María auxiliátrix

Antíquitas

La grotte de Lascaux

COMMENTAIRE

Notice sur la grotte de Lascaux

La “scène du puits”

Les calques préparés pour les superpositions

La “Scène du puits” avec le rhinocéros (ou le bison à corne de rhinocéros)

Les illustrations de l’article du Dr H. Seuntjens, 1955.

Une petite phrase amusante

Quelques concordances avec la bible et la liturgie

Les poils du fanon

La prière de l’homme-oiseau agressé

La déchirure des entrailles

L’homme-oiseau placé entre deux figures animales

L’agneau debout et immolé

La corne de salut et les entrailles de miséricorde

Concordance avec les images chrétiennes

L’agneau immolé frappé à la gorge

La sainte et bienheureuse trinité

La croix-propulseur

Dieu le père est une femme

Dieu est l’accoucheuse d’une femme qui enfante un serpent

La blessure du côté et le glaive de douleur

Le combat de Jacob

Les noces de la croix

Onze droites et trois intersections de trois droites

Les yeux du roi Œdipe

Le calendrier liturgique chrétien dessiné par la “Scène du Puits”

Le signe de la croix à l’entrée de la grotte de Lascaux

Le deuxième grand taureau et une vache rouge de la salle des taureaux

La licorne à deux cornes

Notice sur la grotte de Lascaux

Grotte de Lascaux, Montignac, Dordogne (24), France. https://archeologie.culture.fr/lascaux/fr

Remarque : il nous semble que, pour l’étude détaillée, le site internet de la Grotte de Lascaux est plus pratique en mode « accessibilité ». On choisit le mode « accessibilité » en cliquant en bas à gauche des pages.

Les peintures sont datées de 15 000 ans environ avant Notre-Seigneur Jésus-Christ. 

La “Scène du Puits”

La surface de la paroi sur laquelle la peinture est dessinée n’est pas plane. Il en résulte que la forme de l’image varie beaucoup suivant le point d’observation. Cette photographie a la particularité de correspondre exactement avec les tableaux de Jan van Eyck (v. 1390-1441), Rogier van der Weyden (1400-1464). C’est vraiment grâce à la providence que nous avons commencé de travailler avec elle. Avec une image déformée nous n’aurions peut-être pas obtenu une telle exactitude des superpositions (voir : Jan van Eyck, Roger van der Weyden). Cela reste cependant à vérifier, nous n’avons pas encore étudié à propos des ces deux tableaux les superpositions possibles à partir d’autres photographies.

Photographie : Hinz, dans Préhistoire de l’art occidental, André Leroi-Gourhan, Éditions d’art Lucien Mazenod, 1971.

Une photographie du Dictionnaire de Lascaux, Brigitte et Gilles Delluc, 2008.

Origine inconnue.

La photographie de Hinz éclaircie pour faciliter la lecture et le relevage.

Le calque réalisé le 23 juin 2011 à partir de la photographie ci-dessus. Il manque le bas de la pointe du piquet.

Les calques préparés pour les superpositions

Ci-dessous nous proposons les autres calques que nous utilisons.

Télécharger tous les calques (dossier zip).

Liste des principales photographies utilisées pour l’étude et la comparaison avec d’autres œuvres d’arts (document PDF).

D’après Hinz prolongé, calque de juin 2011

noir contour avec la transparence

D’après Hinz prolongé, calque du 26-02-2012,

noir contour

noir plein

D’après Laborie, 1er trimestre 2012, photographie modifiée

 dégradé de gris

D’après Laborie, calque du 26-02-2012

noir contour

noir contour

D’après une photographie du Dictionnaire de Lascaux avec ajout de l’arrière du rhinocéros, calque du 2012-07-13


noir contour


noir plein

La photographie du Dictionnaire de Lascaux (calque gris) se superpose presque exactement avec celle de Laborie (calque noir).

D’après Vertut, calque de décembre 2012

noir contour

noir plein

D’après Aujoulat, calque du 26-02-2012

D’après Aujoulat, calque du 26-02-2012, noir contour

D’après Aujoulat, calque du 26-02-2012, noir plein

La “Scène du puits” avec le rhinocéros (ou le bison à corne de rhinocéros)

Photographie : Norbert Aujoulat, Lascaux: Le geste, l’espace et le temps.

Photographie : D. Debaye (Carte postale, Édition Office du tourisme de la Dordogne)

Photographie : Jean Vertut, Préhistoire de l’art occidental.

Les illustrations de l’article du Dr H. Seuntjens, 1955  

Les trois photographies suivantes et leur légende sont extraites de l’article : L’homme de Lascaux, totem vertical, Dr H. Seuntjens, Bulletin de la Société préhistorique française, 1955, Vol. 52, n° 7, pp. 422-425.

« Fig. 1. — Photographie classique de l’homme du puits. Remarquer la rectitude du tronc et comparer à son image sur la fig. 3 (l’arc devient corde). »


« Fig. 2. — Même scène, photographiée par Laborie. Les rapports dans l’espace sont conformes à la fig. 3 : homme vertical, bison culbutant vers l’arrière. »


« Fig. 3. — Photographie de l’ensemble du puits, extraite du livre de l’Abbé Breuil. On distingue (plus ou moins selon les qualités du papier), sur la paroi médiane, claire, à gauche : le rhinocéros, l’homme, l’avant-train du bison. La courbure de la roche empêche de voir la blessure abdominale du bison. Le seul espace disponible pour rassembler quelques hommes est celui d’où le cliché est pris. »


Une petite phrase amusante

 Le Dr H. Seuntjens en 1955 :

« Lascaux n’est pas français, cette grotte émotionne l’humanité entière. Je n’ai pas conscience de venir en parler ici en étranger : je constate que, comme l’abbé Breuil l’a vue le premier, avec tous les droits de la vision personnelle, ainsi tout le monde la voit en Belgique et je la verrais moi-même, quatorze ans plus tard, sans quelques circonstances fortuites. »

Lorsqu’il écrit ceci, il y a déjà plus de cinq siècles, autour des années 1410-1420, qu’un de ses illustres compatriotes, Jan van Eyck, a découvert le secret de Lascaux.

Quelques concordances bibliques

Les poils du fanon

Cant. IV, 9.

Adam et Eva. — Hubert († Gent, 1426) et Jan (c. 1390 – Brugge, 1441), Altáris tábula ab Agno mýstico - FR. Le Retable de l’Agneau mystique, perfectum in 1432, Gent, Sint-Baafskathedraal FR Cathédrale Saint Bavon. Oleo in ligno, 375×520 cm. Closer to Van Eyck. Pag. óperum Van Eyck.

La prière de l’homme-oiseau agressé

Ps. XXI, 2, 12, 22.

La déchirure des entrailles

 Is. LXIII, 15 ; LXIV, 1.

L’homme-oiseau placé entre deux figures animales

Écouter le répons Dómine audívi.

Célébration de la passion du Seigneur, trait après la 1re lecture, Début du cantique d’Habacuc selon les Septante (Habac. II, 2).

Considerávi ópera tua, et expávi. In médio duórum animálium innotescéris.

Κατενόησα τὰ ἔργα σου καὶ ἐξέστην. ἐν μέσῳ δύο ζῴων γνωσθήσῃ.

J’ai considéré vos œuvres, et je me suis extasié. Entre deux animaux vous vous manifesterez.

Jan van Eyck (c. 1390 – Brugge, 1441), Crucifíxio, Berlin, Staatliche Museen, Gemäldegalerie. Oleo in ligno translátum in telam, 43×26 cm. — Closer to Van Eyck. Pag. óperum Van Eyck.

Is. IV, 2 (germen) ; XI, 1 (virga de radíce, flos de radíce) ; LIII, 2 (virgúltum, radix) ; Jer. XXIII, 5 (germen) ; XXXIII, 15 (germen) ; Zach. III, 8 (óriens) ; VI, 12 (óriens) ; Apoc. V, 5 (radix) ; XXII, 16 (radix) ; Luc. I, 78 (óriens).

La corne de salut et les entrailles de miséricorde


 

Lc 1 « 67 Et Zacharias pater ejus repletus est Spiritu Sancto : et prophetavit, dicens :

« 67. Et Zacharie, son père [de Jean le Baptiste], fut rempli de l’Esprit-Saint, et prophétisa, disant :

68 Benedictus Dominus Deus Israël,

68. Béni le Seigneur, le Dieu d’Israël !

quia visitavit, et fecit redemptionem plebis suae :

de ce qu’il a visité et racheté son peuple,

69 et erexit cornu salutis nobis

69. Et nous a dressé une corne de salut

in domo David pueri sui,

dans la maison de son serviteur David,

70 sicut locutum est per os sanctorum,

70. Comme il a promis par la bouche de ses saints prophètes,

qui a saeculo sunt, prophetarum ejus :

qui ont été depuis le siècle,

71 salutem ex inimicis nostris,

71. De nous sauver de nos ennemis

et de manu omnium qui oderunt nos :

et de la main de tous ceux qui nous haïssent,

72 ad faciendam misericordiam cum patribus nostris :

72. Pour accomplir ses miséricordes envers nos pères,

et memorari testamenti sui sancti :

en souvenir de son alliance sainte ;

73 jusjurandum, quod juravit ad Abraham patrem nostrum,

73. Selon le serment qu’il a juré à Abraham, notre père,

daturum se nobis

de faire pour nous,

74 ut sine timore, de manu inimicorum nostrorum liberati,

74. Que sans crainte et délivrés de la main de nos ennemis,

serviamus illi

nous le servions

75 in sanctitate et justitia coram ipso,

75. Dans la sainteté et la justice, devant lui

omnibus diebus nostris.

tous les jours de notre vie.

76 Et tu puer, propheta Altissimi vocaberis :

76. Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ;

praeibis enim ante faciem Domini parare vias ejus,

car tu marcheras devant la face du Seigneur pour lui préparer ses voies ;

77 ad dandam scientiam salutis plebi ejus

77. Pour donner au peuple la science du salut,

in remissionem peccatorum eorum

et pour la rémission de ses péchés,

78 per viscera misericordiae Dei nostri,

78. Par les entrailles de la miséricorde de notre Dieu,

in quibus visitavit nos, oriens ex alto :

avec lesquelles est venu nous visiter le levant (1) d’en haut,

79 illuminare his qui in tenebris et in umbra mortis sedent :

79. Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort,

ad dirigendos pedes nostros in viam pacis. »

pour diriger nos pieds dans une voie de paix. »

 

« Oriens » « le levant » du verbe « orior », « se lever » désigne le Messie en particulier dans le livre de Zacharie (3, 8 ; 6, 12).

Jean-Baptiste Glaire :

« Orient ; nom dans lequel les anciens Juifs et les chrétiens reconnaissent le Messie. Compar. Luc, I, 7, 8. Le mot hébreu correspondant tsémah, qui signifie germe, rejeton, est appliqué au Messie dans Isaïe, IV, 2 ; Jérém., XXIII, 5 ; XXXIII, 15 ; aussi bien que le titre de serviteur de Dieu, dans Isaïe, XLII, 1 ; XLIX, 3 ; L, 10 ; LII, 13 ; LIII, 11. »

Le « levant d’en-haut » désigne la bite en érection qui nous vient du ciel. Dieu communique la jouissance incréée et divine pas le moyen de l’humanité de Notre-Seigneur Jésus Christ. Notre Seigneur est une bite en érection.

Faut-il ajouter un commentaire ? Seulement témoigner de ce que nous voyons et croyons : le Cantique de Zacharie est écrit sur la “Scène du Puits” et, mieux encore, il est la reconnaissance de l’accomplissement des promesses écrites sur la “Scène du Puits”. Le ou les auteurs de la “Scène du Puits” font partie des saints prophètes, « sanctorum (…) prophetarum », que proclament Zacharie. Nous n’entendons pas le son de leur voix, comme nous n’entendons pas que celle d’Isaïe ou de Jérémie, mais nous lisons leurs prophéties. Nous ne sommes pas dans la préhistoire mais bien dans le temps « a saeculo », « depuis le siècle » c’est-à-dire ici les temps antiques.

Concordance avec les images chrétiennes

L’agneau immolé frappé à la gorge

Hubert († Gent, 1426) et Jan (c. 1390 – Brugge, 1441), Altáris tábula ab Agno mýstico - FR. Le Retable de l’Agneau mystique, perfectum in 1432, Gent, Sint-Baafskathedraal FR Cathédrale Saint Bavon. Oleo in ligno, 375×520 cm. — Closer to Van Eyck. Pag. Agni mýstici.

La sainte et bienheureuse trinité

Les Deux Premières Personnes de la Sainte et Bienheureuse Trinité sont très clairement indiquées : l’Envoyé est la Corne de Salut, c’est le Fils, Celui qui envoie le fait par des Entrailles de Miséricorde, c’est le Père. Nous n’avons aucune difficulté à reconnaitre la Troisième Personne de la Sainte et Bienheureuse Trinité, le Saint Esprit, dans la figure de l’Oiseau muni d’une flèche descendante.

 

Mt 3 « 13. Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean pour être baptisé par lui. 14. Or Jean le détournait, disant : C’est moi qui dois être baptisé par vous, et vous venez à moi ! 15. Mais, répondant, Jésus lui dit : Laisse maintenant, car c’est ainsi qu’il convient que nous accomplissions toute justice. Alors Jean le laissa. 16. Or ayant été baptisé, Jésus sortit aussitôt de l’eau ; et voici que les cieux lui furent ouverts : il vit l’Esprit de Dieu descendant en forme de colombe et venant sur lui. (et vidit Spiritum Dei descendentem sicut columbam, et venientem super se.) 17. Et voici une voix du ciel disant : Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j’ai mis mes complaisances. »

 

« Venant sur lui » c’est-à-dire sur la terre, la bassesse de la Création, sur « le premier-né de toute créature » (Cl 1, 15) sur Jésus-Christ, Dieu fait Chair, le Fils de Dieu le Père.

La croix-propulseur



Un objet se trouve sous les pieds de l’vir-avis. Il est formé de six segments de droites juxtaposés. L’objet est de forme allongée selon une diagonale (environ 26°) qui se rapproche de celle de l’vir-avis (environ 45°). La position en diagonale fait qu’une partie, à gauche, est tournée vers l’vir-avis et l’oiseau, l’autre, à droite, vers le bison et qu’une partie est haute, à gauche, et une partie basse à droite.


La partie haute est formée de trois segments, ils dessinent une flèche et sa pointe.

 

La partie basse est formée de quatre segments, ils dessinent une croix.

 

Les deux parties sont unies par un segment commun. C’est le plus long et la partie centrale de l’objet, celui qui lui donne la direction que nous avons relevée.


 

Des observateurs ont reconnu que cet objet pouvait être un propulseur, un objet servant à prolonger le bras pour démultiplier la vitesse de lancement d’une arme de jet.

 

« La transposition devient possible avec les mœurs des Australiens actuels : l’ethnologue remarquera le propulseur, arme caractéristique de ce niveau culturel (Montandon) »

L’homme de Lascaux, totem vertical, Dr H. Seuntjens, Op. cit.

Une autre observation parfaitement objective, mais animée par un sentiment chrétien, nous permet aussi de reconnaitre la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

 

Voilà deux faits purement géométriques : l’objet est fait d’une croix avec une partie plus longue que les autres, cette partie est munie d’une flèche.

 

Voilà encore un fait purement matériel et symbolique, mais symbolique au niveau le plus universel possible : la flèche peut indiquer l’entrée d’un objet dans un autre. Ce sens est de toute façon précisée par la flèche de la lance qui ouvre les entrailles du bison.

 

Voila encore une définition du sens la flèche donnée par le dessin : la flèche du piquet se dirige à l’horizontal vers le sol quand on positionne le bison droit sur ses quatre pattes. La flèche de l’objet que nous observons peut donc être faite pour se planter en terre.

 

Voici l’interprétation chrétienne : la flèche indique le mouvement de l’objet qui se plante en terre, la croix se trouvant alors élevée en hauteur, c’est le Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ.


Jan van Eyck (v. 1390-1441),
La Crucifixion, Berlin, Staatliche Museen zu Berlin.
Huile sur bois transférée sur toile, 43 x 26 cm.

Is 11 « 10. En ce jour-là la racine de Jessé qui est comme le signe des peuples ; c’est à lui que les nations adresseront leurs prières, et son sépulcre sera glorieux. 11. Et il arrivera en ce jour-là que le Seigneur étendra une seconde fois sa main pour posséder le reste de son peuple, qui aura échappé aux Assyriens, et à l’Égypte, et à Phétros, et à l’Éthiopie, et à Élam et à Sennaar, et à Emath, et aux iles de la mer. 12. Et il élèvera le signe parmi les nations, il réunira les fugitifs d’Israël, et les dispersés de Juda, il les rassemblera des quatre coins de la terre. »

 

Jn 12 « 32. Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tout à moi ; 33. (Or il disait cela, pour marquer de quelle mort il devait mourir.) »

L’vir-avis et l’oiseau ont la même tête, non seulement une tête d’oiseau mais encore une tête au dessin parfaitement semblable. L’association entre l’objet, l’vir-avis et l’oiseau est parfaitement parallèle avec cette Parole du Seigneur Jésus à Nicodème, entendue par Saint Jean l’Évangéliste :

 

Jn 3 « 14. Et comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé ; 15. Afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »

Le Seigneur Jésus rapporte un passage du livre des Nombres (21, 8-9).

 

Le Seigneur Jésus se compare à un animal élevé sur un piquet quand Il est élevé sur la Croix. Nous avons exactement cette image dans la “Scène du Puits” : l’vir-avis réduit à l’état d’oiseau est mis à la place de la barre transversale comme le Seigneur Jésus, Homme qui, comme tout homme, est muni d’un Serpent, se réduit à l’état de Serpent quand Il est suspendu à la barre transversale de la Croix. On peut encore remarquer que les oiseaux et les reptiles sont proches comme catégories animales.

 

L’objet est placé sous les pieds de l’vir-avis et le bout de la lance sous les pattes avant du bison. Il y a une association qu’on retrouve dans la Passion : la Croix est l’instrument de la souffrance du Seigneur Jésus alors que le glaive est l’instrument de la souffrance de la Vierge Marie :

 

Lc 2 « 34. Et Siméon les bénit et dit à Marie, sa mère : Celui-ci a été établi pour la ruine et la résurrection d’un grand nombre en Israël, et en signe que l’on contredira ; 35. Et un glaive traversera votre âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient révélées. »

   « Stabat Mater dolorósa

   Iuxta Crucem lacrimósa,

   Dum pendébat Fílius.

   Cuius ánimam geméntem,

   Contristátam et doléntem

   Pertransívit gládius. »

« La Mère douloureuse se tenait debout

Près de la Croix, larmoyante,

Pendant que son Fils pendait.

Alors un Glaive transperça

Son Âme gémissante,

Triste et endolorie. »

Hymne Stabat Mater

Séquence de la Messe de Notre-Dame des Douleurs, 15 septembre.

 

Remarquez, sur la Crucifixion de Jan van Eyck, l’os en diagonale aux pieds de la Vierge Marie et la Croix tracée sur le sol aux pieds de Saint Jean. Un objet courbe, peut-être une côte, est posé pour former la flèche du piquet. La crux-propulseur n’est pas seulement du côté de l’vir-avis mais aussi de l’oiseau, tout les deux sont du côté gauche. La corne intérieure du bison se tourne vers le côté gauche de l’vir-avis, et la blessure n’est pas encore faite. L’image de la “Scène du Puits” est inversée en miroir par rapport à la Passion de Notre-Seigneur, elle est une image prophétique. Jan van Eyck, lui, rapporte l’évènement tel qui a eu lieu :

 

Ez 47 « 1. Et il me fit revenir vers la porte de la maison ; et voici que des eaux sortaient de dessous le seuil vers l’orient ; car la face de la maison regardait vers l’orient ; or les eaux descendaient au côté droit du temple, vers le midi de l’autel. »

 

Jn 7 « 37. Le dernier jour de la fête, qui est le plus solennel, Jésus se tenait debout et s’écriait, disant : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. 38. Celui qui croit en moi, comme dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son sein. 39. Il disait cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car l’Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’était pas encore glorifié. »

 

Jn 19 « 34. Seulement un des soldats ouvrit son côté avec une lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. »

 

L’objet que nous étudions possède géométriquement une croix, il a été reconnu comme un propulseur, nous pouvons déjà l’appeler « crux-propulseur ». Nous le reconnaissons comme la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ, nous l’appelons désormais « crux-propulseur » avec des majuscules. Nous appelons aussi la barre transversale « patibulum ».

 

Le grand Gaffiot, (2000) :

 « patibillum, i, n. (pateo) ¶ 1 barre de fermeture pour les battants d’une porte : Titin. Com. 312 perche servant à guider les sarments d’une vigne : Cat. Agr. 26 ; Plin. 17, 2123 barre pour étendre les bras d’un condamné, traverse d’une croix : Pl. Mil. 360 ; Cic. Verr. 4, 90. »

 

L’origine du mot est purement matérielle : l’ouverture d’une porte (pateo « être ouvert »), puis la barre qui sert à la fermer et finalement une barre en général. Cependant, par sa forme graphique et sonore, il se rapproche de pati infinitif du verbe « souffrir », le Seigneur Jésus a souffert sur cette barre transversale, la langue latine contient en elle une prophétie l’union de l’objet de la souffrance du Seigneur et de cette souffrance elle-même. Le deuxième sens rapporté par le Gaffiot se rapporte à un objet qui soutient les sarments d’une vigne, la vigne est le Seigneur Jésus :

Jn 15 « 1 Ego sum vitis vera, et Pater meus agricola est. »

« 1. Moi je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. »

Il faut remarquer encore que le Seigneur a souffert justement pour ouvrir les portes fermées, le jeu de mot va très loin, très très loin, ce n’est pas commettre un abus que de parler de prophétie inscrite dans la langue.

 

Lc 4 « 16. Il vint à Nazareth, où il avait été élevé, et il entra, suivant sa coutume, le jour du sabbat, dans la synagogue, et il se leva pour lire. 17. On lui donna le livre du prophète Isaïe ; et l’ayant déroulé, il trouva l’endroit où il était écrit : 18. L’Esprit du Seigneur est sur moi ; c’est pourquoi il m’a consacré par son onction, et m’a envoyé pour évangéliser les pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, 19. Annoncer aux captifs leur délivrance, aux aveugles le recouvrement de la vue, rendre à la liberté ceux qu’écrasent leurs fers, publier l’année salutaire du Seigneur, et le jour de la rétribution. 20. Ayant replié le livre, il le rendit au ministre, et s’assit : Et tous, dans la synagogue, avaient les yeux attachés sur lui. 21. Or il commença à leur dire : C’est aujourd’hui que cette Écriture que vous venez d’entendre est accomplie. »

Passage lu : Is 61, 1.

 

Pourquoi la Croix est-elle Propulseur ? Parce qu’elle expulse le troisième personnage hors de la Scène. L’oiseau est orienté vers l’extérieur de la Scène et la flèche du piquet indique encore un mouvement d’éloignent. Les deux mouvements font un angle droit, mais par rapport aux premiers personnages, ils indiquent tous deux l’éloignement, la séparation. Le sens de ce mouvement est une profondeur infinie, c’est un vertige. Nous l’expliquons en détail dans la lettre encyclique Quid sit Homo ?, IX, 2. Le Prêtre. L’homme, lorsqu’il s’unit à sa femme, sépare l’ovule du corps de la mère pour lui donner son identité propre, ce n’est plus le corps de la mère, mais le corps de l’enfant. En effet, très largement, la plus grande partie de la matière dont est constitué la première cellule humaine, le zygote humain, est apportée par l’ovule, le gamète féminin, alors que le spermatozoïde contient presque uniquement non de la matière mais une information génétique. Le spermatozoïde, ne contient que la matière nécessaire au transport de l’information, il est parole et parole de Vie. La Croix plantée en Terre propulse l’Enfant vers sa propre Vie :

Gn 12 « 1 Dixit autem Dominus ad Abram : Egredere de terra tua, et de cognatione tua, et de domo patris tui, et veni in terram quam monstrabo tibi. »

« 1. Mais le Seigneur dit à Abram : Sors de ton pays et de ta parenté et de la maison de ton père, et viens dans la terre que je te montrerai »

 Le texte hébreu peut se traduire : « Va pour toi. » c’est-à-dire « Vis ta propre Vie. »

 

Ps 44

« 11. Écoutez, ma fille, voyez et inclinez votre oreille : oubliez votre peuple, et la maison de votre père.

12. Et le roi sera épris de sa beauté ; parce qu’il est le Seigneur votre Dieu, et on l’adorera. »

 

Gn 3 « 23. Et Adam dit : Voilà maintenant un os de mes os, et de la chair de ma chair : celle-ci s’appellera femme, parce qu’elle a été tirée d’un homme. 24. C’est pourquoi un homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme ; et ils seront deux dans une seule chair. »

 

Le double mouvement de rotation des Amants produit une force centrifuge qui expulse l’enfant hors du cercle. L’enfant est mis sur orbite dans les cieux, un nouvel astre est né :

 

Lc 10 « 20. Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. »

 

Nous ne nous pouvons pas ne pas rappeler ici que la “Scène du Puits” a été lue comme une carte du ciel permettant de dater le moment où elle a été peinte sur la paroi de la Grotte de Lascaux, voir Chantal Jègues-Wolkiewiez, Datation du puits de Lascaux, 2006.

 

Encore un prodige extraordinaire à observer (et peut-être encore beaucoup d’autres) : nous avons déjà remarqué que la Croix se trouve du côté du bison et la flèche du côté du l’vir-avis et de l’oiseau. Nous voyons parfaitement que l’homme est masculin. Plusieurs éléments nous permettent de penser que le bison est féminin :

 

1°) il est face à l’homme en érection ;

2°) il est pénétré par une lance à l’arrière ;

3°) les entrailles ouvertes suggèrent l’accouchement d’enfant.

 

Sur la peinture elle-même un élément au moins nous permet de penser que l’oiseau est masculin : il possède la même tête que l’vir-avis. Il faut encore ajouter un élément fondamental qui nous vient de l’interprétation chrétienne de la “Scène du Puits” : l’oiseau tient la place du « disciple que Jésus aimait », « discipulum, quem diligebat Jesus » (Jn 21, 20 ; cf. 13, 23 ; 20, 2) au pied de la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ.

Nous voyons donc la croix du côté féminin et la flèche du côté masculin, ces positions rejoignent les signes que nous utilisons aujourd’hui :

 

♂ masculin♀ féminin

 

Et nous observons encore que la croix est en bas et la flèche en haut dans la “Scène du Puits” et dans les signes que nous utilisons aujourd’hui 17 000 ans après.

Nous allons voir dans un chapitre suivant (Onze droites et trois intersections de trois droites) que la troisième droite formant l’intersection au milieu de la croix est indiquée par la partie moyenne de la lance, celle qui pénètre le corps du bison. La flèche à droite est aussi un signe masculin mais celui-ci descend : Dieu, l’Époux descend vers la Création, l’Épouse. Cependant avant d’épouse la Création, Dieu Lui donne naissance, Il est d’abord une Mère, Dieu est une Femme.

Dieu le père est une femme

Le bison tient la place de Dieu le Père et il est du côté féminin de la composition. Dieu le Père est une Femme.

 

Is 49 « 14. Et Sion a dit : Le Seigneur m’a abandonnée, et le Seigneur m’a oubliée. 15. Est-ce qu’une mère peut oublier son enfant, de sorte qu’elle n’ait pas pitié du fils de son sein ? mais quand même elle l’oublierait, pour moi,, je ne t’oublierai point. 16. Voici que je t’ai gravée dans mes mains ; tes murs sont devant mes yeux sans cesse. 17. Ils sont venus, tes constructeurs ; ceux qui te détruisaient et te dissipaient, sortiront de ton enceinte. »

 

Is 66 « 7. Avant d’être en travail elle a enfanté ; avant le temps de l’enfantement, elle a mis au monde un enfant mâle. 8. Qui a jamais entendu pareille chose ? qui a jamais rien vu de semblable ? La terre produit-elle en un seul jour, un peuple est-il engendré en même temps ? Car Sion, à peine en travail, a enfanté ses fils. 9. Moi qui fais enfanter les autres, n’enfanterai-je pas aussi ? dit le Seigneur ; moi qui donne aux autres la fécondité, demeurerai-je stérile ? dit le Seigneur ton Dieu. 10. Réjouissez-vous avec Jérusalem, et soyez dans l’allégresse avec elle, vous tous qui l’aimez ; joignez votre joie à la sienne, vous tous qui pleurez sur elle ; 11. afin que vous suciez et que vous serez remplis, à la mamelle, ses consolations, et que vous savouriez avec délices la plénitude de sa gloire. 12. Car voici ce que dit le Seigneur : Je ferai couler sur elle comme un fleuve de paix, et la gloire des nations comme un torrent qui déborde ; vous sucerez son lait, on vous portera à la mamelle, et on vous caressera sur les genoux. 13. Comme quelqu’un que sa mère caresse, ainsi je vous consolerai, et vous serez consolés dans Jérusalem. »

 

Saint Paul, imitateur de Dieu et du Christ (cf. Eph 5, 1 ; 1 Co 11, 1) dit de lui-même donc aussi de Dieu et du Seigneur Jésus :

 

Ga 4 « 18. Au reste, attachez-vous au bien pour le bien, en tout temps, et non pas seulement lorsque je suis présent parmi vous. 19. Mes petits enfants, pour qui je sens de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous, 20. Je voudrais être maintenant près de vous, et changer mon langage, car je suis embarrassé à votre égard. »

 

1 Th 2« 7. Nous pouvions être à votre charge, comme apôtres du Christ ; mais nous nous sommes faits petits parmi vous, comme une nourrice qui soigne ses enfants. »

 

La femme est une mère. Adam donne deux noms à sa chérie : femme « virago » et Ève, « la vivante » parce qu’elle était la mère de tous les vivants.

Gn 2 « 23 Dixitque Adam : Hoc nunc os ex ossibus meis, et caro de carne mea : haec vocabitur Virago, quoniam de viro sumpta est. »

« 23. Et Adam dit : Voilà maintenant un os de mes os, et de la chair de ma chair : celle-ci s’appellera femme, parce qu’elle a été tirée d’un homme. »

Gn 3 « 20 Et vocavit Adam nomen uxoris suae, Heva : eo quod mater esset cunctorum viventium. »

« 20. Adam donna à sa femme le nom d’Ève, parce qu’elle était la mère de tous les vivants. »



Paternité Divine, fin du XIIe siècle, Tympan de l’Église Saint Nicolas, Tudela, Espagne (Navarre).
Extrait de : Marcel Durliat, L’Art Roman, Paris, Éditions Mazenod, 1982.

Vierge à l’Enfant, Notre-Dame-du-pré, Donzy-le-pré, Nièvre (58).

Extrait de : www.art-roman.net/donzy/donzy.htm

L’art roman aussi a représenté Dieu le Père comme la Vierge Marie. En effet la Maternité Divine de la Vierge Marie provient de la Maternité Divine de Dieu le Père. Dieu le Père engendre Dieu le Fils et la Vierge Marie enfant le Fils selon la Chair, Notre Seigneur Jésus-Christ. Pourtant dans le premier engendrement et dans le second engendrement Dieu seul est à l’œuvre, la Vierge Marie est la Servante de l’Œuvre de Dieu (cf. Lc 1, 38.48).

 

2 M 7« 22. Elle leur dit [la mère infiniment admirable (supra modum mater mirabilis) à ses sept fils] : Je ne sais de quelle manière vous avez paru dans mon sein ; car ce n’est pas moi qui vous ai donné l’esprit, l’âme, ni la vie, et les membres de chacun, ce n’est pas moi qui les ai assemblés, 23. Mais bien le créateur du monde, qui a formé l’homme à sa naissance, et qui a donné l’origine à toutes choses, etqui vous rendra de nouveau avec miséricorde l’esprit et la vie, parce que maintenant vous vous méprisez vous-mêmes à cause de ses lois. »

Dieu est l’accoucheuse d’une femme qui enfante un serpent

Jb 26

« 13 Spiritus ejus ornavit caelos,

et obstetricante manu ejus, eductus est coluber tortuosus. »

« 13. Son esprit [de Dieu] a orné les cieux,

et, par sa main accoucheuse, un serpent tortueux a été produit. »

 

Note : « Un serpent tortueux. Le dragon, constellation de l’hémisphère boréal. »

Le bison accouche d’un serpent, ses entrailles, et d’un serpent dressé, le Sexe en Érection de l’vir-avis. Les trois personnages de la “Scène du Puits” représentent d’abord les Trois Personnes Divines de la Sainte et Bienheureuse Trinité, le Père, le Fils et le Saint Esprit, ensuite la Vierge Marie, le Seigneur Jésus et le « disciple que Jésus aimait », « discipulum, quem diligebat Jesus » (Jn 21, 20 ; cf. 13, 23 ; 20, 2). Dieu est une Femme, Il donne ses Entrailles, Il accouche pour nous son Divin Fils. Dieu est aussi une accoucheuse, Il fait sortir du Ventre Béni de la Vierge Marie le « Serpent Tortueux », « coluber tortuosus », Celui qui est élevé sur la Croix et donne le Salut ou la Joie au monde (cf. Nb 21, 8-9 ; Jn 3, 14-17 ; voir plus bas Le combat de Jacob).

La blessure du côté et le glaive de douleur

Jn 19 « 33 Ad Jesum autem cum venissent, ut viderunt eum jam mortuum, non fregerunt ejus crura, 34 sed unus militum lancea latus ejus aperuit, et continuo exivit sanguis et aqua. »

« 33. Mais lorsqu’ils vinrent à Jésus, et qu’ils le virent déjà mort, ils ne rompirent point les jambes ; 34. Seulement un des soldats ouvrit son côté avec une lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. »

Lc 2 « 34 Et benedixit illis Simeon, et dixit ad Mariam matrem ejus : Ecce positus est hic in ruinam et in resurrectionem multorum in Israël, et in signum cui contradicetur : 35 et tuam ipsius animam pertransibit gladius ut revelentur ex multis cordibus cogitationes. »

« 34. Et Siméon les bénit et dit à Marie, sa mère : Celui-ci a été établi pour la ruine et la résurrection d’un grand nombre en Israël, et en signe que l’on contredira ; 35. Et un glaive traversera votre âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient révélées. »

Selon une chronologie historique, les deux évènements se suivent ainsi : le Glaive de Douleur puis la Blessure du Côté. Cependant, selon une chronologie logique (voir la lettre encyclique Quid sit Homo ? II, 2. pour l’explication détaillée des deux chronologies) la Blessure du Côté est avant le Glaive de douleur. Elle est à l’origine de la Création, de l’Église, de la Femme et même de l’Homme.

 

Saint Jean Chrysostome (349-407) :

« Aussi saint Paul dit-il : Nous sommes de sa chair et de ses os (Ep 5, 30), désignant par là le côté du Seigneur. De même en effet que le Seigneur a pris chair dans le côté d’Adam pour former la femme, ainsi le Christ nous a donné le sang et l’eau de son côté pour former l’Église. Et de même qu’alors il a pris de la chair du côté d’Adam, pendant l’extase de son sommeil, ainsi maintenant nous a-t-il donné le sang et l’eau après sa mort. »

Catéchèses baptismales 3, cité dans le Livre des Jours, 

mardi de la Ve semaine de Carême.




En haut : Le deuxième grand taureau de la Salle des taureaux de la grotte de Lascaux.

 

En bas : Superposition du schéma du cœur de taureau sur le deuxième grand taureau de la Salle des taureaux : le pied de la crux-propulseur est en plein dans le cœur du taureau.

Projection cardiaque latérale gauche (d’un cœur de taureau).

Source : Chatelain E., Denoix J.M., Appareil circulatoire : le cœur. Polycopié. École nationale vétérinaire d’Alfort, Unité Pédagogique d’Anatomie des animaux domestiques. 1982, 67 p.

Nous remarquons avec admiration la perfection de la superposition : le dessin du taureau est d’une précision anatomique. Il y a une surprise plus grande encore : les trois segments du dessin de pied de la crux-propulseur correspondent aux orifices aortique, pulmonaire et atrio-ventriculaire gauche (mitral). L’espace vide entre les trois segments se trouve placé exactement sur l’orifice aortique.




 

Sur la “Scène du Puits”, la corne intérieure du bison se dirige sur le côté du l’vir-avis. Le Sexe en Érection se dirige trop haut pour se planter en plein cœur car il signifie le couteau qui immole l’Agneau de Dieu au niveau du cou (voyez la définition de l’Agneau mystique et Le retable de l’Agneau mystique). Les pieds de l’vir-avis en revanche se dirigent sur le cœur du bison. Ils sont la correspondance des cornes du bison. Puisqu’une corne du bison se dirige vers le cœur de l’vir-avis, on peut penser qu’un seul des deux pieds est une arme qui se dirige sur le cœur du bison. L’interprétation selon laquelle un pied de l’vir-avis se plante dans le cœur du bison est donnée dans la grotte par le pied de la crux-propulseur placée en plein cœur du deuxième taureau de la Salle des taureaux.

Le combat de Jacob

Gn 3 « 14 Et ait Dominus Deus ad serpentem : Quia fecisti hoc, maledictus es inter omnia animantia, et bestias terrae : super pectus tuum gradieris, et terram comedes cunctis diebus vitae tuae. 15 Inimicitias ponam inter te et mulierem, et semen tuum et semen illius : ipsa conteret caput tuum, et tu insidiaberis calcaneo ejus. » « 14. Le Seigneur Dieu dit au serpent : Parce que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux de la terre : tu ramperas sur ton ventre, et tu mangeras de la terre tous les jours de ta vie. 15. Je mettrai des inimitiés entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : Elle te brisera la tête, et toi, tu lui tendras des embuches au talon. »

La main intérieure de l’vir-avis se dirige sur la tête du bison et les pattes avant du bison sont proches des talons de l’vir-avis. La main extérieure de l’vir-avis se dirige sur la tête de l’oiseau sur un piquet et la pointe du pique se dirige vers le bas, vers le sol, donc vers les pieds. Ces motifs sont une répétition de la prophétie adressée au serpent et entendu par Adam et Ève. En relation avec cette prophétie l’vir-avis est l’Homme, homo, mâle et femelle, masculus et feminus (cf. Gn 1, 27) et le bison Dieu. C’est le combat de l’homme avec Dieu, c’est le combat de Jacob.

 

Gn 32 « 24. Il demeura seul : et voilà qu’un homme lutta avec lui jusqu’au matin. 25. Or comme cet homme vit qu’il ne pouvait le vaincre, il toucha le nerf de sa cuisse, lequel aussitôt se dessécha. 26. Et il lui dit : Laisse-moi ; car déjà se lève l’aurore. Jacob répondit : Je ne vous laisserai point, si vous ne me bénissez. 27. Il lui demanda donc : Quel est ton nom ? Il répondit : Jacob. 28. Mais l’homme : On ne t’appellera plus, dit-il, du nom de Jacob, mais du nom d’Israël ; parce que si tu as été fort contre Dieu, combien plus prévaudras-tu contre les hommes ? 29. Jacob lui demanda : Dites-moi, de quel nom vous appelez-vous ? Il répondit : Pourquoi demandes-tu mon nom ? Et il le bénit en ce même lieu. 30. Jacob appela ce lieu du nom Phanuel, disant : J’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée. 31. Et le soleil se leva aussitôt après qu’il eut passé Phanuel ; mais il boitait d’un pied. 32. C’est pour ce motif que les enfants d’Israël ne mangent point jusqu’au présent jour, le nerf qui se dessécha dans la cuisse de Jacob, parce que [l’homme] toucha le nerf de sa cuisse, qui fut paralysé. »

 

L’homme est vainqueur face à Dieu, la victoire s’acquière en touchant la tête, ce qui est premier, en langue française chef vient du mot latin caput « la tête », et Dieu blesse l’homme à la hanche, ce n’est pas le talon mais la hanche et la talon sont tout de même très proches, ils font partie de la jambe au sens large. Lorsque Dieu maudit le serpent, Il se maudit Lui-Même, Il prend sur Lui la malédiction, c’est-à-dire le néant, la misère, la détresse, la tristesse de l’homme pour lui donner la Plénitude de la Vie et de la Joie Divine (Jn 10, 10). En maudissant le serpent, Dieu est en train de bénir l’homme.

 

Nb 21 « 4. Or, ils partirent aussi du mont Hor par la voie qui conduit à la mer Rouge, pour aller autour de la terre d’Édom. Et le peuple commença à s’ennuyer du chemin et de la fatigue ; 5. Et il parla contre Dieu et contre Moïse, et dit : Pourquoi nous as-tu retirés de l’Égypte, pour que nous mourions dans le désert ? Le pain nous manque, il n’y a pas d’eau ; notre âme a déjà des nausées à cause de cette nourriture très légère. 6. C’est pourquoi le Seigneur envoya contre le peuple des serpents brulants : à cause des blessures et de la mort d’un grand nombre, 7. On vint à Moïse et on dit : Nous avons péché, parce que nous avons parlé contre le Seigneur et contre toi : prie pour qu’il éloigne de nous les serpents. Et Moïse pria pour le peuple, 8. Et le Seigneur lui dit : Fais un serpent d’airain, et expose-le comme un signe : celui qui ayant été blessé, le regardera, vivra. 9. Moïse fit donc UN SERPENT D’AIRAIN et l’exposa comme un signe : lorsque les blessés le regardaient, ils étaient guéris. »

Is 53

« 4 Vere languores nostros ipse tulit, 

« 4. Il a vraiment lui-même pris nos langueurs, 

et dolores nostros ipse portavit ; 

et il a lui-même porté nos douleurs ; 

et nos putavimus eum quasi leprosum, 

et nous l’avons considéré comme un lépreux,  

et percussum a Deo, et humiliatum. 

frappé de Dieu et humilié. 

5 Ipse autem vulneratus est propter iniquitates nostras ; 

5. Mais lui-même il a été blessé à cause de nos iniquités, 

attritus est propter scelera nostra : 

il a été brisé à cause de nos crimes ; 

disciplina pacis nostrae super eum, 

le châtiment de notre paix, sur lui ; 

et livore ejus sanati sumus. » 

et par ses meurtrissures nous avons été guéris. » 

Jn 3 « 14. Et comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé ; 15. Afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. 16. Car Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. 17. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. »

2 Co 5 « 20 Pro Christo ergo legatione fungimur, tamquam Deo exhortante per nos. Obsecramus pro Christo, reconciliamini Deo. 21 Eum, qui non noverat peccatum, pro nobis peccatum fecit, ut nos efficeremur justitia Dei in ipso.  »

« 20. Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour le Christ, Dieu exhortant par notre bouche. Nous vous en conjurons par le Christ, réconciliez-vous à Dieu. 21. Car celui qui ne connaissait point le péché, il l’a rendu péché pour l’amour de nous, afin qu’en lui nous devinssions justice de Dieu. »

Note : « Il l’a rendu péché ; c’est-à-dire il l’a traité comme s’il eût été le péché même. La bonté même de Dieu doit nous porter à nous réconcilier avec lui. J.-C. qui était sans péché, Dieu l’a fait le péché personnifié, l’a traité comme l’unique pécheur, afin de détruire le péché par sa mort. — Justice de Dieu ; c’est-à-dire justes de Dieu, reconnus justes par Dieu. Compar., pour l’expression grammaticale, III, 9 ; et, pour le sens de la pensée de l’apôtre, Rom., III, 21 et suiv. ; IV, 6 et suiv. »

 

Ga 2 « 13. Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, devenu malédiction pour nous, selon qu’il est écrit : Maudit quiconque est pendu au bois ! »

 

Dieu, dans le Christ, a pris sur Lui notre absence de Vie pour nous donner sa Plénitude de Vie.

 

Les noces de la croix

Une Croix blanche est dessinée par les couleurs de la paroi là où les Amants sont unis, sous la main intérieure de l’vir-avis et la corne haute du bison. Ce sont les Noces de la Croix, le Seigneur Jésus épouse la Vierge Marie lors de sa Passion. La Croix est le Oui de Dieu à la Création, le consentement du l’Époux divin qui épouse la nature humaine. La Croix est la main tendue de Dieu à son Épouse la Création.

Nous voyons encore que la Corne est le Oui de la Création à son Époux divin. En effet la Vierge Marie a accepté le sacrifice de son divin Fils comme Abraham avait accepté le sacrifice d’Isaac, le fils de la promesse (cf. Ga 4, 23.28). Par son consentement la Vierge Marie est fait Elle-Même sacrificatrice ou prêtre mais vraiment selon son mode propre qui est d’être associée à l’action du Seul Prêtre son Divin Fils Jésus-Christ. Le Oui de la Vierge Marie est une obéissance à un très mystérieux commandement de Dieu : « Tue-moi. » qui s’explique simplement ainsi : « Laisse-moi te donner la Vie et, pour que Je te donne la Vie, accepte que Je meurs pour toi, accepte ma Mort que Je te donne. »

1 R 20 « 35 Tunc vir quidam de filiis prophetarum dixit ad socium suum in sermone Domini : Percute me. (…) »

« 35.Alors un certain homme d’entre les fils des prophètes dit à son compagnon avec la parole du Seigneur : Frappe-moi. (…) »

Jo 1 « 11 Et dixerunt ad eum : Quid faciemus tibi, et cessabit mare a nobis ? quia mare ibat, et intumescebat. 12 Et dixit ad eos : Tollite me, et mittite in mare, et cessabit mare a vobis (…) »

« 11.Et ils lui dirent : Que te ferons-nous, afin que la mer se calme pour nous ? Parce que la mer allait en grossissant. 12. Et il leur dit : Prenez-moi et jetez-moi dans la mer (…)»

   L’association de la Vierge Marie est parfaitement expliquée par la blessure du côté. Celle-ci a été faite après la précieuse Mort du Jésus-Christ. Dieu s’est immolé Lui-même, il est Seul la cause de sa Mort cependant il nous demande de nous associer à cette mise à mort. À la fois nous ne pouvons rien et ne faisons rien car Jésus-Christ est Mort et l’Esprit a été envoyé, à la fois nous faisons beaucoup car nous ouvrons pour nous et la Création la Source de la Vie. C’est le Baptême et l’accomplissement des vœux du Baptême : au Baptême l’Esprit nous est donné mais nous ouvrons la source du Salut en vivant de l’Esprit et selon l’Esprit qui nous est déjà donné. Moïse en effet a ouvert pour lui et le peuple la source du rocher après avoir traversé et fait traversé le peuple à travers la mer Rouge. Lors du passage de la mer rouge, Moïse est la figure de Jésus-Christ qui nous baptise dans sa Mort (cf. Rm 6, 3), lors de l’ouverture de la source du rocher, il est la figure de la Vierge Marie qui nous donner par son Oui de pouvoir accomplir les vœux du Baptême (cf Lc 1, 38) et, par conséquent, de faire que l’effet du Baptême devienne plein pour nous.

 

Ex 17 « 5. Et le Seigneur répondit à Moïse : Marche devant le peuple, et prends avec toi des anciens d’Israël ; et la verge dont tu as frappé le fleuve, prends-la en ta main, et va. 6. Voilà que moi, je me tiendrai là devant toi sur la pierre d’Horeb ; et tu frapperas la pierre, et il en sortira de l’eau, afin que le peuple boive. Moïse fit ainsi devant les anciens d’Israël »

Onze droites et trois intersections de trois droites

Un repérage des principales lignes droites de la “Scène du Puits”. La lance est dessinée de trois traits : un à l’arrière du bison, un sur le corps, un devant le ventre.

Un repérage de 11 droites sur la “Scène du Puits”.

3 sur la lance
 - parties haute, médiane et basse
 - flèche à l’avant
2 sur l’vir-avis  - corps  - Sexe en érection
3 sur la crux-propulseur  - pied  - patibulum ou barre transversale à l’arrière  - flèche à l’avant
2 sur le piquet de l’oiseau
 - piquet  - flèche du piquet

Il y a très nettement trois intersections de trois droites :

 

1°) à l’intersection du pied de la croix et du patibulum ;

2°) au milieu du corps du bison au-dessus des pattes avant ;

3°) à la base de l’oiseau.

 

Les deux derniers points sont reliés par une droite commune, celle marquée par le Sexe en érection de l’vir-avis.

 

Parmi les trois intersections de trois droites deux sont semblables, une est très nettement différente des autres :

2 et 3. L’intersection est formée de la rencontre de trois droites dont la direction est indiquée par un objet séparé du point d’intersection.

1. L’intersection est formée de la rencontre de trois droites dont deux sont indiqués par deux objets posées sur le point d’intersection : le pied de la crux-propulseur et le patibulum.

 

Voici une interprétation possible : les deux intersections sont le Cœur du bison et le Cœur de l’oiseau. Ils sont mis en relation par le Sexe en érection de l’vir-avis. Transposée dans la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, cette association est l’annonce de l’union de la Vierge Marie et du « disciple que Jésus aimait », « discipulum, quem diligebat Jesus » (Jn 21, 20 ; cf. 13, 23 ; 20, 2) offerte par la « Corne de Salut », « cornu salutis » (Lc 1, 69), le Seigneur Jésus.

Jn 19 « 26 Cum vidisset ergo Jesus matrem, et discipulum stantem, quem diligebat, dicit matri suae : Mulier, ecce filius tuus. 27 Deinde dicit discipulo : Ecce mater tua. Et ex illa hora accepit eam discipulus in sua. »

« 26. Lors donc que Jésus eut vu sa mère, et, près d’elle, le disciple qu’il aimait, il dit à sa mère : Femme, voilà votre fils. 27. Ensuite il dit au disciple : Voilà ta mère. Et depuis cette heure-là, le disciple la prit dans ses biens. »

Cette Corne de Salut fait une seule chose avec le centre de la Croix l’une des trois intersections. Ce point d’intersection est le premier des trois. On observe qu’il unit les deux autres. Les points 2 et 3 se trouvent en effet sur deux droite définie par deux segments passant le point 1. La primauté géométrique est l’annonce prophétique d’une primauté théologique : c’est de la Croix que vient toute Unité.

 

Jn 11 « 51. Or il ne dit pas cela de lui-même ; mais étant le pontife de cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation ; 52. Et non pas pour la nation seulement, mais encore pour rassembler en un les enfants de Dieu qui étaient dispersés. »

 

Jn 12 « 32. Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tout à moi ; »

 

Ep 2 « 13. Mais maintenant que vous êtes dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de ce même Christ. 14. Car c’est lui qui est notre paix, lui qui des deux choses en a fait une seule, détruisant dans sa chair le mur de séparation, leurs inimitiés ; 15. Abolissant par sa doctrine la loi des préceptes, pour des deux former en lui-même un seul homme nouveau, en faisant la paix, 16. El pour réconcilier à Dieu par la croix les deux réunis en un seul corps, détruisant en lui-même leurs inimitiés. 17. Ainsi, venant, il a annoncé la paix et à vous qui étiez loin, et à ceux qui étaient près ; 18. Parce que c’est par lui que nous avons accès les uns et les autres auprès du Père, dans un seul Esprit. »

 

Le rassemblement dans l’Unité est signifié par la crux-propulseur dessinée de plusieurs segments, c’est l’image de l’Église, mot grec qui signifie « convocation » et « assemblée ».

 

Les yeux du roi Œdipe

Rappelons au début de ce chapitre que l’histoire du roi Œdipe est un mythe, une histoire inventée utile pour nous faire connaitre ce que nous vivons à l’intérieur de nous. Sophocle a parfaitement explicité le sens du mythe par cette réplique de Jocaste :

 

« Jocaste. — Faut-il se tourmenter sans trêve ? L’homme est l’esclave du hasard ; il ne peut rien prévoir à coup sûr. Le mieux est de s’en remettre à la fortune le plus qu’on peut. La menace de l’inceste ne doit pas t’effrayer ; plus d’un mortel a partagé en songe le lit de sa mère. Pour qui sait surmonter ces frayeurs, comme la vie est plus simple ! »

 

Le but est de nous permettre de penser à ce qui fait notre songe à tous : partager le lit de notre mère. Il doit nous aider alors à guider notre vie, à surmonter ces frayeurs et à faire que la vie devienne plus simple. Un mythe concentre dans la vie d’un personnage des évènements que les Femmes et les Hommes vivent rarement, voire jamais avec autant d’intensité et sans mélange. C’est pourquoi il est universel, il parle de que ce chacun connait. Un mythe lorsqu’il atteint se perfection, c’est le cas chez Sophocle, devient une véritable prophétie. Il annonce qui est le Seigneur Jésus. Le personnage d’un mythe concentre dans son histoire inventée tout ce que vivent les hommes et les femmes. Le Seigneur Jésus, l’Homme (cf. Jn 19, 5), concentre en vérité dans son Être à la fois Divin et Humain tout ce que vivent les hommes et les femmes. Il a porté réellement toutes nos souffrances et toutes nos détresses, ce n’est plus un mythe, c’est l’Histoire.

Is 53

« 4 Vere languores nostros ipse tulit, 

« 4. Il a vraiment lui-même pris nos langueurs, 

et dolores nostros ipse portavit ; 

et il a lui-même porté nos douleurs ; 

et nos putavimus eum quasi leprosum, 

et nous l’avons considéré comme un lépreux,  

et percussum a Deo, et humiliatum. 

frappé de Dieu et humilié. 

5 Ipse autem vulneratus est propter iniquitates nostras ; 

5. Mais lui-même il a été blessé à cause de nos iniquités, 

attritus est propter scelera nostra : 

il a été brisé à cause de nos crimes ; 

disciplina pacis nostrae super eum, 

le châtiment de notre paix, sur lui ; 

et livore ejus sanati sumus. » 

et par ses meurtrissures nous avons été guéris. » 

Entendons ce « vere » : nous sommes dans l’Histoire. Cette introduction est nécessaire. Il faut comprendre quel lien existe entre le mythe du roi Œdipe et l’Histoire du Seigneur Jésus : la fable du roi Œdipe concentre par un procédé poétique ce que vit l’humanité entière, le Seigneur Jésus vit réellement tout ce que vit l’humanité car la Création tout entière est contenue en Lui. Lorsque le mythe atteint la perfection, qu’il est débarrassé des erreurs de jugements qui avait pu se mêler à lui, Sophocle l’a admirablement fait en ôtant toute intention délibérée dans le meurtre du père par le fils ; le mythe devient prophétie, une annonce de l’Histoire du Seigneur Jésus avant sa Naissance, une explication de son Histoire après sa précieuse Mort et sa glorieuse Résurrection.

 

Dieu est tout. Le Seigneur Jésus n’est pas seulement représenté par Œdipe mais aussi par sa mère Jocaste. Revenons maintenant à la description de la “Scène du Puits”.

 

** *

 

La droite indiquée par la flèche de la crux-propulseur passe sur les yeux de l’vir-avis. Elle raconte l’histoire du Roi Œdipe.

 

Sophocle (v. 495-406), Œdipe roi, dernier épisode (extrait) :

« Un messager du palais. — Très honorés notables de ce pays, quel récit vous allez entendre, quel spectacle vous allez contempler, quel deuil vous allez porter, vous qui avez gardé votre loyal amour à la maison des Labdacides. Je ne crois pas que l’Ister ni le Phase eussent assez d’eau pour purifier cette demeure de tout ce qu’elle recèle. Et bientôt vont paraitre au grand jour de nouvelles horreurs, et volontairement perpétrées, cette fois. Or il n’est peines plus amères que celles que l’on a voulues.

Le chœur. — Celles que nous connaissions ne sont pas, il s’en faut, indignes des plus profonds gémissements. Qu’y vas-tu ajouter de surcroit ?

Le messager du palais. — Pour vous l’apprendre d’un mot, elle est morte, Jocaste, notre reine vénérée !

Le chœur. — L’infortunée ! Comment cela est-il arrivé ?

Le messager du palais. — Elle s’est donné la mort. De ce qui s’est passé, le plus horrible vous est épargné ; vos yeux n’ont point vu. Cependant, autant que ma mémoire saura le retracer, apprenez le supplice de la malheureuse. Folle d’horreur, elle avait traversé le vestibule et couru jusqu’à sa chambre en s’arrachant les cheveux par poignées. Elle entre, repousse violemment les vantaux derrière elle ; elle appelle Laïos, son défunt époux ; elle se remémore le passé, cette semence dont il devait périr et qui la ferait mère d’une progéniture souillée. L’infortunée gémissait sur ce lit où elle avait conçu tour à tour un mari de son mari et des enfants de son enfant. Comment elle est morte, je ne le sais pas au juste, car Œdipe se précipitait en hurlant et ce n’est plus elle, dès lors, c’est lui dont le désespoir a captivé nos regards. Il court çà et là, nous demande une épée ; il veut savoir où il trouvera sa femme, ou plutôt, hélas ! sa mère, sa mère qui le porta, et qu’il a fécondée ! Au milieu de ses fureurs, quelque dieu sans doute la lui découvre, car aucun de nous n’intervint. Poussant des cris effrayants, et comme si quelqu’un le guidait, il s’élance vers la porte, il en pousse les batta.lts, fait irruption dans la chambre, et nous aperçûmes sa femme pendue à une écharpe dont le nœud lui serrait la gorge. A cette vue, avec des rugissements horribles, le malheureux prince défait le nœud, et le cadavre s’affaisse. C’était affreux à voir, mais ce qui suivit nous terrifia. Œdipe arrache les épingles dorées qui ornaient le vêtement de la morte, il les porte à ses paupières, il en frappe les globes de ses yeux. Et il crie que ses yeux ne verront plus sa misère et ne verront plus son crime et que la nuit leur dérobera ceux qu’ils n’auraient jamais dû voir, et qu’ils ne reconnaitront plus ceux qu’il ne veut plus reconnaitre. Tout en exhalant ces plaintes, il soulevait ses paupières et frappait, frappait sans relâche ... Le sang jailli des prunelles coulait sur son menton ; cela ne sortait pas goutte à goutte, non, mais ruisselait en pluie noire, en grêle de caillots sanguinolents. Et c’est leur œuvre à tous les deux qui éclate, non le malheur d’un seul, mais les maux emmêlés des époux ! Leur ancienne prospérité, à bon droit l’appelait-on prospérité. Aujourd’hui, affliction, égarement, mort, honte, de tous les maux qui ont un nom, pas un ne manque à l’appel. »

Théâtre complet, Présentation et traduction de Robert Pignarre,

FG Flammarion, 1964.

 

  Le Seigneur Jésus a donné l’explication de ce geste mystérieux :

 

Jn 9 « 39. Alors Jésus dit : C’est en jugement que je suis venu dans ce monde, afin que ceux qui ne voient pas, voient, et que ceux qui voient, deviennent aveugles. »

 

À la fin de sa vie, le Roi Œdipe devient le guide de ses guides :

 

« Le messager. — C’est ici qu’il convient de s’émerveiller. Tu l’as vu qui s’est mis en marche sans que nulle main amie le guidât ; au contraire, c’est lui qui nous conduisait tous. »

Sophocle, Œdipe à colonne, Denier épisode, Op.cit.

 

La lumière qu’il avait reçue, la vision de sa mère et épouse pendue, la vision de Dieu crucifié, était trop vive pour ses yeux de chair, Œdipe les a détruits pour laisser grandir en lui les yeux de la Foi. Le Seigneur Jésus nous invite tous sur ce chemin : devenir aveugle pour enfin devenir voyant, c’est le chemin de Damas.

 

Ac 9 « 1. Cependant Saul, respirant encore menaces et meurtre contre les disciples du Seigneur, vint auprès du prince des prêtres, 2. Et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il y trouvait des hommes et des femmes de cette voie, il les conduisît enchainés à Jérusalem. 3. Comme il était en chemin, et qu’il approchait de Damas, tout à coup une lumière du ciel brilla autour de lui. 4. Et, tombant à terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? 5. Il dit : Qui êtes-vous, Seigneur ? Et le Seigneur : Je suis Jésus que tu persécutes ; il t’est dur de regimber contre l’aiguillon. 6. Alors, tremblant et frappé de stupeur, il dit : Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? 7. Et le Seigneur lui répondit : Lève-toi, entre dans la ville ; car c’est là que te sera dit ce qu’il faut que tu fasses. Or les hommes qui l’accompagnaient demeuraient tout étonnés, entendant bien la voix, mais ne voyant personne. 8. Saul se leva donc de terre, et, les yeux ouverts, il ne voyait rien. Ainsi, le conduisant par la main, ils le firent entrer dans Damas. 9. Et il y fut trois jours ne voyant point ; et il ne but ni ne mangea. 10. Or il y avait un certain disciple à Damas, du nom d’Ananie ; et le Seigneur lui dit en vision : Ananie. Et il dit : Me voici Seigneur. 11. Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, et va dans la rue qu’on appelle Droite, et cherche dans la maison de Judas un nommé Saul de Tarse ; car il y est en prières. 12. (Saul vit aussi un homme du nom d’Ananie, entrant et lui imposant les mains, pour qu’il recouvrât la vue.) 13. Ananie répondit : Seigneur, j’ai appris d’un grand nombre de personnes combien cet homme a fait de maux à vos saints dans Jérusalem ; 14. Ici même, il a pouvoir des princes des prêtres, pour charger de liens ceux qui invoquent votre nom. 15. Mais le Seigneur lui repartit : Va, car cet homme m’est un vase d’élection, pour porter mon nom devant les gentils, les rois et les enfants d’Israël. 16. Aussi je lui montrerai combien il faut qu’il souffre pour mon nom. 17. Et Ananie alla, et il entra dans la maison ; et lui imposant les mains, il dit : Saul mon frère, le Seigneur Jésus, qui t’a apparu dans le chemin par où tu venais, m’a envoyé pour que tu voies et que tu sois rempli de l’Esprit-Saint. 18. Et aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue ; et, se levant, il fut baptisé. 19. Et lorsqu’il eut pris de la nourriture, il fut fortifié. Or il demeura quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas. »

 

Quand les yeux de la Foi se seront parfaitement développés, nous verrons aussi la Lumière divine avec nos yeux de chair :

 

Jb 19

« 25. Car je sais que mon Rédempteur est vivant, et qu’au dernier jour je ressusciterai de la terre ;

26. Et que de nouveau je serai environné de ma peau, et que dans ma chair je verrai mon Dieu.

27. Je dois le voir moi-même, et non un autre, et mes yeux doivent le contempler : c’est là mon espérance ; elle repose dans mon sein. »

 

Le calendrier liturgique chrétien dessiné par la “Scène du Puits”

Le signe de la croix à l’entrée de la grotte de Lascaux

Voici comment nous sommes accueillis à l’entrée de la grotte de Lascaux :

Voici une image avec le repérage des deux parties de la crux-propulseur sur les deux cotés de l’entrée. Les deux parties sont posées à peu près sur les sommets d’un triangle orienté la pointe vers le bas comme la “Scène du Puits”. Le troisième sommet est le passage vers le diverticule axial, les côtés sont dessinés par le plafond et les parois brunes sous le plafond.

Les deux parties de la crux-propulseur. Deux gros plans sur les parties de la crux-propulseur : le pied sur la poitrine du quatrième taureau et la croix devant une corne troisième taureau.

Une comparaison des parties de la crux-propulseur dans la salle des taureaux avec la même crux-propulseur dans la “Scène du Puits”.

C’est l’évidence même : les deux parties ont été séparées et réparties d’un côté et de l’autre de la salle taureaux, l’entrée de la grotte de Lascaux ou narthex du sanctuaire.

Les parties de la crux-propulseur ont été positionnées avec une grande précision : le pied sur la poitrine du deuxième taureau, la croix devant la corne avant du quatrième taureau.

Superposition du schéma du cœur de taureau sur le deuxième grand taureau de la salle des taureaux : le pied de la crux-propulseur est en plein dans le cœur du taureau.

Le pied de la crux-propulseur a été placé exactement dans le cœur du bison. Le tracé du taureau est d’une précision anatomique.

Nous ne pouvons pas donner d’autre nom à ces motifs que « prophéties » :

 

Ps. XLIV, 4 Accíngere gládio tuo super femur tuum, potentíssime.

4. Ceignez votre glaive sur votre cuisse, très puissant.

5 Spécie tua et pulchritúdine tua

5. Dans votre dignité et votre beauté,

inténde, próspere procéde, et regna,

tendez votre arc, marchez avec succès et régnez

propter veritátem, et mansuetúdinem, et justítiam ;

Pour la vérité, la mansuétude et la justice ;

et dedúcet te mirabíliter déxtera tua.

et votre droite vous conduira admirablement.

6 Sagíttæ tuæ acútæ :

6. Vos flèches sont acérées,

pópuli sub te cadent,

des peuples tomberont à vos pieds ;

in corda inimicórum regis.

elles pénètreront dans les cœurs des ennemis du roi.

 

Ps. XXI, 12 ne discésseris a me,

12. Ne vous éloignez pas de moi :

quóniam tribulátio próxima est,

Parce que la tribulation est proche,

quóniam non est qui ádjuvet.

parce qu’il n’y a personne qui me porte secours.

13 Circumdedérunt me vítuli multi ;

13. De jeunes taureaux en grand nombre m’ont environné ;

tauri pingues obsedérunt me.

des taureaux gras m’ont assiégé.

14 Aperuérunt super me os suum,

14. Ils ont ouvert sur moi leur gueule

sicut leo rápiens et rúgiens.

comme un lion ravissant et rugissant.

 

Note : « 22. * Des cornes des licornes, du reém ou bœuf sauvage (décrit dans Job, XXXIX, 9-12), comme le porte le texte original. La Vulgate a traduit le mot reém, tantôt par licorne, tantôt par rhinocéros, mais reém signifie toujours le buffle ou bœuf sauvage. »

Le reém a été reconnu par certains savants comme l’auroch, une sorte de bœuf très grand. « Il atteint jusqu’à deux mètres de hauteur et trois mètres trente-trois centimètres de longueur. (…) Il est probablement le même que l’urus, bos priscus ou bos primigenius de l’époque quaternaire » (H. Lesètre, Dictionnaire de la Bible, publié sous la direction de F. Vigouroux, 1912.)

L’urus, bos priscus ou bos primigenius.

Le lion n’est pas présent dans la Salle des taureaux mais il y a un ours (site de la Grotte de Lascaux). La salle ressemble à une gueule ouverte, prête à nous engloutir dans le Diverticule axial.

 

Pour bien comprendre les prophéties de la Salle des taureaux, il faut savoir qui sont les « ennemis du rois » (Ps 44, 6). Sont-ils ceux que le Seigneur n’aime pas ? Pas du tout ! C’est tout le contraire !

 

Rm 5 « 5. Or l’espérance ne confond point, parce que la charité de Dieu est répandue en nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné. 6. En effet, pourquoi le Christ, lorsque nous étions encore infirmes, est-il mort au temps marqué, pour des impies ? 7. Certes, à peine quelqu’un mourrait-il pour un juste ; peut-être cependant que quelqu’un aurait le courage de mourir pour un homme de bien. 8. Ainsi, Dieu témoigne son amour pour nous, en ce que, dans le temps où nous étions encore pécheurs, 9. Le Christ est mort pour nous. Maintenant donc, justifiés par son sang, nous serons, à plus forte raison, délivrés par lui de la colère. 10. Car si, lorsque nous étions ennemis de Dieu, nous avons été réconciliés avec lui par la mort de son Fils ; à plus forte raison, réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. »

 

Et le Seigneur Jésus a-t-il été transpercé par ceux qui ne l’aimaient pas ? Pas du tout ! C’est tout le contraire !

 

Za 12 « 10. Et je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem l’esprit de grâce et de prières ; et ils regarderont vers moi, qu’ils ont percé ; »

 

La “Scène du Puits”nous a révélée l’entière vérité : le Seigneur Jésus a été transpercé par une corne de lumière de la Vierge Marie, comme l’vir-avis est sur le point d’être transpercé par une corne du bison. Le Seigneur Jésus transperce de ses flèches ceux qu’Il aime et ceux qui L’aiment Le transperce de leur corne : voila toute la vérité, elle est ici devant nos yeux en entrant dans la Grotte de Lascaux, c’est un vertige, un abime d’émerveillement et de joie. Rogier van der Weyden l’a rapporté dans le « Triptyque Abegg ».

 

Le récit des deux parties de la Croix est extrêmement simple : le cœur est percé, et percé d’amour puisqu’il s’agit du cœur, par le fait d’avoir transpercé un homme, celui de la “Scène du Puits”, et, en le transperçant, de l’avoir crucifié, c’est le dessin d’une extrémité de la Croix-Propuleur. La précision du récit ne laisse aucun doute : la grotte de Lascaux raconte le mystère chrétien.



Triptyque de la Crucifixion « Triptyque Abegg » (v. 1438-1440), Riggisberg (près de Berne), Abegg-Stiftung.
Panneaux de chêne ; panneau central : 103,5 x 72, 4 ; volets : 103,5 x 32,8.

Ce tableau de Rogier est un témoignage autobiographique, un véritable reportage-peinture : après un long chemin des Flandres vers la vallée de la Vézère, il découvre la Grotte de Lascaux accompagné d’un guide et d’un assistant. Le tableau rapporte aussi la visite de la grotte de Villars, la peinture de L’homme ou la femme et le bison est ici reproduite.

Le deuxième grand taureau et une vache rouge de la salle des taureaux

Voir le même sujet dans la collection Lascaux comme modèle, vol. Van der Weyden, chap. Le triptyque de la crucifixion dit « triptyque Abegg ». Images pour lecture sur écran.


Un grand taureau blanc recouvert sur le ventre d’une vache rouge avec le pied de la crux-propulseur de la “Scène du Puits” dessiné sur la poitrine, fond de la Salle des taureaux sur la gauche en entrant (voir le panneau de la licorne sur le site internet de la Grotte de Lascaux). La tête de taureau qu’on aperçoit à droite est celle du troisième taureau dèjà de l’autre coté de la salle. Les peintures recouvrent un frise continue sur les deux cotés de la salle et au fond sur un arc de cercle qui les relient au-dessus du passage vers le Diverticule axial.



C’est le taureau reproduit (la vache n’est pas reproduite elle-même mais seulement la couleur qu’elle pose sur le ventre du taureau) dans le portrait de Sainte Marie Madeleine par Rogier van der Weyden dans le Triptyque de la Crucifixion « Triptyque Abegg » (v. 1438-1440, Riggisberg, près de Berne, Abegg-Stiftung). Rogier s’est inspiré d’un geste qui existait déjà dans la peinture. On trouve déjà ce motif dans l’art italien du XIVe siècle.

Ambrogio Lorenzetti (c. 1290-1348), La Déploration, c. 1330-1335, Sienne, Pinacoteca nazionale.



La Mise au tombeau, fin du XVe s., Moscou, galerie Tretiakov.


La licorne à deux cornes

Le « panneau de la licorne »

Nous n’avons pas besoin de démontrer que l’animal qui ouvre le cortège de la grotte de Lascaux ressemble à une licorne à deux cornes. (Exactement le premier dessin est aujourd’hui « une petite tête de cheval tournée vers l’Entrée », Dictionnaire de Lascaux, 2008. L’écroulement de l’entrée peu de temps après que les peintures ont été réalisées en a peut-être fait disparaitre d’autres encore plus en avant.) « Licorne » est le nom qui, tout naturellement si on peut dire, est venu à la pensée des premiers observateurs de la grotte après sa redécouvre en 1940. C’est le nom qui lui est attribué par les conservateurs du site aujourd’hui.

Le titre de ce chapitre est comique mais il rapporte tout simplement ce qu’on voit à l’entrée de la Grotte de Lascaux et ce qu’on lit dans la Vulgate. C’est encore plus amusant en latin, unicornis se traduit littéralement unicorne ou une-corne. Nous voyons à l’entrée de la Grotte de Lascaux un animal à deux cornes chacune ressemblant à la corne longue et droite de la licorne. Nous lisons dans le Psaume 21 de la Vulgate la description d’un animal appelé une-corne possédant plusieurs cornes, très certainement deux comme celles des taureaux du verset 13.

Ps 21

« 22 Salva me ex ore leonis,

et a cornibus unicornium humilitatem meam. »

 

« 22. Sauvez-moi de la gueule du lion ;

et ma faiblesse des cornes des licornes. »

Dans la Grotte de Lascaux, nous nageons dans l’évidence et la fin de toute discussion. Quelle idée a eu le traducteur du psaume 21(22) des Septante de parler d’une-corne à deux cornes ? Et son successeur (qui n’est pas Saint Jérôme, lui s’est occupé en revanche de mettre des cornes sur la tête de Moïse) de traduire littéralement μονόκερως (monokerôs) par unicornis ? Très probablement le traducteur a utilisé le nom d’un animal fabuleux pour désigner le réem, un animal qui lui était inconnu. Le roi David, auteur du psaume 21, vécut mille ans avant Notre-Seigneur Jésus-Christ.

 

« De tous ces passages [Nb 23, 22 ; 24, 8 ; Dt 33, 17 ; Ps 21, 22 ; 28, 6 ; Jb 39, 9-12, Is 34, 6-7], il ressort que le re’êm était un animal bien connu des Hébreux, depuis la sortie d’Égypte jusqu’au retour de la captivité ; (…) D’après les inscriptions assyriennes, les aurochs devinrent de plus en plus rares, si bien qu’au VIe siècle avant J.-C. on les connaissait à peine. Il n’en est point parlé non plus dans les livres bibliques postérieurs à la captivité [les retours de la captivité, il y en eu plusieurs, ont eu lieu, autour de 500 ans avant N.-S. J.-C.], et alors même que le Psaume XCI serait plus récent, la mention si brève qu’il fait du re’êm ne permet pas de déterminer si le psalmiste le connaissait directement ou par ouï-dire. » (Dictionnaire de la Bible, Op. cit.)

 

Traduire le mot reém par un animal qu’il connaissait et qui n’était pas le reém aurait été une erreur alors le traducteur a choisi la licorne.

 

C’est une première réponse. La réponse définitive est à Lascaux : la licorne à deux cornes attendait déjà depuis 15 000 ans de trouver sa place dans les Saintes Écritures. L’Esprit Saint ne fait pas d’erreur. La licorne à deux cornes est un signe posé d’emblée pour affirmer le lien entre la Grotte de Lascaux et la Vulgate. La Grotte de Lascaux doit être interprétée à la lumière de la Vulgate et la Grotte de Lascaux nous aide à voir ce qui est contenu dans la Vulgate. Bien entendu nous ne donnons pas à la Grotte de Lascaux et à la Vulgate la même dignité : notre Foi repose sur la Parole de Dieu consignée dans la Vulgate et reçue de la Tradition apostolique. La Grotte de Lascaux est seulement un éclairage, une aide à la lecture, quand bien même c’est un éclairage sublime.

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