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AD EPHÉSIOS

ÉPITRE DE SAINT PAUL AUX ÉPHÉSIENS

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INTRODUCTION

Éphèse, métropole de l’Asie proconsulaire, était célèbre par son commerce, son opulence, et surtout son temple de Diane, l’une des sept merveilles du monde. S. Paul, qui n’avait fait que la visiter à sa seconde mission, y séjourna près de trois ans à la dernière, de 55 au commencement de 58 ; et il eut la consolation d’y convertir un bon nombre de Juifs et de Gentils et d’y fonder solidement le christianisme. C’est ce qu’il nous apprend lui-même, dans le discours qu’il adresse au clergé de cette ville, accouru pour l’entendre à Milet, quelques jours avant son entrée à Jérusalem et son arrestation au Temple. Cette lettre ne fut écrite que quatre ans plus tard. L’Apôtre était à Rome prisonnier de Jésus-Christ, mais toujours appliqué aux soins de l’apostolat. S. Épaphras, évêque de Colosses, était venu lui apporter des nouvelles de son Église, de celle d’Éphèse et de toute sa province.

On commençait à voir se réaliser dans cette partie de l’Asie les prédictions que l’Apôtre avait faites, lors de son dernier passage à Milet. Là, comme en Galatie, de faux docteurs cherchaient à surprendre la confiance des fidèles et mettaient leur foi en péril ; mais les questions qu’ils agitaient avaient un caractère particulier plus théorique que pratique. Quoique judaïsants, ils ne réclamaient pas en faveur des pratiques mosaïques : ils tâchaient d’éblouir les fidèles par de hautes spéculations sur les attributs de Dieu et sur sa conduite à notre égard. Ils se demandaient quelles étaient la raison de ses œuvres et la suite de ses desseins relativement au salut des hommes. Les Gentils convertis avaient peine à comprendre comment la divine bonté avait abandonné si longtemps la presque totalité du genre humain aux erreurs du paganisme pour donner tous ses soins aux seuls enfants d’Israël ; et les Juifs baptisés, tout chrétiens qu’ils étaient, ne pouvaient se faire à la pensée qu’ils étaient déchus de tous les privilèges dont leurs pères s’étaient glorifiés. Pour ceux-ci, la difficulté était dans la conduite actuelle de Dieu ; pour ceux-là, elle était surtout dans sa conduite passée ; les uns et les autres avaient peine à les mettre d’accord et demandaient des éclaircissements.

S. Paul entreprend de calmer cette inquiétude et de résoudre ces questions. Ce qu’il se propose dans sa Lettre, ce n’est pas de montrer la nécessité et l’efficacité de la foi, comme dans l’Épitre aux Romains, ni l’inutilité des observances légales, comme dans l’Épitre aux Galates ; c’est d’exposer aux fidèles d’Éphèse, ce qu’ils désirent connaitre, le plan conçu par Dieu dans l’éternité et réalisé dans le temps, pour la rédemption du monde et pour la gloire des élus.

« Dieu, dit-il, n’a pas varié dans ses vues ; il a eu de toute éternité le dessein qu’il accomplit aujourd’hui. Il s’est proposé de racheter tous les hommes par son Fils incarné, et de glorifier en sa personne, en les adoptant pour enfants, tous ceux que ce divin Fils attirerait à lui, qu’il animerait de son Esprit et dont il ferait ses membres. Il a résolu de réunir en une même Église tous ses enfants adoptifs, de quelque nationalité qu’ils fussent, les Gentils aussi bien que les Juifs, et de faire de tous les chrétiens un seul corps ou une même personne morale, dont Jésus-Christ serait le chef : mystère adorable que l’Esprit saint a révélé à l’Apôtre, qu’il est chargé de faire connaitre et qu’il travaille à réaliser. »

Voilà la vérité que S. Paul énonce d’abord, et dont il développe ensuite les conséquences. Rien de plus magnifique que le tableau qu’il trace de l’Église chrétienne. Il déroule avec une sorte d’enthousiasme le plan divin de la rédemption. Il le montre s’étendant à tous les âges en même temps qu’à tous les peuples. Il fait voir l’Homme-Dieu, bien au-dessus des Anges, comme le centre où tout aboutit, comme le lien qui unit toutes choses, l’homme à Dieu, la terre au ciel, les Juifs aux Gentils, de sorte que tout se consomme en sa personne pour la gloire de son Père et le salut du monde. Il insiste sur la divinité du Sauveur, sur la valeur et l’étendue de sa rédemption, sur l’unité de la sainte Église, sur son universalité surtout. Il demande à Dieu de faire comprendre à ses disciples l’éminence de leur vocation et la valeur infinie des grâces dont ils sont comblés. Cependant il n’entend pas faire ici un exposé du christianisme : il se borne à rendre hommage à sa sublimité, à en faire entrevoir les merveilles.

L’Épitre a deux parties. Dans la première, l’Apôtre fait ressortir la grandeur de l’œuvre accomplie en Jésus-Christ, I-II, 11 : tous les peuples et tous les individus appelés à l’adoption divine, et l’Église destinée à les réunir tous en son sein, II, 12-III, 21. Dans la seconde, il trace aux chrétiens des règles de conduite, et donne des conseils généraux, IV-V, 21, et particuliers, V, 22-VI, pour les divers états de la vie chrétienne.

Le style peut sembler obscur et embarrassé en quelques endroits de la première partie : mais les idées sont profondes et les sentiments sublimes.

Bien qu’il y ait quelque différence entre cette Épitre et les précédentes, au point de vue des idées aussi bien que du style, les esprits impartiaux et compétents ne laissent pas d’y reconnaitre le cachet de l’Apôtre, — ses préoccupations ordinaires touchant l’universalité de la rédemption et la catholicité de l’Église : — le sentiment qu’il a du Sauveur, de sa mission, de l’opération de sa grâce dans les âmes ; — l’ardeur de son zèle pour la propagation de l’Évangile et pour la sanctification de ses disciples ; — l’étendue et sublimité de ses vues sur la vie chrétienne, sur la nécessité et la vertu de la grâce, sur le sacrement de mariage, sur l’Église. On sent partout, dit Érasme, l’esprit et le cœur de S. Paul. Le tableau qu’on remarque à la fin, du soldat chrétien et de son armure spirituelle, a dû lui être suggéré, dit Michaélis, par la vue du prétorien sous la garde duquel il était placé.

Ceux qui ont tenté d’ébranler, dans ces derniers temps, l’autorité de cette Épitre, lui ont reproché surtout, après l’absence de tout détail personnel, ses coïncidences nombreuses avec l’Épitre aux Colossiens, ses allusions au gnosticisme, au plérome et aux éons, des expressions insolites, des pensées obscures et vagues, un style lâche, embarrassé, mystique, chargé de répétitions et de mots superflus. Nous ne dirons pas que toutes ces particularités sont imaginaires ; mais nous croyons que, si on ne les exagère pas, on pourra les expliquer aisément, soit par la date de l’Épitre, soit par la nature du sujet, soit par la rapidité de la composition.

1° Cette Épitre fut écrite durant la première captivité de l’Apôtre, peu de temps avant sa mise en liberté. Týchicus qui se rendait à Colosses en même temps qu’Onésimus l’emporta avec elle aux Colossiens. Il est naturel de penser qu’elles ont été écrites le même jour ou à peu d’intervalle l’une de l’autre, dans le même dessein, sous la même impression et avec les mêmes idées. Loin donc de rendre leur authenticité douteuse, la conformité qu’on remarque entre elles est de nature à la confirmer. Si, comme on l’avance, l’Épitre aux Éphésiens paraphrase celle aux Colossiens, qu’on dise que celle-ci a été écrite la première. Mais il répugne absolument d’admettre qu’un faussaire, voulant attribuer à S. Paul une Épitre de sa composition et la faire recevoir à Éphèse comme de l’Apôtre, l’ait ainsi semée de passages empruntés à une Épitre bien connue que S. Paul avait écrite peu auparavant à une église voisine. Un faussaire s’efforce d’imiter, mais il n’a garde de copier ; il évite les coïncidences qui le feraient accuser de plagiat. Quel intérêt aurait-on d’ailleurs à supposer un écrit pour attribuer à un homme ce que cet homme a déjà dit, et dans les mêmes termes ? La date de l’Épitre explique donc ses rapports avec l’Épitre aux Colossiens. — Elle explique également son caractère doctrinal, ses allusions au langage gnostique ou les emprunts que ces hérétiques ont faits à son vocabulaire. Retenu depuis deux ans à Rome, loin des églises qu’il a évangélisées, l’Apôtre devait avoir un peu perdu de vue les combats qu’il avait eus d’abord à soutenir, les oppositions des faux frères, leur engouement pour la loi de Moïse, leurs rivalités, leurs artifices. Aussi n’en est-il pas question dans cette lettre. Ce qui le préoccupe, ce sont les périls dont l’hérésie menace l’Église ; ce sont les doctrines erronées et perverses qui commencent actuellement a envahir l’Asie-Mineure ; ce sont les Antéchrists qui se soulèvent de tous côtés et qui s’efforcent de détruire ce qu’il a fait pour la gloire de l’Homme-Dieu. De là, l’ardeur qu’il éprouve et les efforts qu’il tente pour faire comprendre et apprécier de plus en plus le mystère du Christ. De là, cette révélation plus complète de ses grandeurs et de ses desseins. De là, cette insistance à proclamer que Jésus-Christ est le Créateur et le chef suprême des hiérarchies du ciel, aussi bien que des membres de l’Église ; qu’il est l’unique médiateur de Dieu et des hommes, qu’en lui tout se rapproche, tout s’unit, tout se purifie, tout se perfectionne et s’achève ; qu’il possède tous les trésors de la science et tous les dons du ciel, que toute doctrine différente de la sienne est frivole ou erronée, que pour empêcher ses disciples d’être emportés au souffle des doctrines humaines, il a confié à un corps enseignant le dépôt de la foi, avec la charge d’éclairer les fidèles et de communiquer à tous les grâces du salut. Quand une vérité est contredite, altérée, amoindrie, n’est-ce pas pour l’Apôtre le moment de la proclamer, de la défendre, d’en faire sentir l’importance, l’excellence, la certitude ?

2° Ce n’est pas dans la partie morale, c’est dans la partie dogmatique seulement qu’on peut trouver le langage de l’Apôtre moins net et moins précis que dans l’Épitre aux Corinthiens. Mais est-il étonnant qu’en matière de dogme, sur les questions si élevées et si neuves que soulevaient les Gnostiques, S. Paul ait eu moins de facilité à rendre ses idées, qu’il n’ait pas échappé tout à fait à l’embarras et au vague des auteurs mystiques, qu’il ait senti, comme tant de Saints, la difficulté d’exprimer dans le langage des hommes les lumières dont l’Esprit de Dieu éclairait son âme ? À la sublimité et à la nouveauté des idées, joignez la rapidité de la composition. L’Apôtre n’avait pas pour écrire ses Lettres le loisir qu’ont les académiciens pour composer leurs livres. En bien des cas, il était forcé de s’en tenir au premier jet, et de songer moins au mérite de sa composition qu’aux besoins de ceux qu’il voulait instruire. D’ailleurs, dans ces passages mêmes que les littérateurs ordinaires jugent obscurs, les hommes habitués à méditer l’Écriture et qui participent aux grâces comme aux vertus de l’Apôtre, ne trouvent-ils pas souvent des lumières aussi abondantes que sublimes ? Et si négligé qu’on le trouve, qui oserait dire que l’auteur sacré n’est pas incomparablement plus net, plus précis, que les rêveurs gnostiques qu’il réfute ?

Concluons que l’Épitre aux Éphésiens n’a rien qui ne soit digne de S. Paul, conforme à son caractère, et qu’on ne voit pas de raison pour récuser le témoignage que l’Église rend de son origine apostolique. (L. Bacuez.)

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ÉPITRE DE SAINT PAUL AUX ÉPHÉSIENS

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Ephésios - Summárium

INTRODUCTION

CHAPITRE PREMIER

Saint Paul salue les Éphésiens. II bénit le Seigneur qui nous a comblés de grâces et prédestinés en Jésus-Christ. Réunion du ciel et de la terre, des Juifs et des gentils, en Jésus-Christ. L’apôtre demande à Dieu, pour les Éphésiens, l’esprit de sagesse et de lumière, et leur fait remarquer le suprême degré de gloire auquel Jésus-Christ a été élevé.

CHAPITRE II

L’homme mort par le péché est ressuscité en Jésus-Christ. Nous sommes sauvés par sa grâce. Les gentils, étrangers aux promesses, en sont devenus héritiers. Jésus-Christ réconciliateur des deux peuples. Édifice de l’Église.

CHAPITRE III

Le mystère de la vocation des gentils est révélé à saint Paul, et l’exécution lui en est confiée. C’est pour eux qu’il est dans les liens. Il demande à Dieu pour les Éphésiens deux sortes de grâces, dont les unes regardent le cœur et les autres l’esprit.

CHAPITRE IV

Exhortation à la charité. Dons de Jésus-Christ. Économie de son corps mystique. Vie païenne, vie chrétienne. Se dépouiller du vieil homme, et se revêtir de l’homme nouveau.

CHAPITRE V

Imiter Dieu et Jésus-Christ. Bannir l’impudicité. Vivre en enfant de lumière. Fuir les œuvres de ténèbres. Racheter le temps. Se remplir du Saint-Esprit. Se respecter mutuellement. Sainteté du mariage. Devoirs du mari et de la femme.

CHAPITRE VI

Devoirs mutuels des enfants et des pères, des serviteurs et des maitres. Armes spirituelles des chrétiens contre les démons. Saint Paul se recommande aux prières des Éphésiens ; il leur envoie Týchicus. Salutations.

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CHAPITRE PREMIER

Saint Paul salue les Éphésiens. II bénit le Seigneur qui nous a comblés de grâces et prédestinés en Jésus-Christ. Réunion du ciel et de la terre, des Juifs et des gentils, en Jésus-Christ. L’apôtre demande à Dieu, pour les Éphésiens, l’esprit de sagesse et de lumière, et leur fait remarquer le suprême degré de gloire auquel Jésus-Christ a été élevé.

1. Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, à tous les saints qui sont à Éphèse, et aux fidèles en Jésus-Christ.

2. Grâce à vous et paix par Dieu notre Père et par le Seigneur Jésus-Christ.

3. Béni le Dieu et Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle, des dons célestes dans le Christ !

4. Comme il nous a élus en lui avant la fondation du monde, afin que nous fussions saints et sans tache en sa présence dans la charité ;

5. Qui nous a prédestinés à l’adoption de ses enfants par Jésus-Christ, selon le dessein de sa volonté ;

6. Pour la louange de la gloire de sa grâce dont il nous a gratifiés par son bien-aimé Fils,

7. En qui nous avons la rédemption par son sang, et la rémission des péchés, selon les richesses de sa grâce,

8. Qui a surabondé en nous en toute sagesse et toute intelligence ;

9. Pour nous faire connaitre le mystère de sa volonté, selon sa bienveillance, par laquelle il avait résolu en lui-même,

10. Dans la dispensation de la plénitude des temps, de restaurer dans le Christ tout ce qui est dans les cieux, et tout ce qui est sur la terre : en lui-même,

11. En qui nous aussi nous avons été appelés par le sort, ayant été prédestinés selon le décret de celui qui fait toutes choses suivant le conseil de sa volonté ;

12. Afin que nous soyons la louange de sa gloire, nous qui les premiers avons espéré dans le Christ,

13. En qui, vous aussi, vous avez espéré, après avoir entendu la parole de vérité (l’Évangile de votre salut), en qui, après avoir embrassé la foi, vous avez été marqués du sceau de l’Esprit de la promesse, qui est saint,

14. Qui est le gage de notre héritage pour le rachat de son acquisition, pour la louange de sa gloire.

15. C’est pourquoi, moi aussi, apprenant quelle est votre foi dans le Seigneur Jésus, et votre amour pour tous les saints,

16. Je ne cesse de rendre grâces pour vous, faisant mémoire de vous dans mes prières ;

17. Afin que le Dieu de Notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de la gloire, vous donne l’esprit de sagesse et de révélation, pour le connaitre ;

18. Qu’il éclaire les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance à laquelle il vous a appelés, quelles sont les richesses de gloire de l’héritage destiné aux saints ;

19. Et quelle est la grandeur suréminente de sa vertu en nous, qui croyons, selon l’opération de la puissance de sa vertu,

20. Qu’il a exercée dans le Christ, le ressuscitant d’entre les morts, et le plaçant à sa droite dans les cieux,

21. Au-dessus de toute principauté, de toute puissance, de toute vertu, de toute domination, et de tout nom qui est nommé non seulement dans ce siècle, mais aussi dans le futur.

22. Et il a mis toutes choses sous ses pieds, et il l’a établi chef sur toute l’Église,

23. Qui est son corps, et le complément de celui qui se complète entièrement dans tous ses membres.

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CHAP. I. 3. II Cor. I, 3 ; I Petr. I, 3. — 19. Infra. III, 7. — 22. Ps. VIII, 8.

 

1. À tous les saints. Voy. Act. IX, 13.

8. En toute sagesse, etc. ; c’est-à-dire en nous remplissant de toute sagesse, etc.

10. La plénitude, etc. : lorsque l’humanité aurait vécu l’espace de temps que Dieu avait marqué d’avance comme période préparatoire à la venue du Messie.

13. L’Esprit de la promesse qui est saint ; c’est-à-dire l’Esprit-Saint promis.

14. Le rachat de son acquisition, veut dire la délivrance parfaite du peuple que Jésus-Christ s’est acquis. — Pour la louange de sa gloire. Compar. les vers. 6, 12.

15. Pour tous les saints. Voy. Act. IX, 13.

16. Faisant mémoire de vous. Voy., sur cette locution, Rom. I, 9.

18. Les yeux de votre cœur : la connaissance n’est parfaite, vivante en nous, que lorsque, de l’intelligence, elle a pénétré dans le cœur, au plus intime de l’âme. — L’espérance, les biens que la vocation au christianisme donne droit d’espérer.

19. Les mots puissance, vertu, sont des synonymes réunis ici pour exprimer le degré suprême de la puissance divine.

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CHAPITRE II

L’homme mort par le péché est ressuscité en Jésus-Christ. Nous sommes sauvés par sa grâce. Les gentils, étrangers aux promesses, en sont devenus héritiers. Jésus-Christ réconciliateur des deux peuples. Édifice de l’Église.

1. Et vous, lorsque vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés,

2. 2 Dans lesquels autrefois vous avez marché, selon la coutume de ce monde, selon le prince des puissances de l’air, de l’esprit qui agit efficacement à cette heure sur les fils de la défiance,

3. Parmi lesquels nous tous aussi nous avons vécu, selon les désirs de notre chair, faisant la volonté de la chair et des pensées ; ainsi nous étions par nature enfants de colère comme tous les autres ;

4. Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, par le grand amour dont il nous a aimés,

5. Et lorsque nous étions morts par les péchés, nous a vivifiés dans le Christ (par la grâce duquel vous êtes sauvés),

6. Nous a ressuscités avec lui, et nous a fait assoir dans les cieux en Jésus-Christ ;

7. Pour manifester dans les siècles à venir les richesses abondantes de sa grâce, par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus.

8. En effet, c’est la grâce qui vous a sauvés par la foi, et cela ne vient pas de vous, car c’est un don de Dieu,

9. Ni des œuvres, afin que nul ne se glorifie.

10. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés dans le Christ Jésus pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées, afin que nous y marchions.

11. C’est pourquoi souvenez-vous qu’autrefois, vous gentils selon la chair, vous étiez appelés incirconcision, par ce qu’on appelle circoncision, à cause de la circoncision dans la chair faite de main d’homme ;

12. Parce que vous étiez en ce temps-là sans Christ, séparés de la société d’Israël, étrangers aux alliances, n’ayant point l’espérance de la promesse, et sans Dieu en ce monde.

13. Mais maintenant que vous êtes dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de ce même Christ.

14. Car c’est lui qui est notre paix, lui qui des deux choses en a fait une seule, détruisant dans sa chair le mur de séparation, leurs inimitiés ;

15. Abolissant par sa doctrine la loi des préceptes, pour des deux former en lui-même un seul homme nouveau, en faisant la paix,

16. Et pour réconcilier à Dieu par la croix les deux réunis en un seul corps, détruisant en lui-même leurs inimitiés.

17. Ainsi, venant, il a annoncé la paix et à vous qui étiez loin, et à ceux qui étaient près ;

18. Parce que c’est par lui que nous avons accès les uns et les autres auprès du Père, dans un seul Esprit.

19. Vous n’êtes donc plus des hôtes et des étrangers, mais des concitoyens des saints, et de la maison de Dieu ;

20. Bâtis sur le fondement des apôtres et des prophètes, le Christ Jésus étant lui-même pierre principale de l’angle,

21. Sur lequel tout l’édifice construit s’élève comme un temple sacré dans le Seigneur ;

22. Sur lequel vous êtes bâtis vous-mêmes pour être une demeure de Dieu par l’Esprit.

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CHAP. II. 1. Col. II, 13. — 18. Rom. V, 2.

 

1. Il vous a vivifiés. Ces mots, exprimés au vers. 5, sont évidemment sous-entendus dans celui-ci.

2. Vous avez marché. Comme nous l’avons déjà remarqué, les Hébreux se servaient du verbe aller, marcher, pour exprimer l’idée de vivre, se conduire. — Fils de la défiance ; c’est-à-dire de l’incrédulité ; hébraïsme, pour défiants, incrédules. Compar. Col. III, 6.

3. De la chair et des pensées : c’est-à-dire de notre chair et de nos pensées.

6. En Jésus-Christ ; ou, selon d’autres, avec Jésus-Christ.

12. Sans Christ ; puisque les idoles que vous adoriez n’étaient réellement pas Dieu.

14. Des deux choses ; c’est-à-dire des deux peuples, juif et gentil.

22. Par l’Esprit ; c’est-à-dire par l’Esprit-Saint qui vous a été donné pour vous rendre dignes de cet honneur.

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CHAPITRE III

Le mystère de la vocation des gentils est révélé à saint Paul, et l’exécution lui en est confiée. C’est pour eux qu’il est dans les liens. Il demande à Dieu pour les Éphésiens deux sortes de grâces, dont les unes regardent le cœur et les autres l’esprit.

1. C’est pour cela que moi, Paul, je suis le prisonnier du Christ Jésus, pour vous gentils ;

2. Car vous avez appris sans doute que Dieu m’a confié la dispensation de sa grâce en votre faveur ;

3. Puisque, par révélation, il m’a fait connaitre ce mystère, comme je vous l’ai écrit plus haut en peu de mots ;

4. De sorte que lisant, vous pouvez comprendre l’intelligence que j’ai du mystère du Christ,

5. Mystère qui, dans les autres générations, n’a pas été découvert aux enfants des hommes, comme il est maintenant révélé par l’Esprit aux saints apôtres et aux prophètes,

6. Que les gentils sont cohéritiers, membres d’un même corps, et participants avec eux de sa promesse en Jésus-Christ par l’Évangile,

7. Dont j’ai été fait le ministre, en vertu du don de la grâce de Dieu, qui m’a été donnée par l’opération de sa vertu.

8. À moi, le moindre des saints, a été donnée cette grâce d’annoncer parmi les gentils les richesses incompréhensibles du Christ,

9. Et d’éclairer tous les hommes touchant la dispensation du mystère caché, dès l’origine des siècles, en Dieu qui a créé toutes choses ;

10. Afin que les principautés et les puissances qui sont dans les cieux connussent par l’Église la sagesse multiforme de Dieu,

11. Selon le décret éternel qu’il a accompli dans le Christ Jésus Notre Seigneur,

12. En qui nous avons la liberté et l’accès auprès de Dieu, avec confiance par la foi en lui.

13. Aussi je vous demande de ne vous point laisser abattre à cause de mes tribulations pour vous, car c’est votre gloire.

14. C’est pour cela que je fléchis les genoux devant le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ,

15. De qui toute paternité tire son nom au ciel et sur la terre ;

16. Afin qu’il vous accorde, selon les richesses de sa gloire, que vous soyez puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur ;

17. Que le Christ habite par la foi dans vos cœurs, et qu’enracinés et fondés dans la charité,

18. Vous puissiez comprendre avec tous les saints, quelle est la largeur et la longueur, la hauteur et la profondeur,

19. Et connaitre aussi la charité du Christ, qui surpasse toute science, afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu.

20. Mais à celui qui est puissant pour tout faire bien au delà de ce que nous demandons ou concevons, selon la vertu qui opère en nous,

21. À lui la gloire dans l’Église et dans le Christ Jésus, dans toutes les générations du siècle des siècles ! Amen.

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CHAP. III. 7. Supra. I, 19. — 8. I Cor. XV, 9.

 

1. Je suis. Ces deux mots sont nécessaires pour lier ce verset aux suivants, lesquels forment une parenthèse qui ne se termine qu’au quatorzième, commençant comme le premier par : C’est pour cela. — * Prisonnier. S. Paul écrit cette Épitre de Rome, où il est prisonnier pour la cause de Jésus-Christ.

2. # Car vous avez appris sans doute. « Si tamen audístis… Ici … s’ouvre [une] digression. … C’est … par une simple figure de rhétorique [que Paul] mentionne, sous une forme hypothétique, un fait au sujet duquel il ne pouvait pas exister le moindre doute. La particule εἴγε, “supposé que”, est employée dans cette même épitre, IV, 21, pour marquer une chose entièrement certaine. » (Fillion)

6. De sa promesse ; c’est-à-dire de la promesse de Dieu nommé au verset 2. On peut remarquer d’ailleurs que tout ce qui est dit ici dépend du même vers. 2, et explique la grâce divine dont il est question.

12. La liberté et l’accès, pour le libre accès ; figure grammaticale en usage chez les écrivains grecs aussi bien que chez les auteurs sacrés.

14. C’est pour cela. La longue parenthèse qui commence au vers. 3 étant terminée avec le treizième, saint Paul reprend ici son discours.

15. De qui toute paternité ; c’est-à-dire que Dieu est le principe et le chef de toute la grande famille qui est dans le ciel et sur la terre.

18. La largeur, etc. ; en un mot l’immensité du mystère de l’Incarnation.

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Ep 4

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CHAPITRE IV

Exhortation à la charité. Dons de Jésus-Christ. Économie de son corps mystique. Vie païenne, vie chrétienne. Se dépouiller du vieil homme, et se revêtir de l’homme nouveau.

1. Je vous conjure donc, moi chargé de liens pour le Seigneur, de marcher d’une manière digne de la vocation à laquelle vous avez été appelés,

2. Avec toute humilité et toute mansuétude, avec toute patience, vous supportant mutuellement en charité ;

3. Appliqués à conserver l’unité d’esprit, par le lien de la paix.

4. Soyez un seul corps et un seul esprit comme vous avez été appelés à une seule espérance dans votre vocation.

5. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,

6. Un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et au milieu de toutes choses, et en nous tous.

7. Or à chacun de nous a été donnée la grâce, selon la mesure du don de Jésus-Christ.

8. C’est pourquoi l’Écriture dit : Montant au ciel, il a conduit une captivité captive ; il a donné des dons aux hommes.

9. Mais qu’est-ce : Il est monté, sinon qu’il est descendu auparavant dans les parties inférieures de la terre ?

10. Celui qui est descendu est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplît toutes choses.

11. Et c’est lui qui a fait les uns apôtres, les autres prophètes, d’autres évangélistes, d’autres pasteurs et docteurs,

12. Pour la perfection des saints, pour l’œuvre du ministère, pour l’édification du corps du Christ,

13. Jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’un homme parfait, à la mesure de l’âge de la plénitude du Christ ;

14. Afin que nous ne soyons plus comme de petits enfants qui flottent, ni emportés çà et là à tout vent de doctrine, par la méchanceté des hommes, par l’astuce qui entraine dans le piège de l’erreur.

15. Mais que pratiquant la vérité dans la charité, nous croissions en toutes choses dans celui qui est le chef, le Christ,

16. En vertu duquel tout le corps uni et lié par toutes les jointures qui se prêtent un mutuel secours, d’après une opération proportionnée à chaque membre, reçoit son accroissement pour être édifié dans la charité.

17. Je vous dis donc, et je vous conjure par le Seigneur de ne plus marcher comme les gentils, qui marchent dans la vanité de leurs pensées,

18. Qui ont l’intelligence obscurcie de ténèbres, entièrement éloignés de la vie de Dieu, par l’ignorance qui est en eux, à cause de l’aveuglement de leur cœur ;

19. Qui, ayant perdu tout espoir, se sont livrés à l’impudicité, à toutes sortes de dissolutions, à l’avarice.

20. Pour vous, ce n’est pas ainsi que vous avez été instruits touchant le Christ ;

21. Si cependant vous l’avez écouté, et si vous avez appris de lui, selon la vérité de sa doctrine,

22. À dépouiller, par rapport à votre première vie, le vieil homme qui se corrompt par les désirs de l’erreur.

23. Renouvelez-vous dans l’esprit de votre âme,

24. Et revêtez-vous de l’homme nouveau, qui a été créé selon Dieu dans la justice et la sainteté de la vérité.

25. C’est, pourquoi, quittant le mensonge, que chacun dise la vérité avec son prochain, parce que nous sommes membres les uns des autres.

26. Irritez-vous et ne péchez point ; que le soleil ne se couche point sur votre colère.

27. Ne donnez point lieu au diable.

28. Que celui qui dérobait ne dérobe plus, mais plutôt qu’il s’occupe, en travaillant de ses mains, à ce qui est bon, pour avoir de quoi donner à qui souffre du besoin.

29. Qu’aucun discours mauvais ne sorte de votre bouche ; que s’il en sort quelqu’un, qu’il soit bon pour édifier la foi, et donner la grâce à ceux qui l’écoutent ;

30. Et ne contristez point l’Esprit-Saint, dont vous avez reçu le sceau pour le jour de la rédemption.

31. Que toute amertume, toute colère, tout emportement, toute clameur et toute diffamation soit bannie de vous, avec toute malice.

32. Mais soyez bons les uns envers les autres, miséricordieux, vous pardonnant mutuellement, comme Dieu lui-même vous a pardonné en Jésus-Christ.

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CHAP. IV. 1. I Cor. VII, 20. — 3. Phil. I, 27. — 4. Rom. XII, 2 ; I Petr. I, 14. — 6. Malach. II, 10. — 7. Rom. XII, 3 ; I Cor. XII, 11 ; II Cor. X, 13. — 8. Ps. LXVII, 19. — 9. Prov. XXX, 4 ; Joan. III, 13. — 11. I Cor. XII, 28. — 13. Gal. IV, 19. — 14. I Cor. XIV, 20. — 17. Rom. I, 21. — 22. Col. III, 8. — 23. Rom. VI, 4. — 24. Col. III, 12. — 25. I Petr. II, 1 ; Zach. VIII, 16. — 26. Ps. IV, 5 ; Jac. I, 20. — 27. Jac. IV, 7. — 28. I Thess. IV, 11 ; II Thess. III, 12. — 32. Col. III, 13.

 

8. Captivité captive ; hébraïsme, pour captivité nombreuse.

13. À la mesure, etc. ; c’est-à-dire à l’âge viril du Christ. Jésus-Christ se forme en nous par degrés ; il est enfant, il est faible, il grandit, il devient parfait, à proportion du progrès que nous faisons dans la perfection.

19. À l’avarice. D’autres, se rapprochant du Grec, traduisent : Avec ardeur.

23. L’esprit de votre âme ; toutes les facultés, toutes les puissances, tous les sentiments de votre âme.

24. La justice et la sainteté de la vérité ; hébraïsme et hellénisme, pour la vraie justice et la vraie sainteté. Compar. II Cor. III, 9 et III, 11 ???.

26. Si vous éprouvez un mouvement d’irritation mauvaise, ou même de juste indignation, réprimez ou réglez-le, pour ne pas pécher. Le texte hébreu du Ps. IV, 5, cité par l’apôtre, signifie à la lettre : frémissez, ou tremblez, mais ne péchez pas.

30. Ne contristez pas, etc. par de mauvaises paroles ou des actions coupables : expression anthropopathique, qui insinue en même temps l’amour de Dieu pour les hommes. — Reçu le Sceau : voy. supra I, 13-14. — Le jour de la rédemption finale et complète, le jour de la Parousie.

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Ep 5

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CHAPITRE V

Imiter Dieu et Jésus-Christ. Bannir l’impudicité. Vivre en enfant de lumière. Fuir les œuvres de ténèbres. Racheter le temps. Se remplir du Saint-Esprit. Se respecter mutuellement. Sainteté du mariage. Devoirs du mari et de la femme.

1. Soyez donc les imitateurs de Dieu, comme enfants bien-aimés ;

2. Et marchez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous en oblation à Dieu, et en hostie de suave odeur.

3. Que la fornication et toute impureté, ou l’avarice ne soit pas même nommée parmi vous, comme il convient à des saints.

4. Point de turpitudes, de folles paroles, de bouffonneries, ce qui ne convient point ; mais plutôt des actions de grâces.

5. Car sachez comprendre qu’aucun fornicateur, ou impudique, ou avare, ce qui est une idolâtrie, n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu.

6. Que personne ne vous séduise par de vains discours, car c’est pour ces choses que vient la colère de Dieu sur les fils de la défiance.

7. N’ayez donc point de commerce avec eux.

8. Car autrefois vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de la lumière

9.  (Or le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité),

10. Examinant ce qui est agréable à Dieu.

11. Ne vous associez point aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt réprouvez-les ;

12. Car ce qu’ils font en secret est honteux même à dire.

13. Or tout ce qui est répréhensible se découvre par la lumière ; car tout ce qui se découvre est lumière.

14. C’est pourquoi l’Écriture dit : Lève-toi, toi qui dors ; lève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera.

15. Ayez donc soin, mes frères, de marcher avec circonspection, non comme des insensés,

16. Mais comme des hommes sages, rachetant le temps, parce que les jours sont mauvais.

17. Ne soyez donc pas imprudents, mais comprenez quelle est la volonté de Dieu ;

18. Et ne vous enivrez pas de vin qui renferme la luxure ; mais soyez remplis de l’Esprit-Saint ;

19. Vous entretenant entre vous de psaumes, d’hymnes et de cantiques spirituels, chantant et psalmodiant du fond de vos cœurs à la gloire du Seigneur ;

20. Rendant grâces toujours et pour toutes choses, au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, à Dieu et Père ;

21. Soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ.

22. Que les femmes soient soumises à leurs maris comme au Seigneur ;

23. Parce que l’homme est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l’Église, et il est aussi le Sauveur de son corps.

24. Comme donc l’Église est soumise au Christ, ainsi le soient en toutes choses les femmes à leurs maris.

25. Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle,

26. Afin de la sanctifier, la purifiant par le baptême d’eau, par la parole de vie,

27. Pour la faire paraitre devant lui une Église glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais pour qu’elle soit sainte et immaculée.

28. Ainsi les maris doivent aimer leurs femmes comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme, s’aime lui-même.

29. Car personne n’a jamais haï sa chair, mais il la nourrit et la soigne, comme le Christ l’Église ;

30. Parce que nous sommes les membres de son corps, formés de sa chair et de ses os.

31. À cause de cela l’homme laissera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme ; et ils seront deux dans une seule chair.

32. Ce sacrement est grand, je dis dans le Christ et dans l’Église.

33. Que chacun de vous donc aime sa femme comme lui-même ; mais que la femme craigne son mari.

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CHAP. V. 2. Joan. XIII, 34 ; XV, 12 ; I Joan. IV, 21. — 3. Col. III, 5. — 6. Matth. XXIV, 4 ; Marc. XIII, 5 ; Luc. XXI, 8 ; II Thess. II, 3. — 15. Col. IV, 5. — 17. Rom. XII, 2 ; I Thess. IV, 3. — 20. Job. I, 21 ; Ps. XXXIII, 1 ; Col. III, 17 ; I Thess. V, 16 ; Hebr. XIII, 15. — 22. Gen. III, 16 ; Col. III, 18 ; I Petr. III, 1. — 23. I Cor. XI, 3. — 25. Col. III, 19. — 31. Gen. II, 24 ; Matth. XIX, 5 ; Marc. X, 7 ; I Cor. VI, 16.

 

6. Les fils de ta défiance ou de l’incrédulité. Voy. sur cet hébraïsme, II, 2.

13. Est lumière ; c’est-à-dire devient lumière ; hébraïsme, pour devient tout brillant de lumière, tout lumineux.

14. L’Écriture dit. Trois passages différents d’Isaïe ont beaucoup de rapport avec la citation que fait ici l’apôtre ; ce sont : IX, 2 ; XXVI, 19 ; LX, 1, 2. Mais il faut se rappeler que saint Paul cite rarement les textes de l’Écriture dans leurs propres termes.

16. Rachetant le temps ; c’est-à-dire le faisant tourner à notre profit ; métaphore tirée de ce qui se pratique dans le commerce. On est attentif à toutes les occasions qui se présentent de faire un bon marché, et d’acheter quelque chose de précieux. On ne néglige rien pour acheter ou vendre à profit. — Les jours sont mauvais ; c’est-à-dire pleins de tentations et de périls, qui nous exposent à toute heure au danger de nous perdre.

20. Pour toutes choses, joies et peines. — Au nom de N.-S. J.-C., puisque c’est en vue de ses mérites que Dieu nous accorde ses grâces.

24. L’Église, selon saint Paul, obéit toujours à Jésus-Christ ; par conséquent elle ne se séparera jamais de lui, et ne deviendra jamais adultère.

26. Par la parole de vie, les Pères, en général, entendent les paroles que l’on prononce en baptisant, et qui constituent la forme du baptême.

27. Non seulement l’Église triomphante, mais l’Église militante elle-même réunit les qualités décrites ici par l’apôtre, si on la considère par rapport à son chef, Jésus-Christ, à sa doctrine, à ses sacrements, à ses lois, à ses membres même, tels que les âmes justes et fidèles qui, malgré quelques imperfections légères, sont cependant ornées de la grâce sanctifiante.

28. Ainsi : l’amour des époux a pour but final leur sanctification mutuelle.

32. Ce sacrement est grand. « Dans les paroles d’Adam (vers. 31), outre le sens littéral, Paul découvre une signification plus profonde, mystérieuse, dans son application aux rapports du Christ et de son Église : le Christ, l’homme par excellence, a, dans son incarnation, quitté son Père céleste et sa mère la synagogue, pour s’unir à l’humanité rachetée, l’Église sortie de son côté, c’est-à-dire de sa nature humaine glorifiée, et tous deux ne forment plus qu’un seul corps. Ce sens, Paul se contente de l’affirmer, et, sans plus de développement, il résume dans le verset suivant les devoirs de l’homme et de la femme. Ce verset, dit le Concile de Trente, insinue le caractère sacramentel du mariage chrétien. » (Crampon, 1885)

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Ep 6

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CHAPITRE VI

Devoirs mutuels des enfants et des pères, des serviteurs et des maitres. Armes spirituelles des chrétiens contre les démons. Saint Paul se recommande aux prières des Éphésiens ; il leur envoie Týchicus. Salutations.

1. Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur ; car cela est juste.

2. Honore ton père et ta mère (c’est le premier commandement fait avec une promesse),

3. Afin que bien t’arrive, et que tu vives longtemps sur la terre.

4. Et vous, pères, ne provoquez point vos enfants à la colère, mais élevez-les dans la discipline et la correction du Seigneur.

5. Serviteurs, obéissez à vos maitres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme au Christ même,

6. Les servant, non à l’œil, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs du Christ, accomplissant de cœur la volonté de Dieu ;

7. Faisant votre service de bon gré, comme pour le Seigneur et non pour les hommes,

8. Sachant que chacun recevra du Seigneur la récompense de tout le bien qu’il aura fait, qu’il soit esclave ou libre.

9. Et vous, maitres, faites de même envers eux, leur épargnant les menaces, sachant que le même Seigneur, le leur et le vôtre, est dans le ciel, et qu’il n’y a pas chez lui acception des personnes.

10. Du reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa vertu.

11. Revêtez-vous de l’armure de Dieu, afin de pouvoir tenir contre les embuches du diable ;

12. Parce que nous n’avons point à lutter contre la chair et le sang, mais contre les princes et les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits de malice répandus dans l’air.

13. C’est pourquoi, prenez l’armure de Dieu, afin qu’étant munis de tout, vous puissiez, au jour mauvais, résister, et en toutes choses demeurer parfaits.

14. Soyez donc fermes, ceignant vos reins de la vérité, et revêtant la cuirasse de la justice,

15. Et chaussant vos pieds pour vous préparer à l’Évangile de la paix ;

16. Prenant surtout le bouclier de la foi, dans lequel vous puissiez éteindre tous les traits enflammés du malin.

17. Prenez aussi le casque du salut, et le glaive de l’Esprit (qui est la parole de Dieu),

18. Priant en esprit en tout temps, par toute sorte de prières et de supplications, et dans le même esprit veillant en toute instance et supplication pour tous les saints ;

19. Et pour moi, afin que, lorsque j’ouvrirai ma bouche, des paroles me soient données pour annoncer avec assurance le mystère de l’Évangile,

20. Dont j’exerce la légation dans les chaines, et qu’ainsi j’ose en parler comme je dois.

21. Et pour que vous sachiez les circonstances où je me trouve, et ce que je fais, Týchicus, notre frère, et fidèle ministre du Seigneur, vous apprendra toutes choses.

22. Je l’ai envoyé vers vous exprès pour que vous sachiez ce qui nous concerne, et qu’il console vos cœurs.

23. Paix à nos frères et charité avec la foi, par Dieu le Père, et par le Seigneur Jésus-Christ.

24. Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment Notre Seigneur Jésus-Christ dans l’incorruptibilité. Amen.

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CHAP. VI. 2. Ex. XX, 12 ; Deut. V, 16 ; Eccli. III, 9 ; Matth. XV, 4 ; Marc. VII, 10 ; Col. III, 20. — 5. Col. III, 22 ; Tit. II, 9 ; I Petr. II, 18. — 9. Deut. X, 17 ; II Par. XIX, 7 ; Job. XXXIV, 19 ; Sap. VI, 8 ; Eccli. XXXV, 15 ; Act. X, 34 ; Rom. II, 11 ; Col. III, 25 ; I Petr. I, 17. — 17. Is. LIX, 17 ; I Thess. V, 8. — 18. Col. IV, 2. — 19. Col. IV, 3 ; II Thess. III, 1.

 

4. Dans la discipline, etc. ; c’est-à-dire en les instruisant et en les corrigeant selon les règles que le Seigneur prescrit dans l’Évangile.

10. Dans la puissance de sa vertu ; hébraïsme et hellénisme, pour dans la vertu puissante.

12. Contre les esprits, etc. Compar. II, 2.

13. Au jour mauvais ; au jour de la tentation et du péril. Compar. V, 16. — Demeurer parfaits ; c’est-à-dire complètement vainqueurs, sans avoir rien perdu dans le combat.

16. Du malin esprit, du démon.

21. * Týchicus. Voir Act. XX, 4.

24. Dans l’incorruptibilité ; d’un amour incorruptible, ou bien en se conservant purs de la corruption de ce monde. Compar. Jac. IV, 4.

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