions de grâces, ni
un
simple mémorial de celui qui a été
offert sur la Croix, mais encore un
vrai
Sacrifice de propitiation, pour apaiser Dieu et nous le rendre
favorable. Si
donc nous immolons et si nous offrons cette victime très
sainte avec un
cœur
pur, une Foi vive et une douleur profonde de nos
péchés, nous
obtiendrons
infailliblement miséricorde de la part du Seigneur, et le
secours de sa
Grâce
dans tous nos besoins. Le parfum qui s’exhale de ce Sacrifice
lui est
si
agréable qu’Il nous accorde les dons de la
grâce et du repentir, et
qu’Il
pardonne nos péchés. Aussi
l’Église dit-elle dans une de ses
Prières
solennelles : « Chaque fois que
nous
renouvelons la célébration
de ce sacrifice, nous opérons l’œuvre de
notre salut. » (Secreta
Dom.,
9, post Pent.) Car tous les
mérites si abondants de la Victime sanglante se
répandent sur nous par
ce
Sacrifice non sanglant. Enfin,
telle est la vertu de ce Sacrifice,
— et les Pasteurs ne doivent pas manquer de
l’enseigner — qu’il profite
non
seulement à celui qui l’immole et à
celui qui y participe, mais encore
à tous
les Fidèles, soit à ceux qui rivent avec nous sur
la terre, soit à ceux
qui
déjà sont morts dans le Seigneur, mais sans avoir
suffisamment expié
leurs
fautes. Car c’est une tradition très certaine des
Apôtres que le saint
sacrifice de la Messe s’offre avec autant
d’avantage pour les morts,
que pour
les péchés, les peines, les satisfactions et tous
les genres de
calamités et
d’afflictions des vivants. D’où il suit
clairement que toutes les
Messes sont
communes, (ou générales) puisqu’elles
s’appliquent au bien général, et
au salut
commun de tous les Fidèles. » |
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« Z » comme Vie |
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L’inversion des deux Z est une référence au fait que la “Scène du puits”, reproduite par Jan van Eyck dans le tableau de La Crucifixion, est inversée par rapport à la réalité historique : le Seigneur Jésus a été blessé au côté droit (cf. Ezech. XLVII, 1-2) et la corne du bison se dirige sur le côté gauche de l’homme-oiseau. La “Scène du puits” est un miroir de la passion, une annonce prophétique. L’inversion dit encore une autre chose. Z est la première lettre du mot ΖΩΗ, en minuscules ζωή, (zôè), Vie en grec. On lit aussi un Z sur la robe du Seigneur Jésus sur une mosaïque de l’église saint Vital à Ravenne (VIe siècle). |
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Jn 14 « 6
λέγει αὐτῷ
ὁ
᾽Ιησοῦς,
᾽Εγώ
εἰμι ἡ ὁδὸς
καὶ ἡ
ἀλήϑεια
καὶ ἡ
ζωή·
οὐδεὶς
ἔρχεται
πρὸς τὸν
πατέρα εἰ
μὴ δι'
ἐμοῦ. » |
« 6 Dicit
ei
Jesus : Ego sum via, et
veritas, et vita. Nemo
venit ad Patrem, nisi per me. » |
« 6.
Jésus lui
répondit : Moi je
suis la voie, la vérité et la
vie.
Personne ne vient à mon Père que par
moi. » |
Sur l’écriteau, un S est probablement changé en Z : « nazaniz ». Ce Z représente le Seigneur Jésus qui et la Vie. Les deux Z inversés du bas représentent la Vierge Marie et Saint Jean qui reçoivent la Vie du Seigneur Jésus. Ils sont faits chacun « âme vivante », « animam viventem ». |
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Gn 2 « 7
Formavit igitur Dominus
Deus hominem de limo terrae, et inspiravit in faciem ejus spiraculum
vitae, et
factus est homo in animam viventem. » |
« 7.
Le Seigneur Dieu forma donc
l’homme du limon de la terre, et il souffla sur son visage un
souffle
de vie,
et l’homme fut fait âme
vivante. » |
Gn 1 « 27
Et creavit Deus hominem
ad imaginem suam : ad imaginem Dei creavit illum, masculum et
feminam
creavit eos. » |
« 27.
Et Dieu créa l’homme à son
image : c’est à l’image de Dieu
qu’il le créa : il
les créa mâle et
femelle. » |
La Vierge Marie est « le miroir sans tache de la majesté de Dieu », la Vie qui est la sienne est donc inversée comme dans un miroir par rapport à celle du Seigneur Jésus. Saint Jean et tous les rachetés sont comme la Vierge Marie des miroirs de la majesté de Dieu. |
Sg 7 |
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« 26
candor est [sapientia] enim lucis aeternae, |
« 26.
Car elle [la
sagesse]
est l’éclat de la lumière
éternelle, |
et
speculum sine macula Dei majestatis, |
le
miroir sans tache de la majesté de Dieu, |
et
imago bonitatis illius. » |
et
l’image de sa
bonté : » |
Ce verset de la
Bible est cité sur la bordure de deux œuvres de
Jan van Eyck : La Madone
du chanoine van der
Paele
(1434-1436), Bruges,
et Le triptyque portatif de Dresde (1437),
Dresde. Le
miroir est aussi présent en image dans les tableaux Les
époux Arnolfini
(1434), Londres, et La
Madone du chanoine van der Paele où
Jan van Eyck
a peint son probable
autoportrait dans un reflet sur le bouclier
de Saint Georges. Dans l’œuvre connu de Jan van
Eyck, les Z inversés de
la Crucifixion sont donc une
troisième
citation écrite du miroir, la reproduction de la “Scène
du Puits” en miroir est une troisième
citation en image. Les Z inversés signifient que le Seigneur Jésus-Christ donne la Vie à la Vierge Marie et à Saint Jean. Les inscriptions dessinées à même la terre rappellent que Dieu a donné la Vie à l’Homme formé du limon de la terre en soufflant sur lui un souffle de Vie, c’est-à-dire en lui donnant la propre Vie de Dieu. |
|
Gn 2 « 7
Formavit
igitur Dominus
Deus hominem de limo terrae, et inspiravit in faciem ejus spiraculum
vitae, et
factus est homo in animam viventem. » |
« 7.
Le Seigneur Dieu forma donc
l’homme du limon de la terre, et il souffla sur son visage un
souffle
de vie,
et l’homme fut fait âme
vivante. » |
Ce Souffle de Vie est l’Esprit de Dieu envoyé par le Seigneur Jésus au moment de sa Précieuse Mort : |
Ps 103
|
|
« 30 Emittes spiritum
tuum, et creabuntur, |
« 30. Vous enverrez votre
esprit, et ils seront
créés ; |
et renovabis faciem terrae. » |
et vous renouvèlerez la face de la
terre. » |
Mt 27 « 50 Jesus autem iterum clamans
voce
magna, emisit spiritum. »
|
« 50.
Cependant Jésus, criant encore
d’une voix forte, envoya
l’esprit. » |
L’Acte Créateur par lequel Dieu donne la Vie à l’Homme et la Crucifixion du Seigneur Jésus sont en vérité un seul et même Acte, le Seigneur Jésus a été crucifié pour donner la Vie au monde.
|
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Jn 3 « 14 Et sicut Moyses exaltavit
serpentem
in deserto, ita exaltari
oportet Filium hominis : 15 ut omnis qui credit in ipsum, non
pereat, sed
habeat vitam aeternam. 16 Sic enim Deus dilexit mundum, ut Filium suum
unigenitum daret : ut omnis qui credit in eum, non pereat, sed
habeat
vitam aeternam. 17 Non enim misit Deus Filium suum in mundum,
ut judicet mundum, sed ut salvetur mundus per
ipsum. » |
« 14.
Et comme Moïse a élevé le serpent dans
le désert, il faut de même que
le Fils
de l’homme soit élevé ; 15.
Afin que quiconque croit en lui ne
périsse
point, mais qu’il ait la vie éternelle. 16. Car
Dieu a tellement aimé
le monde,
qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque
croit en lui ne
périsse
point, mais qu’il ait la vie éternelle. 17. Car
Dieu n’a pas envoyé son
Fils
dans le monde pour condamner le monde, mais pour que le monde soit
sauvé par
lui. » |
Les deux Z unissent la Vierge Marie et Saint Jean en un Couple. Nous voyons Dieu qui donne la Vie à ses Enfants chéris afin qu’eux aussi deviennent porteur de Vie, nous voyons Adam et Ève représentés par la Vierge Marie et Saint Jean. |
|
Gn 1 « 28 Benedixitque illis Deus,
et
ait : Crescite et
multiplicamini, et replete terram, et subjicite eam, et dominamini
piscibus
maris, et volatilibus caeli, et universis animantibus, quae moventur
super
terram. » |
« 28.
Et Dieu les bénit et leur dit :
Croissez et multipliez-vous ; remplissez la terre et
assujettissez-la, et
dominez sur les poissons de la mer, sur les volatiles du ciel et sur
tous les
animaux qui se meuvent sur la terre. » |
Gn 3 « 20 Et vocavit Adam nomen
uxoris suae,
Heva : eo quod mater
esset cunctorum viventium. » |
« 20.
Adam donna à sa femme le nom d’Ève,
parce qu’elle était la mère de tous
les
vivants. » |
L.-Cl.
Fillion : « 20.
Et vocavit... À première
vue, on croirait voir ici une insertion malhabile. C’est un
acte de foi
d’une
grande beauté. La première femme avait
porté jusqu’alors le nom
général
de ’iššah, II,
23 ; au
moment même
où on le condamne à mourir, Adam
l’appelle Heva, en
hébr. : ḥavvah,
la vivante, celle qui produit la vie (de ḥayah,
“vivus fuit”), parce
qu’il contemplait en elle, grâce à la
divine promesse (vers. 15), la
mère des
vivants (ḥay,
avec paronomase). » |
|
Gn 3 « 14 Et ait Dominus Deus ad
serpentem : Quia fecisti hoc,
maledictus es inter omnia animantia, et bestias terrae : super
pectus tuum
gradieris, et terram comedes cunctis diebus vitae tuae. 15 Inimicitias
ponam
inter te et mulierem, et semen tuum et semen illius : ipsa
conteret caput
tuum, et tu insidiaberis calcaneo ejus. » |
« 14.
Le Seigneur Dieu dit au serpent : Parce que tu as fait cela,
tu es maudit
entre tous les animaux de la terre : tu ramperas sur ton
ventre, et tu
mangeras de la terre tous les jours de ta vie. 15. Je mettrai des
inimitiés
entre toi et la femme, entre ta postérité et sa
postérité :
Elle te
brisera la tête, et toi, tu lui tendras des embuches au
talon. » |
Le Cercle, signe de l’Acte Créateur de Dieu, Œuvre du Grand-Prêtre Jésus-Christ |
|
Le Cercle dans la Sainte Bible est le signe de l’Acte Créateur de Dieu : Pr 8 « 23.
Dès
l’éternité j’ai
été établie, dès les temps
anciens, avant que la terre
fut
faite. 24. Les abimes n’étaient pas
encore, et moi déjà
j’avais été
conçue ; les sources des eaux n’avaient
pas encore
jailli : 25. Les montagnes à la pesante masse
n’étaient pas
encore affermies, et moi, avant les collines,
j’étais
engendrée : 26. Il
n’avait pas encore fait la terre et les fleuves, et les
pôles du globe (orbis) de
la terre. 27. Quand il préparait les cieux,
j’étais
présente : quand par une loi inviolable il
entourait d’un cercle (gyro) les
abimes : 28. Quand il affermissait en haut les
éthers, et
qu’il mettait en équilibre les sources des
eaux : 29. Quand
il mettait autour (circumdabat) de la mer ses limites,
et qu’il imposait une
loi aux eaux, afin qu’elles n’allassent point au
delà de leurs
bornes ;
quand il pesait les fondements de la terre : 30.
J’étais
avec lui, disposant toutes choses ; et je me
réjouissais
chaque jour, me
jouant, en tout temps, devant lui : 31. Me jouant dans le globe (orbe)
de
la terre ; et mes délices sont
d’être
avec les fils des hommes. » Le Seigneur Jésus, Dieu fait Homme, Dieu Frère des Hommes (cf. Hb 2, 11-12), sur la Croix est le Grand-Prêtre, « pris d’entre les hommes » (Hb 5, 1), qui donne la Vie de Dieu, qui crée le monde vivant de la Vie de Dieu. |
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L’association de l’os fin et courbé et de la première croix aux pieds de Saint Jean |
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C’est encore une affirmation de l’unité de l’Acte créateur de Dieu et de la Crucifixion du Seigneur Jésus aux pieds de Saint Jean. L’os courbé rappelle en effet la côte d’Adam avec laquelle Dieu a façonné Ève. |
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Gn 2 « 21
Immisit ergo
Dominus
Deus soporem in Adam : cumque obdormisset, tulit unam de
costis ejus, et
replevit carnem pro ea. 22 Et aedificavit Dominus Deus costam, quam
tulerat de
Adam, in mulierem : et adduxit eam ad Adam. 23 Dixitque
Adam : Hoc
nunc os ex ossibus meis, et caro de carne mea : haec vocabitur
Virago,
quoniam de viro sumpta est. » |
« 21.
Le Seigneur Dieu envoya donc à
Adam un profond sommeil ; et lorsqu’il se fut
endormi, il prit
une de ses
côtes, et il mit de la chair à sa place. 22. Puis
le Seigneur Dieu
forma de la
côte qu’il avait tirée d’Adam,
une femme, et il l’amena devant Adam.
23. Et
Adam dit : Voilà maintenant un os de mes os, et de
la chair de
ma
chair : celle-ci s’appellera femme, parce
qu’elle a été tirée
d’un
homme. » |
Or des commentateurs ont vu dans le côté ouvert du Seigneur Jésus sur la Croix, un évènement tout à fait semblable. |
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Jn 19 « 33 Ad Jesum autem cum
venissent, ut
viderunt eum jam mortuum,
non fregerunt ejus crura, 34 sed unus militum lancea latus ejus
aperuit, et
continuo exivit sanguis et aqua. » |
« 33.
Mais lorsqu’ils vinrent à Jésus,
et qu’ils le virent déjà mort, ils ne
rompirent point les
jambes ; 34.
Seulement un des soldats ouvrit son côté avec une
lance, et aussitôt il
en sortit
du sang et de l’eau. » |
« Aussi saint Paul dit-il : Nous sommes de sa chair et de ses os (Ep 5, 30), désignant par là le côté du Seigneur. De même en effet que le Seigneur a pris chair dans le côté d’Adam pour former la femme, ainsi le Christ nous a donné le sang et l’eau de son côté pour former l’Église. Et de même qu’alors il a pris de la chair du côté d’Adam, pendant l’extase de son sommeil, ainsi maintenant nous a-t-il donné le sang et l’eau après sa mort. » Catéchèses baptismales 3, cité dans le Livre des Jours, mardi de la Ve semaine de Carême. Remarquez bien que l’os fin et courbé est placé sur la gauche de la Croix dessinée au sol, comme la Blessure de la Lance est ouverte sur le Côté gauche du Seigneur Jésus. L’os est fin parce qu’il est associé à cette Croix qui elle-même est dessiné de deux traits fins. Selon le tableau de Jean van Eyck, il n’y a pas une ressemblance mais une unité des deux évènements de la Création d’Ève et de l’ouverture du Côté du Seigneur Jésus. : c’est par l’ouverture du côté du Seigneur Jésus que Dieu a créé Adam et Ève. La Création est la Rédemption sont un seul et même évènement. L’os courbé rappelle la Création, la Croix, la Rédemption, leur association, avec l’os posé sur le coté de la Croix, montre que les deux Évènements n’en sont qu’Un Seul. |
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Le manteau de la Vierge Marie et le pied gauche de Saint Jean |
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Le manteau de la Vierge Marie dessine les entrailles du bison et le pied gauche de Saint Jean la pointe du piquet de l’oiseau sur un piquet. Ce sont des images sexuelles : le pied se plante comme le Sexe de l’Homme et le manteau recouvre comme le Sexe de la Femme. Le manteau est encore une image de la protection que la Vierge Marie donne au monde. Cette protection est chantée depuis très longtemps par l’Église par la prière « Sub tuum praesidium » « Sous votre protection ». |
« Sub tuum praesidium confugimus, |
« Sous votre protection, nous nous réfugions, |
Sancta Dei Genetrix. |
Sainte Mère de Dieu. |
Nostras deprecationes ne despicias in necessitatibus, |
Ne méprisez pas nos prières quand nous sommes dans les nécessités, |
sed a periculis cunctis libera nos semper, |
mais de tous les dangers délivrez-nous toujours, |
Virgo gloriosa et benedicta. » |
Vierge glorieuse et bénie. » |
Cette image s’inspire très certainement de Paroles de la Sainte Bible : |
Ps 90 |
|
« 1
Laus cantici
David. |
« 1.
Louange de cantique à [ou de] David. |
Qui habitat in
adjutorio Altissimi, |
Celui qui habite dans le secours du
Très-Haut |
in protectione
Dei caeli commorabitur. |
demeurera sous la protection du Dieu du ciel. |
2 Dicet
Domino : Susceptor meus es tu, et refugium meum ; |
2. Il dira au
Seigneur : Vous êtes mon soutien et mon
refuge ; |
Deus meus,
sperabo in eum. |
il est
mon Dieu,
j’espèrerai en lui. |
3 Quoniam ipse
liberavit me de laqueo venantium, |
3. Parce que
c’est lui-même qui m’a
délivré d’un filet de chasseurs |
et a verbo
aspero. |
et d’une parole meurtrière. |
4 Scapulis
suis obumbrabit tibi, |
4. Il te
mettra à l’ombre sous ses épaules, |
et sub pennis
ejus sperabis. |
et sous ses ailes tu espèreras. |
5 Scuto
circumdabit te veritas ejus : |
5. Sa
vérité
t’environnera de son bouclier, |
non timebis a
timore nocturno ; |
et tu n’auras pas à craindre
d’une terreur
nocturne, |
6 a sagitta
volante in die, |
6.
D’une
flèche volant dans le jour, |
a negotio
perambulante in tenebris, |
d’une affaire qui marche dans des
ténèbres, |
ab incursu,
et
daemonio meridiano. (...) » |
et de l’attaque d’un
démon du midi. (...) » |
Mt 23 « 37
Jerusalem, Jerusalem, quae
occidis prophetas, et lapidas eos, qui ad te missi sunt, quoties volui
congregare filios tuos, quemadmodum gallina congregat pullos suos sub
alas, et
noluisti ? » |
« 37.
Jérusalem, Jérusalem, qui tues
les prophètes et lapides ceux qui te sont
envoyés, combien de fois
ai-je voulu
rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses petits sous ses
ailes, et
tu n’as pas voulu ? » |
Nous pouvons donc
tout à fait interpréter le bas du manteau de la
Vierge Marie comme un
signe de sa
Protection maternelle. Comme l’objet recouvert
n’est pas ici le peuple
chrétien
mais le sol même, la terre, la matière, nous
pouvons penser qu’il
représente la
protection de la Vierge Marie en faveur de la Création tout
entière. |
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L’os en diagonale aux pieds de la Vierge Marie, la pierre au pied de la Croix, la croix aux pieds de Saint Jean |
|
C’est trois objet représentent quatre objets ou Personne de la “Scène du Puits”. |
Cette nouvelle façon de représenter la Nativité vient de deux sources : Les méditations de la Vie du Christ (Meditationes vitae Christi) du pseudo-Bonaventure, religieux franciscain du XIIIe siècle, selon l’explication d’Émile Mâle (1925), et les Révélations de Sainte Brigitte. Voici d’abord le texte du pseudo-Bonaventure. Avertissons les lecteurs : même s’il assure s’appuyer sur une révélation privée, il est possible qu’il ait ajouté au récit entendu des détails qu’il a imaginé lui-même comme il le fait dans tout le cours de ses Méditations. |
|
«
Maintenant, remarquez bien tout
ce qui se passe, surtout ce que j’ai intention de vous
raconter : c’est la
Vierge qui l’a révélé
elle-même et fait connaitre, selon que je l’ai
appris
d’un saint religieux de notre ordre, homme tout à
fait digne de foi et
à qui, je
pense, fut faite cette révélation.
L’heure de
l’enfantement divin était
arrivée : c’était au milieu de
la
nuit du
dimanche. La Vierge se levant, s’appuya contre une colonne
qui se
trouvait en
cet endroit. Joseph était assis, l’âme
pleine de tristesse, sans doute,
de ce
qu’il ne pouvait offrir ce qui était convenable en
pareille
circonstance. Se levant
donc et prenant du foin de la crèche, il
l’étendit aux pieds de Marie
et se
retira d’un autre côté. Alors le Fils du
Dieu éternel, sortant du sein
de sa
mère sans lui faire ressentir aucune douleur, sans lui faire
éprouver
aucune
lésion, se trouva à l’instant
même transporté miraculeusement sur le
foin qui
était aux pieds de sa mère. Marie,
s’inclinant aussitôt, le recueillit
dans ses
bras, et, l’embrassant tendrement, le plaça contre
son cœur. Instruite
par
l’Esprit-Saint, elle commença à laver
et à arroser son corps du lait
dont le
ciel avait rempli ses mamelles avec abondance. Prenant ensuite le voile
qui
couvrait son front, elle l’en enveloppa et le mit dans la
crèche.
Aussitôt le
bœuf et l’âne, fléchissant le
genou, approchèrent leurs têtes au-dessus
de la
crèche et y répandirent leur haleine, comme si,
doués de raison, ils
eussent
reconnu que cet enfant si pauvrement vêtu, avait besoin
d’être
réchauffé dans
une saison aussi rigoureuse. Sa mère, se prosternant,
l’adora et rendit
grâces
à Dieu en ces termes : « Je vous
rends grâces, ô
Seigneur, Père
saint, de ce que vous m’avez donné votre
Fils ; je vous adore,
ô Dieu
éternel, et vous aussi, ô Fils du Dieu vivant et
mon Fils. »
Joseph
l’adora de même, et prenant la selle de
l’âne il en détacha les
coussins, qui
étaient de laine ou de bourre, et les mit auprès
de la crèche, afin que
la
Vierge pût s’assoir. Elle s’y
plaça donc et appuya son bras sur la
selle
elle-même. Ainsi se tenait la Reine du monde, le visage
penché sur la
crèche,
les yeux et le cœur entièrement fixés
sur son Fils bien-aimé. Voilà ce
que dit
la révélation. » Méditations de la Vie du Christ, chapitre 7. |
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Voici maintenant le récit de la Nativité dans les Révélations de Sainte Brigitte (1303-1373) :
« Lorsque
moi, Brigitte, étais à Bethléem, je
vis une Vierge enceinte, affublée
d’un
blanc manteau et d’une subtile et fine tunique, au travers de
laquelle
je
voyais la chair virginale, le ventre de laquelle était
grandement
plein,
d’autant qu’elle était prête
à enfanter. Il y avait avec elle un
honnête
vieillard, et tous deux avaient un bœuf et un
âne ; et étant,
entrées dans
une caverne, le vieillard, ayant lié le bœuf et
l’âne à la crèche,
porta une
lampe allumée à la Sainte Vierge, et la ficha en
la muraille,
s’écartant un peu
de la Sainte Vierge pendant qu’elle enfanterait.
Cette Vierge donc se déchaussa, quitta
son
manteau blanc, ôta le voile de sa tête et le mit
auprès
d’elle ; et je vis
ses cheveux beaux à merveille, comme des fleurs
éparpillées sur sa
tunique, sur
ses épaules. Elle tira lors de son sein deux draps de fin
lin et deux
de laine,
très-blancs et très-purs, pour envelopper
l’enfant ; et elle
portait
encore deux autres petits draps de lin pour le couvrir et lui lier la
tête ;
et elle les mit auprès d’elle, afin d’en
user à temps et saison.
Or, toutes choses étant ainsi
prêtes, la
Sainte Vierge, ayant fléchi le genou, se mit avec une grande
révérence
en
oraison ; et elle tenait le dos contre la crèche,
et la face
levée vers le
ciel vers l’orient ; et ayant levé les
mains et ayant les yeux
fixés au
ciel, elle était en extase, suspendue en une haute et
sublime
contemplation,
enivrée des torrents de la divine douceur ; et
étant de la
sorte en
oraison, je vis le petit enfant se mouvoir dans son ventre et naitre en
un
moment, duquel il sortait un si grand et ineffable éclat de
lumière que
le
soleil ne lui était en rien comparable, ni
l’éclat de la lumière que le
bon vieillard
avait mise en la muraille, car la splendeur divine de cet enfant avait
anéanti
la clarté de la lampe ; et la manière de
l’enfantement fut si
subtile et
si prompte que je ne peux connaitre et discerner comment et en quelle
partie
elle se faisait.
Je vis incontinent ce glorieux enfant,
gisant à terre, nu et pur, la chair duquel était
très-pure. Je vis
aussi la
peau secondine [le placenta]
auprès de
lui enveloppée et
grandement pure. J’ouïs lors les chants
mélodieux des anges, et soudain
le
ventre de la Vierge, qui était enflammé, se remit
en sa naturelle
consistance,
et je vis son corps d’une beauté
admirable, tendre et
délicat.
Or, la Vierge, sentant qu’elle avait
enfanté, ayant baissé la tête et joint
les mains, adora l’enfant avec
grande révérence
et lui dit : O mon Dieu et mon Seigneur, soyez le
très-bien
venu ! Et
lors l’enfant, pleurant et comme tremblotant de froid et de
la dureté
du pavé
où il gisait, s’émouvait un peu, et
étendait ses bras, cherchant
quelque
soulagement et la faveur de la Mère. La mère le
prit lors en ses bras,
le serra
sur son sein, et l’échauffa sur sa poitrine avec
des joies indicibles
et avec
une tendre et maternelle compassion. Et lors s’asseyant
à terre, elle
le mit en
son giron et prit de ses doigts son nombril, qui soudain fut
coupé,
d’où il ne
sortit ni sang ni aucune autre chose ; et après
elle
l’enveloppa de petits
drapeaux de lin et de laine, et avec des langes et des liens, elle
serra son
petit corps avec un bandeau qui était cousu en quatre lieux
à la partie
du drap
de linge, et après, elle lui lia la
tête. » Sainte Brigitte, Révélations, chapitre 21, traduction de Jacques Ferraige. |
|
D’après Émile Mâle, les peintres (ou plus simplement un grand nombre de peintres) ont eu accès à cette manière de voir la Nativité par le moyen du théâtre. « La
Nativité se
présentait également aux spectateurs sous
l’aspect qu’elle revêt
dans les Méditations. L’Enfant
au
moment de sa
naissance apparaissait couché sur
la
terre et protégé seulement par une
poignée de foin ; la Vierge
et saint
Joseph s’agenouillaient
devant lui pour
l’adorer ; enfin des anges venaient aussi
s’incliner devant
leur Dieu.
On lit dans
Mercadié cette indication scénique :
« Marie à genoux
devant son
enfant qui est nez et est accompaigniez de plusieurs angèles
qui
rendent grande
clarité et font grant
mélodie. »
Gréban met dans
la bouche de saint Joseph les vers suivants, qui sont assez
précis pour
le
dispenser de toute autre indication : J’aperçois
un enfant qui pleure Tout
nu sur le ferre (le foin)
gisant Et
la mère à genoulx devant L’adorant
par grand reverence. Et il ajoute : ...
Qu’ai-je à faire Sinon
à moi ruer à terre Et
adorer le nouveau-né ?
(vers 5050 et suiv.). » L’art religieux de la fin du Moyen Âge en France, Paris, Librairie Armand Colin, 1925, II, 1. |
|
Avant de continuer l’étude du tableau de Jan van Eyck, nous devons faire un commentaire des textes que nous venons de lire car nous pourrions nous égarer en ne sachant pas les lire comme il se doit. Comme toute narration, ces textes utilisent un mode descriptif particulier. Il ne faudrait pas croire, surtout pour celui de Saint Brigitte, que le mode descriptif est cinématographique comme les Saints Évangiles à peu de détail près, c’est-à-dire qu’il rapporte ce qui c’est passé tel que nous l’aurions vu si nous avions été présents au lieu et moment où l’action s’est déroulée. La clé pour comprendre le mode descriptif de la vision de Saint Brigitte est la « subtile et fine tunique, au travers de laquelle [elle] voyais la chair virginale [de la Sainte Vierge] ». Il est très évident que la Vierge Marie, si pudique par rapport à son doux et chaste époux Saint Joseph, portait une tunique opaque. De même, il est très certain qu’après le voyage depuis Nazareth, elle ne portait pas « un blanc manteau ». Le Seigneur Jésus dit Lui-Même dans les Saints Évangiles : « ceux qui portent des vêtements précieux et vivent dans les délices habitent les maisons des rois. » (Lc 7, 24) Saint Joseph, la Vierge Marie et l’Enfant Jésus vivaient pauvrement. Comment alors lire la vision de Saint Brigitte ? Dieu a voulu lui montrer toute la sublimité de l’Évènement et la profondeur d’Adoration que la Vierge Marie donnait à Dieu, à ce moment comme dans tous les instants de sa Vie. Voici ce que nous révèle la tunique transparente : Dieu a donné à voir l’invisible. Comme la tunique laisse transparaitre la beauté sublime de « la chair virginale », la petitesse, la simplicité et l’Humilité de la Vierge Marie laissent transparaitre la sublimité et la profondeur de son Adoration. Une fois que nous savons cela, nous ne sommes plus déroutés. En fait, si nous avions été présents, nous aurions bien vu un miracle extraordinaire : l’Enfant Dieu sortir du Ventre Béni de sa Douce Mère en un instant pendant qu’elle priait à genoux. Cependant nous aurions vu aussi les pauvres vêtements de la Vierge Marie et une Adoration tout intérieure, très probablement avec très peu de manifestations extérieures, et surtout le grand étonnement, intérieur lui aussi, de la Vierge Marie devant tout ce qui arrive. Comment était-elle vêtu à ce moment, nous ne savons pas exactement. La vision de Saint Brigitte ne nous détourne pas de la « petite voie », de l’enseignement de la petite Thérèse qui a si bien compris la Vierge Marie et qui, même, donne des preuves solides à son argumentation. « je
suis sure que sa vie réelle
devait être toute simple. On la montre inabordable, il
faudrait la
montrer
imitable, faire ressortir ses vertus, dire qu’elle vivait de
foi comme
nous, en
donner des preuves par l’Évangile où
nous lisons : “Ils ne
comprirent pas
ce qu’il leur disait.” [Lc 2,
50] Et cette autre, non moins
mystérieuse : “Ses
parents étaient dans
l’admiration de ce qu’on disait de lui.” [Lc 2,
33]
Cette
admiration suppose un certain étonnement, ne trouvez-vous
pas, ma
petite
Mère ? » Derniers
entretiens, Carnet Jaune, 21 aout 1897, 3. « Je
sais qu’à Nazareth, Mère pleine de
grâces [Lc 1,
28] Tu
vis très pauvrement, ne voulant rien de plus Point
de ravissements, de miracles, d’extases N’embellissent ta vie, ô Reine des Élus !.... Le
nombre des petits est bien grand sur la terre Ils
peuvent sans trembler vers toi lever les yeux C’est
par la voie commune,
incomparable Mère Qu’il
te plaît de marcher pour les guider aux
Cieux. » Pourquoi je t’aime, ô Marie, mai 1897, PN 54, 17. Cependant
il ne faut pas opposer Saint
Brigitte et Saint Thérèse, Dieu les a
données toutes les deux à
l’Église. Une
simple phrase de Sainte Thérèse, extraite du
même entretien, explique
pourquoi
il y a tant de différence entre la façon dont
Saint Brigitte contemple
la
Vierge Marie et celle de la petite
Thérèse : « On
sait bien
que la
Sainte Vierge est la Reine du Ciel et de la terre, mais elle est plus
Mère que
reine, » « On
sait bien » dit t’elle en 1897. Sainte
Brigitte a reçu ses
visions au XIVe
siècle, soit cinq siècles plus tôt. On
sait bien, oui, on sait bien,
mais il a
fallu apprendre pour savoir ce qu’on sait
aujourd’hui. C’est tout le
sens de la
majesté de la vision de Saint Brigitte : il fallait
que le
peuple chrétien
continue de fortifier sa foi dans la majesté de la
Mère de Dieu.
Ensuite, et
seulement ensuite, Dieu peut tourner autrement notre regard et nous
faire
comprendre que cette majesté sublime est enfouie dans une
vie pauvre et
simple.
Il y a rapprochement tout a fait possible entre la montagne du
Sinaï et
le mont
des Béatitudes. Ex 14 « 16.
Et déjà le troisième jour
était venu, et le matin avait répandu sa
lumière, et voilà que des
tonnerres
commencèrent à se faire entendre, des
éclairs à briller et une nuée
très
épaisse à couvrir la montagne, et le son
d’une trompette retentissait
très
fortement, et la peur saisit le peuple qui était dans le
camp. 17. Et
lorsque
Moïse les eut conduits du lieu où était
le camp à la rencontre de Dieu,
ils
s’arrêtèrent au pied de la montagne. 18.
Or toute la montagne de Sinaï
fumait,
parce que le Seigneur y était descendu au milieu du feu, et
la fumée en
montait
comme une fournaise ; aussi, toute la montagne inspirait la
terreur. 19.
Et le son de la trompette augmentait insensiblement de plus en plus et
se
répandait plus au loin. Moïse parlait, et Dieu lui
répondait. » Mt 4 « 25.
Et une grande multitude
le
suivit de la Galilée, de la Décapole, de
Jérusalem, de la Judée et d’au
delà du
Jourdain. 4 1. Jésus
voyant la
foule, monta sur la montagne, et, lorsqu’il se fut assis, ses
disciples
s’approchèrent de lui, 2. Et ouvrant sa bouche, il
les instruisait,
disant : 3. Bienheureux les pauvres d’esprit, parce
qu’à eux
appartient le
royaume des cieux. » C’est bien le Même Dieu qui parle à Moïse depuis le mont Sinaï au milieu des tonnerres, des éclairs, de la nuée, du son d’une trompette, du feu, de la fumée d’une fournaise, et parle aux Apôtres sur le mont des Béatitude au-dessus du lac de Galilée. Et cependant, la Loi nouvelle donnée au mont des Béatitudes et supérieure à la première. Dieu a fait d’abord connaitre sa grandeur et sa majesté avant de faire connaitre sa proximité avec les hommes. Dieu veut que nous connaissions le trésor infini enfoui dans l’Humanité du Seigneur Jésus, sa Divinité. |
|
Col 2 « 9
quia in ipso
inhabitat omnis plenitudo divinitatis
corporaliter : » |
« 9. Car en
lui toute la plénitude de la divinité habite
corporellement ; » |
Pour
nous apprendre à connaitre la Vierge
Marie, il nous semble que Dieu a fait quelque chose de semblable avec
Sainte
Brigitte et Sainte Thérèse : la
première ressemble à Moïse, la
seconde
ressemble aux Apôtres. Nous pouvons lire maintenant la vision
de Sainte
Brigitte sans nous égarer : « C’est
bien de parler de ses
prérogatives, mais il ne faut pas dire que cela, et si, dans
un sermon,
on est
obligé du Commencement à la fin de
s’exclamer et de faire Ah !
ah !
on en a assez ! Qui sait si quelque âme
n’irait pas même
jusqu’à sentir
alors un certain éloignement pour une créature
tellement supérieure et
ne se
dirait pas : “Si c’est cela, autant aller
briller comme on
pourra dans un
petit coin !” » Sainte Thérèse nous rappelle que ce que Dieu aime le plus chez la Vierge Marie ne sont pas ses prérogatives mais sa petitesse. |
Lc 1 |
|
« Magnificat
anima mea Dominum : |
« Mon
âme glorifie le Seigneur. |
47 et
exsultavit spiritus meus in Deo salutari meo. |
47. Et mon
esprit a tressailli d’allégresse en Dieu mon
Sauveur ; |
48 Quia
respexit humilitatem ancillae suae : » |
48. Parce
qu’il a regardé l’humilité de
sa servante ; » |
Ps 66 |
|
« 1
In finem, in hymnis. Psalmus
cantici David. |
« 1.
Pour la
fin. Dans les hymnes, psaume d’un cantique de David. |
2 Deus misereatur
nostri, et benedicat
nobis ; |
2. Que Dieu ait
pitié de nous, et qu’il nous
bénisse ; |
illuminet vultum
suum super nos, et misereatur
nostri : |
qu’il
fasse
briller la lumière de son visage sur
nous, et qu’il ait pitié de nous. |
3
ut cognoscamus in terra viam
tuam, |
3. Afin que nous
connaissions sur la terre votre
voie, |
in omnibus
gentibus salutare tuum. |
et
votre salut dans
toutes les nations. |
4 Confiteantur
tibi populi, Deus : |
4. Que les peuples
vous glorifient, ô Dieu, |
confiteantur tibi
populi omnes. |
que tous les
peuples vous glorifient. |
5 Laetentur et
exsultent gentes, |
5. Que les nations
se réjouissent et exultent, |
quoniam judicas
populos in aequitate, |
parce que vous
jugez les peuples avec équité, |
et gentes in terra
dirigis. |
et que vous
dirigez les nations sur la terre. |
6 Confiteantur
tibi populi, Deus : |
6. Que les peuples
vous glorifient, ô Dieu, |
confiteantur tibi
populi omnes. |
que tous les
peuples vous glorifient. |
7 Terra dedit
fructum suum : |
7. La terre a
donné son fruit. |
benedicat nos
Deus, Deus noster ! |
Qu’il
nous
bénisse, Dieu, notre Dieu, |
8 Benedicat nos
Deus, |
8. Qu’il
nous
bénisse, Dieu ; |
et metuant eum
omnes fines terrae. » |
et que toutes les
extrémités de la terre le
redoutent. » |
L’Enfant Jésus est le Fruit de la Terre. Toute l’histoire de la Création est tournée vers cette Naissance inouïe. |
Is 64 |
|
« 4 A
saeculo non audierunt, neque auribus perceperunt ; |
« 4. Dès
les temps anciens
on n’a pas entendu, |
oculus non
vidit, Deus, absque te, |
et on
n’a pas
prêté l’oreille ;
l’œil n’a
pas vu, |
quae
praeparasti exspectantibus te. »
|
ô Dieu,
hors
vous, ce que vous avez préparé à ceux
qui vous attendent. »
|
L’histoire de la Création du bigbang à l’Annonciation est l’histoire de la Création d’une Femme qui serait la Mère de Dieu. À Noël, enfin, la Terre a donné son Fruit mais ce Fruit ne sera mur que sur l’Arbre de la Croix. Il est très évident que la pierre posée au sol devant les pieds de la Vierge Marie est l’Enfant-Jésus Nouveau-Né. Nous ne savons pas si la position des mains de la Vierge Marie, à demi inversées vers le bas plutôt que vers le haut a été peinte la première fois par Jan van Eyck. Rogier van der Weyden peint la Vierge Marie avec les mains en prière entière vers le bas dans le Triptyque de la Nativité « Triptyque Bladelin » (v. 1445-1448), Berlin. Jan van Eyck montre donc l’unité de la Nativité et de la Crucifixion comme Saint Jean l’Évangéliste l’a vu et l’a rapporté dans l’Apocalypse : |
Ap 12 « 1 Et signum magnum apparuit in
caelo : mulier amicta sole,
et luna sub pedibus ejus, et in capite ejus corona stellarum
duodecim : 2
et in utero habens, clamabat parturiens, et cruciabatur ut pariat. 3 Et
visum
est aliud signum in caelo : et ecce draco magnus rufus habens
capita
septem, et cornua decem : et in capitibus ejus diademata
septem, 4 et
cauda ejus trahebat tertiam partem stellarum caeli, et misit eas in
terram : et draco stetit ante mulierem, quae erat paritura, ut
cum
peperisset, filium ejus devoraret. 5 Et peperit filium masculum, qui
recturus
erat omnes gentes in virga ferrea : et raptus est filius ejus
ad Deum, et
ad thronum ejus, 6 et mulier fugit in solitudinem ubi habebat locum
paratum a
Deo, ut ibi pascant eam diebus mille ducentis
sexaginta. » |
« 1.
Et un grand prodige parut dans le ciel : Une femme
revêtue du
soleil,
ayant la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de
douze
étoiles. 2.
Elle était enceinte, et elle criait, se sentant en travail,
et elle
était
tourmentée des douleurs de l’enfantement. 3. Et un
autre prodige fut vu
dans le
ciel : Un grand dragon roux, ayant sept têtes et dix
cornes,
et sur ses
sept têtes, sept diadèmes. 4. Or sa queue
entrainait la troisième
partie des
étoiles, et elle les jeta sur la terre ; et le
dragon s’arrêta
devant la
femme qui allait enfanter, afin de dévorer son fils
aussitôt qu’elle
serait
délivrée. 5. Elle enfanta un enfant
mâle qui devait gouverner toutes
les
nations avec une verge de fer ; et son fils fut
enlevé vers
Dieu et vers
son trône. 6. Et la femme s’enfuit dans le
désert où elle avait un lieu
préparé
par Dieu, pour y être nourrie mille deux cent soixante
jours. » |
C’est à la Croix et non à la Nativité que la Vierge Marie a souffert (v. 2) et que le Seigneur Jésus Lui a été enlevé à la Vierge Marie (v. 5). Mais c’est bien à la Nativité que l’Enfant est sorti de son Ventre Béni (v. 5). La Croix et la Nativité sont un seul Évènement. Voici donc l’affirmation théologie que peint Jan van Eyck en reproduisant la “Scène du Puits” : le bison enfante ses entrailles ouvertes par un coup de lance, c’est un Accouchement vécu dans la douleur des blessures de la Croix. Remarquez que l’homme-oiseau, l’enfant du bison, est placé devant lui, à même le sol, allongé sur le dos à ses pieds, exactement comme l’Enfant Jésus aux pieds de la Vierge Marie dans le récit des Révélations de Sainte Brigitte, est dans les représentations du temps de Jan van Eyck. Avec une grande surprise, nous voyons une deuxième fois, après avoir remarqué la mode des coiffes à cornes pour les femmes (voir la lettre encyclique Les Amants, compléments), que l’époque de Jan van Eyck préparait le peintre à comprendre parfaitement la “Scène du Puits”. |
|
« lapis Israel » (Gn 49, 24) |
|
Peindre une pierre pour représenter l’Enfant Jésus dans une représentation de la Passion est habile car la pierre se cache facilement dans les éléments du paysage mais ce n’est pas un artifice de Jan van Eyck, il représente simplement une vérité biblique : le Christ est une pierre. Dans l’Ancien Testament Dieu est présenté comme le Rocher sur lequel s’appuie l’homme isolé et le peuple dans son ensemble. |
2 S 22 |
|
2
(…) Dominus petra mea,
et robur meum, et salvator
meus. |
2. (…) Le
Seigneur est ma
pierre, et ma force, et mon sauveur. |
3 Deus fortis meus :
sperabo in eum ; |
3. Dieu est mon fort,
j’espèrerai en lui ; |
scutum meum,
et cornu salutis meae : |
il est mon bouclier, l’appui de mon
salut ; |
elevator meus,
et refugium meum ; |
c’est lui qui
m’élève, et qui est mon
refuge ; |
|
|
Ps 124 |
|
1 Canticum
graduum. |
1. Cantique des degrés. |
Qui confidunt
in Domino, sicut mons Sion : |
Ceux qui se confient dans le Seigneur sont comme la
montagne de Sion : |
non
commovebitur in aeternum, |
il ne sera jamais ébranlé, |
qui habitat 2
in Jerusalem. |
celui qui habite 2. Dans
Jérusalem. |
Montes in
circuitu ejus ; |
Des montagnes sont autour d’elle, |
et Dominus in
circuitu populi sui, |
et le Seigneur autour de son peuple, |
ex hoc nunc
et
usque in saeculum. |
dès ce moment et
jusqu’à jamais. |
Joseph fils de Jacob, figure de Jésus-Christ, a été nommé par son père « pierre d’Israël ». |
Gn 49 |
|
24 Sedit in forti
arcus ejus, |
24. Son arc s’est
appuyé sur le
fort ; |
et dissoluta sunt vincula brachiorum
et manuum illius |
les liens de ses bras et de ses mains
ont été brisés |
per manus potentis Jacob : |
par les mains du puissant de
Jacob ; |
inde pastor egressus est, lapis
Israël. |
de là il est sorti pasteur,
pierre
d’Israël. |
Jésus-Christ Lui-Même s’est présenté comme une pierre : |
|
Mt 7 « 24
Omnis ergo qui audit verba
mea haec, et facit ea,
assimilabitur viro sapienti, qui aedificavit domum suam supra
petram, » |
« 24.
Quiconque donc entend ces paroles que je dis et les accomplit, sera
comparé à
un homme sage qui a bâti sa maison sur la
pierre : » |
Lc 20 « 17
(…) Lapidem quem
reprobaverunt
aedificantes, hic factus est
in caput anguli ? 18 Omnis qui ceciderit super illum lapidem,
conquassabitur : super quem autem ceciderit, comminuet
illum. » |
« 17.
(…) La pierre qu’on
rejetée ceux qui bâtissaient est devenue un sommet
d’angle ?
18. Quiconque
tombera sur cette pierre sera brisé, et celui sur qui elle
tombera,
elle le
réduira en poudre. » |
Les Apôtres ont prêché en reprenant cette comparaison : |
|
Ac 4 « 11
Hic est lapis qui reprobatus
est a vobis aedificantibus,
qui factus est in caput anguli : 12 et non est in alio aliquo
salus. Nec
enim aliud nomen est sub caelo datum hominibus, in quo oporteat nos
salvos
fieri. » |
« 11. Ce Jésus est la pierre qui a été rejetée par vous qui bâtissiez, et qui est devenue un sommet d’angle ; 12. Et il n’y a de salut en aucun autre ; car nul autre nom n’a été donné sous le ciel aux hommes, par lequel nous devions être sauvés. » |
Nous entendons ici la répétition exacte des paroles du roi David : « ma pierre, et ma force, et mon sauveur. » |
|
Rm 9 « 33
sicut scriptum est :
Ecce pono in Sion lapidem
offensionis, et petram scandali : et omnis qui credit in eum,
non
confundetur. » |
« 33. Comme il est
écrit :
Voici que je mets en Sion une pierre d’achoppement et une
pierre de
scandale ;
et quiconque croit en lui ne sera point confondu. » |
1 Co 10 « 4
et omnes eumdem potum spiritalem biberunt (bibebant autem de
spiritali, consequente eos, petra : petra autem erat
Christus) » |
« 4. Et tous [conduits
par Moïse
dans le désert] ont bu le même breuvage
spirituel
(car ils buvaient de l’eau de la pierre spirituelle qui les
suivait ; or
cette pierre était le Christ) » |
Ep 2 « 20
(…) ipso summo
angulari
lapide Christo Jesu » |
20. (…) le
Christ Jésus étant lui-même pierre
principale de l’angle » |
1 P 2 « 4
Ad quem accedentes lapidem
vivum, ab hominibus quidem
reprobatum, a Deo autem electum, et honorificatum : 5 et ipsi
tamquam
lapides vivi superaedificamini, domus spiritualis, sacerdotium sanctum,
offerre
spirituales hostias, acceptabiles Deo per Jesum
Christum. » |
« 4. Et
vous
approchant de lui, pierre
vivante, rejetée des hommes, mais choisie et
honorée de Dieu, 5. Soyez
vous-mêmes posés sur lui, comme pierres vivantes,
maison spirituelle,
sacerdoce
saint, pour offrir des hosties spirituelles, agréables
à Dieu par
Jésus-Christ. » |
Le Seigneur Jésus est une pierre, voilà ce que nous montre Jan van Eyck dans le tableau La Crucifixion. Il est une pierre à sa naissance, Il est une pierre sur la croix. Il est la pierre sur laquelle les chrétiens s’appuie, Il est pierre vivante, pierre d’angle, choisie et de valeur, Il est aussi pierre d’achoppement, pierre de scandale. La pierre au pied de la Vierge Marie dessine l’image bienheureuse de l’Enfant Jésus posé à terre lorsqu’il vient de naitre, adoré par le ciel tout entier et sa Douce Mère tout d’abord, ensuite par Saint Joseph, les bergers et les mages. La pierre aux pieds de la Vierge Marie dessine l’image malheureuse de la pierre de scandale : sur le tableau de la Crucifixion, cette image prend toute sa valeur car le plus grand des scandales, après la pauvreté du Christ dans un Enfant nouveau-né (cf. Mt 2, 13), sa parenté avec les hommes (cf. Mt 13, 57), sa puissance (Mt 12, 24 ; Jn 11, 47-48), sa liberté (cf. Mc 7, 5), sa bonté, sa douceur et son pardon (cf. Lc 7, 39 ; 19, 7), son autorité (cf. Mt 21, 23), le Don de sa Chair à manger et de son Sang à boire (cf. Jn 6, 62), sa popularité, c’est-à-dire l’Amour que Lui témoigne le peuple (cf. Lc 19, 39), sa Divinité (cf. Lc 22, 70 ; Jn 10, 33) ; le plus grand des scandales est le scandale de la Croix comme l’affirme Saint Paul : |
1 Co 1
« 18 Verbum (…)
crucis pereuntibus quidem stultitia est : iis autem qui salvi
fiunt, id
est nobis, Dei virtus est. (…) 22 Quoniam et Judaei signa
petunt, et
Graeci
sapientiam quaerunt : 23 nos autem praedicamus Christum
crucifixum :
Judaeis quidem scandalum, gentibus autem stultitiam, 24 ipsis autem
vocatis
Judaeis, atque Graecis Christum Dei virtutem, et Dei
sapientia : 25 quia
quod stultum est Dei, sapientius est hominibus : et quod
infirmum est Dei,
fortius est hominibus. » |
« 18. (…)
la parole de la croix est folie pour ceux qui se perdent, mais pour
ceux qui se
sauvent, c’est-à-dire pour nous, elle est vertu de
Dieu. (…) 22. Car
les Juifs
demandent des miracles, et les Grecs cherchent la sagesse ;
23. Et nous,
nous prêchons le Christ crucifié, pour les Juifs,
il est vrai scandale,
et pour
les gentils, folie ; 24. Mais, pour ceux qui sont
appelés,
soit Juifs,
soit Grecs, le Christ vertu de Dieu et sagesse de Dieu ; 25.
Car ce qui
est folie en Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse
en Dieu
est plus fort que les hommes. » |
Ga 5 « 11
Ego autem,
fratres, si circumcisionem adhuc praedico : quid adhuc
persecutionem
patior ? ergo evacuatum est scandalum
crucis. » |
« 11. Pour
moi, mes frères, si je prêche encore la
circoncision, pourquoi suis-je
encore
persécuté ? Le scandale de la croix est
donc
anéanti ? » |
La pierre d’achoppement, la pierre de scandale, celle qui est Salut pour les hommes de bonnes volonté, perte pour ceux qui refusent le Salut, est posée entre le pied de le Croix et les pieds de la Vierge Marie car Elle est associée en tout à son Divin Fils, aussi pour la révélation des pensées des cœurs comme l’a prophétisé Siméon : |
|
Lc 2 « 34
Et benedixit
illis Simeon, et dixit ad Mariam matrem ejus : Ecce positus
est hic in
ruinam et in resurrectionem multorum in Israël, et in signum
cui
contradicetur : 35 et tuam ipsius animam pertransibit gladius
ut
revelentur ex multis cordibus cogitationes. » |
« 34. Et
Siméon les
bénit et dit à Marie,
sa mère : Celui-ci a été
établi pour la ruine et la
résurrection d’un
grand nombre en Israël, et en signe que l’on
contredira ; 35.
Et un glaive
traversera votre âme, afin que les pensées de
beaucoup de cœurs soient
révélées. » |
Le psaume 94 selon l’hébreu chante parfaitement l’Enfant Dieu Nouveau-Né comme une pierre. Il suffit pour s’en convaincre de le rapprocher du récit de l’Adoration des bergers. Remarquons aussi que ce psaume, parce qu’il ouvre chaque matin la liturgie des heures, convient parfaitement pour chanter Noël, le matin du monde créé par l’Incarnation de Dieu. |
|
Lc 2 « 9.
Et voilà qu’un ange du
Seigneur se présenta devant eux, et
une lumière divine les environna, et ils furent saisis
d’une grande
crainte.
10. Mais l’ange leur dit : Ne craignez point, car
voici que je
vous
apporte la bonne nouvelle d’une grande joie pour tout le
peuple ; 11.
C’est qu’il vous est né
aujourd’hui, dans la ville de David, un
Sauveur, qui est
le Christ-Seigneur. 12. Et ceci sera pour vous le signe : Vous
trouverez
un enfant enveloppé de langes et couché dans une
crèche. 13. Au même
instant se
joignit à l’ange une multitude de la milice
céleste, louant Dieu, et
disant : 14. Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et, sur la
terre, paix
aux hommes de bonne volonté. 15. Et il arriva que lorsque
les anges,
remontant
au ciel, les eurent quittés, les bergers se disaient les uns
aux
autres :
Passons jusqu’à Bethléem, et voyons ce
prodige qui est arrivé, et que
le
Seigneur nous a fait connaitre. 16. Ils vinrent donc en grande
hâte, et
ils
trouvèrent Marie et Joseph, et l’enfant
couché dans une crèche. 17. Or,
en le
voyant, ils reconnurent la parole qui leur avait
été dite sur cet
enfant. 18.
Et tous ceux qui en entendirent parler admirèrent ce qui
leur avait été
raconté
par les bergers. 19. Or Marie conservait toutes ces choses, les
repassant dans
son cœur. 20. Et les bergers s’en
retournèrent, glorifiant et louant
Dieu de
toutes les choses qu’ils avaient entendues et vues, comme il
leur avait
été
annoncé. » |
Ps 94
(d’après le texte hébreu) |
|
« 1
Venez, chantons avec allégresse au Seigneur* ! |
Ps 94
(d’après la Vulgate) |
Poussons des
cris de joie vers le Rocher de notre salut ! |
« 1.
Venez,
réjouissons-nous
au Seigneur ; |
2 Allons
au-devant de lui avec des louanges, |
poussons des cris d’allégresse
vers Dieu notre
salut. |
faisons
retentir des hymnes en son honneur. » |
2. Prévenons sa
présence
par notre louange, |
(…)
|
(…)
|
6 Venez,
prosternons-nous et adorons, |
6. Venez,
adorons, et prosternons-nous, |
fléchissons
le
genou devant le Seigneur*, notre Créateur. |
et pleurons
devant le Seigneur qui nous a faits. |
7 Car il est
notre Dieu, |
7. Parce que
lui-même est le Seigneur notre Dieu, |
et nous, nous
sommes le peuple de son pâturage, |
et que nous
sommes le peuple de son pâturage, |
le troupeau
que sa main conduit. » |
et les brebis
de sa main. » |
C’est évident : le psaume 94 est une prophétie de l’exultation des bergers venus adorer l’Enfant Dieu. Dans le texte hébreu, Il est appelé « Rocher », traduit par « Deus », « Dieu » comme en beaucoup d’endroit dans les Psaumes de la Vulgate (10 fois). Ailleurs dans les psaumes « Rocher » est encore traduit par d’autres noms : adjutor, adjutorium, susceptor, fortitudo, firmamentum, « aide, secours, défenseur, force, soutien » (7 fois). |
|
La présence de Saint Joseph |
|
Puisque la Nativité est incluse dans la Crucifixion, Saint Joseph doit être présent. Où est-il ? La pierre qui est l’Enfant Jésus est aux pieds de et entre la Vierge Marie et le Seigneur Jésus crucifié. Le Seigneur Jésus et la Vierge Marie, les Époux des Noces de la Croix, sont le Père et la Mère de l’Enfant. Selon sa Divinité, le Seigneur Jésus est le Fils de Dieu le Père. Selon son Humanité, Il est le Fils de Dieu, c’est-à-dire Fils des Trois Personnes de la Sainte Trinité. Il est donc aussi Père de l’Enfant Jésus, Père de Lui-Même, et Fils de Lui-Même, car « par Lui tout a été fait », « per quem omnia facta sunt. » (Credo de Nicée-Constantinople). Saint Joseph sait qu’il n’est pas le père naturel de l’Enfant Jésus et que son Épouse est d’abord l’Épouse de Dieu. Qu’a-t-il fait au moment de la Naissance de l’Enfant Dieu ? Voici ce que nous rapportent les Saints Évangiles : Lc 1 « 18.
Or telle fut la naissance du
Christ : Marie, sa mère,
étant fiancée à Joseph, avant
qu’ils vinssent ensemble, il se trouva
qu’elle
avait conçu de l’Esprit-Saint. (…) 20.
(…) voici qu’un ange du Seigneur
lui
apparut en songe, disant : Joseph, fils de David, ne crains
point de
prendre avec toi Marie, ta femme ; car ce qui a
été engendré
en elle est
du Saint-Esprit ; (…) 24.
Ainsi
réveillé de son sommeil, Joseph fit comme
l’ange du Seigneur lui avait
ordonné,
et prit sa femme avec lui. 25. Or il ne l’avait point connue,
quand
elle
enfanta son fils premier-né, à qui il donna le
nom de Jésus. » Lc 2 « 6.
Or il arriva que lorsqu’ils
étaient là, les jours où elle
devait enfanter furent accomplis. 7. Et elle enfanta son fils
premier-né, et
l’ayant enveloppé de langes, elle le coucha dans
la crèche, parce qu’il
n’y
avait point de place pour eux dans
l’hôtellerie. » Les Saints Évangiles nous disent que Saint Joseph n’est pas le père naturel de l’Enfant Jésus et qu’il n’a pas connu la Vierge Marie. Saint Joseph et la Vierge Marie vivaient dans la même maison mais séparément. À premier abord les Saints Évangiles ne nous disent rien sur l’activité de Saint Joseph au moment de la Nativité. En vérité ce silence est une indication très claire. Nous voyons Saint Joseph toujours très actif dans les récits de l’Enfance de Jésus mais, au moment de la Nativité, les Saint Évangiles ne parlent plus de lui et ne rapportent que les actes de la Vierge Marie. Le récit de Saint Matthieu est très court mais très parlant : « elle enfanta son fils premier-né, à qui il donna le nom de Jésus. » Le récit de Saint Luc précise bien que don du Nom de Jésus a eu lieu au moment de la Circoncision (cf. Lc 2, 21), c’est-à-dire huit jours après la naissance : Saint Joseph reprend sa place active après le Mystère de Noël. Nous savons alors que Saint Joseph s’est effacé au moment de la Nativité. Il a laissé la Mère et l’Enfant vivre Seuls ce mystère qui n’appartenait qu’à Eux Seuls. « Qui n’appartenait » car ensuite ce mystère a été donné au monde entier. Nous proposons cette réflexion après avoir lu les textes du pseudo-Bonaventure et de Sainte Brigitte. Ce sont eux qui nous ont fait voir l’effacement de Saint Joseph et nous vérifions dans les Saints Évangiles que cette description correspond tout à fait à la réalité.
Sur le tableau de
Jean van Eyck, la place de Saint Joseph est donc tenue par Saint Jean
qui se
dirige vers l’extérieur du tableau. Cette position
est celle de
l’oiseau sur un
piquet de la “Scène du
Puits”. Nous
découvrons donc que Saint Joseph aussi est
présent dans la “Scène
du Puits”. Nous ne connaissons pas
de tableaux de peintres
flamands du temps de Jan van Eyck représentant
l’effacement de Saint
Joseph au
moment de la Nativité, sinon par
le geste de
cacher la flamme de la chandelle qu’il tient dans
la main. Ce
motif cite un
passage des Révélations
de Saint
Brigitte : « je vis le petit enfant se mouvoir dans
son ventre et naitre
en un moment, duquel il sortait un si grand et ineffable
éclat de
lumière que
le soleil ne lui était en rien comparable, ni
l’éclat de la lumière que
le bon
vieillard avait mise en la muraille, car la splendeur divine de cet
enfant
avait anéanti la clarté de la
lampe ».
La chandelle des peintres flamands établi un rapprochement
entre Saint
Joseph,
dernier des Patriarches et Saint Jean le Baptiste dernier des
Prophètes
de
l’Ancien Testament. Par cette flamme cachée, il
semble dire : |
|
Jn 3 « 30
Illum oportet crescere, me
autem minui. » |
« 30. Il
faut qu’il croisse et que je diminue. » |
Et ces paroles du Seigneur Jésus au sujet de Saint Jean le Baptiste conviennent aussi à son père Saint Joseph en ce qu’il représente tout l’Ancien Testament, toute l’Attente du Messie promis. |
|
Jn 5 « 35
Ille erat lucerna ardens et
lucens : vos autem
voluistis ad horam exsultare in luce ejus. » |
« 35. Il
était la lampe ardente et luisante, et un moment vous avez
voulu vous
réjouir à
sa lumière. » |
Saint Jean explique plus en détail au début de son Évangile : |
Jn 1 |
|
« 6
Fuit homo |
« 6.
Il y eut un homme |
missus a Deo, |
envoyé de Dieu |
cui nomen erat
Joannes. |
dont le nom
était Jean. |
7 Hic venit in
testimonium |
7. Celui-ci
vint comme témoin |
ut testimonium
perhiberet de lumine, |
pour rendre
témoignage à la lumière, |
ut
omnes crederent per illum. |
afin que tous
crussent par lui ; |
8 Non erat
ille lux, |
8. Il
n’était
pas la lumière, |
sed ut
testimonium perhiberet de lumine. |
mais il devait
rendre témoignage à la lumière. |
9 Erat lux
vera, |
9. Celui-là
était la vraie lumière, |
quae illuminat
omnem hominem |
qui illumine
tout homme |
venientem in
hunc mundum. » |
venant en ce
monde. » |
Ce qu’il dit de Jean le Baptiste par rapport au Messie est aussi vrai de l’Ancien Testament par rapport au Nouveau. L’effacement de Saint Joseph est l’effacement de l’Ancien Testament devant le Nouveau. Les peintres italiens ont peints des images représentant l’effacement de Saint Joseph en le montrant à l’écart pendant que la Vierge Marie adore son Divin Enfant Nouveau-Né. |
|
Gentile da Fabriano (v. 1370-1427), La Nativité, sur la prédelle de L’Adoration des mages, 1423, Firenze, Galleria degli Uffizi. |
|
La
“Scène du Puits”. |
Jan van Eyck, La Crucifixion. |
C’est admirable ! Que voyons-nous ? La disposition de l’Enfant Jésus, de la Vierge Marie et de Saint Joseph du tableau de Gentile da Fabriano est exactement la même que celle de l’homme-oiseau, du bison et de l’oiseau sur un piquet dans la “Scène du Puits”. Par suite, elle correspond avec la disposition de la pierre, de la Vierge Marie et de Saint Jean dans le tableau de Jan van Eyck. Et, merveille ! un détail inattendu vient encore rapprocher les images : le bâton de marche de Saint Joseph et le piquet de l’homme-oiseau et le pied de Saint Jean. En regardant maintenant les deux images sans faire de transposition avec la symétrie dans un miroir, nous voyons l’Enfant Jésus et le bœuf agenouillé dans la position de l’homme-oiseau et du bison avec les pattes avant obliques. Le bâton de Saint Joseph devient la lance. Nous entrons dans le sublime. Saint Joseph est le très chaste époux de la Vierge Marie, cependant nous apprenons qu’il a fécondé le Ventre Béni de son Épouse. Comment ? Par la Foi. En lui, le dernier des Patriarches, le dernier des pères humains dans l’arbre généalogique du Christ depuis Adam (cf. Lc 3, 23-38), en lui est concentrée toute l’Attente du Messie, toute la Foi d’Israël. Cet arbre généalogique est présent dans le tableau par l’arbre contre lequel s’appuie Saint Joseph pour dormir. La Vierge Marie a conçu par son Humilité, Saint Joseph L’a fécondé par la Foi. Il attendait le Messie avec une telle ardeur que son Épouse Virginale a conçu du Saint Esprit. Combien est grande aussi l’Humilité de Saint Joseph qui semble dormir dans un coin alors qu’il a accouché son Épouse par sa prière. Nous touchons à la certitude : Gentile da Fabriano connaissait la “Scène du Puits”. Il nous reste à en trouver la preuve par la géométrie du tableau, voici le résultat : |
|
Deux points de repères infaillibles sont donnés sur le tableau de Gentile da Fabriano pour trouver la mise à l’échelle et la position réciproque des deux images : le bâton de Saint Joseph à la place de la partie basse de la lance et une tache claire sur la montagne à la place de l’œil du bison. Pour ne laisser aucun doute possible sur l’intention de l’auteur du tableau de La Nativité, la position des bras de l’Enfant Jésus reprend exactement celle de saint Joseph autour du bâton et les mains dessinent un geste de préhension : l’Enfant Jésus, par des signes, nous demande de regarder le bâton. Le motif de superposition le plus important est ici la flèche de la Croix-Propulseur qui vient se planter sur le cou de l’Enfant Jésus, Il est l’Agneau mystique, Il est la Victime de l’Holocauste : |
Gn 22 « 6
Tulit quoque
ligna holocausti, et imposuit super Isaac filium suum : ipse
vero portabat
in manibus ignem et gladium. Cumque duo pergerent simul, 7 dixit Isaac
patri
suo : Pater mi. At ille respondit : Quid vis,
fili ? Ecce,
inquit, ignis et ligna : ubi est victima holocausti ?
8 Dixit autem
Abraham : Deus providebit sibi victimam holocausti, fili mi.
Pergebant
ergo pariter. » |
« 6. Il prit
aussi le bois de l’holocauste, et le mit sur son fils Isaac,
mais
lui-même
portait en ses mains le feu et le glaive. Comme ils
s’avançaient tous
deux
ensemble, 7. Isaac dit à son père : Mon
père. Et celui-ci
répondit :
Que veux-tu, mon fils ? Voici, dit-il, le feu et le
bois ; où est la
victime de l’holocauste ? 8. Et Abraham
répondit :
Dieu, mon fils, se
pourvoira lui-même de la victime de l’holocauste.
Ils s’avançaient donc
ensemble. » |
Il y a des moments où le Seigneur Jésus est si fortement présent qu’il ne nous reste plus rien à faire. Il faut Le laisser agir et nous effacer. Cela est arrivé à Saint Joseph au moment de la Nativité. La porte, derrière la Vierge Marie, La désigne comme la « Porte du Ciel », « porta caeli » (Gn 28, 17) ou « janua caeli » (Litanies de la Vierge Marie), et cite l’antienne mariale de l’Avent et de Noël et celle du Carême : |
|
1 Co 15
« 9 Ego enim
sum minimus Apostolorum, qui non sum dignus vocari Apostolus, quoniam
persecutus sum ecclesiam Dei. 10 Gratia autem Dei sum id quod sum, et
gratia
ejus in me vacua non fuit, sed abundantius illis omnibus
laboravi : non
ego autem, sed gratia Dei mecum : » |
« 9. Car je
suis le moindre des apôtres, et je ne suis pas digne
d’être appelé
apôtre,
parce que j’ai persécuté
l’Église de Dieu. 10. Mais c’est par la
grâce
de Dieu
que je suis ce que je suis, et sa grâce n’a pas
été stérile en moi,
mais plus
qu’eux tous, j’ai travaillé, non pas moi
toutefois, mais la grâce de
Dieu avec
moi ; » |
2 Co 3
« 4 Fiduciam
autem talem habemus per Christum ad Deum : 5 non quod
sufficientes simus
cogitare aliquid a nobis, quasi ex nobis : sed sufficientia
nostra ex Deo
est : » |
« 4. Or,
une telle confiance nous l’avons en Dieu par le
Christ ; 5.
Non que nous
soyons suffisants pour former aucune pensée par
nous-mêmes, comme de
nous ; mais notre suffisance vient de
Dieu, » |
Ga 2 « 20
Vivo autem, jam
non ego : vivit vero in me Christus.
(…) » |
« 20. Mais
je vis, non plus moi, mais le Christ vit en moi.
(…) » |
Saint Joseph vit et agit et ce n’est pas lui qui vit et agit mais le Divin Fils de son Épouse qui vit et agit en lui. Il tient le bâton et cependant l’Enfant Jésus Seul le sert dans ses mains. Le Seigneur Jésus nous dit : |
|
Jn 15 « 5
Ego sum vitis,
vos palmites : qui manet in me, et ego in eo, hic fert fructum
multum,
quia sine me nihil potestis facere. » |
« 5. Moi je
suis la vigne, et vous les sarments. Celui qui demeure en moi et moi en
lui
portera beaucoup de fruit ; parce que sans moi vous ne pouvez
rien faire. » |
Il y a des moments où le Seigneur Jésus est si fortement présent qu’il ne nous reste plus rien à faire. Cela est arrivé à Saint Joseph au moment de la Nativité. La porte, derrière la Vierge Marie, La désigne comme la « Porte du Ciel », « porta caeli » (Gn 28, 17) ou « janua caeli » (Litanies de la Vierge Marie), et cite l’antienne mariale de l’Avent et de Noël et celle du Carême : |
|
Le geste de l’Enfant Jésus est un signe donné par le peintre pour montrer son intention de reproduire la “Scène du Puits”, cependant il a d’abord un sens théologique : le Christ est le Seul et Unique Prêtre (cf. CEC 1545). Le Vrai Prêtre n’est pas Abraham dont la main a été arrêté, Il n’est pas Saint Joseph qui pose la main sur le bâton sans le saisir, Il est l’Enfant Jésus qui saisit à pleines mains, des deux mains l’instrument de son supplice. La porte, derrière la Vierge Marie, La désigne comme la « Porte du Ciel », « porta caeli » (Gn 28, 17) ou « janua caeli » (Litanies de la Vierge Marie), et cite l’antienne mariale de l’Avent et de Noël et celle du Carême : |
« Alma
Redemptoris Mater, |
« Auguste
Mère du Rédempteur |
quae pervia
caeli porta manes, (…) » |
Porte du Ciel,
Vous demeurez ouverte, (…) » |
|
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« Ave,
Regina caelorum |
« Salut,
Reine des Cieux, |
Ave,
Domina angelorum, |
Salut,
Maitresse des Anges, |
Salve, radix,
salve, porta |
Salut, Racine,
salut, Porte |
Ex qua mundo
lux est orta. (…) » |
Par laquelle
la Lumière est née pour le monde.
(…) » |
Elle dessine aussi l’entrée de la grotte. Gentile da Fabriano connaissait lui-aussi la grotte de Lascaux. Remarquez bien que son tableau et celui de Jan van Eyck sont parfaitement contemporains à quelques années près : celui de Gentile da Fabriano est daté exactement de 1423, celui de Jan van Eyck approximativement de 1425. On connaissait aussi la “Scène du Puits” en Italie, finalement il est possible que Botticelli a peint La naissance de Vénus à partir de cette peinture antique. Nous devons maintenant absolument relire le récit de la vision de Béthel, il met parfaitement en relation les tableaux de Gentile de Fabriano et de Jan van Eyck. |
|
Gn 28 « 10.
Jacob donc,
sorti de Bersabée, poursuivait son chemin vers Haran. 11.
Or, lorsqu’il
fut
venu en un certain lieu, et qu’il voulait s’y
reposer, après le coucher
du
soleil, il prit une des pierres (de lapidibus) qui étaient
là, et la
mettant
sous sa tête, il dormit en ce même lieu. 12. Alors
il vit en songe une
échelle
posée sur la terre, et dont le sommet touchait au ciel, les
anges de
Dieu aussi
qui la montaient et la descendaient. 13. Et le Seigneur
appuyé sur
l’échelle,
lui disant : Je suis le Seigneur, le Dieu d’Abraham
ton père
et le Dieu
d’Isaac ; la terre sur laquelle tu dors, je te la
donnerai, à
toi et à ta
postérité. 14. Et elle sera, ta
postérité, comme la poussière de la
terre, et
tu t’étendras à l’occident et
à l’orient, au septentrion et au
midi ; et
SERONT BÉNIES EN TOI et en ta
postérité toutes les tribus de la terre. 15. Et
je serai ton gardien
partout où
tu iras, et je te ramènerai dans ce pays, et je ne te
quitterai point,
que je
n’aie accompli tout ce que j’ai dit. 16. Quand
Jacob fut éveillé de son
sommeil, il dit : Vraiment le Seigneur est en ce lieu, et moi
je ne le
savais pas. 17. Et, saisi d’effroi : Qu’il
est terrible,
dit-il, ce
lieu-ci ! Ce n’est autre chose que la maison de Dieu
et la
porte du ciel. (non
est hic aliud nisi domus Dei, et porta caeli.) 18.
Se levant donc le
matin, Jacob prit la pierre (lapidem) qu’il avait mise sous
sa tête, et
l’érigea en monument, répandant de
l’huile dessus, 19. Et il appela du
nom de
Béthel la ville qui auparavant s’appelait Luza.
20. Il voua aussi un
vœu,
disant : Si le Seigneur Dieu est avec moi, s’il me
garde dans
le chemin
par lequel je marche, et me donne du pain pour me nourrir et des
vêtements pour
me couvrir, 21. Et que je retourne heureusement à la maison
de mon
père, le
Seigneur sera mon Dieu ; 22. Et cette pierre, que
j’ai érigée
en monument,
sera appelée Maison de Dieu ; et de tout ce que
vous m’aurez
donné,
Seigneur, je vous offrirai la dime. » |
|
Jacob a dormi sur une pierre, le Christ, et il était au lieu de la porte du ciel, la Vierge Marie. Tout est parfait car « le Christ (…) présente en même temps le Prêtre, l’Autel, et l’Agneau », « Christus (…) idem sacerdos, altare, et agnus exhibuit » (Missel de l’Église catholique, Préface pascale V). |
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La croix à forme humaine |
La croix aux pieds de Saint Jean a une forme humaine. Elle dessine un homme qui marche vers la Croix. Un trait indique très clairement la relation entre les deux objets, il est le récit de la Vie du Seigneur Jésus, une marche continuelle vers l’aboutissement de sa Vie, l’Offrande de sa Vie pour que le monde ait la Vie. |
Jn 3 « 14
Et sicut Moyses
exaltavit serpentem in deserto, ita exaltari oportet Filium
hominis : 15
ut omnis qui credit in ipsum, non pereat, sed habeat vitam aeternam. 16
Sic
enim Deus dilexit mundum, ut Filium suum unigenitum daret : ut
omnis qui
credit in eum, non pereat, sed habeat vitam aeternam. 17 Non enim misit Deus Filium
suum in mundum,
ut judicet mundum, sed ut salvetur mundus per
ipsum. » |
« 14. Et
comme Moïse a élevé le serpent dans le
désert, il faut de même que le
Fils de
l’homme soit élevé ; 15. Afin
que quiconque croit en lui ne
périsse point,
mais qu’il ait la vie éternelle. 16. Car Dieu a
tellement aimé le
monde, qu’il
a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne
périsse
point, mais
qu’il ait la vie éternelle. 17. Car Dieu
n’a pas envoyé son Fils dans
le monde
pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé
par
lui. » |
Lc 9 « 51
Factum est autem
dum complerentur dies assumptionis ejus, et ipse faciem suam firmavit
ut iret
in Jerusalem. » |
« 51. Or,
il arriva que, quand les jours de son ascension
s’accomplissaient, il
fixa son
visage pour aller à
Jérusalem. » |
Note : « 51. Il fixa son visage ; il tourna sa face, il se mit en chemin pour aller à Jérusalem. » |
Le mouvement de marche reproduit la signification de la flèche de la Croix-Propulseur sous les pieds de l’homme-oiseau. Cette flèche indique la suite du récit, l’élévation de l’oiseau sur le piquet. |
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Le signe en forme de Y |
Situé entre l’homme en marche vers la Croix dressée, le signe en forme de Y dessine logiquement la potence prête à recevoir la victime. La forme arrondie rappelle le cercle dans lequel est dessiné le Seigneur Jésus et peut-être aussi le geste des mains de la Vierge Marie qui porte l’Enfant Jésus sur certaines icônes. La Vierge Marie est le Bois de la Croix car le Seigneur Jésus a été crucifié pour Lui donner la Vie comme le montre l’Enfant Jésus sur le tableau La Vierge dans une église (voyez la lettre encyclique Ecce Lignum). • La Vierge Marie et l’Enfant Jésus, v. 1350, iconostase du catholicon Serbie, monastère de Decani. |
Virgo
in áliqua ecclésia
- FR. La Vierge dans une église, c. 1438, Berlin, Staatliche
Museen. Oleo in quérceo týmpano, 31×14
cm. |
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L’œil au pied de la Vierge Marie et la deuxième croix aux pieds de Saint Jean |
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Ces deux signes sont en relation l’un avec l’autre. De l’extérieur vers le centre : |
« Z » inversé |
« Z » inversé |
œil |
deuxième croix |
os en diagonale qui représente la lance de la “Scène du Puits” |
première croix qui représente la Croix-Propulseur de la “Scène du Puits” |
Il y a déjà une symétrie entre les deux Z et entre l’os en diagonale et la première croix qui sont la représentation de deux objets de la “Scène du Puits”. Il y a donc une symétrie entre les signes qui se trouvent entre eux. |
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« X » comme Christ, « homo », « œil » comme Vierge Marie, « mulier » |
|
La deuxième croix ressemble à un homme qui marche vers le pied de la Croix. Elle dessine aussi le Χ grec, la première lettre de ΧΡΙΣΤΟΣ, Christos, « Christ » en français. Le X, le Christ, est l’Homme, « homo ». |
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Jn 19 « 5 (Exivit ergo Jesus portans
coronam
spineam, et purpureum
vestimentum.) Et dicit eis : Ecce homo. »
|
« 5.
(Ainsi Jésus sortit, portant la
couronne d’épines et le vêtement de
pourpre.) Et Pilate leur
dit : Voilà
l’homme. » |
L’œil, la Vierge Marie, est la Femme, « mulier ». Les trois feuilles sous l’œil sont peut-être le schéma d’une fleur de lys qui représente la pureté de la Vierge Marie. Elles sont probablement en relation avec les trois cales du pied de la Croix pour dire la Compassion de la Vierge Marie, l’Union à la Passion de son Divin Fils. |
|
Jn 2 « 4
Et dicit ei
Jesus : Quid
mihi et tibi est, mulier ?
nondum venit hora mea. » |
« 4.
Et Jésus lui dit : Femme, qu’importe
à moi et à
vous ? Mon heure n’est
pas encore venue. |
Jn 19 « 26
Cum vi.disset ergo Jesus
matrem,
et discipulum stantem, quem diligebat, dicit matri suae : Mulier, ecce
filius tuus. » |
« 26.
Lors donc que Jésus eut vu sa
mère, et, près d’elle, le disciple
qu’il aimait, il dit à sa
mère : Femme,
voilà votre fils. » |
Ga 4 « 4
At ubi venit plenitudo
temporis,
misit Deus Filium suum factum ex muliere,
factum sub lege, 5 ut eos,
qui sub lege
erant, redimeret, ut adoptionem filiorum
reciperemus. » |
« 4.
Mais lorsque est venue la
plénitude du temps, Dieu a envoyé son Fils,
formé d’une femme, soumis à
la loi,
5. Pour racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous
reçussions
l’adoption
des enfants. » |
Ap 12 « 1 Et signum magnum apparuit in
caelo : mulier
amicta sole,
et luna sub pedibus ejus, et in capite ejus corona stellarum
duodecim :» |
« 1.
Et un grand prodige parut dans le
ciel : Une femme revêtue du soleil, ayant la lune
sous ses
pieds, et sur
sa tête une couronne de douze
étoiles. » |
Gn 3 « 6 Vidit igitur mulier quod
bonum esset lignum ad vescendum, et
pulchrum oculis, aspectuque
delectabile :
et tulit de fructu illius, et
comedit : deditque viro
suo, qui comedit.
7 Et aperti sunt oculi amborum ; cumque cognovissent se
esse nudos, consuerunt folia ficus, et fecerunt sibi
perizomata. » |
« 6.
La femme donc vit que le
bois était bon à manger, beau pour
les yeux et d’un aspect qui excitait le
désir ; elle
prit de ce fruit, en mangea et en
donna à
son mari, qui en mangea. 7. En effet les
yeux de tous les deux s’ouvrirent ; et
lorsqu’ils
eurent connu qu’ils
étaient nus, ils entrelacèrent des feuilles de
figuier, et s’en firent
des
ceintures. » |
Notez bien que dans la Vulgate de parle presque indistinctement de « bois » et de « fruit », « le bois était bon à manger (…) et elle [la femme] prit de ce fruit (fructu illius) ». Le fruit est présenté comme un morceau de bois. Jan van Eyck a peint ce morceau de bois.
Dire qu’il est
mangé n’est pas exagéré car
les Amants du Cantiques des cantiques sont
comparés
un grand nombre de fois, six fois exactement, à des
chèvres. Le mot capra
« chèvre » est
cité 9 fois dans le Cantique,
le mot haedus
« chevreau » 1 fois.
C’est l’animal qui est le plus
cité par le Cantique.
Trois fois,
elles représentent
l’Amante, (Ct 4, 1 ; 6,
4 ; 7,
3), trois fois elles
représentent l’Amant (2,
9.17 ; 8, 14), trois fois elles représentent
des Témoins (Ct 1, 7 (chevreaux), 2,
7 ;
3, 5). Certes une chèvre ne mange pas un tronc
d’arbre mais elle mange
volontiers
des branches encore assez tendres. Voici donc le récit : la femme voit, c’est l’œil sous la Vierge Marie, celui qui mange est le Christ Jésus. |
Jr 11 |
|
« 19 Et ego
quasi
agnus mansuetus, |
« 19. Et
moi, j’ai
été comme un agneau plein de douceur |
qui portatur ad
victimam : |
que
l’on porte pour en faire une
victime ; |
et non cognovi quia
cogitaverunt super me consilia, dicentes : |
et
je n’ai pas su qu’ils formaient contre moi des
projets,
disant : |
Mittamus lignum in panem ejus, |
Mettons
du bois dans son pain, |
et eradamus eum de terra
viventium, |
rayons-le
de la terre des vivants, |
et nomen ejus non memoretur
amplius. » |
et
que son nom ne soit plus rappelé dans la
mémoire. » |
Dans la Crucifixion de Jean van Eyck l’œil, la « Femme », « mulier », est la Vierge Marie et Ève tout à la fois, le X, « l’Homme », « homo » est le Seigneur Jésus et Adam tout à la fois. Adam cependant est désigné par le mot vir, car homo en latin désigne l’être humain, aussi bien la femme que l’homme. Il y a deux Personnes masculines : le Seigneur Jésus et Saint Jean ou Dieu fait Homme et Adam. Par l’Incarnation en un Homme, « Dieu créa l’homme (hominem) à son image : c’est à l’image de Dieu qu’il le créa : il les créa mâle et femelle (masculum et feminam). » (Gn 1, 27) Le Seigneur Jésus est le nouvel Adam, « le dernier Adam » (1 Co 15, 45), et la Vierge Marie la nouvelle Ève. Cependant, le Couple Jésus et Marie ne vient pas réparer la faute commise par le Couple Adam et Ève mais au contraire Il est en train d’accomplir la souffrance qui est à l’origine de la joie qu’on connu Adam et Ève. Le Mystère de cette Joie est immense, nous comprenons facilement, qu’ils aient eu peur et qu’ils aient eu l’impression d’avoir commis une faute. Dieu pour les rassurer à confirmé leur pensée en les accusant mais ce n’était qu’un voile provisoirement posé sur la Lumière de la Vérité, voile qui devient maintenant transparent dans le tableau de Jan van Eyck, c’est le linge sur le Sexe du Seigneur Jésus. |
|
Lorsque Ève donne à manger le fruit à son mari, « viro suo » signifie d’abord « à son homme », elle lui donne à manger son Corps. C’est bien ce qu’à fait la Vierge Marie. Un merveilleux tableau montre l’unité entre le geste d’Ève envers son mari et la Vierge Marie qui allaite l’Enfant Jésus. |
- L’Annonciation, Glasgow city museums and art gallery. Huile sur panneau, 58,4 x 35,5 cm (surface peinte). - La Nativité, Birmingham city art gallery. Huile sur panneau, 58,4 x 50,2 cm. - L’Adoration des mages, Madrid, Museo del Prado. Huile sur panneau, 59,5 x 54,6 cm - La Présentation au temple, Washington, National gallery of art. Huile sur panneau, 59 x 48,1 cm (surface peinte : 57,9 x 47,8 cm). - Repos pendant la fuite en Égypte, Glasgow city museums and art gallery. Huile sur panneau, 59,7 x 51,7 cm. « Ces
cinq
panneaux avec des scènes de l’enfance de
Jésus, attribués à un peintre
resté
anonyme, révèlent la complexité des
relations entre les artistes qui
étaient en
rapport avec l’atelier de Van der Weyden ou avaient
accès à ses
modèles.
Peut-être les panneaux se rattachent-ils à plus
d’un ensemble.
Malheureusement,
leur provenance ne nous permet pas d’inférer un
lien quelconque entre
eux dans
le passé. Ils ont à peu près la
même taille, bien que
l’Annonciation ait été amputée
de la partie avec l’ange.
La main et le sceptre de Gabriel apparaissent sur une photo prise au
début du
XXe siècle, quand le
panneau a été
nettoyé, mais
ils ont été à nouveau
recouverts par la suite. La
préparation
tachetée en rouge et vert à
l’arrière de ce panneau pourrait bien
être
d’origine. Bien que la composition et l’effet
pictural du Repos
pendant la fuite en Égypte
n’aient pas la même puissance que ceux des autres
panneaux, la parenté
stylistique entre ces cinq tableaux n’a jamais
été mise en
doute. » Rogier
van der Weyden,
1400/1464, Maitre des Passions,
Lorne Campbell – Jan Van der Stock, Snoeck Publishers, 2009. |
Le repos pendant
la
fuite en Égypte, Glasgow
city museums and art gallery. Huile sur panneau, 59,7 x 51,7 cm. |
La Vierge Marie montre sa Douce poitrine. Elle cueille un fruit sur l’arbre. L’Enfant Jésus tend une main vers la Poitrine de sa Mère pour le recevoir. De l’autre, Il montre qu’Il en mange. Le récit est évident. Il n’y a aucun doute sur l’intention de l’auteur : la Vierge Marie est la nouvelle Ève qui donne à l’Enfant Jésus, le nouvel Adam, le fruit de son Corps. Saint Joseph travaille seul pour la Joie de son Épouse et de son Fils, il œuvre comme le Seigneur Jésus sur la Croix entre la Vierge Marie et Saint Jean. La tendresse maternelle est toujours à l’origine de l’éducation sexuelle. Ici elle atteint le niveau le plus sublime car la Mère et aussi l’Épouse. C’est vrai pour nous aussi, la Vierge Marie est notre Mère, nous le savons bien, Elle est aussi notre Épouse, ne l’oublions jamais : |
Is 62 |
|
« 1 Propter
Sion non
tacebo, |
« 1.
À cause de Sion,
je ne me tairai pas, |
et propter Jerusalem non
quiescam, |
et
à cause de Jérusalem, je ne me reposerai pas, |
donec egrediatur ut splendor justus ejus, |
jusqu’à
ce que paraisse son juste comme une éclatante
lumière, |
et salvator ejus ut lampas
accendatur. |
et
que son sauveur, comme un flambeau, répande sa
clarté. |
(…) |
(…) |
5 Habitabit enim juvenis cum
virgine, |
5. Car le jeune homme habitera
avec la vierge, |
et habitabunt in te filii
tui ; |
et tes fils demeureront en
toi. |
et gaudebit sponsus super
sponsam, |
Et
l’époux se réjouira en son
épouse, |
et gaudebit super te Deus
tuus. » |
et ton Dieu se
réjouira en
toi. » |
Le texte l’hébreu est plus clair (traduction d’A. Crampon) : Is 62 « 5 Comme un
jeune homme épouse une vierge, tes fils
t’épouseront ; et comme la fiancée
fait la joie du fiancé, ainsi tu seras la
joie de ton Dieu. » Le 2 février 2012, en la Fête de la Présentation du Seigneur. Ne croyons pas cependant que la Vulgate est pudique. Ce n’est pas son habitude. Voici ce qu’elle nous dit : Dieu est un Phallus et l’habitation de Dieu, le Temple de Dieu, est un Vagin. |
|
« X » comme la figure de l’homme-oiseau, « œil » comme la figure du bison |
Le X dessine aussi schématiquement la figure de l’homme-oiseau : les deux bras d’une part, le corps et la tête d’autre part. L’œil est dessine schématiquement la figure du bison, il reprend l’œil du bison. Les deux images sont inversées en miroir sur le tableau de Jan van Eyck. Sur la figure ci-contre nous les avons donc inversées de nouveau pour mieux les comparer avec les personnages de la “Scène du Puits” qu’elles représentent. |
|
La deuxième croix reproduit très exactement la forme de l’homme-oiseau : le trait court est la tête, une épaule plus haute que l’autre (comme la Vénus de Botticelli, soit dit en passant), une inversion de la courbe sur le bras extérieur, l’inversion de la courbe au bout du bras intérieur reproduit le tracé haut de la main. |
Le tableau montre l’accomplissement de la prophétie du prophète Zacharie : |
Za 12 |
|
« 10 Et effundam super domum
David |
« 10. Et je répandrai
sur la maison de
David |
et super habitatores Jerusalem |
et sur les habitants de Jérusalem |
spiritum gratiae et precum : |
l’esprit de grâce et de
prières ; |
et aspicient ad me quem confixerunt, |
et ils regarderont vers moi, qu’ils ont
percé ; |
et plangent eum planctu quasi super unigenitum, |
et ils le pleureront amèrement, comme un
fils unique, |
et dolebunt super eum, |
et ils s’affligeront à son
sujet, |
ut doleri solet in morte
primogeniti. » |
comme on a coutume de s’affliger
à la mort du
premier-né. » |
Qui transperce qui ? C’est un vertige. Le bison se transperce lui-même en transperçant l’homme-oiseau. Le Seigneur Jésus est transpercé par la Vierge Marie mais Il est transpercé par son propre Amour qui se reflète en Elle. Finalement c’est Lui-Même qui se transperce pour nous comme le montre l’image du pélican, image de l’Eucharistie dans le monde chrétien (voyez le Dictionnaire de la Bible publié par F. Vigouroux, le Premier commentaire du Psaume 101 par Saint Augustin (§ 8) et l’hymne « Adoro te devote ». Nous parlons plus en détail du pélican dans le commentaire du Retable de l’Annonciation et de l’Eucharistie de Sandro Botticelli). Hubert (plus probablement que Jan) van Eyck a peint non un pélican mais un aigle arrosant ses petits de son sang sur le brocard derrière le Seigneur Jésus dans le Retable de l’Agneau mystique (Gand, cathédrale Saint Bavon). |
Nous voyons dans le mouvement de la tête et le regard du bison de la “Scène du Puits” une annonce prophétique de l’image du Pélican qui sera utilisée pour décrire la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ et le Mystère de l’Eucharistie : Dieu nous nourrit de sa propre Chair et de son propre Sang (voyez le Catéchisme de la doctrine chrétienne 2012, éditions N.-D. Auxiliatrice).
L’œil et la deuxième croix sont des idéogrammes. Une partie de chaque personnage est utilisée pour représenter le tout. Jan van Eyck nous propose encore une autre lecture : le bison est la Vierge Marie, l’homme-oiseau est Saint Jean et l’oiseau sur un piquet est le Seigneur Jésus. Il y a en effet deux récits simultanés dans la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ : |
Gn 2 « 24 Quam ob rem relinquet homo
patrem
suum, et matrem, et
adhaerebit uxori suae : et erunt duo in carne
una. » |
« 24.
C’est pourquoi un homme quittera
son père et sa mère, et s’attachera
à sa femme ; et ils seront
deux dans
une seule chair. » |
Jn 19 « 26 Cum vidisset ergo Jesus
matrem, et
discipulum stantem, quem
diligebat, dicit matri suae : Mulier, ecce
filius tuus. 27
Deinde dicit
discipulo : Ecce mater tua. Et ex illa hora accepit eam
discipulus in sua.
28 Postea sciens Jesus quia omnia consummata sunt, ut consummaretur
Scriptura,
dixit : Sitio. 29 Vas ergo erat positum aceto plenum. Illi
autem spongiam
plenam aceto, hyssopo circumponentes, obtulerunt ori ejus. 30 Cum ergo
accepisset Jesus acetum, dixit : Consummatum est. Et inclinato
capite
tradidit spiritum. » |
« 26.
Lors donc que Jésus eut vu sa
mère, et, près d’elle, le disciple
qu’il aimait, il dit à sa
mère : Femme,
voilà votre fils. 27. Ensuite il dit au disciple :
Voilà ta
mère. Et
depuis cette heure-là, le disciple la prit avec lui. 28.
Après cela,
Jésus
sachant que tout était consommé, afin
d’accomplir l’Écriture,
dit : J’ai
soif. 29. Or il y avait là un vase plein de vinaigre.
C’est pourquoi
les
soldats entourant d’hysope une éponge pleine de
vinaigre, la
présentèrent à sa
bouche. 30. Lors donc que Jésus eut pris le vinaigre, il
dit :
Tout est
consommé. Et, la tête inclinée, il
donna l’esprit. » |
1°) Le Seigneur Jésus et la Vierge Marie sont le Père et la Mère de Saint Jean qui se séparent d’eux pour vivre sa vie. C’est ce que montre la “Scène du Puits” par le petit oiseau fils, du grand homme-oiseau qui s’éloigne des amants et la Crucifixion où l’on voit Saint Jean tourné vers l’extérieur. 2°) Le Seigneur Jésus œuvre pour faire naitre sa propre Humanité et par elle, la Vierge Marie et Saint Jean qu’Il offre l’un à l’autre. Le Seigneur Jésus, Travailleur solitaire, s’éloigne de ses Enfants Chéris après les avoir remis l’un à l’autre. C’est ce que montre la “Scène du Puits” par l’oiseau sur un piquet qui représente le serpent de Moïse attaché à un mat (cf. Nb 21, 8-9 ; Jn 3, 14) et la Crucifixion au moyen des idéogrammes œil et X. Cette vérité est aussi admirablement montrée dans le tableau que nous avons observé plus haut Le repos pendant la fuite en Égypte, (Glasgow). |
|
L’œil, la pierre et le pied de la Croix |
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L’œil, la pierre et le pied de la Croix sont tous les trois en relation avec trois objets : 1°) l’œil : les trois feuilles ; 2°) la pierre : les trois petits cailloux ; 3°) le pied de la Croix : les trois cales. C’est la famille Père, Mère et Fils, la Trinité aussi bien que le Seigneur Jésus, la Vierge Marie et Saint Jean qui représente aussi la Création tout entière née de l’Amour du Seigneur Jésus pour sa Sainte Mère. |
|
Un quatrième personnage caché |
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Il y a dans la “Scène du Puits” un quatrième personnage caché, celui vers lequel s’adresse la prière de l’homme-oiseau. Il s’agit de Dieu le Père. Dans la Crucifixion de Jan van Eyck, ce quatrième personnage est peut-être représenté sur l’inscription en hébreu, si elle est bien la citation du psaume 21, par les lettres א(ל ?)י abréviation possible de אלי אלי « Éli, Éli », qui se traduit « Mon Dieu, mon Dieu ». Ce quatrième personnage caché est aussi représenté par la quatrième cale du pied de la croix qu’on voit apparaitre non pas devant comme les trois premières mais derrière, à demi cachée. |