María auxiliátrix


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I REGUM

I ROIS (Vulgate)

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INTRODUCTION AUX LIVRES DES ROIS

Les livres que nous nommons livres des Rois forment deux ouvrages distincts, quoique étroitement liés entre eux. Ils ont chacun un nom particulier dans la Bible hébraïque. Les deux premiers livres portent le nom de Samuel, et aux deux derniers est réservé le titre de livres des Rois.

Les deux premiers livres des Rois ou livres de Samuel ne formaient primitivement qu’un seul livre, lequel fut partagé en deux par les Septante et par la Vulgate. Ils portent le nom de Samuel, dans le texte hébreu, non parce que ce juge en est l’auteur, mais parce qu’il est le premier personnage qui apparait sur la scène : c’est son histoire qui nous est d’abord racontée, puis celle des deux rois qu’il a sacrés, Saül et David.

Les deux premiers livres des Rois se divisent en trois grandes sections : 1° Enfance et judicature de Samuel, I Reg. I-XII ; 2° histoire du règne de Saül, XIII-XXXI ; 3° histoire du règne de David, II Reg. I-XXIV. La première section nous apprend comment le régime monarchique s’introduisit en Israël ; la seconde nous montre dans Saül ce que ne doit pas être un roi d’Israël, et la troisième nous fait voir dans David l’idéal du roi théocratique. De la naissance de Samuel aux dernières années de David, au moment où s’arrête notre narrateur, il s’écoula probablement un peu plus de cent ans.

Les deux premiers livres des Rois entrent dans de longs détails sur les faits qu’ils racontent, excepté dans quelques passages qui ont la forme abrégée de chroniques ou d’annales ; ils contiennent une véritable biographie des trois personnages que l’auteur nous présente, en se permettant seulement quelques répétitions, comme on en trouve dans Homère et dans tous les écrivains Orientaux.

L’unité de composition est attestée par l’unité de plan et par le langage qui est toujours le même, généralement semblable à celui des écrits antérieurs, mais avec un certain nombre de mots et de locutions nouvelles.

L’auteur des deux premiers livres des Rois n’est pas le même que celui du troisième et du quatrième. Ces deux livres forment un tout complet ; les derniers chapitres du second forment même une sorte d’appendice qui montre que l’auteur était arrivé au terme de son œuvre. — Le plan des deux écrivains n’est pas le même. Le plus ancien a écrit plutôt des biographies que des annales ; il entre dans une foule de détails circonstanciés et peu importants en apparence ; le plus récent raconte brièvement ; il ne développe pas, il omet beaucoup de faits. — Le style des troisième et quatrième livres des Rois se distingue enfin de celui du premier et du second par des néologismes et des aramaïsmes particuliers. L’historien de Saül et de David est au contraire un des meilleurs écrivains en prose de l’âge d’or de la littérature hébraïque. Il tient parmi les prosateurs le même rang qu’Isaïe et Joël parmi les prophètes. Il n’a point les archaïsmes du Pentateuque, mais il y a cependant moins de différence entre Moïse et lui qu’entre le poète Lucain et Virgile ; il n’a pas non plus ce qu’on a appelé les provincialismes de l’auteur des Juges, qu’on a supposé avoir vécu dans le nord de la Palestine ; il est supérieur à l’auteur des Paralipomènes, qui appartient à l’âge d’argent, et aussi à l’auteur des troisième et quatrième livres des Rois, chez qui l’on trouve un certain nombre de chaldaïsmes, tandis qu’on n’a pu en découvrir plus de six dans les deux livres de Samuel. Il y a quelques expressions qui lui sont propres ; il est le premier qui appelle Dieu : « Le Seigneur des armées » ou Jéhovah Sabaoth ; mais cette dénomination devient très fréquente à partir de cette époque, et on la retrouve dans les deux derniers livres des Rois, comme dans les autres écrivains de la même époque.

Du reste, l’auteur des livres de Samuel n’est pas nommé dans la Sainte Écriture, non plus que dans Josèphe et la Mischna. La Ghemara de Babylone, la première, et par suite, plusieurs Pères, les attribuent à Samuel, quoiqu’on y lise le récit d’évènements postérieurs à la mort de ce prophète. Parmi les Juifs et les modernes, quelques-uns ont cru que Samuel était l’auteur des vingt-quatre premiers chapitres du premier livre et que le reste avait été composé par les prophètes Gad et Nathan ; d’autres critiques en ont attribué la composition, les uns à David, les autres à Isaïe, Jérémie, Ézéchias ou Esdras. Cependant toutes ces hypothèses ne reposent sur aucun fondement solide : nous ignorons quel en est l’auteur, et tout ce qu’il est permis d’affirmer, c’est qu’ils ont été très probablement rédigés peu de temps après la mort de Salomon.

Les IIIe et IVe livres des Rois, n’en forment réellement qu’un, partagé en deux par les Septante et par la Vulgate. Ils contiennent l’histoire de 427 ans, selon la chronologie ordinairement reçue, c’est-à-dire depuis l’avènement de Salomon, en 1015, jusqu’à la destruction du temple, en 588. On leur a donné le nom de livres des Rois, parce qu’ils s’occupent principalement de l’histoire des rois depuis la mort de David jusqu’à la captivité. Ils se partagent en trois sections : 1° règne de Salomon, III Reg. I-XI (1015-975) ; 2° histoire des royaumes séparés de Juda et d’Israël, III Reg. XII-IV Reg. XVII (975-721) ; 3° histoire du royaume de Juda depuis la ruine du royaume d’Israël jusqu’à la captivité de Babylone, IV Reg. XVIII-XXV (721-588). Ils commencent là où s’arrêtent les deux livres de Samuel, mais ils forment une œuvre indépendante et complète, comme le prouvent l’unité du plan, la manière particulière de présenter les faits et le style propre de l’écrivain.

Ils nous montrent tour à tour les rois fidèles à Dieu récompensés de leur fidélité et les infidèles punis de leurs péchés, mais non rejetés comme Saül.

Les fautes de Salomon sont châtiées en la personne de son fils Roboam qui perd dix tribus, mais conserve Jérusalem et la tribu de Juda. Les successeurs de Roboam portent aussi le poids de leurs iniquités ou sont protégés par le Seigneur, selon qu’ils le méritent. Israël expie par la déportation son incurable idolâtrie ; Juda satisfait à la vengeance divine par la captivité de Babylone.

Pour faire ressortir l’intervention de la Providence dans le gouvernement de son peuple, l’auteur des derniers livres des Rois fait surtout des extraits d’ouvrages antérieurs plus développés, mais en les coordonnant et les disposant selon le plan qu’il s’était tracé, de manière à faire une œuvre pleine d’unité.

La marche qu’il suit est toujours uniforme : il décrit le commencement, le caractère et la fin de chaque règne ; il indique la mort et la sépulture de chaque roi en termes à peu près identiques ; il apprécie les actions des princes d’après la loi de Moïse et marque avec soin la chronologie.

Le Talmud et un grand nombre d’anciens commentateurs ont regardé Jérémie comme l’auteur du troisième et du quatrième livre des Rois. Plusieurs modernes adoptent cette opinion, en se fondant sur la ressemblance de langage et d’idées qu’on remarque entre cet ouvrage et les écrits du prophète. Cette opinion, sans être certaine, est très vraisemblable, car elle a pour elle la tradition en même temps que la similitude du style.

L’exactitude des livres des Rois par rapport aux évènements politiques est universellement reconnue, et la découverte des inscriptions assyriennes, dans ces dernières années, l’a confirmée d’une manière éclatante. La seule partie de cette histoire sacrée qui soit attaquée par les ennemis de la foi est celle qui raconte la mission des prophètes, leurs prédictions et leurs miracles : ils les traitent de mythes ou de légendes, mais sans autres motifs que la négation du surnaturel, oubliant ou ne voulant pas admettre que Dieu peut révéler à l’homme un avenir qui pour lui est sans voiles, et commander à la nature dont il est l’auteur.

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I Regum - Summárium

INTRODUCTION au Livres des Rois

CHAPITRE PREMIER

Elcana et ses deux femmes. Anne obtient du Seigneur un fils qui est nommé Samuel. Elle le consacre au Seigneur.

CHAPITRE II

Cantique d’actions de grâces d’Anne, mère de Samuel. Désordre des enfants d’Héli. Samuel sert devant le Seigneur. Héli reprend trop faiblement ses enfants. Dieu lui fait prédire la ruine de sa maison.

CHAPITRE III

Le Seigneur déclare à Samuel les jugements qu’il va exercer contre Héli. Samuel les découvre à Héli. Samuel reconnu prophète dans Israël.

CHAPITRE IV

Guerre des Philistins. Les Israélites font venir l’arche qui est prise. Mort d’Ophni, de Phinéès, d’Héli et de la femme de Phinéès.

CHAPITRE V

L’arche du Seigneur est placée dans le temple de Dagon. Cette idole est renversée. Plaie dont Dieu frappe les Philistins. Ils sont obligés de renvoyer l’arche.

CHAPITRE VI

Les Philistins renvoient l’arche. Elle arrive à Bethsamès. Bethsamites frappés de mort pour l’avoir regardée.

CHAPITRE VII

Transport de l’arche à Cariathiarim. Samuel exhorte le peuple à retourner au Seigneur. Il délivre Israël des mains des Philistins.

CHAPITRE VIII

Samuel établit ses enfants juges d’Israël. Les Israélites demandent un roi. Samuel leur présente le droit du roi. Ils persistent dans leur demande.

CHAPITRE IX

Saül cherche les ânesses de son père. Il va trouver Samuel. Samuel le retient chez lui.

CHAPITRE X

Samuel sacre Saül. Saül prophétise. Il est élu roi par le sort, reconnu par le peuple ; il se retire à Gabaa.

CHAPITRE XI

Les Ammonites assiègent Jabès de Galaad. Saül va au secours de cette ville, et les met en fuite. Il est de nouveau reconnu roi à Galgala.

CHAPITRE XII

Samuel prend tout le peuple à témoin de l’innocence de sa conduite. Il lui représente toutes les miséricordes du Seigneur, et ses propres infidélités. Il l’exhorte à ne s’attacher qu’au Seigneur.

CHAPITRE XIII

Guerre entre les Philistins et les Israélites. Jonathas défait la garnison de Gabaa. Les Philistins assemblent leur armée. Saül offre des sacrifices contre l’ordre du Seigneur. Samuel lui déclare que Dieu l’a rejeté.

CHAPITRE XIV

Jonathas, accompagné de son écuyer, attaque les Philistins. Erreur répandue dans leur camp. Saül les poursuit. Jonathas en danger de périr pour avoir violé, sans le savoir, le serment de son père. Victoire de Saül.

CHAPITRE XV

Guerre contre les Amalécites. Saül épargne leur roi. Samuel lui reproche sa désobéissance, et lui déclare que Dieu l’a rejeté. Il fait venir Agag et le coupe en morceaux. Samuel se sépare de Saül.

CHAPITRE XVI

Samuel est envoyé de Dieu à Bethléhem pour sacrer David. Saül est tourmenté par le malin esprit : David le soulage par le son de sa harpe.

CHAPITRE XVII

Guerre des Philistins contre Israël. Insultes de Goliath. David abat ce géant d’un coup de fronde.

CHAPITRE XVIII

Amitié de Jonathas et de David. Jalousie de Saül contre David. David épouse Michol, seconde fille de Saül.

CHAPITRE XIX

Jonathas apaise son père, qui voulait tuer David. Saül s’irrite contre David, qui se retire auprès de Samuel.

CHAPITRE XX

Jonathas et David renouvèlent leur alliance. Saül cherche toujours à perdre David. Jonathas en donne avis à David.

CHAPITRE XXI

David va à Nobé vers le grand-prêtre Achimelech, et se retire auprès d’Achis, roi de Geth.

CHAPITRE XXII

Retraite de David dans la caverne d’Odollam, et de là auprès du roi de Moab. Il revient dans le pays de Juda. Saül fait tuer tous les prêtres de Nobé. Abiathar se sauve, et se retire auprès de David.

CHAPITRE XXIII

David délivre Céïla. Il se retire au désert de Ziph. Saül le poursuit dans le désert de Maon.

CHAPITRE XXIV

David se retire dans la caverne d’Engaddi, Saül y entre seul ; David coupe le bord de son manteau. Saül reconnait l’innocence de David.

CHAPITRE XXV

Mort de Samuel. David se retire dans le désert de Pharan. Nabal lui refuse des vivres : Abigaïl apaise David. Nabal meurt. David épouse Abigaïl et Achinoam, et Michol est donnée à Phalti.

CHAPITRE XXVI

David se retire vers le désert de Ziph. Saül vient l’y chercher. David entre la nuit dans sa tente, et emporte sa lance et sa coupe. Saül reconnait l’innocence de David.

CHAPITRE XXVII

David se retire de nouveau auprès d’Achis, roi de Geth, qui lui donne Sicéleg. Il fait des courses sur les ennemis d’Israël.

CHAPITRE XXVIII

Dernière guerre des Philistins contre Saül. David s’engage à y accompagner le roi de Geth. Saül consulte une pythonisse, qui évoque Samuel.

CHAPITRE XXIX

Les princes des Philistins obligent Achis de renvoyer David à Sicéleg.

CHAPITRE XXX

David, à son retour, trouve Sicéleg pillée par les Amalécites. Il les poursuit, les défait, reprend sur eux le butin et le partage à ses troupes et aux anciens de Juda.

CHAPITRE XXXI

Combat des Philistins contre Israël. Mort de Saül et de ses fils.

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I ROIS

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CHAPITRE PREMIER

Elcana et ses deux femmes. Anne obtient du Seigneur un fils qui est nommé Samuel. Elle le consacre au Seigneur.

1. Il y eut un homme de Ramathaimsophim, de la montagne d’Ephraïm, et son nom était Elcana, fils de Jéroham, fils d’Éliu, fils de Thohu, fils de Suph : il était Ephrathéen ;

2. Et il avait deux femmes ; le nom d’une était Anne, et le nom de la seconde Phénenna. Or Phénenna eut des fils, mais Anne n’avait pas d’enfants.

3. Et cet homme montait de sa ville aux jours prescrits, pour adorer et sacrifier au Seigneur des armées à Silo. Or il y avait là les deux fils d’Héli, Ophni et Phinéès, prêtres du Seigneur.

4. Vint donc le jour, et Elcana offrit un sacrifice, et il donna des portions à Phénenna, sa femme, et à tous ses fils et à ses filles ;

5. Mais à Anne il donna une seule portion avec tristesse, parce qu’il chérissait Anne. Or, le Seigneur l’avait frappée de stérilité.

6. Sa rivale l’affligeait aussi et la tourmentait violemment, au point de lui reprocher que le Seigneur l’avait frappée de stérilité.

7. C’est ainsi qu’elle faisait chaque année, lorsque, le temps revenant, ils montaient au temple du Seigneur, et c’est ainsi qu’elle la provoquait. Or, Anne pleurait et ne prenait pas de nourriture.

8. Elcana, son mari, lui dit donc : Anne, pourquoi pleures-tu ? d’où vient que tu ne manges pas ? et pour quel motif ton cœur est-il affligé ? Est-ce que moi je ne vaux pas mieux pour toi que dix fils ?

9. Mais Anne se leva après qu’elle eut mangé et bu à Silo. Et, Héli, le prêtre, étant assis sur son siège devant la porte du temple du Seigneur,

10. Anne, qui avait le cœur dans l’amertume, adressa des prières au Seigneur, pleurant abondamment,

11. Et elle voua un vœu, disant : Seigneur des armées, si abaissant votre regard, vous voyez l’affliction de votre servante, si vous vous souvenez de moi ; si vous n’avez pas oublié votre servante, et que vous donniez à votre esclave un enfant mâle, je le donnerai au Seigneur pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne montera jamais sur sa tête.

12. Or, il arriva, que, comme elle multipliait ses prières devant le Seigneur, Héli observait sa bouche.

13. Mais Anne parlait en son cœur, ses lèvres seules étaient en mouvement, et sa voix n’était pas du tout entendue. Héli donc la jugea ivre,

14. Et il lui dit : Jusqu’à quand seras-tu ivre ? Laisse reposer quelque temps le vin qui t’enivre.

15. Anne répondant : Nullement, dit-elle, mon seigneur ; car je suis une femme très malheureuse ; le vin et tout ce qui peut enivrer, je n’en ai pas bu ; mais j’ai répandu mon âme en la présence du Seigneur.

16. Ne prenez pas votre servante pour une des filles de Bélial ; parce que c’est dans l’excès de ma douleur et de mon affliction que j’ai parlé jusqu’à présent.

17. Alors Héli lui répliqua : Va en paix, et que le Dieu d’Israël t’accorde la demande que tu lui as faite.

18. Et Anne répondit : Si seulement votre servante trouvait grâce à vos yeux ! Et la femme s’en alla en son chemin ; elle mangea, et ses traits n’éprouvèrent plus aucun changement.

19. Après cela, ils se levèrent le matin, et ils adorèrent devant le Seigneur ; puis ils s’en retournèrent et vinrent dans leur maison à Ramatha.

Or, Elcana connut Anne sa femme, et le Seigneur se souvint d’elle.

20. Et, il arriva qu’après une révolution de jours, Anne conçut, puis enfanta un fils, et elle lui donna le nom de Samuel, parce qu’elle l’avait demandé au Seigneur.

21. Or, Elcana, son mari, monta au temple, ainsi que toute sa maison, pour immoler au Seigneur l’hostie solennelle, et s’acquitter de son vœu ;

22. Mais Anne n’y monta point ; car elle dit à son mari : Je n’irai pas, jusqu’à ce que l’enfant soit sevré, et que je le conduise, afin qu’il paraisse en la présence du Seigneur, et qu’il y demeure perpétuellement.

23. Et Elcana, son mari, lui répondit : Fais ce qui te semble bon, et demeure jusqu’à ce que tu le sèvres ; et je prie pour que le Seigneur accomplisse sa parole. Sa femme demeura donc, et elle allaita son fils, jusqu’à ce qu’elle le sevrât.

24. Et elle l’amena avec elle, après qu’elle l’eut sevré, en prenant trois veaux, trois boisseaux de farine et une cruche de vin ; ainsi elle l’amena dans la maison du Seigneur à Silo. Or, l’enfant était encore un tout petit enfant.

25. Et ils immolèrent le veau, et présentèrent l’enfant à Héli.

26. Et Anne dit : Je vous conjure, mon seigneur, votre âme vit, seigneur ! c’est moi qui suis cette femme qui me suis tenue devant vous ici, priant le Seigneur.

27. C’est pour cet enfant que j’ai prié, et le Seigneur m’a accordé ma demande que je lui ai faite.

28. C’est pour cela aussi que moi je l’ai donné au Seigneur, pour tous les jours pour lesquels il aura été donné au Seigneur. Ainsi ils adorèrent là le Seigneur,

et Anne pria et dit :

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CHAP. I.

 

1. Ephrathéen ; ou de la tribu d’Ephraïm, mais par le domicile seulement, car par la naissance, il était de la tribu de Lévi. Compar. Ruth. I, 17. — Ramathaimsophim que l’on identifie avec Neby-Samouil, au nord de Jérusalem.

2. Il avait deux femmes ; ce que la loi tolérait alors pour éviter de plus grands maux.

3. Les jours prescrits, ou fixés, déterminés ; c’est-à-dire les jours consacrés aux rois grandes solennités de l’année, Pâques, Pentecôte et la fête des Tabernacles. — Le Tabernacle était à Silo depuis le temps de Josué. Voy. Jos. XVIII, 1. — * Silo. Voir Jos. XVIII, 1.

7. * Au temple, ou Tabernacle.

16. * Bélial. Voir Deut. XIII, 13.

19. * Ramatha, la même ville que Ramathaimsophim.

20. Une révolution, etc. ; littér. un cercle de jours ; c’est-à-dire, selon nous, une année. Il est incontestable que le mot jour, mis au pluriel, se prend quelquefois en hébreu pour une année.

24. Trois veaux. La version grecque, et les Pères qui l’ont suivie, de même que le syriaque et l’arabe, lisent un veau de trois ans ; et dans la suite de ce chapitre on n’en voit qu’un d’immolé ; d’un autre côté l’Écriture parle en plusieurs endroits d’animaux de trois ans qu’on choisissait pour les sacrifices. En somme il faudrait un bien léger changement dans le texte original pour obtenir ce sens.

27. C’est pour cet enfant, etc. ; c’est-à-dire c’est pour obtenir cet enfant, que j’ai prié.

28. Je l’ai donné au Seigneur, etc. Je viens de l’offrir au Seigneur avec le désir qu’il lui reste consacré pendant tout le temps pour lequel je le lui ai voué, pendant toute sa vie. Anne parle ainsi, parce que les enfants n’étaient pas tenus d’accomplir ces sortes de vœux faits par leurs parents.

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CHAPITRE II

Cantique d’actions de grâces d’Anne, mère de Samuel. Désordre des enfants d’Héli. Samuel sert devant le Seigneur. Héli reprend trop faiblement ses enfants. Dieu lui fait prédire la ruine de sa maison.

1. Mon cœur a exulté dans le Seigneur,

et ma corne a été exaltée en mon Dieu ;

ma bouche s’est dilatée sur mes ennemis,

car je me suis réjouie dans votre assistance.

2. Il n’est pas de saint comme est le Seigneur ;

car il n’en est pas d’autre en dehors de vous,

et il n’est pas de fort comme notre Dieu.

3. Ne multipliez point des paroles hautaines en vous glorifiant ;

que les anciens discours s’éloignent de votre bouche,

car le Seigneur est le Dieu des sciences,

et pour lui sont préparées les pensées.

4. L’arc des forts a été vaincu,

et les faibles ont été ceints de force.

5. Ceux qui auparavant regorgeaient se sont loués pour du pain ;

et les affamés ont été rassasiés,

celle qui était stérile a enfanté un grand nombre d’enfants,

et celle qui en avait beaucoup est tombée dans la langueur.

6. Le Seigneur fait mourir et fait vivre,

il conduit aux enfers et en ramène.

7. Le Seigneur fait le pauvre et enrichit,

il abaisse et relève.

8. Il fait sortir de la poussière l’indigent,

et du fumier il élève le pauvre,

afin qu’il s’assoit avec les princes,

et qu’il occupe un trône de gloire ;

car au Seigneur appartiennent les pôles de la terre,

et il a posé sur eux l’univers.

9. Il gardera les pieds de ses saints,

et les impies se tairont dans les ténèbres,

car ce n’est point par sa propre force que l’homme se fortifiera.

10. C’est le Seigneur que redouteront ses ennemis,

et sur eux-mêmes il tonnera dans les cieux.

Le Seigneur jugera les confins de la terre,

il donnera l’empire à son roi,

et il élèvera la corne de son christ.

11. Après cela, Elcana s’en alla à Ramatha dans sa maison ; mais l’enfant servait en la présence du Seigneur et devant Héli, le prêtre.

12. Or, les fils d’Héli étaient des fils de Bélial, ne connaissant point le Seigneur,

13. Ni le devoir des prêtres envers le peuple ; car quiconque avait immolé une victime, le serviteur du prêtre venait, tandis que les chairs cuisaient, et il avait la fourchette à trois dents en sa main,

14. Et il la plongeait dans la chaudière, ou dans le chaudron, ou dans la marmite, ou dans le pot ; et tout ce qu’enlevait la fourchette, le prêtre l’emportait pour lui. C’est ainsi qu’ils faisaient à tous ceux d’Israël qui venaient à Silo.

15. Même avant qu’on brulât la graisse, le serviteur du prêtre venait, et disait à celui qui immolait : Donne-moi de la chair, afin que je la fasse cuire pour le prêtre ; car je ne recevrai pas de toi de la chair cuite, mais de la crue.

16. Et celui qui immolait lui disait : Que la graisse d’abord soit brulée aujourd’hui, selon l’usage, et prenez pour vous tout autant qu’en désire votre âme. Et celui-ci, répondant, lui disait : Point du tout ; car tu m’en donneras maintenant, ou bien j’en prendrai de force.

17. Ainsi le péché des enfants d’Héli était très grand devant le Seigneur, puisqu’ils détournaient les hommes des sacrifices du Seigneur.

18. Cependant devant la face du Seigneur servait Samuel, enfant revêtu d’un ephod de lin.

19. Et sa mère lui faisait une petite tunique qu’elle lui apportait aux jours prescrits, montant avec son mari, pour immoler l’hostie solennelle.

20. Et Héli bénit Elcana et sa femme et dit à Elcana : Que le Seigneur te rende une postérité par cette femme pour l’intérêt de ce que tu as prêté au Seigneur. Et ils s’en allèrent dans leur demeure.

21. Le Seigneur visita donc Anne, et elle conçut et enfanta trois fils et deux filles, et l’enfant Samuel devint grand devant le Seigneur.

22. Or, Héli était fort vieux ; et il apprit tout ce que faisaient ses fils à tout Israël, et comment ils dormaient avec les femmes qui veillaient à la porte du tabernacle,

23. Et il leur demanda : Pourquoi faites-vous des choses de cette nature, choses très mauvaises, que j’apprends moi-même de tout le peuple ?

24. Cessez, mes enfants ; car il n’est pas honorable le bruit qui est parvenu jusqu’à moi, que vous faites transgresser le peuple du Seigneur.

25. Si un homme pèche contre un homme, Dieu pourra être apaisé pour lui ; mais si c’est contre le Seigneur qu’un homme pèche, qui priera pour lui ? Et ils n’écoutèrent pas la voix de leur père, parce que le Seigneur voulut les perdre.

26. Cependant l’enfant Samuel avançait et croissait, et plaisait autant au Seigneur qu’aux hommes.

27. Or, il vint un homme de Dieu vers Héli, et il lui dit : Voici ce que dit le Seigneur : Ne me suis-je pas ouvertement révélé à la maison de ton père, lorsqu’ils étaient en Égypte, dans la maison de Pharaon ?

28. Je l’ai choisi entre toutes les tribus d’Israël pour mon prêtre, afin qu’il montât à mon autel, qu’il brulât pour moi de l’encens, et qu’il portât un ephod devant moi ; et j’ai donné à la maison de ton père de tous les sacrifices des enfants d’Israël.

29. Pourquoi avez-vous jeté sous vos pieds ma victime et mes présents que j’ai ordonné d’offrir dans le temple, et as-tu plus honoré tes fils que moi, pour que vous mangeassiez les prémices de tous les sacrifices d’Israël mon peuple ?

30. C’est pour cela que le Seigneur Dieu d’Israël dit : Parlant, j’ai parlé, afin que ta maison et la maison de ton père servît en ma présence pour toujours. Or, le Seigneur dit maintenant : Loin de moi cela ! mais quiconque m’aura glorifié, je le glorifierai ; ceux au contraire qui me méprisent, seront avilis.

31. Voici que des jours viendront, et je couperai ton bras, et le bras de la maison de ton père, en sorte qu’il n’y ait point de vieillard dans ta maison.

32. Et tu verras ton rival dans le temple, au milieu de toutes les prospérités d’Israël ; et il n’y aura de vieillard dans ta maison en aucun jour.

33. Cependant je n’enlèverai pas entièrement de mon autel tout homme issu de toi ; mais je ferai que tes yeux s’éteindront, et que ton âme se dessèchera : et une grande partie de ta maison mourra, lorsqu’elle sera parvenue à l’âge viril.

34. Or, ce qui en sera pour toi le signe, est ce qui doit arriver à tes deux fils, Ophni et Phinéès : en un seul jour ils mourront tous les deux.

35. Et je me susciterai un prêtre fidèle qui agira selon mon cœur et mon âme ; et je lui édifierai une maison fidèle, et il marchera devant mon christ, tous les jours.

36. Or, il arriva, que quiconque sera resté dans ta maison, viendra, afin qu’on prie pour lui et qu’il offre une pièce d’argent, et une miche de pain, et qu’il dise : Admettez-moi, je vous conjure, à une fonction sacerdotale, afin que je mange une bouchée de pain.

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CHAP. II. 6. Deut. XXXII, 39 ; Tob. XIII, 2 ; Sap. XVI, 13. — 10. Luc. I, 69. — 30. III Reg. II, 27.

 

1. Ma corne ; c’est-à-dire ma force. Chez les anciens la corne était un symbole de la force et de la puissance. — Ma bouche s’est dilatée, ouverte pour répondre à mes ennemis. Phénenna, sa rivale, l’insultait auparavant à cause de sa stérilité.

3. C’est pour lui ; ou peut-être : C’est par lui ; ce qui s’accorderait mieux avec ce qui précède immédiatement. Remarquons aussi que la particule hébraïque, rendue ici dans la Vulgate par le datif, signifie souvent par, quand elle se trouve jointe à un verbe passif.

6. * Aux enfers, en hébreu scheôl. Voir la note sur Gen. XXXVII, 35.

9. Il gardera, etc. ; il conduira leurs pas, les préservera des pièges.

10. La corne ; voyez la note du vers. 1. — Par son christ, le paraphraste chaldéen et les meilleurs interprètes entendent le Messie. — * C’est pour la première fois que le nom de Messie ou Christ apparait dans la Sainte Écriture. « Le paraphraste chaldéen et les meilleurs interprètes, dit Calmet, entendent ceci du Messie et de son royaume sur l’Église. — Il donnera la force à son roi, dit Jonathan, et il multipliera te royaume de son Messie. On l’explique aussi de David, qui a été une des plus expressives images de Jésus-Christ. Anne, ou plutôt le Saint-Esprit, pouvait avoir en vue en même temps ces deux grands objets : le changement de l’état présent des Hébreux de patriarcal en monarchique, et le règne glorieux du Messie. » Les sentiments exprimés par Anne dans son cantique sont si beaux que la sainte Vierge se les est appropriés en partie dans son Magnificat.

12. * Bélial. Voir Deut. XIII, 13.

18. * D’un ephod. Voir la note sur Ex. XXV, 7.

19. Aux jours prescrits. Voy. I, 3.

25. Mais si c’est contre le Seigneur, etc. Les fautes d’un homme contre un autre homme sont plus faciles à pardonner, parce qu’elles regardent Dieu d’une manière en quelque sorte moins directe ; mais si nous l’attaquons immédiatement en profanant son nom, en souillant ses mystères, en rendant méprisables sa religion et ses cérémonies, qui s’intéressera à nous réconcilier avec lui ? quels moyens emploierons-nous pour fléchir sa justice ? Ainsi, bien que notre pardon ne soit pas en ce cas impossible, il devient au moins d’une plus grande difficulté. — Parce que le Seigneur, etc. Parce que le Seigneur voulut les abandonner à eux-mêmes, et qu’il ne leur donna pas ces grâces extraordinaires, qui auraient triomphé de la dureté de leur cœur, mais dont ils s’étaient rendus indignes par leurs infidélités, et en comblant la mesure de leurs crimes. Compar. Ex. IV, 21 ; Rom. IX, 18.

27. Un homme de Dieu ; c’est-à-dire un prophète. Compar. IX, 6. — * Ton père Aaron.

28. De tous les sacrifices ; littér. de toutes les choses des sacrifices, de tout ce qui revenait au prêtre dans les sacrifices.

30. Parlant, j’ai parlé. Nous avons déjà remarqué que ce genre de répétition avait pour but de donner à l’expression de la force et de l’énergie.

35. Ce prêtre est Sadoc, dans la famille duquel demeura constamment le souverain sacerdoce. — * Devant mon christ, mon oint, c’est-à-dire le roi, qui devait être sacré par l’onction de l’huile. Cette prophétie annonce l’institution de la royauté en Israël.

36. Viendra, comme un simple Israélite demander au prêtre de prier pour lui en présentant pour ses offrandes, non point un bœuf, un veau, ou une brebis ; mais un pain et une petite pièce d’argent comme les personnes les plus pauvres.

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CHAPITRE III

Le Seigneur déclare à Samuel les jugements qu’il va exercer contre Héli. Samuel les découvre à Héli. Samuel reconnu prophète dans Israël.

1. Or l’enfant Samuel servait le Seigneur devant Héli, et la parole du Seigneur était précieuse en ces jours-là ; il n’y avait pas de vision manifeste.

2. Il arriva donc un certain jour qu’Héli était couché en son lieu (or ses yeux étaient obscurcis, et il ne pouvait pas voir) ;

3. Avant que la lampe de Dieu fût éteinte, Samuel dormait dans le temple du Seigneur, où était l’arche de Dieu.

4. Et le Seigneur appela Samuel, qui répondant, dit : Me voici.

5. Alors il courut à Héli et dit : Me voici ; car vous m’avez appelé. Héli répondit : Je ne t’ai pas appelé ; retourne-t’en, et dors. Et il s’en alla, et il dormit.

6. Mais le Seigneur recommença à appeler de nouveau Samuel. Et Samuel, se levant, s’en alla vers Héli et dit : Me voici, parce que vous m’avez appelé. Et Héli répondit : Je ne t’ai pas appelé, mon fils ; retourne-t’en et dors.

7. Or, Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur, et la parole du Seigneur ne lui avait pas été révélée.

8. Et le Seigneur recommença, et il appela encore Samuel pour la troisième fois. Et Samuel, se levant, s’en alla vers Héli,

9. Et dit : Me voici, parce que vous m’avez appelé. Héli comprit donc que le Seigneur appelait l’enfant, et il dit à Samuel. Va, et dors : et si dans la suite il t’appelle, tu diras : Parlez, Seigneur, parce que votre serviteur écoute. Samuel s’en alla donc et dormit en son lieu.

10. Et le Seigneur vint, et s’arrêta ; puis il appela, comme il avait appelé par deux fois : Samuel, Samuel. Et Samuel répondit : Parlez, Seigneur, parce que votre serviteur écoute.

11. Alors le Seigneur dit à Samuel : Voici que moi je vais faire entendre une parole dans Israël ; et quiconque l’entendra, ses deux oreilles tinteront.

12. En ce jour-là, je susciterai contre Héli tout ce que j’ai dit sur sa maison : je commencerai et j’achèverai.

13. Car je lui ai prédit que je devais juger sa maison à jamais, pour cause d’iniquité, parce qu’il savait que ses fils agissaient indignement, et qu’il ne les a pas corrigés.

14. C’est pour cela que j’ai juré à la maison d’Héli, que l’iniquité de sa maison ne sera jamais expiée par des victimes et par des offrandes.

15. Or, Samuel dormit jusqu’au matin, et il ouvrit les portes de la maison du Seigneur. Et Samuel craignait de déclarer la vision à Héli.

16. Héli appela donc Samuel et dit : Samuel, mon fils ? Celui-ci répondant, dit : Je suis présent.

17. Et il l’interrogea : Quel est le discours que t’a tenu le Seigneur ? Je te prie de ne point me le celer. Que Dieu te fasse ceci, et qu’il ajoute cela, si tu me caches quelqu’une de toutes les paroles qui t’ont été dites.

18. Samuel lui déclara donc toutes les paroles, et ne les lui cacha pas. Et Héli répondit : Il est le Seigneur ; qu’il fasse ce qui est bon à ses yeux.

19. Or, Samuel grandit, et le Seigneur était avec lui, et nulle de ses paroles ne tomba par terre.

20. Et tout Israël connut depuis Dan jusqu’à Bersabée que Samuel était un fidèle prophète du Seigneur.

21. Et le Seigneur continua à apparaitre à Silo, parce que le Seigneur s’était révélé à Samuel à Silo, selon la parole du Seigneur. Et le discours de Samuel parvint à tout Israël.

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CHAP. III.

 

1. Précieuse, ou rare ; c’est-à-dire qu’il y avait peu de prophètes. — * Il n’y avait pas de vision manifeste, fréquente.

2. Or ses yeux, etc. Cette fin de verset est évidemment une parenthèse ; c’est pour cela que nous l’avons mise entre deux crochets.

3. * La lampe de Dieu, le chandelier à sept branches, n’était pas encore éteinte, c’est-à-dire qu’il ne faisait pas encore jour. — Dans le temple, dans le tabernacle.

7. Ne connaissant pas encore le Seigneur. Comme c’était la première fois que Dieu parlait à Samuel, le jeune prophète ne distinguait pas sa voix de celle d’un homme, comme il sut la distinguer ensuite.

17. Que Dieu te fasse ceci, etc. Voy. Ruth. I, 17.

19. Ne tomba par terre, ne demeura sans être accomplie.

20. * Depuis Dan jusqu’à Bersabée. Voir la note sur Judic. XX, 1.

12. Un homme de Benjamin ; c’est-à-dire de la tribu de Benjamin.

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CHAPITRE IV

Guerre des Philistins. Les Israélites font venir l’arche qui est prise. Mort d’Ophni, de Phinéès, d’Héli et de la femme de Phinéès.

1. Or il arriva en ces jours-là, que les Philistins se rassemblèrent pour le combat ; et Israël sortit au devant des Philistins pour la bataille, et il campa près de la pierre du Secours. Mais les Philistins vinrent à Aphec,

2. Et ils rangèrent leur armée en bataille en face d’Israël. Or, le combat engagé, Israël tourna le dos aux Philistins ; et il y eut de taillés en pièces dans ce combat çà et là, à travers les champs, environ quatre mille hommes.

3. Et le peuple revint dans le camp, et les anciens d’Israël dirent : Pourquoi le Seigneur nous a-t-il frappés aujourd’hui, devant les Philistins ? Apportons près de nous de Silo, l’arche de l’alliance du Seigneur, et qu’elle vienne au milieu de nous, afin qu’elle nous sauve de la main de nos ennemis.

4. Le peuple envoya donc à Silo, et ils en apportèrent l’arche de l’alliance du Seigneur des armées, assis sur les chérubins ; et les deux fils d’Héli, Ophni et Phinéès, étaient avec l’arche de l’alliance de Dieu.

5. Et lorsque l’arche de l’alliance du Seigneur fut venue dans le camp, tout Israël cria d’un grand cri, et la terre retentit.

6. Et les Philistins entendirent le bruit de la clameur et dirent : Quel est le bruit de cette grande clameur dans le camp des Hébreux ? Et ils connurent que l’arche du Seigneur était dans le camp.

7. Alors les Philistins craignirent, disant : Dieu est venu dans le camp. Et ils gémirent, disant :

8. Malheur à nous ! car il n’y eut pas une si grande allégresse hier et avant-hier ; malheur à nous ! Qui nous sauvera de la main de ces dieux suprêmes ? ce sont ces dieux qui ont frappé l’Égypte de toute sorte de plaies dans le désert.

9. Prenez courage, et soyez hommes de cœur, Philistins ; ne servez pas les Hébreux comme eux vous ont servis ; prenez courage et combattez.

10. Les Philistins combattirent donc, et Israël fut taillé en pièces, et chacun s’enfuit dans son tabernacle ; et il se fit un très grand carnage, et il tomba du côté d’Israël trente mille hommes de pied.

11. De plus, l’arche de Dieu fut prise, et les deux fils d’Héli, Ophni et Phinéès moururent aussi.

12. Or, un homme de Benjamin accourant de l’armée, vint à Silo, ce jour-là, ayant son vêtement déchiré, et la tête couverte de poussière.

13. Et lorsque cet homme arriva, Héli était assis sur son siège, tourné vers le chemin ; car son cœur tremblait de crainte pour l’arche de Dieu. Mais, cet homme, après qu’il fut entré, donna la nouvelle à la ville ; et toute la cité poussa des hurlements.

14. Et, Héli entendit le bruit de la clameur et dit : Quel est le bruit de ce tumulte ? Et cet homme se hâta, et vint, et donna la nouvelle à Héli.

15. Or, Héli avait quatre-vingt-dix-huit ans, et ses yeux étaient obscurcis, et il ne pouvait pas voir.

16. Et cet homme dit à Héli : C’est moi qui suis venu de la bataille, et moi qui me suis enfui de l’armée aujourd’hui. Héli lui demanda : Qu’a-t-il été fait, mon fils ?

17. Celui qui donnait la nouvelle répondant : Israël, dit-il, a fui devant les Philistins et il a été fait une grande ruine dans le peuple ; et de plus vos deux fils, Ophni et Phinéès, sont morts, et l’arche de Dieu a été prise.

18. Lorsque cet homme eut nommé l’arche de Dieu, Héli tomba de son siège à la renverse près de la porte, et, la tête brisée, il mourut. C’était un homme vieux et très avancé en âge ; et il jugea lui-même Israël pendant quarante ans.

19. Or, sa belle-fille, femme de Phinéès, était enceinte et près d’enfanter ; et ayant appris la nouvelle que l’arche de Dieu avait été prise, et que son beau-père était mort, ainsi que son mari, elle se baissa et enfanta ; car les douleurs subites l’avaient saisie.

20. Mais au moment même de sa mort, celles qui se tenaient auprès d’elle, lui dirent : Ne crains point, car tu as enfanté un fils. Et elle ne répondit pas, et n’y fit pas même attention.

21. Et elle appela son fils Ichabod, disant : La gloire d’Israël a été transférée, parce que l’arche de Dieu fut prise, et à cause de son beau-père et de son mari ;

22. Et elle dit : La gloire d’Israël a été transférée, parce que l’arche de Dieu avait été prise.

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CHAP. IV.

 

1. * Près de la pierre du Secours, en hébreu, Aben-Ézer, localité probablement située entre Maspha et Sen-Aphec, probablement au nord-ouest et non loin de Jérusalem.

3. * Apportons… de Silo l’arche de l’alliance. Voir la note sur Jos. XVIII, 1.

8. * Ces dieux. Les Philistins ne connaissaient pas le Dieu unique d’Israël et ils croyaient qu’il en adorait plusieurs.

21. Ichabod, signifie proprement sans gloire ; c’est comme si elle eût dit : Il n’y a plus de gloire.

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CHAPITRE V

L’arche du Seigneur est placée dans le temple de Dagon. Cette idole est renversée. Plaie dont Dieu frappe les Philistins. Ils sont obligés de renvoyer l’arche.

1. Or, les Philistins prirent l’arche de Dieu, et la transportèrent de la pierre du Secours à Azot.

2. Ainsi les Philistins prirent l’arche de Dieu, et ils la portèrent dans le temple de Dagon, et la placèrent auprès de Dagon.

3. Et lorsque les Azotiens se furent levés le lendemain au point du jour, voilà que Dagon gisait renversé contre terre devant l’arche du Seigneur ; et ils prirent Dagon, et le rétablirent à sa place.

4. Et de nouveau se levant de matin le jour suivant, ils trouvèrent Dagon gisant sur sa face contre terre, devant l’arche du Seigneur ; mais la tête de Dagon et les deux paumes de ses mains coupées étaient sur le seuil de la porte,

5. Et le tronc seul de Dagon était demeuré à sa place. Pour ce motif, les prêtres de Dagon et tous ceux qui entrent dans son temple, ne mettent pas le pied sur le seuil de la porte de Dagon à Azot jusqu’au présent jour.

6. Or, la main du Seigneur s’appesantit sur les Azotiens, et il les désola ; et il frappa Azot et ses confins à la partie la plus secrète des fesses. Et les villages et les champs au milieu de cette contrée fourmillèrent de rats qui naquirent, et la confusion causée par une grande mortalité régna dans la ville.

7. Cependant les hommes d’Azot voyant une plaie de cette sorte, dirent : Que l’arche du Dieu d’Israël ne demeure pas chez nous, parce que sa main pèse sur nous et sur Dagon notre Dieu.

8. Et ils envoyèrent chercher, et rassemblèrent tous les satrapes des Philistins auprès d’eux, et dirent : Que ferons-nous de l’arche du Dieu d’Israël ? Et les Géthéens répondirent : Que l’arche du Dieu d’Israël soit conduite autour du pays. Et ils conduisirent l’arche du Dieu d’Israël autour du pays.

9. Or, eux la conduisant ainsi, la main du Seigneur faisait dans chaque cité un très grand carnage, et il frappait les hommes de chacune de ces villes, depuis le petit jusqu’au grand, et leurs intestins sortant, se pourrissaient. Aussi les Géthéens tinrent conseil et se firent des sièges de peaux.

10. Ils envoyèrent donc l’arche de Dieu à Accaron. Et lorsque l’arche de Dieu fut venue à Accaron, les Accaronites s’écrièrent, disant : Ils nous ont amené l’arche du Dieu d’Israël, pour qu’elle nous tue, nous et notre peuple.

11. C’est pourquoi ils envoyèrent chercher et rassemblèrent tous les satrapes des Philistins, qui dirent : Renvoyez l’arche du Dieu d’Israël, et qu’elle retourne en son lieu, et qu’elle ne nous tue pas avec notre peuple.

12. Car la frayeur de la mort se répandait dans chaque ville, et la main de Dieu devenait extrêmement pesante ; les hommes aussi, qui n’étaient pas morts, étaient frappés à la partie la plus secrète des fesses ; et le cri lamentable de chaque cité montait jusqu’au ciel.

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CHAP. V. 6. Ps. LXXVII, 66.

 

1. * De la pierre du Secours, Aben-Ézer. Voir plus haut I Reg. IV, 1. — Azot, une des cinq grandes villes des Philistins, dans la plaine de la Sephela, au nord d’Ascalon.

2. Dagon, est un diminutif du mot hébreu dâg, poisson. On ne sait ni quel dieu les Philistins adoraient sous ce nom, ni quelle était sa forme, l’Écriture n’étant pas explicite à cet égard. Seulement, Diodore de Sicile (l. II, c. IV) dit qu’à Ascalon, ville célèbre des Philistins, on adorait la déesse Derketo sous la figure d’une femme qui avait tout le bas d’un poisson. — * Nous connaissons maintenant par divers monuments figurés de l’antiquité la forme sous laquelle était représenté Dagon : il était homme par la partie supérieure et poisson par la partie inférieure.

6. * Il frappa, etc. On croit communément que le mal dont Dieu frappa les Philistins, ce furent les hémorroïdes. — Fourmillèrent de rats. Le rat des champs à courte queue, comme il est appelé par les naturalistes, est très commun dans toute l’Asie occidentale. Il se propage très abondamment, malgré tous les ennemis acharnés à le détruire. Cependant le nombre n’en diminue pas. On le voit dans toutes les terres cultivées, courant à travers champs, et emportant le grain afin de l’emmagasiner pour l’hiver, Cet animal est susceptible de se multiplier en si grande quantité qu’il peut nuire quelquefois sensiblement aux récoltes ; aussi ses ravages sont-ils généralement redoutés.

10. * Accaron, l’une des cinq grandes villes des Philistins.

11. * Les satrapes des Philistins, leurs chefs, dont le vrai titre était seranim.

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CHAPITRE VI

Les Philistins renvoient l’arche. Elle arrive à Bethsamès. Bethsamites frappés de mort pour l’avoir regardée.

1. L’arche du Seigneur fut donc dans le pays des Philistins pendant sept mois.

2. Et les Philistins appelèrent les prêtres et les devins, disant : Que ferons-nous de l’arche du Seigneur ? indiquez-nous comment nous la renverrons en son lieu. Ceux-ci répondirent :

3. Si vous renvoyez l’arche du Dieu d’Israël, ne la renvoyez point vide ; mais rendez-lui pour le péché ce que vous devez, et alors vous serez guéris ; et vous saurez pourquoi sa main ne se retire pas de vous.

4. Les Philistins reprirent : Qu’est-ce que nous devons lui rendre pour le péché ? Et les prêtres répondirent :

5. Vous ferez, selon le nombre des provinces des Philistins, cinq anus d’or, et cinq rats d’or, parce qu’il n’y a eu qu’une même plaie pour vous tous et pour vos satrapes. Vous ferez donc des représentations de vos anus, et des représentations des rats qui ont ravagé la terre ; et vous donnerez gloire au Dieu d’Israël ; peut-être qu’il relèvera sa main de dessus vous, de dessus vos dieux, et de dessus votre terre.

6. Pourquoi aggravez-vous vos cœurs comme l’Égypte et Pharaon aggravèrent leur cœur ? n’est-ce pas après qu’il eût été frappé, qu’il les renvoya, et qu’ils s’en allèrent ?

7. Maintenant donc prenez et faites un char neuf, et attelez à ce char deux vaches nourrices, et auxquelles on n’a pas imposé de joug, et renfermez leurs veaux dans l’étable.

8. Puis, vous prendrez l’arche du Seigneur, et vous la placerez sur le char ; mais les objets d’or que vous lui aurez payés pour le péché, vous les mettrez dans le coffret, à côté d’elle ; et laissez-la aller.

9. Et vous regarderez ; et si toutefois elle monte, par la route de ses confins, vers Bethsamès, c’est lui-même qui nous a fait ce grand mal ; mais sinon, nous saurons que ce n’est nullement sa main qui nous a touchés, mais que c’est arrivé par hasard.

10. Les Philistins firent donc de cette manière ; et prenant deux vaches qui allaitaient leurs veaux, ils les attelèrent au char, et renfermèrent leurs veaux dans l’étable.

11. Puis, ils placèrent l’arche de Dieu sur le char et le coffret qui contenait les rats d’or et les représentations des anus.

12. Or, les vaches allaient tout droit par la route qui mène à Bethsamès, et marchaient par le même chemin, s’avançant et mugissant ; et elles ne s’écartaient ni à droite ni à gauche ; mais les satrapes des Philistins suivirent aussi jusqu’aux frontières de Bethsamès.

13. Cependant les Bethsamites moissonnaient le froment dans la vallée ; et, levant les yeux, ils virent l’arche, et ils se réjouirent, lorsqu’ils l’eurent vue.

14. Et le char vint dans le champ de Josué, le Bethsamites, et s’arrêta là. Or il y avait là une grande pierre ; et ils coupèrent en morceaux le bois du char, et ils mirent les vaches dessus comme un holocauste au Seigneur.

15. Mais les Lévites descendirent l’arche de Dieu et le coffret qui était auprès d’elle, et ils les placèrent sur la grande pierre. De leur côté, les Bethsamites offrirent des holocaustes et immolèrent des victimes en ce jour-là au Seigneur.

16. Et les cinq satrapes des Philistins le virent, et ils retournèrent à Accaron en ce jour-là.

17. Or, voici les cinq anus d’or que les Philistins rendirent pour le péché au Seigneur : Azot en donna un ; Gaza, un ; Ascalon, un ; Geth, un ; Accaron, un ;

18. Ils rendirent aussi les rats d’or, selon le nombre des villes des Philistins, des cinq provinces, depuis la ville murée jusqu’au village qui était sans mur, et jusqu’à la grande Abel, sur laquelle ils placèrent l’arche du Seigneur, qui a été jusqu’à ce jour dans le champ de Josué, le Bethsamites.

19. Or, le Seigneur frappa des hommes de Bethsamès, parce qu’ils avaient regardé l’arche du Seigneur ; et il frappa d’entre le peuple soixante-dix hommes, et cinquante mille du bas peuple. Et le peuple pleura, parce que le Seigneur avait frappé le peuple d’une grande plaie.

20. Et les hommes de Bethsamès dirent : Qui pourra subsister en la présence du Seigneur, ce Dieu saint ? et chez qui montera-t-il de chez nous ?

21. Ils envoyèrent donc des messagers aux habitants de Cariathiarim, disant : Les Philistins ont ramené l’arche du Seigneur, descendez, et ramenez-la chez vous.

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CHAP. VI. 6. Ex. XII, 31.

 

7. Prenez et faites ; c’est-à-dire prenez de quoi faire. — Nourrices. C’est le sens de l’hébreu, et le mot fœtus, de la Vulgate, signifie souvent, dans les auteurs latins, des vaches qui ont mis bas. — * Un char neuf. Les chars orientaux actuels, appelés arabas, sont probablement semblables à ceux qui étaient en usage alors chez les Philistins et les Hébreux et qui étaient tirés par une paire de bœufs. C’est le seul véhicule à roues aujourd’hui employé en Palestine. Les roues sont en bois massif et solidement fixées à un essieu, qui tourne en même temps qu’elles, sous le corps du char, en produisant un bruit strident. Elles sont quelquefois entourées elles-mêmes de bandes de fer, attachées par des clous à grosses têtes.

8. Pour le péché, que vous avez commis. Compar. vers. 4.

9. C’est lui-même ; le Seigneur nommé au vers. précédent.

12. * À Bethsamès, ville de la tribu de Juda. Voir Jos. XXI, 16.

17. Voici les cinq anus, est pour : Voici les noms des cinq villes qui offrirent les cinq anus : genre d’ellipse qui n’est pas rare dans l’Écriture. — * Azot, Gaza, Ascalon, Geth, Accaron. Ce sont les cinq principales villes des Philistins, qui formaient une sorte de confédération gouvernée par cinq seranim ou princes.

18. Ils rendirent. L’accusatif mures aureos suppose nécessairement que ce verbe est sous-entendu. Peut-être aussi que l’auteur de la Vulgate, par un genre de construction qui lui est assez familier, a-t-il voulu mettre ces deux mots à l’accusatif en faisant un complément direct de ce même verbe ils rendirent, exprimé au verset précédent. — La grande Abel est le nom qui fut donné à une pierre sur laquelle on déposa l’arche, après la mort des Bethsamites racontée au verset 19.

19. Parce qu’ils avaient regardé, avec une curiosité défendue par la loi sous peine de mort (Num. IV, 20). — * Il frappa… soixante-dix hommes et cinquante mille hommes. On croit assez communément que le chiffre de cinquante mille hommes est une interpolation, parce que, contrairement à l’usage, le chiffre soixante-dix est placé avant celui de cinquante mille ; que, de plus, il n’y avait pas à Bethsamès ni autour de Bethsamès une population de cinquante mille habitants et qu’enfin il ne peut pas être ici question d’un rassemblement extraordinaire du peuple, parce que l’arche arriva d’une manière inopinée, au moment de la moisson. Le mot bas peuple ne se lit pas dans l’original hébreu.

21. * Cariathiarim, au nord-ouest de Jérusalem, sur la route de Jaffa à Jérusalem, dans les montagnes.

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CHAPITRE VII

Transport de l’arche à Cariathiarim. Samuel exhorte le peuple à retourner au Seigneur. Il délivre Israël des mains des Philistins.

1. Les hommes de Cariathiarim vinrent donc, ramenèrent l’arche du Seigneur, et la transportèrent dans la maison d’Abinadab à Gabaa : mais ils sanctifièrent Éléazar, son fils, afin qu’il gardât l’arche du Seigneur.

2. Et il arriva que depuis le jour où l’arche du Seigneur demeura à Cariathiarim, les jours se multiplièrent (car c’était déjà la vingtième année) ; et toute la maison d’Israël se reposa à l’abri du Seigneur.

3. Et Samuel s’adressa à toute la maison d’Israël, disant : Si c’est en tout votre cœur que vous revenez au Seigneur, ôtez d’au milieu de vous les dieux étrangers, les Baalim et les Astaroth, et préparez vos cœurs pour le Seigneur, ne servez que lui, et il vous délivrera de la main des Philistins.

4. Les enfants d’Israël enlevèrent donc les Baalim et les Astaroth, et ne servirent que le Seigneur.

5. Or Samuel dit : Rassemblez tout Israël à Masphath, afin que je prie pour vous le Seigneur.

6. Et ils s’assemblèrent à Masphath ; ils puisèrent de l’eau, et la répandirent en la présence du Seigneur ; ils jeunèrent aussi en ce jour, et ils dirent là : Nous avons péché contre le Seigneur. Et Samuel jugea les enfants d’Israël à Masphath.

7. Cependant les Philistins apprirent que les enfants d’Israël s’étaient assemblés à Masphath, et les satrapes des Philistins montèrent vers Israël. Ce qu’ayant appris les enfants d’Israël, ils craignirent à l’aspect des Philistins.

8. Et ils dirent à Samuel : Ne cessez point de crier pour nous vers le Seigneur notre Dieu, afin qu’il nous sauve de la main des Philistins.

9. Samuel prit donc un agneau encore à la mamelle, et l’offrit tout entier en holocauste au Seigneur, et Samuel cria vers le Seigneur pour Israël, et le Seigneur l’exauça.

10. Or, il arriva que, tandis que Samuel offrait l’holocauste, les Philistins engagèrent la bataille contre Israël ; mais le Seigneur tonna avec un grand éclat ce jour-là sur les Philistins, et les épouvanta, et ils furent taillés en pièces à la face d’Israël.

11. Et les hommes d’Israël, étant sortis de Masphath, poursuivirent les Philistins, et ils les battirent jusqu’au lieu qui était au-dessous de Bethchar.

12. Or, Samuel prit une pierre, et la posa entre Masphath et entre Sen ; et il appela ce lieu du nom de Pierre du secours, et il dit : C’est jusqu’ici que le Seigneur nous a secourus.

13. Ainsi, les Philistins furent humiliés, et ils n’entreprirent plus de venir sur les frontières d’Israël. C’est pourquoi la main du Seigneur fut sur les Philistins, pendant tous les jours de Samuel.

14. Et les villes que les Philistins avaient enlevées à Israël, furent rendues à Israël, depuis Accaron jusqu’à Geth, de même que leurs confins : ainsi il délivra Israël de la main des Philistins ; et la paix était entre Israël et l’Amorrhéen.

15. Samuel jugeait aussi Israël pendant tous les jours de sa vie ;

16. Et il s’en allait chaque année parcourant Béthel, Galgala et Masphath, et il jugeait Israël dans les susdits lieux.

17. Il retournait ensuite à Ramatha, car là, était sa maison, et là il jugeait Israël ; il bâtit là aussi un autel au Seigneur.

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CHAP. VII. 3. Deut. VI, 13 ; Matth. IV, 10. — 10. Eccli. XLVI, 20. — 11. Eccli. XLVI, 21.

 

1. Ils sanctifièrent ; c’est-à-dire consacrèrent par l’onction sainte, ou appliquèrent au ministère des Lévites, ou simplement disposèrent, préparèrent Éléazar, en le purifiant des souillures extérieures en l’obligeant à s’abstenir des plaisirs sensuels, à laver ses vêtements ; en un mot, en le soumettant à tous les genres de purification usités en pareil cas. — * Gabaa ne désigne probablement pas ici une ville particulière, mais une hauteur, la partie la plus élevée de Cariathiarim.

3. Les Baalim et les Astaroth. Voy. Judic. III, 7.

5. * Masphath ou Maspha est probablement la Nebi-Samouil actuelle, à l’extrémité occidentale de la tribu de Benjamin. Elle domine tout le pays à l’ouest de Jérusalem. Elle est à deux heures de distance de cette dernière ville et à une demi-heure de Gabaon.

11.* Bethchar, dont le nom signifie la maison de l’agneau, était vraisemblablement au sud-ouest de Maspha.

14. De même que leurs confins. La Vulgate porte et términos suos ; accusatif qui dépend de la préposition usque, en sorte que ces confins seraient ceux d’Accaron et de Geth ; ou plutôt, comme nous le supposons dans notre version, cet accusatif dépend du verbe tulerant, en vertu d’un genre de construction qui a été déjà signalé, VI, 18.

16. * Béthel. Voir Gen. XII, 8. — Galgala, peut-être celle qui était près du Jourdain, peut-être aussi une ville qui était au sud-ouest de Silo. — Masphath. Voir VII, 5.

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CHAPITRE VIII

Samuel établit ses enfants juges d’Israël. Les Israélites demandent un roi. Samuel leur présente le droit du roi. Ils persistent dans leur demande.

1. Or, il arriva que, lorsque Samuel fut devenu vieux, il établit ses fils juges d’Israël.

2. Le nom de son fils premier-né fut Joël, et le nom du second, Abia ; ils étaient juges à Bersabée

3. Mais ses fils ne marchèrent pas dans ses voies ; mais ils se portèrent à l’avarice, reçurent des présents et ils pervertirent le jugement.

4. Tous les anciens d’Israël, s’étant donc assemblés, vinrent vers Samuel à Ramatha,

5. Et lui dirent : Voilà que vous êtes devenu vieux, et vos fils ne marchent pas dans vos voies ; établissez sur nous un roi, afin qu’il nous juge, comme en ont toutes les nations.

6. Ce discours déplut à Samuel, parce qu’ils avaient dit : Donnez-nous un roi, afin qu’il nous juge. Et Samuel adressa des prières au Seigneur.

7. Mais le Seigneur dit à Samuel : Écoute la voix du peuple en tout ce qu’ils te disent ; car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais moi, afin que je ne règne pas sur eux.

8. Selon toutes leurs œuvres qu’ils ont faites depuis le jour que je les ai retirés de l’Égypte, jusqu’à ce jour ; comme ils m’ont abandonné et ont servi des dieux étrangers, ainsi ils te font à toi aussi.

9. Maintenant donc écoute leur voix ; cependant avertis-les et dis-leur d’avance, le droit du roi, qui doit régner sur eux.

10. C’est pourquoi Samuel dit toutes ces paroles au peuple, qui lui avait demandé un roi,

11. Et il ajouta : Voici le droit du roi, qui doit vous gouverner : Il prendra vos enfants, les emploiera à ses chars, et s’en fera des cavaliers, et des avant-coureurs de ses quadriges,

12. Et il les établira ses tribuns, ses centurions, les laboureurs de ses champs, les moissonneurs de ses grains, et les forgeurs de ses armes et de ses charriots.

13. Et de vos filles aussi il fera ses parfumeuses, ses cuisinières et ses boulangères.

14. Vos champs mêmes, vos vignes et vos plants d’oliviers les meilleurs, il les prendra et les donnera à ses serviteurs.

15. Mais de plus il lèvera la dime de vos grains, et des revenus de vos vignes, pour donner à ses eunuques et à ses serviteurs.

16. Il enlèvera aussi vos serviteurs, vos servantes, l’élite de vos jeunes gens, et vos ânes, et il les emploiera à des travaux pour lui.

17. Vos troupeaux mêmes, il en lèvera la dime, et vous vous serez ses serviteurs.

18. Et vous crierez, en ce jour-là, à cause de votre roi, que vous vous serez choisi : et le Seigneur ne vous exaucera point, en ce jour-là, parce que vous avez demandé pour vous un roi.

19. Or le peuple ne voulut pas entendre la voix de Samuel ; mais ils dirent : Point du tout ; car il y aura un roi sur nous,

20. Et nous serons, nous aussi comme toutes les nations : et notre roi nous jugera, et il sortira devant nous, et il combattra dans nos guerres pour nous.

21. Et Samuel entendit toutes les paroles du peuple, et il les dit aux oreilles du Seigneur.

22. Mais le Seigneur dit à Samuel : Écoute leur voix, et établis sur eux un roi. Samuel dit donc aux hommes d’Israël : Que chacun s’en aille en sa ville.

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CHAP. VIII. 5. Os. XIII, 10 ; Act. XIII, 21.

 

2. * Bersabée. Voir la note sur Gen. XXI, 14.

4. * Ramatha ou Ramathaimsophim. Voir I, 1.

12. Ses tribuns, ses centurions. Voy. Ex. XVIII, 21.

18. À cause de. C’est le vrai sens de l’expression hébraïque, qui, à la rigueur et au pied de la lettre, signifie de la face de (a facie), comme a traduit la Vulgate.

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CHAPITRE IX

Saül cherche les ânesses de son père. Il va trouver Samuel. Samuel le retient chez lui.

1. Or, il était un homme de la tribu de Benjamin nommé Cis, fils d’Abiel, fils de Seror, fils de Bechorath, fils d’Aphia, fils d’un homme de Jemini, courageux et robuste.

2. Et il avait un fils du nom de Saül, distingué et bon ; et il n’était pas d’homme parmi les enfants d’Israël meilleur que lui ; de l’épaule et de la tête il surpassait tout le peuple.

3. Or les ânesses de Cis, père de Saül, s’étaient perdues ; et Cis dit à Saül, son fils : Prends avec toi un des serviteurs, et, te levant, va, et cherche les ânesses. Ceux-ci ayant passé par la montagne d’Ephraïm,

4. Et par la terre de Salisa, et ne les ayant point trouvées, passèrent aussi par la terre de Salim, et elles n’y étaient pas ; et aussi par la terre de Jemini, et ils ne les rencontrèrent pas du tout.

5. Mais lorsqu’ils furent venus dans la terre de Suph, Saül dit au serviteur qui était avec lui : Viens, et retournons-nous-en, de peur que mon père n’ait laissé les ânesses, et qu’il ne soit inquiet sur nous.

6. Le serviteur lui dit : Voilà qu’il y a un homme de Dieu dans cette ville, homme célèbre, tout ce qu’il dit arrive certainement. Maintenant donc allons là ; peut-être nous renseignera-t-il sur la route, à cause de laquelle nous sommes venus.

7. Alors Saül dit à son serviteur : Eh bien, nous irons : que porterons-nous à l’homme de Dieu ? Le pain a manqué dans nos panetières, nous n’avons pas de présent pour donner à l’homme de Dieu, ni quelque autre chose que ce soit.

8. Le serviteur répondit de nouveau à Saül, et dit : Voici que se trouve dans ma main la quatrième partie d’un statère d’argent, donnons-la à l’homme de Dieu, afin qu’il nous indique notre route.

9.  (Autrefois dans Israël ainsi parlaient tous ceux qui allaient consulter Dieu : Venez, et allons au voyant ; car celui qui est appelé prophète aujourd’hui, se nommait autrefois voyant.)

10. Alors Saül dit à son serviteur : Ta parole est excellente. Viens, allons. Et ils allèrent dans la ville, dans laquelle était l’homme de Dieu.

11. Et lorsqu’ils montaient la pente de la ville, ils trouvèrent des jeunes filles, qui sortaient pour puiser de l’eau, et ils leur demandèrent : Est-il ici le voyant ?

12. Celles-ci répondant, leur dirent : Il est ici : le voici devant toi, hâte-toi maintenant ; car il est venu aujourd’hui dans la ville, parce qu’il y a aujourd’hui un sacrifice pour le peuple sur le haut lieu.

13. Entrant dans la ville, vous le trouverez aussitôt, avant qu’il monte le haut lieu pour manger ; car le peuple ne doit pas manger, jusqu’à ce qu’il vienne, parce que c’est lui qui bénit l’hostie, et que c’est après cela que mangent ceux qui ont été appelés. Montez donc maintenant, parce qu’aujourd’hui vous le trouverez.

14. Et ils montèrent à la ville. Et comme ils marchaient au milieu de la ville, parut Samuel, sortant au-devant d’eux, pour monter sur le haut lieu.

15. Or, le Seigneur avait ouvert l’oreille de Samuel, un jour avant que n’arrivât Saül, disant :

16. À cette heure même qui est maintenant, demain j’enverrai vers toi un homme de la terre de Benjamin, et tu l’oindras chef sur mon peuple d’Israël ; et il sauvera mon peuple de la main des Philistins, parce que j’ai regardé mon peuple ; car leur clameur est venue jusqu’à moi.

17. Et lorsque Samuel eut regardé Saül, le Seigneur lui dit : Voici l’homme dont je t’avais parlé, c’est celui-là qui règnera sur mon peuple.

18. Or Saül s’approcha de Samuel au milieu de la porte, et dit : Indique-moi, je te prie, où est la maison du voyant.

19. Et Samuel répondit à Saül, disant : C’est moi qui suis le voyant : monte devant moi sur le haut lieu, afin que vous mangiez avec moi aujourd’hui, et je t’enverrai le matin ; et tout ce qui est dans ton cœur, je te l’expliquerai.

20. Et quant aux ânesses que tu as perdues, il y a trois jours, ne sois pas inquiet, parce qu’elles sont retrouvées. Et à qui seront toutes les meilleures choses d’Israël ? N’est-ce pas à toi et à toute la maison de ton père ?

21. Mais Saül répondant, dit : Est-ce que je ne suis pas, moi, fils de Jemini, de la plus petite tribu d’Israël, et ma parenté n’est-elle pas la dernière entre toutes les familles de la tribu de Benjamin ? Pourquoi donc m’avez-vous tenu ce discours ?

22. C’est pourquoi Samuel prenant Saül et son serviteur, les introduisit dans la salle à manger, et leur donna place à la tête de ceux qui avaient été invités ; car ils étaient environ trente personnes.

23. Et il dit au cuisinier : Donne la portion, que je t’ai donnée, et que je t’ai commandé de mettre à part auprès de toi.

24. Or, le cuisinier prit une épaule, et la plaça devant Saül. Et Samuel dit : Voici ce qui est resté, mets-le devant toi, et mange, parce que c’est à dessein qu’on l’a conservé pour toi, quand j’ai invité le peuple. Et Saül mangea avec Samuel en ce jour-là.

25. Après cela, ils descendirent du haut lieu dans la ville, et Samuel parla avec Saül sur la terrasse, et il prépara un lit à Saül, et Saül dormit.

26. Lorsque le matin, ils se furent levés, et que déjà il faisait jour, Samuel appela Saül sur la terrasse, disant : Lève-toi, et je t’enverrai. Et Saül se leva, et ils sortirent tous deux, c’est-à-dire lui-même et Samuel.

27. Et lorsqu’ils descendaient à l’extrémité de la ville, Samuel dit à Saül : Dis à ton serviteur qu’il nous précède, et qu’il passe outre ; mais toi, demeure un peu, afin que je te révèle la parole de Dieu.

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CHAP. IX. 15. Act. XIII, 21.

 

1. D’un homme de Jemini ; c’est-à-dire de la race de Benjamin.

2. De la tête ; littér. : d’au-dessus de l’épaule.

4. * Salisa était, d’après Eusèbe, à 15 milles romains au nord de Lydda ou Diospolis. — Salim, inconnue.

5. * La terre de Suph, le pays où était situé Ramathaimsophim.

7. C’est un usage presque général en Orient de ne point se présenter devant quelqu’un de distingué sans lui offrir un présent.

8. * La quatrième partie d’un statère d’argent. Le texte original porte le quart d’un sicle, c’est-à-dire environ 70 centimes (en 1900).

21. Fils de Jemini ; pour : de la tribu de Benjamin.

22. * La salle à manger est ce qui est appelé le haut lieu aux versets 13, 19, 25, parce qu’elle était dans une partie élevée de l’appartement.

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1 R 10

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CHAPITRE X

Samuel sacre Saül. Saül prophétise. Il est élu roi par le sort, reconnu par le peuple ; il se retire à Gabaa.

1. Or, Samuel prit le petit vase d’huile et le répandit sur la tête de Saül, puis il le baisa et dit : Voilà que le Seigneur t’a oint comme prince sur son héritage et tu délivreras son peuple des mains de ses ennemis, qui sont autour de lui. Et ceci sera pour toi le signe que Dieu t’a oint comme prince :

2. Lorsque tu t’en seras allé aujourd’hui d’auprès de moi, tu trouveras deux hommes près du sépulcre de Rachel, dans les confins de Benjamin, au midi, et ils te diront : Elles ont été trouvées les ânesses que tu étais allé rechercher, mais, les ânesses, laissées de côté, ton père est inquiet sur vous, et il dit : Que ferai-je au sujet de mon fils ?

3. Et lorsque tu t’en seras allé de là, que tu auras passé outre, et que tu seras venu au chêne de Thabor, là te rencontreront trois hommes, montant vers Dieu à Béthel : l’un portant trois chevreaux, l’autre trois miches de pain, et l’autre portant une cruche de vin.

4. Et lorsqu’ils t’auront salué, ils te donneront deux pains, et tu les recevras de leur main.

5. Après cela tu viendras sur la colline de Dieu, où est une garnison de Philistins ; et lorsque tu seras entré là dans la ville, tu auras à ta rencontre une troupe de prophètes, descendant du haut lieu, et précédés de psaltérions, de tambours, de flutes et de harpes, et les prophètes eux-mêmes prophétisant.

6. Et l’esprit du Seigneur se saisira de toi, et tu prophétiseras avec eux, et tu seras changé en un autre homme.

7. Quand donc tous ces signes te seront arrivés, fais tout ce que ta main rencontrera, parce que le Seigneur est avec toi.

8. Et tu descendras avant moi à Galgala (car moi-même je descendrai vers toi), afin que tu offres une oblation, et que tu immoles des victimes pacifiques. Tu attendras pendant sept jours, jusqu’à ce que j’arrive près de toi, et je te montrerai ce que tu dois faire.

9. C’est pourquoi, lorsqu’il eut détourné son épaule, pour s’en aller d’auprès de Samuel, Dieu changea son cœur en un autre ; et tous ces signes arrivèrent en ce jour-là.

10. Et ils arrivèrent à la susdite colline, et voilà une bande de prophètes à sa rencontre ; alors l’esprit du Seigneur se saisit de lui, et il prophétisa au milieu d’eux.

11. Or tous ceux qui l’avaient connu hier et avant-hier, voyant qu’il était avec des prophètes, et qu’il prophétisait, s’entredirent : Qu’est-ce qui est arrivé au fils de Cis ? est-ce que Saül est aussi du nombre des prophètes ?

12. Et l’un répondit à l’autre, disant : Et qui est leur père ? C’est pourquoi est passé en proverbe : Est-ce que Saül est aussi parmi les prophètes ?

13. Mais il cessa de prophétiser, et il vint au haut lieu.

14. Et l’oncle de Saül lui dit, à lui et à son serviteur : Où êtes-vous allés ? Ils répondirent : Chercher les ânesses ; et comme nous ne les avons pas trouvées, nous sommes venus vers Samuel.

15. Son oncle lui dit encore : Fais-moi connaitre ce que t’a dit Samuel.

16. Et Saül répondit à son oncle : Il nous a appris que les ânesses avaient été trouvées. Mais il ne lui découvrit rien du discours sur la royauté, que lui avait tenu Samuel.

17. Après cela, Samuel convoqua tout le peuple auprès du Seigneur à Maspha,

18. Et il dit aux enfants d’Israël : Voici ce que dit le Seigneur Dieu d’Israël : C’est moi qui ai retiré Israël de l’Égypte, et qui vous ai délivrés de la main des Égyptiens, et de la main de tous les rois qui vous affligeaient.

19. Mais vous aujourd’hui, vous avez rejeté votre Dieu, qui seul vous a sauvés de tous vos maux et de toutes vos tribulations, et vous avez dit : Point du tout ; mais établissez un roi sur nous. Maintenant donc, tenez-vous devant le Seigneur, selon vos tribus, et selon vos familles.

20. Et Samuel fit approcher toutes les tribus d’Israël, et le sort tomba sur la tribu de Benjamin.

21. Il fit donc approcher la tribu de Benjamin et ses familles, et la famille de Metri tomba au sort, et le sort arriva jusqu’à Saül, fils de Cis. Ils le cherchèrent donc, mais il ne se trouva pas.

22. Et ils consultèrent après cela le Seigneur, pour savoir s’il devait venir en ce lieu-là. Et le Seigneur répondit : Voilà qu’il est caché dans sa maison.

23. C’est pourquoi ils coururent, et ils l’enlevèrent de là ; et il se tint debout au milieu du peuple et il se trouva plus grand que tout le peuple de l’épaule et de la tête.

24. Et Samuel dit à tout le peuple : Certes, vous voyez quel est celui qu’a choisi le Seigneur, et qu’il n’y en a point de semblable dans tout le peuple. Alors tout le peuple s’écria et dit : Vive le roi !

25. Or, Samuel dit au peuple la loi du royaume, et il l’écrivit dans le livre, et il le déposa devant le Seigneur, et Samuel renvoya tout le peuple chacun dans sa maison.

26. Mais Saül aussi s’en alla dans sa maison à Gabaa ; et s’en alla avec lui la partie de l’armée dont Dieu avait touché le cœur.

27. Au contraire, les enfants de Bélial dirent : Est-ce qu’il pourra nous sauver, celui-là ? Et ils le méprisèrent, et ils ne lui apportèrent point de présents ; mais Saül feignait de ne pas entendre.

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CHAP. X. 1. Act. XIII, 21. — 12. Infra. XIX, 24. — 19. Supra. VIII, 19.

 

1. Les rois recevaient l’onction sainte comme les prêtres et les prophètes. Cet usage est passé dans l’église chrétienne, quoiqu’il n’ait été ni uniforme ni universel.

3. * Thabor. Voir Judic. IV, 6. — Béthel. Voir Gen. XII, 8.

5. La colline de Dieu était une hauteur qui dominait la ville de Gabaa ; on la nommait probablement ainsi, parce qu’il y avait un autel, ou parce que les prophètes y tenaient leurs assemblées.

7. Tout ce que ta main rencontrera, c’est-à-dire tout ce qui se présentera à faire.

11. Hier et avant-hier ; hébraïsme pour : auparavant.

12. Qui est leur père ? c’est-à-dire le père des autres prophètes, ou le maitre, qui inspire les autres prophètes ? Dieu, qui dispense le don de prophétie, n’a-t-il donc pu faire de Saül un prophète ?

21. Le mot sort est évidemment sous-entendu dans ce verset ; ce n’est qu’en le restituant, que le sens de la Vulgate devient intelligible, et la construction des phrases régulière.

23. De la tête. Voy. IX, 2.

24. * Ce qui est dit I Reg. X, 1, que Saül fut sacré par Samuel sur l’ordre de Dieu n’est pas en opposition, comme on l’a prétendu, avec I Reg. X, 20-25, où Saül est choisi par le sort. David fut aussi sacré d’abord par le même prophète et reconnu plus tard par le peuple Saül est secrètement désigné par Dieu avant de l’être publiquement dans l’assemblée du peuple.

25. Le livre. L’article déterminatif qui est dans l’hébreu marque un livre particulier ; ce livre s’est perdu, comme beaucoup d’autres. — Par la loi du royaume, on peut entendre les ordonnances de Moïse touchant les rois (Deut. XVII, 15-20), ou, d’après l’historien Josèphe, ce que Samuel a dit un peu plus haut (VIII, 11-18), ou de nouveaux règlements dressés par Samuel pour le bon gouvernement du royaume, ou simplement l’acte même de l’élection solennelle du roi Saül, que Samuel écrivit. — Devant le Seigneur ; c’est-à-dire dans le tabernacle ou près de l’arche.

26. * Gabaa, de la tribu de Benjamin, n’était pas loin de Ramathaimsophim.

27. * Bélial. Voir Deut. XIII, 13.

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11 à 20

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CHAPITRE XI

Les Ammonites assiègent Jabès de Galaad. Saül va au secours de cette ville, et les met en fuite. Il est de nouveau reconnu roi à Galgala.

1. Et il arriva environ un mois après que Naas, roi des Ammonites, monta et commença à combattre contre Jabès-Galaad. Et tous les hommes de Jabès dirent à Naas : Acceptez-nous comme alliés, et nous vous servirons.

2. Et Naas, l’Ammonite, leur répondit : L’alliance que je ferai avec vous, sera que je vous arracherai à tous l’œil droit et que je vous rendrai l’opprobre de tout Israël.

3. Et les anciens de Jabès lui répliquèrent : Accordez-nous sept jours, afin que nous envoyions des messagers dans tous les confins d’Israël, et s’il n’y a personne pour nous défendre, nous viendrons à vous.

4. Les messagers vinrent donc à Gabaa, patrie de Saül, et rap portèrent ces paroles, le peuple l’entendant ; alors tout le peuple éleva sa voix, et pleura.

5. Et voilà que Saül venait de la campagne, suivant les bœufs, et il dit : Qu’a le peuple, qu’il pleure ? Et on lui raconta les paroles des hommes de Jabès.

6. Or, l’esprit du Seigneur se saisit de Saül, lorsqu’il eut entendu ces paroles, et sa fureur fut très irritée.

7. Et prenant l’un et l’autre bœufs, il les coupa en morceaux, et les envoya dans tous les confins d’Israël par la main des messagers, disant : Quiconque ne sortira pas et ne suivra pas Saül et Samuel, c’est ainsi qu’il sera fait à ses bœufs. Ainsi la crainte du Seigneur saisit le peuple, et ils sortirent comme un seul homme.

8. Et Saül en fit la revue à Bezech, et il y eut trois cent mille enfants d’Israël ; mais des hommes de Juda, trente mille.

9. Et ils dirent aux messagers qui étaient venus : C’est ainsi que vous direz aux hommes qui sont à Jabès-Galaad : Demain, le salut sera pour vous, lorsque le soleil sera devenu chaud. Les messagers vinrent donc, et apportèrent cette nouvelle aux hommes de Jabès, qui se livrèrent à la joie.

10. Et ils dirent : Demain nous nous donnerons à vous, et vous nous ferez tout ce qui vous plaira.

11. Or, il arriva, que lorsque le lendemain fut venu, Saül partagea le peuple en trois parties ; et il entra au milieu du camp pendant la veille du matin, et il battit Ammon, jusqu’à ce que le soleil fut devenu chaud. Ceux qui échappèrent furent dispersés, de manière qu’il n’en resta pas deux ensemble.

12. Alors le peuple dit à Samuel : Quel est celui qui a dit : Est-ce que Saül règnera sur nous ? Donnez-nous ces hommes, et nous les tuerons.

13. Et Saül répondit : Personne ne sera mis à mort en ce jour, parce que le Seigneur a accordé aujourd’hui le salut dans Israël.

14. Mais Samuel dit au peuple : Venez, et allons à Galgala, et proclamons-y de nouveau la royauté.

15. Et tout le peuple alla à Galgala, et ils y firent Saül roi devant le Seigneur, à Galgala ; et ils immolèrent là des victimes pacifiques devant le Seigneur. Et Saül se livra là, ainsi que tous les peuples d’Israël, à une joie très grande.

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CHAP. XI. 12. Supra. X, 27.

 

1. * Jabès-Galaad. Voir Judic. XXI, 8.

4. * Gabaa de Saül est la même ville que Gabaa de Benjamin, selon les uns ; différente, selon les autres. Gabaa de Saül est certainement le Tell el-Foul actuel, à une heure et demie de marche de Machmas ; Gabaa tout court (en hébreu Geba) vis-à-vis de Machmas, XIV, 4-5, est certainement le Djeba actuel. D’après plusieurs, Gabaa de Benjamin est la même que cette dernière et cette opinion parait la mieux fondée.

7. Par la main des messagers. Nous avons déjà remarqué que les Hébreux se servaient des mots main, mains, pour exprimer les idées de moyen, d’instrument, d’entremise, etc.

8. Dans ces temps anciens, lorsqu’on proclamait la guerre, on appelait tout ce qui était en état de porter les armes. Il ne faut donc pas s’étonner si l’armée de Saül, qui était composée d’Israélites accourus de tous les points de la Palestine, présentait un aussi grand nombre de combattants. — * Bezech, aujourd’hui Ibzik, sur la route de Sichem à Bethsan.

11. La veille du matin. Voy. Ex. XIV, 24.

14. * Galgala, probablement la ville de ce nom à l’ouest du Jourdain, à l’est de Jéricho.

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1 R 12

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CHAPITRE XII

Samuel prend tout le peuple à témoin de l’innocence de sa conduite. Il lui représente toutes les miséricordes du Seigneur, et ses propres infidélités. Il l’exhorte à ne s’attacher qu’au Seigneur.

1. Or Samuel dit à tout Israël : Voilà que j’ai entendu votre voix, selon tout ce que vous m’avez dit, et j’ai établi sur vous un roi.

2. Et maintenant ce roi marche devant vous ; pour moi, j’ai vieilli, et j’ai blanchi ; mais mes fils sont avec vous. C’est pourquoi, ayant vécu devant vous depuis ma jeunesse jusqu’à ce jour, me voici en votre présence.

3. Dites de moi devant le Seigneur et devant son christ, si j’ai pris le bœuf ou l’âne de personne, si j’ai calomnié qui que ce soit, si j’ai opprimé quelqu’un, si j’ai reçu un présent de la main de personne, je le dédaignerai aujourd’hui et je vous le rendrai.

4. Et ils lui répondirent : Vous ne nous avez point calomniés, ni opprimés, et vous n’avez pris de la main de quelqu’un quoi que ce soit.

5. Il leur dit encore : Le Seigneur est témoin contre vous, et son christ aussi est témoin en ce jour, que vous n’avez trouvé dans ma main quoi que ce soit. Et ils répondirent : Témoin.

6. Alors Samuel dit au peuple : Le Seigneur qui a fait Moïse et Aaron, et qui a retiré nos pères de la terre d’Égypte.

7. Maintenant donc comparaissez, que je vous attaque en jugement devant le Seigneur, pour toutes les miséricordes du Seigneur, qu’il vous a faites, à vous et à vos pères,

8. Par la manière dont Jacob entra en Égypte, dont vos pères crièrent vers le Seigneur, dont le Seigneur envoya Moïse et Aaron, et dont il retira vos pères de l’Égypte, et dont il les établit dans ce lieu-ci.

9. Ils oublièrent le Seigneur leur Dieu, et il les livra à la main de Sisara, chef de la milice d’Hasor, à la main des Philistins, et à la main du roi Moab, qui combattirent contre eux.

10. Mais ensuite ils crièrent vers le Seigneur et dirent : Nous avons péché, parce que nous avons abandonné le Seigneur, et nous avons servi les Baalim et les Astaroth : mais maintenant délivrez-nous de la main de nos ennemis, et nous vous servirons.

11. Et le Seigneur envoya Jerobaal, Badan, Jephté et Samuel, et il vous délivra de la main de vos ennemis d’alentour, et vous avez habité cette terre avec assurance.

12. Cependant voyant que Naas, roi des enfants d’Ammon, était venu contre vous, vous m’avez dit : Point du tout ; mais un roi nous gouvernera, lorsque le Seigneur votre Dieu régnait sur vous.

13. Maintenant donc il est là votre roi que vous avez choisi et demandé : voilà que le Seigneur vous a donné un roi.

14. Si vous craignez le Seigneur, et que vous le serviez, si vous entendez sa voix, et que vous n’exaspériez point la bouche du Seigneur, vous suivrez, et vous et le roi qui vous gouverne, le Seigneur votre Dieu ;

15. Mais si vous n’écoutez point la voix du Seigneur, et que vous exaspériez ses paroles, la main du Seigneur sera sur vous, et sur vos pères.

16. Mais de plus, prenez garde maintenant, et voyez cette grande chose que va faire le Seigneur en votre présence.

17. N’est-ce pas la moisson du froment aujourd’hui ? J’invoquerai le Seigneur, et il lancera des tonnerres et des pluies ; et vous saurez, et vous verrez que vous avez fait un grand mal en la présence du Seigneur, demandant un roi au-dessus de vous.

18. Et Samuel cria vers le Seigneur, et le Seigneur lança des tonnerres et des pluies en ce jour-là.

19. Et tout le peuple craignit le Seigneur et Samuel, et le peuple entier dit à Samuel : Priez pour vos serviteurs le Seigneur votre Dieu, afin que nous ne mourions pas ; car nous avons ajouté à tous nos autres péchés ce mal, que nous avons demandé pour nous un roi.

20. Mais Samuel répondit au peuple : Ne craignez point ; c’est vous qui avez fait tout ce mal ; mais cependant ne vous retirez pas en arrière du Seigneur, mais servez le Seigneur en tout votre cœur.

21. Et ne vous tournez point vers les choses vaines qui ne vous serviront pas, et qui ne vous délivreront pas, parce qu’elles sont vaines.

22. Et le Seigneur n’abandonnera pas son peuple, à cause de son grand nom, parce que le Seigneur a juré de vous faire son peuple.

23. Mais loin de moi ce péché contre le Seigneur, que je cesse de prier pour vous ; mais je vous enseignerai la voie bonne et droite.

24. Ainsi, craignez le Seigneur, et servez-le en vérité et de tout votre cœur ; car vous avez vu les grandes choses qu’il a faites parmi vous.

25. Que si vous persévérez dans votre malice, et vous et votre roi vous périrez ensemble.

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CHAP. XII. 3. Eccli. XLVI, 22. — 8. Gen. XLVI, 5. — 9. Judic. IV, 2. — 11. Judic. VI, 14. — 12. Supra. VIII, 19 ; X, 19.

 

3. * Devant son christ, devant le roi.

6. Le Seigneur. Devant ce mot est sous-entendu : Ainsi le témoin est.

9. * D’Hasor ou Asor. Voir Jos. XI, 1.

10. * Les Baalim. Voir note sur Judic. VI, 25. — Les Astaroth. Voir note sur Judic. III, 7.

12. * L’auteur sacré assigne ici une nouvelle cause de l’élévation de Saül à la royauté. Les deux causes pour lesquelles les Hébreux désirent un roi, savoir la cupidité des enfants de Samuel, I Reg. VIII, 3-5, et les menaces d’invasion des Ammonites, I Reg. XII, 12-13, ne s’excluent point, comme on l’a affirmé : elles concordent parfaitement ensemble ; seulement l’historien ne s’est pas cru obligé de les faire connaitre en même temps, mais quand il en a trouvé l’occasion.

14. N’exaspériez point la bouche du Seigneur. La phrase hébraïque correspondante a été rendue ailleurs dans la Vulgate par : Ne soyez pas incrédules, ou rebelles à la parole, ou à l’ordre du Seigneur.

17, 18. Des tonnerres ; littér. des voix ; le tonnerre est assez souvent appelé la voix de Dieu dans l’Écriture.

21. Les choses vaines ; c’est-à-dire les faux dieux, qui n’ont point d’existence réelle, et qui par là même ne peuvent rien pour les hommes.

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CHAPITRE XIII

Guerre entre les Philistins et les Israélites. Jonathas défait la garnison de Gabaa. Les Philistins assemblent leur armée. Saül offre des sacrifices contre l’ordre du Seigneur. Samuel lui déclare que Dieu l’a rejeté.

1. Saül avait un an, lorsqu’il commença à régner, et il régna pendant deux ans sur Israël.

2. Et il se choisit trois mille hommes d’Israël ; or, il y en avait deux mille avec Saül à Machmas, et sur la montagne de Béthel, et mille avec Jonathas à Gabaa-Benjamin ; pour le reste du peuple, il renvoya chacun dans son tabernacle.

3. Et Jonathas battit la garnison des Philistins, qui était à Gabaa. Lorsque les Philistins l’eurent appris, Saül sonna de la trompette dans tout le pays, disant : Que les Hébreux entendent.

4. Or tout Israël apprit cette nouvelle : Saül a battu la garnison des Philistins ; et Israël se leva contre les Philistins. Le peuple cria donc après Saül à Galgala.

5. Et les Philistins s’assemblèrent pour combattre contre Israël, avec trente mille charriots, six mille cavaliers et le reste de la multitude, semblable au sable nombreux qui est sur le rivage de la mer. Et, montant, ils campèrent à Machmas, vers l’orient de Béthaven.

6. Lorsque les hommes d’Israël virent qu’ils étaient ainsi resserrés (car le peuple était affligé), ils se cachèrent dans les cavernes, dans les lieux retirés, dans les rochers même, dans les autres et dans les citernes.

7. Mais les Hébreux passèrent le Jourdain et vinrent dans la terre de Gad et de Galaad.

Et comme Saül était à Galgala, tout le peuple qui le suivait, était épouvanté.

8. Et il attendit durant sept jours, selon l’ordre de Samuel, et Samuel ne vint point à Galgala, et le peuple se détacha de Saül.

9. Saül dit : Apportez-moi l’holocauste et les hosties pacifiques. Et il offrit l’holocauste.

10. Et comme il achevait d’offrir l’holocauste, voilà que Samuel arrivait ; et Saül sortit au-devant de lui pour le saluer.

11. Et Samuel lui demanda : Qu’avez-vous fait ? Saül répondit : Parce que j’ai vu que le peuple se détachait de moi, et que vous n’étiez pas venu, selon les jours marqués, mais que les Philistins s’étaient assemblés à Machmas,

12. J’ai dit : Maintenant les Philistins descendront vers moi à Galgala, et je n’ai point apaisé la face du Seigneur. Poussé par la nécessité, j’ai offert l’holocauste.

13. Et Samuel dit à Saül : Vous avez agi en insensé, et vous n’avez pas gardé les commandements du Seigneur votre Dieu, qu’il vous a prescrits. Si vous n’aviez point fait cela, le Seigneur aurait déjà maintenant établi votre règne sur Israël pour toujours ;

14. Mais votre règne ne subsistera plus désormais. Le Seigneur s’est cherché un homme selon son cœur ; et le Seigneur lui a ordonné d’être chef sur son peuple, parce que vous n’avez pas observé ce qu’a ordonné le Seigneur.

15. Or, Samuel se leva, et monta de Galgala à Gabaa-Benjamin. Et le reste du peuple, monta après Saül au-devant du peuple des Philistins qui les attaquait, tandis qu’ils venaient de Galgala à Gabaa sur la colline de Benjamin. Et Saül fit la revue du peuple, qui se trouvait avec lui au nombre d’environ six cents hommes.

16. Ainsi Saül et Jonathas, son fils, et tout le peuple qui se trouvait avec eux, étaient à Gabaa-Benjamin ; mais les Philistins s’étaient postés à Machmas.

17. Alors sortirent pour piller trois bataillons de Philistins. Un bataillon allait en face de la voie d’Ephra, vers la terre de Suai ;

18. Mais l’autre s’avançait par la voie de Beth-horon, et le troisième avait tourné vers le chemin du territoire qui domine la vallée de Séboïm, contre le désert.

19. Or, il ne se trouvait point de forgeron dans toute la terre d’Israël ; car les Philistins avaient pris ces mesures, de peur que les Hébreux ne fissent des glaives ou des lances.

20. Tout Israël descendait donc chez les Philistins, pour aiguiser chacun son soc de charrue, son hoyau, sa cognée et son sarcloir.

21. C’est pourquoi les tranchants des socs de charrue, des hoyaux, des fourches et des cognées étaient émoussés jusqu’à la pointe qu’il fallait redresser.

22. Et lorsque fut venu le jour du combat, il ne se trouva ni épée, ni lance dans la main de tout le peuple qui était avec Saül et Jonathas, excepté dans celle de Saül et de Jonathas, son fils.

23. Or, la garnison des Philistins sortit, pour passer vers Machmas.

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CHAP. XIII. 14. Act. XIII, 22.

 

1. Avait un an ; littér. était fils d’un an. On lèvera facilement les difficultés, autrement insolubles, qu’offre ce verset, si on le traduit, conformément à l’hébreu, par : Saül était fils ou âgé d’un an dans son règne ; et il avait régné deux ans ; et si ensuite on rattache la première partie aux évènements rapportés dans les chapitres précédents, et la seconde à ce qui suit dans celui-ci ; car, dans cette supposition, le sens sera : Saül avait régné un an, quand, après la défaite des Ammonites et la levée du siège de Jabès, il fut reconnu de tout le peuple à Galgala ; et il avait régné deux ans, lorsqu’il choisit trois mille hommes d’Israël, etc.

2. Gabaa-Benjamin ; Gabaa de la tribu de Benjamin. — * Machmas, au nord-est de Jérusalem, aujourd’hui Moukmas. — Béthel. Voir Gen. XII, 8. — Gabaa de Benjamin. Voir plus haut, XI, 4.

3. * Gabaa, en hébreu Geba, n’est pas Gabaa de Saül, mais l’actuel Djeba, vis-à-vis de Machmas.

3, 7. Par Hébreux, plusieurs entendent ceux d’au-delà du Jourdain, suivant la signification primitive de ce mot. Cette interprétation parait assez probable.

4. Le peuple, etc. ; c’est-à-dire le peuple suivit Saül à Galgala en criant, ou bien, selon le texte original, il s’assembla auprès de Saül à Galgala. — * À Galgala dans la plaine du Jourdain.

5. * Béthaven était à l’est de Béthel.

17. * Ephra, à l’est de Béthel. — Sual, ainsi nommé probablement des chacals qui y abondaient, n’a pas été retrouvé.

18. * Béthoron, ville d’Ephraïm, sur la route qui conduisait au pays des Philistins et en Égypte. — Séboïm, inconnu.

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CHAPITRE XIV

Jonathas, accompagné de son écuyer, attaque les Philistins. Erreur répandue dans leur camp. Saül les poursuit. Jonathas en danger de périr pour avoir violé, sans le savoir, le serment de son père. Victoire de Saül.

1. Et il arriva un certain jour que Jonathas, fils de Saül, dit au jeune homme, son écuyer : Viens et passons jusqu’à la garnison des Philistins, qui est au delà de ce lieu. Mais il ne déclara point cela à son père.

2. Or, Saül demeurait à l’extrémité de Gabaa, sous le grenadier qui était à Magron ; et le peuple était avec lui, au nombre d’environ six cents hommes.

3. Et Achias, fils d’Achitob, frère d’Ichabod, fils de Phinéès qui était né d’Héli, prêtre du Seigneur à Silo, portait un ephod. Mais le peuple aussi ignorait où était allé Jonathas.

4. Or, il y avait entre les montées par lesquelles Jonathas s’efforçait de passer jusqu’à la garnison des Philistins, des pierres très hautes des deux côtés, et des rochers de part et d’autre coupés à pic en forme de dents : le nom de l’un était Bosés, et le nom de l’autre, Sené.

5. Un des rochers avançait vers l’aquilon, vis-à-vis de Machmas. et l’autre vers le midi, contre Gabaa.

6. Or, Jonathas dit au jeune homme, son écuyer : Viens, passons jusqu’à la garnison de ces incirconcis ; peut-être que le Seigneur agira pour nous, parce qu’il n’est pas difficile au Seigneur de sauver avec un grand ou avec un petit nombre.

7. Et son écuyer lui répondit : Faites tout ce qui vous plaira ; allez où vous désirez, et je serai avec vous partout où vous voudrez.

8. Et Jonathas reprit : Voici que nous allons vers ces hommes-là. Lors donc que nous leur apparaitrons,

9. S’ils nous parlent de cette sorte : Demeurez-là, jusqu’à ce que nous allions à vous, demeurons à notre place et ne montons pas vers eux.

10. Mais s’ils disent : Montez vers nous, montons, parce que le Seigneur les a livrés en nos mains : ce sera pour nous le signe.

11. Ils apparurent donc soudain l’un et l’autre à la garnison des Philistins ; et les Philistins dirent : Voici les Hébreux qui sortent des cavernes dans lesquelles ils étaient cachés.

12. Et les hommes de la garnison parlèrent à Jonathas et à son écuyer, et dirent : Montez vers nous, et nous vous montrerons quelque chose. Alors Jonathas dit à son écuyer : Montons, suis-moi ; car le Seigneur les a livrés aux mains d’Israël.

13. Jonathas monta donc, grimpant avec les mains et les pieds, et son écuyer derrière lui. C’est pourquoi les uns tombaient devant Jonathas ; les autres, son écuyer qui le suivait, les tuait.

14. Ce fut là la première défaite des Philistins, dans laquelle Jonathas et son écuyer tuèrent environ vingt hommes, dans la moitié d’un arpent, laquelle une paire de bœufs a coutume de labourer en un jour.

15. Et il fut fait un miracle dans le camp et dans la campagne ; et aussi tous les gens de leur garnison, qui étaient venus pour piller, furent frappés de stupeur, et le pays fut troublé : ainsi il arriva comme un miracle de Dieu.

16. Et les sentinelles de Saül, qui étaient à Gabaa-Benjamin, regardèrent, et voilà une multitude étendue par terre, et une autre fuyant çà et là.

17. Alors Saül dit au peuple qui était avec lui : Cherchez, et voyez qui est sorti de notre camp. Or, lorsqu’on eut cherché, on trouva que Jonathas et son écuyer n’y étaient pas.

18. Saül dit donc à Achias : Approchez l’arche de Dieu (car l’arche de Dieu était en ce jour-là avec les enfants d’Israël).

19. Et pendant que Saül parlait au prêtre, un grand tumulte s’éleva dans le camp des Philistins ; et il se fortifiait peu à peu, puis il retentissait plus distinctement. Alors Saül dit au prêtre : Retirez votre main.

20. Saül jeta un grand cri, ainsi que tout le peuple qui était avec lui ; et ils vinrent jusqu’au lieu du combat : et voilà que le glaive de l’un avait été tourné contre l’autre, et qu’il y avait eu un très grand carnage.

21. Mais les Hébreux aussi qui avaient été avec les Philistins hier et avant-hier, montèrent avec eux dans le camp, retournèrent pour être avec les Israélites qui étaient avec Saül et Jonathas.

22. De même tous les Israélites qui s’étaient cachés dans la montagne d’Ephraïm, apprenant que les Philistins avaient fui, s’unirent aux leurs pour le combat. Or, il y avait avec Saül environ dix mille hommes.

23. Et le Seigneur sauva en ce jour-là Israël ; et le combat parvint jusqu’à Béthaven.

24. Et les hommes d’Israël se réunirent en ce jour-là ; mais Saül adjura le peuple, disant : Maudit l’homme qui mangera du pain avant le soir, jusqu’à ce que je me sois vengé de mes ennemis ! Et tout le peuple ne mangea pas de pain.

25. Et tout le bas peuple du pays vint dans le bois dans lequel il y avait du miel sur la face des champs.

26. Le peuple entra donc dans ce bois, et il parut du miel qui coulait, et nul ne porta la main à sa bouche ; car le peuple craignait le serment.

27. Mais Jonathas n’avait pas entendu, lorsque son père adjurait le peuple ; il étendit donc l’extrémité de la baguette qu’il tenait à la main, et il la trempa dans un rayon du miel, puis il porta sa main à sa bouche, et ses yeux devinrent brillants.

28. Mais quelqu’un du peuple prenant la parole, dit : Votre père a lié par serment le peuple, disant : Maudit l’homme qui mangera du pain aujourd’hui ! (or le peuple était défaillant.)

29. Et Jonathas répondit : Mon père a troublé le pays : Vous avez vu, vous-mêmes, que mes yeux sont devenus brillants, parce que j’ai gouté un peu de ce miel ;

30. Qu’eut-ce été, si le peuple eût mangé du butin de ses ennemis, qu’il a trouvé ? La défaite des Philistins n’eût-elle pas été plus grande ?

31. Les Hébreux battirent donc en ce jour-là les Philistins depuis Machmas jusqu’à Aïalon.

Mais le peuple fut très fatigué,

32. Et s’étant tourné du côté du butin, il prit des brebis, des bœufs et des veaux ; ils les tuèrent sur la terre, et le peuple les mangea avec le sang.

33. Mais on l’annonça à Saül, en disant que le peuple avait péché contre le Seigneur, en mangeant de la chair avec le sang. Et Saül dit : Vous avez prévariqué, roulez près de moi une grande pierre.

34. Et Saül ajouta : Répandez-vous çà et là dans le peuple, et dites-leur, que chacun m’amène son bœuf et son bélier ; tuez-les sur cette pierre, et mangez-en, et vous ne pècherez pas contre le Seigneur, en mangeant la chair avec le sang. C’est pourquoi tout le peuple amena son bœuf par la main jusqu’à la nuit ; et ils les tuèrent là.

35. Or, Saül bâtit un autel au Seigneur ; et ce fût alors pour la première fois qu’il commença à bâtir un autel au Seigneur.

36. Saül dit ensuite : Fondons sur les Philistins pendant la nuit, et ravageons-les jusqu’à ce que brille la lumière du matin, et n’en laissons pas un seul homme. Et le peuple répondit : Tout ce qui parait bon à vos yeux, faites-le. Alors le prêtre dit : Approchons-nous ici de Dieu.

37. Et Saül consulta le Seigneur : Est-ce que je poursuivrai les Philistins ? et les livrerez-vous aux mains d’Israël ? Et il ne lui répondit point en ce jour-là.

38. Et Saül dit : Faites venir ici tous les chefs du peuple ; sachez et voyez par qui a eu lieu le péché en ce jour.

39. Le Seigneur, sauveur d’Israël, vit ! Si c’est par Jonathas, mon fils, qu’il a été commis, il mourra sans rémission. Sur quoi nul d’entre tous ne le contredit.

40. Et il dit à tout Israël : Séparez-vous, vous d’une part, et moi, avec Jonathas, mon fils, je serai de l’autre part. Et le peuple répondit à Saül : Ce qui parait bon à vos yeux, faites-le.

41. Et Saül dit au Seigneur Dieu d’Israël : Faites connaitre pourquoi est-ce que vous n’avez pas répondu à votre serviteur aujourd’hui ? Si c’est en moi ou en Jonathas mon fils qu’est cette iniquité, montrez-le ; ou si cette iniquité est dans votre peuple, montrez votre sainteté. Et Jonathas et Saül tombèrent au sort, et le peuple sortit innocent.

42. Alors Saül dit : Jetez le sort entre moi et entre Jonathas, mon fils. Et Jonathas tomba au sort.

43. Or, Saül dit à Jonathas : Indique-moi ce que tu as fait. Et Jonathas le lui indiqua, et dit : Je n’ai fait que gouter avec l’extrémité de la baguette, qui était en ma main, un peu de miel, et voici que je meurs.

44. Et Saül répondit : Que Dieu me fasse ceci, et qu’il ajoute cela, si tu ne meurs de mort, Jonathas.

45. Mais le peuple dit à Saül : Quoi donc ! Jonathas mourra, lui qui a procuré le salut à Israël par cette grande victoire ? Cela ne se peut : le Seigneur vit ! il ne tombera pas un cheveu de sa tête sur la terre, parce qu’il a agi avec Dieu aujourd’hui. Le peuple délivra donc Jonathas, pour qu’il ne mourût pas.

46. Après cela Saül se retira, et il ne poursuivit pas les Philistins : or, les Philistins s’en allèrent chez eux.

47. Et Saül, son règne sur Israël affermi, combattait aux alentours contre tous ses ennemis, contre Moab, contre les enfants d’Ammon, contre Édom, contre les rois de Soba et contre les Philistins ; et partout où il se portait, il était vainqueur.

48. Ensuite, son armée assemblée, il battit Amalec, et délivra Israël de la main de ses dévastateurs.

49. Or, les fils de Saül furent Jonathas, Jessui et Melchisua ; et les noms de ses deux filles étaient, le nom de l’ainée, Merob, et le nom de la plus jeune, Michol ;

50. Et le nom de la femme de Saül, Achinoam, fille d’Achimaas ; et le nom du prince de sa milice, Abner, fils de Ner, oncle paternel de Saül.

51. Mais Cis fut père de Saül, et Ner père d’Abner, fils d’Abiel.

52. Mais il y eut une puissante guerre contre les Philistins, durant tous les jours de Saül ; car tout homme qu’il avait vu vaillant et propre au combat, il l’associait à lui.

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CHAP. XIV. 3. Supra. IV, 21. — 12. I Mach. IV, 30.

 

2. * Magron, probablement l’el-Mighram actuel, au nord de Tell el-Foul et au sud de Machmas. — Saül demeurait à l’extrémité de Gabaa de Saül.

3. * Un ephod. Voir note sur Ex. XXV, 7.

4-5. * Machmas, Gabaa. Voir XIII, 23. Entre Machmas et Gabaa (Djeba), il y a un ravin très profond, appelé aujourd’hui l’ouadi Soueimt et l’on y remarque des rochers coupés à pic.

16. * Gabaa-Benjamin. Voir XI, 4.

17. De notre camp ; littér. : d’auprès de nous, d’avec nous.

19. Retirez, on fermez votre main. Le prêtre priait les mains élevées et étendues. Saül pensa que le Seigneur s’était déjà assez déclaré en sa faveur, pour que le prêtre cessât ses prières, et qu’il ne fallût plus qu’une prompte exécution.

21. Hier et avant-hier, hébraïsme, pour depuis deux ou trois jours.

24. Comme nous l’avons déjà remarqué, les Hébreux disaient manger du pain, pour manger en général, faire un repas ; d’autant que dans leur langue, le mot pain se prend pour tout aliment, pour une nourriture quelconque.

25. Dans le bois, qui se trouvait en cet endroit.

26. Nul ne porta ; n’osa prendre du miel avec sa main, et la porter ensuite à sa bouche.

31. * Depuis Machmas jusqu’à Aïalon, il y a au moins cinq heures de marche. Aïalon, au sud-ouest de Machmas, conduit au pays des Philistins.

38. Les chefs ; littér. : les angles. Voy. Judic. XX, 2.

39, 45. Le Seigneur, sauveur d’Israël, vit ! Voy. Judic. VIII, 19.

41. Montrez votre sainteté, en faisant connaitre, et en punissant le coupable. D’autres traduisent : sanctifiez-le, c’est-à-dire le peuple, en lui découvrant le coupable, parce qu’en l’exterminant il recouvrera la sainteté, qu’il avait perdue par le péché commis.

44. Que Dieu me fasse ceci, etc. Voy. Ruth. I, 17.

47. * Soba, partie de la Syrie.

48. * Amalec, tribu nomade de la presqu’île du Sinaï, entre le mont Sinaï et l’Idumée, au sud de la Palestine.

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CHAPITRE XV

Guerre contre les Amalécites. Saül épargne leur roi. Samuel lui reproche sa désobéissance, et lui déclare que Dieu l’a rejeté. Il fait venir Agag et le coupe en morceaux. Samuel se sépare de Saül.

1. Et Samuel dit à Saül : Le Seigneur m’a envoyé pour vous oindre comme roi sur son peuple, Israël : maintenant donc écoutez la voix du Seigneur.

2. Voici ce que dit le Seigneur des armées : J’ai passé en revue tout ce qu’a fait Amalec à Israël, comment il lui résista dans le chemin, lorsqu’il montait de l’Égypte.

3. Maintenant donc va et bats Amalec et détruis tout ce qui est à lui : ne l’épargne point, et ne désire rien de ce qui lui appartient ; mais tue depuis l’homme jusqu’à la femme, jusqu’au petit enfant, et celui qui est à la mamelle, jusqu’au bœuf, à la brebis, au chameau et à l’âne.

4. C’est pourquoi Saül ordonna au peuple, et il les recensa comme des agneaux ; et il y eut deux cent mille hommes de pied et dix mille de la tribu de Juda.

5. Et quand Saül fut venu jusqu’à la ville d’Amalec, il dressa des embuscades sur le bord du torrent.

6. Et Saül dit au Cinéen : Allez, retirez-vous, et descendez loin d’Amalec, de peur que je ne t’enveloppe avec lui ; car tu as fait miséricorde à tous les enfants d’Israël, lorsqu’ils montaient de l’Égypte. Et le Cinéen se retira du milieu d’Amalec.

7. Et Saül battit Amalec depuis Hévila jusqu’à ce qu’on vienne à Sur, qui est vis-à-vis de l’Égypte.

8. Et il prit Agag, roi d’Amalec, vivant ; mais tout le peuple, il le tua par le tranchant du glaive.

9. Et Saül et le peuple épargnèrent Agag, les meilleurs troupeaux de brebis et de bœufs, les vêtements, les béliers et tout ce qui était beau, et ils ne voulurent pas les détruire ; mais tout ce qui était vil et méprisable, voilà ce qu’ils détruisirent.

10. Or, la parole du Seigneur se fit entendre à Samuel, disant :

11. Je me repens d’avoir établi Saül roi, parce qu’il m’a abandonné, et qu’il n’a pas accompli mes paroles par ses œuvres. Et Samuel fût contristé, et il cria vers le Seigneur pendant toute la nuit.

12. Et lorsque Samuel se fut levé de nuit pour aller vers Saül au matin, on annonça à Samuel que Saül était venu sur le Carmel, qu’il s’était érigé un arc de triomphe, et que, retournant, il était passé et descendu à Galgala. Samuel vint donc vers Saül, et Saül offrait un holocauste au Seigneur des prémices des dépouilles qu’il avait emportées d’Amalec.

13. Et quand Samuel fut venu vers Saül, Saül lui dit : Béni soyez-vous du Seigneur ! J’ai accompli la parole du Seigneur.

14. Et Samuel demanda : Quelle est cette voix de brebis, qui retentit à mes oreilles, et de bœufs, que j’entends ?

15. Et Saül répondit : On les a amenés d’Amalec ; car le peuple a épargné les meilleures brebis et les meilleurs bœufs, pour qu’ils fussent immolés au Seigneur votre Dieu ; mais le reste nous l’avons tué.

16. Mais Samuel dit à Saül : Laissez-moi, et je vous déclarerai ce que le Seigneur m’a dit pendant cette nuit. Et il lui répondit : Parlez.

17. Et Samuel dit : Est-ce que, quand vous étiez petit à vos yeux, vous n’êtes pas devenu chef parmi les tribus d’Israël ? Le Seigneur vous a même oint comme roi sur Israël ;

18. De plus, il vous a lancé dans la voie, et il a dit : Va, et tue les pécheurs d’Amalec, et tu combattras contre eux jusqu’à leur entière extermination.

19. Pourquoi donc n’avez-vous pas écouté la voix du Seigneur ; mais, que vous étant tourné du côté du butin, vous avez fait le mal sous les yeux du Seigneur ?

20. Et Saül répondit à Samuel : Au contraire, j’ai écouté la voix du Seigneur, et j’ai marché dans la voie dans laquelle m’a lancé le Seigneur, et j’ai amené Agag, roi d’Amalec, et j’ai tué Amalec.

21. Mais le peuple a pris dans le butin des brebis et des bœufs, prémices de ceux qui ont été taillés en pièces, pour les immoler au Seigneur son Dieu à Galgala.

22. Et Samuel repartit : Est-ce que le Seigneur veut des holocaustes et des victimes, et non pas plutôt qu’on obéisse à la voix du Seigneur ? Car l’obéissance est (meilleure) que des victimes, et écouter vaut mieux qu’offrir de la graisse de béliers.

23. Car c’est comme un péché de magie que de résister, et comme un crime d’idolâtrie, que de ne vouloir pas se rendre. Parce donc que vous avez rejeté la parole du Seigneur, le Seigneur vous a rejeté, afin que vous ne soyez plus roi.

24. Et Saül répondit à Samuel : J’ai péché, parce que j’ai prévariqué contre la parole du Seigneur et vos paroles, craignant le peuple et obéissant à sa voix.

25. Mais maintenant portez, je vous prie, mon péché, et retournez avec moi, afin que j’adore le Seigneur.

26. Et Samuel répliqua à Saül : Je ne retournerai pas avec vous, parce que vous avez rejeté la parole du Seigneur, et que le Seigneur vous a rejeté, afin que vous ne soyez plus roi sur Israël.

27. Et Samuel se tourna pour s’en aller, mais Saül saisit le coin de son manteau, qui se déchira,

28. Et Samuel lui dit : Le Seigneur a déchiré le royaume d’Israël, en vous l’ôtant aujourd’hui, et il l’a livré à votre prochain, meilleur que vous.

29. Or, le Triomphateur en Israël n’épargnera point, et il ne sera pas touché de repentir ; car ce n’est pas un homme pour qu’il se repente.

30. Mais Saül reprit : J’ai péché ; mais honorez-moi maintenant devant les anciens de mon peuple et devant Israël et retournez avec moi, afin que j’adore le Seigneur votre Dieu.

31. Samuel donc, retournant, suivit Saül ; et Saül adora le Seigneur.

32. Alors Samuel dit : Amenez-moi Agag, roi d’Amalec. Et on lui présenta Agag, fort gras et tremblant. Et Agag dit : Est-ce ainsi que la mort amère sépare ?

33. Et Samuel répondit : Comme ton glaive a privé des femmes de leurs enfants, ainsi ta mère sera sans enfants parmi les femmes. Et Samuel le coupa en morceaux devant le Seigneur à Galgala.

34. Or, Samuel s’en alla à Ramatha ; mais Saül monta en sa maison à Gabaa.

35. Et Samuel ne vit plus Saül jusqu’au jour de sa mort ; cependant Samuel pleurait Saül, parce que le Seigneur se repentait de l’avoir établi roi sur Israël.

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CHAP. XV. 2. Ex. XVII, 8. — 22. Eccli. IV, 17 ; Os. VI, 6 ; Matth. IX, 13 ; XII, 7. — 28. Infra. XXVIII, 17.

 

6. Il parait qu’il y avait un Cinéen auprès de Saül ; c’est ce qui explique ce changement de nombre dans le même verset. Or les Cinéens, descendants de Jethro, parent de Moïse, avaient montré beaucoup d’attachement aux Israélites. Voisins des Amalécites, ils s’étaient mêlés avec eux ; c’est pour cela que Saül les engage à se séparer de ce peuple, qu’il avait ordre d’exterminer.

7. * Depuis Hévila jusqu’à ce qu’on vienne à Sur. Voir Gen. XXV, 18.

12. * Carmel, ville de Juda, dont les ruines encore existantes ont conservé le nom antique, à environ trois heures au sud-est d’Hébron, entre Ziph et Maon. — Un arc de triomphe. Le texte original porte une main, c’est-à-dire un cippe, une pierre destinée à conserver le souvenir de la victoire de Saül.

25. Portez mon péché devant le Seigneur, en le priant de me le pardonner.

27. * Son manteau. Voir plus loin, XXVIII, 14.

28. Votre prochain ; c’est-à-dire David. Voy. XXVIII, 17.

32. Est-ce ainsi, etc. Faut-il que la mort me sépare de tout ?

33. Agag avait été un tyran cruel et sanguinaire ; Dieu le punit ici très justement pour ses forfaits.

34. * À Ramatha, Ramathaimsophim. Voir plus haut, I, 1. — À Gabaa, Tell el-Foul. Voir XI, 4.

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CHAPITRE XVI

Samuel est envoyé de Dieu à Bethléhem pour sacrer David. Saül est tourmenté par le malin esprit : David le soulage par le son de sa harpe.

1. Et le Seigneur dit à Samuel : Jusqu’à quand pleureras-tu Saül, puisque je l’ai rejeté, afin qu’il ne règne plus sur Israël ? Remplis ta corne d’huile, et viens, afin que je t’envoie vers Isaï, le Bethléhémites ; car je me suis choisi un roi entre ses fils.

2. Et Samuel répondit : Comment irai-je ? car Saül l’apprendra, et il me tuera. Et le Seigneur dit : Tu prendras un veau du troupeau en ta main, et tu diras : C’est pour l’immoler au Seigneur que je suis venu.

3. Et tu appelleras Isaï pour la victime, et je te montrerai ce que tu dois faire, et tu oindras celui que je te désignerai.

4. Samuel fit donc comme lui avait dit le Seigneur. Et il vint en Bethléhem, et les anciens de la ville furent surpris, venant au-devant de lui, et ils dirent : Votre entrée est-elle pacifique ?

5. Et il répondit : Pacifique ; c’est pour immoler au Seigneur que je suis venu ; sanctifiez-vous, et venez avec moi, afin que j’immole. Il sanctifia donc Isaï et ses fils, et il les appela au sacrifice.

6. Lorsqu’ils furent entrés, il vit Éliab, et il dit : Est-ce le christ du Seigneur qui est devant lui ?

7. Et le Seigneur dit à Samuel : Ne regarde point son visage, ni la hauteur de sa stature, parce que je l’ai rejeté, et que moi je ne juge point selon le regard de l’homme ; car l’homme voit ce qui parait, mais le Seigneur regarde le cœur.

8. Et Isaï appela Abinadab, et l’amena devant Samuel, lequel dit : Ce n’est point non plus celui-là que le Seigneur a choisi.

9. Or, Isaï amena Samma, dont Samuel dit : Même celui-là, le Seigneur ne l’a pas choisi.

10. C’est pourquoi Isaï amena ses sept fils devant Samuel ; et Samuel dit à Isaï : Le Seigneur n’a pas choisi parmi ceux-ci.

11. Alors Samuel dit à Isaï : Tes fils sont-ils là au complet ? Isaï répondit : Il reste encore un petit enfant ; et il pait les brebis. Et Samuel dit à Isaï : Envoie, et amène-le ; car nous ne nous mettrons pas à table avant que celui-là ne vienne ici.

12. Il envoya donc, et il l’amena. Or, il était roux, d’un bel aspect, et d’un visage agréable ; et le Seigneur dit : Lève-toi, oins-le ; car c’est celui-là.

13. Samuel prit donc la corne d’huile, et l’oignit au milieu de ses frères : et l’esprit du Seigneur descendit sur David dès ce jour-là et à jamais ; et Samuel se levant s’en alla à Ramatha.

14. Mais l’esprit du Seigneur se retira de Saül, et un esprit malin, envoyé par le Seigneur, le tourmentait.

15. Et les serviteurs de Saül lui dirent : Voici qu’un esprit malin, envoyé de Dieu, vous tourmente.

16. Que notre seigneur commande, et vos serviteurs, qui sont devant vous, chercheront un homme sachant toucher la harpe, afin que, quand l’esprit malin, envoyé par le Seigneur, vous aura saisi, il en joue de sa main, et que vous souffriez plus patiemment.

17. Et Saül dit à ses serviteurs : Procurez-moi quelqu’un qui touche bien la harpe, et amenez-le-moi.

18. Et répondant, un des serviteurs dit : Voilà que j’ai vu le fils d’Isaï le Bethléhémites, sachant la toucher, homme d’une très grande force, belliqueux, prudent en paroles, et homme doué de beauté ; et le Seigneur est avec lui.

19. Saül envoya donc des messagers à Isaï, disant : Envoie-moi David, ton fils, qui est dans la prairie.

20. C’est pourquoi Isaï prit un âne chargé de pains, une cruche de vin et un chevreau, et il les envoya par l’entremise de David son fils à Saül.

21. Et David vint vers Saül et se présenta devant lui : mais Saül l’aima beaucoup, et il devint son écuyer.

22. Et Saül envoya vers Isaï, disant : Que David se tienne en ma présence ; car il a trouvé grâce à mes yeux.

23. Ainsi toutes les fois que l’esprit malin saisissait Saül, David prenait la harpe et la touchait de sa main, et Saül était soulagé, et il se trouvait mieux ; car l’esprit malin se retirait de lui.

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CHAP. XVI. 1. Matth. I, 5. — 7. Ps. VII, 10. — 13. II Reg. VII, 8 ; Ps. LXXVII, 70 ; LXXXVIII, 21 ; Act. VII, 46 ; XIII, 22.

 

4. * Bethléhem. Voir la note sur Ruth. I, 17.

14. La plupart des Pères et des anciens commentateurs croient que Saül était réellement possédé du démon ; mais beaucoup de modernes pensent qu’il était simplement frappé de manie. Le premier sentiment est plus conforme au texte. Cependant on peut dire que la mélancolie a eu aussi quelque part à l’état où se trouvait ce prince ; la mélancolie étant la cause immédiate du mal de Saül, la musique était un moyen propre à la dissiper ; mais le démon pouvait fort bien remuer et augmenter cette humeur noire, à laquelle le tempérament de Saül parait avoir été très sujet.

20. * Un chevreau. « Il est digne de remarque que dans presque toutes les descriptions de l’hospitalité donnée à un hôte de passage, c’est, non pas un agneau, mais un chevreau, qui est tué pour la circonstance, et c’est ce qui a lieu encore aujourd’hui. La chair du bouc n’est pas comparable à celle du mouton, mais le chevreau est tendre et délicat, surtout quand il est bouilli dans le lait. » (Van Lennep.)

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CHAPITRE XVII

Guerre des Philistins contre Israël. Insultes de Goliath. David abat ce géant d’un coup de fronde.

1. Or les Philistins assemblant leurs troupes pour le combat, se réunirent à Socho de Juda, et ils campèrent entre Socho et Azéca sur les confins de Dommim.

2. Mais Saül et les enfants d’Israël, s’étant assemblés, vinrent dans la Vallée du térébinthe, et rangèrent leur armée en bataille pour combattre contre les Philistins.

3. Et les Philistins se tenaient sur la montagne d’un côté, et Israël se tenait sur la montagne de l’autre côté, et la vallée était entre eux.

4. Et il sortit du camp des Philistins un homme de père inconnu, du nom de Goliath, de Geth, de la hauteur de six coudées et d’un palme ;

5. Et un casque d’airain était sur sa tête, et il était vêtu d’une cuirasse à écailles ; or, le poids de sa cuirasse était de cinq mille sicles d’airain ;

6. Et il avait des bottes d’airain sur les jambes, et un bouclier d’airain couvrait ses épaules.

7. Mais la hampe de sa lance était comme un ensouple de tisserands ; mais le fer lui-même de sa lance pesait six cents sicles de fer ; et son écuyer le précédait ;

8. Et, se présentant, il criait devant les phalanges d’Israël, et leur disait : Pourquoi êtes-vous venus, préparés au combat ? Est-ce que moi je ne suis pas Philistin, et vous serviteurs de Saül ? Choisissez un homme d’entre vous, et qu’il descende pour un combat singulier ;

9. S’il peut combattre avec moi, et qu’il me tue, nous serons vos esclaves ; mais si moi j’ai le dessus et que je le tue, c’est vous qui serez esclaves, et qui nous servirez.

10. Et le Philistin disait : C’est moi qui ai défié les troupes d’Israël aujourd’hui : donnez-moi un homme, et qu’il engage avec moi un combat singulier.

11. Mais Saül et tous les Israélites, entendant les paroles d’un tel Philistin, étaient étonnés et avaient une grande peur.

12. Or, David était fils de cet homme Ephrathéen, dont il a été parlé plus haut, de Bethléhem-Juda, dont le nom était Isaï, qui avait huit fils, et qui était aux jours de Saül un homme vieux, et très avancé en âge parmi les hommes.

13. Mais ses trois plus grands fils suivirent Saül au combat ; et les noms de ses trois fils qui allèrent à la guerre, étaient Éliab, le premier-né, le second Abinadab, et le troisième Samma.

14. Or, David était le plus petit. Ainsi, les trois plus grands ayant suivi Saül,

15. David s’en alla, et revint d’auprès de Saül pour paitre le troupeau de son père à Bethléhem.

16. Cependant le Philistin s’avançait le matin et le soir, et il se présenta pendant quarante jours.

17. Or Isaï dit à David, son fils : Prends pour tes frères un ephi de grains rôtis et ces dix pains, et cours au camp vers tes frères ;

18. Mais ces dix fromages, tu les porteras au tribun ; et tu visiteras tes frères pour voir s’ils se portent bien, et sache avec qui ils ont été classés.

19. Or, Saül et les fils d’Isaï, et tous les enfants d’Israël combattaient dans la Vallée du térébinthe contre les Philistins.

20. C’est pourquoi David se leva le matin, confia le troupeau à un gardien, et s’en alla chargé, comme lui avait ordonné Isaï. Et il vint au lieu Magala, et vers l’armée, qui, sortie pour la bataille, poussait les cris du combat.

21. Car Israël avait rangé son armée ; et vis-à-vis, les Philistins s’étaient préparés.

22. David, laissant donc tout ce qu’il avait apporté aux mains du gardien des bagages, courut au lieu du combat ; et il demandait si tout allait bien pour ses frères.

23. Et comme il leur parlait encore, parut montant du camp des Philistins, cet homme de père inconnu, du nom de Goliath, Philistin, de Geth ; et comme il disait les mêmes paroles, David entendit.

24. Or, tous les Israélites ayant vu cet homme, s’enfuirent devant lui, le craignant.

25. Et quelqu’un d’Israël dit : Est-ce que vous n’avez point vu cet homme qui est monté ? c’est pour défier Israël qu’il est monté. Aussi le roi enrichira-t-il de grandes richesses l’homme qui le tuera, lui donnera-t-il sa fille, et rendra-t-il la maison de son père exempte du tribut en Israël.

26. Et David parla aux hommes qui étaient avec lui, disant : Que sera-t-il donné à l’homme qui tuera ce Philistin, et qui ôtera l’opprobre d’Israël ? Car qui est ce Philistin incirconcis, qui a défié l’armée du Dieu vivant ?

27. Et le peuple lui répétait la même parole, disant : Voilà ce qui sera donné à l’homme qui l’aura tué.

28. Ce qu’ayant entendu Éliab, son frère ainé, David parlant avec les autres, il fut irrité contre lui ; et il dit : Pourquoi es-tu venu, pourquoi as-tu laissé ce peu de brebis dans le désert ? Moi je connais ton orgueil et la méchanceté de ton cœur ; car c’est pour voir la bataille que tu es descendu.

29. Et David dit : Qu’ai-je fait ? Est-ce que ce n’est pas une parole ?

30. Et il se détourna un peu de lui vers un autre, et il lui dit la même parole. Et le peuple lui répondit comme auparavant.

31. Or les paroles que David dit furent entendues et rapportées en la présence de Saül.

32. Et comme il fut amené devant Saül, il lui dit : Que le cœur de personne ne s’abatte à cause de cet homme ; moi, votre serviteur, j’irai, et je combattrai contre le Philistin.

33. Et Saül dit à David : Tu ne peux pas résister à ce Philistin, ni combattre contre lui, parce que tu es un enfant, et que celui-là est un homme de guerre depuis sa jeunesse.

34. Et David répondit à Saül : Votre serviteur paissait le troupeau de son père, et venait le lion ou l’ours, et il emportait un bélier du milieu du troupeau ;

35. Et je les poursuivais, et les attaquais, et j’arrachais la proie de leur gueule ; et eux se levaient contre moi, alors je les prenais à la gorge, je les étranglais et je les tuais.

36. Car moi, votre serviteur, j’ai tué un lion et un ours ; il sera donc aussi, ce Philistin incirconcis, comme l’un d’eux. Maintenant j’irai, et j’enlèverai l’opprobre du peuple ; car qui est ce Philistin incirconcis, qui a osé maudire l’armée du Dieu vivant ?

37. Et David ajouta : Le Seigneur qui m’a délivré des griffes du lion et des griffes de l’ours, lui-même me délivrera de la main de ce Philistin. Or, Saül dit à David : Va, et que le Seigneur soit avec toi.

38. Et Saül revêtit David de ses vêtements, et il mit un casque d’airain sur sa tête, et l’arma d’une cuirasse.

39. David donc s’étant ceint de son glaive sur son vêtement, commença à essayer si, armé, il pourrait marcher ; car il n’en avait pas la coutume. Et David dit à Saül : Je ne puis marcher ainsi, parce que je n’en ai pas l’habitude.

Et il déposa ces armes.

40. Et il prit son bâton qu’il avait toujours en ses mains, et il se choisit cinq pierres du torrent très polies, et il les mit dans sa panetière de berger, qu’il avait avec lui, et il prit en sa main sa fronde, et il s’avança contre le Philistin.

41. Or, le Philistin allait marchant et s’approchant contre David, et son écuyer devant lui.

42. Et lorsque le Philistin eut regardé et qu’il eut vu David, il le méprisa ; car il était jeune, roux et d’un bel aspect.

43. Et le Philistin dit à David : Est-ce que je suis un chien, que tu viens à moi avec ce bâton ? Et le Philistin maudit David par ses dieux,

44. Et il dit à David : Viens à moi, et je donnerai ta chair aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre.

45. Mais David répondit au Philistin : Toi, tu viens à moi avec un glaive, une lance et un bouclier ; mais moi, je viens à toi au nom du Seigneur des armées, du Dieu des troupes d’Israël, que tu as défiées

46. Aujourd’hui ; le Seigneur te livrera à ma main ; je te battrai, et je t’enlèverai la tête, et je donnerai aujourd’hui les cadavres du camp des Philistins aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre, afin que toute la terre sache qu’il y a un Dieu en Israël,

47. Et que toute cette multitude reconnaisse que ce n’est pas avec un glaive, ni avec une lance que le Seigneur sauve ; car la guerre est à lui, et il vous livrera en nos mains.

48. Lors donc que le Philistin se fut levé, et lorsqu’il venait et s’approchait contre David, David se hâta, et courut au combat vis-à-vis du Philistin.

49. Et il mit sa main dans la panetière, et il prit une pierre et la lança avec la fronde, qu’il fit tourner, et il frappa le Philistin au front, et la pierre s’enfonça dans son front, et il tomba sur sa face contre terre.

50. Ainsi David l’emporta sur le Philistin avec la fronde et la pierre, et tua le Philistin ainsi frappé. Et comme il n’avait point d’épée en sa main, David

51. Courut, se jeta sur le Philistin, prit son glaive, et le tira du fourreau, puis il le tua et trancha sa tête. Or, les Philistins voyant que le plus fort d’entre eux était mort, s’enfuirent.

52. Et les hommes d’Israël et de Juda, se levant, poussèrent de grands cris, et poursuivirent les Philistins, jusqu’à ce qu’ils fussent venus à la vallée, et jusqu’aux portes d’Accaron, et les blessés des Philistins tombèrent dans la voie de Saraim, jusqu’à Geth et jusqu’à Accaron.

53. Et les enfants d’Israël, retournant après qu’ils eurent poursuivi les Philistins, s’emparèrent de leur camp.

54. Mais David, prenant la tête du Philistin, l’apporta à Jérusalem ; mais ses armes, il les déposa dans son tabernacle.

55. Or, dans le temps où Saül vit David sortant contre le Philistin, il demanda à Abner, prince de la milice : De quelle famille descend ce jeune homme, Abner ? Et Abner répondit : Votre âme vit, ô roi ! si je le connais.

56. Et le roi reprit : Demande, toi, de qui est fils ce jeune homme.

57. Et lorsque David fut revenu, après avoir tué le Philistin, Abner le prit et l’introduisit devant Saül, ayant la tête du Philistin à la main.

58. Et Saül lui demanda : De quelle famille es-tu, ô jeune homme ? Et David répondit : Je suis le fils de votre serviteur Isaï, le Bethléhémites.

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CHAP. XVII. 12. Supra. XVI, 1. — 34. Eccli. XLVII, 3. — 50. Eccli. XLVII, 4 ; I Mach. IV, 30.

 

1. * Socho de Juda, aujourd’hui Schouwekéh, près de la Sephela où habitaient les Philistins. — Azéca était aussi une ville de Juda. — Dommim, en hébreu Ephes-Dammim (dans I Par. XI, 13, Phesdomim), dans la vallée d’Elah ou du Térébinthe.

2. * La vallée du Térébinthe, l’ouadi es-Sumt, près de Socho, ou une vallée voisine.

4. * De la hauteur de six coudées et d’un palme. Environ trois mètres.

5. * Cinq mille sicles d’airain. Environ 60 kilogrammes.

7. * Six cents sicles, environ 7 kilogrammes 500 grammes.

17. * Un ephi, environ 39 L. — Les Israélites qui faisaient la guerre devaient s’approvisionner eux-mêmes.

18. Au tribun. Voy. Ex. XVIII, 21.

20. * Magala n’est pas un nom propre, mais désigne le campement des Israélites.

23. Leur ; c’est-à-dire à ceux qu’il interrogeait.

29. N’est-ce-pas, etc. Est-ce autre chose qu’une simple parole qui ne saurait tirer à conséquence ? — * Ou plutôt : N’est-il pas permis de dire une parole et de prendre quelques informations ?

34. * Le lion ou l’ours. Les animaux féroces étaient autrefois communs en Palestine.

52. * Accaron, Geth, deux des cinq grandes villes des Philistins. — Saraim, dans le texte original, désigne probablement les portes de Geth et d’Accaron.

54. * À Jérusalem. La citadelle de cette ville était encore occupée par les Jébuséens, mais la ville était sans doute déjà en la possession des Israélites. — Dans son tabernacle, dans le Tabernacle de Dieu, non la demeure de David.

55. Votre âme vit ! c’est-à-dire je jure par votre âme. Compar. I, 25 et Judic. VIII, 19. — Bien que David eût eu déjà des rapports avec Saül, il a pu n’être pas reconnu de lui, à cause de l’aliénation mentale du prince. Quant à Abner, qui avait vu aussi David auparavant, il feignit probablement de ne pas le reconnaitre, pour ne pas affliger Saül en lui montrant l’état de son dérangement d’esprit. — * L’auteur lui-même rattache, XVII, 12 à XVI, 18-22, en disant, au verset 12 : David, fils de cet homme Ephrathéen dont il a été parlé plus haut. On peut d’ailleurs observer que Saül demande quelle est la famille de David, non qui il est.

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CHAPITRE XVIII

Amitié de Jonathas et de David. Jalousie de Saül contre David. David épouse Michol, seconde fille de Saül.

1. Et il arriva, lorsqu’il eut achevé de parler à Saül, que l’âme de Jonathas s’attacha étroitement à l’âme de David, et Jonathas l’aima comme son âme.

2. Et Saül le prit en ce jour-là, et il ne lui accorda pas de retourner dans la maison de son père.

3. Or David et Jonathas firent alliance ; car Jonathas l’aimait comme son âme.

4. Aussi Jonathas se dépouilla de la tunique dont il était revêtu, et il la donna à David avec le reste de ses vêtements, jusqu’à son glaive et son arc, et jusqu’à son baudrier.

5. David allait aussi partout où l’envoyait Saül, et il se conduisait prudemment ; de plus, il le préposa sur les hommes de guerre, et il était agréable aux yeux de tout le peuple, et surtout en la présence des serviteurs de Saül.

6. Or, lorsque David revint, après avoir tué le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d’Israël, chantant et formant des danses, au-devant du roi Saül, avec des tambours de réjouissance, et avec des sistres.

7. Et elles chantaient, jouant et disant :

Saül en a tué mille,

et David dix mille.

8. Mais Saül fût très irrité, et cette parole déplut à ses yeux, et il dit : Elles ont donné dix mille hommes à David, et à moi, elles m’en ont donné mille ; que lui reste-t-il à avoir, si ce n’est la royauté ?

9. Ainsi Saül, depuis ce jour-là, ne regarda jamais plus David d’un bon œil.

10. Mais après le jour suivant, l’esprit malin, envoyé de Dieu, saisit Saül, et il prophétisait au milieu de sa maison ; mais David touchait la harpe de sa main comme tous les jours ; et Saül tenait sa lance,

11. Et il la jeta, pensant qu’il pourrait percer David avec la muraille ; et David se détourna de devant lui par deux fois.

12. Alors Saül craignit David, parce que le Seigneur était avec David, tandis qu’il s’était retiré de lui.

13. Saül l’éloigna donc de lui, et il le fit tribun sur mille hommes ; et il sortait et il entrait en la présence du peuple.

14. En toutes ses voies aussi, David agissait prudemment, et le Seigneur était avec lui.

15. C’est pourquoi Saül vit qu’il était très prudent, et il commença à se garder de lui.

16. Mais tout Israël et Juda aimait David ; car c’était lui qui entrait et sortait devant eux.

17. Et Saül dit à David : Voici ma fille ainée Merob ; c’est elle que je te donnerai pour femme ; seulement sois courageux, et combats les combats du Seigneur. Or, Saül pensait en lui-même, disant : Que ma main ne soit pas contre lui, mais que la main des Philistins soit sur lui.

18. Mais David répondit à Saül : Qui suis-je, moi, ou quelle est ma vie, ou quelle est la parenté de mon père en Israël, pour que je devienne gendre du roi ?

19. Or, le temps vint que Merob, fille de Saül, devait être donnée à David, et elle fut donnée pour femme à Hadriel, le Molathites.

20. Mais Michol, la seconde fille de Saül, aima David. Et on l’annonça à Saül, et cela lui plut.

21. Et Saül dit : Je la lui donnerai, afin qu’elle devienne sa ruine, et que la main des Philistins soit sur lui. Saül dit donc à David : C’est à deux conditions que tu seras mon gendre aujourd’hui.

22. Alors Saül commanda à ses serviteurs : Parlez à David, sans que je paraisse, disant : Voilà que tu plais au roi, et tous ses serviteurs t’aiment. Maintenant donc sois le gendre du roi.

23. Et les serviteurs de Saül dirent aux oreilles de David toutes ces paroles. Et David répondit : Croyez-vous que ce soit peu, d’être le gendre du roi ? Pour moi, je suis un homme pauvre et de nulle considération.

24. Et les serviteurs de Saül le rapportèrent, disant : Telles sont les paroles qu’a dites David.

25. Mais Saül répondit : C’est ainsi que vous parlerez à David : Le roi n’a pas besoin de douaire, mais seulement de cent prépuces de Philistins, afin que vengeance soit faite des ennemis du roi. Mais Saül pensait livrer David aux mains des Philistins.

26. Et lorsque les serviteurs de Saül eurent rapporté à David les paroles que Saül avait dites, le discours plut à David, puisqu’il devenait gendre du roi.

27. Aussi, après peu de jours, David, se levant, s’en alla avec les hommes qui étaient sous lui ; et il tua parmi les Philistins deux cents hommes, et il apporta leurs prépuces, et les compta au roi, afin qu’il fût son gendre. C’est pourquoi Saül lui donna Michol sa fille pour femme.

28. Et Saül vit et comprit que le Seigneur était avec David. Pour Michol, fille de Saül, elle aimait David.

29. Et Saül commença à craindre davantage David ; et Saül devint ennemi de David tous les jours.

30. Et les princes des Philistins sortirent ; mais dès le commencement de leur sortie, David se conduisait plus prudemment que tous les serviteurs de Saül, et son nom devint très célèbre.

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CHAP. XVIII. 7. Infra. XXI, 11 ; Eccli. XLVII, 7.

 

1. Le mot âme, comme nous l’avons déjà remarqué, se prend souvent, dans l’Écriture, pour personne, individu.

6. * Sistres, instruments de musique très communs dans l’antique Égypte, consistant dans des anneaux de métal passés dans des cordes métalliques et qu’on agite en cadence.

10. Il prophétisait ; c’est-à-dire qu’agité par l’esprit malin, il contrefaisait les prophètes, en parlant avec un certain enthousiasme.

13. Tribun. Voy. Ex. XVIII, 21. — Il sortait, etc., c’est-à-dire qu’il menait le peuple à la guerre, et le ramenait.

25. Qui n’a pas besoin de douaire. Chez les Hébreux, c’était le mari qui donnait la dot à sa femme.

30. Sortirent, hébraïsme, pour : se mirent en campagne.

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CHAPITRE XIX

Jonathas apaise son père, qui voulait tuer David. Saül s’irrite contre David, qui se retire auprès de Samuel.

1. Or, Saül parla à Jonathas, son fils, et à tous ses serviteurs, pour qu’ils tuassent David. Mais Jonathas, fils de Saül, aimait beaucoup David.

2. Aussi Jonathas l’annonça-t-il à David, disant : Saül mon père cherche à te tuer ; c’est pourquoi veille sur toi, je te prie, dès le matin ; tu resteras dans un lieu secret, et tu te cacheras.

3. Pour moi, sortant, je me tiendrai près de mon père dans le champ, partout où tu seras ; et moi-même je parlerai de toi à mon père, et tout ce que je verrai, je te l’annoncerai.

4. Jonathas donc parla bien de David à Saül, son père, et il lui dit : Ne péchez pas, ô roi, contre votre serviteur David, parce qu’il n’a pas péché contre vous, et ses œuvres vous sont très avantageuses.

5. Et il a mis son âme en sa main, et a tué le Philistin, et le Seigneur a donné le salut à tout Israël par une grande victoire. Vous l’avez vu, et vous vous êtes réjoui. Pourquoi donc péchez-vous contre un sang innocent, tuant David qui est sans faute ?

6. Lorsque Saül eut entendu cela, apaisé par la voix de Jonathas, il jura : Le Seigneur vit ! il ne sera pas tué.

7. C’est pourquoi Jonathas appela David, et il lui fit connaitre toutes ces paroles ; ensuite Jonathas introduisit David auprès de Saül ; et David fut devant lui, comme hier et avant-hier.

8. Mais la guerre fut déclarée de nouveau ; et David, étant sorti, combattit contre les Philistins ; et il les frappa d’une grande plaie ; et ils s’enfuirent devant lui.

9. Et le mauvais esprit, envoyé du Seigneur, s’empara de Saül ; or, il était assis dans sa maison, et il tenait sa lance ; mais David touchait la harpe de sa main.

10. Et Saül s’efforça de percer David de sa lance contre la muraille ; et David se détourna de devant Saül ; quand à la lance, sans faire de blessure, elle donna dans la muraille ; et David s’enfuit, et il fut sauvé cette nuit-là.

11. Saül envoya donc ses gardes en la maison de David pour s’assurer de lui et le tuer dès le matin. Lorsque Michol, sa femme, l’eut annoncé à David, disant : Si tu ne te sauves cette nuit, demain tu mourras,

12. Elle le descendit par la fenêtre ; David donc s’en alla et s’enfuit, et il fut sauvé.

13. Cependant Michol prit la statue, et la posa sur le lit, mit la peau velue de chèvre à sa tête, et la couvrit de vêtements.

14. Or Saül envoya des archers pour enlever David ; et on répondit qu’il était malade.

15. Et Saül envoya de nouveau des messagers, pour voir David, disant : Apportez-le-moi dans le lit, afin qu’il soit tué.

16. Et lorsque les messagers furent venus, le simulacre fut trouvé sur le lit, et la peau de chèvre à sa tête.

17. Et Saül demanda à Michol : Pourquoi m’as-tu ainsi trompé, et as-tu laissé mon ennemi s’enfuir ? Et Michol répondit à Saül : Parce que lui-même m’a dit : Laisse-moi aller, autrement je te tuerai.

18. Ainsi David fuyant fut sauvé, et il vint vers Samuel à Ramatha, et il lui raconta tout ce que lui avait fait Saül ; et ils s’en allèrent, lui et Samuel, et ils demeurèrent à Naïoth.

19. Or, la nouvelle en fut portée à Saül par des gens qui dirent : David est à Naïoth en Ramatha.

20. Saül envoya donc des archers pour enlever David ; quand ceux-ci virent la bande des prophètes qui prophétisaient, et Samuel qui les présidait, l’Esprit du Seigneur s’empara aussi d’eux, et ils commencèrent eux aussi à prophétiser.

21. Ce qui ayant été annoncé à Saül, il envoya encore d’autres messagers ; or, ceux-ci aussi prophétisèrent. Et de nouveau Saül envoya de troisièmes messagers, qui eux aussi prophétisèrent. Et Saül fut irrité par la colère,

22. Il s’en alla aussi lui-même à Ramatha, vint jusqu’à la grande citerne, qui est à Socho, interrogea et dit : En quel lieu sont Samuel et David ? Et il lui fût répondu : Voilà qu’ils sont à Naïoth en Ramatha.

23. Et il s’en alla à Naïoth en Ramatha, et l’esprit du Seigneur s’empara aussi de lui, et il allait marchant, et il prophétisait, jusqu’à ce qu’il vint à Naïoth de Ramatha.

24. Et il se dépouilla aussi lui-même de ses vêtements, et il prophétisa avec tous les autres devant Samuel ; et il se coucha nu durant tout ce jour-là et la nuit ; d’où est venu le proverbe : Est-ce que Saül est parmi les prophètes ?

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CHAP. XIX. 24. Supra. X, 12.

 

5. Il a mis son âme en sa main ; c’est-à-dire, il a exposé sa vie aux plus grands dangers.

7. Hier et avant-hier ; hébraïsme, pour auparavant.

13. On ne sait ce qu’était cette statue. L’hébreu porte les theraphim, mot qui désigne ordinairement des idoles ; dans tous les cas, il doit être pris ici au singulier. Deux savants rabbins, Abarbanel et Abendana, prétendent qu’anciennement les femmes avaient dans leur appartement des représentations à la ressemblance de leurs maris, afin de les avoir en quelque sorte toujours présents.

18. * Ramatha, Ramathaimsophim, I, 1. — Naïoth signifie habitations et désigne les écoles de prophètes qui avaient été fondées par Samuel.

19, 23. En Ramatha ; c’est-à-dire près de Ramatha.

20. * Prophétiser, prendre part aux exercices des écoles des prophètes et probablement surtout aux prières et aux louanges en l’honneur de Dieu.

22. * Socho, lieu inconnu.

24. Nu ; c’est-à-dire dépouillé de ses vêtements de dessus.

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1 R 20

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CHAPITRE XX

Jonathas et David renouvèlent leur alliance. Saül cherche toujours à perdre David. Jonathas en donne avis à David.

1. Or, David s’enfuit de Naïoth, qui est en Ramatha, et étant venu, il dit devant Jonathas : Qu’ai-je fait ? quelle est mon iniquité, et quel est mon péché contre ton père, puisqu’il cherche mon âme ?

2. Jonathas lui répondit : À Dieu ne plaise ! tu ne mourras pas ; car mon père ne fait rien de grand ni de petit, s’il ne me l’a fait savoir auparavant. C’est donc la seule parole que mon père m’ait celée ? Cela ne sera nullement.

3. Et il jura de nouveau à David. Et celui-ci dit : Ton père sait certainement que j’ai trouvé grâce à tes yeux, et il dira : Que Jonathas ne sache point ceci, de peur qu’il ne soit contristé. Bien plus, le Seigneur vit, et ton âme vit ! car c’est d’un seul pas (pour ainsi dire) que moi et la mort nous sommes séparés.

4. Et Jonathas répondit à David : Tout ce que me dira ton âme, je le ferai pour toi.

5. David dit alors à Jonathas : Voici que les calendes sont demain, et moi d’après l’usage, j’ai coutume de m’assoir auprès du roi pour manger ; laisse-moi donc aller me cacher dans la campagne jusqu’au soir du troisième jour.

6. Si, regardant, ton père me demande, tu lui répondras : David m’a demandé d’aller promptement à Bethléhem, sa ville ; parce que là les victimes solennelles sont présentées pour tous ceux de sa tribu.

7. S’il dit : Bien, la paix sera faite avec ton serviteur ; mais s’il s’irrite, sache que sa malice est à son comble.

8. Fais donc miséricorde à ton serviteur, puisque tu m’as fait faire, à moi, ton serviteur, l’alliance du Seigneur avec toi ; mais s’il est quelque iniquité en moi, tue-moi toi-même, et ne m’introduis point auprès de ton père.

9. Et Jonathas dit : Loin de toi une pareille chose ; car il ne peut pas se faire, que je sache d’une manière certaine que la malice de mon père contre toi est à son comble, et que je ne t’en informe point.

10. Et David répondit à Jonathas : Qui m’informera, si par hasard ton père répond durement à mon sujet ?

11. Et Jonathas dit à David : Viens, et sortons dehors dans la campagne. Et lorsqu’ils furent sortis tous deux dans la campagne,

12. Jonathas dit à David : Seigneur Dieu d’Israël, si je découvre le dessein de mon père demain, ou après-demain, et qu’il y ait quelque chose de bon pour David, et que je n’envoie aussitôt vers toi, et que je ne t’en donne point connaissance,

13. Que le Seigneur fasse ceci à Jonathas, et qu’il ajoute cela. Mais si la malice de mon père persévère contre toi, j’ouvrirai ton oreille, et je te laisserai partir, afin que tu ailles en paix, et que le Seigneur soit avec toi, comme il a été avec mon père.

14. Et si je vis, tu useras envers moi de la miséricorde du Seigneur ; mais si je meurs,

15. Tu ne retireras point à jamais ta miséricorde de ma maison, quand le Seigneur aura exterminé de la terre les ennemis de David jusqu’au dernier. Que le Seigneur enlève Jonathas de sa maison, et qu’il tire vengeance des ennemis de David.

16. Jonathas fit donc alliance avec la maison de David, et le Seigneur tira vengeance des ennemis de David.

17. Et Jonathas renouvela ses serments à David, parce qu’il l’aimait ; car il l’aimait comme son âme.

18. Et Jonathas lui dit : Demain sont les calendes, et on s’enquerra de toi ;

19. Car on s’enquerra de ta place jusqu’après demain. Tu descendras donc, te hâtant, et tu viendras dans le lieu où tu dois être caché, au jour auquel il est permis de travailler, et tu te tiendras près de la pierre dont le nom est Ezel.

20. Et moi je décocherai trois flèches près de la pierre, et je les lancerai, comme m’exerçant à atteindre le but.

21. J’enverrai aussi mon serviteur, lui disant : Va, et apporte-moi les flèches.

22. Si je dis à mon serviteur : Voici que les flèches sont en-deçà de toi, prends-les ; viens toi-même à moi, parce que la paix est avec toi, et il n’y a rien de mal ; le Seigneur vit ! Mais si je parle ainsi à mon serviteur : Voici que les flèches sont au delà de toi ; va en paix, parce que le Seigneur te laisse aller.

23. Quant à la parole que nous avons dite, moi et toi, que le Seigneur soit entre moi et toi pour toujours.

24. David donc se cacha dans la campagne, et vinrent les calendes, et le roi s’assit pour manger du pain.

25. Et lorsque le roi se fut assis (selon la coutume) sur son siège près de la muraille, Jonathas se leva ; Abner s’assit à côté de Saül, et la place de David parut vide.

26. Et Saül ne dit rien en ce jour-là ; car il pensait que peut-être il était arrivé à David de n’être pas pur, et de n’avoir pas été purifié.

27. Et lorsque fût venu le second jour après les calendes, la place de David parut encore vide. Et Saül demanda à Jonathas, son fils : Pourquoi le fils d’Isaï n’est-il point venu, ni hier, ni aujourd’hui, pour manger ?

28. Et Jonathas répondit à Saül : Il m’a demandé instamment d’aller à Bethléhem,

29. Et il a dit : Laissez-moi aller, parce qu’il y a un sacrifice solennel en ma cité, un de mes frères m’a appelé ; maintenant donc, si j’ai trouvé grâce à vos yeux, j’irai aussitôt, et je verrai mes frères. C’est pour cette raison qu’il n’est pas venu à la table du roi.

30. Or, Saül irrité contre Jonathas, lui dit : Fils d’une femme qui ravit volontiers un homme, est-ce que j’ignore que tu aimes le fils d’Isaï, à ta confusion, et à la confusion de ton ignominieuse mère ?

31. Car durant tous les jours que le fils d’Isaï vivra sur la terre, tu ne seras pas affermi, ni toi, ni ton royaume. C’est pourquoi, envoie dès maintenant, et amène-le-moi, parce que c’est un fils de mort.

32. Mais Jonathas répondant à Saül, son père, dit : Pourquoi mourra-t-il ? qu’a-t-il fait ?

33. Et Saül saisit sa lance pour le frapper. Et Jonathas comprit qu’il avait été arrêté par son père de tuer David.

34. Jonathas donc se leva de table dans une colère de fureur, et il ne mangea pas de pain le second jour des calendes ; car il était contristé au sujet de David, parce que son père l’avait outragé.

35. Et lorsque le matin fut venu, Jonathas vint à la campagne, selon la convention faite avec David, et un petit serviteur avec lui,

36. Et il dit à son serviteur : Va, et apporte-moi les flèches que je tire. Et lorsque le serviteur eut couru, il tira une autre flèche au-delà du serviteur.

37. C’est pourquoi le serviteur vint à l’endroit du trait qu’avait lancé Jonathas ; et Jonathas cria derrière le serviteur, et dit : La voilà la flèche, là-bas, au-delà de toi.

38. Et Jonathas cria encore derrière le serviteur, disant : Hâte-toi vite, ne t’arrête point. Or le serviteur de Jonathas recueillit les flèches, et les apporta à son maitre ;

39. Quant à ce qui se faisait, il l’ignorait entièrement ; car Jonathas et David seulement savaient la chose.

40. Ensuite Jonathas donna ses armes au serviteur, et lui dit : Va, et porte-les à la ville.

41. Et lorsque le serviteur s’en fut allé, David se leva du lieu, qui regardait le midi, et tombant incliné vers la terre, il se prosterna par trois fois ; et, s’embrassant l’un l’autre, ils pleurèrent ensemble, mais David beaucoup plus.

42. Jonathas donc dit à David : Va en paix ; tout ce que nous avons juré tous deux, au nom du Seigneur, disant : Que le Seigneur soit entre moi et toi, et entre ma postérité et ta postérité pour toujours…

43. Et David se leva et s’en alla ; mais Jonathas rentra dans la ville.

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CHAP. XX.

 

1. En Ramatha. Voy. XIX, 19. — Il cherche mon âme ; hébraïsme, pour il cherche à m’ôter la vie.

5. Les calendes ; c’est-à-dire la néoménie, ou fête de la nouvelle lune (Num. XXVIII, 11-15), qui était célébrée par des sacrifices et un festin sacré. — Jusqu’au soir du troisième jour, parce que le second jour était le jour du sabbat, et qu’il n’était pas permis, ce jour-là, de faire de longs voyages. D’un autre côté David ne pouvait pas savoir avant ce terme la disposition du roi à son égard.

6. * Les victimes solennelles, annuelles.

13. Que le Seigneur fasse ceci, etc. Voy. Ruth. I, 17.

14. La miséricorde du Seigneur, c’est-à-dire la miséricorde semblable à celle du Seigneur, la plus grande possible.

15. Qu’il tire vengeance des ennemis ; littér. : qu’il demande de la main des ennemis, qu’il demande compte à la main des ennemis. Compar. Gen. IX, 5.

18. Demain sont les calendes. Voy. vers. 5.

19. On s’enquerra de ta place ; on demandera pourquoi elle est vide, et que tu ne l’occupes point. — Au jour où il est permis de travailler ; c’est-à-dire le lendemain du sabbat, le troisième jour du mois.

21. Mon serviteur ; littér. dans le texte originel, le serviteur, mais, comme nous l’avons déjà remarqué, l’article se met très souvent, en hébreu, pour le pronom possessif. D’ailleurs toute la suite du discours justifie pleinement notre traduction.

22. Le Seigneur vit ! Voy. Judic. VIII, 19.

24. Manger du pain ; dans l’hébreu le pain. Voy. XIV, 24.

25. * Près de ta muraille. La place d’honneur en Orient est vis-à-vis la porte.

26. Il n’était pas permis de participer au festin des sacrifices, quand on avait contracté une impureté légale.

31. Fils de mort ; hébraïsme pour voué à la mort, digne de mort.

34. Une colère de fureur ; hébraïsme pour une colère furieuse.

41. Et il se prosterna ; littér. : et il adora. Voy. Gen. XVIII, 2.

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21 à 30

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CHAPITRE XXI

David va à Nobé vers le grand-prêtre Achimelech, et se retire auprès d’Achis, roi de Geth.

1. Or, David vint à Nobé vers Achimelech, le prêtre ; et Achimelech fut tout étonné de ce que David était venu. Et il lui dit : Pourquoi es-tu seul, et que personne n’est avec toi ?

2. Et David répondit à Achimelech, le prêtre : Le roi m’a donné un ordre, et il a dit : Que personne ne sache la chose pour laquelle tu es envoyé par moi, et quels sont les commandements que je t’ai donnés ; car j’ai même assigné un rendez-vous à mes serviteurs en tel et tel lieu.

3. Maintenant donc si vous avez quelque chose sous la main, même cinq pains, donnez-les-moi, ou bien tout ce que vous trouverez.

4. Et le prêtre répondant à David, lui dit : Je n’ai point de pains pour le peuple sous la main, seulement du pain saint. Est-ce que tes serviteurs sont purs, surtout par rapport aux femmes ?

5. Et David répondit au prêtre ; et il lui dit : Certainement, s’il s’agit de femmes ; nous nous sommes abstenus depuis hier et avant-hier, quand nous sommes partis, et les vases des serviteurs étaient purs. À la vérité, cette route a été souillée, mais elle sera sanctifiée elle-même aujourd’hui dans les vases.

6. Le prêtre lui donna donc du pain sanctifié ; car il n’y avait point là de pain, si ce n’est seulement les pains de proposition, qui avaient été enlevés de devant le Seigneur pour y placer des pains chauds.

7. Or, il y avait en ce jour-là un certain homme des serviteurs de Saül, au dedans du tabernacle du Seigneur ; et son nom était Doég l’Iduméen, le plus puissant des pasteurs de Saül.

8. David demanda donc à Achimelech : Avez-vous ici sous la main une lance ou un glaive ? parce que je n’ai pas porté avec moi mon glaive, ni mes armes ; car la parole du roi pressait.

9. Et le prêtre répondit : Voici le glaive de Goliath, le Philistin, que tu as tué dans la Vallée du térébinthe ; il est enveloppé dans le manteau derrière l’ephod : si tu veux l’emporter, emporte-le ; car il n’y en a point ici d’autre que celui-là. Et David dit : Il n’y en a point d’autre semblable à celui-là, donnez-le moi.

10. C’est pourquoi David se leva, et s’enfuit en ce jour-là de devant Saül, et vint vers Achis, roi de Geth.

11. Et les serviteurs d’Achis lui dirent, lorsqu’ils eurent vu David ; N’est-ce pas ce David, le roi de la terre ? N’est-ce pas pour lui qu’on chantait dans les chœurs, en disant :

Saül en a tué mille,

et David dix mille ?

12. Mais David recueillit ces paroles en son cœur, et il craignit beaucoup de la part d’Achis, roi de Geth ;

13. Aussi il changea de visage devant eux ; et il tombait entre leurs mains, et il se heurtait contre les battants de la porte, et sa salive découlait sur sa barbe.

14. Et Achis dit à ses serviteurs : Vous avez vu un homme insensé ; pourquoi l’avez-vous amené vers moi ?

15. Est-ce que les furieux nous manquent, que vous avez introduit celui-ci, pour qu’il délire, moi présent ? Est-ce que cet homme entrera dans ma maison ?

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CHAP. XXI. 6. Matth. XII, 3,4. — 11. Supra. XVIII, 7 ; Eccli. XLVII, 7.

 

1. * Nobé est placé ordinairement au nord de Jérusalem et à peu de distance de cette ville, mais sa position est incertaine.

4. Est-ce ; littér. si, particule qui, en hébreu, exprime, outre le doute, l’interrogation et la négation.

5. Par les vases des serviteurs, les uns entendent les vêtements, les autres tous les objets qu’avaient les serviteurs avec eux, et qui pouvaient contracter quelque impureté légale ; d’autres enfin leurs propres corps ; car saint Paul prend quelquefois le mot vase en ce sens. — Cette route a été souillée ; métonymie, pour : nous avons contracté des souillures légales sur cette route, — Mais elle sera sanctifiée elle-même, etc. ; c’est-à-dire (en vertu de la même métonymie), nous nous sanctifierons, nous nous purifierons de ces souillures mêmes, contractées dans nos vêtements, ou dans nos autres objets, ou dans nos corps.

6. Les pains de proposition. Voy. Ex. XXV, 30.

8. Avez-vous ; littér. si vous. Voy. verset 4.

9. Mon manteau, littér. le manteau. Voy. XX, 21. — * Derrière l’ephod. Sur l’ephod, voir la note sur Ex. XXV, 7.

10. * Geth, l’une des cinq villes principales des Philistins.

11. Le roi de la terre ; c’est-à-dire comme le roi de son pays ; ou plutôt le roi de ce pays-ci, selon les conditions du combat dans lequel il a terrassé Goliath. Voy. XVII, 9.

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CHAPITRE XXII

Retraite de David dans la caverne d’Odollam, et de là auprès du roi de Moab. Il revient dans le pays de Juda. Saül fait tuer tous les prêtres de Nobé. Abiathar se sauve, et se retire auprès de David.

1. David s’en alla donc de là, et il s’enfuit dans la caverne d’Odollam. Lorsque ses frères l’eurent appris et toute la maison de son père, ils descendirent vers lui en cet endroit.

2. Et se réunirent auprès de lui tous ceux qui étaient dans la détresse, accablés de dettes, et mécontents ; et il devint leur chef ; et il y eut avec lui environ quatre cents hommes.

3. Et David partit de là pour Maspha qui est en Moab ; et il dit au roi de Moab : Que mon père et ma mère, je vous prie, demeurent avec vous, jusqu’à ce que je sache ce que fera Dieu à mon égard.

4. Et il les laissa auprès du roi de Moab, et ils demeurèrent auprès de lui pendant tous les jours que David fut dans la forteresse.

5. Cependant Gad le prophète dit à David : Ne demeure point dans la forteresse, pars, et va dans la terre de Juda. Et David partit, et il vint dans la forêt de Harét.

6. Et Saül apprit que David avait paru, ainsi que des hommes qui étaient avec lui. Or, lorsque Saül demeurait à Gabaa, et qu’il était dans le bois qui est à Rama, tenant sa lance à la main, et que tous ses serviteurs l’environnaient,

7. Il dit à ses serviteurs qui étaient auprès de lui : Écoutez maintenant, enfants de Jemini : Est-ce que le fils d’Isaï vous donnera à tous des champs et des vignes, et vous fera-t-il tous tribuns et centurions,

8. Puisque vous avez tous conspiré contre moi, et qu’il n’y a personne qui me renseigne ; surtout quand mon fils même a fait alliance avec le fils d’Isaï ? Il n’en est pas d’entre vous qui plaigne mon sort, ni qui m’avertisse ; à cause que mon fils a suscité contre moi mon serviteur, qui me dresse des embuches jusqu’aujourd’hui.

9. Mais, répondant, Doég l’Iduméen qui était présent, et le premier entre les serviteurs de Saül : J’ai vu, dit-il, le fils d’Isaï à Nobé, chez Achimelech, le prêtre, fils d’Achitob,

10. Lequel a consulté le Seigneur pour lui, lui a donné des vivres, et lui a même donné le glaive de Goliath le Philistin.

11. Le roi donc envoya chercher Achimelech, le prêtre, fils d’Achitob, et toute la maison de son père, des prêtres qui étaient à Nobé ; lesquels tous vinrent vers le roi.

12. Et Saül dit à Achimelech : Écoute, fils d’Achitob. Et Achimelech répondit : Je suis présent, seigneur.

13. Et Saül lui dit : Pourquoi as-tu conspiré contre moi, toi et le fils d’Isaï ? Pourquoi lui as-tu donné des pains et un glaive, et as-tu consulté Dieu pour lui, afin qu’il s’élevât contre moi, insidiateur persévérant jusqu’aujourd’hui ?

14. Et Achimelech, répondant au roi, dit : Qui parmi vos serviteurs est comme David, fidèle, gendre du roi, marchant à votre commandement, et honorable dans votre maison ?

15. Est-ce aujourd’hui que j’ai commencé à consulter Dieu pour lui ? Loin de moi ! Que le roi ne soupçonne point son serviteur, ni toute la maison de mon père d’une pareille chose ; car votre serviteur ne sait de cette affaire rien de petit ou de grand.

16. Et le roi dit : Tu mourras de mort, Achimelech, toi et toute la maison de ton père.

17. Puis le roi dit aux gardes qui l’environnaient : Tournez-vous, et tuez les prêtres du Seigneur ; car leur main est avec David ; sachant qu’il s’était enfui, ils ne me l’ont point déclaré. Mais les serviteurs du roi ne voulurent pas étendre leurs mains sur les prêtres du Seigneur.

18. Alors le roi dit à Doég : Tourne-toi, et jette-toi sur les prêtres. Et, s’étant tourné, Doég l’Iduméen se jeta sur les prêtres, et il tua en ce jour-là quatre-vingt-cinq hommes vêtus d’un ephod de lin.

19. Ensuite il frappa Nobé, la cité des prêtres, du tranchant du glaive, égorgeant hommes et femmes, petits enfants et les enfants à la mamelle, bœuf, âne et brebis.

20. Mais un des fils d’Achimelech, dont le nom était Abiathar, s’étant échappé, s’enfuit vers David.

21. Et il lui annonça que Saül avait tué les prêtres du Seigneur.

22. Et David dit à Abiathar : Je savais en ce jour que puisque Doég l’Iduméen était là, il avertirait certainement Saül : c’est moi qui suis coupable de la mort de toutes les âmes de la maison de ton père.

23. Demeure avec moi, et ne crains point : si quelqu’un cherche mon âme, il cherchera aussi ton âme, et tu seras sauvé avec moi.

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CHAP. XXII.

 

1. * Odollam, probablement aujourd’hui Aïd-el-ma. Près des ruines de l’ancienne cité, il y a une caverne suffisamment grande pour que David y ait habité.

3. * Maspha en Moab, site inconnu.

4. * Dans la forteresse de Maspha de Moab, selon les uns, d’Odollam, selon les autres.

5. * Harét, inconnu.

6. * Gabaa, Tell el-Foul. Voir XI, 4.

7. Enfants de Jemini ; c’est-à-dire Benjamites. — Tribuns et centurions. Voy. Ex. XVIII, 21.

15. Que le roi, etc. ; littér. : Que le roi ne soupçonne point contre son serviteur une pareille chose, dans toute la maison de mon père.

16. Tu mourras de mort ; hébraïsme, pour tu mourras infailliblement.

17. Gardes ; litter., émissaires ; c’est-à-dire ceux qui faisaient la fonction de messagers ou de coureurs. — Leur main est avec David ; c’est-à-dire ils donnent la main à David ; ils l’aident, ils favorisent ses vues.

23. Cherche mon âme. Voy. XX, 1.

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CHAPITRE XXIII

David délivre Céïla. Il se retire au désert de Ziph. Saül le poursuit dans le désert de Maon.

1. Et on apporta une nouvelle à David en disant : Voilà que les Philistins attaquent Céïla, et qu’ils pillent les aires.

2. David donc consulta le Seigneur, disant : Est-ce que j’irai et que je battrai ces Philistins ? Et le Seigneur répondit à David : Va, et tu battras les Philistins, et tu sauveras Céïla.

3. Et les hommes qui étaient avec David lui dirent : Voilà que nous, étant en Judée, nous craignons, combien plus, si nous allons à Céïla contre les troupes des Philistins ?

4. De nouveau donc David consulta le Seigneur, qui lui répondit : Lève-toi et va à Céïla ; car c’est moi qui livrerai les Philistins à ta main.

5. David donc s’en alla et ses hommes à Céïla, et il combattit contre les Philistins, et il amena leurs bestiaux, et il frappa ses ennemis d’une grande plaie : ainsi David sauva les habitants de Céïla.

6. Or, dans le temps qu’Abiathar, fils d’Achimelech, s’enfuyait vers David à Céïla, il était descendu ayant un ephod avec lui.

7. Cependant on annonça à Saül que David était venu à Céïla, et Saül dit : Dieu l’a livré en mes mains, et il est enfermé, étant entré dans une ville, où il y a des portes et des serrures.

8. Saül donc ordonna à tout le peuple de descendre au combat à Céïla, et d’assiéger David et ses hommes.

9. Lorsque David eut su que Saül préparait secrètement sa perte, il dit à Abiathar, le prêtre : Revêtez-vous de l’ephod.

10. Et David dit : Seigneur, Dieu d’Israël, votre serviteur a entendu dire que Saül se dispose à venir à Céïla, pour détruire la ville à cause de moi ;

11. Est-ce que les hommes de Céïla me livreront en ses mains ? et Saül descendra-t-il, comme votre serviteur l’a appris ? Seigneur Dieu d’Israël, indiquez-le à votre serviteur. Et le Seigneur répondit : Il descendra.

12. David dit encore : Est-ce que les hommes de Céïla me livreront, moi et les hommes qui sont avec moi aux mains de Saül ? Et le Seigneur répondit : Ils vous livreront.

13. David donc se leva, ainsi que ses hommes, au nombre d’environ six cents, et sortis de Céïla, ils erraient çà et là, incertains ; et l’on annonça à Saül que David s’était enfui de Céïla et s’était sauvé : pour cette raison, Saül feignit de ne pas sortir.

14. Or, David se tenait dans le désert, dans des lieux très sûrs, et il demeura sur la montagne de la solitude de Ziph, montagne ombragée : Saül le cherchait cependant tous les jours ; et Dieu ne le livra pas en ses mains.

15. Et David s’aperçut que Saül était sorti pour chercher son âme. Mais David était dans le désert de Ziph, dans la forêt.

16. Et Jonathas, fils de Saül, se leva, et s’en alla vers David dans la forêt et fortifia ses mains en Dieu, et lui dit :

17. Ne crains point ; car la main de mon père Saül même ne te trouvera pas ; et tu règneras sur Israël, et moi je serai le second après toi ; mais mon père même sait cela.

18. Ils firent donc l’un et l’autre alliance devant le Seigneur ; et David demeura dans la forêt ; mais Jonathas retourna en sa maison.

19. Cependant les Ziphéens montèrent vers Saül à Gabaa, disant : Ne voilà-t-il pas que David est caché parmi nous dans les lieux les plus sûrs de la forêt, sur la colline d’Hachila, qui est à la droite du désert.

20. Maintenant donc, comme votre âme a désiré que vous descendiez, descendez ; mais ce sera à nous à le livrer aux mains du roi.

21. Et Saül répondit : Bénis soyez-vous du Seigneur, parce que vous avez été affligés de mon sort.

22. Allez donc, je vous prie, préparez tout avec une grande diligence, agissez avec beaucoup de soin, et considérez le lieu où est son pied, ou qui l’aura vu ; car il pense de moi, que je lui tends adroitement des pièges.

23. Considérez et voyez tous les lieux secrets dans lesquels il se cache, puis revenez vers moi avec quelque chose de certain, afin que j’aille avec vous. Quand il se serait enfoncé dans la terre, je le chercherai parmi tous les mille de Juda.

24. Ainsi les Ziphéens se levant s’en allèrent à Ziph avant Saül : or, David et ses hommes étaient dans le désert de Maon, dans les plaines, à la droite de Jesimon.

25. Saül alla donc ainsi que ses gens pour le chercher ; et on l’annonça à David, et aussitôt il descendit vers le rocher, et il demeurait dans le désert de Maon ; ce qu’ayant appris Saül, il poursuivit David dans le désert de Maon.

26. Et Saül côtoyait la montagne d’un côté ; mais David et ses hommes côtoyaient la montagne de l’autre. Or, David désespérait de pouvoir se sauver de la face de Saül ; car Saül et ses hommes environnaient en forme de couronne David et ses hommes, pour les prendre.

27. Et un messager vint vers Saül, disant : Hâtez-vous, et venez, parce que les Philistins se sont jetés sur le pays.

28. Saül retourna donc, cessant de poursuivre David, et il marcha à la rencontre des Philistins ; c’est pour cela qu’on appela ce lieu le Rocher qui divise.

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CHAP. XXIII. 19. Infra. XXVI, 1.

 

1. * Céïla était dans le voisinage du pays des Philistins. Jos. XV, 44.

9. * Revêtez-vous de l’ephod. Sur l’ephod, voir la note sur Ex. XXV, 7.

11, 12. Est-ce que ; littér. si, qui exprime souvent en hébreu une interrogation ou une négation.

14. Ombragée, par les arbres dont elle était couverte. — * Dans le désert de Juda, qui s’étend entre les montagnes de Juda et la rive occidentale de la mer Morte. — La solitude de Ziph était la partie du désert de Juda située dans les environs de la ville de Ziph, au sud-est d’Hébron, au nord de Carmel et de Maon.

16. Fortifia ses mains, etc. Il l’encouragea soit par le souvenir des promesses de Dieu, soit par le renouvèlement de leur alliance faite au nom de Dieu.

19. * À Gabaa, Tell el-Foul. Voir XI, 4. — Sur la colline d’Hachila. Elle se trouvait entre Ziph et Maon. — Qui est à la droite, c’est-à-dire au midi du désert de Ziph.

23. Parmi tous les mille, etc. ; c’est-à-dire parmi tous les hommes de Juda ; ou bien avec tous les hommes, toutes les troupes de Juda. Les tribus étaient divisées par maisons et familles formant ensemble mille hommes.

24. * Maon. La ville de ce nom, à deux heures au sud de Ziph, donnait son nom au désert qui l’entourait. — À la droite (au midi) de Jesimon, nom commun en hébreu, qui signifie désert ; ici le désert de Ziph, comme au verset 19.

28. Le Rocher qui divise, ou qui divisa ; parce qu’en cet endroit l’esprit de Saül et de ses gens se trouva divisé, partagé, pour savoir s’il devait aller au secours de son pays, ou continuer à poursuivre David. Ou plutôt : Le Rocher qui sépara, le lieu où Saül fut obligé de se séparer et d’abandonner la poursuite de David ; ou bien tout simplement le rocher qui séparait Saül de David, puisqu’il ne fallait que le passer pour s’emparer de David.

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CHAPITRE XXIV

David se retire dans la caverne d’Engaddi, Saül y entre seul ; David coupe le bord de son manteau. Saül reconnait l’innocence de David.

1. David monta donc de là, et il habita dans les lieux les plus sûrs d’Engaddi.

2. Et lorsque Saül fût revenu, après avoir poursuivi les Philistins, on lui porta une nouvelle, en disant : Voilà que David est dans le désert d’Engaddi.

3. Saül donc, prenant trois mille hommes choisis de tout Israël, alla pour chercher David et ses hommes, même sur les rochers les plus escarpés, qui sont accessibles seulement aux chamois.

4. Et il vint aux parcs de brebis, qui s’offraient à lui pendant qu’il était en chemin ; et il y avait là une caverne, dans laquelle entra Saül pour un besoin naturel : or, David et ses hommes étaient cachés dans la partie intérieure de la caverne.

5. Et les serviteurs de David lui dirent : Voici le jour dont le Seigneur vous a dit : C’est moi qui te livrerai ton ennemi, afin que tu lui fasses comme il plaira à tes yeux. David se leva donc, et coupa sans bruit le bord du manteau de Saül.

6. Après cela David frappa sa poitrine de ce qu’il avait coupé le bord du manteau de Saül.

7. Et il dit à ses hommes : Que le Seigneur me soit propice, afin que je ne commette point ce crime contre mon seigneur, le christ du Seigneur, que de porter ma main sur lui, parce qu’il est le christ du Seigneur.

8. Et David réprima ses hommes par ses paroles, et il ne permit pas qu’ils s’élevassent contre Saül : or, Saül se levant de la caverne, continuait son chemin commencé.

9. Or David se leva aussi après lui ; et, sorti de la caverne, il cria derrière Saül, disant : Mon seigneur roi ! Et Saül regarda derrière lui, et David, s’inclinant penché vers la terre, se prosterna,

10. Et dit à Saül : Pourquoi écoutez-vous les paroles d’hommes qui disent : David cherche votre perte ?

11. Voilà qu’aujourd’hui vos yeux ont vu que le Seigneur vous a livré à ma main dans la caverne ; et j’ai pensé à vous tuer, mais mon œil vous a épargné ; car j’ai dit : Je n’étendrai pas ma main sur mon seigneur, parce que c’est le christ du Seigneur.

12. Bien plus, mon père, voyez, et reconnaissez le bord de votre manteau dans ma main, et que quand j’ai coupé l’extrémité de votre manteau, je n’ai pas étendu ma main sur vous ; remarquez et voyez qu’il n’y a pas de mal en ma main, ni d’iniquité, et que je n’ai pas péché contre vous ; mais vous, vous tendez des embuches à mon âme, pour la détruire.

13. Que le Seigneur juge entre moi et vous, et que le Seigneur me venge de vous ; mais que ma main ne soit pas sur vous.

14. Comme il est dit aussi dans l’ancien proverbe : C’est DES IMPIES que sortira l’impiété : que ma main donc ne soit pas sur vous.

15. Qui poursuivez-vous, roi d’Israël ? qui poursuivez-vous ? c’est un chien mort que vous poursuivez, et une puce.

16. Que le Seigneur soit juge, et qu’il juge entre moi et vous ; qu’il voie et juge ma cause et qu’il me délivre de votre main.

17. Or, lorsque David eut achevé de tenir ces discours à Saül, Saül dit : N’est-ce point là ta voix, mon fils David ? Et Saül éleva sa voix, et pleura ;

18. Puis il dit à David : Tu es plus juste que moi, toi ; car toi, tu m’as fait du bien, et moi, je t’ai rendu du mal.

19. C’est même toi qui m’as montré aujourd’hui le bien que tu m’as fait : comment le Seigneur m’a livré à ta main, et comment tu ne m’as point tué.

20. Qui, en effet, lorsqu’il a trouvé son ennemi, le laisse aller dans une bonne voie ? Mais que le Seigneur te paie de retour, pour ce que tu as fait aujourd’hui à mon égard.

21. Et maintenant comme je sais que très certainement tu dois régner, et que tu dois avoir en ta main le royaume d’Israël,

22. Jure-moi par le Seigneur que tu ne détruiras point ma race après moi, et que tu n’ôteras pas mon nom de la maison de mon père.

23. Et David le jura à Saül. Saül donc s’en alla en sa maison ; et David et ses hommes montèrent dans des lieux plus sûrs.

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CHAP. XXIV.

 

1. * D’Engaddi, ville amorrhéenne, qui appartint à la tribu de Juda, à l’ouest de la mer Morte. Ses alentours abondaient en vignes, en palmiers et en baumiers. Elle s’appelait aussi Asasonthamar.

2. * Dans le désert d’Engaddi, près de la ville. Il y a dans ce désert de nombreuses cavernes.

6. Frappa sa poitrine. Ce remords que David éprouve pour avoir coupé le bord du manteau de Saül s’explique facilement, quand on considère que les Hébreux et en général les Orientaux regardaient leurs rois comme des représentants directs de la divinité.

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CHAPITRE XXV

Mort de Samuel. David se retire dans le désert de Pharan. Nabal lui refuse des vivres : Abigaïl apaise David. Nabal meurt. David épouse Abigaïl et Achinoam, et Michol est donnée à Phalti.

1. Or, Samuel mourut, et tout Israël fut assemblé ; et ils le pleurèrent, et ils l’ensevelirent dans sa maison à Ramatha. Et David, se levant, descendit dans le désert de Pharan.

2. Or il y avait un homme dans la solitude de Maon, et sa possession était sur le Carmel ; et cet homme était très riche, et il avait trois mille brebis et mille chèvres : et il arriva que l’on tondait son troupeau sur le Carmel.

3. Or, le nom de cet homme était Nabal, et le nom de sa femme Abigaïl ; et cette femme était très prudente et belle ; mais son mari était dur, très méchant et rusé : or, il était de la race de Caleb.

4. Lors donc que David eut appris dans le désert que Nabal tondait son troupeau,

5. Il envoya dix jeunes hommes, et leur dit : Montez sur le Carmel, et vous irez vers Nabal, et vous le saluerez en mon nom pacifiquement ;

6. Et vous direz : Que la paix soit avec mes frères et avec toi ; et que la paix soit en ta maison, et que la paix soit sur tout ce que tu as.

7. J’ai appris que tes pasteurs, qui étaient avec nous au désert, tondaient ton troupeau : jamais nous ne les avons inquiétés, et jamais il ne leur a rien manqué de leur troupeau, pendant tout le temps qu’ils ont été avec nous sur le Carmel.

8. Interroge tes serviteurs, et ils te le diront. Maintenant donc, que tes serviteurs trouvent grâce à tes yeux ; car nous sommes venus dans un bon jour : tout ce que ta main trouvera, donne-le à tes serviteurs et à ton fils David.

9. Ainsi lorsque les serviteurs de David furent venus, ils dirent à Nabal toutes ces paroles au nom de David, puis ils gardèrent le silence.

10. Mais Nabal, répondant aux serviteurs de David, dit : Qui est David ? et qui est le fils d’Isaï ? Aujourd’hui les serviteurs qui fuient leurs maitres s’augmentent.

11. Je prendrai donc mes pains, mon eau, la chair des bêtes que j’ai tuées pour mes tondeurs, et je les donnerai à des hommes qui sont je ne sais d’où ?

12. C’est pourquoi les serviteurs de David revinrent par leur chemin, et, étant retournés, ils vinrent et lui rapportèrent toutes les paroles que Nabal avait dites.

13. Alors David dit à ses serviteurs : Que chacun se ceigne de son glaive. Et ils se ceignirent chacun de leur glaive, David lui-même se ceignit de son épée ; et environ quatre cents hommes suivirent David ; mais deux cents restèrent près des bagages.

14. Mais un des serviteurs de Nabal l’annonça à Abigaïl, sa femme, disant : Voilà que David a envoyé des messagers du désert, pour bénir notre maitre, et il les a repoussés.

15. Ces hommes ont été assez bons pour nous, et ne nous ont point inquiétés, et rien n’a jamais péri de nos troupeaux, pendant tout le temps que nous nous sommes trouvés avec eux dans le désert.

16. Ils étaient comme une muraille pour nous, tant la nuit que le jour, durant tous les jours que nous avons fait paitre au milieu d’eux les troupeaux.

17. C’est pourquoi considérez et pensez à ce que vous ferez ; parce que la malice est à son comble contre votre mari et contre votre maison, et que lui-même est un fils de Bélial, en sorte que personne ne peut lui parler.

18. Abigaïl donc se hâta, et elle prit deux cents pains, deux outres de vin, cinq béliers cuits, cinq mesures de grains rôtis, cent grappes de raisins secs et deux cents panerées de figues sèches ; elle les plaça sur les ânes ;

19. Et elle dit à ses serviteurs : Précédez-moi ; voici que je vous suivrai par derrière : mais à son mari Nabal, elle n’en dit rien.

20. Lors donc qu’elle fut montée sur son âne, et qu’elle descendait au pied de la montagne, David et ses serviteurs descendaient à sa rencontre ; et elle-même alla au devant d’eux.

21. Et David dit : Vraiment, c’est en vain que j’ai conservé tout ce qui était à lui dans le désert, et que rien n’a péri de tout ce qui lui appartenait ; et il m’a rendu le mal pour le bien.

22. Que Dieu fasse ceci aux ennemis de David, et qu’il ajoute cela, si de tout ce qui lui appartient, je laisse jusqu’au matin un seul urinant contre une muraille.

23. Mais lorsqu’Abigaïl eut vu David, elle se hâta, descendit de son âne, tomba sur sa face devant David, et se prosterna sur la terre ;

24. Puis elle se jeta à ses pieds, et dit : Sur moi soit, mon seigneur, cette iniquité : que votre servante, je vous conjure, parle à vos oreilles, et écoutez les paroles de votre servante.

25. Que mon seigneur roi n’arrête pas son cœur sur cet homme inique de Nabal, puisque, selon son nom, il est insensé, et qu’il y a folie en lui ; mais moi, votre servante, je n’ai pas vu, mon seigneur, les serviteurs que vous avez envoyés.

26. Maintenant donc, mon seigneur, le Seigneur vit, et votre âme vit ! le Seigneur qui vous a empêché de venir dans du sang, et qui vous a sauvé votre main ; et maintenant qu’ils deviennent comme Nabal, vos ennemis, et ceux qui cherchent la perte de mon seigneur.

27. C’est pourquoi, recevez cette bénédiction que votre servante vous a apportée, à vous, mon seigneur, et donnez-la aux serviteurs qui vous suivent, vous, mon seigneur.

28. Remettez l’iniquité de votre servante ; car le Seigneur vous fera très certainement à vous, mon seigneur, une maison fidèle, parce que, mon seigneur, vous combattez les combats du Seigneur : qu’il ne se trouve donc point de malice en vous durant tous les jours de votre vie.

29. Car s’il s’élève un jour un homme qui vous persécute, et cherche votre âme, l’âme de mon seigneur sera gardée, comme dans le faisceau des vivants, auprès du Seigneur votre Dieu ; mais l’âme de vos ennemis tournoiera, comme du tournoiement rapide de la fronde.

30. Lors donc que le Seigneur vous aura fait à vous, mon seigneur, tous les biens qu’il a prédits de vous, et qu’il vous aura établi chef sur Israël,

31. Ce ne sera pas pour vous un sujet de soupir, ni un scrupule de conscience pour mon seigneur, d’avoir versé un sang innocent, et de vous être vengé vous-même : et lorsque le Seigneur aura fait du bien à mon seigneur, vous vous souviendrez de votre servante.

32. Et David répondit à Abigaïl : Béni le Seigneur Dieu d’Israël, qui vous a envoyée aujourd’hui à ma rencontre ! et bénie votre parole !

33. Et bénie vous-même, qui m’avez empêché de venir pour du sang, et de me venger de ma main !

34. Autrement, le Seigneur Dieu d’Israël vit ! lequel m’a empêché de vous faire du mal : si vous n’étiez venue si vite à ma rencontre, il ne serait pas resté à Nabal, jusqu’à la lumière du matin, un seul urinant contre une muraille.

35. David donc reçut de sa main tout ce qu’elle lui avait apporté, et il lui dit : Allez en paix dans votre maison ; voilà que j’ai entendu votre voix, et honoré votre face.

36. Or, Abigaïl vint vers Nabal ; et voilà qu’il y avait un festin dans sa maison, comme le festin du roi, et le cœur de Nabal était joyeux ; car Nabal était fort ivre ; et elle ne lui dit pas une parole grande ou petite jusqu’au matin.

37. Mais au point du jour, quand Nabal fut revenu de son ivresse, sa femme lui rapporta ces choses, et son cœur mourut intérieurement, et il devint lui-même comme une pierre.

38. Et lorsque dix jours furent passés, le Seigneur frappa Nabal, et il mourut.

39. Lorsque David eut appris que Nabal était mort, il dit : Béni le Seigneur qui a jugé la cause de mon opprobre, venant de la main de Nabal, et qui a préservé son serviteur du mal ! car le Seigneur a rejeté la malice de Nabal sur sa tête. David envoya donc, et il parla à Abigaïl, afin de la prendre pour femme.

40. Et les serviteurs de David vinrent vers Abigaïl sur le Carmel, et ils lui parlèrent, disant : David nous a envoyés vers vous, désirant de vous prendre pour femme.

41. Abigaïl se levant se prosterna, inclinée vers la terre, et dit : Voici ta servante ; qu’elle soit servante pour laver les pieds des serviteurs de mon seigneur.

42. Et Abigaïl se hâta, et elle se leva, monta sur son âne, et cinq jeunes filles, ses suivantes, allèrent avec elle ; et elle suivit les messagers de David ; et elle devint sa femme.

43. Mais David prit aussi Achinoam de Jezraël ; et l’une et l’autre fut sa femme.

44. Or, Saül donna Michol, sa fille, femme de David, à Phalti, fils de Lais, qui était de Gallim.

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CHAP. XXV. 1. Infra. XXVIII, 3 ; Eccli. XLVI, 23.

 

1. * Ramatha, Ramathaimsophim. Voir I, 1.

2. * Carmel, ville de Juda. Voir plus haut, XV, 12. — Maon. Voir XXIII, 24.

8. Dans un bon jour ; un jour de joie. C’était la coutume de faire des réjouissances dans le temps de la tonte des troupeaux.

17. Fils de Bélial. Voy. Judic. XIX, 22.

18. * Cinq mesures, hébreu seïm, environ 55 litres.

22. Que Dieu fasse ceci, etc. Voy. Ruth. I, 17. — Un seul urinant, etc. Beaucoup d’interprètes entendent cette expression du chien, mais Bochart et après lui les meilleurs critiques l’entendent de l’homme ; et il faut convenir que tous les passages de l’Écriture où elle se trouve favorisent le sentiment de ces derniers.

26. Le Seigneur vit, et votre âme vit ! Voy. Judic. VIII, 19. — De venir dans du sang ; de venir pour verser du sang. — Vous a sauvé votre main ; c’est-à-dire a préservé votre main de le verser.

27. Cette bénédiction ; c’est-à-dire ce présent. Voy. Gen. XXXIII, 11.

29. Cherche votre âme. Voy. XX, 1.

37. Fut revenu de son ivresse ; littér. : Eut digéré le vin. — Mourut, c’est-à-dire fut glacé d’effroi.

39. De la main. Nous avons déjà remarqué que les Hébreux employaient le mot main pour exprimer les idées de moyen, d’instrument, d’entremise, etc.

40. * Sur le Carmel, à la ville de Carmel, comme au verset 2.

41. La servante. Abigaïl parle aux envoyés de David comme si lui-même eût été présent.

43. David avait déjà Achinoam, comme le prouve le verbe hébreu, qui est au plus-que-parfait, et le soin que prend fidèlement l’auteur sacré de toujours nommer Achinoam avant Abigaïl. — * De Jezraël, ville des montagnes de Juda.

44. * De Gallim, ville située entre Gabaa et Jérusalem.

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CHAPITRE XXVI

David se retire vers le désert de Ziph. Saül vient l’y chercher. David entre la nuit dans sa tente, et emporte sa lance et sa coupe. Saül reconnait l’innocence de David.

1. Cependant les Ziphéens vinrent vers Saül à Gabaa, disant : Voici que David est caché sur la colline d’Hachila, qui est vis-à-vis du désert.

2. Et Saül se leva, et descendit au désert de Ziph, et avec lui trois mille hommes de l’élite d’Israël, pour chercher David dans le désert de Ziph.

3. Et Saül campa à Gabaa d’Hachila, qui était vis-à-vis de la solitude, sur le chemin ; mais David habitait dans le désert. Or, voyant que Saül était venu après lui dans le désert,

4. Il envoya des espions, et il apprit que Saül y était venu très certainement.

5. David se leva donc secrètement, et il vint au lieu où était Saül ; et lorsqu’il eut vu le lieu où dormait Saül, ainsi qu’Abner, fils de Ner, prince de sa milice, et Saül dormant dans sa tente, et toute la multitude autour de lui,

6. David parla à Achimelech l’Héthéen, et à Abisaï, fils de Sarvia, frère de Joab, disant : Qui descendra avec moi vers Saül, dans le camp ? Et Abisaï dit : Moi, je descendrai avec toi.

7. David donc et Abisaï vinrent vers le peuple pendant la nuit, et ils trouvèrent Saül couché et dormant dans sa tente, sa lance fichée dans la terre, près de sa tête, et même Abner et le peuple dormant autour de lui.

8. Et Abisaï dit à David : Le Seigneur a enfermé ton ennemi aujourd’hui dans tes mains ; maintenant donc je le percerai de la lance contre la terre une fois, et il n’y aura pas besoin d’un second coup.

9. Et David répondit à Abisaï : Ne le tue pas ; car qui étendra sa main sur le christ du Seigneur, et sera innocent ?

10. Et David ajouta : Le Seigneur vit ! à moins que le Seigneur ne le frappe, ou que son jour ne soit venu de mourir, ou que, descendant au combat, il ne périsse ;

11. Que le Seigneur me soit propice, afin que je n’étende pas ma main sur le christ du Seigneur ; maintenant donc, prends la lance, qui est près de sa tête, et sa coupe, et allons-nous-en.

12. David prit donc la lance, et la coupe d’eau, qui était auprès de la tête de Saül, et ils s’en allèrent ; et il n’y eut personne, qui les vît, qui entendît, et qui s’éveillât ; mais tous dormaient, parce qu’un profond sommeil du Seigneur s’était emparé d’eux.

13. Et lorsque David eut passé de l’autre côté, et qu’il se fut arrêté au loin sur le sommet de la montagne, et qu’il y avait un grand intervalle entre eux,

14. David cria au peuple et à Abner, fils de Ner, disant : Est-ce que tu ne répondras pas, Abner ? Et répondant, Abner dit : Qui es-tu, toi qui cries, et qui troubles le roi ?

15. Et David dit à Abner : Est-ce que tu n’es pas homme ? et quel autre est semblable à toi en Israël ? Pourquoi donc n’as-tu pas gardé ton seigneur, le roi ? car il est entré quelqu’un de la multitude pour tuer le roi ton seigneur.

16. Ce n’est pas bien, ce que tu as fait ; le Seigneur vit ! Vous êtes des fils de mort, vous qui n’avez pas gardé votre seigneur, le christ du Seigneur : maintenant donc, vois où est la lance du roi, et où est la coupe d’eau, qui était près de sa tête ?

17. Or, Saül connut la voix de David, et dit : N’est-ce pas ta voix, mon fils David ? Et David répondit : Ma voix, mon seigneur roi.

18. Et il ajouta : Pour quel motif mon seigneur persécute-t-il son serviteur ? Qu’ai-je fait ? ou quel mal est-il en ma main ?

19. Maintenant donc, écoutez, je vous prie, mon seigneur roi, les paroles de votre serviteur : Si le Seigneur vous excite contre moi, qu’il respire l’odeur d’un sacrifice ; mais si ce sont les fils des hommes, ils sont maudits en la présence du Seigneur, eux qui m’ont rejeté aujourd’hui, afin que je n’habite point dans l’héritage du Seigneur, disant : Va, sers des dieux étrangers.

20. Et maintenant, que mon sang ne soit point versé sur la terre devant le Seigneur, parce que le roi d’Israël est sorti pour chercher une puce, comme on poursuit la perdrix sur les montagnes.

21. Et Saül dit : J’ai péché, reviens, mon fils David ; car je ne te ferai plus de mal, parce que mon âme a été précieuse à tes yeux aujourd’hui : car il parait que j’ai agi en insensé, et que j’ai ignoré beaucoup de choses.

22. Et répondant, David dit : Voici la lance du roi ; qu’un des serviteurs du roi passe ici, et qu’il la prenne.

23. Mais le Seigneur rendra à chacun selon sa justice et sa foi ; car le Seigneur vous a livré aujourd’hui à ma main, et je n’ai pas voulu étendre ma main sur le christ du Seigneur.

24. Et comme votre âme a été aujourd’hui élevée à mes yeux, ainsi soit élevée mon âme aux yeux du Seigneur, et qu’il me délivre de toute angoisse.

25. Saül donc dit à David : Bénis sois-tu, mon fils David ; et tu achèveras certainement ce que tu feras, et tu pourras beaucoup. Or, David s’en alla en son chemin, et Saül retourna en sa demeure.

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CHAP. XXVI. 1. Supra. XXIII, 19.

 

1. * À Gabaa, Tell el-Foul. Voir XI, 4. — La colline d’Hachila. Voir XXIII, 19.

2. * Ziph. Voir XXIII, 14.

12. Un profond sommeil du Seigneur ; c’est-à-dire envoyé par le Seigneur ; ou bien le mot Seigneur exprime-t-il, ici, comme le mot Dieu en bien des endroits, le superlatif ; en sorte que le sens serait un très profond sommeil.

16. Des fils de mort. Voy. XX, 31.

19. Qu’il respire, etc., c’est-à-dire qu’il ait pour agréable un sacrifice que je lui offre, en épargnant mon ennemi, et en souffrant sans murmure tout ce qu’il me fait souffrir.

20. Devant le Seigneur ; parce que le Seigneur étant témoin de ma mort ne manquera pas de la venger, à cause de mon innocence.

25. Tu achèveras, etc. ; littér. et certainement faisant tu feras ; ce qui est un pur hébraïsme.

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CHAPITRE XXVII

David se retire de nouveau auprès d’Achis, roi de Geth, qui lui donne Sicéleg. Il fait des courses sur les ennemis d’Israël.

1. Et David dit en son cœur : Je tomberai enfin un jour dans les mains de Saül. Ne vaut-il pas mieux que je m’enfuie, et que je me sauve dans la terre des Philistins, afin que Saül perde l’espoir et cesse de me chercher dans tous les confins d’Israël ? Je fuirai donc ses mains.

2. Ainsi David se leva, et s’en alla, lui et six cents hommes avec lui, vers Achis, fils de Maoch, roi de Geth.

3. Et David habita avec Achis à Geth, lui et ses hommes, chaque homme et sa maison ; et David et ses deux femmes, Achinoam de Jezraël et Abigaïl, femme de Nabal du Carmel.

4. Et l’on annonça à Saül que David s’était enfui à Geth, et il ne continua plus à le chercher.

5. Or David dit à Achis : Si j’ai trouvé grâce à vos yeux, qu’il me soit donné un lieu dans une des villes de ce pays, afin que j’y habite ; car pourquoi votre serviteur demeure-t-il dans la cité du roi avec vous ?

6. Ainsi donc, Achis lui donna en ce jour-là Sicéleg : et c’est pour cette raison que Sicéleg est devenue la possession des rois de Juda jusqu’à ce jour.

7. Or, le nombre des jours pendant lesquels David habita dans le pays des Philistins fut de quatre mois.

8. Et David monta, ainsi que ses hommes, et ils pillaient Géssuri, Gerzi, et les Amalécites ; car ces cantons étaient habités dans ce pays depuis longtemps, sur le chemin de Sur jusqu’à la terre d’Égypte.

9. Et David frappait toute la contrée, et il ne laissait vivant ni homme, ni femme ; et enlevant brebis, bœufs, ânes, chameaux et vêtements, il s’en retournait et venait vers Achis.

10. Or, Achis lui demandait : Sur qui es-tu tombé aujourd’hui ? David répondait : Sur le midi de Juda, sur le midi de Jéraméel, et sur le midi de Céni.

11. Il ne laissait en vie ni homme ni femme, et il n’en amenait point à Geth, disant : C’est de peur qu’ils ne disent contre nous : David a fait ces choses ; et c’est à cela qu’il s’est arrêté durant tous les jours qu’il habita dans le pays des Philistins.

12. Ainsi Achis se confia à David, disant : Il a fait beaucoup de maux à son peuple Israël ; il sera donc pour moi un serviteur perpétuel.

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CHAP. XXVII.

 

5. * Geth, l’une des cinq principales villes des Philistins.

6. * Sicéleg, au sud de Juda. Sa situation exacte n’est pas connue.

8. Sur le chemin ; littér. à ceux qui vont, quand on va, en allant. — * Géssuri, Gerzi désignent des nomades habitant le désert d’Arabie, comme les Amalécites.

10. * Jéraméel, de la tribu de Juda. — Céni, le pays habité par les Cinéens, au sud de Juda.

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CHAPITRE XXVIII

Dernière guerre des Philistins contre Saül. David s’engage à y accompagner le roi de Geth. Saül consulte une pythonisse, qui évoque Samuel.

1. Or, il arriva, en ces jours-là, que les Philistins assemblèrent leurs troupes, pour se préparer à la guerre contre Israël ; et Achis dit à David : Sache bien que tu viendras avec moi dans mon camp, toi et tes hommes.

2. Et David répondit à Achis : Maintenant vous saurez ce que votre serviteur doit faire. Achis dit encore à David : Et moi je t’établirai garde de ma personne pour toujours.

3. Or, Samuel était mort, tout le peuple d’Israël l’avait pleuré, et ils l’avaient enseveli à Ramatha, sa ville. Et Saül avait chassé les magiciens et les devins de son pays.

4. Et les Philistins s’assemblèrent et vinrent, et ils campèrent à Sunam ; mais Saül aussi assembla tout Israël, et vint à Gelboé.

5. Et Saül vit le camp des Philistins, et il craignit, et son cœur fut tout saisi d’épouvante.

6. Et il consulta le Seigneur, et le Seigneur ne lui répondit point, ni par des songes, ni par les prêtres, ni par les prophètes.

7. Alors Saül dit à ses serviteurs : Cherchez-moi une femme ayant un esprit de python, et j’irai à elle, et je l’interrogerai. Et ses serviteurs lui répondirent : Il y a à Endor une femme qui a un esprit de python.

8. Il changea donc son habillement, se revêtit d’autres vêtements, et s’en alla, lui et deux hommes avec lui, et ils vinrent vers la femme pendant la nuit, et il lui dit : Devine pour moi par l’esprit de python, et évoque-moi celui que je te dirai.

9. Et la femme lui répondit : Voilà que tu sais tout ce qu’a fait Saül, et de quelle manière il a exterminé de la terre les magiciens et les devins ; pourquoi donc tends-tu des pièges à mon âme, pour que je sois tuée ?

10. Et Saül lui jura par le Seigneur, disant : Le Seigneur vit ! il ne t’arrivera rien de mal à cause de ceci.

11. Et la femme lui demanda : Qui t’évoquerai-je ? Il répondit : Évoque-moi Samuel.

12. Or, quand la femme eut vu Samuel, elle s’écria à haute voix, et dit à Saül : Pourquoi m’en avez-vous imposé ? car vous êtes Saül.

13. Alors le roi lui dit : Ne crains point ; qu’as-tu vu ? Et la femme répondit à Saül : Ce sont des dieux que j’ai vus montant de la terre.

14. Et il lui demanda : Quelle est sa forme ? Elle répondit : Un vieillard est monté, et il est couvert d’un manteau. Et Saül comprit que c’était Samuel, et il s’inclina sur sa face vers la terre, et il se prosterna.

15. Or Samuel dit à Saül : Pourquoi m’avez-vous troublé, de sorte que je fusse évoqué ? Et Saül répondit : Je suis dans une grande contrainte ; puisque les Philistins combattent contre moi, que Dieu s’est retiré de moi, et qu’il n’a point voulu m’entendre ni par l’entremise des prophètes, ni par des songes ; je vous ai donc appelé, pour que vous me montriez ce que je dois faire.

16. Et Samuel répliqua : Pourquoi m’interrogez-vous, puisque le Seigneur s’est retiré de vous, et qu’il est passé à votre rival ?

17. Car le Seigneur vous fera, comme il a dit par mon entremise, et il divisera votre royaume en l’arrachant de votre main, et il le donnera à votre parent David,

18. Parce que vous n’avez pas obéi à la voix du Seigneur, et vous n’avez pas accompli la colère de sa fureur contre Amalec ; c’est pour cela que ce que vous souffrez, le Seigneur vous l’a fait aujourd’hui.

19. Et le Seigneur abandonnera aussi Israël avec vous aux mains des Philistins ; mais demain vous et vos fils vous serez avec moi ; et même le camp d’Israël, le Seigneur le livrera aux Philistins.

20. Et aussitôt Saül tomba et resta étendu sur la terre ; car il avait été épouvanté des paroles de Samuel, et il n’y avait pas de force en lui, parce qu’il n’avait pas mangé de pain durant tout ce jour-là.

21. C’est pourquoi cette femme vint vers Saül (car il était fort troublé), et elle lui dit : Voilà que votre servante a obéi à votre voix, et j’ai mis mon âme en ma main, et j’ai écouté vos paroles, que vous m’avez dites.

22. Maintenant donc écoutez, vous aussi, la voix de votre servante, et je mettrai devant vous une bouchée de pain, afin que mangeant, vous repreniez vos forces, et que vous puissiez faire la route.

23. Saül refusa, et dit : Je ne mangerai point. Mais ses serviteurs et la femme le contraignirent, et enfin, leur voix écoutée, il se leva de terre, et s’assit sur le lit.

24. Or, cette femme avait un veau gras en sa maison, elle se hâta, et le tua ; puis prenant de la farine, elle la pétrit, et fit cuire des pains azymes,

25. Et elle les mit devant Saül et devant ses serviteurs. Lorsqu’ils eurent mangé, ils se levèrent, et marchèrent durant toute cette nuit.

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CHAP. XXVIII. 3. Supra. XXV, 1 ; Eccli. XLVI, 23. — 7. Lev. XX, 27 ; Deut. XVIII, 11 ; Act. XVI, 16. — 15. Eccli. XLVI, 23.

 

3. Samuel était mort. Le verbe en hébreu est au plus-que-parfait ; d’ailleurs cette mort a été déjà rapportée. Voy. XXV, 1. — * Ramatha, Ramathaimsophim. Voir I, 1.

4. * Sunam ou Sunem, dans la plaine d’Esdrelon, au nord de Jezraël, au sud de Naim. — Gelboé, au sud-est de Jezraël.

7. Un esprit de python. Voy. note sur Lev. XX, 27. — * Endor, au nord-est de Naim, en face du mont Thabor.

12. Les Pères de l’Église, la plupart des juifs et des interprètes catholiques soutiennent que par une intervention surnaturelle du pouvoir de Dieu, Samuel a réellement apparu en personne à Saül. Ce sentiment est d’ailleurs plus conforme à la lettre de l’Écriture et à tout le contexte.

13. Ce sont des dieux. Le mot Elôhîm, qui signifie proprement le vrai Dieu, se donne aux fausses divinités, aux anges, aux juges, aux magistrats ; et quoiqu’il soit au pluriel par sa forme grammaticale, on l’emploie pour désigner une seule personne à laquelle on veut donner les marques d’un grand honneur et d’un grand respect, comme ici la pythonisse à Samuel.

14. * D’un manteau, le long vêtement supérieur que portaient les prophètes.

18. La colère de sa fureur. Voy. XX, 34.

20. * « Il est évident, dit très justement M. Munk, que l’auteur de ce récit, ainsi que ceux pour qu’il écrivait, croyaient à l’existence du prophète au-delà de la tombe et à un séjour où les [âmes] se réunissaient après la mort. »

21. J’ai mis mon âme en ma main. Voy. XIX, 5.

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CHAPITRE XXIX

Les princes des Philistins obligent Achis de renvoyer David à Sicéleg.

1. Toutes les troupes des Philistins s’assemblèrent donc à Aphec ; mais Israël aussi campa près de la fontaine de Jezraël.

2. Or, les satrapes des Philistins marchaient avec des compagnies de cent et de mille hommes ; mais David et ses hommes étaient à l’arrière-garde avec Achis.

3. Les princes des Philistins dirent à Achis : Que veulent dire ces Hébreux ? Et Achis répondit aux princes des Philistins : Est-ce que vous ne connaissez pas David, qui a été serviteur de Saül, roi d’Israël, qui est avec moi depuis nombre de jours et même d’années, et dans lequel je n’ai rien trouvé, depuis le jour qu’il s’est réfugié auprès de moi jusqu’à ce jour-ci ?

4. Mais les princes des Philistins s’irritèrent contre lui, et lui dirent : Que cet homme s’en retourne ; qu’il demeure dans son lieu, dans lequel vous l’avez établi, et qu’il ne descende pas avec nous au combat, afin qu’il ne devienne point notre ennemi, lorsque nous aurons commencé à combattre ; car comment pourra-t-il apaiser son seigneur autrement qu’avec nos têtes ?

5. N’est-ce pas ce David, en l’honneur duquel on chantait dans les chœurs :

Saül a frappé sur ses mille,

et David sur ses dix mille ?

6. Achis donc appela David, et lui dit : Le Seigneur vit ! tu es droit et bon en ma présence, et ta sortie et ton entrée est avec moi dans le camp ; et je n’ai trouvé en toi rien de mal, depuis le jour que tu es venu vers moi jusqu’à ce jour-ci ; mais tu ne plais pas aux satrapes.

7. Retourne-t’en donc, et va en paix, et n’offense pas les yeux des satrapes des Philistins.

8. Et David demanda à Achis : Qu’ai-je donc fait, et qu’avez-vous trouvé en moi, votre serviteur, depuis le jour que j’ai été en votre présence jusqu’à ce jour-ci, pour que je ne vienne point, et que je ne combatte point contre les ennemis de mon seigneur roi ?

9. Mais répondant, Achis dit à David : Je sais que tu es bon à mes yeux comme un ange de Dieu ; mais les princes des Philistins ont dit : Il ne montera point avec nous au combat.

10. Ainsi lève-toi, dès le matin, toi et les serviteurs de ton seigneur qui sont venus avec toi ; et lorsque vous vous serez levés pendant la nuit, et qu’il aura commencé à faire jour, partez.

11. C’est pourquoi David se leva pendant la nuit, lui et ses hommes, pour partir dès le matin, et retourner dans la terre des Philistins ; mais les Philistins montèrent à Jezraël.

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CHAP. XXIX. 4. I Par. XII, 19.

 

1. * Près de la fontaine de Jezraël. C’est probablement la fontaine d’Ain-Harod, décrite note sur Judic. VII, 5. — Aphec était à l’ouest de Naim, au nord-ouest de Sunem.

6. Le Seigneur vit ! Achis jure par le Seigneur ou Jéhova pour donner plus d’assurance à David, ou parce qu’il reconnaissait le Dieu des Hébreux, sinon comme la seule divinité, du moins comme semblable à celles qui étaient en grand nombre chez les païens. — Par l’expression l’entrée et la sortie, les Hébreux entendaient toutes les actions, l’ensemble de la conduite.

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CHAPITRE XXX

David, à son retour, trouve Sicéleg pillée par les Amalécites. Il les poursuit, les défait, reprend sur eux le butin et le partage à ses troupes et aux anciens de Juda.

1. Or, lorsque David et ses hommes arrivèrent à Sicéleg, au troisième jour, les Amalécites avaient fait une irruption du côté austral, contre Sicéleg, avaient battu Sicéleg et l’avaient mise à feu.

2. Et ils avaient emmené les femmes captives, et depuis le plus petit jusqu’au grand : ils n’avaient tué personne ; mais ils avaient tout emmené avec eux, et ils s’en allaient par leur chemin.

3. Lors donc que David et ses hommes furent arrivés à la ville, et qu’ils eurent trouvé qu’elle avait été mise à feu, et que leurs femmes, leurs fils et leurs filles avaient été emmenées captives,

4. David et le peuple qui était avec lui élevèrent leurs voix, et pleurèrent jusqu’à ce que les larmes leur manquèrent.

5. Car même les deux femmes de David, Achinoam de Jezraël, et Abigaïl, femme de Nabal du Carmel, avaient été emmenées captives.

6. Et David fut très contristé ; car le peuple voulait le lapider, parce que l’âme de chacun était dans l’amertume à cause de ses fils et de ses filles ; mais David se fortifia dans le Seigneur son Dieu.

7. Et il dit à Abiathar, le prêtre, fils d’Achimelech : Approchez-moi l’ephod. Et Abiathar approcha l’ephod de David.

8. Et David consulta le Seigneur, disant : Poursuivrai-je ces brigands, et les prendrai-je, ou non ? Et le Seigneur lui répondit : Poursuis, car, sans doute, tu les prendras, et tu recouvreras le butin.

9. David s’en alla donc, lui et les six cents hommes qui étaient avec lui, et ils vinrent jusqu’au torrent de Besor ; et quelques-uns fatigués s’arrêtèrent.

10. Mais David les poursuivit avec quatre cents hommes ; car deux cents s’étaient arrêtés, qui, fatigués, ne pouvaient passer le torrent de Besor.

11. Et ils trouvèrent un Égyptien dans la campagne, et ils l’amenèrent à David, et ils lui donnèrent du pain pour manger, et de l’eau pour boire ;

12. Et de plus une partie d’une panerée de figues sèches et deux grappes de raisins secs. Lorsqu’il eut mangé ces choses, ses esprits revinrent, et il fut restauré ; car il n’avait pas mangé de pain ni bu d’eau pendant trois jours et trois nuits.

13. C’est pourquoi David lui demanda : À qui es-tu ? et d’où es-tu ? et où vas-tu ? Celui-ci répondit : Je suis un jeune Égyptien, esclave d’un Amalécite ; mais mon maitre m’a abandonné, parce que je tombai malade avant-hier.

14. Car nous, nous avons fait une sortie vers la région australe du Céréthien, et contre Juda, et vers le midi de Caleb, et nous avons mis Sicéleg à feu,

15. Et David lui dit : Peux-tu me conduire vers cette troupe ? L’Égyptien répondit : Jurez-moi par Dieu, que vous ne me tuerez point, et que vous ne me livrerez point aux mains de mon maitre, et moi je vous conduirai vers cette troupe. Et David lui jura.

16. Et lorsque l’Égyptien l’eut conduit, voilà que les Amalécites étaient couchés sur la face de toute la terre, mangeant et buvant, et comme célébrant un jour de fête, pour tout le butin, et les dépouilles qu’ils avaient enlevés de la terre des Philistins, et de la terre de Juda.

17. Et David les battit depuis le soir jusqu’au soir du jour suivant, et il n’en échappa aucun, sinon quatre cents jeunes hommes qui étaient montés sur les chameaux, et s’étaient enfuis.

18. David donc reprit tout ce que les Amalécites avaient emporté, ainsi il reprit ses deux femmes.

19. Et rien ne manqua, depuis le petit jusqu’au grand, tant des fils que des filles, ni des dépouilles ; car tout ce qu’ils avaient pris, David le ramena entièrement.

20. Il retira donc tous les troupeaux de menu et de gros bétail, et les fit marcher devant lui ; et on disait : Voici le butin de David.

21. David vint ensuite vers les deux cents hommes, qui, fatigués, s’étaient arrêtés et n’avaient pu suivre David, et à qui il avait commandé de rester au torrent de Besor ; ceux-ci sortirent au-devant de David et du peuple qui était avec lui. Or, David s’approchant du peuple, le salua pacifiquement.

22. Mais tout homme très méchant et inique, d’entre les hommes qui étaient allés avec David, répondant, dit : Parce qu’ils ne sont pas venus avec nous, nous ne leur donnerons rien du butin que nous avons repris ; mais que chacun se contente de sa femme et de ses enfants ; et, lorsqu’ils les auront reçus, qu’ils se retirent.

23. Mais David dit : Ce n’est pas ainsi, mes frères, que vous disposerez des biens que le Seigneur nous a livrés, il nous a conservés, et a mis en nos mains les brigands qui étaient sortis violemment contre nous ;

24. Et nul ne vous écoutera sur cette parole ; car égale sera la part de celui qui est descendu au combat, et de celui qui est resté près des bagages, et ils partageront également.

25. Or, c’est ce qui a été fait depuis ce jour-là, et dans la suite établi, fixé, et comme une loi dans Israël jusqu’à ce jour.

26. David donc vint à Sicéleg, et il envoya des dons du butin pris aux anciens de Juda, ses proches, disant : Recevez cette bénédiction du butin des ennemis du Seigneur ;

27.À ceux qui étaient à Béthel, à ceux qui étaient à Ramoth vers le midi, à ceux qui étaient à Jéther,

28.À ceux qui étaient à Aroër, à ceux qui étaient à Sephamoth, à ceux qui étaient à Esthamo,

29.À ceux qui étaient à Rachal, à ceux qui étaient dans les villes de Jéraméel, à ceux qui étaient dans les villes de Céni,

30. À ceux qui étaient à Arama, à ceux qui étaient sur le lac d’Asan, à ceux qui étaient à Athach,

31. À ceux qui étaient à Hébron, et aux autres qui étaient dans les lieux dans lesquels avaient demeuré David, lui-même, et ses hommes.

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CHAP. XXX. 1. I Par. XII, 20.

 

1. * Du côté austral, dans la Palestine du sud. — Sicéleg. Voir XXVII, 6.

3. À la ville ; c’est-à-dire à Sicéleg.

7. Approchez-moi l’ephod. C’est la traduction littérale de la Vulgate et du texte hébreu, que les uns expliquent par : Donnez-moi, attachez-moi l’ephod, et les autres par : Mettez, revêtez l’ephod pour moi, c’est-à-dire, afin de consulter le Seigneur pour moi. — * Sur l’ephod lui-même, voir la note sur Ex. XXV, 7.

8. David consulta le Seigneur ; ou par lui-même, revêtu de l’ephod, ou par Abiathar Voy. le vers. 7.

9. * Besor. Ce torrent devait passer près de Sicéleg au sud et se jeter dans la Méditerranée au sud de Gaza.

14. * Céréthien, Crétois, tribu philistine. — Caleb possédait Hébron et ses dépendances.

16. Sur la face de toute la terre, c’est-à-dire dans toute la campagne, dans laquelle ils étaient dispersés.

26. Cette bénédiction ; ce présent. Voy. Gen. XXXIII, 11.

27. * Béthel. Voir Gen. XII, 8. — Ramoth, dans le Négeb ou désert du sud de la Palestine. — Jéther, dans les montagnes de Juda, ville sacerdotale. Jos. XXI, 14.

28. * Aroër de Juda, dans l’ouadi Ararah. Il n’en reste plus que quelques murs. Ces ruines sont à trois heures au sud-est de Bersabée. — Sephamoth, ville inconnue. — Esthamo, appelée aussi Esthemo et Istemo, ville sacerdotale des montagnes de Juda, au sud d’Hébron. Jos. XXI, 14.

29. * Rachal, ville inconnue. Les Septante lisent, et sans doute avec raison, Carmel, la ville dont il est parlé plusieurs fois plus haut dans l’histoire de Nabal et d’Abigaïl. XXV, 2. — Jéraméel, Céni. Voir XXVII, 10.

30. * Arama ou Horma-Sephaath. Voir Num. XIV, 45. — Sur le lac d’Asan. Lieu inconnu. Divers manuscrits et diverses versions lisent Bor ou Ber Asan, c’est-à-dire le puits d’Asan. — Athach, inconnu.

31. * Hébron. Voir la note sur Gen. XIII, 18.

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CHAPITRE XXXI

Combat des Philistins contre Israël. Mort de Saül et de ses fils.

1. Cependant les Philistins combattaient contre Israël ; et les hommes d’Israël s’enfuirent devant les Philistins, et tombèrent morts sur la montagne de Gelboé.

2. Et les Philistins fondirent sur Saül et ses fils, et tuèrent Jonathas, Abinadab et Melchisua, fils de Saül.

3. Et tout le poids de la bataille tomba sur Saül ; et les archers le poursuivirent, et il fut grièvement blessé par les archers.

4. Alors Saül dit à son écuyer : Tire ton glaive et frappe-moi, de peur que ces incirconcis ne viennent, et ne me tuent, en se jouant de moi. Et son écuyer ne voulut pas ; car il avait été épouvanté d’une trop grande terreur ; c’est pourquoi Saül saisit son glaive et se jeta dessus.

5. Ce qu’ayant vu son écuyer, c’est-à-dire que Saül était mort, il se jeta lui aussi sur son épée et mourut avec lui.

6. Saül mourut donc, en même temps que ses trois fils, son écuyer, et tous ses hommes, en ce jour-là.

7. Or, les hommes d’Israël qui étaient au delà de la vallée et au delà du Jourdain, voyant que les Israélites avaient fui, et que Saül était mort ainsi que ses fils, abandonnèrent leurs cités et s’enfuirent ; et les Philistins vinrent et y habitèrent.

8. Mais, le jour suivant arrivé, les Philistins vinrent pour dépouiller ceux qui avaient été tués, et ils trouvèrent Saül et ses trois fils étendus sur la montagne de Gelboé.

9. Et ils coupèrent la tête de Saül, et le dépouillèrent de ses armes ; puis, ils envoyèrent dans la terre des Philistins tout autour, pour que la nouvelle fut portée dans le temple des idoles, et parmi les peuples.

10. Et ils déposèrent ses armes dans le temple d’Astaroth ; mais son corps, ils le suspendirent au mur de Bethsan.

11. Lorsque les habitants de Jabès-Galaad eurent appris tout ce que les Philistins avaient fait à Saül,

12. Tous les hommes les plus vaillants se levèrent, et marchèrent pendant toute la nuit, et ils enlevèrent le cadavre de Saül, et les cadavres de ses fils du mur de Bethsan ; puis, ils vinrent à Jabès-Galaad, et les brulèrent là.

13. Et ils emportèrent leurs os, et les ensevelirent dans le bois de Jabès, et ils jeunèrent pendant sept jours.

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CHAP. XXXI. 2. I Par. X, 2, 5. — 4. I Par. X, 4. — 11. II Reg. II, 4.

 

1. * Gelboé. Voir XXVIII, 4.

6. * Sur les causes de ce châtiment de Saül, voir I Par. X, 13.

10. Le temple d’Astaroth. Voy. Judic. III, 7. — * L’Astaroth des Philistins s’appelait proprement Atergatis ou Derketo, voir la note sur I Reg. V, 2, mais elle ne différait guère d’Astarté que par la forme. — Bethsan, appelée depuis Scythopolis, était située à l’ouest et non loin du Jourdain, au sud du lac de Tibériade.

11. * Jabès-Galaad. Voir Judic. XXI, 8.

13. Ils jeunèrent ; en signe de deuil. Le jeûne et le deuil étaient comme inséparables ; le deuil ordinaire était de sept jours.

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