María auxiliátrix


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II PETRI

DEUXIÈME ÉPITRE DE SAINT PIERRE

*pe2in

INTRODUCTION

Il n’est pas permis de mettre en doute l’authenticité de cette Épitre, ni d’en placer la date après la mort de S. Pierre, puisqu’elle-même désigne cet Apôtre comme son auteur, et qu’elle est reconnue par toute l’Église comme inspirée. Cependant elle ne s’est pas propagée aussi vite que la première ; et l’on voit qu’au deuxième et au troisième siècle, elle était l’objet de certaines hésitations. Dans plusieurs églises, on doutait qu’elle fut du Prince des Apôtres, non qu’on ne le jugeât pas digne de lui, mais parce qu’elle semblait avoir un style différent de celui de la précédente et qu’on y trouvait renfermée une partie de celle de S. Jude. Aussi est-elle du nombre des livres deutérocanoniques, comme l’Épitre de S. Jacques. Ces doutes n’ont pourtant pas empêché qu’elle n’ait été reçue généralement en Occident comme en Orient, dès le milieu du quatrième siècle. Si elle diffère de la précédente à quelques points de vue, si elle a un style plus énergique et plus vif, elle s’en rapproche aussi sous certains rapports, par ses citations de l’Ancien Testament, par ses allusions fréquentes aux mystères de Notre Seigneur, par des expressions singulières et pittoresques, par plusieurs de ses pensées, par la construction de ses périodes et par la manière dont sont énoncées ses maximes. D’ailleurs, quelque différence qu’il y ait sous ce rapport entre l’une et l’autre, on s’en étonnera peu, si l’on tient compte de ce que rapporte la tradition, que S. Pierre s’est servi de divers secrétaires pour rendre ses pensées. Des auteurs du second siècle ont nommé S. Marc et Glaucias comme lui ayant servi d’interprètes. Peut-être Silvánus a-t-il été son secrétaire comme son messager pour sa première Épitre. Comme les hérétiques qu’il combattait dans sa première Épitre continuaient à nier la nécessité des bonnes œuvres, S. Pierre, averti par Notre Seigneur de la proximité de sa mort, crut qu’une seconde Lettre, laissée comme son testament aux fidèles dont il avait la confiance, serait le moyen le plus efficace pour les détourner de l’erreur et les maintenir dans la bonne voie. Telle est l’idée qui a inspiré ce dernier écrit. Le prince des Apôtres ne se contente pas de condamner l’erreur et de la flétrir : il démasque les séducteurs ; il dénonce à l’avance ceux qui se préparent à désoler l’Église ; il réfute leurs erreurs et en signale les funestes effets. On remarque une certaine gradation dans l’exposé de ses idées. — Au premier chapitre, il inculque les grands principes qui obligent les chrétiens à la pratique des vertus, et il fait sentir la certitude de la doctrine des Apôtres. Elle ne repose pas sur des imaginations ou des théories savantes, comme celles des gnostiques, mais sur des faits, c’est-à-dire, sur des miracles dont ils ont été témoins et sur des prophéties dont l’accomplissement est manifeste. — Dans le second, il dévoile et flétrit les maximes et les mœurs des hérétiques et surtout des hérésiarques. — Dans le troisième, il réfute les raisons par lesquelles ils cherchaient à ébranler la foi des chrétiens ; et parce qu’ils abusaient de certains passages de S. Paul pour autoriser leurs erreurs, il invoque lui-même le témoignage de l’Apôtre, caractérise ses Épitres et en fait sentir la divine autorité. (L. Bacuez.)

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DEUXIÈME ÉPITRE DE SAINT PIERRE

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II Petri - Summárium

INTRODUCTION

CHAPITRE PREMIER

Dons de Dieu accordés aux fidèles. Enchainement des vertus qui commencent par la foi et qui se terminent par la charité. Affermir son élection par les bonnes œuvres. Transfiguration de Jésus-Christ. Usage des prophéties.

CHAPITRE II

Faux docteurs, châtiment qui leur est réservé. Exemples de la justice de Dieu sur les démons, sur le monde par le déluge, sur Sodome et Gomorrhe. Faux docteurs caractérisés. Rechute pire que le premier état.

CHAPITRE III

Imposteurs qui mépriseront la promesse du second avènement de Jésus-Christ. Embrasement du monde. Patience de Dieu. Avènement de Jésus-Christ. Monde renouvelé. Saint Paul loué ; difficulté de ses Épitres. Croitre en grâce et en science.

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CHAPITRE PREMIER

Dons de Dieu accordés aux fidèles. Enchainement des vertus qui commencent par la foi et qui se terminent par la charité. Affermir son élection par les bonnes œuvres. Transfiguration de Jésus-Christ. Usage des prophéties.

1 Simon Petrus, servus et apóstolus Jesu Christi, iis qui coæquálem nobíscum sortíti sunt fidem in justítia Dei nostri, et Salvatóris Jesu Christi.

1. Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage la même foi que nous, par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ.

2 Grátia vobis, et pax adimpleátur in cognitióne Dei, et Christi Jesu Dómini nostri :

2. Que la grâce et la paix abondent en vous par la connaissance de Dieu et du Christ Jésus Notre Seigneur.

3 Quómodo ómnia nobis divínæ virtútis suæ, quæ ad vitam et pietátem donáta sunt, per cognitiónem ejus, qui vocávit nos própria glória, et virtúte,

3. Comme tout ce qui est de sa divine puissance par rapport à la vie et à la piété, nous a été donné par la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et sa propre vertu,

4 per quem máxima, et pretiósa nobis promíssa donávit : ut per hæc efficiámini divínæ consórtes natúræ : fugiéntes ejus, quæ in mundo est, concupiscéntiæ corruptiónem.

4. Et par qui il a accompli les grandes et précieuses promesses, afin que par elles nous devinssions participants de la nature divine, en fuyant la corruption de la concupiscence qui est dans le monde ;

5 Vos autem curam omnem subinferéntes, ministráte in fide vestra virtútem, in virtúte autem sciéntiam,

5. Apportez aussi tous vos soins pour joindre à votre foi la vertu ; à la vertu, la science ;

6 in sciéntia autem abstinéntiam, in abstinéntia autem patiéntiam, in patiéntia autem pietátem,

6. À la science, la tempérance ; à la tempérance, la patience ; à la patience, la piété ;

7 in pietáte autem amórem fraternitátis, in amóre autem fraternitátis caritátem.

7. À la piété, l’amour de vos frères ; à l’amour de vos frères, la charité.

8 Hæc enim si vobíscum adsint, et súperent, non vácuos nec sine fructu vos constítuent in Dómini nostri Jesu Christi cognitióne.

8. Car si ces choses sont en vous et y dominent, elles feront que vous ne serez pas dépourvus et sans fruit dans la connaissance de Notre Seigneur Jésus-Christ.

9 Cui enim non præsto sunt hæc, cæcus est, et manu tentans, obliviónem accípiens purgatiónis véterum suórum delictórum.

9. Mais celui en qui elles ne se trouvent pas, est aveugle et marche à tâtons, oubliant qu’il a été purifié de ses anciens péchés.

10 Quaprópter fratres, magis satágite ut per bona ópera certam vestram vocatiónem, et electiónem faciátis : hæc enim faciéntes, non peccábitis aliquándo.

10. C’est pourquoi, mes frères, appliquez-vous davantage à rendre certaines par vos bonnes œuvres votre vocation et votre élection ; car agissant ainsi, vous ne pècherez jamais.

11 Sic enim abundánter ministrábitur vobis intróitus in ætérnum regnum Dómini nostri et Salvatóris Jesu Christi.

11. Et par ce moyen, vous sera largement donnée l’entrée au royaume éternel de Notre Seigneur Jésus-Christ.

12 Propter quod incípiam vos semper commonére de his : et quidem sciéntes et confirmátos vos in præsénti veritáte.

12. C’est pourquoi j’aurai soin de vous avertir toujours de ces choses, bien que vous les sachiez, et soyez confirmes dans la vérité dont je vous parle présentement ;

13 Justum autem árbitror quámdiu sum in hoc tabernáculo, suscitáre vos in commonitióne :

13. Car je crois qu’il est juste que pendant que je suis dans cette tente, je vous ranime par cet avertissement ;

14 certus quod velox est deposítio tabernáculi mei secúndum quod et Dóminus noster Jesus Christus significávit mihi.

14. Certain que bientôt se fera l’enlèvement de ma tente, comme Notre Seigneur Jésus-Christ me l’a signifié.

15 Dabo autem óperam et frequénter habére vos post óbitum meum, ut horum memóriam faciátis.

15. Mais j’aurai soin que vous puissiez souvent, même après ma mort, vous rappeler le souvenir de ces choses.

16 Non enim doctas fábulas secúti notam fécimus vobis Dómini nostri Jesu Christi virtútem et præséntiam : sed speculatóres facti illíus magnitúdinis.

16. En effet, ce n’est point en vous attachant à d’ingénieuses fictions, que nous vous avons fait connaitre la puissance et l’avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ ; mais c’est après avoir été les spectateurs de sa majesté.

17 Accípiens enim a Deo Patre honórem et glóriam, voce delápsa ad eum hujuscémodi a magnífica glória : Hic est Fílius meus diléctus, in quo mihi complácui, ipsum audíte.

17. Car il reçut de Dieu le Père, honneur et gloire, lorsque descendant de la gloire magnifique, vint à lui cette voix : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis mes complaisances : écoutez-le.

18 Et hanc vocem nos audívimus de cælo allátam, cum essémus cum ipso in monte sancto.

18. Et cette voix apportée du ciel, nous l’avons entendue nous-mêmes, lorsque nous étions avec lui sur la montagne sainte.

19 Et habémus firmiórem prophéticum sermónem : cui benefácitis attendéntes quasi lucérnæ lucénti in caliginóso loco donec dies elucéscat, et lúcifer oriátur in córdibus vestris :

19. Et nous avons la parole plus ferme des prophètes, à laquelle vous faites bien d’être attentifs, comme à une lampe qui luit dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour brille, et que lúcifer se lève dans vos cœurs ;

20 hoc primum intelligéntes quod omnis prophetía Scriptúræ própria interpretatióne non fit.

20. Sachant avant tout que nulle prophétie de l’Écriture ne s’explique par une interprétation particulière.

21 Non enim voluntáte humána alláta est aliquándo prophetía : sed Spíritu Sancto inspiráti, locúti sunt sancti Dei hómines.

21. Car ce n’est pas par la volonté des hommes que la prophétie a jamais été apportée ; mais c’est inspirés par l’Esprit-Saint, qu’ont parlé les saints hommes de Dieu.

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CHAP. I. 14. Joan. XXI, 19. — 16. I Cor. I, 17. — 17. Matth. III, 17 ; XVII, 5. — 20. II Tim. III, 16.

 

5. Apportez aussi, etc., est l’apodose de Comme tout ce qui est, etc., du vers. 3.

10. Ainsi notre vocation et notre élection sont liées l’une à l’autre et dépendent de nos bonnes œuvres. Dieu, en nous prédestinant à la béatitude éternelle, ne nous y a prédestinés qu’autant qu’il a prévu que nous coopèrerions à sa grâce par nos bonnes œuvres.

14. Jésus-Christ avait prédit à saint Pierre qu’il mourrait d’une mort violente ; mais outre cette révélation générale, saint Pierre en eut d’autres particulières, selon plusieurs Pères.

17. De la gloire magnifique ; c’est-à-dire de la nuée où la gloire de Dieu parut avec un grand éclat.

19. La certitude des anciennes prophéties était plus affermie dans l’esprit des Juifs, qui avaient toujours cru au témoignage des prophètes, mais qui avaient peine à croire au témoignage des apôtres, et à qui les apôtres étaient obligés de dire pour les convaincre : Ce ne sont pas des fables que nous vous prêchons, mais ce que nous vous disons, nous l’avons vu de nos yeux, et c’est ce que les prophètes mêmes vous ont annoncé.

19. # Lucifer ; ce mot qui signifie « porteur de lumière » est le nom donné à la planète Vénus appelée aussi étoile du matin bien qu’elle apparaisse dans le ciel tantôt le matin, tantôt le soir. Le nom de lúcifer attribué au Seigneur Jésus est repris par la liturgie latine dans l’annonce pascale, l’Exúltet : « Flammas ejus lúcifer matutínus invéniat : Ille, inquam, lúcifer, qui nescit occásum : Christus Fílius tuus », « Que lúcifer matinal trouve ses flammes [celles du cierge pascal] ; ce lúcifer, dis-je, qui ne connait pas de couchant, le Christ votre Fils ».

20. Nulle prophétie. On a pu déjà remarquer que, dans le langage des Hébreux, le mot tout, suivi d’une négation, signifiait pas un seul, nul, aucun.

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CHAPITRE II

Faux docteurs, châtiment qui leur est réservé. Exemples de la justice de Dieu sur les démons, sur le monde par le déluge, sur Sodome et Gomorrhe. Faux docteurs caractérisés. Rechute pire que le premier état.

1 Fúerunt vero et pseudoprophétæ in pópulo, sicut et in vobis erunt magístri mendáces, qui introdúcent sectas perditiónis : et eum qui emit eos, Dóminum negant, superducéntes sibi célerem perditiónem.

1. Mais il y a eu aussi de faux prophètes dans le peuple, comme il y aura également parmi vous des maitres menteurs, qui introduiront des sectes de perdition, et renieront le Seigneur qui nous a rachetés, attirant sur eux une prompte perdition.

2 Et multi sequéntur eórum luxúrias, per quos via veritátis blasphemábitur :

2. Et beaucoup verront leurs dérèglements, et par eux la voie de la vérité sera blasphémée.

3 et in avarítia fictis verbis de vobis negotiabúntur : quibus judícium jam olim non cessat : et perdítio eórum non dormítat.

3. Et, dans leur avarice, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles artificieuses : leur jugement déjà ancien n’est pas interrompu, ni leur perte endormie.

4 Si enim Deus ángelis peccántibus non pepércit, sed rudéntibus inférni detráctos in tártarum trádidit cruciándos, in judícium reservári.

4. Car si Dieu n’a pas épargné les anges qui ont péché ; mais si, chargés des chaines de l’enfer et précipités dans l’abime, il les a livrés afin d’être tourmentés et réservés pour le jugement ;

5 Et origináli mundo non pepércit, sed octávum Noë justítiæ præcónem custodívit, dilúvium mundo impiórum indúcens.

5. S’il n’a pas épargné l’ancien monde, mais n’a sauvé que sept personnes avec Noé, prédicateur de la justice, amenant le déluge sur le monde des impies ;

6 Et civitátes Sodomórum et Gomorrhæórum in cínerem rédigens, eversióne damnávit : exémplum eórum, qui ímpie actúri sunt, ponens :

6. Si, réduisant en cendres les villes de Sodome et de Gomorrhe, il les a condamnées à la ruine : exemple pour ceux qui vivraient dans l’iniquité ;

7 et justum Lot oppréssum a nefandórum injúria, ac luxuriósa conversatióne erípuit :

7. Si enfin il a délivré le juste Lot opprimé de l’outrage des infâmes et de leur vie dissolue.

8 aspéctu enim, et audítu justus erat : hábitans apud eos, qui de die in diem ánimam justam iníquis opéribus cruciábant.

8. (Car il était pur de ses yeux et de ses oreilles, habitant cependant au milieu de ceux qui tourmentaient chaque jour son âme juste par leurs œuvres détestables),

9 Novit Dóminus pios de tentatióne erípere : iníquos vero in diem judícii reserváre cruciándos.

9. C’est que le Seigneur sait délivrer les justes de la tentation, et réserver les méchants au jour du jugement pour être tourmentés ;

10 Magis autem eos, qui post carnem in concupiscéntia immundítiæ ámbulant, dominationémque contémnunt, audáces, sibi placéntes, sectas non métuunt introdúcere blasphemántes :

10. Et surtout ceux qui suivent la chair dans sa convoitise d’impureté, qui méprisent les puissances, sont audacieux, épris d’eux-mêmes, et ne craignent point d’introduire des sectes, en blasphémant ;

11 ubi ángeli fortitúdine, et virtúte cum sint majóres, non portant advérsum se execrábile judícium.

11. Tandis que les anges, quoiqu’ils soient supérieurs en force et en puissance, ne portent point les uns contre les autres des jugements de malédiction.

12 Hi vero velut irrationabília pécora, naturáliter in captiónem, et in perníciem in his quæ ignórant blasphemántes in corruptióne sua períbunt,

12. Mais ceux-ci, comme des animaux sans raison, destinés naturellement à devenir une proie et à périr, blasphémant ce qu’ils ne connaissent pas, périront dans leur corruption,

13 percipiéntes mercédem injustítiæ, voluptátem existimántes diéi delícias : coinquinatiónes, et máculæ delíciis affluéntes, in convíviis suis luxuriántes vobíscum,

13. Recevant ainsi le salaire de l’iniquité, regardant comme jouissance les plaisirs d’un jour : souillures et saletés, regorgeant de délices, dissolus dans leurs festins avec vous ;

14 óculos habéntes plenos adultérii, et incessábilis delícti. Pelliciéntes ánimas instábiles, cor exercitátum avarítia habéntes, maledictiónis fílii :

14. Ayant les yeux pleins d’adultère et d’un péché qui ne cesse jamais ; attirant les âmes inconstantes ; ayant le cœur exercé à l’avarice ; fils de malédiction ;

15 derelinquéntes rectam viam erravérunt, secúti viam Bálaam ex Bosor, qui mercédem iniquitátis amávit :

15. Laissant la voie droite, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam de Bosor, qui aima le prix de l’iniquité,

16 correptiónem vero hábuit suæ vesániæ : subjugále mutum ánimal, hóminis voce loquens, prohíbuit prophétæ insipiéntiam.

16. Mais qui reçut le châtiment de sa folie : une bête de somme muette, parlant d’une voix humaine, réprima la démence du prophète.

17 Hi sunt fontes sine aqua, et nébulæ turbínibus exagitátæ, quibus calígo tenebrárum reservátur.

17. Ceux-là sont des fontaines sans eau, des nuées agitées par des tourbillons ; l’obscurité profonde des ténèbres leur est réservée.

18 Supérba enim vanitátis loquéntes, pellíciunt in desidériis carnis luxúriæ eos, qui páululum effúgiunt, qui in erróre conversántur :

18. Car parlant le langage orgueilleux de la vanité, ils attirent par les désirs de la chair de luxure ceux qui peu de temps auparavant se sont retirés des hommes vivant dans l’erreur.

19 libertátem illis promitténtes, cum ipsi servi sint corruptiónem : a quo enim quis superátus est, hujus et servus est.

19. Ils leurs promettent la liberté, quoiqu’ils soient eux-mêmes esclaves de la corruption ; car on est esclave de celui par qui on a été vaincu.

20 Si enim refugiéntes coinquinatiónes mundi in cognitióne Dómini nostri, et Salvatóris Jesu Christi, his rursus implicáti superántur : facta sunt eis posterióra deterióra prióribus.

20. Si donc après avoir cherché un refuge contre les souillures du monde, dans la connaissance de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, et s’y être engagés de nouveau, ils sont vaincus, leur dernier état devient pire que le premier.

21 Mélius enim erat illis non cognóscere viam justítiæ, quam post agnitiónem, retrórsum convérti ab eo, quod illis tráditum est, sancto mandáto.

21. Il eût mieux valu pour eux de ne pas connaitre la voie de la justice, que de l’avoir connue et de revenir ensuite en arrière, s’éloignant du saint commandement qui leur avait été donné.

22 Cóntigit enim eis illud veri provérbii : Canis revérsus ad suum vómitum : et, Sus lota in volutábro luti.

22. Car il leur est arrivé ce que dit un proverbe vrai : Le chien est retourné à son vomissement ; et : Le pourceau lavé s’est vautré de nouveau dans la boue.

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CHAP. II. 4. Job. IV, 18 ; Judas. I, 6. — 5. Gen. VII, 1. — 6. Gen. XIX, 25. — 12. Ps. XLVIII, 21. — 15. Judas. I, 11. — 16. Num. XXII, 28. — 17. Judas. I, 12. — 19. Joan. VIII, 34 ; Rom. VI, 16, 20. — 20. Hebr. VI, 4 ; Matth. XII, 45. — 22. Prov. XXVI, 11.

 

4. Dans l’abime ; litter., dans le tartare, mot que saint Pierre a pu employer pour exprimer l’enfer, puisqu’il rend parfaitement l’idée que la religion nous donne de l’enfer. Il l’a pris sans doute des Juifs hellénistes devenus chrétiens.

8. Ce verset forme évidemment une parenthèse ; c’est pour cela que nous l’avons enfermé entre des crochets.

13. Souillures et saletés, pour pleins de souillures et de saletés ; ce qui est bien moins énergique. — Le salaire : la damnation éternelle. — Avec vous : reproche indirect à l’adresse de quelques chrétiens.

14. Fils de malédiction ; hébraïsme, pour : Voués à la malédiction.

15. * Balaam, fils de Bosor ou Béor. Gagné par les présents du roi de Moab, Balaam s’avançait pour maudire Israël, lorsque l’ânesse qu’il montait lui adressa la parole et l’arrêta.

16. * Une bête de somme muette, l’ânesse de Balaam.

21. Le saint commandement ; c’est-à-dire la loi évangélique. Le sens du verset est : Ils auraient été moins criminels s’ils n’avaient jamais connu la vérité ; car ils n’auraient pas eu au moins à se reprocher l’infidélité, l’ingratitude et l’apostasie.

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CHAPITRE III

Imposteurs qui mépriseront la promesse du second avènement de Jésus-Christ. Embrasement du monde. Patience de Dieu. Avènement de Jésus-Christ. Monde renouvelé. Saint Paul loué ; difficulté de ses Épitres. Croitre en grâce et en science.

1 Hanc ecce vobis, caríssimi, secúndam scribo epístolam, in quibus vestram éxcito in commonitióne sincéram mentem :

1. Voici, mes bien-aimés, la seconde lettre que je vous écris ; dans l’une et l’autre je réveille vos âmes sincères par mes avertissements ;

2 ut mémores sitis eórum, quæ prædíxi, verbórum, a sanctis prophétis et apostolórum vestrórum, præceptórum Dómini et Salvatóris.

2. Afin que vous vous souveniez des paroles des saints prophètes, que je vous ai rappelées, et des commandements que vos apôtres vous ont faits au nom du Seigneur et Sauveur.

3 Hoc primum sciéntes, quod vénient in novíssimis diébus in deceptióne illusóres, juxta próprias concupiscéntias ambulántes,

3. Sachant avant tout qu’il viendra à la fin des jours des imposteurs artificieux, marchant selon leurs propres convoitises,

4 dicéntes : Ubi est promíssio, aut advéntus ejus ? ex quo enim patres dormiérunt, ómnia sic perséverant ab inítio creatúræ.

4. Disant : Où est la promesse ou son avènement ? Car depuis que nos pères se sont endormis, tout demeure comme au commencement de la création.

5 Latet enim eos hoc voléntes, quod cæli erant prius, et terra de aqua, et per aquam consístens Dei verbo :

5. Mais ils ignorent, le voulant bien, que par la parole de Dieu, existèrent d’abord les cieux et la terre qui sortit de l’eau, et qui subsiste par l’eau ;

6 per quæ, ille tunc mundus aqua inundátus, périit.

6. Par où le monde d’alors périt inondé par l’eau.

7 Cæli autem, qui nunc sunt, et terra eódem verbo repósiti sunt, igni reserváti in diem judícii, et perditiónis impiórum hóminum.

7. Quant aux cieux qui existent maintenant, et à la terre, c’est par la même parole qu’ils sont conservés, étant réservés au feu pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies.

8 Unum vero hoc non láteat vos, caríssimi, quia unus dies apud Dóminum sicut mille anni, et mille anni sicut dies unus.

8. Mais il est une chose que vous ne devez pas ignorer, mes bien-aimés, c’est qu’un seul jour devant le Seigneur est comme mille ans, et mille ans comme un seul jour.

9 Non tardat Dóminus promissiónem suam, sicut quidam exístimant : sed patiénter agit propter vos, nolens áliquos períre, sed omnes ad pœniténtiam revérti.

9. Ainsi le Seigneur ne retarde pas sa promesse, comme quelques-uns se l’imaginent ; mais il agit patiemment à cause de vous, ne voulant pas même que quelques-uns périssent, mais que tous recourent à la pénitence.

10 Advéniet autem dies Dómini ut fur : in quo cæli magno ímpetu tránsient, eleménta vero calóre solvéntur, terra autem et quæ in ipsa sunt ópera, exuréntur.

10. Car le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; et alors, avec un grand fracas, les cieux passeront, les éléments embrasés seront dissous, et la terre, et tout ce qui est en elle sera consumé par le feu.

11 Cum ígitur hæc ómnia dissolvénda sunt, quales opórtet vos esse in sanctis conversatiónibus, et pietátibus,

11. Puis donc que toutes ces choses doivent être détruites, quels ne devez-vous pas être en sainteté de conduite et en piété,

12 exspectántes, et properántes in advéntum diéi Dómini, per quem cæli ardéntes solvéntur, et eleménta ignis ardóre tabéscent ?

12. Attendant et hâtant le jour du Seigneur ; jour où les cieux embrasés seront dissous, et les éléments fondus par l’ardeur du feu ?

13 Novos vero cælos, et novam terram secúndum promíssa ipsíus exspectámus, in quibus justítia hábitat.

13. Car nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habitera.

14 Propter quod, caríssimi, hæc exspectántes, satágite immaculáti, et invioláti ei inveníri in pace :

14. C’est pourquoi, mes bien-aimés, attendant ces choses, mettez tous vos soins à ce qu’il vous trouve en paix, purs et sans aucune tache.

15 et Dómini nostri longanimitátem, salútem arbitrémini : sicut et caríssimus frater noster Paulus secúndum datam sibi sapiéntiam scripsit vobis,

15. Et croyez que la longanimité de Notre Seigneur est un moyen de salut, comme notre très cher frère Paul lui-même vous l’a écrit selon la sagesse qui lui a été donnée,

16 sicut et ómnibus epístolis, loquens in eis de his in quibus sunt quædam difficília intelléctu, quæ indócti et instábiles deprávant, sicut et céteras Scriptúras, ad suam ipsórum perditiónem.

16. Comme il le fait aussi en toutes ses lettres, où il parle du même sujet, et dans lesquelles il a quelques endroits difficiles à entendre, que des hommes ignorants et légers détournent à de mauvais sens, aussi bien que les autres Écritures, pour leur propre perte.

17 Vos ígitur fratres, præsciéntes custodíte, ne insipiéntium erróre tradúcti excidátis a própria firmitáte :

17. Vous donc, mes frères, qui en êtes instruits d’avance, prenez garde à vous, de peur qu’entrainés par l’erreur des insensés, vous ne perdiez de votre propre fermeté.

18 créscite vero in grátia, et in cognitióne Dómini nostri, et Salvatóris Jesu Christi. Ipsi glória et nunc, et in diem æternitátis. Amen.

18. Croissez au contraire dans la grâce et dans la connaissance de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. À lui la gloire, et maintenant, et jusqu’au jour de l’éternité. Amen.

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CHAP. III. 3. I Tim. IV, 1 ; II Tim. III, 1 ; Judas. I, 18. — 4. Ezech. XII, 27. — 10. I Thess. V, 2 ; Apoc. III, 3 ; XVI, 15. — 13. Is. LXV, 17 ; LXVI, 22 ; Apoc. XXI, 1. — 15. Rom. II, 4.

 

4. La plupart des hérétiques qui parurent du temps de saint Pierre et après sa mort, niaient l’avènement futur du Sauveur. Voy. notre Abrégé d’introduction, etc., p. 484. — * « Les pères de la génération à laquelle appartiennent les railleurs. Ces pères, contemporains du Sauveur, et qui avaient vécu dans une si vive attente de son glorieux retour (Act. I, 6), étaient morts pour la plupart, sans avoir vu cet avènement. L’Apôtre va répondre à ces deux assertions des impies : le monde a déjà subi un grand changement par le fait du déluge, vers. 5-7 ; Jésus-Christ n’a retardé jusqu’ici son avènement que dans l’intérêt des pécheurs, mais son retour est certain. » (Crampon, 1885).

6. Par où ; litter., par lesquelles choses ; c’est-à-dire par les cieux et la terre qui fournirent les eaux du déluge.

10. Et tout ce qui est en elle ; littér. : Tous les ouvrages qui sont en elle ; c’est-à-dire toutes les productions de la nature et des arts.

13. * « Sa promesse : Is. LXV, 17-25. Voy. Apoc. XXI, 1-5. Nouveaux cieux et nouvelle terre : le monde ne sera pas anéanti, mais purifié par le feu et renouvelé (I Cor. VII, 31. Comp. Rom. VIII, 19 sv.). La justice ; les justes. Le monde actuel est “le monde des impies” (II, 5) ; “le monde de l’injustice” (Jac. III, 6). » (Crampon, 1885)

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