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LE SAINT ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST
SELON SAINT MARC

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INTRODUCTION

Bien des savants distinguent S. Marc, l’évangéliste, de Jean Marc, parent de Barnabé. Le Bréviaire romain ne tranche pas la question ; mais communément on admet l’identité. D’après les Actes, Jean ou Jean Marc était lié avec S. Pierre avant de se lier avec S. Paul. C’est chez la mère de ce disciple que le prince des Apôtres, au sortir de la prison d’Hérode, trouve les chrétiens réunis. Cette circonstance fait supposer que Jean Marc n’était pas sans fortune, ni probablement sans instruction. Il est vraisemblable que S. Pierre l’aura pris pour son interprète, selon le mot du prêtre Jean dans Papias, ou plutôt pour son secrétaire, comme le dit S. Jérôme, après que ce jeune disciple se fut séparé de S. Paul. De là le nom d’Évangile de Pierre, donné par Tertullien à sa composition. S’il n’est pas nommé Jean, mais simplement Marc, comme évangéliste et compagnon de S. Pierre, c’est sans doute qu’il avait pris ce nom latin en entrant dans l’empire, et qu’il n’était pas connu autrement à Rome et parmi les Gentils. S. Luc nous avertit que c’est un surnom. Il a pu aller en Égypte quelques années après la venue de S. Pierre à Rome, y fonder l’Église d’Alexandrie, puis se retrouver à Rome pendant la première captivité de S. Paul et à Éphèse pendant la seconde. S. Pierre l’appelle son fils. Son Évangile, composé peu de temps après celui de S. Matthieu, dut être présenté à l’Église par le prince des Apôtres, comme objet de foi et livre inspiré. Si l’on s’en rapporte aux caractères de sa composition, l’auteur du second évangile était originaire de Judée, contemporain des Apôtres, et disciple de S. Pierre ; il a écrit pour les Gentils, spécialement pour les Romains, sans autre souci que d’unir l’exactitude et la précision à la brièveté et à la simplicité. 1° L’auteur était Juif d’origine et contemporain des Apôtres. — On distingue sa nationalité, à ses nombreux hébraïsmes, à ses citations syrochaldéennes et à la connaissance qu’il montre des usages de la Judée. On reconnait un contemporain des Apôtres aux particularités de ses récits. Ils sont vifs, précis, circonstanciés, comme devaient l’être ceux des premiers témoins de la vie du Sauveur. Il ne néglige aucun détail. Il indique nettement les moindres particularités de temps, de lieux, de nombre, de personnes, d’attitude, de disposition. Par exemple, il remarque que Jaïre était chef de synagogue, que la femme du pays de Chanaan était une grecque syrophénicienne, que l’aveugle de Jéricho s’appelait Bartimée, fils de Timée, que le crime de Barabbas était le meurtre, que Joseph d’Arimathie était membre du sanhédrin, et Simon de Cyrène, père d’Alexandre et de Rufus. Il rapporte même en langue syrochaldéenne certaines paroles de Notre Seigneur. Plusieurs pensent qu’il parle de lui-même dans le récit de la Passion, sans se nommer, comme fait aussi S. Jean et peut-être S. Luc. 2° Il était particulièrement attaché à S. Pierre. — Il expose avec la plus grande précision les faits qui concernent cet Apôtre, ceux dont il a été l’auteur ou le témoin. Là où les autres évangélistes nomment les apôtres en général, S. Marc désigne S. Pierre séparément et tout d’abord, par exemple dans la guérison de sa belle-mère, dont il indique le jour, dans la résurrection de la fille de Jaïre, dans la prédiction de la ruine de Jérusalem, dans les recommandations du Sauveur ressuscité. Une autre remarque, faite par S. Chrysostome, c’est qu’il nomme S. Pierre dans les circonstances les plus propres à l’humilier, quand Notre Seigneur lui dit : « Retire-toi de moi, Satan », quand il s’endort au Jardin des Olives, quand il renie son Maitre, tandis qu’il ne dit rien de sa marche sur les eaux près de Tibériade, ni des prérogatives que Notre Seigneur lui accorde en récompense de sa foi et de son amour. Du reste, S. Marc rapporte les actions de Notre Seigneur avec plus de soin que ses discours ; il semble surtout frappé des prodiges qu’il opérait et de l’empire qu’il exerçait sur les possédés. Cette particularité, en le distinguant de S. Matthieu, lui donne un rapport de plus avec le prince des Apôtres, qui se montre toujours préoccupé de la pratique. C’est ce qui a fait dire que cet Évangile n’était que la réalisation du programme tracé par S. Pierre au Cénacle et le développement des paroles dans lesquelles le même Apôtre a résumé la vie de l’Homme-Dieu : « Il a passé en faisant le bien et en guérissant tous ceux que le démon tourmentait. » 3° Il écrivait pour tous les Gentils, quoique spécialement pour les Romains. — C’est la principale raison pour laquelle il s’appuie rarement sur l’Ancien Testament et ne le cite presque pas. Il ne présente pas le Sauveur comme Messie, mais comme souverain du monde : il ne l’appelle pas Fils de David, mais Fils de l’homme ou Fils de Dieu, comme S. Jean qui destinait aussi son écrit aux Gentils. Il omet, comme lui, les généalogies et l’adoration des Mages, qui intéressaient spécialement les Juifs et commence son récit par la prédication de l’Évangile. Il ne nomme pas une seule fois la Loi ; il ne dit pas l’abomination « dans le sanctuaire, » mais « où elle ne doit pas être ». Dans le récit de la Passion, il passe sous silence le voile du temple déchiré [c’est une erreur du commentateur, voir Marc. XV, 38. PPII, 2012], le tremblement de terre et le brisement de la pierre, qui ne se pouvaient constater qu’à Jérusalem. Il explique les usages juifs, dont il fait mention, il évalue les pièces grecques en monnaies latines, et traduit les termes araméens qu’il insère dans son récit, tandis qu’il n’explique aucune des expressions latines qu’il fait entrer dans ses phrases grecques, etc. Il prend soin de dire que le Jourdain est un fleuve, et que le mont des Oliviers est en face du temple. Il avertit que les Sadducéens ne croient pas à la résurrection, que les Pharisiens jeunent fréquemment, que les Juifs immolent l’Agneau pascal le premier jour des Azymes, qu’ils sont en possession de remettre en liberté un prisonnier à Pâques. Les quatre paraboles qu’il reproduit ont rapport à la prédication de l’Évangile, à l’établissement de l’Église et à la vocation des Gentils. Enfin il désigne Alexandre et Rufus comme fils de Simon de Cyrène, et l’on sait par S. Paul qu’ils étaient venus s’établir à Rome. 4° Son écrit est rédigé comme un simple mémorial. — On n’y remarque aucune tendance spéciale, soit apologétique, soit polémique. S. Jérôme dit que S. Marc n’a fait qu’un abrégé de l’Évangile, Papias qu’il s’est borné à mettre par écrit les prédications de S. Pierre. S. Augustin l’appelle pedíssequus Matthǽi « le suivant de S. Matthieu, » et Bossuet le plus divin des abréviateurs. Cependant S. Marc ne se borne pas à résumer, ou bien ce qu’il résume est plutôt l’histoire du Sauveur que le livre de S. Matthieu. En certains endroits, il change l’ordre suivi par son devancier ; en d’autres, il rafraichit ses tableaux en les complétant par de nouveaux traits ; par exemple, dans la guérison de l’hémorroïsse, dans la délivrance des possédés Géraséniens, dans le récit de la mort de S. Jean-Baptiste. Encore qu’il n’ait pas plus de vingt-sept versets dont on ne trouve pas l’équivalent dans S. Matthieu ou dans S. Luc, on lui doit cependant une parabole, deux guérisons miraculeuses, celles du sourd-muet de la Décapole et de l’aveugle de Bethsaïde, et un des incidents de l’arrestation du Sauveur, auquel l’évangéliste semble ne pas être étranger. 5° Pour le style. S. Marc est net, précis, serré, mais sec et négligé. Il aime à employer dans ses récits le langage direct, et à remplacer le passé par le présent. Il affectionne les diminutifs. Il répète souvent les mêmes idées et les mêmes termes, soit à dessein pour en renforcer le sens, soit par négligence, comme et, qui reparait à tout moment, de nouveau, et aussitôt, qu’on trouve neuf fois dans le premier chapitre. Ainsi les caractères intrinsèques du second évangile justifient pleinement la croyance de l’Église sur l’origine et sur l’auteur de ce livre. (L. Bacuez.)

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LE SAINT ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST
SELON SAINT MARC

 

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Marcum - Summárium

INTRODUCTION

CHAPITRE PREMIER

Prédication de saint Jean-Baptiste. Baptême, tentation et prédication de Jésus-Christ. Vocation de Pierre et d’André, de Jacques et de Jean. Guérison de la belle-mère de saint Pierre. Prédication et miracles de Jésus-Christ. Guérison d’un lépreux.

CHAPITRE II

Guérison d’un paralytique. Vocation de saint Matthieu. Jeûne. Étoffe neuve. Outres vieilles. Murmures des pharisiens contre les disciples de Jésus-Christ, qui arrachaient des épis un jour de sabbat.

CHAPITRE III

Guérison d’un homme qui avait une main desséchée. Concours du peuple auprès de Jésus. Élection des apôtres. Blasphème des pharisiens. Péché contre le Saint-Esprit. Mère et frères de Jésus-Christ.

CHAPITRE IV

Parabole de la semence ; explication de cette parabole. Lampe sous le boisseau. Parabole de l’accroissement de la semence et du grain de sènevé. Tempête apaisée.

CHAPITRE V

Légion de démons chassée ; pourceaux précipités. Hémorroïsse guérie. Fille de Jaïre ressuscitée.

CHAPITRE VI

Jésus méprisé dans sa patrie. Mission des Apôtres. Mort de saint Jean-Baptiste. Multiplication des cinq pains. Jésus marche sur les eaux. Vertu des vêtements de Jésus-Christ.

CHAPITRE VII

Scandale des pharisiens sur ce que les disciples de Jésus mangeaient sans avoir lavé leurs mains. Guérison de la fille de la Chananéenne. Guérison d’un homme sourd et muet.

CHAPITRE VIII

Multiplication des sept pains. Prodige demandé et refusé. Levain des pharisiens. Guérison d’un aveugle. Confession de saint Pierre. Passion prédite. Saint Pierre repris. Croix et renoncement à soi-même.

CHAPITRE IX

Transfiguration de Jésus-Christ. Avènement d’Elie. Guérison d’un enfant possédé. Jésus-Christ prédit sa passion. Qui sera le plus grand ? Fuir le scandale.

CHAPITRE X

Indissolubilité du mariage. Enfants présentés à Jésus-Christ. Conseil de perfection. Salut des riches difficile. Récompense promise à ceux qui quittent tout pour Jésus-Christ. Passion prédite. Demande des enfants de Zébédée. Domination interdite. Guérison d’un aveugle près de Jéricho.

CHAPITRE XI

Entrée dans Jérusalem. Figuier maudit. Vendeurs chassés du temple. Puissance de la foi. Autorité de Jésus. Baptême de Jean.

CHAPITRE XII

Parabole des vignerons homicides et de la pierre angulaire. Rendre à César ce qui est à César. Résurrection des morts. Vie angélique. Amour de Dieu et du prochain. Le Messie Fils et Seigneur de David. Scribes superbes. Veuve donnant de son nécessaire.

CHAPITRE XIII

Jésus prédit la ruine du temple. Questions des disciples à l’occasion de cette prédiction. Réponses de Jésus-Christ aux questions de ses disciples. Signes de la ruine de Jérusalem. Signes du dernier avènement de Jésus-Christ.

CHAPITRE XIV

Conspiration des Juifs. Parfums répandus sur la tête de Jésus-Christ. Trahison de Judas. Dernière cène. Institution de l’Eucharistie. Renoncement de saint Pierre prédit. Prière de Jésus dans le jardin. Il est pris, conduit chez Caïphe, accusé, condamné, outragé. Renoncement et pénitence de saint Pierre.

CHAPITRE XV

Conseil des Juifs contre Jésus-Christ. Jésus devant Pilate ; on lui préfère Barabbas. Cris des Juifs contre lui. Couronnement d’épines ; insultes. Jésus-Christ est conduit au Calvaire et crucifié. Blasphèmes. Ténèbres. Mort de Jésus. Miracles après sa mort. Joseph d’Arimathie prend soin de sa sépulture.

CHAPITRE XVI

Résurrection de Jésus-Christ. Apparition de l’ange aux saintes femmes. Jésus-Christ apparait lui-même à Madeleine, à deux disciples et aux onze apôtres. Ascension de Jésus-Christ.

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CHAPITRE PREMIER

Prédication de saint Jean-Baptiste. Baptême, tentation et prédication de Jésus-Christ. Vocation de Pierre et d’André, de Jacques et de Jean. Guérison de la belle-mère de saint Pierre. Prédication et miracles de Jésus-Christ. Guérison d’un lépreux.

(hi) 1. Commencement de l’Évangile de Jésus-Christ, fils de Dieu.

2. Comme il est écrit dans le prophète Isaïe :

Voilà que j’envoie mon ange devant votre face,

lequel préparera votre voie devant vous.

3. Voix de quelqu’un qui crie dans le désert :

Préparez la voie du Seigneur, faites droits ses sentiers.

4. Jean a été dans le désert, baptisant et prêchant le baptême de pénitence pour la rémission des péchés.

5. Et tout le pays de Judée, et tous les habitants de Jérusalem allaient à lui ; et ils étaient baptisés par lui dans le fleuve du Jourdain, confessant leurs péchés.

6. Or Jean était vêtu de poils de chameau, et d’une ceinture de cuir autour de ses reins ; et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage ; et il prêchait, disant :

(hi) 7. Il vient après moi un plus puissant que moi ; et je ne suis pas digne, me prosternant, de délier les cordons de sa chaussure.

8. Moi je vous ai baptisés dans l’eau ; mais lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint.

(hi) 9. Or il arriva qu’en ces jours-là Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et qu’il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.

10. Et soudain, sortant de l’eau, il vit les cieux ouverts, et l’Esprit descendant en forme de colombe, et se reposant sur lui.

11. Et une voix vint des cieux : Vous êtes mon fils bien-aimé ; c’est en vous que j’ai mis mes complaisances.

(hi) 12. Et aussitôt l’Esprit le poussa dans le désert.

13. Et il passa dans le désert quarante jours et quarante nuits ; et il fut tenté par Satan ; et il était parmi les bêtes, et les anges le servaient.

(hi) 14.Mais après que Jean eut été livré, Jésus vint en Galilée, prêchant l’Évangile du royaume de Dieu,

15. Et disant : Parce que le temps est accompli, et que le royaume de Dieu est proche, faites pénitence et croyez à l’Évangile.

(hi) 16. Or passant le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André son frère, qui jetaient leurs filets dans la mer, car ils étaient pêcheurs ;

17. Et Jésus leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes.

18. Et aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.

19. De là s’étant un peu avancé, il vit Jacques fils de Zébédée, et Jean son frère, qui raccommodaient leurs filets dans leur barque :

20. Et au moment même, il les appela. Or laissant leur père Zébédée dans la barque avec les ouvriers, ils le suivirent.

21. Ils vinrent ensuite à Capharnaüm ; et d’abord entrant le jour du sabbat dans la synagogue, il les instruisait.

(hi) 22. Et ils s’étonnaient de sa doctrine ; car il les enseignait comme ayant autorité, et non comme les scribes.

(hi) 23. Or il y avait dans leur synagogue un homme possédé d’un esprit impur, et il s’écria,

24. Disant : Qu’importe à nous et à vous, Jésus de Nazareth ? Êtes-vous venu pour nous perdre ? Je sais que vous êtes le saint de Dieu.

25. Et Jésus le menaça disant : Tais-toi et sors de cet homme.

26. Alors l’esprit impur le déchirant, et criant d’une voix forte, sortit de lui.

27. Et ils furent tous saisis d’étonnement, de sorte qu’ils s’interrogeaient entre eux, disant : Qu’est ceci ? Quelle est cette doctrine nouvelle ? Car il commande avec empire, même aux esprits impurs, et ils lui obéissent.

28. Et sa renommée se répandit promptement dans tout le pays de Galilée.

(hi) 29. Et aussitôt, sortant de la synagogue, ils vinrent dans la maison de Simon et d’André, avec Jacques et Jean.

30. Or la belle-mère de Simon était au lit, ayant la fièvre : et incontinent ils lui parlèrent d’elle.

31. Alors s’approchant, il la fit lever en prenant sa main et sur-le-champ la fièvre la quitta, et elle les servait.

32. Cependant, le soir venu, lorsque le soleil fut couché, ils lui amenèrent tous les malades, et les démoniaques.

33. Et toute la ville était assemblée à la porte.

34. Et il guérit beaucoup de malades affligés de diverses infirmités, et il chassait beaucoup de démons ; mais il ne leur permettait pas de dire qu’ils le connaissaient.

(hi) 35. Le lendemain, s’étant levé de grand matin, il sortit et s’en alla en un lieu désert, où il priait.

36. Simon et ceux qui étaient avec lui le suivirent.

37. Quand ils l’eurent trouvé, ils lui dirent : Tout le monde vous cherche.

38. Il leur répondit : Allons dans les villages et les villes voisines, afin que je prêche là aussi ; car c’est pour cela que je suis venu.

39. Il prêchait donc dans leurs synagogues et dans toute la Galilée ; et il chassait les démons.

(hi) 40. Or un lépreux vint à lui, le suppliant et se jetant à genoux, il lui dit : Si vous voulez, vous pouvez me guérir.

41. Jésus, ému de compassion, étendit sa main, et le touchant, lui dit : Je le veux, sois guéri.

42. Lorsqu’il eut parlé, la lèpre disparut soudain de cet homme, et il fut guéri.

43. Mais Jésus le renvoya aussitôt, le menaça.

44. Et lui dit : Garde-toi de rien dire à personne ; mais va et montre-toi au prince des prêtres, et offre pour ta guérison ce que Moïse a ordonné, en témoignage pour eux.

45. Mais celui-ci étant parti, se mit à raconter et à publier partout ce qui s’était passé ; de sorte que Jésus ne pouvait plus paraitre publiquement dans la ville, mais qu’il se tenait dehors dans des lieux déserts ; et l’on venait à lui de tous côtés.

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CHAP. I. 2. Malach. III, 1. — 3. Is. XL, 3 ; Matth. III, 3 ; Luc. III, 4 ; Joan. I, 23. — 4. Matth. III, 2. — 5. Matth. III, 5. — 6. Matth. III, 4 ; Lev. XI, 22. — 7. Matth. III, 11 ; Luc. III, 16 ; Joan. I, 27 ; Act. I, 5 ; II, 4 ; XI, 16 ; XIX, 4. — 9. Matth. III, 13. — 10. Luc. III, 22 ; Joan. I, 32. — 12. Matth. IV, 1 ; Luc. IV, 1. — 14. Matth. IV, 12 ; Luc. IV, 14 ; Joan. IV, 43. — 17. Matth. IV, 18 ; Luc. V, 2. — 21. Matth. IV, 13 ; Luc. IV, 31. — 22. Matth. VII, 28 ; Luc. IV, 32. — 23. Luc. IV, 33. — 29. Matth. VIII, 14 ; Luc. IV, 38. — 34. Luc. IV, 41. — 40. Matth. VIII, 2 ; Luc. V, 12. — 44. Lev. XIV, 2.

 

1. Évangile veut dire : bonne nouvelle. L’évangéliste saint Marc, prêtre en Israël et de race lévitique se convertit au Seigneur et écrivit son Évangile en Italie (Saint Jérôme).

2. Saint Marc réunit ici deux prophéties, dont l’une est de Malachie (III, 1) et l’autre d’Isaïe (XL, 3), parce qu’elles se complètent réciproquement. — * Mon ange, c’est-à-dire mon envoyé, saint Jean-Baptiste. Voir Matth. III, 1.

3. * Dans le désert de Judée. Voir Matth. III, 1.

4. * Jean. Voir Matth. III, 1.

5. * Tout le pays de Judée, la Palestine méridionale, à l’exclusion de la Samarie, de la Galilée et de la Pérée.

6. * Jean était vêtu de poils de chameau, etc. Voir note sur Matth. III, 4.

7. De délier, etc. Voy. note sur Matth. III, 11. — * Les cordons de sa chaussure. Voir Marc VI, 9.

16.* Le long de la mer de Galilée. Voir la note 33 à la fin du volume.

21. * Capharnaüm. Voir note sur Matth. IV, 13. — Dans la synagogue. Voir Matth. IV, 23.

27. Ce n’est pas que Jésus-Christ enseignât des nouveautés, ni qu’il prêchât au fond une autre loi que celle qu’ils avaient reçue ; mais ils admiraient son autorité et les miracles dont il accompagnait ses discours. Ils étaient surpris de la manière pleine d’empire avec laquelle il commandait aux démons.

39. * Dans toute la Galilée. Voir la note 29 à la fin du volume.

40. * Un lépreux. Voir note sur Matth. VIII, 2. La lèpre étant contagieuse, les lépreux, avant d’être admis dans la société, devaient se présenter au prêtre pour les purifications rituelles et les offrandes à faire et, spécialement, pour le certificat de guérison à obtenir. Jésus ordonne d’observer la loi (Lev. XIV, 4) afin de montrer et d’apprendre aux prêtres que lui-même la respecte, et pour leur faire constater, par eux-mêmes, le miracle. Le but est aussi de dire aux chrétiens que le péché (dont la lèpre est le symbole) doit être manifesté aux prêtres. « Jésus l’envoie au prêtre, selon la loi, pour constater la guérison et pour ne pas donner de prétexte à ses ennemis. » (Saint Jean Chrysostome).

44. Montre-toi. Compar. Lev. XIV, 4. — En témoignage pour eux, c’est-à-dire pour que cela leur serve de témoignage et de preuve incontestable de ma puissance et de ma fidélité à faire observer la loi.

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CHAPITRE II

Guérison d’un paralytique. Vocation de saint Matthieu. Jeûne. Étoffe neuve. Outres vieilles. Murmures des pharisiens contre les disciples de Jésus-Christ, qui arrachaient des épis un jour de sabbat.

(hi) 1. Or il entra de nouveau dans Capharnaüm, quelques jours après.

(hi) 2. Et lorsqu’on apprit qu’il était dans une maison, il s’y assembla une si grande foule de personnes, que l’espace même en dehors de la porte ne pouvait les contenir ; et il leur prêchait la parole.

3. Alors on lui amena un paralytique qui était porté par quatre hommes.

4. Et comme ils ne pouvaient le lui présenter à cause de la foule, ils découvrirent le toit au-dessus du lieu où il était, et y ayant fait une ouverture, ils descendirent le grabat où gisait le paralytique.

5. Jésus voyant leur foi, dit au paralytique : Mon fils, tes péchés te sont remis.

6. Or il y avait là quelques scribes, assis, qui pensaient dans leur cœur :

7. Pourquoi celui-ci parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ?

8. Jésus, aussitôt, ayant connu par son esprit ce qu’ils pensaient en eux-mêmes, leur dit : Pourquoi pensez-vous ces choses dans vos cœurs ?

9. Lequel est le plus facile, de dire au paralytique : Tes péchés te sont remis ; ou de lui dire : Lève-toi, emporte ton grabat, et marche ?

10. Afin donc que vous sachiez que le Fils de l’Homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés (il dit au paralytique) :

11. Je te le commande, lève-toi, emporte ton grabat, et va en ta maison.

12. Et aussitôt celui-ci se leva ; et, ayant pris son grabat, il s’en alla en présence de tous : de sorte que tous s’étonnaient et glorifiaient Dieu, disant : Jamais nous n’avons rien vu de semblable.

(hi) 13. Or Jésus se retira de nouveau près de la mer : et tout le peuple venait à lui, et il les enseignait.

14. Et lorsqu’il passait, il vit Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des impôts, et il lui dit : Suis-moi. Et se levant, il le suivit.

15. Il arriva que comme Jésus était à table dans la maison de cet homme, beaucoup de publicains et de pécheurs y étaient également avec lui et ses disciples ; car il y en avait beaucoup qui le suivaient aussi.

16. Les scribes et les pharisiens, voyant qu’il mangeait avec les publicains et les pécheurs, dirent à ses disciples : Pourquoi votre maitre mange-t-il et boit-il avec les publicains et les pécheurs ?

17. Ce que Jésus ayant entendu, il leur dit : Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades : car je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs.

18. Les disciples de Jean et les pharisiens jeunaient ; or ils vinrent et lui dirent : Pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeunent-ils, et que vos disciples ne jeunent point ?

19. Jésus leur dit : Les fils des noces peuvent-ils jeuner pendant que l’époux est avec eux ? Aussi longtemps qu’ils ont avec eux l’époux, ils ne peuvent jeuner.

20. Mais viendront des jours où l’époux leur sera enlevé ; et ils jeuneront en ces jours-là.

21. Personne ne coud une pièce d’étoffe neuve à un vieux vêtement ; autrement l’étoffe neuve emporte une partie de la vieille, et la déchirure devient plus grande.

22. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres, autrement le vin rompra les outres, et le vin se répandra, et les outres seront perdues : mais le vin nouveau doit se mettre dans des outres neuves.

(hi) 23. Il arriva encore que le Seigneur passant le long des blés, un jour de sabbat, ses disciples se mirent à cueillir des épis.

24. Sur quoi les pharisiens lui dirent : Voyez, pourquoi font-ils le jour du sabbat ce qui n’est pas permis ?

25. Et il leur répondit : N’avez-vous jamais lu ce que fit David, dans la nécessité, lorsqu’il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ?

26. Comment il entra dans la maison de Dieu, au temps du grand prêtre Abiathar, mangea les pains de proposition qu’il n’était permis qu’aux prêtres de manger, et les donna à ceux qui étaient avec lui ?

27. Il leur dit encore : Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat.

28. C’est pourquoi le Fils de l’homme est maitre du sabbat même.

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CHAP. II. 1. Matth. IX, 1. — 3. Luc. V, 18. — 7. Job. XIV, 4 ; Is. XLIII, 25. — 14. Matth. IX, 9 ; Luc. V, 27. — 17. I Tim. I, 15. — 20. Matth. IX, 15 ; Luc. V, 35. — 23. Matth. XII, 1 ; Luc. VI, 1. — 25. I Reg. XXI, 6. — 26. Lev. XXIV, 9.

 

1. * Dans Capharnaüm. Voir Matth. IV, 13.

4. * Les toits étaient en plate-forme, et l’escalier qui y conduisait se trouvait souvent hors de la maison. (Abrégé d’introduction, etc., p. 530.) — « Les maisons des villages en Orient sont basses, souvent adossées à des collines. Le toit [formant terrasse] est en terre battue supportée par d’épais branchages [sans parapet.] Dans les maisons aisées, la terrasse est couverte de dalles et entourée d’un parapet. On monte sans aucune peine sur ces toits. Les parents du malade [firent] un trou dans la terrasse de terre pour le faire descendre devant Jésus. » (J.-H. Michon.) Ils avaient monté le malade sur le toit par l’escalier extérieur que les rabbins appellent « la voie par le toit », afin de la distinguer de celle qu’ils nomment « la voie par la porte » ordinaire de la maison. On pouvait pénétrer ordinairement dans la maison, sans faire le tour par l’escalier extérieur, au moyen d’une porte ou ouverture qui conduisait directement de la terrasse dans les appartements intérieurs, mais cette ouverture n’étant pas assez grande pour y faire passer le grabat ou la civière sur laquelle les quatre hommes portaient le paralytique, il fallut enlever une partie de la terrasse. Notre Seigneur devait se trouver immédiatement au-dessous de la terrasse formant le toit, dans l’appartement que nous avons pris l’habitude d’appeler cénacle (voir Act. I, 13, note) et que les écrivains du Nouveau Testament appellent en grec anagaion ou hyperôon. C’est là que les Orientaux avaient coutume de recevoir leurs hôtes, de prendre leurs repas et de se retirer pendant le jour pour s’isoler, lire ou méditer.

13. * Près de la mer de Galilée.

14. * Lévi, fils d’Alphée ; S. Matthieu. Voir l’Introduction à l’Évangile de saint Matthieu.

18. * Les Pharisiens. Voir la note 31 à la fin du volume.

19. Les fils des noces, ou de l’époux. Jésus se nomme l’époux comme étant celui qui doit épouser l’Église (saint Chrysostome).

22. * De vieilles outres. Voir Matth. IX, 17.

23. * Ses disciples se mirent à cueillir des épis. Voir notre sur Matth. XII, 1.

24. La loi imposait de ne pas prendre pour un voleur celui qui mangeait, ce qu’il trouvait dans un champ, sans rien emporter ; c’est pourquoi les Apôtres sont accusés de violation du sabbat et non de vol (saint Augustin).

26. * Abiathar. Le premier livre des Rois, XXI, 2 et suiv. raconte que le fait mentionné ici se passa sous le pontificat d’Achimélech, père d’Abiathar. Nous avons ici peut-être une faute de copistes, ou bien Achimélech s’appelait aussi Abiathar.

27. On doit avoir un plus grand soin de la santé et de la vie de l’homme que de l’observance du sabbat (saint Bède).

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Mc 3

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CHAPITRE III

Guérison d’un homme qui avait une main desséchée. Concours du peuple auprès de Jésus. Élection des apôtres. Blasphème des pharisiens. Péché contre le Saint-Esprit. Mère et frères de Jésus-Christ.

(hi) 1. Jésus entra une autre fois dans la synagogue ; or il s’y trouvait un homme qui avait une main desséchée.

2. Et on l’observait pour voir s’il le guérirait un jour de sabbat, afin de l’accuser.

3. Et il dit à l’homme qui avait la main desséchée : Lève-toi, là, au milieu.

4. Puis il demanda aux autres : Est-il permis, un jour de sabbat, de faire du bien ou du mal, de sauver une âme ou de la perdre ? Mais eux gardaient le silence.

5. Alors les regardant avec colère, et contristé de l’aveuglement de leur cœur, il dit à cet homme : Étends ta main. Il l’étendit, et sa main devint saine.

6. Or les pharisiens étant sortis, tinrent aussitôt conseil contre lui avec les hérodiens, comment ils le perdraient.

(hi) 7. Mais Jésus se retira avec ses disciples vers la mer, et une troupe nombreuse le suivit de la Galilée et de la Judée,

8. De Jérusalem, de l’Idumée, et d’au delà du Jourdain ; et une grande multitude des environs de Tyr et de Sidon, apprenant ce qu’il faisait, vint à lui.

9. Il dit alors à ses disciples de lui amener une barque, à cause de la foule, de peur qu’il n’en fut accablé.

10. Car il en guérissait beaucoup, de sorte que tous ceux qui avaient quelque mal se jetaient sur lui pour le toucher.

11. Les esprits impurs eux-mêmes, lorsqu’ils le voyaient, se prosternaient devant lui et criaient, disant :

12. Vous êtes le Fils de Dieu. Mais il leur défendait avec de grandes menaces de le révéler.

(hi) 13. Étant monté sur la montagne, il appela à lui ceux que lui-même voulut ; et ils vinrent à lui.

14. Il en établit douze pour être avec lui et pour les envoyer prêcher,

15. Et il leur donna le pouvoir de guérir les maladies et de chasser les démons :

16. D’abord Simon à qui il donna le nom de Pierre ;

17. Puis Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, auxquels il donna le nom de Boanérges, c’est-à-dire fils du tonnerre ;

18. André, Philippe, Barthélemy, Mathieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Thaddée, Simon le Cananéen,

19. Et Judas Iscariote, celui-là même qui le trahit.

(hi) 20. Ils vinrent dans une maison, et la foule s’y assembla de nouveau, en sorte qu’ils ne pouvaient pas même manger du pain.

21. Ce qu’ayant appris, les siens vinrent pour se saisir de lui, car ils disaient : Il a perdu l’esprit.

(hi) 22. Et les scribes, qui étaient venus de Jérusalem, disaient : Il est possédé de Beélzebub, et c’est par le prince des démons qu’il chasse les démons.

23. Mais Jésus les ayant appelés, leur disait en paraboles : Comment Satan peut-il chasser Satan ?

24. Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister.

25. Et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut subsister.

26. Si donc Satan s’est élevé contre lui-même, il est divisé, et il ne pourra subsister ; mais il touche à sa fin.

27. Nul ne peut entrer dans la maison du fort et ravir ce qu’il possède, s’il ne l’a lié auparavant ; c’est alors qu’il pillera sa maison.

28. En vérité je vous le dis, tous les péchés seront remis aux enfants des hommes, même les blasphèmes par lesquels ils auront blasphémé.

29. Mais celui qui aura blasphémé contre l’Esprit-Saint n’en aura jamais la rémission ; mais il sera coupable d’un péché éternel.

30. Parce qu’ils disaient : Il est possédé d’un esprit impur.

31. Cependant sa mère et ses frères vinrent ; et, se tenant dehors, ils l’envoyèrent appeler.

32. Or la foule était assise autour de lui, et on lui dit : Voilà dehors votre mère et vos frères qui vous cherchent.

(hi) 33. Et leur répondant, il dit : Qui est ma mère, et qui sont mes frères ?

34. Et, regardant ceux qui étaient assis autour de lui : Voici, dit-il, ma mère et mes frères,

35. Car quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère.

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CHAP. III. 1. Matth. XII, 9 ; Luc. VI, 6. — 6. Matth. XII, 14. — 7. Matth. IV, 25 ; Luc. VI, 17.— 13. Matth. X, 1 ; Luc. VI, 13. — 22. Matth. IX, 34 ; XII, 24. — 28. Matth. XII, 31-32 ; Luc. XII, 10 ; I Joan. V, 16. — 31. Matth. XII, 46 ; Luc. VIII, 19.

 

4. De sauver une âme, etc. Compar. Matth. X, 39.

6. Les Hérodiens. Voy. Matth. XXII, 16.

8. * De l’Idumée.L’Idumée tirait son nom d’Édom ou Ésaü, frère de Jacob, qui s’y était établi. Elle est située au sud de la Palestine. Les Iduméens vaincus par David, recouvrèrent leur liberté sous Joram (IV Reg. VIII, 20-22), et furent pendant longtemps les ennemis les plus acharnés des Juifs. Ils furent de nouveau vaincus par Jean Hyrcan. Les Hérode étaient d’origine iduméenne. — Tyr, ancienne capitale de la Phénicie, sur la Méditerranée, célèbre par son commerce, était soumise aux Romains du temps de Notre Seigneur. — Sidon, capitale primitive de la Phénicie, sur la Méditerranée, au nord de Tyr.

13. Sur la montagne ; c’est-à-dire sur la montagne voisine. Nous avons déjà fait observer dans saint Matthieu (V, 1) que c’était là le vrai sens de cette expression. — * Plusieurs commentateurs croient que cette montagne est celle de Koroun-Hattin ou Montagnes des Béatitudes. En voir la description note sur Matth. V, 1.

20. Manger du pain ; c’est-à-dire simplement manger, prendre de la nourriture. Voy. Matth. XV, 2. — * Ceci se passait probablement à Capharnaüm.

21. C’étaient ceux de ses parents dont saint Jean dit qu’ils ne croyaient pas en lui.

22. * Beélzebub. Voir Matth. X, 25.

27. Du fort. Voy. note sur Matth. XII, 29.

29. N’en aura jamais la rémission. Voy. note sur Matth. XII, 31.

30. Parce qu’ils disaient ; c’est-à-dire Jésus tint ce discours parce qu’ils disaient. Ce genre d’ellipse est commun dans le style de l’Écriture.

31-32. * Voyez la note sur Matth. XII, 46.

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Mc 4

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CHAPITRE IV

Parabole de la semence ; explication de cette parabole. Lampe sous le boisseau. Parabole de l’accroissement de la semence et du grain de sènevé. Tempête apaisée.

1. Il commença de nouveau à enseigner auprès de la mer ; et une grande multitude se rassembla autour de lui, de sorte que, montant dans la barque, il se tenait sur la mer, et toute la multitude était à terre le long du rivage.

(hi) 2. Et il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles, et leur disait dans son enseignement :

3. Écoutez, voilà que celui qui sème est sorti pour semer.

4. Et, pendant qu’il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin, et les oiseaux du ciel vinrent, et la mangèrent.

5. Une autre partie tomba en des endroits pierreux, où elle n’eut pas beaucoup de terre ; et elle leva bientôt, parce que la terre n’avait pas de profondeur :

6. Et quand le soleil se leva, elle fut brulée ; et comme elle n’avait point de racine, elle sécha.

7. Une autre partie tomba parmi les épines ; et les épines grandirent et l’étouffèrent : et elle ne donna point de fruit.

8. Mais une autre tomba dans une bonne terre, et donna du fruit qui s’éleva et se multiplia ; en sorte qu’un grain rendait trente, l’autre soixante, l’autre cent.

9. Et il disait : Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende.

10. Mais, lorsqu’il fut loin de la foule, les douze qui étaient avec lui l’interrogèrent sur cette parabole.

11. Et il leur disait : C’est à vous qu’il a été donné de connaitre le mystère du royaume de Dieu ; mais pour ceux qui sont dehors, tout se fait en paraboles,

12. Afin que voyant ils voient et ne voient point, et qu’entendant ils entendent et ne comprennent point ; de peur qu’ils ne se convertissent, et que leurs péchés ne leur soient remis.

13. Puis il leur dit : Vous ne comprenez point cette parabole ? Et comment donc comprendrez-vous toutes les autres paraboles ?

14. Celui qui sème, sème la parole.

15. Ceux qui se trouvent le long du chemin où la parole est semée, ce sont ceux qui ne l’ont pas plutôt entendue, que Satan vient et enlève cette parole qui a été semée dans leurs cœurs.

16. Et pareillement ceux qui ont reçu la semence en des endroits pierreux, sont ceux qui, entendant la parole, la reçoivent d’abord avec joie ;

17. Mais n’ayant point de racine en eux, ils n’ont qu’un temps ; après quoi la tribulation et la persécution survenant à cause de la parole, ils se scandalisent aussitôt.

18. Et les autres qui reçoivent la semence parmi les épines, sont ceux qui écoutent la parole ;

19. Mais les soucis du siècle et l’illusion des richesses, et toutes les autres convoitises entrant en eux, étouffent la parole et la rendent sans fruit.

20. Enfin ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre, sont ceux qui écoutent la parole et la reçoivent, et produisent du fruit, l’un trente, l’autre soixante, et l’autre cent.

(hi) 21. Il leur disait aussi : Apporte-t-on la lampe pour la mettre sous le boisseau ou sous le lit ? N’est-ce pas pour la mettre sur le chandelier ?

22. Car il n’y a rien de caché qui ne soit manifesté, ni rien de fait en secret qui ne vienne au grand jour.

23. Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende.

24. Il leur disait encore : Prenez garde à ce que vous entendez. La mesure dont vous aurez usé pour les autres, on en usera pour vous, et en y ajoutant.

25. Car on donnera à celui qui a ; et celui qui n’a pas, même ce qu’il a lui sera ôté.

(hi) 26. Il disait aussi : Il en est du royaume de Dieu comme d’un homme qui jette de la semence en terre.

27. Qu’il dorme, qu’il se lève de nuit et de jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment.

28. Car c’est d’elle-même que la terre produit du fruit ; d’abord de l’herbe, puis un épi, et ensuite du blé tout formé dans l’épi.

29. Et quand le fruit est en maturité, aussitôt on y met la faux, parce que c’est le temps de la moisson.

(hi) 30. Il disait encore : À quoi comparerons-nous le royaume de Dieu ? ou sous quelle parabole le représenterons-nous ?

31. Il est comme un grain de sènevé qui, lorsqu’on le sème, est la plus petite de toutes les semences qui sont dans la terre.

32. Et quand on l’a semé, il monte et devient plus grand que toutes les plantes, et pousse de si grands rameaux, que les oiseaux du ciel peuvent se reposer sous son ombre.

33. Ainsi, c’est par beaucoup de semblables paraboles qu’il leur annonçait la parole, selon qu’ils pouvaient l’entendre.

34. Car il ne leur parlait point sans paraboles ; mais en particulier il expliquait tout à ses disciples.

35. Or il leur dit ce jour-là, lorsque le soir fut venu : Passons à l’autre bord.

(hi) 36. Et ayant renvoyé le peuple, ils l’emmenèrent sur la barque où il était ; et d’autres barques l’accompagnaient.

37. Mais il s’éleva un grand tourbillon de vent, qui poussait les flots dans la barque, de sorte que la barque s’emplissait.

38. Jésus cependant était à la poupe, dormant sur un oreiller ; et ils le réveillèrent et lui dirent : Maitre, n’avez-vous point de souci que nous périssions ?

39. Alors se levant, il menaça le vent, et dit à la mer : Silence, calme-toi. Et le vent cessa, et il se fit un grand calme.

40. Et il leur dit : Pourquoi êtes-vous timides ? N’avez-vous point encore la foi ? Et ils furent saisis d’une grande crainte, et ils se disaient l’un à l’autre : Qui pensez-vous est celui-ci, que et le vent et la mer lui obéissent ?

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CHAP. IV. 1. Matth. XIII, 1 ; Luc. VIII, 4. — 12. Is. VI, 9 ; Matth. XIII, 14 ; Joan. XI, 40 ; Act. XXVIII, 26 ; Rom. XI, 8. — 19. I Tim. VI, 17. — 21. Matth. V, 15 ; Luc. VIII, 16 ; XI, 33. — 22. Matth. X, 26 ; Luc. VIII, 17. — 24. Matth. VII, 2 ; Luc. VI, 38. — 25. Matth. XIII, 12 ; XXV, 29 ; Luc. VIII, 18 ; XIX, 26. — 31. Matth. XIII, 31 ; Luc. XIII, 19. — 36. Matth. VIII, 23 ; Luc. VIII, 22. — 39. Ps. LXXXVIII, 10 ; CVI, 23-30.

 

1. * Auprès de la mer de Galilée.

12. En punition de leur aveuglement volontaire, Dieu leur retire justement les lumières et les grâces que sans cela il leur aurait données pour leur conversion réelle. Compar. Is. VI, 9 ; et Matth. XIII, 15.

21.* Sous le boisseau. Voir note sur Matth. V, 15.

31. * Un grain de sènevé ou de moutarde, voir note sur Matth. XIII, 31.

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Mc 5

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CHAPITRE V

Légion de démons chassée ; pourceaux précipités. Hémorroïsse guérie. Fille de Jaïre ressuscitée.

(hi) 1. Et ils vinrent de l’autre côté de la mer dans le pays des Géraséniens.

2. Et comme Jésus sortait de la barque, tout à coup accourut à lui d’au milieu des sépulcres, un homme possédé d’un esprit impur,

3. Lequel habitait dans les sépulcres ; et nul ne pouvait le tenir lié, même avec des chaines.

4. Car souvent, serré de chaines et les pieds dans les fers, il avait rompu ses chaines et brisé ses fers, et personne ne le pouvait dompter.

5. Et sans cesse, le jour et la nuit, il était parmi les tombeaux et sur les montagnes criant et se meurtrissant avec des pierres.

6. Or voyant Jésus de loin, il accourut et l’adora ;

7. Et, criant d’une voix forte, il dit : Qu’importe à moi et à vous, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je vous adjure par Dieu, ne me tourmentez point.

8. Car il lui disait : Esprit impur, sors de cet homme !

9. Et il lui demanda : Quel est ton nom ? Et il lui répondit : Légion est mon nom ; car nous sommes beaucoup.

10. Et il le suppliait avec instance de ne point le chasser hors de ce pays.

11. Or il y avait là, le long de la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient.

12. Et les esprits suppliaient Jésus, disant : Envoyez-nous dans ces pourceaux, afin que nous entrions en eux.

13. Et Jésus le leur permit aussitôt. Les esprits impurs, sortant donc du possédé, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau, d’environ deux mille, se précipita impétueusement dans la mer, et s’y noya.

14. Ceux qui les gardaient s’enfuirent et répandirent cette nouvelle dans la ville et dans les champs. Aussitôt les gens sortirent pour voir ce qui était arrivé ;

15. Ils vinrent vers Jésus, et ils virent celui qui avait été tourmenté par le démon, assis, vêtu et sain d’esprit ; et ils furent saisis de crainte.

16. Et ceux qui avaient vu leur racontèrent ce qui était arrivé au possédé et aux pourceaux ;

17. Et ils commencèrent à prier Jésus de s’éloigner de leurs confins.

18. Lorsqu’il montait dans la barque, celui qui avait été tourmenté par le démon, le supplia de lui permettre de rester avec lui ;

19. Mais il le lui refusa et lui dit : Va dans ta maison, vers les tiens, et annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi, et comme il a eu pitié de toi.

20. Il s’en alla donc, et commença à publier dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui ; et tous étaient dans l’admiration.

(hi) 21. Jésus ayant repassé dans la barque de l’autre côté de la mer, il s’assembla une grande multitude autour de lui ; et il était près de la mer.

22. Or vint un chef de synagogue, nommé Jaïre ; le voyant, il se jeta à ses pieds,

23. Et il le suppliait instamment, disant : Ma fille est à l’extrémité ; venez, imposez votre main sur elle, afin qu’elle guérisse et qu’elle vive.

24. Et il s’en alla avec lui ; et une grande multitude le suivait et le pressait.

25. Alors, une femme qui avait une perte de sang depuis douze années,

26. Et qui avait beaucoup souffert de plusieurs médecins, et avait dépensé tout son bien sans aucun fruit, se trouvant plutôt dans un état pire,

27. Ayant entendu parler de Jésus, vint dans la foule, par derrière, et toucha son vêtement ;

28. Car elle disait : Si je touche seulement son vêtement, je serai guérie.

29. Et aussitôt la source du sang tarit, et elle sentit en son corps qu’elle était guérie de son mal.

30. Au même moment, Jésus connaissant en lui-même la vertu qui était sortie de lui, et se retournant vers la foule, demandait : Qui a touché mes vêtements ?

31. Ses disciples lui répondaient : Vous voyez la foule qui vous presse, et vous demandez : Qui m’a touché ?

32. Et il regardait tout autour, pour voir celle qui l’avait fait.

33. Alors la femme, craintive et tremblante, sachant ce qui s’était passé en elle, vint et se prosterna devant lui, et lui dit toute la vérité.

34. Jésus lui dit : Ma fille, votre foi vous a sauvée : allez en paix et soyez guérie de votre infirmité.

35. Comme il parlait encore, des gens du chef de synagogue vinrent, disant : Votre fille est morte ; pourquoi tourmentez-vous davantage le maitre ?

36. Mais Jésus, cette parole entendue, dit au chef de synagogue : Ne craignez point ; croyez seulement.

37. Et il ne permit à personne de le suivre, sinon à Pierre, à Jacques et à Jean frère de Jacques.

38. En arrivant à la maison du chef de synagogue, il vit du tumulte, des gens pleurant et poussant de grands cris.

39. Or, étant entré, il leur dit : Pourquoi vous troublez-vous et pleurez-vous ? La jeune fille n’est pas morte, mais elle dort.

40. Et ils se riaient de lui. Mais Jésus, les ayant tous renvoyés, prit le père et la mère de la jeune fille, et ceux qui étaient avec lui, et entra dans le lieu où la jeune fille était couchée.

41. Et tenant la main de la jeune fille, il lui dit : Talitha cumi ; ce que l’on interprète ainsi : Jeune fille (je vous le commande), levez-vous.

42. Et aussitôt la jeune fille se leva, et elle marchait ; car elle avait douze ans ; et tous furent frappés d’une grande stupeur.

43. Mais il leur commanda fortement que personne ne le sût, et il dit de lui donner à manger.

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CHAP. V. 1. Matth. VIII, 28 ; Luc. VIII, 26. — 22. Matth. IX, 18 ; Luc. VIII, 41. — 34. Luc. VII, 50 ; VIII, 48.

 

1. * Le pays des Géraséniens. Voir note sur Matth. VIII, 28.

9. Légion. Voy. Matth. XXVI, 53. Le mot légion peut être pris ici indéfiniment dans le sens d’un très grand nombre. — * La légion romaine, du temps d’Auguste, se composait de 6 800 hommes.

18. Il craignait de redevenir encore un possédé, mais le Seigneur le rassura (Saint Théophile).

20. * Dans la Décapole. Voir Matth. IV, 25. Les villes de la Décapole étaient une confédération de dix cités, ensuite leur nombre s’accrut. Elles étaient habitées par des païens et avaient peu d’Hébreux.

22. * Un chef de synagogue, archisynagógus, en hébreu rôsch hakséneth. Ses fonctions consistaient à administrer les affaires temporelles et spirituelles de la synagogue. Il présidait aux offices, désignait les lecteurs de la Sainte Écriture, donnait la parole à ceux qui devaient l’expliquer ou l’expliquait lui-même, et exerçait sur tout ce qui se faisait dans la synagogue sa haute surveillance.

38. * Voir Matth. IX, 23.

40. Parce que s’ils ne veulent pas croire mais se moquer, ils sont indignes de voir le miracle (saint Bède).

41. * Talitha cumi. Ce sont deux mots araméens, dont le premier signifie jeune fille et dont le second est l’impératif de la seconde personne féminine : lève-toi.

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Mc 6

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CHAPITRE VI

Jésus méprisé dans sa patrie. Mission des Apôtres. Mort de saint Jean-Baptiste. Multiplication des cinq pains. Jésus marche sur les eaux. Vertu des vêtements de Jésus-Christ.

(hi) 1. Étant parti de là, il s’en alla dans son pays, et ses disciples le suivirent.

2. Or un jour de sabbat étant venu, il commença à enseigner dans la synagogue, et beaucoup, l’entendant, étaient dans l’admiration de sa doctrine, disant : D’où lui viennent toutes ces choses ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée ? Et ces merveilles si surprenantes qui se font par ses mains ?

3. N’est-ce pas là cet artisan, fils de Marie, frère de Jacques et de Joseph, de Jude et de Simon ? et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous ? Et ils se scandalisaient de lui.

4. Mais Jésus leur disait : Un prophète n’est sans honneur que dans sa patrie, dans sa maison et dans sa famille.

5. Et il ne put faire là aucun miracle, si ce n’est qu’il guérit quelques malades en leur imposant les mains.

6. Et il s’étonnait de leur incrédulité ; il parcourait toutefois les villages d’alentour et il y enseignait.

(hi) 7. Or il appela les douze et commença à les envoyer deux à deux, et il leur donna puissance sur les esprits impurs.

8. Et il leur commanda de ne rien prendre pour le chemin qu’un bâton : ni sac, ni pain, ni argent dans leur ceinture ;

9. Mais de chausser leurs sandales et de ne point se munir de deux tuniques.

10. Et il leur dit : Quelque part que vous alliez, étant entrés dans une maison, demeurez-y jusqu’à ce que vous sortiez de ce lieu-là.

11. Et quant à ceux qui ne vous recevront point et ne vous écouteront point, lorsque vous sortirez de là, secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre eux.

12. Étant donc partis, ils prêchaient qu’on fît pénitence ;

13. Chassaient beaucoup de démons, oignaient d’huile beaucoup de malades et les guérissaient.

(hi) 14. Or le roi Hérode entendit parler de Jésus (car son nom s’était répandu), et il disait : Jean-Baptiste est ressuscité d’entre les morts, et c’est pour cela que des miracles s’opèrent par lui.

15. Mais d’autres disaient : C’est Élie. Et d’autres : C’est un prophète, semblable à un des prophètes.

16. Ce qu’ayant entendu, Hérode dit : Ce Jean que j’ai décapité est ressuscité d’entre les morts,

(hi) 17. Car Hérode lui-même avait envoyé prendre Jean, et l’avait retenu, chargé de fers, en prison, à cause d’Hérodiade, qu’il avait épousée, quoique femme de Philippe, son frère.

18. Parce que Jean disait à Hérode : Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère.

19. Or Hérodiade lui tendait des pièges, et voulait le faire périr ; mais elle ne le pouvait pas.

20. Hérode, en effet, craignait Jean, sachant que c’était un homme juste et saint ; il le protégeait, faisait beaucoup de choses d’après ses avis, et l’écoutait volontiers.

21. Mais un jour opportun arriva, le jour de la naissance d’Hérode, où il fit un festin aux grands de sa cour, et aux tribuns, et aux principaux de la Galilée.

22.Or la fille d’Hérodiade même étant entrée, et ayant dansé et plu à Hérode, et à ceux qui étaient à table avec lui, le roi dit à la jeune fille : Demandez ce que vous voudrez, et je vous le donnerai.

23. Et il lui jura, disant : Tout ce que vous demanderez je vous le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume.

24. Lorsqu’elle fut sortie, elle dit à sa mère : Que demanderai-je ? Et sa mère répondit : La tête de Jean-Baptiste.

25. Aussitôt s’étant rendue en grande hâte près du roi, elle fit sa demande, disant : Je veux que vous me donniez à l’instant, dans un bassin, la tête de Jean-Baptiste.

26. Le roi fut contristé ; cependant, à cause de son serment, et à cause de ceux qui étaient à table avec lui, il ne voulut pas la contrarier.

27. Aussi ayant envoyé un de ses gardes, il lui ordonna d’apporter la tête de Jean dans un bassin. Et le garde le décapita dans la prison ;

28. Et apportant sa tête dans un bassin, il la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère.

29. Ce qu’ayant appris, ses disciples vinrent, prirent son corps, et le déposèrent dans un tombeau.

(hi) 30. Or les apôtres s’étant rassemblés auprès de Jésus, lui rendirent compte de tout ce qu’ils avaient fait et enseigné.

31. Et il leur dit : Venez à l’écart en un lieu désert, et vous vous reposerez un peu. Car ceux qui allaient et venaient étaient si nombreux, qu’ils n’avaient pas même le temps de manger.

32. Ainsi, montant dans la barque, ils se retirèrent à l’écart, dans un lieu désert.

33. Mais beaucoup de gens les ayant vus partir et ayant connu leur dessein, y accoururent à pied de toutes les villes, et y arrivèrent avant eux.

34. Ainsi, en débarquant, Jésus vit une grande multitude, et il en eut compassion, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont point de pasteurs, et il commença à leur enseigner beaucoup de choses.

35. Et comme déjà l’heure était fort avancée, ses disciples s’approchèrent, disant : Ce lieu est désert et il est déjà tard ;

36. Renvoyez-les afin qu’ils aillent dans les villages et les bourgs voisins acheter de quoi manger.

37. Mais leur répondant, il dit : Donnez-leur vous mêmes à manger. Et ils lui repartirent : Irons-nous donc acheter pour deux cents deniers de pain afin de leur donner à manger ?

38. Alors il leur demanda : Combien avez vous de pains ? Allez et voyez. Et lorsqu’ils eurent regardé, ils dirent : Cinq pains et deux poissons.

39. Il leur commanda donc de les faire tous assoir par groupes sur l’herbe verte.

40. Et ils s’assirent par groupes de cent et de cinquante.

41. Alors il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il les bénit ; puis il rompit les pains, et les donna à ses disciples pour les mettre devant la multitude, et il partagea les deux poissons entre tous.

42. Ils en mangèrent, et ils furent rassasiés.

43. Et ses disciples emportèrent les restes, douze paniers pleins de morceaux et une partie des poissons.

44. Or ceux qui mangèrent étaient au nombre de cinq mille hommes.

(hi) 45. Et aussitôt il fit monter ses disciples dans la barque, pour le précéder de l’autre côté de la mer, à Bethsaïde, pendant que lui-même renverrait le peuple.

46. Et après qu’il eut renvoyé, il s’en alla sur la montagne pour prier.

47. Lorsqu’il fut soir, la barque se trouvait au milieu de la mer, et Jésus seul à terre.

48. Et voyant ses disciples qui se fatiguaient à ramer (car le vent leur était contraire), vers la quatrième veille de la nuit, il vint à eux, marchant sur la mer ; et il voulait les devancer.

49. Mais eux, dès qu’ils l’aperçurent marchant sur la mer, crurent que c’était un fantôme, et jetèrent un grand cri.

50. Car tous le virent, et ils furent épouvantés. Mais aussitôt il leur parla, et leur dit : Rassurez-vous, c’est moi ; ne craignez point.

51. Et il monta avec eux dans la barque, et le vent cessa, et leur stupeur en devint plus grande :

52. Car il n’avaient pas compris ce qui s’était fait à l’égard des pains, parce que leur cœur était aveuglé.

53. Et, après avoir traversé la mer, ils vinrent vers la terre de Génésareth et y abordèrent.

54. Et dès qu’ils furent sortis de la barque, les gens du pays reconnurent Jésus.

55. Et parcourant toute la contrée, ils commencèrent à lui apporter de tous côtés, dans leurs grabats, les malades, là où ils entendaient dire qu’il était.

56. Et partout où il entrait, dans les bourgs, dans les villages ou dans les villes, on mettait les malades sur les places publiques, et on le suppliait de les laisser seulement toucher la frange de son vêtement ; et tous ceux qui le touchaient étaient guéris.

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CHAP. VI. 1. Matth. XIII, 54 ; Luc. IV, 16. — 3. Joan. VI, 42. — 4. Matth. XIII, 57 ; Luc. IV, 24 ; Joan. IV, 44. — 7. Matth. X, 1 ; Supra. III, 14 ; Luc. IX, 1. — 9. Act. XII, 8. — 11. Matth. X, 14 ; Luc. IX, 5 ; Act. XIII, 51 ; XVIII, 6. — 13. Jac. V, 14. — 14. Matth. XIV, 1, 2 ; Luc. IX, 7. — 17. Luc. III, 19. — 18. Lev. XVIII, 16. — 30. Luc. IX, 10. — 31. Matth. XIV, 13 ; Luc. IX, 10 ; Joan. VI, 1. — 34. Matth. IX, 36 ; XIV, 14. — 36. Luc. IX, 12. — 39. Joan. VI, 10. — 48. Matth. XIV, 24. — 53. Matth. XIV, 34.

 

1. * Étant parti de là, de Capharnaüm, il s’en alla dans son pays, à Nazareth, qui est à deux petites journées de Capharnaüm.

3. # Artisan ; comme son père Joseph. Voy. Matth. XIII, 55. — * Les frères et sœurs du Seigneur ; voy. Matth. XIII, 55-56.

5. Et il ne put faire, etc. Non par défaut de puissance de son côté, mais par défaut de dispositions de leur part.

8. Ni argent dans leur ceinture. Voy. Matth. X, 9.

9. * Leurs sandales, chaussures consistant en une semelle de cuir ou de bois qui était attachée avec des cordons sous la plante des pieds.

11. En témoignage contre eux ; c’est-à-dire afin que ce soit pour eux un témoignage que vous ne pouvez plus avoir aucun commerce avec eux, puisqu’ils refusent d’embrasser la religion divine que vous prêchez.

14. * Le roi Hérode Antipas, tétrarque de la Galilée et de la Pérée. Voir Matth. XIV, 1.

15. À un des prophètes ; c’est-à-dire à un des anciens prophètes comme on lit dans saint Luc, IX, 8.

17. * Hérodiade. Voir Matth. XIV, 3. — Philippe. Voir Ibid.

18. * Voir Matth. XIV, 4.

21. * Tribun signifie ici un chef militaire quelconque, non un tribun romain.

22. * La fille d’Hérodiade, Salomé. Voir Matth. XIV, 6.

31. * En un lieu désert dans les environs de Bethsaïde Júlias. Voir note sur Matth. XIV, 13.

37. Les deux cents deniers, si on les prend pour monnaie romaine, font environ 80 francs (en 1900). Voy. notre Abrégé d’introduction, etc., p. 543.

45. * Bethsaïde de Galilée. Voir Matth. XI, 21.

46. L’oraison exige le recueillement et le silence (saint Théophile).

48. Vers la quatrième veille de la nuit. Voy. note sur Matth. XIV, 25. Les veilles de la nuit, de trois heures chacune, étant au nombre de quatre, neuf heures de nuit se sont écoulées, ici, et il serait trois heures du matin.

53. * La terre de Génésareth. Voir note sur Matth. XIV, 34.

56. * La frange de son vêtement. Voir Matth. IX, 20.

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Mc 7

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CHAPITRE VII

Scandale des pharisiens sur ce que les disciples de Jésus mangeaient sans avoir lavé leurs mains. Guérison de la fille de la Chananéenne. Guérison d’un homme sourd et muet.

(hi) 1. Et les pharisiens et quelques scribes venus de Jérusalem, s’assemblèrent auprès de Jésus ;

2. Et ayant vu quelques-uns de ses disciples manger du pain avec des mains impures, c’est-à-dire qui n’avaient pas été lavées, ils les en blâmèrent.

3. Car les pharisiens et tous les Juifs ne mangent point sans s’être souvent lavé les mains, gardant la tradition des anciens.

4. Et lorsqu’ils reviennent de la place publique, ils ne mangent point non plus sans s’être lavés ; et il y a encore beaucoup d’autres pratiques qu’ils tiennent de la tradition, et qu’ils doivent observer, comme de laver les coupes, les cruches, les vases d’airain et les lits.

5. Les pharisiens donc et les scribes lui demandaient : Pourquoi vos disciples ne se conforment-ils point à la tradition des anciens, mais qu’ils mangent le pain avec des mains impures ?

6. Mais, répondant, Jésus leur dit : Isaïe a bien prophétisé de vous, hypocrites, ainsi qu’il est écrit :

Ce peuple m’honore des lèvres,

mais leur cœur est loin de moi ;

7. Et il est en vain le culte qu’ils me rendent,

en enseignant des doctrines et des ordonnances humaines.

8. Car, laissant de côté le commandement de Dieu, vous observez la tradition des hommes, la purification des tasses et des coupes, et vous faites encore beaucoup d’autres choses semblables.

9. Et il leur disait : Vous rendez entièrement vain le précepte de Dieu, pour garder votre tradition.

10. Car Moïse a dit : Honore ton père et ta mère. Et : Celui qui maudira son père ou sa mère, qu’il meure de mort.

11. Mais vous, vous dites : Si un homme dit à son père ou à sa mère : Que tout corban (c’est-à-dire don) que je fais, tourne à votre profit, il satisfait à la loi.

12. Et vous ne le laissez rien faire de plus pour son père ou pour sa mère,

13. Abolissant le commandement de Dieu par votre tradition, que vous-même avez établie ; et vous faites encore beaucoup de choses semblables.

14. Et appelant de nouveau le peuple, il leur disait : Écoutez-moi tous, et comprenez.

15. Il n’est rien au dehors de l’homme, qui, entrant en lui puisse le souiller ; mais ce qui sort de l’homme, c’est là ce qui souille l’homme.

16. Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende.

17. Étant entré dans une maison après avoir quitté le peuple, ses disciples l’interrogeaient sur cette parabole.

18. Et il leur dit : Ainsi vous aussi, vous êtes sans intelligence ? Ne comprenez-vous point que toute chose du dehors entrant dans l’homme, ne peut le souiller ;

19. Parce que cela n’entre point dans le cœur, mais va au ventre, et est jeté dans le lieu secret qui purifie tous les aliments ?

20. Mais, disait-il, ce qui sort de l’homme, c’est là ce qui souille l’homme ;

21. Car c’est du dedans, du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les fornications, les homicides,

22. Les larcins, l’avarice, les méchancetés, la fraude, les impudicités, l’œil mauvais, le blasphème, l’orgueil, la folie.

23. Toutes ces choses mauvaises viennent du dedans et souillent l’homme.

(hi) 24. Partant ensuite de là, il s’en alla sur les confins de Tyr et de Sidon ; et étant entré dans une maison, il voulait que personne ne le sût, mais il ne put demeurer caché ;

25. Car une femme dont la fille était possédée d’un esprit impur, sitôt qu’elle eut ouï dire qu’il était là, entra et se jeta à ses pieds.

26. C’était une femme païenne syrophénicienne de nation. Et elle le priait de chasser le démon hors de sa fille.

27. Jésus lui dit : Laissez d’abord rassasier les enfants ; car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens.

28. Mais elle répondit et lui dit : Il est vrai, Seigneur ; cependant les petits chiens mangent sous la table les miettes des enfants.

29. Alors il lui dit : À cause de cette parole, allez ; le démon est sorti de votre fille.

30. Et lorsqu’elle revint dans sa maison, elle trouva sa fille couchée sur son lit, et que le démon était sorti.

31. Quittant de nouveau les confins de Tyr, il vint par Sidon à la mer de Galilée, à travers le pays de la Décapole.

(hi) 32. Or on lui amena un sourd-muet, et on le suppliait de lui imposer les mains.

33. Le tirant de la foule à l’écart, il lui mit les doigts dans les oreilles, et toucha sa langue avec de la salive ;

34. Puis levant les yeux au ciel, il soupira et dit : Ephphetha, c’est-à-dire, ouvre-toi.

35. Et aussitôt ses oreilles s’ouvrirent, et le lien de sa langue se rompit, et il parlait distinctement.

36. Cependant il leur défendit de le dire à personne. Mais plus il le leur défendait, plus ils le publiaient,

37. Et plus ils étaient dans l’admiration, disant : Il a bien fait toutes choses ; il a fait entendre les sourds et parler les muets.

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CHAP. VII. 2. Matth. XV, 2. — 6. Is. XXIX, 13. — 10. Ex. XX, 12 ; Deut. V, 16 ; Eph. VI, 2 ; Ex. XXI, 17 ; Lev. XX, 9 ; Prov. XX, 20. — 14. Matth. XV, 10. — 21. Gen. VI, 5. — 24. Matth. XV, 21. — 32. Matth. IX, 32.

 

2. Manger du pain. Voy., pour le vrai sens de cette expression, Matth. XV, 2

3. * La tradition des anciens. Voir Matth. XV, 2.

6. Ainsi qu’il est écrit ; c’est-à-dire quand il a écrit. Compar. Matth. XV, 7. Ce verset est contre ceux qui font consister la religion uniquement dans les pratiques extérieures.

8. * La tradition des hommes. Voir Matth. XV, 2.

10. Qu’il meure de mort. Voy., pour le sens de cette expression, Matth. XV, 4.

18. Toute chose du dehors, etc. Voy. Matth. XV, 11.

19. * Dans le cœur. C’est seulement ce qui entre dans le cœur qui peut souiller parce que celui-ci est considéré comme le siège et le centre de la vie spirituelle et intellectuelle.

22. L’œil mauvais. Compar. Matth. XX, 15, pour la valeur de cette expression.

24. * Sur les confins de Tyr et de Sidon. Voir Marc. III, 8.

27. De le jeter aux chiens. Voy. Matth. XV, 26.

31. * Le pays de la Décapole. Voir V, 20 et Matth. IV, 25 (note).

34. Ouvre-toi. Ces paroles sont directement adressées à la personne du sourd et muet mais dans le sens logique, elles se rapportent à sa bouche et à ses oreilles.

36. Jésus commande ou défend que ses miracles soient publiés, selon le pays où il se trouve, car, s’il désire que la Puissance de Dieu soit connue, il ne veut pas susciter des enthousiasmes dangereux.

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Mc 8

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CHAPITRE VIII

Multiplication des sept pains. Prodige demandé et refusé. Levain des pharisiens. Guérison d’un aveugle. Confession de saint Pierre. Passion prédite. Saint Pierre repris. Croix et renoncement à soi-même.

(hi) 1. En ces jours-là, comme la multitude était grande encore et n’avait pas de quoi manger, il appela ses disciples et leur dit :

2. J’ai pitié de cette multitude ; car voilà déjà trois jours qu’ils sont constamment avec moi, et ils n’ont pas de quoi manger ;

3. Et si je les renvoie à jeun dans leurs maisons, ils tomberont de défaillance en chemin, car quelques-uns d’entre eux sont venus de loin.

4. Ses disciples lui répondirent : Comment pourrait-on les rassasier de pain ici, dans le désert ?

5. Et il leur demanda : Combien de pains avez-vous ? Sept, répondirent-ils.

6. Alors il commanda au peuple de s’assoir à terre ; puis ayant pris les sept pains et rendu grâces, il les rompit et les donna à ses disciples pour les servir, et ils les servirent à la multitude.

7. Ils avaient en outre quelques petits poissons ; il les bénit aussi, et les fit servir.

8. Ils mangèrent donc, et ils furent rassasiés ; et ses disciples emportèrent ce qui était resté de morceaux, sept corbeilles.

9. Or ceux qui mangèrent étaient environ quatre mille : et il les renvoya.

10. Montant aussitôt dans la barque avec ses disciples, il vint dans le pays de Dalmánutha.

(hi) 11. Alors les pharisiens étant venus, commencèrent à disputer avec lui, lui demandant un prodige dans le ciel pour le tenter.

12. Mais gémissant au fond du cœur, il dit : Pourquoi cette génération demande-t-elle un prodige ? En vérité, je vous le dis, il ne sera point accordé de prodige à cette génération.

13. Et, les laissant, il monta de nouveau dans la barque et passa de l’autre côté de la mer.

(hi) 14. Or les disciples avaient oublié de prendre des pains, et ils n’avaient qu’un seul pain avec eux dans la barque.

15. Et il leur commandait, disant : Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et du levain d’Hérode.

16. De là ils s’entretenaient entre eux, disant : C’est parce que nous n’avons point de pains.

17. Ce qu’ayant connu, Jésus leur dit : Pourquoi vous entretenez-vous de ce que vous n’avez point de pain ? N’avez-vous donc encore ni sens ni intelligence ? Avez-vous donc toujours le cœur aveuglé ?

18. Ayant des yeux, ne voyez-vous point ? ayant des oreilles, n’entendez-vous point ? et avez-vous perdu tout souvenir ?

19. Quand je rompis les cinq pains pour les cinq mille hommes, combien de paniers emportâtes-vous pleins de morceaux ? Douze, lui dirent-ils.

20. Et quand je rompis les sept pains pour les quatre mille hommes, combien emportâtes-vous de corbeilles pleines de morceaux ? Sept, lui dirent-ils.

21. Et il ajouta : Comment ne comprenez-vous point encore ?

(hi) 22. Lorsqu’ils arrivèrent à Bethsaïde, on lui amena un aveugle, et on le priait de le toucher.

23. Or, prenant la main de l’aveugle, il le conduisit hors du bourg, mit de la salive sur ses yeux ; et lui ayant imposé les mains, il lui demanda s’il voyait quelque chose.

24. Celui-ci regardant, dit : Je vois les hommes qui marchent semblables à des arbres.

25. Jésus lui mit de nouveau les mains sur les yeux, et il commença à voir, et il fut guéri, de sorte qu’il voyait clairement toutes choses.

26. Alors il le renvoya à sa maison, disant : Va dans ta maison ; et si tu entres dans le bourg, ne dis rien à personne.

(hi) 27. De là Jésus se rendit avec ses disciples dans les villages de Césarée de Philippe ; en chemin il interrogeait ses disciples, disant : Qui dit-on que je suis ?

28. Ils lui répondirent, en disant : Jean-Baptiste ; d’autres, Élie ; d’autres, comme un des prophètes.

29. Alors il leur demanda : Mais vous, qui dites-vous que je suis ? Pierre, prenant la parole, lui dit : Vous êtes le Christ.

30. Et il leur défendit avec menace de le dire à personne.

(hi) 31. Il commença en même temps à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffrît beaucoup ; qu’il fût rejeté par les anciens, par les princes des prêtres et par les scribes ; qu’il fût mis à mort, et qu’après trois jours il ressuscitât.

32. Et il en parlait ouvertement. Alors Pierre, le tirant à part, commença à le reprendre.

33. Mais Jésus, se retournant et regardant ses disciples, gourmanda Pierre, disant : Retire-toi de moi, Satan, parce que tu ne goutes pas ce qui est de Dieu, mais ce qui est des hommes.

34. Et appelant le peuple avec ses disciples, il leur dit : Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même, qu’il porte sa croix et me suive.

35. Car qui voudra sauver son âme, la perdra ; et qui perdra son âme à cause de moi et de l’Évangile la sauvera.

36. Et que servira à l’homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ?

37. Ou que donnera l’homme en échange de son âme ?

38. Car celui qui aura rougi de moi et de mes paroles, au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi rougira de lui, lorsqu’il viendra dans la gloire de son Père avec les anges saints.

39. Il leur disait encore : En vérité, je vous le dis, il y en a parmi ceux ici présents qui ne gouteront pas de la mort, qu’ils n’aient vu le royaume de Dieu venant dans sa puissance.

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CHAP. VIII. 1. Matth. XV, 32. — 11. Matth. XVI, 1 ; Luc. XI, 54. — 14. Matth. XVI, 5. — 18. Supra. VI, 41 ; Joan. VI, 11. — 27. Matth. XVI, 13 ; Luc. IX, 18. — 34. Matth. X, 38 ; XVI, 24 ; Luc. IX, 23 ; XIV, 27. — 35. Matth. X, 39 ; XVI, 25 ; Luc. IX, 24 ; XVII, 33 ; Joan. XII, 25. — 38. Matth. X, 33 ; Luc. IX, 26 ; XII, 9. — 39. Matth. X, 23 ; XVI, 28 ; Luc. IX, 27 ; Joan. XXI, 22.

 

10. * Dalmánutha est, selon les uns, à l’est du lac de Tibériade ; selon d’autres, à l’ouest dans le voisinage de Mágdala. Voir Matth. XV, 39.

15. * Du levain d’Hérode Antipas. Voir Matth. XIV, 1.

22. * Bethsaïde. Voir Matth. XI, 21.

27. * Césarée de Philippe. Voir note sur Matth. XVI, 13.

31. * Les anciens. Voir la note sur Matth. XVI, 21. — Les princes des prêtres et les scribes. Voir les notes sur Matth. II, 4.

35. Car qui voudra sauver, etc. Compar. Matth. X, 39.

39. * Il y en a… qui ne gouteront pas de la mort, qu’ils n’aient vu le royaume de Dieu, etc. Voyez les notes sur Matth. XVI, 28 et XXIV, 34.

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Mc 9

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CHAPITRE IX

Transfiguration de Jésus-Christ. Avènement d’Elie. Guérison d’un enfant possédé. Jésus-Christ prédit sa passion. Qui sera le plus grand ? Fuir le scandale.

(hi) 1. Six jours après, Jésus prit Pierre, Jacques et Jean, et il les conduisit seuls à l’écart sur une haute montagne, et il fut transfiguré devant eux.

2. Ses vêtements devinrent resplendissants et très blancs comme la neige, d’une blancheur telle, qu’aucun foulon sur la terre ne pourrait l’égaler.

3. Et Élie leur apparut avec Moïse ; et ils s’entretenaient avec Jésus.

4. Alors, prenant la parole, Pierre dit à Jésus : Maitre, il nous est bon d’être ici. Faisons trois tentes, une pour vous, une pour Moïse, et une pour Élie.

5. Car il ne savait ce qu’il disait, parce qu’ils étaient saisis de crainte.

6. Cependant il se fit une nuée qui les couvrit de son ombre ; et il vint de la nuée une voix disant : Celui-ci est mon fils bien-aimé ; écoutez-le.

7. Et aussitôt, regardant tout autour, ils ne virent plus personne, si ce n’est Jésus seul avec eux.

8. Mais lorsqu’ils descendaient de la montagne, il leur commanda de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, jusqu’à ce que le Fils de l’homme fût ressuscité d’entre les morts.

9. Et ils gardèrent cette parole en eux-mêmes, se demandant ce que voulait dire : Jusqu’à ce qu’il fut ressuscité d’entre les morts.

10. Et ils l’interrogeaient, disant : Pourquoi donc les pharisiens et les scribes disent-ils qu’il faut qu’Élie vienne auparavant ?

11. Jésus répondant, leur dit : Élie viendra auparavant, et il rétablira toutes choses ; et, comme il est écrit du Fils de l’homme, il faudra qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté avec mépris.

12. Mais je vous dis qu’Élie est déjà venu (et ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu), ainsi qu’il est écrit de lui.

13. Et venant vers ses disciples, il vit une grande foule autour d’eux, et des scribes disputant avec eux.

14. Aussitôt tout le peuple apercevant Jésus, fut saisi d’étonnement et de frayeur ; et, accourant, ils le saluaient.

15. Alors il leur demanda : De quoi disputez-vous ensemble ?

16. Et un homme de la foule prenant la parole, dit : Maitre, je vous ai amené mon fils, qui a en lui un esprit muet ;

17. Lequel, partout où il s’empare de lui, le brise contre terre, et l’enfant écume, grince des dents, et il se dessèche. J’ai dit à vos disciples de le chasser, mais ils ne l’ont pu.

18. Jésus, s’adressant à eux, dit : Ô race incrédule, jusqu’à quand serai-je avec vous ? Jusqu’à quand vous supporterai-je ? Amenez-le moi.

19. Et ils le lui amenèrent. Or sitôt qu’il eut vu Jésus, l’esprit le tourmenta ; et, brisé contre terre, il se roulait en écumant.

20. Jésus demanda à son père : Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive ? Depuis son enfance, dit le père.

21. Souvent il l’a jeté dans le feu et dans l’eau pour le faire périr ; mais si vous pouvez quelque chose, ayez pitié de nous et secourez-nous.

22. Jésus lui dit : Si tu peux croire, tout est possible à celui qui croit.

23. Et aussitôt le père de l’enfant s’écria, disant avec larmes : Je crois, Seigneur ; aidez mon incrédulité.

24. Et Jésus voyant une foule qui accourait, menaça l’esprit impur, lui disant : Esprit sourd et muet, je te le commande, sors de cet enfant et n’y rentre plus.

25. Et poussant un grand cri et le déchirant violemment, il sortit de l’enfant qui devint comme mort ; de sorte que beaucoup disaient : Il est mort.

26. Mais Jésus, prenant sa main et le soulevant, il se leva.

27. Et lorsque Jésus fut entré dans une maison, ses disciples lui demandèrent en secret : Pourquoi, nous, n’avons-nous pu le chasser ?

28. Il leur dit : Ce genre de démons ne peut se chasser que par la prière et le jeûne.

(hi) 29. Étant partis de là, ils traversèrent la Galilée ; et il ne voulait pas que personne le sût.

30. Cependant il instruisait ses disciples, et leur disait : Le Fils de l’homme sera livré entre les mains des hommes, et ils le tueront, et le troisième jour après sa mort, il ressuscitera.

31. Mais ils ne comprenaient point cette parole, et ils craignaient de l’interroger.

(hi) 32. Ils vinrent ensuite à Capharnaüm ; et, lorsqu’ils furent dans la maison, il leur demanda : Que discutiez-vous en chemin ?

33. Et ils se taisaient, parce que dans le chemin ils avaient disputé ensemble qui d’entre eux était le plus grand.

34. Et, s’étant assis, il appela les douze, et leur dit : Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous.

35. Puis, prenant un enfant, il le mit au milieu d’eux ; et après l’avoir embrassé, il leur dit :

36. Quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit ; et quiconque me reçoit, reçoit non pas moi, mais celui qui m’a envoyé.

37. Jean, prenant la parole, lui dit : Maitre, nous avons vu quelqu’un qui chassait les démons en votre nom, et qui ne nous suit pas, et nous l’en avons empêché.

38. Mais Jésus leur répondit : Ne l’en empêchez point ; car il n’y a personne qui fasse un miracle en mon nom, et qui puisse incontinent mal parler de moi ;

39. Car qui n’est pas contre vous, est pour vous.

40. Et quiconque vous donnera un verre d’eau en mon nom, parce que vous êtes au Christ, en vérité, je vous le dis, il ne perdra point sa récompense.

(hi) 41. Mais quiconque scandalisera un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui que l’on mît autour de son cou une meule de moulin, et qu’on le jetât dans la mer.

42. Que si votre main vous scandalise, coupez-la : il vaut mieux pour vous entrer dans la vie, privé d’une main, que d’aller, ayant deux mains, dans la géhenne du feu qui ne peut s’éteindre,

43. Où leur ver ne meurt point, et leur feu ne s’éteint pas.

44. Et si votre pied vous scandalise, coupez-le : il vaut mieux pour vous entrer, privé d’un pied, dans la vie éternelle, que d’être jeté, ayant deux pieds, dans la géhenne du feu qui ne peut s’éteindre,

45. Où leur ver ne meurt point, et leur feu ne s’éteint pas.

46. Que si votre œil vous scandalise, arrachez-le : il vaut mieux pour vous entrer, privé d’un œil, dans le royaume de Dieu, que d’être jeté, ayant deux yeux, dans la géhenne du feu,

47. Où leur ver ne meurt point, et leur feu ne s’éteint pas.

48. Car tous seront salés par le feu, comme toute victime doit être salée par le sel.

49. Le sel est bon ; mais si le sel perd sa vertu, avec quoi l’assaisonnerez-vous ? Ayez du sel en vous, et conservez la paix entre vous.

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CHAP. IX. 1. Matth. XVII, 1 ; Luc. IX, 28. — 8. Matth. XVII, 9. — 10. Malach. IV, 5. — 11. Is. LIII, 3, 4. — 12. Matth. XVII, 12. — 6. Luc. IX, 38. — 30. Matth. XVII, 21 ; Luc. IX, 22, 44. — 33. Matth. XVIII, 1 ; Luc. IX, 46. — 36. Matth. X, 40 ; Luc. X, 16 ; Joan. XIII, 20.— 37. Luc. IX, 49, 38 ; I Cor. XII, 3. — 40. Matth. X, 42. — 41. Matth. XVIII, 6 ; Luc. XVII, 2. — 42. Matth. V, 30 ; XVIII, 8. — 45. Is. LXVI, 24. — 48. Lev. II, 13. — 49. Matth. V, 13 ; Luc. XIV, 34.

 

1. * Sur une haute montagne. Voir note sur Matth. XVII, 1.

4. * Maitre. Le texte latin porte Rabbi. Voir sur Rabbi la note sur Joan. I, 38.

12. * Élie est déjà venu. Saint Jean-Baptiste.

17. Contre terre. Voy. le verset 19.

32. * À Capharnaüm. Voir Matth. IV, 13.

41. * Une meule de moulin. Voir note sur Matth. XVIII, 6.

42. La vie ; c’est-à-dire la vie éternelle. Compar. le verset 44. — La géhenne. Voy. Matth. V, 22.

43. Leur ver, etc. ; c’est-à-dire le ver qui ronge ceux qui sont dans l’enfer. C’est une citation d’Isaïe (LXVI, 24).

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Mc 10

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CHAPITRE X

Indissolubilité du mariage. Enfants présentés à Jésus-Christ. Conseil de perfection. Salut des riches difficile. Récompense promise à ceux qui quittent tout pour Jésus-Christ. Passion prédite. Demande des enfants de Zébédée. Domination interdite. Guérison d’un aveugle près de Jéricho.

(hi) 1. Partant de là, il vint aux confins de la Judée, au delà du Jourdain ; et le peuple s’assembla de nouveau près de lui, et, selon sa coutume, il recommença à les instruire.

2. Et les pharisiens s’approchant, lui demandèrent s’il est permis à un homme de renvoyer sa femme ; c’était pour le tenter.

3. Mais Jésus répondant, leur dit : Que vous a ordonné Moïse ?

4. Ils répliquèrent : Moïse a permis d’écrire un acte de répudiation, et de la renvoyer.

5. Jésus leur répondant, dit : C’est à cause de la dureté de votre cœur, qu’il vous a écrit ce précepte.

6. Mais au commencement de la création, Dieu fit un homme et une femme.

7. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme ;

8. Et ils seront deux dans une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair.

9. Ce que Dieu donc à uni, que l’homme de le sépare point.

10. Dans la maison, ses disciples l’interrogèrent encore sur le même sujet.

11. Et il leur dit : Quiconque renvoie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère à l’égard de celle-là.

12. Et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle se rend adultère.

(hi) 13. Cependant on lui présentait de petits enfants pour qu’il les touchât. Mais ses disciples menaçaient ceux qui les présentaient.

14. Jésus, les voyant, fut indigné, et leur dit : Laissez ces petits enfants venir à moi, et ne les en empêchez point ; car à de tels est le royaume de Dieu.

15. En vérité, je vous le dis : Quiconque n’aura point reçu le royaume de Dieu comme un petit enfant, n’y entrera point.

16. Et les embrassant et imposant les mains sur eux, il les bénissait.

(hi) 17. Comme il se mettait en chemin, quelqu’un accourant et fléchissant le genou, lui demanda : Bon maitre, que ferai-je pour avoir la vie éternelle ?

18. Jésus lui répondit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon, que Dieu seul.

19. Tu connais les commandements : Ne commets point d’adultère ; ne tue point ; ne dérobe point ; ne rends point de faux témoignage ; ne fais point de fraude ; honore ton père et ta mère.

20. Mais reprenant la parole, il lui dit : Maitre, j’ai observé tous ces préceptes dès ma jeunesse.

21. Jésus, l’ayant regardé, l’aima, et lui dit : Une seule chose te manque ; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel : puis viens et suis-moi.

22. Mais, affligé de cette parole, il s’en alla triste, car il avait de grands biens.

23. Alors Jésus regardant autour de lui, dit à ses disciples : Qu’il est difficile que ceux qui ont des richesses entrent dans le royaume de Dieu !

24. Or ses disciples étaient tout étonnés de ce discours ; mais Jésus prenant de nouveau la parole, leur dit : Mes enfants bien-aimés, qu’il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses, d’entrer dans le royaume de Dieu !

25. Il est plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille, qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.

26. Et ils demeuraient encore plus étonnés, se disant l’un à l’autre : Et qui peut donc être sauvé ?

27. Mais Jésus les regardant, dit : Aux hommes, cela est impossible ; mais non pas à Dieu ; car tout est possible à Dieu.

(hi) 28. Alors Pierre se mit à lui dire : Voici que nous avons, nous, tout quitté pour vous suivre ;

29. Jésus répondant, dit : En vérité, je vous le dis, nul n’aura quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou fils, ou terres à cause de moi et à cause de l’Évangile,

30. Qui ne reçoive maintenant, en ce temps même, cent fois autant de maisons, de frères, de sœurs, de mères, de fils et de terres, au milieu même des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle.

31. Mais beaucoup de premiers seront les derniers, et beaucoup de derniers, les premiers.

(hi) 32. Or ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem ; Jésus marchait devant eux, et ils en étaient tout étonnés, et ils le suivaient pleins de crainte. Et prenant encore à part les douze, il commença à leur dire ce qui devait lui arriver.

33. Voilà que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux princes des prêtres, aux scribes et aux anciens ; ils le condamneront à mort, et le livreront aux gentils ;

34. Et ils l’insulteront, cracheront sur lui, le flagelleront, et le tueront ; et le troisième jour il ressuscitera.

(hi) 35. Alors s’approchèrent de lui Jacques et Jean, fils de Zébédée, disant : Maitre, nous voudrions que tout ce que nous vous demanderons, vous le fissiez pour nous.

36. Mais il leur répondit : Que voulez-vous que je fasse pour vous ?

37. Et ils dirent : Accordez-nous que nous soyons assis l’un à votre droite et l’autre à votre gauche, dans votre gloire.

38. Mais Jésus leur dit : Vous ne savez ce que vous demandez : pouvez-vous boire le calice que je bois, ou être baptisés du baptême dont je suis baptisé ?

39. Ils lui répondirent : Nous le pouvons. Mais Jésus leur dit : À la vérité, le calice que je bois, vous le boirez, et vous serez baptisés du baptême dont je suis baptisé ;

40. Mais d’être assis à ma droite ou à ma gauche, il ne m’appartient pas de vous l’accorder à vous, mais à ceux à qui il a été préparé.

41. Or, entendant cela, des dix s’indignèrent contre Jacques et Jean.

42. Mais Jésus les appelant, dit : Vous savez que ceux qui passent pour régner sur les nations, les dominent, et que leurs princes ont puissance sur elles.

43. Il n’en est pas ainsi parmi vous ; mais quiconque voudra devenir le plus grand, sera votre serviteur ;

44. Et quiconque voudra être le premier parmi vous, sera le serviteur de tous.

45. Car le Fils de l’homme même n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie pour la rédemption d’un grand nombre.

(hi) 46. Ils vinrent ensuite à Jéricho ; et comme il partait de Jéricho avec ses disciples et avec une grande multitude, le fils de Timée, Bartimée l’aveugle, qui était assis sur le bord du chemin, demandant l’aumône,

47. Ayant entendu que c’était Jésus de Nazareth, se mit à crier, disant : Jésus, fils de David, ayez pitié de moi !

48. Nombre de personnes le menaçaient pour le faire taire ; mais lui criait beaucoup plus encore : Fils de David, ayez pitié de moi !

49. Alors Jésus, s’arrêtant, ordonna qu’on l’appelât. On appela donc l’aveugle en lui disant : Aie confiance, lève-toi, il t’appelle.

50. Celui-ci, jetant son manteau, s’élança et vint à Jésus.

51. Et Jésus lui demanda : Que veux-tu que je te fasse ? L’aveugle lui répondit : Maitre, que je voie.

52. Va, lui dit Jésus, ta foi t’a guéri. Et aussitôt il vit, et il le suivait dans le chemin.

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CHAP. X. 1. Matth. XIX, 1. — 4. Deut. XXIV, 1. — 6. Gen. I, 27. — 7. Gen. II, 24 ; Matth. XIX, 5 ; I Cor. VII, 10 ; Eph. V, 31. — 8. I Cor. VI, 16. — 11. Matth. V, 32 ; Luc. XVI, 18 ; I Cor. VII, 10. — 17. Matth. XIX, 16 ; Luc. XVIII, 18. — 19. Ex. XX, 12 ; Deut. V, 16. — 26. Matth. XIX, 25-26 ; Luc. XVIII, 26-27. — 28. Matth. XIX, 27 ; Luc. XVIII, 28. — 31. Matth. XIX, 30. — 32. Luc. XVIII, 31. — 35. Matth. XX, 20. — 42. Luc. XXII, 25. — 46. Matth. XX, 29 ; Luc. XVIII, 35.

 

1. * De là, de Capharnaüm. — Aux confins de la Judée, vers Jérusalem. — Au-delà du Jourdain, en passant par la Pérée, à l’est du Jourdain, pour ne pas traverser la Samarie, pays hostile aux Juifs.

14. Car à de tels, etc. Voy. sur cette traduction Matth. XIX, 14.

17. Quelqu’un. D’après saint Matthieu (XIX, 20, 22), c’était un jeune homme.

25. Il est plus facile, etc. Compar. Matth. XIX, 24.

30. Telle est la récompense des religieux et religieuses, qui trouvent dans les maisons de leur ordre des pères et des frères, des mères et des sœurs. Cassien. Mais il faut surtout entendre cette promesse, dans le sens spirituel, des grâces et des consolations dont Dieu récompense les sacrifices faits pour l’amour de lui, et cela même parmi les épreuves et les persécutions.

38. Jésus appelle calice sa mort sur la croix (saint Théophile).

41. Les dix ; c’est-à-dire les dix autres apôtres.

44. Et quiconque, etc. Le Seigneur, par ces paroles, ne condamne pas la prééminence d’autorité ; il blâme seulement le sentiment qui nous fait ambitionner la supériorité et la domination sur les autres.

45. D’un grand nombre. Voyez, pour le vrai sens de cette expression, Matth. XX, 28.

46-52. Tandis que saint Matthieu parle de deux aveugles, saint Marc (comme saint Luc) parle d’un seul, du plus connu, et il en cite le nom.

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Mc 11

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CHAPITRE XI

Entrée dans Jérusalem. Figuier maudit. Vendeurs chassés du temple. Puissance de la foi. Autorité de Jésus. Baptême de Jean.

(hi) 1. Comme ils approchaient de Jérusalem et de Béthanie, près du mont des Oliviers, il envoya deux de ses disciples,

2. Et il leur dit : Allez à ce village qui est devant vous ; et dès que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon lié, sur lequel aucun homme ne s’est encore assis ; déliez-le, et me l’amenez.

3. Et si quelqu’un vous demande : Que faites-vous ? dites que le Seigneur en a besoin, et aussitôt il le laissera amener ici.

4. S’en étant donc allés, ils trouvèrent l’ânon lié dehors, devant la porte entre deux chemins, et ils le délièrent.

5. Et quelques-uns de ceux qui étaient là leur disaient : Que faites-vous, déliant cet ânon ?

6. Ils leur répondirent comme Jésus le leur avait commandé, et on le leur laissa.

7. Et ils amenèrent l’ânon à Jésus, et ils le couvrirent de leurs vêtements, et il monta dessus.

8. Beaucoup de personnes aussi étendirent leurs vêtements le long de la route ; d’autres coupaient des branches d’arbres, et en jonchaient le chemin.

9. Et ceux qui marchaient devant, et ceux qui suivaient criaient, disant : Hosanna !

10. Béni celui qui vient au nom du Seigneur ; béni le règne qui arrive de notre père David ; hosanna au plus haut des cieux !

(hi) 11. Et il entra à Jérusalem, dans le temple, et après avoir regardé toutes choses, comme l’heure était déjà fort avancée, il se retira à Béthanie avec les douze.

(hi) 12. Le lendemain, comme ils sortaient de Béthanie, il eut faim.

13. Or, voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il vint pour voir s’il y trouverait quelque fruit. Mais, lorsqu’il s’en fut approché, il n’y trouva que des feuilles, car ce n’était pas le temps des figues.

14. Alors prenant la parole, il lui dit : Que jamais personne ne mange plus de fruit de toi ! Et ses disciples l’entendaient.

(hi) 15. Ils vinrent ensuite à Jérusalem. Or étant entré dans le temple, il commença à chasser ceux qui vendaient et achetaient dans le temple ; il renversa même les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient des colombes.

16. Et il ne souffrait pas que personne transportât d’objet par le temple.

17. Il enseignait aussi, leur disant : N’est-il pas écrit : Ma maison sera appelée maison de prière pour toutes les nations ? Et vous, vous en avez fait une caverne de voleurs.

18. Ce qu’ayant entendu, les princes des prêtres et les scribes cherchaient comment ils le perdraient ; car ils le craignaient, parce que tout le peuple était dans l’admiration de sa doctrine.

(hi) 19. Lorsque le soir était venu, il sortait de la ville.

(hi) 20. Et comme le lendemain matin ils passaient, ils virent le figuier desséché jusqu’à la racine.

21. Alors Pierre se ressouvenant, lui dit : Maitre, voilà que le figuier que vous avez maudit a séché.

22. Et Jésus répondant, leur dit : Ayez foi en Dieu.

23. En vérité, je vous dis que quiconque dira à cette montagne : Lève-toi, et jette-toi dans la mer, et n’hésitera point dans son cœur, mais croira que tout ce qu’il aura dit se doit faire, il lui sera réellement fait.

24. C’est pourquoi je vous le dis : Tout ce que vous demanderez dans la prière, croyez que vous l’obtiendrez, et il vous arrivera.

25. Et quand vous serez pour prier, pardonnez, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, afin que votre Père, qui est dans les cieux, vous pardonne aussi vos péchés.

26. Car si vous ne pardonnez point vous-mêmes, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera point non plus vos péchés.

(hi) 27. Ils vinrent de nouveau à Jérusalem ; et comme il se promenait dans le temple, les princes des prêtres, les scribes et les anciens s’approchèrent de lui,

28. Et lui dirent : Par quelle autorité faites-vous ces choses, et qui vous a donné ce pouvoir de les faire ?

29. Jésus, répondant, leur dit : Je vous ferai, moi aussi, une demande ; répondez-moi, et je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses.

30. Le baptême de Jean était-il du ciel ou des hommes ? Répondez-moi.

31. Mais eux pensaient en eux-mêmes, disant : Si nous répondons : Du ciel, il dira : Pourquoi donc n’y avez-vous pas cru ?

32. Si nous répondons : Des hommes, nous avons à craindre le peuple ; car tous croyaient que Jean était vraiment prophète.

33. Répondant donc, ils dirent à Jésus : Nous ne savons. Et répliquant, Jésus leur dit : Ni moi non plus, je ne vous dis par quelle autorité je fais ces choses.

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CHAP. XI. 1. Matth. XXI, 1 ; Luc. XIX, 29. — 7. Joan. XII, 14. — 9. Ps. CXVII, 26 ; Matth. XXI, 9 ; Luc. XIX, 38. — 11. Matth. XXI, 10. — 13. Matth. XXI, 19. — 17. Is. LVI, 7 ; Jer. VII, 11. — 22. Matth. XXI, 21. — 24. Matth. VII, 7 ; XXI, 22. — 25. Matth. VI, 14 ; XVIII, 35 ; Luc. VI, 36-37. — 28. Luc. XX, 1.

 

1. * Béthanie. Voir Matth. XXI, 17. — Près du mont des Oliviers. Voir la note sur Matth. XXI, 1.

9. Hosanna. Voy. note sur Matth. XXI, 9.

11.* Il entra à Jérusalem par la porte Dorée, à l’est.

16. * Il ne souffrait pas que personne transportât d’objet par le temple. « L’enceinte du temple était traversée par les piétons qui voulaient descendre dans la vallée de Josaphat. Il en est encore de même aujourd’hui ; mais, au lieu de sortir par la porte Dorée qui est toujours fermée, on sort par une porte latérale auprès de la grande piscine. [Jésus-Christ regarde] comme un manquement de respect, non seulement de vendre les colombes des sacrifices, mais d’y tenir de petits comptoirs de change de monnaie, et de porter des paquets à travers le parvis extérieur. » (J.-H. Michon.)

17. Ma maison, etc. Voy. Matth. V, 19 et XXI, 13.

21. * Le figuier a séché. Voir Matth. XXI, 19.

27. Dans le temple ; c’est-à-dire dans le parvis du temple. Compar. Joan. X, 23.

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Mc 12

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CHAPITRE XII

Parabole des vignerons homicides et de la pierre angulaire. Rendre à César ce qui est à César. Résurrection des morts. Vie angélique. Amour de Dieu et du prochain. Le Messie Fils et Seigneur de David. Scribes superbes. Veuve donnant de son nécessaire.

(hi) 1. Et il commença à leur parler en paraboles : Un homme planta une vigne ; il l’entoura d’une haie, creusa un pressoir, y bâtit une tour ; il la loua ensuite à des vignerons, et partit pour un voyage.

2. Or, en la saison, il envoya aux vignerons un serviteur pour recevoir d’eux du fruit de la vigne.

3. Mais s’étant saisis de lui, ils le déchirèrent de coups, et le renvoyèrent les mains vides.

4. Il leur envoya de nouveau un autre serviteur, et ils le blessèrent à la tête, et l’accablèrent d’outrages.

5. Il en envoya encore un autre, et ils le tuèrent ; ensuite plusieurs autres, dont ils déchirèrent les uns de coups, et tuèrent les autres.

6. Enfin, ayant un fils unique qui lui était très cher, il le leur envoya le dernier, disant : Ils respecteront mon fils.

7. Mais les vignerons se dirent l’un à l’autre : Celui-ci est l’héritier ; venez, tuons-le, et nôtre sera l’héritage.

8. Ainsi, l’ayant pris, ils le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne.

9. Que fera donc le maitre de la vigne ? Il viendra, exterminera les vignerons, et donnera la vigne à d’autres.

10. N’avez-vous point lu cette parole de l’Écriture : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue un sommet d’angle ;

11. C’est le Seigneur qui a fait cela, et c’est admirable à nos yeux ?

12. Dès lors ils cherchaient à se saisir de lui ; mais ils craignaient le peuple ; ils reconnurent, en effet, que c’était à eux qu’il avait appliqué cette parabole. Ainsi le laissant, ils s’en allèrent.

(hi) 13. Mais ils envoyèrent vers lui quelques-uns des pharisiens et des hérodiens, pour le surprendre dans ses paroles ;

14. Lesquels étant venus, lui dirent : Maitre, nous savons que vous êtes véridique, et que vous n’avez égard à qui que ce soit ; car vous ne considérez point la face des hommes, mais vous enseignez la voie de Dieu dans la vérité : Est-il permis de payer le tribut à César, ou ne le payerons-nous point ?

15. Jésus, connaissant leur malice, leur dit : Pourquoi me tentez-vous ? Apportez-moi un denier, que je le voie.

16. Et ils le lui apportèrent ; et il leur demanda : De qui est cette image et cette inscription ? De César, lui dirent-ils.

17. Alors reprenant, Jésus leur dit : Rendez-donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Et ils étaient en admiration de lui.

(hi) 18. Alors vinrent à lui les sadducéens, qui disent qu’il n’y a point de résurrection, et ils l’interrogeaient, disant :

19. Maitre, Moïse a écrit pour nous : Si le frère de quelqu’un meurt, et quitte ainsi sa femme sans laisser d’enfants, que son frère épouse sa femme, et suscite des enfants à son frère.

20. Or il y avait sept frères : le premier prit une femme, et mourut sans laisser d’enfants.

21. Le second la prit ensuite et mourut, et ne laissa point non plus d’enfants, et le troisième pareillement.

22. Et ils l’ont ainsi épousée tous les sept, et ils n’ont point laissé de postérité. Enfin après eux tous est morte aussi la femme.

23. À la résurrection donc, lorsqu’ils ressusciteront, duquel d’entre eux sera-t-elle femme ? Car tous les sept l’ont eue pour femme.

24. Et Jésus répondant, leur dit : N’êtes-vous point pour cela même dans l’erreur, ne comprenant ni les Écritures ni la puissance de Dieu ?

25. Car, lorsqu’ils ressusciteront d’entre les morts, les hommes ne prendront point de femmes ni les femmes de maris, mais ils sont comme des anges dans le ciel.

26. Et quant aux morts, en tant qu’ils ressuscitent, n’avez-vous point lu dans le livre de Moïse, à l’endroit du buisson, comment Dieu lui parla, disant : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob ?

27. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous donc, vous errez beaucoup.

(hi) 28. Alors s’approcha un des scribes, qui avait entendu les sadducéens l’interroger, et voyant qu’il leur avait si bien répondu, il lui demanda quel était le premier de tous les commandements.

29. Jésus lui répondit : Le premier de tous les commandements est : Écoute, Israël, le Seigneur ton Dieu est le seul Dieu ;

30. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voilà le premier commandement.

31. Le second est semblable à celui-là : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Aucun autre commandement n’est plus grand que ceux-là.

32. Et le scribe lui dit : Fort bien, maitre, vous avez dit en toute vérité qu’il n’y a qu’un seul Dieu, et il n’y en a point d’autre que lui ;

33. Qu’on doit l’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute son âme et de toute sa force ; et qu’aimer le prochain comme soi-même est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices.

34. Jésus voyant qu’il avait sagement répondu, lui dit : Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n’osait plus l’interroger.

(hi) 35. Mais prenant la parole, Jésus demandait en enseignant dans le temple : Comment les scribes disent-ils que le Christ est fils de David ?

36. Car David lui-même a dit par l’Esprit-Saint : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite, jusqu’à ce que j’aie fait de vos ennemis l’escabeau de vos pieds.

37. Ainsi David lui-même l’appelle son Seigneur ; comment est-il son fils ? Et une grande foule l’écoutait avec plaisir.

(hi) 38. Il leur disait encore dans son enseignement : Gardez-vous des scribes, qui se plaisent à se promener avec de longues robes, et à être salués dans les places publiques ;

39. Et à s’assoir sur les premiers sièges dans les synagogues, et qui veulent les premières places dans les festins ;

40. Qui dévorent les maisons des veuves sous le prétexte de longues prières : ces hommes-là subiront un jugement plus sévère.

(hi) 41. Après cela, étant assis vis-à-vis du tronc, Jésus regardait de quelle manière le peuple y jetait de l’argent ; or nombre de riches y en jetaient beaucoup.

42. Et une pauvre veuve étant venue, elle y mit deux petites pièces valant le quart d’un as.

43. Appelant alors ses disciples, il leur dit : En vérité, je vous le dis, cette pauvre veuve a déposé plus que tous ceux qui ont mis dans le tronc.

44. Car tous ont mis de ce qu’ils avaient de superflu ; mais celle-ci à mis de son indigence même tout ce qu’elle avait, tout son vivre.

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CHAP. XII. 1. Is. V, 1 ; Jer. II, 21 ; Matth. XXI, 33 ; Luc. X, 9. — 10. Ps. CXVII, 22 ; Is. XXVIII, 16 ; Matth. XXI, 42 ; Act. IV, 11 ; Rom. IX, 33 ; I Petr. II, 7. — 13. Matth. XXII, 15 ; Luc. XX, 20. — 17. Rom. XIII, 7. — 18. Matth. XXII, 23 ; Luc. XX, 27. — 19. Deut. XXV, 5. — 26. Ex. III, 6 ; Matth. XXII, 32 ; Luc. XX, 37-38. — 28. Matth. XXII, 35. — 29. Deut. VI, 4. — 31. Lev. XIX, 18 ; Matth. XXII, 39 ; Rom. XIII, 9 ; Gal. V, 14 ; Jac. II, 8. — 36. Ps. CIX, 1 ; Matth. XXII, 44 ; Luc. XX, 42. — 38. Matth. XXIII, 5 ; Luc. XI, 43 ; XX, 46. — 41 Luc. XXI, 1.

 

3-5. Ils déchirèrent. Voy. sur cette expression Matth. XXI, 35.

13-14. Des hérodiens. — La face des hommes. Voy. sur ces mots Matth. XXII, 16.

14. * À César ou à l’empereur, qui était alors Tibère. Voir Luc. III, 1.

18. * Des Sadducéens. Voir la note 32 à la fin du volume.

26. À l’endroit du buisson ; c’est-à-dire à l’endroit de son livre où il parle du buisson, dans l’Exode, III, 1 et suiv.

29. * Écoute, Israël, etc. Deut. VI, 4.

31. * Tu aimeras ton prochain. Lev. XIX, 18.

36. * L’escabeau de vos pieds. Voir note sur Matth. XXII, 44

38. * Avec de longues robes (stolai). Voir Luc. XV, 22.

41. * Tronc ; Gazophylácium, troncs au nombre de treize, appelés trompettes à cause de leur forme. Ils étaient destinés à recevoir les dons volontaires des Juifs et étaient placés dans la cour des femmes, devant les colonnes qui supportaient la galerie des femmes.

42. Le quart d’un as. Compar. Matth. V, 26 ; et voy. notre Abrégé d’introduction, etc., p. 544.

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Mc 13

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CHAPITRE XIII

Jésus prédit la ruine du temple. Questions des disciples à l’occasion de cette prédiction. Réponses de Jésus-Christ aux questions de ses disciples. Signes de la ruine de Jérusalem. Signes du dernier avènement de Jésus-Christ.

(hi) 1. Lorsqu’il sortait du temple, un de ses disciples lui dit : Maitre, voyez quelles pierres et quels bâtiments.

2. Et répondant, Jésus lui dit : Tu vois toutes ces grandes constructions ? Il n’y restera pas pierre sur pierre, qui ne soit détruite.

3. Et comme il était assis sur le mont des Oliviers en face du temple, Pierre, Jacques, Jean et André lui demandaient en particulier :

4. Dites-nous quand ceci arrivera, et quel sera le signe que toutes ces choses commenceront de s’accomplir ?

5. Et répondant, Jésus commença par leur dire : Prenez garde que personne ne vous séduise ;

6. Car beaucoup viendront en mon nom, disant : C’est moi ; et beaucoup seront séduits par eux.

7. Lorsque vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres, ne craignez point ; car il faut que ces choses arrivent ; mais ce n’est pas encore la fin.

8. Car une nation se soulèvera contre une nation, un royaume contre un royaume et il y aura des tremblements de terre en divers lieux, et des famines. C’est là le commencement des douleurs.

9. Prenez-garde aussi à vous-mêmes. Car on vous traduira devant les tribunaux ; vous serez battus dans les synagogues, et vous comparaitrez à cause de moi devant les gouverneurs et les rois, en témoignage contre eux.

10. Mais il faut d’abord que l’Évangile soit prêché chez toutes les nations.

11. Lors donc qu’on vous conduira pour vous livrer, ne pensez point d’avance à ce que vous direz, mais ce qui vous sera inspiré à l’heure même, dites-le ; car ce n’est pas vous qui parlez, mais l’Esprit-Saint.

12. Un frère livrera son frère à la mort, et un père son fils ; et des enfants s’élèveront contre leurs parents et ils les feront mourir.

13. Et vous serez en haine à tous, à cause de mon nom. Mais celui qui restera ferme jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.

14. Or quand vous verrez l’abomination de la désolation là où elle ne doit pas être (que celui qui lit entende) : alors que ceux qui sont dans la Judée, fuient vers les montagnes ;

15. Et que celui qui est sur le toit, ne descende point dans la maison, et n’y entre point pour emporter quelque chose de sa maison ;

16. Et que celui qui sera dans le champ, ne retourne point sur ses pas pour prendre son vêtement.

17. Mais malheur aux femmes enceintes, et à celles qui nourriront en ces jours-là.

18. Priez donc que ces choses n’arrivent point en hiver.

19. Car ces jours seront des tribulations telles qu’il n’y en a point eu depuis le commencement des créatures que Dieu a faites jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura point.

20. Et si le Seigneur n’avait abrégé ces jours, nulle chair n’aurait été sauvée ; mais à cause des élus qu’il a choisis, il a abrégé ces jours.

21. Et alors si quelqu’un vous dit : Voici le Christ ici, le voilà là, ne le croyez point.

22. Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes, et ils feront des signes et des prodiges pour séduire, s’il peut se faire, même des élus.

23. Vous donc, prenez garde : voilà que je vous ai tout prédit.

24. Or en ces jours-là, après cette tribulation, le soleil sera couvert de ténèbres, et la lune ne donnera plus sa lumière ;

25. Et les étoiles du ciel tomberont, et les vertus qui sont dans les cieux seront ébranlées.

26. Alors on verra le Fils de l’homme venant dans les nuées avec une grande puissance et une grande gloire ;

27. Alors aussi il enverra ses anges, et il rassemblera ses élus, des quatre vents, de l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel.

28. Apprenez la parabole prise du figuier. Lorsque ses rameaux sont encore tendres et que ses feuilles viennent de naitre, vous connaissez que l’été est proche :

29. De même vous, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le Fils de l’homme est proche, à la porte.

30. En vérité je vous dis que cette génération ne passera point que toutes ces choses ne s’accomplissent.

31. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.

32. Mais sur ce jour ou sur cette heure, nul ne sait rien, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seulement.

33. Tenez-vous sur vos gardes, veillez et priez, puisque vous ne savez quand ce temps viendra.

34. Comme un homme qui partant pour un voyage, et laissant sa maison, donne pouvoir à ses serviteurs, à chacun suivant sa fonction, et commande au portier de veiller.

35. Veillez donc (car vous ignorez quand viendra le maitre de la maison, le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin),

36. De peur que, venant subitement, il ne vous trouve endormis.

37. Et ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez.

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CHAP. XIII. 1. Matth. XXIV, 1. — 2. Luc. XIX, 44 ; XXI, 6. — 5. Eph. V, 6 ; II Thess. II, 3. — 11. Matth. X, 19 ; Luc. XII, 11 ; XXI, 14. — 14. Dan. IX, 27 ; Matth. XXIV, 15 ; Luc. XXI, 20. — 21. Matth. XXIV, 23 ; Luc. XVII, 23 ; XXI, 8. — 24. Is. XIII, 10 ; Ezech. XXXII, 7 ; Joël. II, 10. — 27. Matth. XXIV, 31. — 30. Matth. XXIV, 34 ; Luc. XXI, 32. — 33. Matth. XXIV, 42.

 

1. * Voyez quelles pierres et quels bâtiments. Les constructions qui formaient l’ensemble du temple (hiéron) étaient magnifiques. « Les pierres [des fondations qui restent encore] sont de dimensions très grandes, dit M. de Vogué. La longueur des blocs varie depuis sept mètres jusqu’à quatre-vingts centimètres ; l’un d’eux a douze mètres de long. »

3. Sur le mont des Oliviers. Voir Matth. XXI, 1.

6. * Beaucoup viendront Voir Matth. XXIV, 11.

9. En témoignage contre eux ; c’est-à-dire pour rendre témoignage devant eux de la vérité et de la doctrine que je vous ai enseignée.

13. Ce n’est pas tant la peine qui fait le martyr, mais la cause pour laquelle il souffre (Saint Augustin).

14. * L’abomination de la désolation. Voir note sur Matth. XXIV, 15. — Fuient vers les montagnes. Voir Matth. XXIV, 16.

15. Sur le toit. Voy., Matth. X, 27.

17-18. Les jeunes enfants seront un obstacle à la fuite (Saint Bède). L’an 70, la prophétie du Christ fut réalisée, littéralement, et avec la mort de plus d’un million de Juifs. Voir aussi, pour l’explication de ces versets, Matth. XXIV, 19-20.

19. * Ces jours seront des tribulations. Voir Matth. XXIV, 21.

20. Nulle chair. Voy. Matth. XXIV, 22.

22. * De faux Christs et de faux prophètes. Voir Matth. XXIV, 11.

28. * Du figuier. Voir Luc. XIII, 6.

30. Cette génération… voir Matth. XXIV, 34 ; Luc. XXI, 32.

32. Le Fils de Dieu ignore ce jour, non selon sa divinité, qui connait tout, mais selon son humanité, qui ne le connait point par elle-même, c’est-à-dire par ses propres lumières, mais par la seule révélation que lui en fait la divinité, laquelle lui est intimement unie.

35. * Le soir, ou au milieu de la nuit, etc. Voir Matth. XIV, 25. Le soir, à minuit, au chant du coq, étaient les noms donnés à trois des quatre veilles avec lesquelles les anciens divisaient la nuit.

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Mc 14

*mc14

CHAPITRE XIV

Conspiration des Juifs. Parfums répandus sur la tête de Jésus-Christ. Trahison de Judas. Dernière cène. Institution de l’Eucharistie. Renoncement de saint Pierre prédit. Prière de Jésus dans le jardin. Il est pris, conduit chez Caïphe, accusé, condamné, outragé. Renoncement et pénitence de saint Pierre.

(hi) 1. Or c’était la Pâque et les azymes deux jours après ; et les princes des prêtres et les scribes cherchaient comment ils se saisiraient de lui par ruse, et le feraient mourir.

2. Mais ils disaient : Non pas un jour de la fête, de peur qu’il ne s’élevât quelque tumulte dans le peuple.

(hi-1) (hi-2) 3. Et comme Jésus se trouvait à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, et qu’il était à table, il vint une femme ayant un vase d’albâtre plein d’un parfum de nard d’épi d’un grand prix. Or, le vase rompu, elle répandit le parfum sur sa tête.

4. Quelques-uns s’en indignèrent en eux-mêmes, et ils disaient : Pourquoi avoir ainsi perdu ce parfum ?

5. Il pouvait en effet, ce parfum, se vendre plus de trois cents deniers, et être donné aux pauvres. Et ils murmuraient contre elle.

6. Mais Jésus dit : Laissez-la : pourquoi lui faites-vous de la peine ? C’est une bonne œuvre qu’elle a faite envers moi ;

7. Car les pauvres, vous les avez toujours avec vous, et quand vous voulez, vous pouvez leur faire du bien ; mais moi, vous ne m’avez pas toujours.

8. Ce qu’a pu celle-ci, elle l’a fait ; elle a d’avance parfumé mon corps pour la sépulture.

9. En vérité, je vous le dis : Partout où sera prêché cet Évangile, dans le monde entier, ce que celle-ci vient de faire, sera même raconté en mémoire d’elle.

(hi) 10. Alors Judas Iscariote, un des douze, alla trouver les princes des prêtres, pour le leur livrer.

11. Ceux-ci l’entendant, se réjouirent, et promirent de lui donner de l’argent. Aussi cherchait-il une occasion favorable pour le leur livrer.

12. Or le premier jour des azymes, auquel on immolait la pâque, ses disciples lui dirent : Où voulez-vous que nous allions vous préparer ce qu’il faut pour manger la pâque ?

13. Et il envoya deux de ses disciples, et leur dit : Allez dans la ville ; vous rencontrerez un homme portant une cruche d’eau, suivez-le ;

14. Et, quelque part qu’il entre, dites au maitre de la maison : Le Maitre dit : Où est le lieu où je pourrai manger la pâque avec mes disciples ?

15. Et il vous montrera un grand cénacle meublé ; faites-y les préparatifs pour nous.

16. Ses disciples s’en allèrent donc ; ils vinrent dans la ville, trouvèrent les choses comme il leur avait dit, et préparèrent la pâque.

(hi) 17. Le soir étant venu, il vint avec les douze.

(hi) 18. Et comme ils étaient à table et qu’ils mangeaient, Jésus leur dit : En vérité, je vous le dis, un de vous qui mange avec moi me trahira.

19. Alors les disciples commencèrent à s’attrister, et à lui demander chacun en particulier : Est-ce moi ?

20. Il leur répondit : Un des douze, qui met avec moi la main dans le plat.

21. Pour le Fils de l’homme, il s’en va, ainsi qu’il est écrit de lui ; mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme sera livré ! Il vaudrait mieux pour cet homme qu’il ne fût pas né.

(hi) 22. Et pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain, et puis l’ayant béni, il le rompit, le leur donna, et dit : Prenez, ceci est mon corps.

23. Et, ayant pris le calice et rendu grâces, il le leur donna, et ils en burent tous.

24. Et il leur dit : Ceci est mon sang, le sang du Nouveau Testament, qui sera répandu pour un grand nombre.

25. En vérité je vous le dis, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu.

26. Et, l’hymne dit, ils s’en allèrent au mont des Oliviers.

(hi) 27. Et Jésus leur dit : Vous vous scandaliserez tous de moi cette nuit ; car il est écrit : Je frapperai le pasteur, et les brebis se disperseront.

28. Mais après que je serai ressuscité, je vous précèderai en Galilée.

29. Pierre lui dit alors : Quand tous les autres se scandaliseraient de vous, moi, non.

30. Et Jésus lui repartit : En vérité je te le dis, aujourd’hui, cette nuit même, avant qu’un coq ait chanté deux fois, tu me renieras trois fois.

31. Mais Pierre insistait : Quand il me faudrait mourir avec vous, je ne vous renierai pas. Et tous disaient de même.

(hi-1) (hi-2) 32. Étant venu à une maison de campagne nommée Gethsémani, il dit à ses disciples : Asseyez-vous ici pendant que je prierai.

33. Et il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à s’effrayer et à tomber dans l’abattement.

34. Et il leur dit : Mon âme est triste jusqu’à la mort ; demeurez ici et veillez.

35. Et, s’étant avancé un peu, il tomba la face contre terre, et il demandait que, s’il était possible, cette heure s’éloignât de lui.

36. Et il dit : Abba, Père, toutes choses vous sont possibles, éloignez ce calice de moi ; toutefois, non ma volonté, mais la vôtre.

37. Il revint ensuite, et, comme il les trouva dormant, il dit à Pierre : Simon, tu dors ? Tu n’as pas pu veiller une heure ?

38. Veillez et priez, afin que vous n’entriez point en tentation. L’esprit est prompt, mais la chair est faible.

39. Et, s’en allant de nouveau, il priait, disant les mêmes paroles.

40. Étant revenu, il les trouva encore dormant (car leurs yeux étaient appesantis), et ils ne savaient que lui répondre.

41. Il vint une troisième fois et leur dit : Dormez maintenant et reposez-vous. C’est assez ; l’heure est venue, voilà que le Fils de l’homme sera livré aux mains des pécheurs.

42. Levez-vous, allons ; voici que celui qui me livrera approche.

(hi) 43. Jésus parlant encore, Judas Iscariote, l’un des douze, vint, et, avec lui, une grande troupe armée d’épées et de bâtons, et envoyée par les princes des prêtres, et par les scribes et les anciens.

44. Or le traitre leur avait donné un signe, disant : Celui que je baiserai, c’est lui-même, saisissez-le, et emmenez-le avec précaution.

45. Étant donc venu, il s’approcha aussitôt de lui, disant : Maitre, je vous salue ; et il le baisa.

46. Et eux mirent la main sur lui, et le saisirent.

47. Un de ceux qui étaient présents, tirant son épée, en frappa le serviteur du grand prêtre, et il lui coupa l’oreille.

48. Alors prenant la parole, Jésus leur dit : Vous êtes venus comme à un voleur, avec des épées et des bâtons, afin de me prendre.

49. J’étais tous les jours parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m’avez point pris ; mais c’est pour que les Écritures s’accomplissent.

50. Alors ses disciples l’abandonnant, s’enfuirent tous.

51. Un jeune homme le suivait, couvert seulement d’un linceul ; ils se saisirent de lui.

52. Mais celui-ci, le linceul rejeté, nu, s’enfuit d’eux.

(hi) 53. Cependant ils amenèrent Jésus chez le grand prêtre, où s’assemblèrent tous les prêtres, et les scribes, et les anciens.

54. Pierre le suivit de loin jusque dans la cour du grand prêtre ; et il était assis près du feu avec les serviteurs, et se chauffait.

(hi) 55. Or les princes des prêtres et tout le conseil cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mourir, et ils n’en trouvaient point.

56. Car beaucoup témoignaient faussement contre lui ; mais les témoignages ne s’accordaient point.

57. Et quelques-uns, se levant, portaient contre lui un faux témoignage, disant :

58. Nous l’avons entendu dire : Je détruirai ce temple fait de main d’homme, et en trois jours j’en rebâtirai un autre non fait de main d’homme.

59. Mais leur témoignage n’était pas uniforme.

60. Alors le grand prêtre se levant au milieu d’eux interrogea Jésus, disant : Tu ne réponds rien à ce que ceux-ci déposent contre toi ?

(hi) 61. Mais Jésus se taisait, et il ne répondit rien. Le grand prêtre l’interrogea de nouveau et lui dit : Es-tu le Christ, le Fils de Dieu béni ?

62. Et Jésus lui dit : Je le suis ; et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la majesté de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.

63. Alors le grand prêtre déchirant ses vêtements, dit : Qu’avons-nous encore besoin de témoins.

64. Vous avez entendu le blasphème : que vous en semble ? Tous le condamnèrent comme étant digne de mort.

65. Aussitôt quelques-uns se mirent à cracher sur lui, à voiler sa face, à le déchirer à coups de poing et à lui dire : Prophétise ! et les serviteurs le déchiraient de soufflets.

(hi) 66. Et pendant que Pierre était en bas dans la cour, vint une des servantes du grand prêtre ;

67. Et lorsqu’elle eut aperçu Pierre qui se chauffait, le regardant, elle dit : Toi aussi tu étais avec Jésus le Nazaréen.

68. Mais il nia, disant : Je ne sais ni ne connais ce que tu veux dire. Et il sortit devant la cour, et un coq chanta.

69. Or la servante l’ayant encore vu, dit à ceux qui étaient présents : Celui-ci est un d’entre eux.

70. Mais il le nia de nouveau. Et peu après ceux qui étaient là disaient à Pierre : Tu es certainement un d’entre eux, car tu es aussi Galiléen.

71. Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais point cet homme que vous dites.

72. Et aussitôt un coq chanta encore. Et Pierre se ressouvint de la parole que lui avait dite Jésus : Avant qu’un coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et il se mit à pleurer.

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CHAP. XIV. 1. Matth. XXVI, 2 ; Luc. XXII, 1. — 3. Matth. XXVI, 6 ; Joan. XII, 1. — 10. Matth. XXVI, 14. — 12. Matth. XXVI, 17 ; Luc. XXII, 7. — 17. Matth. XXVI, 20 ; Luc. XXII, 14. — 18. Joan. XIII, 21. — 21. Ps. XL, 10 ; Act. I, 16. — 22. Matth. XXVI, 26 ; I Cor. XI, 24. — 27. Joan. XVI, 32 ; Zach. XIII, 7. — 32. Matth. XXVI, 36 ; Luc. XXII, 40. — 43. Matth. XXVI, 47 ; Luc. XXII, 47 ; Joan. XVIII, 3. — 50. Matth. XXVI, 56. — 51. Amos. II, 16. — 53. Matth. XXVI, 57 ; Luc. XXII, 54 ; Joan. XVIII, 13. — 55. Matth. XXVI, 59. — 58. Joan. II, 19. — 62. Matth. XXIV, 30 ; XXVI, 64. — 66. Matth. XXVI, 69 ; Luc. XXII, 56 ; Joan. XVIII, 17. — 69. Matth. XXVI, 71. — 70. Luc. XXII, 59 ; Joan. XVIII, 25. — 72. Matth. XXVI, 75 ; Joan. XIII, 38.

 

1. * La fête de Pâque (voir note sur Matth. XXVI, 2) s’appelait aussi les Azymes, parce que pendant les sept jours qu’elle durait, les Israélites ne devaient manger que des pains azymes ou non fermentés, en mémoire de la sortie d’Égypte.

3. Le nard a plusieurs épis qui servent à composer un parfum beaucoup plus estimé que celui qui se tire des feuilles de cette plante. — * Béthanie. Voir Matth. XXI, 17. — Simon le lépreux. Voir note sur Matth. XXVI, 6. — Un vase d’albâtre. Voir Matth. XXVI, 7. — « Ptolémée dit que le nard est une plante odoriférante qui croît principalement à Rangamati, sur les frontières du pays qu’on nomme maintenant le Bootan. Pline en reconnait douze espèces. Il met en première ligne celui des Indes, puis le syriaque, le gaulois, celui de Crète, etc. Il décrit ainsi le nard indien : « C’est un arbuste à racine épaisse et lourde, mais courte, noire et cassante, quoique onctueuse en même temps. L’odeur ressemble beaucoup à celle du cypérus ; le gout est âcre, les feuilles sont petites et viennent en touffes. Les sommités du nard se développent en épis barbus. De là vient que le nard est si fameux pour sa double production, l’épi barbu et la feuille. » Le prix de ce nard était alors de cent deniers la livre (environ 85 francs en 1900). Les autres sortes, qui n’étaient que des herbes, coutaient beaucoup moins cher et pouvaient s’obtenir pour quelques deniers. Galien et Dioscorides parlent du nard (en grec nardostachys, nard à épis) à peu près dans les mêmes termes. Ce dernier auteur prétend toutefois que le nard connu sous le nom de syrien venait en réalité des Indes et était apporté en Syrie, d’où on l’expédiait sur divers points… Sir William Jones, orientaliste distingué, fit une étude spéciale de cette question ardue, et finit par découvrir que le nard était une espèce de valériane appelée par les Arabes sumbul, ce qui signifie épi barbu, et par les Indous jatamansi ou mèche de cheveux, noms dus tous deux à la forme de la tige qui ressemble à la queue d’une hermine ou d’une belette. Il lui donna donc la dénomination de Valeriana jatamansi, qui a été acceptée par tous les botanistes modernes. Le mot nard parait être dérivé du mot tamoul nar qui désigne une foule de substances odorantes… Le nard des anciens était probablement un nom générique sous lequel ils désignaient les parfums les plus exquis. » (E. Rimmel.)

5. Les trois cents deniers font environ 150 francs de notre monnaie (en 1900). Voy. notre Abrégé d’introduction, etc., p. 543.

12. * On immolait la pâque, c’est-à-dire l’agneau pascal qu’on immolait et qu’on mangeait le 14 de nisan (mars-avril), en mémoire de la délivrance de la servitude d’Égypte, selon les rites prescrits par la loi. Ex. XII, 3-20, 27.

13. * Un homme portant une cruche d’eau. Cet homme devait venir de la fontaine de Siloé. Voir Joan. IX, 7. Aujourd’hui, les Arabes du village de Siloam, au sud de Jérusalem, portent l’eau de Siloé et vont la vendre dans Jérusalem.

15. * Un grand cénacle, l’anagaion, l’appartement supérieur où l’on recevait les hôtes, etc. Voir la note sur Marc. II, 4. Saint Épiphane, dans son livre Des mesures, raconte que l’empereur Adrien trouva Jérusalem détruite, « à l’exception de quelques maisons et de l’église de Dieu, qui était petite et se trouvait à l’endroit où les Apôtres étaient montés au cénacle : c’est là qu’elle avait été bâtie, dans cette partie de Sion qui avait échappé à la dévastation. » En 1551, l’église du cénacle fut convertie en mosquée et reçut le nom qu’elle porte encore aujourd’hui de Nebi-Daoud ou le prophète David. « D’après la tradition, la maison [où était le cénacle] appartenait à saint Joseph d’Arimathie. Elle avait probablement deux étages divisés chacun en deux parties, comme on l’a toujours vu. La première partie [de l’étage supérieur] est le cénacle ou salle de l’institution de la Sainte Eucharistie, et la seconde la salle du Cénotaphe de David. Aujourd’hui la salle du cénacle a quatorze mètres de long sur neuf de large et elle est en style gothique du XIVe siècle parfaitement caractérisé. Deux colonnes correspondant aux piliers qui supportent l’étage inférieur la divisent dans le sens de sa longueur en deux nefs parallèles. L’étage inférieur est formé de substructions anciennes et divisé en deux salles dont la plus grande est [considérée comme] la salle du lavement des pieds ; c’est une vaste salle dont la voute est supportée par des piliers dans la direction de l’est à l’ouest. À l’est de cette dernière salle se trouve celle du cénotaphe inférieur de David. » (Liévin de Hamme.)

16. * Ils préparèrent la pâque, l’agneau pascal et tous les accessoires prescrits. Ex. XII, 3-20.

20. * Dans le plat. Voir Matth. XXVI, 23.

22-23. Voy. sur ces deux versets note sur Matth. XXVI, 26-29.

24. Pour un grand nombre (pro multis). Compar. Matth. XX, 28.

26. L’hymne dit. Voy. Matth. XXVI, 30. — * Ils s’en allèrent au mont des Oliviers. Voir la note sur Matth. XXI, 1.

32. * Gethsémani. Voir note sur Matth. XXVI, 36.

36. Père est mis ici comme explicatif de abba, mot syriaque. — Toutefois, non ma volonté, etc. Voy. sur cette traduction Matth. XXVI, 39.

41. Dormez maintenant et reposez-vous, etc. Voy. pour le sens de ce passage Matth. XXVI, 45.

51. D’un linceul. Le terme correspondant en grec et en latin signifie aussi un vêtement de toile de lin dont on se sert pour la nuit. C’est une espèce de chemise qui couvre presque entièrement le corps. — * Plusieurs commentateurs croient que le jeune homme dont saint Marc est le seul à parler, était Marc lui-même.

54. La crainte le retient, l’amour l’attire (S. Jérôme). — * Il était assis près du feu et se chauffait. « C’est encore l’usage en Orient où les nuits sont froides. On allume un feu de branchages ou d’herbes sèches et l’on s’accroupit autour pour causer longuement jusqu’à ce que le sommeil l’emporte. Alors on s’enveloppe dans son manteau et l’on dort. » (J.-H. Michon.)

55. * Le conseil. Le sanhédrin. Voir note sur Matth. XXVI, 59. Les Grands-Prêtres, selon la loi, il n’y en avait qu’un seul mais comme beaucoup avaient été déposés et remplacés par le gouverneur romain, il y en avait là quelques-uns qui avaient été grands-prêtres. (Saint Théophile)

58. * Je détruirai ce temple, naos, la maison de Dieu. Voir Matth. XXI, 12.

63. * Déchirant ses vêtements. Il déchire ses vêtements pour montrer que Jésus avait prononcé un blasphème intolérable. Signe, chez les Juifs, d’une grande douleur ou d’une vive indignation. Voir Matth. XXVI, 65.

65. Voy., pour le mot déchirer, Matth. XXI, 35.

68. Devant la cour, c’est-à-dire vestibule : l’entrée du Palais ; on le traversait pour entrer dans la cour.

69. La servante. C’est ainsi que porte le grec ; d’où il parait que c’est la même servante dont il est parlé au verset 66. Mais voy. Matth. XXVI, 71.

70. * Tu es Galiléen. Voir Matth. XXVI, 73.

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Mc 15

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CHAPITRE XV

Conseil des Juifs contre Jésus-Christ. Jésus devant Pilate ; on lui préfère Barabbas. Cris des Juifs contre lui. Couronnement d’épines ; insultes. Jésus-Christ est conduit au Calvaire et crucifié. Blasphèmes. Ténèbres. Mort de Jésus. Miracles après sa mort. Joseph d’Arimathie prend soin de sa sépulture.

(hi-1) (hi-2) 1. Dès le matin, les princes des prêtres s’étant assemblés avec les anciens, et les scribes, et tout le conseil, ils lièrent Jésus, l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate.

(hi) 2. Et Pilate l’interrogea : Es-tu le roi des Juifs ? Jésus lui répondant, lui dit : Tu le dis.

3. Et les princes des prêtres portaient contre lui beaucoup d’accusations.

4. Pilate l’interrogea de nouveau, disant : Tu ne réponds rien ? Vois de combien de choses ils t’accusent.

5. Mais Jésus ne répondit pas davantage, de sorte que Pilate en était étonné.

(hi) 6. Or à un des jours de la fête, il avait coutume de remettre au peuple un des prisonniers, celui qu’ils demandaient.

7. Il y avait alors un nommé Barabbas qui avait été mis en prison avec d’autres séditieux, et qui avait commis un meurtre dans la sédition.

8. Le peuple étant donc monté devant le prétoire, commença à demander ce qu’il leur accordait toujours.

9. Pilate leur répondant, dit : Voulez-vous que je vous délivre le roi des Juifs ?

10. Car il savait que c’était par envie que les princes des prêtres l’avaient livré.

11. Mais les pontifes excitèrent le peuple à demander qu’il leur délivrât plutôt Barabbas.

12. Pilate répondant encore, leur dit : Que voulez-vous donc que je fasse du roi des Juifs ?

13. Mais de nouveau ils crièrent : Crucifiez-le !

14. Pilate, cependant, leur disait : Mais quel mal a-t-il fait ? Et eux criaient encore plus : Crucifiez-le !

(hi-1) (hi-2) 15. Pilate donc, voulant complaire au peuple, leur remit Barabbas, et il leur livra Jésus déchiré de verges, pour être crucifié.

16. Or les soldats le conduisirent dans la cour du prétoire, et ayant convoqué toute la cohorte,

17. Ils le vêtirent de pourpre, et tressant une couronne d’épines, ils la mirent sur sa tête.

18. Puis ils commencèrent à le saluer, disant : Salut, roi des Juifs !

19. Et ils lui frappaient la tête avec un roseau ; et ils crachaient sur lui, et fléchissant le genou, ils l’adoraient.

20. Et après qu’ils se furent ainsi joués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre et le couvrirent de ses vêtements ; puis ils l’emmenèrent pour le crucifier.

(hi) 21. Et ils contraignirent un certain Simon de Cyrène, père d’Alexandre et de Rufus, qui passait par là en revenant de sa maison des champs, de porter sa croix.

(hi) 22. Ensuite ils le conduisirent au lieu appelé Golgotha ; ce que l’on interprète par lieu du Calvaire.

23. Ils lui présentaient à boire du vin mêlé de myrrhe ; mais il n’en prit point.

24. Et l’ayant crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, y jetant le sort, pour savoir ce que chacun en emporterait.

25. Or il était la troisième heure lorsqu’ils le crucifièrent.

26. Et le titre de sa condamnation était ainsi écrit : le Roi des juifs.

27. Ils crucifièrent avec lui deux voleurs, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.

28. Ainsi fut accomplie l’Écriture, qui dit : Il a été mis au rang des scélérats.

(hi) 29. Et les passants le blasphémaient, branlant la tête, et disant : Ah ! toi qui détruis le temple de Dieu et le rebâtis en trois jours,

30. Sauve-toi toi-même, et descends de la croix.

31. Pareillement les princes des prêtres eux-mêmes se moquant de lui avec les scribes, se disaient l’un à l’autre : Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même.

32. Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions. Et ceux qui avaient été crucifiés avec lui, l’outrageaient de même.

(hi) 33. La sixième heure venue, les ténèbres se répandirent sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure.

34. Et à la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte, disant : Eloi, Eloi, lamma sabacthani ; ce que l’on interprète ainsi : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous délaissé ?

35. Quelques-uns de ceux qui l’environnaient, l’entendant, disaient : Voilà qu’il appelle Élie.

36. Et aussitôt l’un d’eux, courant, emplit de vinaigre une éponge, et l’ayant mise au bout d’un roseau, il lui présentait à boire, disant : Laissez ; voyons si Élie viendra le délivrer.

(hi) 37. Mais Jésus ayant poussé un grand cri, expira.

38. Et le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas.

(hi) 39. Or le centurion, qui était vis-à-vis, voyant qu’il avait expiré en jetant un pareil cri, dit : Vraiment, cet homme était le fils de Dieu.

40. Il y avait là aussi des femmes qui regardaient de loin, parmi lesquelles étaient Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques le Mineur et de Joseph, et Salomé ;

41. Et qui, lorsqu’il était en Galilée, le suivaient et le servaient ; et beaucoup d’autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem.

(hi) 42. Le soir étant déjà venu (parce que c’était le jour de la préparation qui précède le sabbat),

43. Joseph d’Arimathie, noble décurion, qui lui-même attendait le royaume de Dieu, vint et entra hardiment chez Pilate, et lui demanda le corps de Jésus.

44. Pilate s’étonnait qu’il fut mort sitôt ; il fit donc venir le centurion, et lui demanda s’il était déjà mort.

45. Or s’en étant assuré par le centurion, il donna le corps à Joseph.

46. Et Joseph ayant acheté un linceul et détaché Jésus de la croix, l’enveloppa dans le linceul, le mit dans un sépulcre qui avait été taillé dans le roc, et roula une pierre à l’entrée du sépulcre.

47. Or Marie-Madeleine, et Marie, mère de Joseph, regardaient où on le mettrait.

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CHAP. XV. 1. Matth. XXVII, 1 ; Luc. XXII, 66 ; Joan. XVIII, 28. — 2. Joan. XVIII, 33. — 3. Matth. XXVII, 12 ; Luc. XXIII, 2. — 12. Matth. XXVII, 22 ; Luc. XXIII, 14. — 13. Joan. XVIII, 40. — 16. Matth. XXVII, 27 ; Joan. XIX, 2. — 21. Matth. XXVII, 32 ; Luc. XXIII, 26. — 24. Matth. XXVII, 35 ; Luc. XXIII, 34 ; Joan. XIX, 23. — 28. Is. LIII, 12. — 29. Joan. II, 19. — 33. Matth. XXVII, 45 ; ; Luc. XXIII, 44. — 34. Ps. XXI, 2 ; Matth. XXVII, 46. — 38. II Par. III, 14 ; Matth. XXVII, 51 ; Luc. XXIII, 45. — 40. Matth. XXVII, 55. — 41. Luc. VIII, 2. — 42. Matth. XXVII, 57 ; Luc. XXIII, 50 ; Joan. XIX, 38.

 

1. * Tout le conseil, le sanhédrin. Voir Matth. XXVI, 59. — À Pilate. Voir Matth. XXVII, 2.

6. À un des jours de la fête ; c’est-à-dire à la fête, pendant la fête de pâque. Compar Matth. XXVII, 15 ; et Joan. XVIII, 39.

7. * Barabbas. Voir Matth. XXVII, 16.

15. Déchiré. Voy. sur ce mot Matth. XXI, 35.

16. La cohorte romaine se composait de six cent vingt-cinq hommes. — * Dans la cour du prétoire. Voir note sur Matth. XXVII, 27.

17. * Ils le vêtirent de pourpre. Voir Matth. XXVII, 28. — Et tressant une couronne d’épines. Voir Matth. XXVII, 29. Ils se moquent de lui comme roi, d’après l’accusation judaïque (S. Bède).

21. * Sur la croix et Simon de Cyrène, voir note sur Matth. XXVII, 32. Saint Marc nomme ses deux fils, probablement parce qu’ils devinrent chrétiens. Rufus est sans doute celui que saint Paul nomme, Rom. XVI, 13, parmi ceux à qui il envoie ses salutations.

22. * Golgotha, Calvaire. Voir Matth. XXVII, 33. C’est une tradition hébraïque que sur le Golgotha avait eu lieu le sacrifice d’Abraham (S. Jérôme).

24. * Et l’ayant crucifié. Voir note sur Matth. XXVII, 35. La tunique seule fut tirée au sort (S. Augustin).

25. La troisième heure ; c’est-à-dire la fin de la troisième heure, ou environ la sixième, comme le dit saint Jean, XIX, 14. Voy. notre Abrégé d’introduction, etc., p. 536.

26. * Le roi des Juifs. Voir Matth. XXVII, 37.

29. * Le temple, en grec naos. Voir plus haut, XIV, 58.

31. Ils se condamnent eux-mêmes en disant que Jésus a fait des miracles.

33. La sixième heure venue ; c’est-à-dire à midi. La neuvième heure : trois heures de l’après-midi.

34. À la neuvième heure ; c’est-à-dire à trois heures de l’après-midi. — Eloi, Eloi, etc. Ces paroles sont prises du Ps. XXI, 2. Dieu abandonne le Christ non parce que la divinité se sépara de l’humanité, mais parce qu’il le livra à la douleur.

36. * Emplit de vinaigre une éponge. Voir Joan. XIX, 29-30.

37. * Jésus… expira. Voir Matth. XXVII, 50.

38. * Le voile du Saint des Saints. Voir Matth. XXVII, 51.

39. * Le centurion. Voir Matth. VIII, 5 et XXVII, 54.

40. * Marie-Madeleine. Voir Matth. XXVII, 56. — Marie de Cléophas, mère de Jacques Mineur, apôtre, et de Joseph. Voir Ibid. — Et Salomé, la mère des fils de Zébédée, c’est-à-dire de S. Jacques le Majeur et de S. Jean l’Évangéliste.

42.Le jour de la préparation, etc. Compar. Matth. XXVII, 62. Avec le coucher du soleil commençait le repos du sabbat : il fallait se hâter.

43. * Joseph d’Arimathie. Voir Matth. XXVII, 57. — Décurion, en grec bouleutês, membre du sanhédrin. — Lui demanda le corps de Jésus. Voir Matth. XXVII, 58.

44. * Pilate s’étonnait qu’il fût mort sitôt. « La mort venait ou de la perte du sang ou de la faim. On cite des crucifiés qui ont vécu deux ou trois jours et pouvaient parler. » (Rohault de Fleury.) « Quoique Pilate, quand on lui demanda le corps du Sauveur, s’étonnât qu’il fut déjà mort, cette surprise était d’un homme peu sensible et même peu attentif à tout ce que Jésus-Christ avait souffert dans le Prétoire, puisque la seule peine de la flagellation et du couronnement d’épines était capable de faire mourir l’homme le plus robuste. Aussi il était si affaibli, quand il sortit de la maison de Pilate, que le temps qu’il vécut depuis fut bien plus l’effet d’une vertu divine que d’une force humaine. » (Thomas de Jésus.)

46. * Le mit dans un sépulcre. Voir Matth. XXVII, 60.

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Mc 16

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CHAPITRE XVI

Résurrection de Jésus-Christ. Apparition de l’ange aux saintes femmes. Jésus-Christ apparait lui-même à Madeleine, à deux disciples et aux onze apôtres. Ascension de Jésus-Christ.

(hi) 1. Lorsque le sabbat fut passé, Marie-Madeleine, et Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des parfums pour venir embaumer Jésus.

(hi) 2. Ainsi parties de grand matin, le premier jour de la semaine, elles arrivèrent au sépulcre, le soleil étant déjà levé.

3. Or elles se disaient l’une à l’autre : Qui nous ôtera la pierre de l’entrée du sépulcre ?

4. Mais regardant elles virent la pierre ôtée ; or elle était fort grande.

(hi) 5. Et entrant dans le sépulcre, elles aperçurent un jeune homme assis à droite, vêtu d’une robe blanche, et elles furent frappées d’étonnement.

6. Il leur dit : Ne craignez point ; c’est Jésus de Nazareth, le crucifié, que vous cherchez ; il est ressuscité, il n’est point ici ; voilà le lieu où on l’avait mis.

7. Mais allez, dites à ses disciples et à Pierre qu’il va devant vous en Galilée ; c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit.

8. Mais elles, sortant du sépulcre, s’enfuirent, car le tremblement et la peur les avait saisies ; et elles ne dirent rien à personne, tant elles étaient effrayées.

(hi) 9. Or Jésus étant ressuscité le matin, au premier jour de la semaine, il apparut premièrement à Marie-Madeleine, de laquelle il avait chassé sept démons.

10. Et elle alla l’annoncer à ceux qui avaient été avec lui, et qui s’affligeaient et pleuraient.

11. Mais eux entendant dire qu’il vivait et qu’il avait été vu par elle, ne le crurent pas.

(hi) 12. Il se montra ensuite sous une autre forme, à deux d’entre eux, qui étaient en chemin et qui allaient à une maison de campagne ;

13. Et ceux-ci allèrent l’annoncer aux autres ; mais ils ne les crurent pas non plus.

(hi) 14. Enfin il apparut aux onze lorsqu’ils étaient à table, et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui avaient vu qu’il était ressuscité.

15. Et il leur dit : Allez dans tout l’univers, et prêchez l’Évangile à toute créature.

16. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé : mais celui qui ne croira pas sera condamné.

17. Or voici les prodiges qui accompagneront ceux qui auront cru : ils chasseront les démons en mon nom ; ils parleront des langues nouvelles ;

18. Ils prendront les serpents, et s’ils boivent quelque poison mortel, il ne leur nuira point ; ils imposeront les mains sur les malades, et ils seront guéris.

(hi) 19. Et le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut élevé dans le ciel, où il est assis à la droite de Dieu.

(hi) 20. Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant leur parole par les miracles qui l’accompagnaient.

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CHAP. XVI. 1. Matth. XXVIII, 1 ; Luc. XXIV, 1 ; Joan. XX, 1. — 5. Matth. XXVIII, 5 ; Luc. XXIV, 4 ; Joan. XX, 12. — 7. Supra. XIV, 28. — 9. Joan. XX, 16. — 12. Luc. XXIV, 13. — 17. Act. XVI, 18 ; II, 4 ; X, 46. — 18. Act. XXVIII, 5 ; XXVIII, 8. — 19. Luc. XXIV, 51.

 

1. Lorsque le sabbat fut passé ; c’est-à-dire le samedi au soir, lorsque le soleil fut couché. Le sabbat finissait au coucher du soleil. Pour accorder saint Marc avec saint Luc, qui dit que ces femmes avaient préparé les parfums dès la veille du sabbat, il faut traduire ici : Elles avaient acheté des parfums ; ou bien elles achetèrent de nouveau des parfums qu’elles joignirent à ceux qu’elles avaient achetés la veille, et qui ne suffisaient pas pour embaumer comme il faut le corps de Jésus-Christ.

3. * La pierre de l’entrée qui servait de porte au tombeau et empêchait d’y pénétrer, la pierre qui avait reçu les sceaux.

5. * D’une robe blanche (stola). Voir Luc. XV, 22.

8. À personne ; c’est-à-dire à aucune des personnes qu’elles rencontrèrent : car il est constant, par saint Matthieu et par saint Luc, qu’elles en firent le rapport aux apôtres, selon le commandement qu’elles avaient reçu.

12. Il avait apparu à Madeleine sous la forme d’un jardinier (Joan. XX, 15) ; il apparut à ces deux disciples sous celles d’un voyageur, lorsqu’ils allèrent au château d’Emmaüs (S. Grégoire). Cette apparition est narrée amplement par saint Luc (XXIV, 13-36).

14. Saint Marc résume ici beaucoup de faits arrivés après la résurrection. Enfin… : c’est le sens de la Vulgate, qui regarde cette apparition de Jésus comme la dernière de toutes, celle qui eut lieu le jour de l’Ascension. Dans ce cas, N.-S. répèterait ici ce qu’il avait dit quelques jours auparavant sur la montagne de Galilée (Matth. XXVIII, 19). Mais le grec signifie simplement dans la suite, ce qui permet soit d’identifier l’apparition à celle de la montagne de Galilée, soit même de la placer, comme les précédentes, le soir de la résurrection (Luc. XXIV, 36 sv. ; Joan. XXI, 19 sv.). Naturellement, ceux qui adoptent cette dernière opinion, séparent chronologiquement les vers. 15 sv. du vers. 14.

15. Par toute créature, on entend tout homme (Saint Grégoire).

17. Les miracles furent adjoints à la prédication pour l’accréditer (Saint Grégoire).

18. C’est ce qui arriva à saint Paul piqué par une vipère à Malte (Act. XXVIII, 5).

19. * L’Ascension eut lieu sur le mont des Oliviers, Act. I, 12.

20. Ces miracles étaient nécessaires, pour entretenir la foi, dans les premiers temps de l’Église, comme il est nécessaire d’arroser les jeunes arbres qu’on vient de planter (Saint Grégoire).

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