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BARUCH

BARUCH

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Barúch - Summárium

INTRODUCTION

CHAPITRE PREMIER

Prologue du livre de Baruch. Ce livre fut lu devant les Juifs captifs à Babylone, et envoyé par eux à leurs frères de Jérusalem. Livre de Baruch, où d’abord ce prophète confesse au nom de son peuple la justice des châtiments que le Seigneur exerce sur eux.

CHAPITRE II

Le Prophète, parlant toujours au nom de son peuple, reconnait la justice des jugements du Seigneur, et implore sa miséricorde avec confiance en ses promesses.

CHAPITRE III

Baruch continue d’implorer la miséricorde du Seigneur au nom de ses frères. Il exhorte Israël à reconnaitre que son infidélité est la source de ses maux, et l’invite à rechercher la sagesse. Elle ne vient que de Dieu. Il l’a manifestée à Israël. Prophétie de l’Incarnation du Verbe.

CHAPITRE IV

Baruch exhorte les Israélites à se convertir au Seigneur et à observer sa loi. Jérusalem pleure la captivité de ses enfants ; elle les exhorte à espérer dans le Seigneur. Promesse de leur délivrance et de la ruine de leurs ennemis.

CHAPITRE V

Le Prophète exhorte Jérusalem à quitter son deuil, et à se revêtir de joie, parce qu’il voit ses enfants revenir de leur captivité comblés de gloire.

CHAPITRE VI

Lettre de Jérémie aux Juifs captifs. Il leur annonce leur retour. Il les exhorte à ne pas prendre part à l’idolâtrie des Babyloniens. Il leur montre le néant et la vanité des idoles.

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OBSERVATIONS GÉNÉRALES

1. Dans notre Introduction historique et critique, etc., nous avons prouvé l’authenticité et la canonicité du livre de Baruch contre les Juifs et les protestants en général, mais particulièrement contre les critiques et les exégètes d’Allemagne ; nous nous bornerons ici à quelques observations sur le texte original et les principales versions de ce livre, que plusieurs anciens Pères de l’Église ont cité sous le nom de Jérémie, soit parce qu’autrefois les écrits de ces deux prophètes ne formaient qu’un même volume, soit parce que Baruch a inséré dans son livre, non seulement les oracles que Dieu lui a inspirés, mais encore ceux qu’il avait entendus de la bouche de Jérémie, son maitre, et qu’il n’avait pas mis par écrit de son vivant.

2. On ne saurait douter que le livre de Baruch n’ait été originairement écrit en hébreu ; car, outre qu’il est plein d’hébraïsmes, on n’y découvre point cette enflure et cette affectation des Juifs hellénistes, qu’on remarque si facilement dans le livre de la Sagesse, par exemple, et dans le second des Machabées. Tout, au contraire, y est simple et parfaitement d’accord avec la construction de la langue hébraïque. Mais le texte primitif a été perdu depuis longtemps ; car dans la préface de la version de Jérémie, saint Jérôme dit : « Quant au petit livre de Baruch qui se trouve dans l’édition des Septante, nous n’en parlerons pas ; les Juifs ne le lisent pas ; ils ne le possèdent même plus. » Cependant il existait encore dans le second siècle, puisque Théodotion le traduisit en grec, comme nous l’avons prouvé dans notre Introduction historique et critique, etc., en répondant aux difficultés proposées par certains critiques allemands de ces derniers temps.

3. La version la plus ancienne du livre de Baruch est la version grecque, qui tient lieu maintenant de l’original. Une preuve évidente de sa haute antiquité, c’est qu’elle se trouve dans la Bible des Septante. La traduction latine qui fait partie de notre Vulgate a été composée sur la version grecque ; elle n’est pas de saint Jérôme, elle remonte beaucoup plus haut que l’époque à laquelle vivait ce saint docteur. Comme l’Église latine a toujours reconnu la canonicité du livre de Baruch, cette traduction doit être au moins du second siècle de l’ère chrétienne. Il y a eu d’autres versions du livre de Baruch, par exemple, la syriaque et l’arabe ; mais ce n’est pas ici le lieu d’en parler. (J.-B. Glaire.)

4. * Baruch, fils de Nerias, était le fidèle disciple et le secrétaire de Jérémie, Jer. XXXII, 12 ; XXXVI, 4, 10, 32. Il appartenait à une bonne famille de la tribu de Juda, Jer. LI, 59 ; son frère Saraïas faisait partie de la cour de Sédécias. Ses ennemis l’accusèrent d’être partisan des Chaldéens, et d’influencer Jérémie en faveur de ces derniers, Jer. XLIII, 3. La quatrième année de Joakim, il alla lire au roi les prophéties de son maitre, qu’il avait écrites sous sa dictée, et il les écrivit une seconde fois de la même manière, quand le roi eut jeté au feu la première édition, XXXVI. Les persécutions qu’il eut à subir lui causèrent un moment de découragement, mais il ne dura pas, XLV. Plus tard, sous le règne de Sédécias, il fut mis en prison avec Jérémie, et il y resta jusqu’à la prise de Jérusalem (588) ; il se retira alors à Masphath, et fut ensuite forcé, comme Jérémie, de suivre les Juifs fugitifs en Égypte, Jer. XLIII, 6. Il alla enfin à Babylone et il y mourut. Quelques-uns croient qu’il avait déjà visité cette ville la quatrième année de Sédécias (594), avec une ambassade royale dont son frère faisait partie et qui s’y était rendue, sur la demande de Jérémie, pour consoler les captifs. Cf. Jer. LI, 61.

Le style de Baruch, sans avoir la magnificence d’Isaïe, est remarquable, et l’on sait l’admiration qu’il avait inspirée à La Fontaine ; après l’avoir lu, il demandait à tous ceux qu’il rencontrait : « Avez-vous lu Baruch ? C’était un grand génie. »

Les cinq premiers chapitres de la prophétie sont de Baruch ; le sixième contient une lettre de Jérémie. La plupart des protestants et les rationalistes nient l’authenticité du tout. — I. Les cinq premiers chapitres sont réellement l’œuvre de Baruch, comme l’affirme le titre, I, 1. — 1° On conteste, il est vrai, l’autorité de ce titre, mais c’est sans fondement. Il porte, I, 2, que Baruch écrivit sa prophétie la cinquième année après la ruine de Jérusalem, 583. C’est inadmissible, dit-on, parce que Baruch avait accompagné Jérémie en Égypte, Jer. XLIII, 6. Mais il est facile de répondre qu’il ne suit nullement, de ce que Baruch était allé en Égypte en 588 ou 587, qu’il n’était pas en Chaldée en 583. — 2° On prétend trouver dans le cours du livre des passages qui indiquent qu’il a été écrit après la fin de la captivité et après la reconstruction du temple, I, 10, 14 ; II, 26. — L’auteur parle incontestablement, dans ces passages, de l’autel du Seigneur et de la maison de Dieu, mais c’est de la maison de Dieu ruinée et de l’autel sur lequel on continuait à offrir des sacrifices, comme dans les passages analogues de Jérémie. — II. Quant à l’authenticité de la lettre de Jérémie, ch. VI, le titre l’attribue à ce prophète, et il est confirmé par ce que dit le second livre des Machabées, II, 1-2.

Le livre de Baruch se partage en deux parties principales, I-III, 8, et III, 9-V. La lettre de Jérémie, placée à la fin, en forme comme un appendice. — I. La première partie renferme : — 1° une introduction, I, 1-14, et 2° une prière qui se subdivise en deux sections : la première section est une sorte de confession dans laquelle le peuple captif reconnait ses péchés, I, 15-11 ; dans la seconde section, les coupables repentants demandent à Dieu de mettre un terme au châtiment qu’ils reconnaissent avoir mérité, III, 1-8. — II. La seconde partie contient un discours de Baruch. — 1° Il exhorte le peuple à chercher la vraie sagesse et à se convertir, III, 9-IV, 8. Les versets 36-38 du ch. III renferment une prophétie messianique remarquable, dans laquelle la plupart des Pères ont vu la même pensée que celle exprimée dans l’Évangile de S. Jean : Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. — 2° Il console les captifs, leur recommande d’être fermes et courageux, et leur promet qu’ils seront vengés, IV, 9-29. — 3° Il s’adresse à Jérusalem elle-même, et lui annonce que ses fils, emmenés avec ignominie sur la terre étrangère, reviendront à elle avec gloire, IV, 30-V.

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CHAPITRE PREMIER

Prologue du livre de Baruch. Ce livre fut lu devant les Juifs captifs à Babylone, et envoyé par eux à leurs frères de Jérusalem. Livre de Baruch, où d’abord ce prophète confesse au nom de son peuple la justice des châtiments que le Seigneur exerce sur eux.

1. Et voici les paroles du livre qu’a écrites Baruch, fils de Nerias, fils de Maasias, fils de Sédécias, fils de Sedei, fils d’Helcias, à Babylone,

2. En la cinquième année, au septième jour du mois, dans le temps que les Chaldéens prirent Jérusalem et y mirent le feu.

3. Et Baruch lut les paroles de ce livre aux oreilles de Jéchonias, fils de Joakim, roi de Juda, et aux oreilles de tout le peuple qui venait pour entendre le livre ;

4. Et aux oreilles des puissants, fils des princes, et aux oreilles des prêtres, et aux oreilles du peuple, depuis le plus petit jusqu’au plus grand de tous ceux qui habitaient dans Babylone et près du fleuve de Sodi,

5. Qui écoutant, pleuraient et jeûnaient et priaient en présence du Seigneur.

6. Et ils amassèrent de l’argent selon la faculté de chacun d’eux.

7. Et ils l’envoyèrent à Jérusalem à Joakim, le prêtre, fils d’Helcias, fils de Salom, et aux prêtres, et à tout le peuple qui se trouva avec lui à Jérusalem ;

8. Lorsqu’il recevait les vases du temple du Seigneur, qui avaient été emportés du temple, pour les reporter dans la terre de Juda, le dixième jour du mois de Sivan, vases d’argent que fit faire Sédécias, fils de Josias, et roi de Juda,

9. Après que Nabuchodonosor, roi de Babylone, eut enlevé de Jérusalem Jéchonias, et les princes, et tous les grands, et le peuple du pays, et qu’il les eut emmenés enchainés à Babylone.

10. Et ils dirent : Voilà que nous vous avons envoyé de l’argent ; achetez-en des holocaustes et de l’encens, et faites-en des oblations, et offrez-les pour le péché à l’autel du Seigneur notre Dieu ;

11. Et priez pour la vie de Nabuchodonosor, roi de Babylone, et pour la vie de Baltassar, son fils, afin que leurs jours sur la terre soient comme les jours du ciel ;

12. Et afin que Dieu nous donne la force, et qu’il éclaire nos yeux, pour que nous vivions sous l’ombre de Nabuchodonosor, roi de Babylone, et sous l’ombre de Baltassar, son fils, et que nous les servions durant de longs jours, et que nous trouvions grâce en leur présence.

13. Et pour nous-mêmes priez le Seigneur notre Dieu ; parce que nous avons péché contre le Seigneur notre Dieu, et que sa fureur ne s’est pas détournée de nous jusqu’à ce jour.

14. Et lisez ce livre, que nous vous avons envoyé pour être lu publiquement, dans le temple du Seigneur, en un jour solennel et en un jour favorable ;

15. Et vous direz :

Au Seigneur notre Dieu la justice ;

mais à nous la confusion de notre face,

comme il en est en ce jour pour tout Juda

et pour les habitants de Jérusalem,

16. Pour nos rois, et nos princes,

et nos prêtres, et nos prophètes,

et nos pères.

17. Nous avons péché devant le Seigneur notre Dieu,

et nous ne l’avons pas cru, n’ayant pas de confiance en lui ;

18. Et nous ne lui avons pas été soumis,

et nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur notre Dieu,

afin de marcher selon les commandements qu’il nous a donnés.

19. Depuis le jour qu’il a tiré nos pères de la terre de l’Égypte

jusqu’à ce jour,

nous étions incrédules au Seigneur notre Dieu ;

et disséminés, nous nous sommes retirés pour ne pas écouter sa voix.

20. Et il s’est attaché à nous beaucoup de maux et de malédictions

que le Seigneur intima à Moïse, son serviteur,

qui a tiré nos pères de la terre de l’Égypte

pour nous donner une terre où coulaient du lait et du miel, comme en ce jour.

21. Et nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur notre Dieu,

selon toutes les paroles des prophètes, qu’il nous a envoyés ;

22. Et nous nous sommes laissés aller chacun au sens de notre cœur méchant,

pour servir des dieux étrangers,

faisant le mal devant les yeux du Seigneur notre Dieu.

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CHAP. I. 15. Infra. II, 6. — 17. Dan. IX, 5. — 19. Jer. VII, 28. — 20. Deut. XXVIII, 15.

 

2. Du mois de Nisan ; qui était le premier de l’année ; ou de Sivan, le troisième, dont il est parlé au vers. 8 ; ou enfin du cinquième, parce que l’auteur ayant désigné la cinquième année, sans déterminer le mois, donne à entendre qu’il s’agit du cinquième. — * La cinquième année après la prise de Jérusalem, en 583. Voir IV Reg. XXV, 8.

3. * Jéchonias ; prisonnier à Babylone.

4. Sodi ; en grec Soud, est selon les uns un fleuve qui se déchargeait dans l’Euphrate, ou un de ses grands canaux ; selon les autres, c’est l’Euphrate même, appelé Sodi, c’est-à-dire le superbe, à cause de l’abondance et de l’impétuosité de ses eaux ; l’hébreu zoud, qu’on transcrit aussi soud, signifiant entre autres choses, être enflé d’orgueil.

7. * Joakim, fils d’Helcias, n’était pas le grand-prêtre, mais probablement celui qui en tenait la place à Jérusalem.

8. Du temple du Seigneur. Il faut entendre par là les ruines du temple sur lesquelles les Juifs avaient élevé un autel pour offrir leurs sacrifices (Compar. Jer. XLI, 5). Ainsi disparait la prétendue contradiction que les incrédules trouvent dans ce chapitre. — Sivan ; commençait à la nouvelle lune de juin.

10. Des oblations ; selon la Vulgate et les Septante, manna. C’est le mot hébreu minhâ, qui a été modifié dans sa prononciation, et qui signifie proprement le sacrifice non sanglant, tel que les offrandes de pain, de liqueurs, de froment, de farine, de vin.

11. Son fils ; c’est-à-dire son petit-fils et fils d’Evilmerodach, fils ainé lui-même de Nabuchodonosor et son successeur immédiat. Dans toutes les langues, le mot fils se prend souvent pour petit-fils, comme un aïeul est fréquemment qualifié de père. Selon une tradition des Juifs, Evilmerodach était alors en disgrâce, et Baltassar était considéré comme l’héritier présomptif du royaume. Ceci explique pourquoi l’écrivain sacré ne nomme pas ici Evilmerodach. — * Baltassar ne doit pas désigner ici celui du temps duquel Babylone fut prise. — Comme les jours du ciel ; c’est-à-dire des jours sans fin. Compar. Ps. LXXXVIII, 27.

14. Dans le temple du Seigneur. Voy. vers. 8. — En un jour favorable (in die opportuno) ; selon les Grecs, dans des jours d’opportunité ; ce qu’on explique par dans les jours des fêtes fixes, déterminées.

15. Et vous direz, etc. Ici, suivant plusieurs, commence le livre même de Baruch, le livre mentionné aux vers. I, 3, 14.

20. Les malédictions, etc. Voy. Lev. XXVI ; Deut. XXVIII, XXIX.

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CHAPITRE II

Le Prophète, parlant toujours au nom de son peuple, reconnait la justice des jugements du Seigneur, et implore sa miséricorde avec confiance en ses promesses.

1. À cause de quoi le Seigneur notre Dieu a vérifié sa parole

qu’il nous a dite, à nous,

et à nos juges qui ont jugé Israël,

et à nos rois et à nos princes,

et à tout Israël et à Juda ;

2. Afin que le Seigneur amenât sur nous de grands maux,

qui n’ont pas eu lieu sous le ciel,

comme ils ont eu lieu dans Jérusalem,

selon ce qui a été écrit dans la loi de Moïse,

3. Qu’un homme mangerait des chairs de son fils et des chairs de sa fille.

4. Et il les a livrés aux mains de tous les rois qui nous environnent,

à l’opprobre et à la désolation parmi tous les peuples

au milieu desquels nous a dispersés le Seigneur.

5. Et nous avons été au-dessous et non au-dessus,

parce que nous avons péché contre le Seigneur notre Dieu,

en n’obéissant pas à sa voix.

6. Au Seigneur notre Dieu la justice ;

à nous et à nos pères la confusion de la face,

comme il en est en ce jour.

7. Parce que le Seigneur a prononcé contre nous tous ces maux

qui sont venus sur nous ;

8. Et nous n’avons pas supplié la face du Seigneur notre Dieu,

afin que nous revenions chacun de nos voies très mauvaises.

9. Et le Seigneur a veillé sur les maux

et il les a amenés sur nous ;

parce que le Seigneur est juste dans toutes ses œuvres

qu’il nous a commandées ;

10. Et nous n’avons pas écouté sa voix,

afin de marcher dans les préceptes

qu’il a mis devant notre face.

11. Et maintenant, Seigneur Dieu d’Israël,

qui avez retiré votre peuple de la terre de l’Égypte

par une main forte et par des signes, et par des prodiges,

et par votre grande puissance, et par votre bras élevé,

et qui vous êtes fait un nom, comme il en est en ce jour ;

12. Nous avons péché, nous avons agi avec impiété,

nous avons commis l’iniquité, Seigneur notre Dieu,

contre toutes vos justices.

13. Que votre colère se détourne de nous,

parce que nous sommes restés en petit nombre parmi les nations où vous nous avez dispersés.

14. Exaucez, Seigneur, nos vœux et nos prières,

et délivrez-nous à cause de vous-même,

et accordez-nous de trouver grâce devant ceux qui nous ont emmenés ;

15. Afin que toute la terre sache que c’est vous qui êtes le Seigneur notre Dieu,

et que votre nom est invoqué

sur Israël et sur sa race.

16. Regardez-nous, Seigneur, du haut de votre sainte maison,

et inclinez votre oreille et exaucez-nous.

17. Ouvrez vos yeux, et voyez

que ce ne sont pas les morts qui sont dans l’enfer

et dont l’esprit a été séparé de leurs entrailles,

qui rendront honneur et justice au Seigneur ;

18. Mais c’est l’âme qui est triste à cause de la grandeur du mal,

et qui s’avance courbée, infirme

et les yeux défaillants, et l’âme pressée de la faim,

qui vous rend gloire et justice comme au Seigneur.

19. Parce que ce n’est pas à cause de la justice de nos pères

que nous répandons nos prières, et que nous demandons miséricorde

en votre présence, Seigneur notre Dieu ;

20. Mais parce que vous avez envoyé votre colère et votre fureur sur nous,

comme vous l’avez annoncé par l’entremise de vos serviteurs, les prophètes,

dicens : 21. disant : Ainsi dit le Seigneur :

Inclinez votre épaule et votre cou,

et servez le roi de Babylone ;

et vous demeurerez en repos dans la terre que j’ai donnée à vos pères.

22. Que si vous n’écoutez pas la voix du Seigneur votre Dieu,

pour servir le roi de Babylone,

je vous chasserai des cités de Juda

et hors de Jérusalem,

23. Et je ferai cesser parmi vous la voix du plaisir, et la voix de la joie,

et la voix de l’époux, et la voix de l’épouse ;

et toute cette terre sera sans trace de ceux qui l’habitent.

24. Et nos pères n’ont pas écouté votre voix,

afin de servir les rois de Babylone ;

et vous avez vérifié vos paroles

que vous avez dites par l’entremise de vos serviteurs, les prophètes,

que les os de nos rois et les os de nos pères

seraient transportés hors de leur lieu ;

25.Et voilà qu’ils ont été exposés à la chaleur du soleil et à la gelée de la nuit ;

et ils sont morts dans des douleurs cruelles,

par la faim, et par le glaive, et par l’exil.

26. Et vous avez fait de ce temple, dans lequel votre nom a été invoqué,

ce qu’il est en ce jour,

à cause de l’iniquité de la maison d’Israël et de la maison de Juda.

27. Et vous avez agi envers nous, Seigneur notre Dieu,

selon toute votre bonté,

et selon toute cette grande miséricorde qui est la vôtre,

28. Comme vous l’avez annoncé par l’entremise de Moïse, votre serviteur,

au jour où vous lui ordonnâtes d’écrire votre loi devant les enfants d’Israël,

29. Disant : Si vous n’écoutez pas ma voix,

cette grande multitude sera réduite à un très petit nombre parmi les nations,

où moi je les disperserai ;

30. Parce que je sais que ce peuple ne m’écoutera pas ;

car c’est un peuple d’un cou roide ;

mais il rentrera en son cœur dans la terre de sa captivité ;

31. Et ils sauront que c’est moi qui suis le Seigneur leur Dieu ;

et je leur donnerai un cœur, et ils comprendront ;

des oreilles, et ils entendront.

32. Et ils me loueront dans la terre de leur captivité,

et ils se souviendront de mon nom.

33. Et ils se détourneront de leur dos roide,

et de leurs méchancetés,

parce qu’ils se souviendront de la voie de leurs pères

qui ont péché contre moi.

34. Et je les rappellerai dans la terre que j’ai promise par serment à leurs pères,

à Abraham, et à Isaac, et à Jacob ;

et ils en seront les maitres ; et je les multiplierai,

et ils ne diminueront pas.

35. Et j’établirai avec eux une autre alliance, qui sera éternelle,

afin que je sois leur Dieu

et qu’eux soient mon peuple ;

et je ne transporterai plus mon peuple, les fils d’Israël,

hors de la terre que je leur ai donnée.

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CHAP. II. 2. Deut. XXVIII, 53. — 6. Supra. I, 15. — 11. Dan. IX, 15. — 16. Deut. XXVI, 15 ; Is. LXIII, 15. — 17. Is. XXXVII, 17 ; LXIV, 9 ; Ps. CXIII, 25. — 29. Lev. XXVI, 14 ; Deut. XXVIII, 15.

 

2. Qui n’ont pas, etc. ; comme il n’y en a jamais eu de semblables.

3. Qu’un homme, etc. Compar. Lev. XXVI, 29 ; Deut. XXVIII, 53, 55.

9. A veillé, etc. ; c’est-à-dire s’est appliqué à nous punir. — Toutes ses œuvres, etc. ; tout ce qu’il nous a commandé.

12. Vos justices ; vos justes ordonnances.

15, 26. Votre nom, etc. ; ou bien, Israël porte votre nom ; le texte hébreu est susceptible de ces deux sens.

17. L’enfer ; c’est-à-dire ce lieu souterrain que les Hébreux regardaient comme le séjour des âmes après la mort.

24. Que les os, etc. Compar. Jer. VIII, 1.

29, 34. Ces versets se trouvent, au moins quant au sens, dans Lev. XXVI, 15, 45 ; Deut. IV, 25, 30 ; XXVIII, 62 ; XXX, 3 ; Jer. XXIV, 6 ; XXXII, 37.

30. D’un cou roide ; qui supporte difficilement le joug, indomptable.

33. Dos roide ; a le même sens que cou roide du vers. 30.

34. En ; d’elle, c’est-à-dire de la terre, nommée dans ce même verset. C’est ainsi dans les Septante ; la Vulgate porte le pluriel eux ou elles (eis) ; ce qui est probablement une faute de copiste. Dans la Bible imprimée à la Propagande avec la version arabe, en 1671, on lit le singulier d’elle (ejus).

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CHAPITRE III

Baruch continue d’implorer la miséricorde du Seigneur au nom de ses frères. Il exhorte Israël à reconnaitre que son infidélité est la source de ses maux, et l’invite à rechercher la sagesse. Elle ne vient que de Dieu. Il l’a manifestée à Israël. Prophétie de l’Incarnation du Verbe.

1. Et maintenant, Seigneur tout-puissant, Dieu d’Israël,

une âme dans les angoisses, et un esprit inquiet crie vers vous ;

2. Écoutez, Seigneur, et ayez pitié,

parce que vous êtes un Dieu miséricordieux,

et ayez pitié de nous, parce que nous avons péché devant vous.

3. Parce que vous subsistez éternellement ;

et nous, périrons-nous pour jamais ?

4. Seigneur tout-puissant, Dieu d’Israël,

écoutez maintenant la prière des morts d’Israël,

et des fils de ceux qui ont péché devant vous

et qui n’ont pas écouté la voix du Seigneur leur Dieu,

et les maux se sont attachés à nous.

5. Ne vous souvenez pas des iniquités de nos pères,

mais souvenez-vous, en ce temps-ci, de votre main et de votre nom ;

6. Parce que c’est vous qui êtes le Seigneur notre Dieu,

et nous vous louerons, Seigneur ;

7. Parce que c’est à cause de cela que vous avez mis votre crainte dans nos cœurs,

afin que nous invoquions votre nom

et que nous vous louions dans notre captivité ;

parce que nous nous détournons de l’iniquité de nos pères,

qui ont péché devant vous.

8. Et voilà que nous sommes aujourd’hui dans notre captivité,

où vous nous avez dispersés pour être un sujet d’outrage,

de malédiction, et un exemple de la peine due au péché,

selon toutes les iniquités de nos pères

qui se sont retirés de vous, Seigneur notre Dieu.

9. Écoute, Israël, des commandements de vie ;

prête l’oreille, afin que tu saches la prudence.

10. D’où vient, Israël, que tu es dans la terre de tes ennemis ?

11. Tu as vieilli dans une terre étrangère,

tu t’es souillé avec les morts ;

tu es devenu semblable à ceux qui descendent dans l’enfer.

12. Tu as abandonné la source de la sagesse ;

13. Car dans la voie de Dieu si tu avais marché,

tu aurais assurément habité dans une paix éternelle.

14. Apprends où est la prudence,

où est la force, où est l’intelligence ;

afin que tu saches en même temps où est la longueur de la vie, et la nourriture,

où est la lumière des yeux, et la paix.

15. Qui a trouvé son lieu ?

et qui est entré dans ses trésors ?

16. Où sont les princes des nations,

et ceux qui dominent sur les bêtes qui sont sur la terre ?

17. Qui se jouent des oiseaux du ciel,

18. Qui amassent l’argent et l’or

dans lequel les hommes se confient

et dont l’acquisition est sans fin ?

qui travaillent l’argent, et y mettent beaucoup de soin,

et dont les ouvrages sont incompréhensibles ?

19. Ils ont été exterminés, ils sont descendus dans les enfers ;

et d’autres se sont levés à leur place.

20. De jeunes hommes ont vu la lumière, et ils ont habité sur la terre ;

mais ils ont ignoré la voie de la vraie science,

21. Ils n’en ont pas compris les sentiers,

leurs fils ne l’ont pas reçue,

elle s’est éloignée de leur face ;

22. Elle n’a point été entendue dans la terre de Chanaan,

et elle n’a pas été vue dans Théman.

23. Les fils d’Agar même qui recherchent la prudence qui est de la terre,

ces marchands de Merrha et de Théman,

et ces conteurs de fables, et ces scrutateurs de la prudence et de l’intelligence,

n’ont pas connu la voie de la sagesse,

et n’ont pas mentionné ses sentiers.

24. Ô Israël, qu’elle est grande, la maison de Dieu,

et qu’il est vaste, le lieu de sa possession !

25. Il est grand, et n’a point de fin,

il est élevé et immense.

26. Là ont été ces géants de renom qui vécurent dès le commencement,

ces géants d’une haute stature et sachant la guerre.

27. Le Seigneur ne les a pas choisis,

ils n’ont pas trouvé la voie de la vraie science ;

à cause de cela ils ont péri.

28. Et comme ils n’ont pas eu la sagesse,

ils sont morts à cause de leur folie.

29. Qui est monté au ciel et y a pris la sagesse,

et l’a amenée des nuées ?

30. Qui a passé la mer et l’a trouvée,

et l’a rapportée de préférence à l’or le plus pur ?

31. Il n’est personne qui puisse connaitre ses voies,

ni qui recherche ses sentiers ;

32. Mais celui qui sait toutes choses la connait,

et il l’a trouvée par sa prudence ;

celui qui a affermi la terre à jamais,

et qui l’a remplie de toutes sortes d’animaux.

33. Qui envoie la lumière, et elle va ;

et il l’appelle, et elle lui obéit avec tremblement.

34. Or les étoiles ont donné la lumière à leurs postes,

et elles se sont réjouies.

35. Elles ont été appelées et elles ont dit : Nous voici ;

et elles ont brillé avec plaisir pour celui qui les a créées.

36. C’est lui qui est notre Dieu,

et nul autre ne sera estimé auprès de lui.

37. C’est lui qui a trouvé toute voie de vraie science,

et qui l’a donnée à Jacob, son serviteur,

et à Israël, son bien-aimé.

38. Après cela, il a été vu sur la terre,

et il a demeuré avec les hommes.

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CHAP. III.

 

4. Des morts d’Israël ; c’est-à-dire des enfants d’Israël, que les maux qu’ils souffrent dans leur captivité ont rendus semblables aux morts ensevelis dans le tombeau (Ezech. XXXVII, 12) ; ou bien des saints patriarches, Abraham, Jacob, Isaac, etc., qui, de leur vivant et depuis leur mort, n’ont cessé de prier pour le salut du peuple.

5. De votre main ; de votre puissance. Le sens de ce verset est : Nous ne méritons pas par nous-mêmes que vous nous sauviez ; mais cependant sauvez-nous, afin de faire éclater par là votre puissance, et d’empêcher vos ennemis de blasphémer votre nom. Compar. Jos. VII, 9 ; III Reg. VIII, 41 ; Ps. XXII, 3 ; Ezech. XX, 14, etc.

11. Tu t’es souillé avec les morts ; tu es au milieu des Chaldéens, peuple idolâtre, dans un état de souillure et d’impureté semblable à celui de quiconque touche un corps mort, ou demeure dans une maison où il y a un mort (Lev. V, 2 ; XI, 25 ; XXII, 4 ; Num. XIX, 14). — * Dans l’enfer, dans le scheôl, séjour des morts.

15. Son lieu ; le lieu de la sagesse, le lieu où elle réside.

18. Qui travaillent, etc. Avec l’argent extrait des mines, ces princes des nations faisaient faire, en y mettant le plus grand soin, toute espèce d’ouvrages riches et précieux, dont le grand nombre et la parfaite exécution ne pouvaient guère se concevoir. C’est cette dernière pensée que la Vulgate a rendue conformément au grec des Septante, par : Nec est invéntio operum illorum, et que nous croyons avoir exprimé fidèlement nous-même dans notre traduction.

22. Théman ; ville célèbre de l’Idumée.

23. Merrha ; ville d’Arabie. Il y avait en Arabie plusieurs villes d’un nom à peu près semblable. — Théman ; autre ville d’Arabie, différente de celle du verset précédent. — * Les fils d’Agar, mère d’Ismaël ; les Ismaélites, les Arabes.

26. * Ces géants. Voir Gen. VI, 4.

32. Toutes sortes d’animaux ; littér. et par hébraïsme, de bêtes et de quadrupèdes.

38. Il a demeuré, etc. Les Pères et les interprètes expliquent communément ce passage de l’Incarnation du Verbe divin. Il est certain qu’on ne peut lui donner un sens plus clair et plus naturel.

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CHAPITRE IV

Baruch exhorte les Israélites à se convertir au Seigneur et à observer sa loi. Jérusalem pleure la captivité de ses enfants ; elle les exhorte à espérer dans le Seigneur. Promesse de leur délivrance et de la ruine de leurs ennemis.

1. Voici le livre des commandements de Dieu,

et la loi qui subsiste éternellement :

tous ceux qui la gardent parviendront à la vie,

ceux qui l’ont abandonnée à la mort.

2. Convertis-toi, ô Jacob, et embrasse la loi ;

marche dans sa voie à sa splendeur, en face de sa lumière.

3. Ne livre pas ta gloire à un autre,

et ta dignité à une nation étrangère.

4. Bienheureux nous sommes, Israël,

parce que ce qui plaît à Dieu nous a été manifesté.

5. Rassure-toi, peuple de Dieu, monument d’Israël ;

6. Vous avez été vendus aux nations, non pour votre ruine ;

mais parce que vous avez provoqué Dieu à un grand courroux,

vous avez été livrés à vos adversaires.

7. Car vous avez aigri celui qui vous a faits, le Dieu éternel,

en immolant à des démons et non à Dieu.

8. Car vous avez oublié le Dieu qui vous a nourris,

et vous avez contristé votre nourrice Jérusalem.

9. Car elle a vu le courroux venant de Dieu sur vous,

et elle a dit : Écoutez, confins de Sion,

car Dieu m’a envoyé un grand deuil ;

10. Car j’ai vu la captivité de mon peuple,

de mes fils et de mes filles,

que l’Éternel a amenée sur eux.

11. Car je les ai nourris dans la joie ;

mais je les ai laissés aller dans le pleur et le deuil.

12. Que personne ne se réjouisse de moi, veuve et désolée :

j’ai été abandonnée par un grand nombre à cause des péchés de mes enfants,

parce qu’ils se sont détournés de la loi de Dieu.

13. Et ses justices, ils ne les ont pas connues,

et ils n’ont pas marché dans les voies des commandements de Dieu,

et ils ne sont pas entrés avec justice dans les sentiers de sa vérité.

14. Qu’ils viennent, les confins de Sion,

et qu’ils se rappellent la captivité de mes fils et de mes filles,

que l’Éternel a amenée sur eux.

15. Car il a fait venir contre eux une nation de loin, u

ne nation méchante et d’une autre langue ;

16. Qui n’ont pas respecté le vieillard,

et n’ont pas eu pitié des enfants,

qui ont emmené loin de ses fils ceux qui étaient chers à la veuve,

et l’ont désolée en la laissant seule.

17. Mais moi, comment puis-je vous secourir ?

18. Car celui qui a amené sur vous les maux est celui-là même

qui vous délivrera des mains de vos ennemis.

19. Marchez, mes fils, marchez ;

car moi j’ai été laissée seule.

20. J’ai quitté la robe de la paix ;

je me suis revêtue du sac de la supplication,

et je crierai vers le Très-Haut durant mes jours.

21. Rassurez-vous, mes enfants ; criez vers le Seigneur,

et il vous arrachera de la main des princes ennemis.

22. Car moi, j’ai espéré dans l’Éternel, qui est votre salut,

et la joie m’est venue du Saint dans la vue de la miséricorde

qui vous viendra de l’Éternel, notre sauveur.

23. Car je vous ai envoyés dans le deuil et dans le pleur ;

mais le Seigneur vous ramènera à moi

dans la joie et le plaisir pour toujours.

24. Car comme les voisines de Sion ont vu votre captivité venant de Dieu,

ainsi elles verront aussi bientôt, venant de Dieu, votre salut

qui vous arrivera avec un grand honneur et une splendeur éternelle.

25. Mes enfants, supportez patiemment la colère qui vous est arrivée ;

car il t’a persécuté, ton ennemi ;

mais bientôt tu verras sa ruine,

et tu monteras sur son cou.

26. Mes enfants délicats ont marché dans des voies raboteuses ;

ils ont été emmenés comme un troupeau ravi par ses ennemis.

27. Rassurez-vous, mes enfants, et criez vers le Seigneur ;

car votre souvenir ne s’éloignera pas de celui qui vous a conduits.

28. Car comme votre sentiment a été d’errer loin de Dieu,

en revenant à lui, vous le rechercherez avec dix fois autant d’ardeur.

29. Car celui qui a amené les maux sur vous,

lui-même vous amènera de nouveau une joie éternelle avec votre salut.

30. Rassure-toi, Jérusalem,

car il t’y exhorte, celui qui t’a nommée.

31. Ils périront, les méchants qui t’ont tourmentée ;

et ceux qui se sont félicités de ta ruine seront punis ;

32. Les cités où vos fils ont été esclaves seront châtiées ;

même celle qui a reçu tes fils comme captifs.

33. Car, comme elle s’est réjouie de ta ruine, et qu’elle a tressailli d’allégresse à ta chute,

ainsi elle sera contristée dans sa désolation.

34. Et l’exultation de sa multitude lui sera enlevée,

et sa joie sera changée en deuil.

35. Car un feu lui arrivera lancé par l’Éternel pendant des jours de longue durée,

et elle sera habitée par des démons durant beaucoup de temps.

36. Jérusalem, regarde vers l’Orient,

et vois la joie qui te vient de Dieu.

37. Car voilà que viennent tes fils que tu as envoyés pour être dispersés ;

ils viennent tous ensemble de l’Orient jusqu’à l’Occident,

se réjouissant à la parole du saint pour l’honneur de Dieu.

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CHAP. IV. 36. Infra. V, 5.

 

5. Monument d’Israël ; c’est le sens de la Vulgate expliqué par le grec. La partie du peuple de Dieu qui était exilée, quoique réduite à un petit nombre, n’en était pas moins un reste suffisant pour conserver la mémoire et le nom d’Israël.

6. Un grand courroux. La réunion des mots colère (ira), et courroux (iracundiam), a pour but de donner de la force à l’expression.

9, 14. Confins ; c’est-à-dire les villes voisines. Voy. vers. 24.

13. Vos justices ; vos justes ordonnances. — Les sentiers de sa vérité ; hébraïsme, pour ses sentiers de vérité ; c’est-à-dire qui conduisent à la vérité ou qui sont les vrais ; le grec porte, des sentiers d’instruction, de discipline.

15. D’un autre langue ; d’une langue autre que celle des Juifs, par conséquent inconnue pour eux.

25. Bientôt. Au moment où Baruch écrivait ceci, seize ans de captivité s’étaient déjà écoulés, il n’en restait donc plus que cinquante-quatre. Or, quand il s’agit d’une monarchie aussi puissante que l’était celle de Babylone, cinquante-quatre ans sont peu de chose, et le Prophète a pu se servir du mot bientôt (cito).

30. Qui t’a nommée ; de son nom. Compar. II, 15 ; Ps. XLV, 4 ; XLVIII, 1, 8 ; Is. LXII, 2.

35. Elle sera habitée. Compar. Is. XIII, 21 ; Jer. L, 39.

36. Regarde vers l’Orient. C’était de l’Orient que devait venir Cyrus, libérateur des Juifs (Is. XLI, 2 ; XXXIV, 14 ; XLVI, 11).

37. Ils viennent, etc. Compar. Is. XI, 11-12 ; Zach. VIII, 7, etc. — Du Saint ; de Dieu.

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CHAPITRE V

Le Prophète exhorte Jérusalem à quitter son deuil, et à se revêtir de joie, parce qu’il voit ses enfants revenir de leur captivité comblés de gloire.

1. Dépouille-toi, Jérusalem, de ta robe de deuil et de ton tourment ;

et revêts-toi de l’éclat et de la majesté

de cette gloire éternelle qui te vient de Dieu.

2. Le Seigneur te revêtira de la diploïde de la justice,

et il mettra sur ta tête la mitre de l’éternelle gloire.

3. Car Dieu montrera sa splendeur

en toi à tout homme qui est sous le ciel.

4. Car ton nom qui te sera donné de Dieu pour jamais est :

Paix de justice, et honneur de piété.

5. Lève-toi, Jérusalem, et tiens-toi sur la hauteur ;

regarde vers l’Orient,

et vois tes fils rassemblés du soleil levant jusqu’au couchant,

se réjouissant à la parole du saint

dans le souvenir du Seigneur.

6. Car ils sont sortis de toi, conduits à pied par les ennemis ;

mais le Seigneur les amènera vers toi, portés avec honneur

comme les fils d’un royaume.

7. Car le Seigneur a résolu

d’abaisser toute montagne élevée et les roches éternelles,

et de combler les vallées jusqu’au niveau de la terre,

afin qu’Israël marche rapidement pour la gloire de Dieu.

8. Or les forêts mêmes

et tout arbre de suavité ombrageront Israël

par ordre de Dieu.

9. Car Dieu ramènera Israël avec joie à la lumière de sa majesté,

avec la miséricorde et la justice qui vient de lui-même.

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CHAP. V. 5. Supra. IV, 36.

 

2. Diploïde ; robe doublée de fourrure des anciens Orientaux.

5. À tout homme qui (omni qui) ; le grec met le féminin toute, qui remplace sans doute le neutre, comme en hébreu, où à défaut du genre neutre, on emploie en effet le féminin ; ainsi, dans les Septante, le sens est : À tout ce qui.

4. Paix, etc. Ces noms conviennent mieux encore à l’Église de Jésus-Christ qu’à la Jérusalem terrestre, qui en était la figure.

5. Regarde vers l’Orient, etc. Voy. IV, 36-37.

6. Ils sont sortis, etc. Les Juifs, ayant été conduits à pied comme des esclaves à Babylone, retournèrent avec honneur dans leur pays, amenant un grand nombre de chevaux, de mulets et de chameaux que leur fournit Cyrus. Voy. Is. XLIX, 22 ; LXVI, 20 ; I Esd. II, 66-67. — Les fils d’un royaume ; ou d’une royauté ; c’est-à-dire des princes qu’on porte sur les épaules ou en litière.

7. Le Seigneur a résolu, etc. ; allusion à Is. XL, 3-4.

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CHAPITRE VI

Lettre de Jérémie aux Juifs captifs. Il leur annonce leur retour. Il les exhorte à ne pas prendre part à l’idolâtrie des Babyloniens. Il leur montre le néant et la vanité des idoles.

Exémplar epístolæ quam misit Jeremías ad abducéndos captívos in Babylóniam a rege Babyloniórum, ut annuntiáret illis secúndum quod præcéptum est illi a Deo.

Copie de la lettre qu’envoya Jérémie aux captifs qui devaient être emmenés à Babylone par le roi des Babyloniens, pour leur annoncer ce que Dieu lui avait ordonné de leur dire.

1. À cause des péchés que vous avez commis devant Dieu, vous serez emmenés captifs à Babylone, par Nabuchodonosor, roi des Babyloniens.

2. C’est pourquoi, entrés à Babylone, vous y serez durant beaucoup d’années et un long temps, jusqu’à sept générations ; mais après cela je vous en ramènerai dans la paix.

3. Mais maintenant vous verrez à Babylone des dieux d’or et d’argent, et de pierre et de bois, que l’on porte sur les épaules et qui impriment la crainte aux nations.

4. Voyez donc à ne pas imiter les actions de ces étrangers, et à ne pas vous effrayer, et à ce que la frayeur ne vous saisisse pas à cause d’eux.

5. C’est pourquoi, quand vous verrez une multitude derrière et devant, adorant, dites en vos cœurs : C’est vous qu’il faut adorer, Seigneur.

6. Car mon ange est avec vous, et moi-même je rechercherai vos âmes.

7. Car leur langue a été polie par un ouvrier ; ceux même qui sont dorés et argentés sont faux, et ils ne peuvent parler.

8. Et comme on fait à une vierge qui aime les ornements, ainsi ils ont été fabriqués avec de l’or qu’on a employé.

9. Leurs dieux ont assurément des couronnes d’or sur leurs têtes, d’où les prêtres leur enlèvent l’or et l’argent et se les arrogent à eux-mêmes.

10. Mais ils en donnent à des prostituées, et ils en parent des femmes de mauvaise vie, et lorsque ces femmes de mauvaise vie les leur ont rendus, ils en parent de nouveau leurs dieux.

11. Mais ceux-ci ne se préservent ni de la rouille ni des vers.

12. Or, après qu’on les a couverts d’un vêtement de pourpre, on nettoie leur face à cause de la poussière de leur maison, laquelle est abondante parmi eux.

13. Mais il a un sceptre comme un homme, comme un juge de province ; cependant celui qui pèche contre lui, il ne le tue pas.

14. Il a aussi à la main un glaive et une hache ; mais de la guerre et des voleurs il ne se délivre pas. Que par là il vous soit connu que ce ne sont pas des dieux.

15. Ne les craignez donc pas ; car comme le vase d’un homme, lorsqu’il est brisé, devient inutile, tels sont leurs dieux.

16. Après qu’ils ont été placés dans une maison, leurs yeux sont pleins de la poussière des pieds de ceux qui entrent.

17. Et comme pour celui qui a offensé un roi, les portes sont fermées alentour, ou comme un mort mis au sépulcre, les prêtres défendent les portes par des verrous et par des serrures, de peur que par les voleurs ils ne soient entièrement dépouillés.

18. Ils allument devant eux des lampes, et en grand nombre, et ces dieux n’en peuvent voir aucune ; mais ils sont comme les poutres dans une maison.

19. Ils disent aussi que les serpents qui sortent de la terre rongent leurs cœurs, lorsqu’en effet ils les dévorent, eux et leurs vêtements, et ils ne le sentent pas.

20. Leurs faces deviennent noires par la fumée qu’il fait dans la maison.

21. Sur leurs corps et sur leurs têtes volent les hiboux, les hirondelles, et les autres oiseaux aussi également, et les chats y sautent.

22. Par là sachez que ce ne sont pas des dieux, ne les craignez donc point.

23. L’or même qu’ils ont est pour l’apparence. Si quelqu’un n’en ôte pas la rouille, ils ne brilleront pas ; car lorsqu’on les jetait en fonte, ils ne le sentaient pas.

24. Et c’est à tout prix qu’ils ont été achetés, eux en qui la vie n’est pas.

25. Étant sans pieds, ils sont portés sur les épaules, montrant ainsi aux hommes leur ignoble impuissance. Qu’ils soient confondus aussi ceux qui les adorent.

26. À cause de cela, s’ils tombent par terre, ils ne se relèvent point par eux-mêmes ; et si quelqu’un ne les tient debout, ils ne s’y tiendront pas eux-mêmes ; mais comme à des morts, leurs présents leur seront apportés.

27. Leurs prêtres vendent leurs hosties et en usent à leur gré ; également leurs femmes, qui en prennent aussi, n’en font nullement part ni à l’infirme ni au mendiant ;

28. Quant à leurs sacrifices, les femmes accouchées et celles qui sont dans leurs mois y touchent. C’est pourquoi sachant par là que ce ne sont pas des dieux, ne les craignez point.

29. Car pourquoi sont-ils appelés des dieux ? Parce que des femmes apportent des présents à ces dieux d’argent, d’or, et de bois ;

30. Et que dans leurs maisons les prêtres sont assis, ayant des tuniques déchirées, la tête et la barbe rasées, et la tête nue.

31. Or ils rugissent en criant devant leurs dieux, comme au repas d’un mort.

32. Les prêtres enlèvent leurs vêtements, et en revêtent leurs femmes et leurs enfants.

33. S’ils éprouvent quelque mal de la part de quelqu’un, et quelque bien, ils ne peuvent le rendre ; et ils ne peuvent constituer un roi, ni le renverser.

34. Pareillement ils ne peuvent ni donner des richesses, ni rendre le mal. Si quelqu’un voue un vœu et ne l’acquitte pas, ils ne s’en mettent pas en peine.

35. Ils ne délivrent pas un homme de la mort ; ils n’arrachent pas le faible de la main d’un plus puissant.

36. Ils ne rendent pas la vue à un homme aveugle, et de la détresse ils ne retirent pas un pauvre.

37. Ils n’auront pas pitié d’une veuve, et ils ne feront point de bien à des orphelins.

38. Aux pierres de la montagne sont semblables leurs dieux, dieux de bois et de pierre, et d’or et d’argent. Or ceux qui les adorent seront confondus.

39. Comment donc doit-on estimer ou dire qu’ils sont dieux ?

40. Car encore les Chaldéens eux-mêmes ne les honorent pas ; lorsqu’ils ont appris qu’un muet ne peut parler, ils l’offrent à Bel, lui demandant qu’il parle ;

41. Comme s’ils pouvaient sentir, ces dieux qui n’ont pas le mouvement ; et les Chaldéens eux-mêmes, lorsqu’ils auront compris cette impuissance, ils les abandonneront ; car leurs dieux eux-mêmes n’ont pas le sentiment.

42. Des femmes ceintes avec des cordes sont assises sur les chemins, brulant des noyaux d’olives.

43. Et lorsque quelqu’une d’entre elles, entrainée par quelque passant, a dormi avec lui, elle reproche à celle qui est auprès d’elle, qu’elle n’en a pas été jugée digne, et que sa corde n’a pas été rompue.

44. Or tout ce qui se fait pour ces dieux est faux, comment doit-on estimer ou dire qu’ils sont dieux ?

45. Mais c’est par des ouvriers en bois et par des orfèvres qu’ils ont été faits. Ils ne seront rien que ce que veulent les prêtres.

46. Et les artistes eux-mêmes qui les font ne sont pas d’un long temps. Est-ce donc que les choses qui ont été fabriquées par eux peuvent être des dieux ?

47. Mais ils ont laissé faussetés et opprobre aux hommes à venir.

48. Car lorsqu’il leur survient une guerre et d’autres maux, les prêtres pensent en eux-mêmes où ils se cacheront avec eux.

49. Comment donc doit-on croire qu’ils sont dieux, ceux qui ne peuvent ni se délivrer de la guerre, ni s’arracher aux autres maux ?

50. Car puisqu’ils sont de bois, et recouverts d’or et d’argent, il sera reconnu après cela par toutes les nations et tous les rois qu’ils sont faux ; d’où il est manifeste que ce ne sont pas des dieux, mais l’œuvre de la main des hommes, et qu’il n’y a aucun ouvrage de Dieu en eux.

51. De là donc il est reconnu qu’ils ne sont pas des dieux, mais des ouvrages des mains des hommes, et qu’il n’est aucune œuvre de Dieu en eux.

52. Ils ne susciteront pas un roi pour un pays, et ils ne donneront pas de la pluie aux hommes ;

53. Et même ils ne discerneront pas un jugement, et ils ne délivreront point les provinces de la violence, parce qu’ils ne peuvent rien, comme des corneilles qui volent entre le ciel et la terre.

54. Car lorsque le feu sera tombé sur la maison de ces dieux de bois, d’argent et d’or, leurs prêtres à la vérité s’enfuiront et seront sauvés ; mais eux, comme les poutres d’une maison, ils seront brulés au milieu des flammes.

55. De plus, ils ne résisteront pas à un roi ni à une guerre. Comment donc doit-on estimer ou admettre qu’ils sont dieux ?

56. Des voleurs et des larrons, ils ne se sauveront pas, ces dieux de bois, et de pierre, et dorés, et argentés ; ceux-là, qui sont plus forts qu’eux,

57. Leur enlèveront l’or et l’argent, et les vêtements dont ils sont couverts, et s’en iront ; et ces dieux ne se porteront point secours.

58. C’est pourquoi il vaut mieux être un roi qui déploie sa puissance, ou un vase utile dans une maison, et dont se glorifiera celui qui le possède ; ou la porte d’une maison, laquelle garantit ce qui y est, que d’être l’un des faux dieux.

59. Assurément le soleil, la lune et les astres, quoique resplendissants et envoyés pour l’utilité des hommes, obéissent à Dieu.

60. Pareillement aussi l’éclair, lorsqu’il parait, est remarquable ; de même le vent souffle dans toutes les contrées.

61. Et les nuées, lorsqu’il leur est commandé de la part de Dieu de parcourir tout le disque, accomplissent ce qui leur a été commandé.

62. De plus le feu, envoyé d’en haut afin de consumer les montagnes et les forêts, fait ce qui lui a été ordonné. Or ces dieux, ni en beauté ni en puissance ne sont semblables à aucune de ces créatures.

63. D’où on ne doit ni estimer ni dire qu’ils sont dieux, puisqu’ils ne peuvent ni juger une cause ni faire quelque chose aux hommes.

64. Sachant qu’ils ne sont pas dieux, ne les craignez donc point.

65. Car ils ne maudiront ni ne béniront les rois.

66. Ils ne marquent pas non plus pour les nations les signes dans le ciel, ils ne luiront pas comme le soleil, et ils n’éclaireront pas comme la lune.

67. Les bêtes sont meilleures qu’eux ; elles peuvent s’enfuir sous un toit, et être utiles à elles-mêmes.

68. C’est pourquoi il nous est manifeste qu’ils ne sont dieux en aucune manière ; à cause de quoi ne les craignez point.

69. Car comme en un champ de concombre un épouvantail ne préserve rien, ainsi sont leurs dieux de bois recouverts d’argent et d’or.

70. De la même manière est dans un jardin l’aubépine, sur laquelle toute espèce d’oiseau se perche. Pareillement, à un mort jeté dans les ténèbres sont semblables leurs dieux de bois et dorés et argentés.

71. Par la pourpre aussi et par l’écarlate qui est sur eux et que rongent les vers, vous saurez donc qu’ils ne sont pas dieux. Eux-mêmes aussi enfin sont mangés, et ils seront un opprobre dans le pays.

72. Mieux vaut l’homme juste qui n’a point de simulacres ; car il sera loin des opprobres.

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CHAP. VI. 1. Jer. XXV, 9. — 3. Is. XLIV, 10. — 25. Is. XLVI, 7.

 

1-72. * La lettre de Jérémie a pour but de détourner les Juifs captifs à Babylone, à qui elle est adressée, de l’idolâtrie chaldéenne. Elle renferme une sorte de double refrain qui revient de temps en temps, et en marque les divers alinéas : 14-15, 22, 28, 64, et 39, 44, 55, 63. Jérémie y montre une grande connaissance de la religion babylonienne ; sa lettre est comme un monument archéologique où nous trouvons décrites en détail les statues des dieux chaldéens, ainsi que les cérémonies que l’on suivait pour habiller et déshabiller les idoles. Rien n’était plus propre que cet écrit à faire persévérer les enfants d’Israël dans le culte du vrai Dieu.

2. Sept générations. Chez les anciens, le mot génération représente tantôt cent, tantôt cinquante, trente-trois, dix, et même sept années. Ainsi ces sept générations marquent ici très probablement les soixante-dix années auxquelles Dieu avait fixé la durée de la captivité (Jer. XXV, 11-12 ; XXIX, 20).

3. * Des dieux d’or, etc. Il y avait à Babylone de nombreuses idoles d’or, d’argent, de pierre et de bois, et en certaines circonstances on les portait sur les épaules, comme nous le voyons sur des bas-reliefs du temps des Assyriens.

6. Mon ange ; saint Michel, défenseur du peuple hébreu. Voy. Dan. X, 13, 21 ; XII, 1. — * Je rechercherai vos âmes ; je prendrai soin de votre vie.

7. * Dorés et argentés. Les statues des dieux étaient souvent en bois recouvert de lames d’or ou d’argent.

9. Se les arrogent ; c’est-à-dire s’arrogent l’or et l’argent ; littér. se l’arrogé (illud.) Très souvent, en hébreu, lorsqu’un pronom ou un adjectif ou un participe se rapporte à plusieurs substantifs, il se met au nombre et au genre du dernier. — * Des couronnes d’or sur leurs têtes. Les images des dieux assyro-chaldéens qui sont parvenues jusqu’à nous sont souvent couronnées.

10. Les leur ; littér. le leur. Voy. le verset précédent.

13. Il ; c’est-à-dire un d’eux, ou chacun d’eux ; ce qui est un pur hébraïsme. — * Les monuments assyro-chaldéens représentent les dieux un sceptre à la main.

14. * Une hache. Un bas-relief figure le dieu Bel avec une hache à la main.

21.* Sur leurs têtes volent les hiboux ou les chauves-souris, qui aiment à se retirer dans les endroits sombres et obscurs comme étaient les sanctuaires des anciens temples. Tous ceux qui ont voyagé en Orient ont constaté combien les chauves-souris sont nombreuses, spécialement dans les cavernes, d’où elles forcent quelquefois les curieux de s’enfuir.

24. À tout prix ; jusqu’au prix le plus élevé. — Ils ont été achetés ; dans la Vulgate et les Septante on lit le neutre, soit que les dieux des païens aient été considérés comme de simples choses, et non comme des personnes, soit que le traducteur grec ait fait allusion au mot grec eïdôlon, idole, qui, dans sa langue, aussi bien qu’en latin, est du genre neutre. Cette particularité se présente dans plusieurs autres versets suivants de ce même chapitre. — En qui ; littér. en lesquels, en eux. — Ce pléonasme, qui ne se lit pas dans la version grecque, est imité d’une locution hébraïque où cependant le pléonasme n’existe réellement pas, comme nous l’avons prouvé dans nos Principes de grammaire hébraïque.

25. Ils sont portés, etc. Compar. Is. XLVI, 7.

26. Les, ils, leur ; littér. le, il, lui ; hébraïsme pour chacun, à chacun, ou l’un, à l’un d’eux. Compar. vers. 9. — Présents ; c’est-à-dire repas qu’on apportait à ces dieux, comme on en mettait sur les tombeaux des morts. Compar. Eccli. XXX, 18-19 ; Dan. XIV, 5 et suiv.

28. Les femmes, etc. Chez les Hébreux, toute femme qui se trouvait dans l’un de ces états ne pouvait entrer dans le temple (Lev. XII, 2, 4 ; XV, 19, 33) ; quoique les païens ne fussent pas tenus d’observer cette loi, les Juifs n’en avaient pas moins d’horreur pour ceux qui ne s’y conformaient point.

30. Les prêtres, etc. Ces pratiques de deuil étaient surtout en usage pour honorer le dieu Adonis, dont le culte était répandu non seulement dans l’Égypte, dans la Palestine, dans la Phénicie et la Syrie, mais encore dans la Babylonie et dans les provinces au-delà de l’Euphrate ; elles étaient sévèrement défendues aux prêtres du vrai Dieu (Lev. XXI, 5, 10).

31. Ils rugissent, etc. Dans les repas qui se faisaient en l’honneur des morts, et souvent près du tombeau, les parents manifestaient leur douleur par des cris et des lamentations.

40. * Bel ; le grand dieu chaldéen.

42. Brulant des noyaux d’olive ; en sacrifice. Hérodote dit que les femmes de Babylone offraient un pareil sacrifice à Vénus, une fois en leur vie.

45. Ouvriers en bois. Voy. vers. 7.

48. Avec eux ; c’est-à-dire avec leurs dieux.

50. Il est manifeste ; littér. lesquelles choses sont manifestes.

51. Aucune œuvre, etc. ; c’est-à-dire il n’y a rien de divin en eux.

53. Ils ne discerneront, etc. ; ils ne jugeront pas les différends des hommes par un miracle, comme Dieu fit pour celui qui s’éleva entre Aaron et Coré, Dathan et Abiron (Num. XVI).

69. Un épouvantail qu’on a mis dans un champ effraye d’abord les oiseaux ; mais ils découvrent bientôt ce qu’il est réellement, et dès lors il ne leur inspire plus aucune crainte.

70. * L’aubépine ne nuit pas aux oiseaux qui se perchent sur ses branches et ne les effraie pas.

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