María auxiliátrix


Biblia HTML

RUTH

RUTH

*rtsu

Ruth - Summárium

INTRODUCTION

CHAPITRE PREMIER

Élimélech se retire dans le pays de Moab. Il y meurt. Ses fils s’y marient. Noëmi sa femme avec Ruth, sa bru, retourne à Bethléhem.

CHAPITRE II

Ruth va glaner dans les champs de Booz. Booz la comble de bonté.

CHAPITRE III

Ruth va se coucher aux pieds de Booz. Booz lui promet de l’épouser.

CHAPITRE IV

Booz épouse Ruth, Elle devient mère d’Obed, aïeul de David.

²

—————

*rtin

INTRODUCTION AU LIVRE DE RUTH

Ce petit livre qui porte le nom de Ruth a pour objet principal de nous faire connaitre la généalogie de David, le fondateur de la race royale, et celle de Jésus-Christ. Cette généalogie, qui n’est point donnée par le livre des Rois, se lit ici, IV, 18-21 ; elle est incomplète, car de Pharès, fils de Juda, jusqu’à David, elle ne comprend que dix membres, ce qui est insuffisant pour un intervalle de six à huit siècles ; mais l’auteur a voulu nous indiquer seulement les principaux ancêtres du grand roi, et établir qu’il descendait de Juda, fils de Jacob. L’histoire d’une Moabite, Ruth, a fourni à l’écrivain sacré l’occasion de raconter l’origine du véritable fondateur de la monarchie israélite. Elle vivait du temps des Juges ; c’est pourquoi ce livre est considéré comme une sorte d’appendice ou de supplément au livre même des Juges. Il est d’ailleurs impossible de fixer à quelle date précise se sont passés les évènements mentionnés dans Ruth. Des critiques ont pensé que c’était pendant les invasions des Madianites qu’avait eu lieu la famine dont parle I, 1 ; Josèphe dit que Booz vivait du temps d’Héli, après la mort de Samson. On ne peut résoudre la question. Nous ne savons pas davantage quel est l’auteur de cet écrit. Le style ne ressemble ni à celui du livre des Juges ni à celui des deux premiers livres des Rois. Plusieurs l’ont attribué à Samuel, d’autres à Ézéchias, mais sans preuves. Il a été probablement composé peu après la mort de David, puisque la généalogie finale s’arrête à ce roi, IV, 22.

Le livre de Ruth nous fait pénétrer dans l’intérieur d’une famille bethléhémite et nous trace un tableau achevé de la vie domestique. C’est une ravissante idylle d’une incomparable fraicheur, d’une grâce charmante, d’une délicate sobriété de touche, une œuvre d’art exquise. Le plus habile poète n’aurait pu imaginer des caractères mieux harmonisés et mieux choisis. Quelle belle figure que celle de Booz, homme de foi, plein de l’idée de Dieu, dont la pensée est présente à tous les détails de sa vie, diligent et soigneux dans la culture de ses terres, bon pour ses serviteurs, condescendant envers eux, aimé de tous ; libéral envers les étrangers, respectant le droit des autres et observant la loi, jusque dans son amour pour Ruth, sa parente ! — Quelle touchante et sympathique figure que celle de cette Moabite, d’un dévouement si généreux pour sa belle-mère et pour la mémoire de son époux, d’une modestie si simple, d’une patience si grande dans le support de la pauvreté, d’une docilité si candide aux avis de Noëmi ! Cette étrangère, adoptée par le peuple de Jéhovah, à cause de ses vertus, destinée à devenir un des ancêtres du Messie, n’est pas seulement pour nous un beau caractère : elle est le gage de notre vocation à la foi, pour nous, gentils, qui avons été appelés comme elle de l’erreur à la vérité. — Noëmi est le type de la mère de famille, de la femme forte que devait chanter plus tard l’auteur des Proverbes ; c’est la femme religieuse, fidèle à remplir ses devoirs avec tact, sagesse et prudence, comptant toujours sur Dieu, dans l’adversité comme dans la prospérité. — Et pour faire contraste à ces figures si attachantes, Orpha, qui n’est point méchante, mais qui n’a pas le cœur assez généreux pour suivre jusqu’au bout sa belle-mère, la quitte après l’avoir embrassée et renonce ainsi à la vraie religion, comme sans s’en douter, pour retourner chez elle, vers son peuple et « vers ses dieux, » et demeurer païenne.

« Le petit livre de Ruth, dit Roos, est placé au milieu de livres remplis de récits de guerres et d’autres grands évènements comme une peinture gracieuse et incomparable d’honnêteté, de décence, de sagesse et de droiture… Cette belle histoire renferme des types de toutes les vertus nécessaires dans la vie domestique et sociale. C’est la gloire éternelle du Dieu d’Israël d’avoir été honoré, au milieu de la liberté dont son peuple jouissait à cette époque, par tant de chasteté, de justice, d’amour, de bienséance. Qu’étaient donc Noëmi, Booz, Ruth ? C’étaient des paysans. Combien charmante est leur éloquence ! Combien touchante leur amitié ! Combien délicate leur conduite ! Quelle prudence et quel jugement ils manifestent !

²

RUTH

 

Rt 1

*rt01

CHAPITRE PREMIER

Élimélech se retire dans le pays de Moab. Il y meurt. Ses fils s’y marient. Noëmi sa femme avec Ruth, sa bru, retourne à Bethléhem.

1 In diébus uníus júdicis, quando júdices prǽerant, facta est fames in terra. Abiítque homo de Béthlehem Juda, ut peregrinarétur in regióne Moabítide cum uxóre sua ac duóbus líberis.

1. Aux jours d’un juge, lorsque les juges gouvernaient, il y eut une famine sur la terre. Or, un homme s’en alla de Bethléhem de Juda, pour voyager dans le pays de Moab, avec sa femme et ses deux enfants.

2 Ipse vocabátur Elímelech, et uxor ejus Nóëmi : et duo fílii, alter Máhalon, et alter Chélion, Ephrathǽi de Béthlehem Juda. Ingressíque regiónem Moabítidem, morabántur ibi.

2. Cet homme s’appelait Élimélech, sa femme Noëmi, et ses deux fils, l’un Mahalon et l’autre Chelion ; ils étaient Ephrathéens de Bethléhem de Juda. Or, étant entrés dans le pays de Moab, ils y demeurèrent.

3 Et mórtuus est Elímelech marítus Nóëmi : remansítque ipsa cum fíliis.

3. Et Élimélech, mari de Noëmi, mourut ; et elle resta avec ses fils,

4 Qui accepérunt uxóres Moabítidas, quarum una vocabátur Orpha, áltera vero Ruth. Manserúntque ibi decem annis,

4. Qui prirent des femmes moabites, dont l’une s’appelait Orpha, et l’autre Ruth. Et ils demeurèrent là pendant dix ans,

5 et ambo mórtui sunt, Máhalon vidélicet et Chélion : remansítque múlier orbáta duóbus líberis ac maríto.

5. Puis ils moururent tous deux, c’est-à-dire Mahalon et Chelion : et cette femme resta seule privée de ses deux enfants et de son mari.

6 Et surréxit ut in pátriam pérgeret cum utráque nuru sua de regióne Moabítide : audíerat enim quod respexísset Dóminus pópulum suum, et dedísset eis escas.

6. Elle se leva donc pour aller du pays de Moab dans sa patrie avec l’une et l’autre de ses belles-filles ; car elle avait appris que le Seigneur avait regardé son peuple et lui avait donné de la nourriture.

7 Egréssa est ítaque de loco peregrinatiónis suæ, cum utráque nuru : et jam in via reverténdi pósita in terram Juda,

7. C’est pourquoi elle sortit du lieu de son pèlerinage avec l’une et l’autre de ses belles-filles ; et s’étant déjà mise en chemin pour retourner dans la terre de Juda,

8 dixit ad eas : Ite in domum matris vestræ : fáciat vobíscum Dóminus misericórdiam, sicut fecístis cum mórtuis, et mecum.

8. Elle leur dit : Allez en la maison de votre mère, que le Seigneur vous fasse miséricorde, comme vous l’avez faite à ceux qui sont morts, et à moi.

9 Det vobis inveníre réquiem in dómibus virórum quos sortitúræ estis. Et osculáta est eas. Quæ eleváta voce flere cœpérunt,

9. Qu’il vous donne de trouver du repos dans les maisons des maris qui doivent vous échoir. Et elle les embrassa. Et elles, la voix élevée, se mirent à pleurer,

10 et dícere : Tecum pergémus ad pópulum tuum.

10. Et à dire : Nous irons avec vous chez votre peuple.

11 Quibus illa respóndit : Revertímini, fíliæ meæ, cur venítis mecum ? num ultra hábeo fílios in útero meo, ut viros ex me speráre possítis ?

11. Noëmi leur répondit : Retournez, mes filles, pourquoi venez-vous avec moi ? Est-ce que j’ai encore des fils dans mon sein, pour que vous puissiez espérer de moi des maris ?

12 Revertímini, fíliæ meæ, et abíte : jam enim senectúte confécta sum, nec apta vínculo conjugáli : etiámsi possem hac nocte concípere, et párere fílios,

12. Retournez, mes filles, et allez-vous-en ; je suis déjà usée de vieillesse, et nullement propre au lien conjugal. Quand même je pourrais concevoir cette nuit et enfanter des fils,

13 si eos expectáre velítis donec crescant, et annos pubertátis ímpleant, ante éritis vétulæ quam nubátis. Nolíte, quæso, fíliæ meæ : quia vestra angústia magis me premit, et egréssa est manus Dómini contra me.

13. Si vous vouliez les attendre jusqu’à ce qu’ils eussent grandi et achevé les années de puberté vous seriez vieilles avant de les épouser. Non, mes filles, je vous prie ; parce que votre angoisse pèse trop sur moi, et la main du Seigneur est sortie contre moi.

14 Eleváta ígitur voce, rursum flere cœpérunt : Orpha osculáta est socrum, ac revérsa est ; Ruth adhǽsit sócrui suæ :

14. Ainsi, la voix élevée, elles se mirent de nouveau à pleurer. Orpha embrassa sa belle-mère, et s’en retourna ; Ruth s’attacha à sa belle-mère ;

15 cui dixit Nóëmi : En revérsa est cognáta tua ad pópulum suum, et ad deos suos, vade cum ea.

15. Et Noëmi lui dit : Voilà ta belle-sœur qui est retournée à son peuple et à ses dieux, va avec elle.

16 Quæ respóndit : Ne adverséris mihi ut relínquam te et ábeam : quocúmque enim perréxeris, pergam, et ubi moráta fúeris, et ego páriter morábor. Pópulus tuus pópulus meus, et Deus tuus Deus meus.

16. Ruth répondit : N’insistez point auprès de moi, pour que je vous quitte et que je m’en aille, car partout où vous irez, j’irai ; et là où vous demeurerez, moi aussi je demeurerai. Votre peuple est mon peuple, et votre Dieu mon Dieu.

17 Quæ te terra moriéntem suscéperit, in ea móriar : ibíque locum accípiam sepultúræ. Hæc mihi fáciat Dóminus, et hæc addat, si non sola mors me et te separáverit.

17. Et la terre qui vous recevra mourante, j’y mourrai ; et c’est là que je prendrai le lieu de ma sépulture. Que le Seigneur me fasse ceci et qu’il ajoute cela, si ce n’est pas la mort seule qui me sépare de vous.

18 Videns ergo Nóëmi quod obstináto ánimo Ruth decrevísset secum pérgere, adversári nóluit, nec ad suos ultra réditum persuadére :

18. Noëmi voyant donc que Ruth avait opiniâtrement résolu d’aller avec elle, ne voulut plus s’y opposer, ni lui persuader de retourner vers les siens.

19 profectǽque sunt simul, et venérunt in Béthlehem. Quibus urbem ingréssis, velox apud cunctos fama percrébruit : dicebántque mulíeres : Hæc est illa Nóëmi.

19. Et elles partirent ensemble, et elles vinrent à Bethléhem. Entrées dans la ville, le bruit s’en répandit promptement parmi tous les habitants, et les femmes disaient : Voilà cette Noëmi.

20 Quibus ait : Ne vocétis me Nóëmi (id est, pulchram), sed vocáte me Mara (id est, amáram), quia amaritúdine valde replévit me Omnípotens.

20. Noëmi leur dit : Ne m’appelez point Noëmi (c’est-à-dire belle) ; mais appelez-moi Mara (c’est-à-dire amère), parce que le Tout-Puissant m’a remplie d’une grande amertume.

21 Egréssa sum plena, et vácuam redúxit me Dóminus. Cur ergo vocátis me Nóëmi, quam Dóminus humiliávit, et afflíxit Omnípotens ?

21. Je suis sortie pleine, et le Seigneur m’a ramenée vide. Pourquoi donc m’appelez-vous Noëmi, moi que le Seigneur a humiliée et que le Tout-Puissant a affligée.

22 Venit ergo Nóëmi cum Ruth Moabítide nuru sua, de terra peregrinatiónis suæ : ac revérsa est in Béthlehem, quando primum hórdea metebántur.

22. Noëmi vint donc avec Ruth, la Moabite, sa belle-fille, de la terre de son pèlerinage ; et elle revint à Bethléhem, quand on commençait à moissonner les orges.

~

CHAP. I.

 

1. De Juda, est ajouté à Bethléhem, parce qu’il y avait un autre Bethléhem dans la tribu de Zabulon. — * Bethléhem, gracieux village, à deux heures environ de Jérusalem au sud, bâti sur une double colline, tapissée de vignes et d’oliviers. Voir la note sur Matth. II, 1. — Moab, à l’est de la mer Morte.

2. Ephrathéens, veut dire ici hommes d’Ephrata, ou de Bethléhem, qui s’appelait anciennement Ephrata ; et non point hommes de la tribu d’Ephraïm, comme en plusieurs autres endroits.

6. Du pays de Moab, selon le texte hébreu, ne peut se rattacher qu’au verbe aller ; mais il y a amphibologie dans la Vulgate.

8. Allez, etc. Les femmes demeuraient dans des appartements séparés de ceux des hommes ; ainsi les filles habitaient dans l’appartement de leurs mères.

17. Que le Seigneur, etc. Bien que les mots du texte hébreu diffèrent un peu de ceux de la Vulgate, le sens est le même ; il exprime une formule de serment usitée dans ces anciens temps, mais abrégée ici par l’auteur sacré. C’est comme si l’on disait : Que le Seigneur me punisse de tels et tels maux et d’autres encore.

²

 

Rt 2

*rt02

CHAPITRE II

Ruth va glaner dans les champs de Booz. Booz la comble de bonté.

1 Erat autem viro Elímelech consanguíneus, homo potens, et magnárum opum, nómine Booz.

1. Or Élimélech, mari de Noëmi, avait un parent, homme puissant et de grandes richesses, du nom de Booz,

2 Dixítque Ruth Moabítis ad socrum suam : Si jubes, vadam in agrum, et cólligam spicas quæ fúgerint manus meténtium, ubicúmque cleméntis in me patrisfamílias repérero grátiam. Cui illa respóndit : Vade, fília mea.

2. Et Ruth, la Moabite, dit à sa belle-mère : Si vous ordonnez, j’irai dans le champ, et je recueillerai les épis qui auront échappé des mains des moissonneurs, partout où je trouverai grâce devant un père de famille, bon pour moi. Noëmi lui répondit : Va, ma fille.

3 Abiit ítaque et colligébat spicas post terga meténtium. Accidit autem ut ager ille habéret dóminum nómine Booz, qui erat de cognatióne Elímelech.

3. C’est pourquoi elle s’en alla, et elle recueillait les épis derrière les moissonneurs. Or, il arriva que ce champ avait un maitre du nom de Booz, qui était de la parenté d’Élimélech.

4 Et ecce, ipse veniébat de Béthlehem, dixítque messóribus : Dóminus vobíscum. Qui respondérunt ei : Benedícat tibi Dóminus.

4. Et voilà que lui-même venait de Bethléhem, et il dit aux moissonneurs : Le Seigneur soit avec vous ! Ceux-ci lui répondirent : Le Seigneur vous bénisse !

5 Dixítque Booz júveni, qui messóribus prǽerat : Cujus est hæc puélla ?

5. Alors Booz dit au jeune homme qui était à la tête des moissonneurs : À qui est cette jeune fille ?

6 Cui respóndit : Hæc est Moabítis, quæ venit cum Nóëmi, de regióne Moabítide,

6. Il lui répondit : C’est cette Moabite qui est venue avec Noëmi du pays de Moab.

7 et rogávit ut spicas collígeret remanéntes, sequens messórum vestígia : et de mane usque nunc stat in agro, et ne ad moméntum quidem domum revérsa est.

7. Elle a demandé de recueillir les épis restants, en suivant les traces des moissonneurs ; et depuis le matin jusqu’à présent elle est dans le champ, et elle n’est pas même retournée un moment dans sa maison.

8 Et ait Booz ad Ruth : Audi, fília, ne vadas in álterum agrum ad colligéndum, nec recédas ab hoc loco : sed júngere puéllis meis,

8. Et Booz dit à Ruth : Écoute, ma fille, ne va point dans un autre champ pour glaner, et ne t’éloigne point de ce lieu ; mais joins-toi à mes jeunes filles.

9 et ubi messúerint, séquere. Mandávi enim púeris meis, ut nemo moléstus sit tibi : sed étiam si sitíeris, vade ad sarcínulas, et bibe aquas, de quibus et púeri bibunt.

9. Et là où elles moissonneront, suis-les. Car j’ai commandé à mes serviteurs que personne ne t’inquiète ; et même si tu as soif, va où sont les vases, et bois de l’eau dont mes serviteurs eux-mêmes boivent.

10 Quæ cadens in fáciem suam et adórans super terram, dixit ad eum : Unde mihi hoc, ut invenírem grátiam ante óculos tuos, et nosse me dignaréris peregrínam mulíerem ?

10. Ruth, tombant sur sa face, et se prosternant contre terre, lui dit : D’où me vient cela, que j’ai trouvé grâce devant vos yeux, et que vous daigniez me connaitre, moi femme étrangère ?

11 Cui ille respóndit : Nuntiáta sunt mihi ómnia quæ féceris sócrui tuæ post mortem viri tui : et quod relíqueris paréntes tuos, et terram in qua nata es, et véneris ad pópulum, quem ántea nesciébas.

11. Booz lui répondit : On m’a rapporté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari, et que tu as quitté tes parents et la terre où tu es née, et que tu es venue chez un peuple, qu’auparavant tu ne connaissais pas.

12 Reddat tibi Dóminus pro ópere tuo, et plenam mercédem recípias a Dómino Deo Israël, ad quem venísti, et sub cujus confugísti alas.

12. Que le Seigneur te rende selon tes œuvres et que tu reçoives une pleine récompense du Seigneur Dieu d’Israël, vers lequel tu es venue, et sous les ailes duquel tu t’es réfugiée.

13 Quæ ait : Invéni grátiam apud óculos tuos, dómine mi, qui consolátus es me, et locútus es ad cor ancíllæ tuæ, quæ non sum símilis uníus puellárum tuárum.

13. Ruth répondit : J’ai trouvé grâce devant vos yeux, mon seigneur, qui m’avez consolée, et vous avez parlé au cœur de votre servante, de moi qui ne suis pas semblable à vos servantes.

14 Dixítque ad eam Booz : Quando hora vescéndi fúerit, veni huc, et cómede panem, et intínge buccéllam tuam in acéto. Sedit ítaque ad messórum latus, et congéssit poléntam sibi, comedítque et saturáta est, et tulit relíquias.

14. Booz lui dit encore : Quand ce sera l’heure de manger, viens ici, et mange du pain, et trempe ton morceau dans le vinaigre. C’est pourquoi elle s’assit au côté des moissonneurs, prit des grains rôtis pour elle, mangea, se rassasia et emporta le reste.

15 Atque inde surréxit, ut spicas ex more collígeret. Præcépit autem Booz púeris suis, dicens : Etiámsi vobíscum métere volúerit, ne prohibeátis eam :

15. Et ensuite elle se leva pour recueillir les épis, selon la coutume. Or, Booz ordonna à ses serviteurs, disant : Quand elle voudrait moissonner avec vous, ne l’empêchez point :

16 et de vestris quoque manípulis projícite de indústria, et remanére permíttite, ut absque rubóre cólligat, et colligéntem nemo corrípiat.

16. Et même jetez de vos gerbes à dessein, et faites en sorte qu’il en reste, afin qu’elle glane sans honte, et que lorsqu’elle glanera, personne ne la reprenne.

17 Collégit ergo in agro usque ad vésperam : et quæ collégerat virga cædens et excútiens, invénit hórdei quasi ephi mensúram, id est, tres módios.

17. Elle glana donc dans le champ jusqu’au soir ; puis frappant d’une verge ce qu’elle avait recueilli et le secouant, elle trouva environ la mesure d’un ephi, c’est-à-dire trois boisseaux.

18 Quos portans revérsa est in civitátem, et osténdit sócrui suæ : ínsuper prótulit, et dedit ei de relíquiis cibi sui, quo saturáta fúerat.

18. Et, les portant, elle retourna à la ville, et les montra à sa belle-mère ; de plus elle lui présenta et lui donna le reste de ce qu’elle avait mangé et dont elle s’était rassasiée.

19 Dixítque ei socrus sua : Ubi hódie collegísti, et ubi fecísti opus ? sit benedíctus qui misértus est tui. Indicavítque ei apud quem fuísset operáta : et nomen dixit viri, quod Booz vocarétur.

19. Et sa belle-mère lui demanda : Où as-tu glané aujourd’hui, et où as-tu travaillé ? Qu’il soit béni, celui qui a eu pitié de toi ! Et elle lui indiqua chez qui elle avait travaillé ; et elle lui dit que cet homme s’appelait du nom de Booz.

20 Cui respóndit Nóëmi : Benedíctus sit a Dómino : quóniam eámdem grátiam, quam præbúerat vivis, servávit et mórtuis. Rursúmque ait : Propínquus noster est homo.

20. Noëmi lui répondit : Béni soit-il du Seigneur, puisque la même bonté qu’il avait eue pour les vivants, il l’a gardée aussi pour les morts. Et de nouveau, elle dit : Cet homme est notre parent.

21 Et ait Ruth : Hoc quoque, inquit, præcépit mihi, ut támdiu messóribus ejus júngerer, donec omnes ségetes meteréntur.

21. Alors Ruth : Il m’a, dit-elle, ordonné encore ceci, de me joindre à ses moissonneurs, jusqu’à ce que tous les grains seraient recueillis.

22 Cui dixit socrus : Mélius est, fília mea, ut cum puéllis ejus éxeas ad meténdum, ne in aliéno agro quíspiam resístat tibi.

22. Sa belle-mère lui répondit : Il vaut mieux, ma fille, que tu sortes avec ses jeunes filles pour moissonner, afin que personne ne t’inquiète dans le champ d’un autre.

23 Juncta est ítaque puéllis Booz : et támdiu cum eis méssuit, donec hórdea et tríticum in hórreis conderéntur.

23. C’est pourquoi elle se joignit aux jeunes filles de Booz, et moissonna avec elles, jusqu’à ce que les orges et le froment eussent été serrés dans les greniers.

~

CHAP. II.

 

2. Dans le champ ; voisin du lieu où elles se trouvaient. — * Les épis qui auront échappé des mains des moissonneurs. La récolte du froment commence ordinairement en Palestine vers la fin de mai. Les moissonneurs, prenant les épis de la main gauche, les coupent de la main droite avec une faucille, ou bien les arrachent avec la main par la racine ; on les lie en gerbes avec un lien fait de la paille même qu’on vient de couper et on les laisse, ainsi liés, sur place. Hommes et femmes travaillent aujourd’hui, comme du temps de Ruth, à cette opération. Ils avancent en diagonale à travers le champ qu’ils moissonnent. Ce ne sont pas les cultivateurs ordinaires qui moissonnent, ce sont des hommes pris à gage pour la journée.

3. * Elle recueillait les épis derrière les moissonneurs. Aujourd’hui comme du temps de Ruth, « les plus pauvres parmi le peuple, la veuve et l’orphelin, se voient souvent à la suite des moissonneurs, recueillant les épis qui ont été laissés en arrière. » (Van Lennep.)

8. Mes jeunes filles ; c’est-à-dire les jeunes filles qui me servent.

9. * Et même si tu as soif, va où sont les vases et bois de l’eau dont mes serviteurs eux-mêmes boivent. Les moissonneurs sont toujours très altérés, aussi vont-ils boire souvent à une cruche d’eau qu’on garde cachée à l’ombre d’un arbre ou dans des broussailles. Les peintures égyptiennes représentant la moisson nous montrent presque toujours des outres d’eau destinées aux ouvriers. Tantôt une femme les leur apporte, tantôt on les voit boire à longs traits.

13. Qui ne suis pas semblable ; qui suis au-dessous.

14. Chez les anciens, le vinaigre figurait ordinairement dans les repas des gens de la campagne. — * Quand le moment du repas est venu, les moissonneurs se réunissent tous ensemble, à l’ombre d’un arbre, autour d’un plat fourni par le propriétaire du champ. Les mets préférés sont le leben ou lait aigre, des grains rôtis, la salade ou des mets vinaigrés, nourriture peu substantielle mais rafraichissante et par là même très agréable au milieu de la chaleur qui dévore les travailleurs. Sur les épis rôtis, voici ce que dit un voyageur : « Je rencontrai entre Acre et Seyde un berger qui conduisait le plus grand troupeau de chèvres que j’eusse encore vu dans le pays. Il dinait avec des épis de froment à moitié mûrs, qu’il mangeait, après les avoir fait rôtir, d’aussi bon appétit que les Turcs font leur pillaus. Il nous régala du même mets et nous offrit à boire du lait tout chaud. Il est parlé de ces épis ainsi rôtis dans le livre de Ruth, preuve que cette nourriture est fort ancienne dans l’Orient. Elle est pareillement en usage en Égypte, avec cette différence que les pauvres gens substituent aux épis de froment ceux du blé de Turquie et du millet. Les premiers hommes qui usèrent de cette nourriture, ignoraient les raffinements de l’art, et vraisemblablement ceux qui s’en servent les ignorent encore. Cependant je mets beaucoup de différence entre du bon pain de froment et ces épis rôtis. » (Fr. Hasselquist.)

17. L’ephi contenait environ 39 L. — Quand la quantité d’orge ou de froment est petite, on sépare le grain de l’épi en le battant avec tut bâton et on le vanne au moyen d’un courant d’air qui emporte le chaume.

²

 

Rt 3

*rt03

CHAPITRE III

Ruth va se coucher aux pieds de Booz. Booz lui promet de l’épouser.

1 Postquam autem revérsa est ad socrum suam, audívit ab ea : Fília mea, quæram tibi réquiem, et providébo ut bene sit tibi.

1. Or, après que Ruth fut retournée près de sa belle-mère, elle entendit d’elle : Ma fille, je chercherai pour toi du repos, et je pourvoirai à ce que bien t’arrive.

2 Booz iste, cujus puéllis in agro juncta es, propínquus noster est, et hac nocte áream hórdei véntilat.

2. Ce Booz, aux jeunes filles duquel tu t’es jointe dans le champ, est notre parent ; et cette nuit il vanne l’aire de l’orge.

3 Laváre ígitur, et úngere, et indúere cultióribus vestiméntis, et descénde in áream : non te vídeat homo, donec esum potúmque finíerit.

3. Lave-toi donc, parfume-toi, revêts-toi de tes plus beaux habits, et descends dans l’aire : que cet homme ne te voie point, jusqu’à ce qu’il ait fini de manger et de boire.

4 Quando autem íerit ad dormiéndum, nota locum in quo dórmiat : veniésque et discoopéries pállium, quo operítur a parte pedum, et projícies te, et ibi jacébis : ipse autem dicet quid ágere débeas.

4. Mais quand il ira dormir, remarque le lieu, où il dort ; et tu viendras, et tu découvriras la couverture dont il est couvert du côté des pieds, puis tu te coucheras, et tu demeureras là ; mais lui-même te dira ce que tu dois faire.

5 Quæ respóndit : Quidquid præcéperis, fáciam.

5. Ruth répondit : Tout ce que vous ordonnerez, je le ferai.

6 Descendítque in áream, et fecit ómnia quæ sibi imperáverat socrus.

6. Elle descendit donc dans l’aire, et elle fit tout ce que sa belle-mère lui avait commandé.

7 Cumque comedísset Booz, et bibísset, et factus esset hilárior, issétque ad dormiéndum juxta acérvum manipulórum, venit abscóndite, et discoopérto pállio, a pédibus ejus se projécit.

7. Et lorsque Booz eut mangé et bu, et qu’il fut devenu plus Gal., et qu’il fut allé dormir près du tas de gerbes, elle vint secrètement, et, la couverture écartée du côté des pieds, elle se coucha.

8 Et ecce, nocte jam média expávit homo, et conturbátus est : vidítque mulíerem jacéntem ad pedes suos,

8. Et voilà qu’au milieu même de la nuit cet homme fut effrayé et se troubla, lorsqu’il vit une femme couchée à ses pieds,

9 et ait illi : Quæ es ? Illáque respóndit : Ego sum Ruth ancílla tua : expánde pállium tuum super fámulam tuam, quia propínquus es.

9. Et il lui dit : Qui es-tu ? Et elle lui répondit : Je suis Ruth, votre servante : étendez votre couverture sur votre servante, parce que vous êtes mon parent.

10 Et ille : Benedícta, inquit, es a Dómino, fília, et priórem misericórdiam posterióre superásti : quia non est secúta júvenes, páuperes sive dívites.

10. Et lui : Ma fille, dit-il, tu es bénie du Seigneur, et tu as surpassé la première miséricorde par la dernière, parce que tu n’as pas recherché les jeunes gens, pauvres ou riches.

11 Noli ergo metúere, sed quidquid díxeris mihi, fáciam tibi. Scit enim omnis pópulus, qui hábitat intra portas urbis meæ, mulíerem te esse virtútis.

11. Ne crains donc point ; mais tout ce que tu me diras, je le ferai pour toi ; car tout le peuple qui habite au dedans des portes de ma ville sait que tu es une femme de vertu.

12 Nec ábnuo me propínquum, sed est álius me propínquior.

12. Et je ne désavoue pas que je sois parent ; mais il y en a un autre plus proche que moi.

13 Quiésce hac nocte : et facto mane, si te volúerit propinquitátis jure retinére, bene res acta est : sin autem ille nolúerit, ego te absque ulla dubitatióne suscípiam, vivit Dóminus. Dormi usque mane.

13. Repose-toi cette nuit, et le matin venu, s’il veut te retenir par le droit de parenté, c’est une bonne chose ; mais s’il ne veut pas, moi, sans aucun doute, je te prendrai, le Seigneur vit ! Dors jusqu’au matin.

14 Dormívit ítaque ad pedes ejus, usque ad noctis abscéssum. Surréxit ítaque ántequam hómines se cognóscerent mútuo, et dixit Booz : Cave ne quis nóverit quod huc véneris.

14. C’est pourquoi elle dormit à ses pieds jusqu’à l’éloignement de la nuit. C’est pourquoi elle se leva avant que les hommes se reconnussent mutuellement, et Booz dit : Prends garde que personne ne sache que tu es venue ici.

15 Et rursum : Expánde, inquit, pállium tuum, quo operíris, et tene utráque manu. Qua extendénte, et tenénte, mensus est sex módios hórdei, et pósuit super eam. Quæ portans ingréssa est civitátem,

15. Et de nouveau : Étends dit-il, ton manteau dont tu te couvres, et tiens-le de l’une et l’autre main. Et, Ruth l’étendant et le tenant, il mesura six boisseaux d’orge et les mit sur elle ; et elle, les portant, entra dans la ville,

16 et venit ad socrum suam. Quæ dixit ei : Quid egísti, fília ? Narravítque ei ómnia, quæ sibi fecísset homo.

16. Et vint vers sa belle-mère, qui lui dit : Qu’as-tu fait, ma fille ? Et elle lui raconta tout ce que cet homme avait fait pour elle,

17 Et ait : Ecce sex módios hórdei dedit mihi, et ait : Nolo vácuam te revérti ad socrum tuam.

17. Et elle ajouta : Voici six boisseaux d’orge qu’il m’a donnés, et il a dit : Je ne veux pas que tu retournes les mains vides vers ta belle-mère.

18 Dixítque Nóëmi : Expécta, fília, donec videámus quem res éxitum hábeat : neque enim cessábit homo, nisi compléverit quod locútus est.

18. Et Noëmi dit : Attends, ma fille, jusqu’à ce que nous voyons quelle fin aura la chose ; car cet homme n’aura point de repos qu’il n’ait accompli ce qu’il a dit.

~

CHAP. III.

 

2. Il vanne l’aire de l’orge ; pour il vanne l’orge de l’aire, ou dans l’aire. — Quand on se reporte à la simplicité des mœurs de ces anciens temps, et que l’on examine sans prévention l’ensemble de ce récit, on est loin de le trouver scandaleux comme l’ont trouvé quelques incrédules, affectant une chasteté, qu’ils n’avaient peut-être pas dans le cœur.

7. * Et qu’il fut allé dormir près du tas de gerbes. Depuis le moment où le blé commence à être transporté sur l’aire jusqu’au jour où il en est enlevé, après avoir été battu et vanné, le propriétaire dort la nuit à côté de ses gerbes, dont quelques-unes lui servent de couche et le garantissent de la rosée de la nuit. Il est nécessaire de garder ainsi la récolte pour la garantir contre les voleurs, si l’aire n’est pas éloignée d’un village, ou pour la mettre à l’abri des ravages des sangliers, quand on est loin des lieux habités. Dans les parties montagneuses de la Palestine, les cerfs et les ours sont aussi à redouter pour les monceaux de blé. Sur les bords du Jourdain, les cultivateurs sont souvent obligés de couper les récoltes avant qu’elles soient entièrement mures, pour les dérober aux Bédouins qui viennent du désert, s’emparent des grains, les chargent sur leurs chameaux ou leurs chevaux et les emportent.

10. La première miséricorde ; la bonté, la charité que tu as eue pour ton mari et ta belle-mère. — La dernière ; le zèle que tu mets à faire revivre la mémoire et le nom de ton premier mari, en épousant un parent âgé préférablement à un jeune homme, que tu devrais naturellement rechercher étant jeune toi-même.

13. Le Seigneur vit ! Voy. Judic. VIII, 19.

²

 

Rt 4

*rt04

CHAPITRE IV

Booz épouse Ruth, Elle devient mère d’Obed, aïeul de David.

1 Ascéndit ergo Booz ad portam, et sedit ibi. Cumque vidísset propínquum præteríre, de quo prius sermo hábitus est, dixit ad eum : Declína paulísper, et sede hic : vocans eum nómine suo. Qui divértit, et sedit.

1. Booz donc monta à la porte de la ville et s’y assit. Et lorsqu’il vit passer le parent dont il a été parlé auparavant, il lui dit : Détourne-toi un peu, et assieds-toi ici, l’appelant par son nom. Celui-ci se détourna et s’assit.

2 Tollens autem Booz decem viros de senióribus civitátis, dixit ad eos : Sedéte hic.

2. Or, Booz, prenant dix hommes d’entre les anciens de la ville, leur dit : Asseyez-vous ici.

3 Quibus sedéntibus, locútus est ad propínquum : Partem agri fratris nostri Elímelech vendet Nóëmi, quæ revérsa est de regióne Moabítide :

3. Et, eux s’étant assis, il dit à son parent : Noëmi, qui est revenue du pays de Moab, vendra la partie du champ de notre frère Élimélech.

4 quod audíre te vólui, et tibi dícere coram cunctis sedéntibus, et majóribus natu de pópulo meo. Si vis possidére jure propinquitátis, eme, et pósside : sin autem dísplicet tibi, hoc ipsum índica mihi, ut sciam quid fácere débeam : nullus enim est propínquus, excépto te, qui prior es, et me, qui secúndus sum. At ille respóndit : Ego agrum emam.

4. J’ai voulu que tu l’apprisses, et te le dire devant tous ceux qui sont assis ici et devant les anciens de mon peuple. Si tu veux le posséder par le droit de parenté, achète-le et possède-le ; mais si cela te déplait, déclare-le moi afin que je sache ce que je dois faire ; car il n’y a aucun parent, excepté toi, qui es le premier, et moi qui suis le second. Mais lui répondit : C’est moi qui achèterai le champ.

5 Cui dixit Booz : Quando émeris agrum de manu mulíeris, Ruth quoque Moabítidem, quæ uxor defúncti fuit, debes accípere : ut súscites nomen propínqui tui in hæreditáte sua.

5. Booz lui dit : Quand tu auras acheté le champ de la main de la femme, tu devras aussi épouser Ruth, la Moabite, qui fut la femme du défunt, afin que tu fasses revivre le nom de ton parent dans son héritage.

6 Qui respóndit : Cedo juri propinquitátis : neque enim posteritátem famíliæ meæ delére débeo : tu meo útere privilégio, quo me libénter carére profíteor.

6. Il répondit : Je cède le droit de parenté ; car je ne dois pas éteindre la postérité de ma famille ; use toi-même du privilège dont je déclare me priver volontairement.

7 Hic autem erat mos antíquitus in Israël inter propínquos, ut siquándo alter álteri suo juri cedébat, ut esset firma concéssio, solvébat homo calceaméntum suum, et dabat próximo suo : hoc erat testimónium cessiónis in Israël.

7. Or, c’était une ancienne coutume en Israël entre les parents, que quand l’un cédait son droit à l’autre, afin que la cession fut valide, un homme déliait sa chaussure et la donnait à son parent. C’était là le témoignage de la cession en Israël.

8 Dixit ergo propínquo suo Booz : Tolle calceaméntum tuum. Quod statim solvit de pede suo.

8. Booz dit donc à son parent : Ôte ta chaussure. Et aussitôt il la délia de son pied.

9 At ille majóribus natu, et univérso pópulo : Testes vos, inquit, estis hódie, quod posséderim omnis quæ fúerunt Elímelech, et Chélion, et Máhalon, tradénte Nóëmi ;

9. Mais Booz aux anciens et à tout le peuple : Vous, dit-il, vous êtes témoins aujourd’hui, que je possède tout ce qui a appartenu à Élimélech, à Chelion et à Mahalon, Noëmi me le livrant ;

10 et Ruth Moabítidem, uxórem Máhalon, in conjúgium súmpserim, ut súscitem nomen defúncti in hæreditáte sua, ne vocábulum ejus de família sua ac frátribus et pópulo deleátur. Vos, inquam, hujus rei testes estis.

10. Et que je prends en mariage Ruth, la Moabite, femme de Mahalon, afin que je fasse revivre le nom du défunt dans son héritage, pour ne pas que son nom disparaisse de sa famille, de ses frères et de son peuple. Vous, dis-je, vous êtes témoins de cette chose.

11 Respóndit omnis pópulus, qui erat in porta, et majóres natu : Nos testes sumus : fáciat Dóminus hanc mulíerem, quæ ingredítur domum tuam, sicut Rachel et Liam, quæ ædificavérunt domum Israël : ut sit exémplum virtútis in Ephratha, et hábeat célebre nomen in Béthlehem :

11. Tout le peuple qui était à la porte répondit, ainsi que les anciens : Nous sommes témoins ; que le Seigneur fasse cette femme qui entre dans ta maison, comme Rachel et Lia qui ont élevé la maison d’Israël, afin qu’elle soit un exemple de vertu dans Ephrata, et qu’elle ait un nom célèbre dans Bethléhem ;

12 fiátque domus tua sicut domus Phares, quem Thamar péperit Judæ, de sémine quod tibi déderit Dóminus ex hac puélla.

12. Et que ta maison devienne comme la maison de Pharès, que Thamar enfanta à Juda, par la postérité que le Seigneur te donnera de cette jeune fille.

13 Tulit ítaque Booz Ruth, et accépit uxórem : ingressúsque est ad eam, et dedit illi Dóminus ut concíperet, et páreret fílium.

13. C’est pourquoi Booz prit Ruth et la reçut pour femme ; il s’approcha d’elle, et le Seigneur lui donna de concevoir et d’enfanter un fils.

14 Dixerúntque mulíeres ad Nóëmi : Benedíctus Dóminus, qui non est passus ut defíceret succéssor famíliæ tuæ, et vocarétur nomen ejus in Israël :

14. Et les femmes dirent à Noëmi : Béni le Seigneur qui n’a pas souffert que ta famille manquât d’un héritier dont le nom serait nommé dans Israël,

15 et hábeas qui consolétur ánimam tuam, et enútriat senectútem : de nuru enim tua natus est, quæ te díligit, et multo tibi mélior est, quam si septem habéres fílios.

15. Et que tu n’aies pas un enfant qui console ton âme, et prenne soin de ta vieillesse ! car il est né de ta belle-fille qui te chérit, et qui te vaut beaucoup mieux que si tu avais sept fils.

16Susceptúmque Nóëmi púerum pósuit in sinu suo, et nutrícis ac gérulæ fungebátur offício.

16. Et Noëmi ayant pris l’enfant le mit sur son sein, et elle faisait l’office de nourrice et de porteuse.

17 Vicínæ autem mulíeris congratulántes ei, et dicéntes : Natus est fílius Nóëmi : vocavérunt nomen ejus Obed : hic est pater Isaï, patris David.

17. Or, les femmes voisines la félicitaient et disaient : Il est né un fils à Noëmi ; elles l’appelèrent du nom d’Obed : c’est le père d’Isaï, père de David.

18 Hæ sunt generatiónes Phares : Phares génuit Esron,

18. Voici les générations de Pharès : Pharès engendra Esron.

19 Esron génuit Aram, Aram génuit Amínadab,

19. Esron engendra Aram, Aram engendra Aminadab,

20 Amínadab génuit Nahásson, Nahásson génuit Salmon,

20. Aminadab engendra Nahasson, Nahasson engendra Salmon.

21 Salmon génuit Booz, Booz génuit Obed,

21. Salmon engendra Booz, Booz engendra Obed,

22 Obed génuit Isaï, Isaï génuit David.

22. Obed engendra Isaï, Isaï engendra David.

~

CHAP. IV. 7. Deut. XXV, 7. — 12. Gen. XXXVIII, 29. — 18. I Par. II, 5 ; IV, 1 ; Matth. I, 3. — 21. Matth. I, 5.

 

3. Notre frère ; c’est-à-dire notre parent.

5. De la main de la femme ; c’est-à-dire Noëmi.

11.* Comme Rachel et Lia, les épouses de Jacob. Voir Gen. XXIX-XXX.

17. Elles appelèrent. Ce sont les voisines de Noëmi qui nommèrent l’enfant. Le latin de la Vulgate est amphibologique, mais l’hébreu ne l’est nullement.

²

£

INDEX