ÉPITRE DE SAINT PAUL AUX HÉBREUX
On trouve cette Épitre comptée parmi les écrits inspirés dans presque tous les Canons. On ne saurait donc en nier l’inspiration et le caractère divin sans se mettre en opposition avec la croyance de l’Église et avec ses définitions. Mais on la met au nombre des livres deutérocanoniques, parce qu’il y a eu en Occident, au second et au troisième siècle, un certain nombre d’Églises et de docteurs qui ne se tenaient pas assurés de son authenticité. S. Paul n’étant nulle part nommé dans cette Épitre, on pouvait dire qu’elle n’est pas de lui, sans se mettre d’une manière expresse en contradiction avec elle. Les théologiens enseignent encore qu’il n’est pas de foi qu’il en soit l’auteur. Néanmoins, on convient qu’il y aurait témérité à contester aujourd’hui cette Épitre à l’Apôtre, contre le sentiment unanime des pasteurs et des fidèles. Le sentiment de l’Église, exprimé dans ses Canons des Livres saints, a toujours été que cette Épitre fut composée pour des chrétiens d’origine juive. Mais à quelle partie du peuple hébreu l’Apôtre s’adresse-t-il ? Est-ce aux Hébreux convertis de Jérusalem ou à ceux de la dispersion ? Le sentiment commun des Pères et des Docteurs est qu’il écrit à ceux de Jérusalem et de la Palestine. Il est vrai que le titre ad Hebrǽos n’exclut pas absolument les Juifs établis parmi les Gentils, mais il désigne spécialement les Hébreux de Judée, ceux qui parlaient le langage de leurs pères ; et quand on étudie la Lettre avec attention, qu’on en examine les détails, on reconnait que l’auteur les avait directement en vue. En effet, il écrit à une église particulière dont les pasteurs ont souffert pour la foi, à laquelle il a été enlevé, qu’il se propose de revoir bientôt ; et il lui envoie les salutations d’une autre église. Les détails dans lesquels il entre sur le temple et sur les cérémonies du culte, ix et X, semblent supposer que ses lecteurs les ont sous les yeux. Il en est de même de ses allusions à la passion et au crucifiement du Sauveur. Les fidèles auxquels il s’adresse ont été instruits par les disciples du Sauveur ; ils possèdent déjà depuis longtemps les éléments du christianisme. Ils ont été persécutés dès l’origine, et les persécutions qu’ils éprouvent encore les exposent à retomber dans le judaïsme. Il n’est question nulle part des Gentils, soit infidèles, soit chrétiens, au milieu desquels les Hébreux auraient à vivre. Ce qui a porté S. Paul à écrire aux Hébreux, ç’a été : Sa charité pour tous les hommes et le zèle particulier qu’il avait pour le salut de ses compatriotes, selon le témoignage qu’il en rend en divers endroits. L’étendue de la mission qui lui avait été donnée. Les Gentils lui sont désignés comme premier objet de son apostolat, mais les Juifs ne sont pas omis. Dans sa prison de Rome, il pouvait se dire qu’il avait porté le nom du Sauveur devant les nations et devant les magistrats de l’empire ; mais il devait regretter de n’avoir pas pu jusque-là le prêcher à ceux qui auraient dû le reconnaitre avant tous les autres. S. Pierre ayant fixé son siège au centre même de la Gentilité, la convention qu’il avait faite autrefois avec S. Paul ne devait plus empêcher celui-ci de s’occuper de la Judée. Arrêté à Jérusalem dans son dernier voyage, au moment où il espérait vaincre les préventions de ses compatriotes, il était naturel qu’au sortir de sa prison l’Apôtre reportât ses vues de ce côté, qu’il se proposât de faire aussitôt qu’il le pourrait ce qu’il avait tenté plus tôt, et que pour disposer les esprits à sa venue, il se fit précéder à Jérusalem, comme il avait fait à Rome, par une sorte de traité, composé à loisir et renfermant l’abrégé de sa doctrine ou le programme de ses prédications. Ce qui a déterminé S. Paul à traiter dans sa Lettre la question qu’il y traite, c’est l’embarras où il savait que se trouvaient un grand nombre d’Hébreux convertis, relativement au culte extérieur. Les Juifs incrédules cherchaient à les détacher des réunions chrétiennes et à les ramener à eux. Ils représentaient aux fidèles la pauvreté de leur religion, sans éclat et sans prestige. Ils faisaient valoir la renommée du temple, la multitude des adorateurs aux grandes solennités, le nombre et l’autorité des prêtres, la pompe des cérémonies : autant d’objets pour lesquels les Israélites, même baptisés, avaient conservé beaucoup d’estime et d’affection. Aux sollicitations, ils joignaient les menaces, les vexations et quelquefois la violence. S. Jacques venait de subir le martyre. On pouvait être en 62 ou 63. S. Paul, justifié au tribunal de l’empereur, sortait de prison ou se voyait à la veille d’en sortir et songeait à repasser bientôt en Orient. Informé de l’état des esprits, il croit de son devoir d’instruire, d’exhorter, d’encourager les fidèles de Judée qui ont confiance en lui. Sans condamner ceux qui jugeraient devoir pratiquer encore quelques-unes des observances anciennes, il fait sentir à tous quelle serait leur erreur de s’y croire obligés et quel tort ils se feraient en revenant en arrière par respect humain, après les engagements qu’ils ont pris et les faveurs dont ils se voient comblés. Il montre que l’Ancien Testament n’était que la figure et l’ébauche de la religion véritable et que le christianisme en est la perfection. La gloire du peuple juif, c’était sa loi et son culte : sa loi qui lui venait de Dieu par les anges et par Moïse, son culte dont Aaron avait reçu la charge et exercé le Pontificat. Mais le peuple chrétien a, dans le Fils de Dieu, un législateur bien supérieur aux anges et à Moïse, et un Pontife bien plus parfait qu’Aaron et toute sa race. Cette dernière considération est celle sur laquelle l’Apôtre insiste le plus. Après avoir montré l’excellence du Pontificat du Sauveur et le mérite infini de son sacrifice, il arrive à cette conclusion que l’Ancien Testament n’avait que des ombres ; tandis que nous avons la réalité. Tel est l’objet de la première partie, I-X, 18. La seconde, moins étendue et toute morale, résulte de la première ; elle a pour but de faire sentir la nécessité de la foi, X, 18-XI, 40, et des bonnes œuvres, XII, 1-XIII, 25. Elle est aussi énergique que la première est sublime. (L. Bacuez.)
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ÉPITRE DE SAINT PAUL AUX HÉBREUX
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Supériorité de Jésus-Christ sur les prophètes qui ont paru dans l’ancien peuple, et sur les anges par qui la loi a été donnée à ce peuple.
Obligation importante et indispensable d’obéir à l’Évangile qui a été annoncé par Jésus-Christ même. Autres preuves de ta supériorité de Jésus-Christ sur les anges. Principes qui servent à lever le scandale de sa mort.
Supériorité de Jésus-Christ sur Moïse. Saint Paul exhorte les Hébreux à s’affermir dans ta foi, et à demeurer attachés à Jésus-Christ. Exhortation que l’Esprit-Saint leur adresse dans le livre des Psaumes.
Saint Paul continue d’exhorter les Hébreux à s’affermir dans la foi. Il leur montre les conséquences qu’ils doivent tirer du texte qu’il vient de citer. Il excite leur vigilance et ranime leur confiance.
Jésus-Christ est vraiment notre pontife ; comment cette qualité lui convient et lui appartient. L’apôtre reproche aux Hébreux auxquels il écrit leur peu de disposition à entrer dans les grandes vérités de la religion.
L’apôtre exhorte les Hébreux à s’élever avec lui aux grandes vérités dont il doit les instruire, et il leur fait sentir le danger de l’apostasie à laquelle les conduisait leur affaiblissement dans la foi. Il ranime leur confiance, et il excite leur zèle et leur courage par le motif de l’espérance dont il montre les fondements inébranlables.
Caractère de Melchisédech, dont le sacerdoce est le symbole du sacerdoce de Jésus-Christ. Changement du sacerdoce lévitique et de la loi mosaïque, fondé sur leur insuffisance. Excellence de l’alliance nouvelle, et de Jésus-Christ qui en est le médiateur par son sacerdoce. Jésus-Christ est un prêtre saint et immortel.
Excellence du sacerdoce de Jésus-Christ qui, assis dans le ciel à la droite de son Père, offre dans le sanctuaire céleste une victime céleste. Insuffisance de l’ancienne alliance prouvée par la promesse même d’une alliance nouvelle.
Insuffisance de l’ancien sacerdoce, et perfection du sacerdoce nouveau, prouvées par tes cérémonies mêmes de l’ancien culte. Médiation de Jésus-Christ fondée sur ce qu’il est en même temps prêtre et victime. Nécessité de la mort de Jésus-Christ. Prix infini de son sang.
Insuffisance des victimes légales ; leur abolition. Efficacité du sacrifice de Jésus-Christ. L’apôtre exhorte les Hébreux à s’approcher de Dieu avec confiance, à demeurer fermes dans la foi, à s’entraider et s’entrexhorter. Il les presse par le double motif des maux qu’ils auraient à craindre, s’ils ne persévéraient pas, et des biens qu’ils ont à espérer, s’ils persévèrent.
Définition, excellence, avantages et modèles de la foi.
A tous ces exemples par lesquels il exhorte les Hébreux à courir avec patience dans la carrière qui leur est ouverte, l’Apôtre ajoute celui de Jésus-Christ, en insistant sur un texte du livre des Proverbes. Tâcher d’avoir la paix avec tout te monde ; mais en même temps conserver la pureté de l’âme. Combien il serait dangereux d’abandonner l’alliance divine.
L’Apôtre donne encore aux Hébreux quelques avis particuliers. Il tes console de la peine qu’ils avaient de se voir chassés de la synagogue. Il se recommande à leurs prières. Prière admirable qu’il fait lui-même pour eux.
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Supériorité de Jésus-Christ sur les prophètes qui ont paru dans l’ancien peuple, et sur les anges par qui la loi a été donnée à ce peuple.
1
Multifáriam, multísque modis olim Deus loquens pátribus in prophétis :
1. Dieu, qui a parlé autrefois à nos pères par les prophètes, bien souvent et en bien des manières,
2 novíssime, diébus istis locútus est nobis in
Fílio, quem constítuit hærédem universórum, per quem fecit et sǽcula :
2. Dernièrement, en ces jours, nous a parlé par son Fils, qu’il a établi héritier en toutes choses, par qui il a fait même les siècles ;
3 qui cum sit
splendor glóriæ, et figúra substántiæ
ejus, portánsque ómnia verbo virtútis
suæ, purgatiónem peccatórum fáciens, sedet
ad déxteram majestátis in
excélsis :
3. Et qui étant la splendeur de sa gloire et l’empreinte de sa substance, et soutenant toutes choses par la puissance de sa parole, après avoir opéré la purification des péchés, est assis à la droite de la majesté, au plus haut des cieux,
4 tanto
mélior ángelis efféctus, quanto differéntius præ illis nomen hæreditávit.
4. Ayant été fait d’autant supérieur aux anges, que le nom qu’il a reçu en héritage est bien différent du leur.
5 Cui enim
dixit aliquándo angelórum : Fílius meus es tu, ego hódie génui te ? Et rursum : Ego ero illi in patrem,
et ipse erit mihi in fílium ?
5. Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : Vous êtes mon Fils, je vous ai engendré aujourd’hui ? Et encore : Moi je serai son Père, et lui sera mon Fils ?
6 Et cum
íterum introdúcit primogénitum in orbem terræ, dicit : Et adórent eum
omnes ángeli Dei.
6. Et lorsqu’il introduit de nouveau son premier-né dans le monde, il dit : Et que tous les anges de Dieu l’adorent.
7 Et ad ángelos quidem dicit : Qui facit ángelos suos spíritus, et minístros suos flammam ignis.
7. À la vérité, l’Écriture dit touchant les anges : Il fait de ses anges des vents, et de ses ministres une flamme de feu ;
8 Ad Fílium
autem : Thronus tuus Deus in sǽculum sǽculi : virga æquitátis, virga
regni tui.
8. Mais au Fils : Votre trône, ô Dieu, est dans les siècles des siècles ; un sceptre d’équité est le sceptre de votre empire.
9 Dilexísti justítiam, et odísti iniquitátem :
proptérea unxit te Deus, Deus tuus, óleo exultatiónis præ particípibus tuis.
9. Vous avez aimé la justice et haï l’iniquité : c’est pourquoi Dieu, votre Dieu, vous a oint d’huile de joie, plus qu’il ne l’a fait à ceux qui ont été oints avec vous.
10 Et : Tu in princípio, Dómine, terram fundásti : et ópera mánuum tuárum sunt cæli.
10. Puis : C’est vous, Seigneur, qui au commencement avez fondé la terre ; et les cieux sont l’ouvrage de vos mains.
11 Ipsi
períbunt, tu autem permanébis, et omnes ut vestiméntum veteráscent :
11. Ils périront, mais vous, vous demeurerez, et tous vieilliront comme un vêtement ;
12 et velut
amíctum mutábis eos, et mutabúntur : tu autem idem ipse es, et anni tui
non defícient.
12. Et vous les changerez comme un manteau, et ils seront changés ; mais vous, vous êtes toujours le même, et vos années ne finiront point.
13 Ad quem autem angelórum dixit aliquándo :
Sede a dextris meis, quoadúsque ponam inimícos tuos scabéllum pedum
tuórum ?
13. Aussi, auquel des anges a-t-il jamais dit : Asseyez-vous à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de vos ennemis l’escabeau de vos pieds ?
14 Nonne
omnes sunt administratórii spíritus, in ministérium missi propter eos, qui
hæreditátem cápient salútis ?
14. Ne sont-ils pas tous des esprits chargés d’un ministère, et envoyés pour l’exercer en faveur de ceux qui recueilleront l’héritage du salut ?
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CHAP. I. 3. Sap. VII, 26. — 5. Ps. II, 7 ; II Reg. VII, 14. — 6. Ps. XCVI, 7. — 7. Ps. CIII, 4. — 8. Ps. XLIV, 7. — 10. Ps. CI, 26. — 13. Ps. CIX, 1 ; I Cor. XV, 25.
2. # Les siècles ; c.-à-d., toutes les périodes du temps, avec ce qu’elles contiennent et manifestent ; les différentes phases de l’existence du monde et de bon développement. La locution “Il a fait les siècles” équivaut donc à celle-ci : Il a créé le monde. » (Fillion)
7. L’Écriture. On a pu remarquer déjà que ce mot est souvent sous-entendu devant les citations empruntées des livres saints. — Celui qui fait, etc., citation du Ps. CIII, 4 d’après les Septante. Sens : Les anges sont de condition si inférieure, que Dieu les fait servir au fonctionnement du monde physique ; ce sont eux qui mettent en mouvement les forces naturelles (comp. Joan. V, 4) ; ils agissent comme le feraient des vents, une flamme, etc.
9. C’est pourquoi Dieu ; ou bien ô Dieu, au vocatif. — Ceux qui ont été oints avec vous ; les saints et les prophètes.
13. * L’escabeau de vos pieds. Voir Matth. XXII, 44.
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Obligation importante et indispensable d’obéir à l’Évangile qui a été annoncé par Jésus-Christ même. Autres preuves de ta supériorité de Jésus-Christ sur les anges. Principes qui servent à lever le scandale de sa mort.
1 Proptérea abundántius opórtet observáre nos ea quæ audívimus, ne forte pereffluámus.
1. C’est pourquoi nous devons garder avec d’autant plus de soin les choses que nous avons entendues, de peur de les laisser écouler.
2 Si enim qui
per ángelos dictus est sermo, factus est firmus, et omnis prævaricátio, et
inobediéntia accépit justam mercédis retributiónem :
2. Car si la parole annoncée par les anges est demeurée ferme, et si toute prévarication et toute désobéissance a reçu sa juste rétribution,
3 quómodo nos
effugiémus si tantam neglexérimus salútem ? quæ cum inítium accepísset
enarrári per Dóminum ab eis, qui audiérunt, in nos confirmáta est,
3. Comment l’éviterons-nous, si nous négligeons un moyen si puissant de salut, que le Seigneur a commencé d’annoncer, et qui a été confirmé parmi nous, par ceux qui l’ont entendu,
4 contestánte
Deo signis et porténtis, et váriis virtútibus, et Spíritus Sancti
distributiónibus secúndum suam voluntátem.
4. Dieu y ayant rendu témoignage par des miracles, par des prodiges, par différents effets de sa puissance, et par les dons de l’Esprit-Saint, qu’il a distribués selon sa volonté.
5 Non enim ángelis subjécit Deus orbem terræ
futúrum, de quo lóquimur.
5. Car ce n’est pas aux anges que Dieu a soumis le monde futur dont nous parlons.
6 Testátus est autem in quodam loco quis,
dicens : Quid est homo quod memor es ejus, aut fílius hóminis quóniam
vísitas eum ?
6. Aussi quelqu’un l’a-t-il affirmé dans un certain endroit, disant : Qu’est-ce qu’un homme pour que vous vous souveniez de lui ? Ou le fils d’un homme, pour que vous le visitiez ?
7 Minuísti
eum paulo minus ab ángelis : glória et honóre coronásti eum : et
constituísti eum super ópera mánuum tuárum.
7. Vous l’avez abaissé un peu au-dessous des anges : vous l’avez couronné de gloire et d’honneur, et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains.
8 Omnia subjecísti sub pédibus ejus. In eo enim quod ómnia ei subjécit, nihil dimísit non subjéctum ei. Nunc autem necdum vidémus ómnia subjécta ei.
8. Vous avez mis toutes choses sous ses pieds. Or en lui assujettissant toutes choses, il n’a rien laissé qui ne lui fût assujetti. Cependant nous ne voyons pas encore que tout lui soit assujetti.
9 Eum autem, qui módico quam ángeli minorátus est,
vidémus Jesum propter passiónem mortis, glória et honóre coronátum : ut,
grátia Dei, pro ómnibus gustáret mortem.
9. Mais ce Jésus, qui a été abaissé un peu au-dessous des anges, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte afin que, par la grâce de Dieu, il goute de la mort pour tous.
10 Decébat enim eum, propter quem ómnia, et per quem
ómnia, qui multos fílios in glóriam addúxerat, auctórem salútis eórum per
passiónem consummáre.
10. Car il était digne de celui pour qui et par qui sont toutes choses, qui voulait conduire une multitude d’enfants à la gloire, de consommer par les souffrances l’auteur de leur salut.
11 Qui enim sanctíficat, et qui sanctificántur, ex uno omnes. Propter quam causam non confúnditur fratres eos vocáre, dicens :
11. Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un seul. C’est pourquoi il ne rougit pas de les appeler frères, disant :
12 Nuntiábo nomen tuum frátribus meis : in médio ecclésiæ
laudábo te.
12. J’annoncerai votre nom à mes frères ; je vous louerai au milieu de l’assemblée.
13 Et
íterum : Ego ero fidens in eum. Et íterum : Ecce ego, et púeri mei, quos dedit mihi Deus.
13. Et encore : Je me confierai en lui. Et de nouveau : Me voici, moi et mes enfants que le Seigneur m’a donnés.
14 Quia ergo púeri communicavérunt carni, et
sánguini, et ipse simíliter participávit eísdem : ut per mortem destrúeret
eum qui habébat mortis impérium, id est, diábolum :
14. Comme donc les enfants ont participé à la chair et au sang, il y a lui-même également participé, afin de détruire par la mort celui qui avait l’empire de la mort, le diable ;
15 et
liberáret eos qui timóre mortis per totam vitam obnóxii erant servitúti.
15. Et de mettre en liberté ceux qui, par la crainte de la mort, étaient pour toute la vie soumis à la servitude.
16 Nusquam enim ángelos apprehéndit, sed semen Abrahæ apprehéndit.
16. Car nulle part il ne prend les anges, mais c’est la race d’Abraham qu’il prend.
17 Unde
débuit per ómnia frátribus similári, ut
miséricors fíeret, et fidélis póntifex
ad Deum, ut repropitiáret delícta pópuli.
17. D’où il a dû être en tout semblable à ses frères, afin de devenir auprès de Dieu un pontife miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple.
18 In eo
enim, in quo passus est ipse et tentátus, potens est et eis, qui tentántur,
auxiliári.
18. Car c’est par les souffrances et les épreuves qu’il a lui-même subies, qu’il est puissant pour secourir ceux qui sont aussi éprouvés.
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CHAP. II. 4. Marc. XVI,
20. — 6. Ps. VIII, 5.
— 8. Matth. XXVIII, 18 ; I Cor. XV, 26. — 9. Phil. II, 8. — 12. Ps. XXI, 23. — 13. Ps. XVII, 3 ; Is. VIII, 18. — 14. Os. XIII, 14 ; I Cor. XV, 54.
1. De peur de, etc. ; c’est-à-dire de peur que nous ne soyons semblables à des vases entr’ouverts, qui laissent échapper la liqueur qu’on y a mise.
5. Le monde, etc. Compar. I, 11-12.
6. Ou le fils d’un homme. Jésus-Christ se donnait lui-même (Matth. VIII, 20) le nom de le Fils de l’homme, c’est-à-dire le Fils par excellence de l’homme.
9. Ut, grátia Dei. « Ces mots doivent être considérés comme une explication et un complément de la pensée indiquée par les mots « propter… mortis », qu’il a acceptée, afin de mourir pour tous selon le dessein miséricordieux de Dieu. » (Drach.)
10. Dieu, créateur de toutes choses, et à qui toutes choses doivent se rapporter, a voulu, par un effet de sa sagesse et de sa justice, que son Fils unique, qu’il avait destiné pour être notre Sauveur, consommât son sacrifice par ses souffrances, et méritât ainsi le salut des élus, en méritant pour lui-même la gloire infinie dont il est revêtu.
11. Qui enim… Raison pour laquelle les chrétiens peuvent être, eux aussi, appelée fils de Dieu : comme le Christ, quoique en un autre sens, ils proviennent du Père. (Fillion.) — Glaire traduit ex uno par d’une seule nature. Il ajoute en note : « selon d’autres, d’un seul principe ; c’est-à-dire Dieu ; ou bien d’un seul homme, Adam, mais la première interprétation parait plus conforme au but de l’apôtre. »
14. « La chair et au sang, la nature humaine. — Le diable avait l’empire de la mort, parce qu’il est le premier auteur du péché. — Jésus-Christ a anéanti le diable en tant qu’ayant la puissance de la mort, c’est-à-dire qu’il a anéanti la mort (II Tim. I, 10), la mort spirituelle et la mort corporelle, en communiquant à l’humanité, dans le baptême et l’eucharistie, un principe de vie spirituelle et divine, qui conserve le corps lui-même pour la vie éternelle. » (Crampon)
16. Nulle part, dans l’Écriture il n’est dit qu’il ait pris. Ce genre d’ellipse est assez commun parmi les écrivains sacrés. — Il ne prend la nature des anges, il ne s’unit à la nature angélique. C’est l’explication des Pères de l’Église, et celle que semble clairement indiquer le verset suivant ; et quoique le verbe grec que la Vulgate a rendu par apprehéndit signifie primitivement prendre la main, et de là secourir, il a aussi le sens de prendre, saisir, embrasser, sans exclure l’idée de secourir.
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Supériorité de Jésus-Christ sur Moïse. Saint Paul exhorte les Hébreux à s’affermir dans ta foi, et à demeurer attachés à Jésus-Christ. Exhortation que l’Esprit-Saint leur adresse dans le livre des Psaumes.
1 Unde, fratres sancti, vocatiónis cæléstis
partícipes, consideráte Apóstolum, et pontíficem confessiónis nostræ
Jesum :
1. Vous donc, mes frères saints, participants à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le pontife de notre confession, Jésus,
2 qui fidélis
est ei, qui fecit illum, sicut et Móyses in omni domo ejus.
2. Qui est fidèle à celui qui l’a établi, comme Moïse lui-même l’a été dans toute sa maison.
3 Amplióris
enim glóriæ iste præ Móyse dignus est hábitus, quanto ampliórem honórem habet
domus, qui fabricávit illam.
3. Car lui a été jugé digne d’une gloire aussi élevée au-dessus de celle de Moïse, que l’est l’honneur du constructeur par rapport à la maison qu’il a bâtie.
4 Omnis
namque domus fabricátur ab áliquo : qui autem ómnia creávit, Deus est.
4. En effet, toute maison est bâtie par quelqu’un : or celui qui a créé toutes choses, c’est Dieu.
5 Et Móyses
quidem fidélis erat in tota domo ejus tamquam fámulus, in testimónium eórum,
quæ dicénda erant :
5. Moïse, à la vérité, a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour rendre témoignage de tout ce qu’il devait dire ;
6 Christus vero tamquam fílius in domo sua :
quæ domus sumus nos, si fidúciam, et glóriam spei usque ad finem, firmam
retineámus.
6. Mais le Christ est comme fils dans sa maison ; et cette maison c’est nous, si nous conservons fermement jusqu’à la fin la confiance et la gloire de l’espérance.
7 Quaprópter sicut dicit Spíritus Sanctus :
Hódie si vocem ejus audiéritis,
7. C’est pourquoi, selon ce que dit l’Esprit-Saint : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix,
8 nolíte obduráre corda vestra, sicut in exacerbatióne secúndum diem tentatiónis in desérto,
8. N’endurcissez pas vos cœurs, comme dans l’irritation au jour de la tentation dans le désert,
9 ubi
tentavérunt me patres vestri : probavérunt, et vidérunt ópera mea
9. Où vos pères me tentèrent, m’éprouvèrent, et virent mes œuvres
10 quadragínta annis : propter quod infénsus fui generatióni huic, et dixi : Semper errant corde. Ipsi autem non cognovérunt vias meas,
10. Pendant quarante ans ; aussi je me suis courroucé contre cette génération, et j’ai dit : Leur cœur s’égare toujours. Ils n’ont point connu mes voies :
11 sicut jurávi in ira mea : Si introíbunt in réquiem meam.
11. Ainsi, j’ai juré dans ma colère : Ils n’entreront point dans mon repos.
12 Vidéte fratres, ne forte sit in áliquo vestrum cor malum incredulitátis, discedéndi a Deo vivo :
12. Prenez donc garde, mes frères, qu’il ne se trouve dans aucun de vous un cœur mauvais d’incrédulité, qui vous éloigne du Dieu vivant
13 sed
adhortámini vosmetípsos per síngulos dies, donec hódie cognominátur, ut non
obdurétur quis ex vobis fallácia peccáti.
13. Mais exhortez-vous chaque jour les uns les autres, pendant ce qui est appelé Aujourd’hui, de peur que quelqu’un de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché.
14 Partícipes enim Christi effécti sumus, si tamen inítium substántiæ ejus usque ad finem firmum retineámus.
14. Car nous avons été faits participants du Christ, si cependant nous conservons inviolablement jusqu’à la fin ce commencement de son être.
15 Dum dícitur : Hódie si vocem ejus audiéritis, nolíte obduráre corda vestra, quemádmodum in illa exacerbatióne.
15. Ainsi, tant qu’on dit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, comme en cette irritation-là.
16 Quidam
enim audiéntes exacerbavérunt : sed non univérsi qui profécti sunt ex
Ægýpto per Móysen.
16. Car quelques-uns l’ayant entendue, irritèrent le Seigneur ; mais ce ne fut pas tous ceux que Moïse avait fait sortir de l’Égypte.
17 Quibus
autem infénsus est quadragínta annis ? nonne illis qui peccavérunt, quorum
cadávera prostráta sunt in desérto ?
17. Or qui sont ceux contre lesquels il fut irrité pendant quarante ans ? N’est-ce pas contre ceux qui péchèrent, et dont les corps furent abattus dans le désert ?
18 Quibus
autem jurávit non introíre in réquiem ipsíus, nisi illis qui incréduli fúerunt ?
18. Et qui sont ceux auxquels il jura qu’ils n’entreraient pas dans son repos, sinon ceux qui sont incrédules ?
19 Et
vidémus, quia non potuérunt introíre propter incredulitátem.
19. Aussi voyons-nous qu’ils ne purent y entrer, à cause de leur incrédulité.
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CHAP. III. 2. Num. XII, 7. — 7. Ps. XCIV, 8 ; Infra. IV, 7. — 17. Num. XIV, 37.
1. De notre confession ; c’est-à-dire de la foi, de la religion que nous professons.
6. La gloire de l’espérance ; hébraïsme, pour l’espérance dans laquelle nous mettons notre gloire, ou bien l’espérance d’être un jour glorifiés.
7. Dans l’irritation ; c’est-à-dire dans le lieu de l’irritation, où arriva l’irritation. Or ce lieu est Ráphidim, où les Israélites murmurèrent, parce qu’ils manquaient d’eau (Ex. XVII, 1 et suiv.) ; ou, selon d’autres, l’endroit du désert de Pharan, où ils se révoltèrent, quand on leur annonça ce qu’étaient les Chananéens et le pays de Chanaan (Num. XIV, 2 et suiv.) ; ou bien encore, Cadès, où le manque d’eau excita une nouvelle sédition parmi eux (Num. XXI, 1 et suiv.).
11. Ils n’entreront point ; littér. : S’ils entreront. Voy. Ps. XCIV, 11. Dans les formules de serment, les Hébreux employaient la particule si, quand ils juraient qu’ils ne feraient pas une chose, et ils y ajoutaient la négation lorsqu’ils juraient qu’ils la feraient. Cette manière de s’exprimer vient de ce qu’ils omettaient par euphémisme, l’imprécation qui suit le mot jurer ; par exemple : Je veux qu’il m’arrive tel mal, tel malheur, si, etc.
14. Ce commencement de son être ; c’est-à-dire le commencement de l’être nouveau qu’il a mis en nous, la foi, selon saint Chrysostome, Théodoret, Theophýlactos, etc.
15. Comme en cette irritation-là ; c’est-à-dire comme au jour où eut lieu l’irritation dont il est parlé aux vers. 8-9.
²
Saint Paul continue d’exhorter les Hébreux à s’affermir dans la foi. Il leur montre les conséquences qu’ils doivent tirer du texte qu’il vient de citer. Il excite leur vigilance et ranime leur confiance.
1 Timeámus ergo ne forte relícta pollicitatióne
introëúndi in réquiem ejus, existimétur áliquis ex vobis deésse.
1. Craignons donc que, négligeant la promesse d’entrer dans son repos, quelqu’un de vous ne s’en trouve exclu.
2 Etenim et
nobis nuntiátum est, quemádmodum et illis : sed non prófuit illis sermo
audítus, non admístus fídei ex iis quæ audiérunt.
2. Car elle nous a été annoncée comme à eux. Mais la parole qu’ils entendirent ne leur servit point, n’étant pas jointe à la foi dans ceux qui l’entendirent.
3 Ingrediémur enim in réquiem, qui
credídimus : quemádmodum dixit : Sicut jurávi in ira mea : Si
introíbunt in réquiem meam : et quidem opéribus ab institutióne mundi
perféctis.
3. Mais nous entrerons dans le repos, nous qui avons cru, selon ce qu’il dit : Comme je l’ai juré dans ma colère : Ils n’entreront point dans mon repos ; or c’est certainement le repos des œuvres accomplies depuis la création du monde.
4 Dixit enim
in quodam loco de die séptima sic : Et requiévit Deus die séptima ab
ómnibus opéribus suis.
4. Car, dans un endroit, l’Écriture dit du septième jour : Et Dieu se reposa le septième jour de toutes ses œuvres.
5 Et in isto rursum : Si introíbunt in réquiem meam.
5. Et de nouveau, en cet endroit : Ils n’entreront point dans mon repos.
6 Quóniam
ergo súperest introíre quosdam in illam, et ii, quibus prióribus annuntiátum
est, non introiérunt propter incredulitátem :
6. Puis donc que quelques-uns doivent encore entrer, et que ceux qui les premiers furent évangélisés n’y sont pas entrés, pour cause d’incrédulité,
7 íterum
términat diem quemdam, Hódie, in David dicéndo, post tantum témporis, sicut
supra dictum est : Hódie si vocem ejus audiéritis, nolíte obduráre corda
vestra.
7. Dieu détermine encore un certain jour, Aujourd’hui, disant, par David, mais bien longtemps après, comme il a été dit plus haut : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs.
8 Nam si eis Jesus réquiem præstitísset, numquam de
ália loquerétur, posthac, die.
8. Car si Jésus leur avait donné le repos, David n’aurait point parlé d’un autre jour après celui-là.
9 Itaque relínquitur sabbatísmus pópulo Dei.
9. Ainsi, il reste encore un jour de repos pour le peuple de Dieu.
10 Qui enim
ingréssus est in réquiem ejus, étiam ipse requiévit ab opéribus suis, sicut a
suis Deus.
10. Car celui qui est entré dans son repos, lui aussi s’est reposé de ses œuvres, comme Dieu des siennes.
11 Festinémus
ergo íngredi in illam réquiem : ut ne in idípsum quis íncidat
incredulitátis exémplum.
11. Hâtons-nous donc d’entrer dans ce repos, de peur que quelqu’un ne suive cet exemple d’incrédulité.
12 Vivus est enim sermo Dei, et éfficax et
penetrabílior omni gládio ancípiti : et pertíngens usque ad divisiónem
ánimæ ac spíritus : compágum quoque ac medullárum, et discrétor
cogitatiónum et intentiónum cordis.
12. Car la parole de Dieu est vivante, efficace, et plus pénétrante que tout glaive à deux tranchants ; elle atteint jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur.
13 Et non est
ulla creatúra invisíbilis in conspéctu ejus : ómnia autem nuda et apérta
sunt óculis ejus, ad quem nobis sermo.
13. Et aucune créature n’est invisible en sa présence ; mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui dont nous parlons.
14 Habéntes
ergo pontíficem magnum qui penetrávit cælos, Jesum Fílium Dei, teneámus
confessiónem.
14. Ayant donc un grand pontife, qui a traversé les cieux, Jésus, Fils de Dieu, tenons fermement ce que nous confessons.
15
Non enim habémus pontíficem qui non possit cómpati infirmitátibus
nostris : tentátum autem per ómnia pro similitúdine absque peccáto.
15. Car nous n’avons point un pontife qui ne puisse compatir à nos infirmités, ayant éprouvé comme nous toutes sortes de tentations, hors le péché.
16 Adeámus
ergo cum fidúcia ad thronum grátiæ : ut misericórdiam consequámur, et
grátiam inveniámus in auxílio opportúno.
16. Allons donc avec confiance au trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce dans un secours opportun.
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CHAP. IV. 3. Ps. XCIV, 11. — 4. Gen. II, 2. — 7. Supra. III, 7. — 12. Jac. I, 21. — 13. Ps. XXXIII, 16 ; Eccli. XV, 20.
1. La promesse d’entrer ; c’est-à-dire la promesse qui nous est faite d’entrer.
3. Ils n’entreront point. Compar. III, 11.
5. En cet endroit ; c’est-à-dire au vers. 11 du Psaume XCIV, qui vient d’être cité ici au vers. 3.
8. Jésus ; c’est-à-dire Josué. Voy. Act. VII, 45.
12. Vivante, un germe vivant qui, reçu avec foi dans l’âme, porte des fruits : voy. la parabole du Sauveur Matth. XIII, 3 sv. — Efficace, ayant son accomplissement (Is. LV, 10-11).
²
Jésus-Christ est vraiment notre pontife ; comment cette qualité lui convient et lui appartient. L’apôtre reproche aux Hébreux auxquels il écrit leur peu de disposition à entrer dans les grandes vérités de la religion.
1 Omnis namque
póntifex ex homínibus assúmptus, pro homínibus constitúitur in iis quæ sunt ad
Deum, ut ófferat dona, et sacrifícia pro peccátis :
1. Car tout pontife pris d’entre les hommes est établi pour les hommes en ce qui regarde Dieu, afin qu’il offre des dons et des sacrifices pour les péchés,
2 qui
condolére possit iis qui ignórant et errant : quóniam et ipse circúmdatus
est infirmitáte :
2. Et qu’il puisse compatir à ceux qui sont dans l’ignorance et dans l’erreur, étant lui-même environné de faiblesse.
3 et
proptérea debet, quemádmodum pro pópulo, ita étiam et pro semetípso offérre pro
peccátis.
3. Et c’est pourquoi il doit offrir pour lui-même aussi bien que pour le peuple, des sacrifices en expiation des péchés.
4 Nec
quisquam sumit sibi honórem, sed qui vocátur a Deo, tamquam Aaron.
4. Or nul ne s’attribue à lui-même cet honneur, sinon celui qui est appelé de Dieu, comme Aaron.
5 Sic et
Christus non semetípsum clarificávit ut póntifex fíeret : sed qui locútus
est ad eum : Fílius meus es tu, ego hódie génui te.
5. Ainsi ce n’est pas le Christ qui s’est glorifié lui-même pour devenir pontife, mais c’est celui qui lui a dit : Vous êtes mon Fils, c’est moi qui aujourd’hui vous ai engendré.
6 Quemádmodum et in álio loco dicit : Tu es sacérdos in
ætérnum, secúndum órdinem Melchísedech.
6. Comme aussi dans un autre endroit il dit : Vous êtes prêtre pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédech.
7 Qui in diébus carnis suæ preces,
supplicationésque ad eum qui possit illum salvum fácere a morte cum clamóre
válido, et lácrimis ófferens, exaudítus est pro sua reveréntia.
7. Dans les jours de sa chair, ayant offert avec larmes et grands cris des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, il a été exaucé pour son humble respect ;
8 Et quidem
cum esset Fílius Dei, dídicit ex iis, quæ passus est, obediéntiam :
8. Et même, quoiqu’il fût le Fils de Dieu, il a appris l’obéissance, par ce qu’il a souffert ;
9 et consummátus, factus est ómnibus obtemperántibus sibi, causa salútis ætérnæ,
9. Et par sa consommation, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel,
10 appellátus
a Deo póntifex juxta órdinem Melchísedech.
10. Nommé par Dieu pontife selon l’ordre de Melchisédech.
11 De quo nobis grandis sermo, et ininterpretábilis ad dicéndum : quóniam imbecílles facti estis ad audiéndum.
11. Sur quoi nous aurions beaucoup de choses à dire, et difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus peu capables de les entendre.
12 Etenim cum
deberétis magístri esse propter tempus, rursum indigétis ut vos doceámini quæ
sint eleménta exórdii sermónum Dei : et facti estis quibus lacte opus sit,
non sólido cibo.
12. Car lorsqu’en raison du temps, vous devriez être maitres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers éléments de la parole de Dieu : ainsi vous êtes devenus tels que vous avez besoin de lait, et non de nourriture solide.
13 Omnis enim, qui lactis est párticeps, expers est
sermónis justítiæ : párvulus enim est.
13. Or quiconque se nourrit de lait, est privé des paroles de la justice, parce qu’il est encore petit enfant.
14
Perfectórum autem est sólidus cibus : eórum, qui pro consuetúdine
exercitátos habent sensus ad discretiónem boni ac mali.
14. Mais c’est pour les parfaits qu’est la nourriture solide ; pour ceux qui ont habituellement exercé leur esprit au discernement du bien et du mal.
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CHAP. V. 4. Ex. XXVIII, 1 ; Num. XVI ; XVIII, 7 ; I Par. XXIII, 13 ; II Par. XXVI, 18. — 5. Ps. II, 7. — 6. Ps. CIX, 4.
7. De sa chair, de sa vie passible et mortelle. — Des supplications, etc. : allusion à la prière et à l’agonie de Jésus dans le jardin de Gethsémani. Comp. aussi Ps. XXI, 25. Les évangélistes ne disent pas que Jésus-Christ ait pleuré au jardin des Oliviers, ou sur la croix : mais l’apôtre a pu apprendre cette particularité de la tradition ou par révélation. Remarquons qu’il n’y a pas de contradiction entre ce qui est dit ici, que Jésus-Christ fut exaucé, et ce cri qu’il poussa sur la croix : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? Parce que quoiqu’il eût été exaucé dans sa demande à son Père d’accomplir sa volonté, par rapport à sa passion ; c’est-à-dire de mériter par sa passion et sa mort de ressusciter et d’obtenir pour nous-mêmes notre salut éternel, il a été réellement abandonné de son Père sur la croix, en ce sens que son Père l’a livré lui, Fils unique, aux douleurs, aux tourments et à la mort même.
13. Est privé ; d’autres, selon le texte grec, n’est pas apte, susceptible. — Des paroles de la justice ; c’est-à-dire de l’enseignement, des leçons de la perfection chrétienne.
²
L’apôtre exhorte les Hébreux à s’élever avec lui aux grandes vérités dont il doit les instruire, et il leur fait sentir le danger de l’apostasie à laquelle les conduisait leur affaiblissement dans la foi. Il ranime leur confiance, et il excite leur zèle et leur courage par le motif de l’espérance dont il montre les fondements inébranlables.
1 Quaprópter
intermitténtes inchoatiónis Christi sermónem, ad
perfectióra ferámur, non
rursum jaciéntes fundaméntum
pœniténtiæ ab opéribus mórtuis, et
fídei ad Deum,
1. C’est pourquoi, laissant l’enseignement élémentaire sur le Christ, passons à ce qui est plus parfait, sans poser de nouveau le fondement de la pénitence des œuvres mortes, et de la foi en Dieu,
2 baptísmatum
doctrínæ, impositiónis quoque mánuum, ac resurrectiónis mortuórum, et judícii
ætérni.
2. De la doctrine des baptêmes, comme aussi de l’imposition des mains, de la résurrection des morts et du jugement éternel.
3 Et hoc faciémus,
si quidem permíserit Deus.
3. C’est ce que nous ferons, si toutefois Dieu le permet.
4 Impossíbile est enim eos qui semel sunt
illumináti, gustavérunt étiam donum cæléste, et partícipes facti sunt Spíritus
Sancti,
4. Car il est impossible à ceux qui ont été une fois illuminés, qui ont gouté le don du ciel, qui ont été faits participants de l’Esprit-Saint,
5 gustavérunt nihilóminus bonum Dei verbum,
virtutésque sǽculi ventúri,
5. Qui ont gouté également la bonne parole de Dieu et les vertus du siècle à venir,
6 et prolápsi sunt ; rursus renovári ad
pœniténtiam, rursum crucifigéntes sibimetípsis Fílium Dei, et osténtui
habéntes.
6. Et qui, après cela, sont tombés, d’être renouvelés par la pénitence, crucifiant en eux-mêmes de nouveau le Fils de Dieu, et l’exposant à l’ignominie.
7 Terra enim
sæpe veniéntem super se bibens imbrem, et génerans herbam opportúnam illis, a
quibus cólitur, áccipit benedictiónem a Deo :
7. Car une terre qui boit la pluie venant souvent sur elle, et qui produit une herbe utile à ceux qui la cultivent, reçoit la bénédiction de Dieu.
8 próferens autem spinas ac tríbulos, réproba est, et maledícto
próxima : cujus consummátio in combustiónem.
8. Mais quand elle produit des épines et des ronces, elle est abandonnée et bien près de la malédiction ; sa fin est la combustion.
9 Confídimus autem de vobis dilectíssimi melióra, et vicinióra salúti : tamétsi ita lóquimur.
9. Nous nous promettons de vous, bien-aimés, des choses meilleures et plus étroitement liées à votre salut, quoique nous vous parlions ainsi.
10 Non enim injústus Deus, ut obliviscátur óperis
vestri, et dilectiónis, quam ostendístis in nómine ipsíus, qui ministrástis
sanctis, et ministrátis.
10. Car Dieu n’est pas injuste pour oublier vos œuvres et la charité que vous avez montrée en son nom, par l’assistance que vous avez donnée et que vous donnez encore aux saints.
11
Cúpimus autem unumquémque vestrum eámdem ostentáre sollicitúdinem ad
expletiónem spei usque in finem :
11. Mais nous souhaitons que chacun de vous montre la même sollicitude jusqu’à la fin, pour que votre espérance soit complète ;
12 ut non
segnes efficiámini, verum imitatóres eórum, qui fide, et patiéntia hæreditábunt
promissiónes.
12. De sorte que vous ne soyez point indolents, mais les imitateurs de ceux qui, par la foi et la patience, hériteront des promesses.
13 Abrahæ
namque promíttens Deus, quóniam néminem hábuit, per quem juráret, majórem,
jurávit per semetípsum,
13. Car dans les promesses qu’il fit à Abraham, Dieu n’ayant personne de plus grand par qui il pût jurer, jura par lui-même,
14 dicens : Nisi benedícens benedícam te, et multíplicans multiplicábo te.
14. Disant : Je te comblerai de bénédictions, et je te multiplierai à l’infini.
15 Et sic
longanímiter ferens, adéptus est repromissiónem.
15. Et ayant ainsi attendu patiemment, il obtint ce qui était promis.
16 Hómines enim per majórem sui jurant : et omnis controvérsiæ eórum finis, ad confirmatiónem, est juraméntum.
16. En effet, les hommes jurent par celui qui est plus grand qu’eux ; et la fin de toutes leurs contestations a pour confirmation le serment.
17 In quo
abundántius volens Deus osténdere pollicitatiónis hærédibus, immobilitátem
consílii sui, interpósuit jusjurándum :
17. C’est pourquoi Dieu, voulant montrer avec plus de certitude aux héritiers de la promesse l’immutabilité de sa résolution, a interposé le serment,
18 ut per duas res immóbiles, quibus impossíbile est
mentíri Deum, fortíssimum solátium habeámus, qui confúgimus ad tenéndam
propósitam spem,
18. Afin que dans ces deux choses immuables, dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous ayons une consolation puissante, nous qui nous sommes réfugiés dans la tenue de l’espérance offerte,
19 quam sicut ánchoram habémus ánimæ tutam ac
firmam, et incedéntem usque ad interióra veláminis,
19. Que nous possédons pour notre âme comme une ancre sure et ferme, et qui pénètre jusqu’au dedans du voile,
20 ubi
præcúrsor pro nobis introívit Jesus, secúndum órdinem Melchísedech póntifex
factus in ætérnum.
20. Où Jésus, comme précurseur, est entré pour nous, ayant été fait pontife pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédech.
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CHAP. VI. 4. Matth. XII, 45 ; Infra. X, 26 ; II Petr. II, 20. — 14. Gen. XXII, 17.
4. Illuminés ; c’est-à-dire baptisés. Le baptême s’appelait autrefois l’illumination.
5. La bonne parole, l’Évangile avec ses promesses et ses consolations (comp. Zach. I, 13). — Les vertus, qu’ils ont vues ou opérées eux-mêmes par les dons extraordinaires du Saint-Esprit, du siècle à venir, du temps du Messie, qui embrasse le présent et l’avenir (II, 5).
6. D’être renouvelés par la pénitence ; de recevoir la rémission de leurs péchés par voie de rénovation ou de régénération, telle qu’ils l’ont reçue par le baptême.
10. Aux saints. Voy. Act. IX, 13.
14. Je te ; litter., si je ne te. Voy. III, 11. — Je te comblerai, etc. ; littér. : Te bénissant, je te bénirai ; te multipliant, je te multiplierai. Nous avons déjà fait observer que dans la Bible, comme dans les auteurs profanes, ce genre de répétition a pour but de donner de la force et de l’énergie à l’expression.
18. Ces deux choses ; la promesse et le serment. — # La tenue ; le fait, l’action de tenir. C’est-à-dire, notre refuge, notre sécurité, c’est tenir fermement l’ancre de l’espérance, c’est continuer à espérer fermement afin d’obtenir le salut promis. Cette espérance nous console, adoucit les peines du temps présent, nous aide donc à les supporter, elle est un refuge.
19. Et qui pénètre, etc. Notre espérance dans les promesses de Dieu pénètre au-delà du voile tendu dans le temple devant le Saint des Saints, c’est-à-dire jusqu’au ciel, représenté par le Saint des Saints.
²
Caractère de Melchisédech, dont le sacerdoce est le symbole du sacerdoce de Jésus-Christ. Changement du sacerdoce lévitique et de la loi mosaïque, fondé sur leur insuffisance. Excellence de l’alliance nouvelle, et de Jésus-Christ qui en est le médiateur par son sacerdoce. Jésus-Christ est un prêtre saint et immortel.
1 Hic enim Melchísedech, rex Salem, sacérdos Dei
summi, qui obviávit Abrahæ regrésso a cæde regum, et benedíxit ei :
1. Car ce Melchisédech, roi de Salem et prêtre du Dieu très haut, qui alla au-devant d’Abraham, comme il revenait de la défaite des rois, et qui le bénit ;
2 cui et
décimas ómnium divísit Abraham : primum quidem qui interpretátur rex
justítiæ : deínde autem et rex Salem, quod est, rex pacis,
2. Auquel aussi Abraham donna la dime de tout ; dont le nom s’interprète premièrement par roi de justice, et ensuite aussi par roi de Salem, c’est-à-dire roi de paix ;
3 sine patre, sine matre, sine genealógia, neque
inítium diérum, neque finem vitæ habens, assimilátus autem Fílio Dei, manet
sacérdos in perpétuum.
3. Qui est sans père, sans mère, sans généalogie ; n’ayant ni commencement de jours ni fin de vie, ressemblant ainsi au Fils de Dieu, demeure prêtre à perpétuité.
4 Intuémini
autem quantus sit hic, cui et décimas dedit de præcípuis Abraham patriárcha.
4. Or considérez combien est grand celui à qui Abraham, patriarche, donna même la dime des plus riches dépouilles.
5 Et quidem
de fíliis Levi sacerdótium accipiéntes, mandátum habent décimas súmere a pópulo
secúndum legem, id est, a frátribus suis : quamquam et ipsi exíerint de
lumbis Abrahæ.
5. À la vérité, ceux des fils de Lévi qui ont reçu le sacerdoce ont ordre, selon la loi, de prendre la dime du peuple, c’est-à-dire de leurs frères, quoique ceux-ci soient sortis d’Abraham aussi bien qu’eux.
6 Cujus autem
generátio non annumerátur in eis, décimas sumpsit ab Abraham, et hunc, qui
habébat repromissiónes, benedíxit.
6. Mais celui dont la génération n’est point comptée parmi eux a pris la dime d’Abraham et a béni celui qui avait les promesses.
7 Sine ulla autem contradictióne, quod minus est, a melióre benedícitur.
7. Or, sans aucun doute, c’est l’inférieur qui est béni par le supérieur.
8 Et hic quidem, décimas moriéntes hómines
accípiunt : ibi autem contestátur, quia vivit.
8. Ici, en effet, ceux qui reçoivent la dime sont des hommes mortels ; mais là l’un d’eux n’est représenté que comme vivant.
9 Et (ut ita
dictum sit) per Abraham, et Levi, qui décimas accépit, decimátus est :
9. Et Lévi, qui a reçu la dime, l’a payée lui-même (pour ainsi dire) en la personne d’Abraham ;
10 adhuc enim in lumbis patris erat, quando
obviávit ei Melchísedech.
10. Car il était encore dans son père, quand Melchisédech alla au-devant de lui.
11 Si ergo
consummátio per sacerdótium Levíticum erat (pópulus enim sub ipso legem
accépit) quid adhuc necessárium fuit secúndum órdinem Melchísedech, álium
súrgere sacerdótem, et non secúndum órdinem Aaron dici ?
11. Si donc le sacerdoce lévitique (sous lequel le peuple reçut la loi) devait donner la perfection, qu’était-il besoin qu’il s’élevât encore un autre prêtre selon l’ordre de Melchisédech, et non selon l’ordre d’Aaron ?
12 Transláto enim sacerdótio, necésse est ut et legis translátio fiat.
12. Car, le sacerdoce changé, il est nécessaire que la loi soit aussi changée.
13 In quo
enim hæc dicúntur, de ália tribu est, de qua nullus altári præsto fuit.
13. Or celui dont ces choses sont dites est d’une autre tribu de laquelle nul n’a servi l’autel ;
14 Maniféstum
est enim quod ex Juda ortus sit Dóminus noster : in qua tribu nihil de
sacerdótibus Móyses locútus est.
14. Puisqu’il est manifeste que Notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n’a rien dit touchant le sacerdoce.
15 Et ámplius adhuc maniféstum est : si
secúndum similitúdinem Melchísedech exsúrgat álius sacérdos,
15. Et cela est plus manifeste encore, s’il s’élève un autre prêtre qui est semblable à Melchisédech,
16 qui non
secúndum legem mandáti carnális factus est, sed secúndum virtútem vitæ
insolúbilis.
16. Et qui n’est point établi selon la disposition d’une loi charnelle, mais selon la vertu de sa vie impérissable.
17 Contestátur enim : Quóniam tu es sacérdos in ætérnum,
secúndum órdinem Melchísedech.
17. Car l’Écriturerend ce témoignage : Vous êtes prêtre pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédech.
18 Reprobátio
quidem fit præcedéntis mandáti, propter infirmitátem ejus, et
inutilitátem :
18. Ainsi l’ancienne ordonnance est abolie, à cause de son impuissance et de son inutilité ;
19 nihil enim
ad perféctum addúxit lex : introdúctio vero melióris spei, per quam
proximámus ad Deum.
19. (Car la loi n’a rien amené à la perfection) ; mais elle a été une introduction à une meilleure espérance, par laquelle nous approchons de Dieu.
20 Et quantum est non sine jurejurándo (álii quidem
sine jurejurándo sacerdótes facti sunt,
20. Et de plus, ce n’a point été sans serment (car les autres prêtres ont été établis sans serment ;
21 hic autem
cum jurejurándo per eum, qui dixit ad illum : Jurávit Dóminus, et non
pœnitébit eum : tu es sacérdos in ætérnum) :
21. Mais celui-ci l’a été avec serment, par celui qui lui a dit : Le Seigneur a juré, et il ne s’en repentira point : Vous êtes prêtre pour l’éternité) ;
22 in tantum melióris testaménti sponsor factus est Jesus.
22. Tant est plus parfaite l’alliance dont Jésus a été fait le garant.
23 Et álii
quidem plures facti sunt sacerdótes, idcírco quod morte prohiberéntur
permanére :
23. Il y a eu aussi successivement beaucoup de prêtres, parce que la mort les empêchait de l’être toujours ;
24 hic autem
eo quod máneat in ætérnum, sempitérnum habet sacerdótium.
24. Mais comme celui-ci demeure éternellement, il possède le sacerdoce éternel.
25 Unde et salváre in perpétuum potest accedéntes per semetípsum ad Deum : semper vivens ad interpellándum pro nobis.
25. C’est pourquoi il peut même sauver perpétuellement ceux qui, par son entremise, s’approchent de Dieu, étant toujours vivant, afin d’intercéder pour nous.
26 Talis enim
decébat ut nobis esset póntifex, sanctus, ínnocens, impollútus, segregátus a
peccatóribus, et excélsior cælis factus :
26. Car il convenait que nous eussions un tel pontife, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et devenu plus élevé que les cieux ;
27 qui non
habet necessitátem quotídie, quemádmodum sacerdótes, prius pro suis delíctis
hóstias offérre, deínde pro pópuli : hoc enim fecit semel, seípsum
offeréndo.
27. Qui n’a pas besoin, comme les prêtres, d’offrir des victimes, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple ; ce qu’il a fait une fois en s’offrant lui-même.
28 Lex enim
hómines constítuit sacerdótes infirmitátem habéntes : sermo autem
jurisjurándi, qui post legem est, Fílium in ætérnum perféctum.
28. Car la loi établit pour prêtres des hommes faibles ; mais la parole jurée, qui est postérieure à la loi, constitue le Fils éternellement parfait.
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CHAP. VII. 1. Gen. XIV, 18. — 5. Deut. XVIII, 3 ; Jos. XIV, 4. — 17. Ps. CIX, 4. — 21. Ps. CIX, 4. — 27. Lev. XVI, 6.
1. * Salem signifie paix. D’après le plus grand nombre des interprètes, c’est la ville de Jérusalem.
3. Qui est sans père ; c’est-à-dire qui est présenté dans l’Écriture sans père, etc. Remarquons aussi que les anciens disaient souvent de quelqu’un qu’il était sans père et sans mère, quand ses parents étaient inconnus. Sénèque, Tite Live et Horace nous en fournissent des exemples.
7. L’inférieur… le supérieur. Le neutre, qui est dans le texte, a pour but de généraliser l’idée. Compar. Rom. XI, 32.
8. Ici ; c’est-à-dire dans ce qui est plus rapproché de nous, sous la loi mosaïque, dans le sacerdoce lévitique. — Mais là ; dans un temps plus éloigné, à l’époque d’Abraham et de Melchisédech.
10. Son père ; c’est-à-dire son aïeul. On ne doit pas oublier que les Hébreux donnaient le nom de père à tous les ancêtres, comme ils étendaient celui de frère à tous les collatéraux.
15-16. Que les paroles du Psalmiste annoncent un nouveau sacerdoce et une loi nouvelle, cela devient plus évident encore, si nous voyons que le nouveau prêtre selon l’ordre de Melchisédech est institué pour toujours, qu’il ne doit ni mourir ni avoir de successeur.
20. Ce n’a point été sans serment. Pour avoir la liaison des idées, il faut rapprocher ces mots du vers. 17.
25. Afin d’intercéder pour nous. Jésus-Christ, comme homme, intercède continuellement pour nous, en représentant sa passion à son Père.
²
Excellence du sacerdoce de Jésus-Christ qui, assis dans le ciel à la droite de son Père, offre dans le sanctuaire céleste une victime céleste. Insuffisance de l’ancienne alliance prouvée par la promesse même d’une alliance nouvelle.
1 Capítulum autem super ea quæ dicúntur : Talem habémus pontíficem, qui consédit in déxtera sedis magnitúdinis in cælis,
1. Mais voici l’abrégé de ce que je dis : Nous avons un pontife tel, qu’il est assis à la droite du trône de la majesté dans les cieux,
2 sanctórum
miníster, et tabernáculi veri, quod fixit Dóminus, et non homo.
2. Ministre du sanctuaire et du vrai tabernacle, que le Seigneur a dressé, et non pas un homme.
3 Omnis enim
póntifex ad offeréndum múnera, et hóstias constitúitur : unde necésse est
et hunc habére áliquid, quod ófferat.
3. Car tout pontife est établi pour offrir des dons et des victimes ; d’où il est nécessaire que celui-ci ait aussi quelque chose à offrir.
4 Si ergo
esset super terram, nec esset sacérdos : cum essent qui ófferent secúndum
legem múnera,
4. Si donc il était sur la terre, il ne serait pas même prêtre, car il y en déjà pour offrir les dons selon la loi,
5 qui exemplári, et umbræ desérviunt cæléstium.
Sicut respónsum est Móysi, cum consummáret tabernáculum : Vide (inquit)
ómnia fácito secúndum exémplar, quod tibi osténsum est in monte.
5. Qui sont ministres d’un culte, modèle et ombre des choses célestes ; comme il fut répondu à Moïse, lorsqu’il devait dresser le tabernacle : Vois (dit Dieu), et fais toutes choses selon le modèle qui t’a été montré sur la montagne.
6 Nunc autem
mélius sortítus est ministérium, quanto et melióris testaménti mediátor est,
quod in melióribus repromissiónibus sancítum est.
6. Mais celui-ci a été investi d’un ministère d’autant plus excellent, qu’il est médiateur d’une alliance plus parfaite, établie sur de meilleures promesses.
7 Nam si illud
prius culpa vacásset, non útique secúndi locus inquirerétur.
7. Car si la première eût été sans imperfection, il n’y aurait certainement pas eu lieu d’en rechercher une seconde.
8 Vitúperans enim eos dicit : Ecce dies vénient,
dicit Dóminus : et consummábo super domum Israël, et super domum Juda,
testaméntum novum,
8. Or, se plaignant d’eux, Dieu dit : Voici venir des jours, dit le Seigneur, où j’accomplirai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda une nouvelle alliance ;
9 non
secúndum testaméntum quod feci pátribus eórum in die qua apprehéndi manum eórum
ut edúcerem illos de terra Ægýpti : quóniam ipsi non permansérunt in
testaménto meo : et ego negléxi eos, dicit Dóminus.
9. Non selon l’alliance que j’ai faite avec leurs pères, au jour où je les pris par la main pour les tirer de la terre d’Égypte : parce qu’ils n’ont point eux-mêmes persévéré dans mon alliance, moi aussi je les ai délaissés, dit le Seigneur.
10 Quia hoc est testaméntum quod dispónam dómui Israël
post dies illos, dicit Dóminus : dando leges meas in mentem eórum, et in
corde eórum superscríbam eas : et ero eis in Deum, et ipsi erunt mihi in
pópulum :
10. Et voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël après ces jours, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur esprit, et je les écrirai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et eux seront mon peuple ;
11 et non
docébit unusquísque próximum suum, et unusquísque fratrem suum, dicens :
Cognósce Dóminum : quóniam omnes scient me a minóre usque ad majórem
eórum :
11. Et chacun n’enseignera plus son prochain, ni chacun son frère, disant : Connais le Seigneur ; parce que tous me connaitront depuis le plus petit jusqu’au plus grand ;
12 quia
propítius ero iniquitátibus eórum, et peccatórum eórum jam non memorábor.
12. Car je pardonnerai leurs iniquités, et je ne me souviendrai plus de leurs péchés.
13
Dicéndo autem novum : veterávit prius. Quod autem antiquátur, et senéscit, prope intéritum est.
13. Mais en disant une nouvelle alliance, il a déclaré la première vieillie. Or ce qui devient ancien et vieillit est près de sa fin.
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CHAP. VIII. 5. Ex. XXV, 40 ; Act. VII, 44. — 8. Jer. XXXI, 31.
5. Des choses célestes, « de ce que fait le grand prêtre Jésus dans le tabernacle du ciel. D’autres : lesquels desservent (remplissent le ministère sacerdotal dans) un tabernacle, image et ombre du sanctuaire du Ciel, où Jésus exerce les fonctions de grand prêtre. — Vois, regarde, tiré de Ex. XXV, 8, 40. Ces mots font clairement entendre que le tabernacle devait avoir une signification symbolique, qu’il n’était que l’image d’un type céleste. Voy. chap. IX. » (Crampon)
8. D’eux ; de ceux de la première alliance.
10. Je mettrai ; litter., je donnerai. Le verbe hébreu traduit dans la Vulgate par donner signifie aussi mettre, poser.
²
Insuffisance de l’ancien sacerdoce, et perfection du sacerdoce nouveau, prouvées par tes cérémonies mêmes de l’ancien culte. Médiation de Jésus-Christ fondée sur ce qu’il est en même temps prêtre et victime. Nécessité de la mort de Jésus-Christ. Prix infini de son sang.
1 Hábuit
quidem et prius justificatiónes cultúræ, et Sanctum sæculáre.
1. La première alliance a eu aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre.
2 Tabernáculum enim factum est primum, in quo erant
candelábra, et mensa, et proposítio panum, quæ dícitur Sancta.
2. Car on fit le premier tabernacle, dans lequel se trouvaient les chandeliers, la table et l’exposition des pains ; ce qui s’appelle le Saint.
3 Post velaméntum autem secúndum, tabernáculum,
quod dícitur Sancta sanctórum :
3. Après le second voile, était le tabernacle appelé le Saint des Saints,
4 áureum
habens thuríbulum, et arcam testaménti circumtéctam ex omni parte auro, in qua
urna áurea habens manna, et virga Aaron, quæ frondúerat, et tábulæ testaménti,
4. Où il y avait un encensoir d’or, et l’arche de l’alliance couverte d’or de tous côtés, dans laquelle se trouvaient une urne d’or contenant la manne, la verge d’Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l’alliance ;
5 supérque
eam erant chérubim glóriæ obumbrántia propitiatórium : de quibus non est
modo dicéndum per síngula.
5. Et au-dessus étaient des chérubins de gloire qui couvraient le propitiatoire ; mais ce n’est pas le moment d’en parler en détail.
6 His vero ita compósitis, in prióri quidem tabernáculo semper
introíbant sacerdótes, sacrificiórum offícia consummántes :
6. Or ces choses ainsi disposées, les prêtres entraient en tout temps dans le premier tabernacle, lorsqu’ils exerçaient l’office des sacrifices.
7 in secúndo autem semel in anno solus póntifex non sine sánguine, quem offert pro sua et pópuli ignorántia :
7. Dans le second, au contraire, le pontife seul entrait une fois l’année, non sans y porter du sang, qu’il offrait pour son ignorance, et pour celle du peuple ;
8 hoc
significánte Spíritu Sancto, nondum propalátam esse sanctórum viam, adhuc
prióre tabernáculo habénte statum :
8. L’Esprit-Saint montrant par là que la voie du sanctuaire n’était pas encore ouverte, le premier tabernacle subsistant toujours.
9 quæ
parábola est témporis instántis : juxta quam múnera, et hóstiæ offerúntur,
quæ non possunt juxta consciéntiam perféctum fácere serviéntem, solúmmodo in
cibis, et in pótibus,
9. Ce qui est une image du temps présent, d’après laquelle on offre des dons et des hosties, qui ne peuvent rendre parfait selon la conscience celui dont le culte consiste seulement en des viandes et en des breuvages ;
10 et váriis baptismátibus, et justítiis carnis
usque ad tempus correctiónis impósitis.
10. En diverses ablutions et en des cérémonies charnelles, imposées jusqu’au temps d’une réformation.
11 Christus autem assístens póntifex futurórum bonórum,
per ámplius et perféctius tabernáculum, non manufáctum, id est, non hujus
creatiónis :
11. Mais le Christ, venant comme pontife des biens futurs, c’est par un tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’a point été formé de main d’homme, c’est-à-dire qui n’est pas de cette création,
12 neque per sánguinem hircórum aut
vitulórum, sed per próprium sánguinem introívit semel in Sancta, ætérna
redemptióne invénta.
12. Et non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, qu’il est entré une fois dans le sanctuaire, nous ayant acquis une éternelle rédemption.
13 Si enim
sanguis hircórum et taurórum, et cinis vítulæ aspérsus inquinátos sanctíficat
ad emundatiónem carnis :
13. Car si le sang des boucs et des taureaux, et l’aspersion de la cendre d’une génisse sanctifie ceux qui ont été souillés, en purifiant leur chair,
14 quanto magis sanguis Christi, qui per Spíritum
Sanctum semetípsum óbtulit immaculátum Deo, emundábit consciéntiam nostram ab
opéribus mórtuis, ad serviéndum Deo vivénti ?
14. Combien plus le sang du Christ, qui par l’Esprit-Saint s’est offert lui-même à Dieu, comme une victime sans tache, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour servir le Dieu vivant ?
15 Et ídeo
novi testaménti mediátor est : ut morte intercedénte, in redemptiónem
eárum prævaricatiónum, quæ erant sub prióri testaménto, repromissiónem
accípiant qui vocáti sunt ætérnæ hæreditátis.
15. C’est pourquoi il est le médiateur du nouveau testament, afin que la mort intervenant pour la rédemption des prévarications qui existaient sous le premier testament, ceux qui sont appelés reçoivent l’éternel héritage promis.
16 Ubi enim
testaméntum est, mors necésse est intercédat testatóris.
16. Car là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur intervienne ;
17
Testaméntum enim in mórtuis confirmátum est : alióquin nondum valet, dum
vivit qui testátus est.
17. Puisque le testament n’a de force que par les morts ; il n’est pas encore valide tant que vit le testateur.
18 Unde nec
primum quidem sine sánguine dedicátum est.
18. De là vient que le premier même ne reçut pas sa consécration sans effusion de sang.
19 Lecto enim
omni mandáto legis a Móyse univérso pópulo, accípiens sánguinem vitulórum et
hircórum cum aqua, et lana coccínea, et hyssópo, ipsum quoque librum, et omnem pópulum
aspérsit,
19. Moïse, en effet, ayant lu au peuple tous les préceptes de la loi, prit du sang des veaux et des boucs avec de l’eau, de la laine écarlate et de l’hysope, et il aspergea le livre même et tout le peuple,
20 dicens :
Hic sanguis testaménti, quod mandávit ad vos Deus.
20. Disant : Ceci est le testament que Dieu vous a confié.
21 Etiam tabernáculum et ómnia vasa ministérii sánguine simíliter aspérsit.
21. Il aspergea encore avec le sang, le tabernacle et tous les vases servant au culte.
22 Et ómnia
pene in sánguine secúndum legem mundántur : et sine sánguinis effusióne
non fit remíssio.
22. Car presque tout, selon la loi, se purifie avec le sang ; en sorte que, sans effusion de sang, il n’y a point de pardon.
23 Necésse
est ergo exemplária quidem cæléstium his mundári : ipsa autem cæléstia
melióribus hóstiis quam istis.
23. Il est donc nécessaire que les copies des choses célestes soient purifiés par ces hosties ; mais les choses célestes elles-mêmes par de plus excellentes que celles-là.
24 Non enim
in manufácta Sancta Jesus introívit exemplária verórum : sed in ipsum
cælum, ut appáreat nunc vúltui Dei pro nobis :
24. Aussi, n’est-ce point dans un sanctuaire fait de la main des hommes, modèle du véritable, que Jésus est entré ; mais c’est dans le ciel même, afin de paraitre maintenant pour nous devant la face de Dieu ;
25 neque ut
sæpe ófferat semetípsum, quemádmodum póntifex intrat in Sancta per síngulos
annos in sánguine aliéno :
25. Non pas pour s’offrir lui-même plusieurs fois, comme le grand prêtre entre chaque année dans le sanctuaire, avec un sang étranger ;
26 alióquin oportébat eum frequénter pati ab orígine
mundi : nunc autem semel in consummatióne sæculórum, ad destitutiónem peccáti,
per hóstiam suam appáruit.
26. Autrement il aurait fallu qu’il souffrît souvent depuis le commencement du monde, tandis qu’il a paru une seule fois à la consommation des siècles, pour détruire le péché, en se faisant lui-même victime
27 Et
quemádmodum statútum est homínibus semel mori, post hoc autem judícium :
27. Et comme il est arrêté que les hommes meurent une fois, et qu’ensuite ils sont jugés,
28 sic et Christus semel oblátus est ad multórum
exhauriénda peccáta : secúndo sine peccáto apparébit exspectántibus se, in
salútem.
28. Ainsi le Christ s’est offert une fois pour effacer les péchés d’un grand nombre ; et la seconde fois il apparaitra sans le péché à ceux qui l’attendent, pour les sauver.
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CHAP. IX. 2. Ex. XXVI, 1 ; XXXVI, 8. — 4. Ex. XVI, 33 ; XXV, 16-21 ; Num. XVII, 10 ; III Reg. VIII, 9 ; II Par. V, 10. — 7. Ex. XXX, 10 ; Lev. XVI, 2. — 13. Lev. XVI, 15. — 14. I Petr. I, 19 ; I Joan. I, 7 ; Apoc. I, 5. — 15. Gal. III, 15. — 20. Ex. XXIV, 8. — 28. Rom. V, 9 ; I Petr. III, 18.
2. Le premier tabernacle ; c’est-à-dire le tabernacle antérieur, la première partie du tabernacle. — Les chandeliers ; le pluriel est mis pour le singulier, parce que l’auteur fait allusion aux sept branches du chandelier. — L’exposition des pains ; c’est-à-dire les pains exposés, les rangées de pains ; hypallage dont on trouve assez d’exemples dans les auteurs grecs aussi bien que dans les écrivains hébreux. Partout ailleurs le texte sacré porte pains de proposition. — Ce qui s’appelle ; litter., laquelle s’appelle. Ce pronom relatif féminin ne peut se rapporter grammaticalement qu’au mot exposition, qui précède immédiatement : mais, pour le sens logique, il se rapporte à tout l’antécédent. Or ce genre de construction n’est pas rare dans l’Écriture.
3.* Le second voile. Voir Matth. XXVII, 51.
7. Son ignorance. L’Écriture comprend assez ordinairement sous ce mot toutes sortes de péchés ; parce que le péché est toujours un égarement, une erreur, mais volontaire, et par conséquent coupable.
10. Des cérémonies ; litter., des justices ; c’est-à-dire des moyens de justification.
11. Qui n’est pas de cette création ; de la création de ce monde, qui ne fait point partie des œuvres de ce monde.
12. Par le seul sacrifice de son sang offert une fois sur la croix, Jésus-Christ nous a acquis une rédemption dont l’effet est permanent et éternel ; au lieu que l’effet des sacrifices de la loi n’était que passager, ce qui obligeait de les réitérer. Aussi, lorsque l’Église offre à Dieu Jésus-Christ présent sur l’autel, elle ne croit pas pour cela qu’il manque quelque chose au sacrifice de la croix ; elle le croit au contraire si parfait et si suffisant, qu’elle n’offre celui de la messe que pour en célébrer la mémoire, et pour nous en appliquer la vertu.
14. Par l’Esprit-Saint (variante fausse quant à l’expression, mais exacte pour le sens) : par l’Esprit éternel. Jésus-Christ s’offre par l’Esprit éternel, c’est-à-dire, animé, porté, consacré pour cet acte par l’Esprit de Dieu qui est en lui sans mesure, dans une harmonie ineffable avec Dieu qui s’associe à son œuvre par son Esprit. Ici, comme Rom. I, 4 ; I Tim. III, 16, ces mots expriment la nature divine du Christ, d’où son sacrifice tira une valeur infinie. Éternel rappelle et explique la rédemption éternelle du vers. 12 : c’est l’œuvre de Dieu accomplie pour l’éternité. — Œuvres mortes, péchés (VI, 1). » (Crampon)
26. À la consommation des siècles ; c’est-à-dire lorsque la plénitude du temps marquée pour la venue du Sauveur a été accomplie. Compar. I Cor. X, 11 ; Gal. IV, 4.
28. D’un grand nombre. Voy., pour le vrai sens de cette expression, Matth. XX, 28. — Sans le péché ; c’est-à-dire sans avoir encore à expier le péché.
²
Insuffisance des victimes légales ; leur abolition. Efficacité du sacrifice de Jésus-Christ. L’apôtre exhorte les Hébreux à s’approcher de Dieu avec confiance, à demeurer fermes dans la foi, à s’entraider et s’entrexhorter. Il les presse par le double motif des maux qu’ils auraient à craindre, s’ils ne persévéraient pas, et des biens qu’ils ont à espérer, s’ils persévèrent.
1 Umbram enim
habens lex futurórum bonórum, non ipsam imáginem rerum : per síngulos
annos, eísdem ipsis hóstiis quas ófferunt indesinénter, numquam potest
accedéntes perféctos fácere :
1. Car la loi n’ayant que l’ombre des biens futurs, et non l’image même des choses, ne peut jamais, par les mêmes hosties qui s’offrent continuellement chaque année, rendre parfaits ceux qui s’approchent de l’autel,
2 alióquin
cessássent offérri : ídeo quod nullam habérent ultra consciéntiam peccáti,
cultóres semel mundáti :
2. Autrement on aurait cessé de les offrir, puisque, une fois purifiés, ceux qui rendent ce culte n’auraient plus la conscience du péché ;
3 sed in ipsis commemorátio peccatórum per síngulos annos fit.
3. Cependant chaque année on y [dans ces hosties] fait mention des péchés.
4 Impossíbile
enim est sánguine taurórum et hircórum auférri peccáta.
4. Parce qu’en effet, il est impossible que les péchés soient effacés par du sang de taureaux et de boucs.
5 Ideo
ingrédiens mundum dicit : Hóstiam et oblatiónem noluísti : corpus
autem aptásti mihi :
5. C’est pourquoi, en entrant dans le monde, il dit : Vous n’avez pas voulu d’hostie ni d’oblation, mais vous m’avez formé un corps.
6 holocautómata pro peccáto non tibi placuérunt.
6. Les holocaustes pour le péché ne vous ont pas plu :
7 Tunc dixi : Ecce vénio : in cápite libri scriptum est de me : Ut fáciam, Deus, voluntátem tuam.
7. Alors j’ai dit : Me voici ; je viens (c’est écrit de moi en tête du livre) pour faire, ô Dieu, votre volonté.
8 Supérius
dicens : Quia hóstias, et oblatiónes, et holocautómata pro peccáto
noluísti, nec plácita sunt tibi, quæ secúndum legem offerúntur,
8. Ayant dit d’abord : Vous n’avez voulu ni d’hosties, ni d’oblations, ni d’holocaustes pour le péché ; et ce qu’on offre selon la loi ne vous a point plu ;
9 tunc
dixi : Ecce vénio, ut fáciam, Deus, voluntátem tuam : aufert primum,
ut sequens státuat.
9. J’ai dit ensuite : Me voici, je viens pour faire, ô Dieu ! votre volonté ; il abolit ainsi le premier sacrifice, pour établir le second.
10 In qua voluntáte sanctificáti sumus per oblatiónem córporis Jesu Christi semel.
10. C’est en vertu de cette volonté que nous avons été sanctifiés par l’oblation du corps de Jésus-Christ faite une seule fois.
11 Et omnis
quidem sacérdos præsto est quotídie minístrans, et eásdem sæpe ófferens
hóstias, quæ numquam possunt auférre peccáta :
11. À la vérité, tout prêtre se présente chaque jour pour accomplir son ministère et offrir souvent les mêmes hosties, qui ne peuvent jamais ôter les péchés ;
12 hic autem unam pro peccátis ófferens hóstiam, in sempitérnum sedet in déxtera Dei,
12. Mais celui-ci ayant offert une seule hostie pour les péchés, est assis pour toujours à la droite de Dieu,
13 de cétero exspéctans donec ponántur inimíci ejus
scabéllum pedum ejus.
13. Attendant, pour le reste, que ses ennemis soient posés en escabeau sous ses pieds.
14 Una enim oblatióne, consummávit in sempitérnum sanctificátos.
14. Car, par une seule oblation, il a rendu parfaits à jamais ceux qui ont été sanctifiés.
15 Contestátur autem nos et Spíritus Sanctus. Postquam enim dixit :
15. C’est ce que nous atteste l’Esprit-Saint lui-même ; puisqu’après avoir dit :
16 Hoc autem testaméntum, quod testábor ad illos post dies illos, dicit Dóminus, dando leges meas in córdibus eórum, et in méntibus eórum superscríbam eas :
16. Voici l’alliance que je ferai avec eux après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur cœur, et je les écrirai dans leur esprit.
17 et
peccatórum, et iniquitátum eórum jam non recordábor ámplius.
17. Il ajoute : Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités.
18 Ubi autem horum remíssio : jam non est
oblátio pro peccáto.
18. Or là où il y a rémission des péchés, il n’y a plus d’oblation pour le péché.
19 Habéntes ítaque, fratres, fidúciam in intróitu sanctórum in sánguine Christi,
19. Ainsi, mes frères, possédant une confiance fondée sur une entrée dans le sanctuaire par le sang du Christ,
20 quam initiávit nobis viam novam, et vivéntem per velámen, id est, carnem suam,
20. Entrée qui est une voie nouvelle et vivante, qu’il nous a ouverte à travers le voile, c’est-à-dire sa chair,
21 et sacerdótem magnum super domum Dei :
21. Et possédant un grand prêtre préposé sur la maison de Dieu,
22 accedámus cum vero corde in plenitúdine fídei, aspérsi corda a
consciéntia mala, et ablúti corpus aqua munda,
22. Approchons-nous avec un cœur sincère dans la plénitude de la foi, le cœur purifié, par l’aspersion, des souillures d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure ;
23 teneámus
spei nostræ confessiónem indeclinábilem (fidélis enim est qui repromísit),
23. Conservant inébranlable la confession de notre espérance (car il est fidèle celui qui a promis),
24 et
considerémus ínvicem in provocatiónem caritátis, et bonórum óperum :
24. Et considérons-nous les uns les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres,
25 non
deseréntes collectiónem nostram, sicut consuetúdinis est quibúsdam, sed
consolántes, et tanto magis quanto vidéritis appropinquántem diem.
25. N’abandonnant point nos assemblées, comme quelques-uns en ont pris la coutume, mais nous consolant d’autant plus que vous voyez que le jour approche.
26 Voluntárie enim peccántibus nobis post accéptam
notítiam veritátis, jam non relínquitur pro peccátis hóstia,
26. Car si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne nous reste plus d’hostie pour expier les péchés,
27 terríbilis
autem quædam exspectátio judícii, et ignis æmulátio, quæ consumptúra est
adversários.
27. Mais l’attente terrible d’un jugement et l’ardeur d’un feu qui doit dévorer les ennemis.
28 Irritam
quis fáciens legem Móysi, sine ulla miseratióne duóbus vel tribus téstibus
móritur :
28. Celui qui viole la loi de Moïse, meurt sans aucune miséricorde, sur la déposition de deux ou trois témoins.
29 quanto
magis putátis deterióra meréri supplícia qui Fílium Dei conculcáverit, et
sánguinem testaménti pollútum dúxerit, in quo sanctificátus est, et spirítui
grátiæ contuméliam fécerit ?
29. Combien donc pensez-vous que mérite de plus affreux supplices celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, tenu pour profane le sang de l’alliance, par lequel il a été sanctifié, et fait outrage à l’esprit de la grâce ?
30 Scimus enim qui dixit : Mihi vindícta, et ego retríbuam. Et íterum : Quia judicábit Dóminus pópulum suum.
30. Car nous savons qui a dit : À moi est la vengeance, et c’est moi qui ferai la rétribution. Et encore : Le Seigneur jugera son peuple.
31 Horréndum
est incídere in manus Dei vivéntis.
31. Il est terrible de tomber aux mains du Dieu vivant.
32
Rememorámini autem prístinos dies, in quibus illumináti, magnum certámen
sustinuístis passiónum :
32. Or souvenez-vous des anciens jours, où après avoir été éclairés, vous avez soutenu le grand combat des souffrances ;
33 et in
áltero quidem oppróbriis et tribulatiónibus spectáculum facti : in áltero
autem sócii táliter conversántium effécti.
33. D’une part, donnés en spectacle d’opprobres et de tribulations ; et de l’autre devenus les compagnons de ceux qui ont été ainsi traités.
34 Nam et
vinctis compássi estis, et rapínam bonórum vestrórum cum gáudio suscepístis,
cognoscéntes vos habére meliórem et manéntem substántiam.
34. Car vous avez compati à ceux qui étaient dans les liens, et vous avez supporté avec joie l’enlèvement de vos biens, sachant que vous avez une meilleure et durable richesse.
35 Nolíte ítaque amíttere confidéntiam vestram, quæ magnam habet remuneratiónem.
35. Ne perdez donc pas votre confiance, laquelle a une grande récompense.
36 Patiéntia enim vobis necessária est : ut voluntátem Dei faciéntes, reportétis promissiónem.
36. Car la patience vous est nécessaire, afin que, faisant la volonté de Dieu, vous obteniez l’effet de la promesse.
37 Adhuc enim
módicum aliquántulum, qui ventúrus est, véniet, et non tardábit.
37. Encore un peu de temps, et celui qui doit venir viendra, et il ne tardera point.
38 Justus
autem meus ex fide vivit : quod si subtráxerit se, non placébit ánimæ meæ.
38. Or le juste qui m’appartient vit de la foi ; que s’il se retire, il ne plaira plus à mon âme.
39 Nos autem non sumus subtractiónis fílii in perditiónem, sed fídei in acquisitiónem ánimæ.
39. Pour nous, nous ne sommes pas les fils de la défection, pour la perdition, mais de la foi pour l’acquisition de l’âme.
~
CHAP. X.
5. Ps. XXXIX, 7. — 7. Ps. XXXIX, 8. — 13. Ps. CIX, 1 ; I Cor. XV, 25. — 16. Jer. XXXI, 33 ; Supra. VIII, 8 ; II Cor. III,
3 ; I Joan. II,
27. — 22. Ezech. XXXVI,
25. — 26. Supra. VI,
4. — 28. Deut. XVII,
6 ; Matth. XVIII,
16 ; Joan. VIII,
17 ; II Cor. XIII,
1. — 30. Deut. XXXII,
35 ; Rom. XII,
19. — 37. Habac. II,
3. — 38. Habac. II,
4 ; Rom. I,
17 ; Gal. III,
11.
13. * En escabeau sous vos pieds. Voir Matth. XXII, 44.
18. Là où il y a rémission entière des péchés, comme dans le baptême, il n’y a aucun besoin d’offrir un sacrifice pour de pareils péchés déjà remis ; et quant aux péchés commis après, ils ne peuvent être remis que par la vertu de l’oblation et de la mort de Jésus-Christ.
19. Quam initiávit. « Le pronom ἣν du grec se rapporte à εἴσοδον (« intróitu ») du vers. 19 ; il faudrait donc « quem » dans la traduction latine : Laquelle entrée Jésus a inaugurée pour nous. Le Sauveur a fait cette inauguration lorsqu’il a pénétré lui-même le premier dans le sanctuaire du ciel, en qualité de pontife. Cf. VIII, 2 ; IX, 11-12 et 24-26 ; X, 12. — Viam novam et vivéntem. Dans le grec, ces mots forment une apposition au même substantif εἴσοδον, qu’ils développent. La voie en question était nouvelle, puisque c’est Jésus qui l’avait frayée ; vivante, puisqu’il est lui-même le chemin qui nous conduit au ciel. Cf. Joan. XIV, 6. » (Fillion.)
26. L’apôtre veut dire que, puisque les hosties de la loi ne peuvent, comme il l’a parfaitement prouvé, effacer les péchés, et qu’il n’y a que le sang de Jésus-Christ qui ait cette vertu, il suit nécessairement que ceux qui y renoncent n’ont point de salut à espérer.
39. Nous ne sommes pas les fils de la défection, hébraïsme, pour : nous n’aimons pas la défection, nous ne sommes nullement disposés à nous retirer, à abandonner par une lâche apostasie le parti de la vérité. Compar. Luc. XVI, 8.
²
Définition, excellence, avantages et modèles de la foi.
1 Est autem fides sperandárum substántia rerum, arguméntum non apparéntium.
1. Or la foi est le fondement des choses qu’on doit espérer, et la démonstration de celles qu’on ne voit point.
2 In hac enim testimónium consecúti sunt senes.
2. Car c’est par elle que les anciens ont reçu témoignage.
3 Fide intellígimus aptáta esse sǽcula verbo
Dei : ut ex invisibílibus visibília fíerent.
3. C’est par la foi que nous savons que les siècles ont été formés par la parole de Dieu ; de manière que ce qui était invisible est devenu visible.
4 Fide plúrimam hóstiam Abel, quam Caïn, óbtulit
Deo, per quam testimónium consecútus est esse justus, testimónium perhibénte
munéribus ejus Deo, et per illam defúnctus adhuc lóquitur.
4. C’est par la foi qu’Abel offrit une meilleure hostie que Caïn ; par elle il reçut le témoignage qu’il était juste, Dieu rendant témoignage à ses dons ; et par elle, mort, il parle encore.
5 Fide Henoch
translátus est ne vidéret mortem, et non inveniebátur, quia tránstulit illum
Deus : ante translatiónem enim testimónium hábuit placuísse Deo.
5. C’est par la foi qu’Hénoch fut enlevé, pour qu’il ne vît point la mort, et on ne le trouva plus, parce que Dieu l’avait transporté ; car avant son enlèvement il reçut le témoignage d’avoir plu à Dieu.
6 Sine fide
autem impossíbile est placére Deo. Crédere enim opórtet accedéntem ad Deum quia
est, et inquiréntibus se remunerátor sit.
6. Or, sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu. Car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie qu’il est, et qu’il récompense ceux qui le cherchent.
7 Fide Noë respónso accépto de iis quæ adhuc non
videbántur, métuens aptávit arcam in salútem domus suæ, per quam damnávit
mundum : et justítiæ, quæ per fidem est, hæres est institútus.
7. C’est par la foi que Noé, ayant reçu une réponse touchant ce qu’il ne voyait pas encore, et saisi de crainte, prépara, pour le salut de sa famille, une arche par laquelle il condamne le monde ; et il fut institué héritier de la justice qui vient de la foi.
8 Fide qui vocátur Abraham obedívit in locum exíre,
quem acceptúrus erat in hæreditátem : et éxiit, nésciens quo iret.
8. C’est par la foi que celui qui est appelé Abraham obéit et partit vers le lieu qu’il allait recevoir en héritage ; et il partit sans savoir où il allait.
9 Fide
demorátus est in terra repromissiónis, tamquam in aliéna, in cásulis habitándo
cum Isaac et Jacob cohærédibus repromissiónis ejúsdem.
9. C’est par la foi qu’il demeura dans la terre de la promesse, comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, avec Isaac et Jacob, cohéritiers de la même promesse.
10
Exspectábat enim fundaménta habéntem civitátem : cujus ártifex et cónditor
Deus.
10. Car il attendait la cité qui a des fondements dont l’architecte et le fondateur est Dieu.
11 Fide et
ipsa Sara stérilis virtútem in conceptiónem séminis accépit, étiam præter
tempus ætátis : quóniam fidélem crédidit esse eum qui repromíserat.
11. C’est par la foi aussi que Sara, stérile, reçut la vertu de concevoir un enfant, même après avoir passé l’âge, parce qu’elle crut fidèle celui qui en avait fait la promesse.
12 Propter
quod et ab uno orti sunt (et hoc emórtuo) tamquam sídera cæli in multitúdinem,
et sicut aréna, quæ est ad oram maris, innumerábilis.
12. C’est pourquoi d’un seul homme (et déjà éteint) sont sortis des descendants semblables en multitude aux astres du ciel et au sable innombrable qui est sur le bord de la mer.
13 Juxta
fidem defúncti sunt omnes isti, non accéptis repromissiónibus, sed a longe eas
aspiciéntes, et salutántes, et confiténtes quia peregríni et hóspites sunt super
terram.
13. Tous ceux-ci sont morts dans la foi, n’ayant pas reçu les biens promis, mais les voyant et les saluant de loin, et confessant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre.
14 Qui enim
hæc dicunt, signíficant se pátriam inquírere.
14. Car ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie.
15 Et si quidem ipsíus meminíssent de qua exiérunt,
habébant útique tempus reverténdi :
15. Et certes, s’ils s’étaient souvenus de celle d’où ils sortirent, ils auraient eu certainement le temps d’y retourner.
16 nunc autem
meliórem áppetunt, id est, cæléstem. Ideo non confúnditur Deus vocári Deus
eórum : parávit enim illis civitátem.
16. Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire la céleste. Aussi Dieu ne rougit point d’être appelé leur Dieu, parce qu’il leur a préparé une cité.
17 Fide
óbtulit Abraham Isaac, cum tentarétur, et unigénitum offerébat, qui suscéperat
repromissiónes :
17. C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsqu’il était éprouvé, et qu’il offrait ce fils unique, lui qui avait reçu les promesses,
18 ad quem dictum est : Quia in Isaac vocábitur tibi semen :
18. Lui à qui il avait été dit : C’est en Isaac que sera ta postérité.
19 árbitrans quia et a mórtuis suscitáre potens est
Deus : unde eum et in parábolam accépit.
19. Parce qu’il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter d’entre les morts ; aussi le recouvra-t-il comme une figure.
20 Fide et de
futúris benedíxit Isaac Jacob et Esaü.
20. C’est par la foi qu’Isaac bénit pour l’avenir Jacob et Ésaü.
21 Fide Jacob, móriens, síngulos filiórum Joseph
benedíxit : et adorávit fastígium virgæ ejus.
21. C’est par la foi que Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph en particulier, et s’inclina profondément devant le sommet de son sceptre.
22 Fide Joseph, móriens, de profectióne filiórum Israël
memorátus est, et de óssibus suis mandávit.
22. C’est par la foi que Joseph mourant parla du départ des enfants d’Israël, et fit des dispositions touchant ses os.
23 Fide
Móyses, natus, occultátus est ménsibus tribus a paréntibus suis, eo quod
vidíssent elegántem infántem, et non timuérunt regis edíctum.
23. C’est par la foi que Moïse étant né, fut caché pendant trois mois par ses parents, parce qu’ils avaient vu que l’enfant était beau, et qu’ils ne craignirent point l’édit du roi.
24 Fide
Móyses grandis factus negávit se esse fílium fíliæ Pharaónis,
24. C’est par la foi que Moïse, devenu grand, nia qu’il fût fils de la fille de Pharaon,
25 magis éligens afflígi cum pópulo Dei, quam
temporális peccáti habére jucunditátem,
25. Aimant mieux être affligé avec le peuple de Dieu, que de gouter pour un temps le plaisir du péché,
26 majóres
divítias ǽstimans thesáuro Ægyptiórum, impropérium Christi : aspiciébat
enim in remuneratiónem.
26. Estimant l’opprobre du Christ une richesse plus grande que le trésor des Égyptiens ; parce qu’il envisageait la récompense.
27 Fide
relíquit Ægýptum, non véritus animositátem regis : invisíbilem enim
tamquam videns sustínuit.
27. C’est par la foi qu’il quitta l’Égypte, sans craindre la fureur du roi ; car il demeura ferme comme s’il avait vu celui qui est invisible.
28 Fide celebrávit Pascha, et sánguinis
effusiónem : ne qui vastábat primitíva, tángeret eos.
28. C’est par la foi qu’il fit la pâque et l’aspersion du sang, afin que l’exterminateur des premiers-nés ne touchât point aux Israélites.
29 Fide
transiérunt mare Rubrum tamquam per áridam terram : quod expérti Ægýptii,
devoráti sunt.
29. C’est par la foi qu’ils traversèrent la mer Rouge, comme sur une terre ferme ; ce qu’ayant tenté, les Égyptiens furent engloutis.
30 Fide muri Jéricho corruérunt, circúitu diérum septem.
30. C’est par la foi que les murs de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour pendant sept jours.
31 Fide Rahab méretrix non périit cum incrédulis,
excípiens exploratóres cum pace.
31. C’est par la foi que Rahab, femme de mauvaise vie, ne périt point avec les incrédules, ayant reçu pacifiquement les espions.
32 Et quid
adhuc dicam ? defíciet enim me tempus enarrántem de Gédeon, Barac, Samson,
Jephte, David, Sámuël, et prophétis :
32. Et que dirai-je encore ? Car le temps me manquera pour parler de Gédeon, de Barac, de Samson, de Jephté, de David, de Samuel et des prophètes,
33 qui per fidem vicérunt regna, operáti sunt
justítiam, adépti sunt repromissiónes, obturavérunt ora leónum,
33. Qui par la foi ont vaincu des royaumes, pratiqué la justice, obtenu l’effet des promesses, fermé la gueule à des lions ;
34 extinxérunt ímpetum ignis, effugérunt áciem
gládii, convaluérunt de infirmitáte, fortes facti sunt in bello, castra
vertérunt exterórum :
34. Arrêté la violence du feu, échappé au tranchant du glaive ; qui ont été guéris de leurs maladies, sont devenus forts dans la guerre, ont mis en fuite des armées étrangères ;
35 accepérunt mulíeres de resurrectióne mórtuos
suos : álii autem disténti sunt non suscipiéntes redemptiónem ut meliórem
invenírent resurrectiónem.
35. Par qui des femmes ont recouvré leurs morts ressuscités ; dont les uns ont été torturés, refusant leur rachat, afin de trouver une meilleure résurrection ;
36 Alii vero
ludíbria, et vérbera expérti, ínsuper et víncula, et cárceres :
36. Et les autres ayant souffert les moqueries, les verges, et de plus les prisons,
37 lapidáti sunt, secti sunt, tentáti sunt, in
occisióne gládii mórtui sunt, circuiérunt in melótis, in péllibus caprínis,
egéntes, angustiáti, afflícti :
37. Ont été lapidés, sciés, mis à la question, sont morts frappés par le glaive, ont couru çà et là sous des peaux de brebis et des peaux de chèvres, dans le besoin, dans l’angoisse, dans l’affliction ;
38 quibus
dignus non erat mundus : in solitudínibus errántes, in móntibus, in
spelúncis, et in cavérnis terræ.
38. Eux, de qui le monde n’était pas digne ; errant dans les déserts, dans les montagnes, les antres et les cavernes de la terre.
39 Et hi
omnes testimónio fídei probáti, non accepérunt repromissiónem,
39. Or tous ceux-là ayant obtenu un bon témoignage pour leur foi, n’ont cependant pas reçu l’effet de la promesse,
40 Deo pro nobis mélius áliquid providénte, ut non sine nobis consummaréntur.
40. Dieu nous ménageant quelque chose de meilleur, afin qu’ils ne reçussent pas sans nous leur complète félicité.
~
CHAP.
XI. 3. Gen. I, 3.
— 4. Gen. IV, 4 ; Matth. XXIII, 35. — 5. Gen. V, 24 ; Eccli. XLIV, 16. — 7. Gen. VI, 14 ; VIII, 5 ; Eccli. XLIV, 17. — 8. Gen. XII, 1. — 11. Gen. XVII, 19. — 13. Gen. XXIII, 4. — 17. Gen. XXII, 1 ; Eccli. XLIV, 21 ; Jac. II,
21. — 18. Gen. XXI,
12 ; Rom. IX,
7. — 20. Gen. XXVII,
27, 39. — 21. Gen. XLVIII,
15 ; XLVII,
31. — 22. Gen. L,
23. — 23. Ex. II,
2 ; I,
17. — 24. Ex. II,
11. — 28. Ex. XII,
21. — 29. Ex. XIV,
22. — 30. Jos. VI,
20. — 31. Jos. II,
3 ; Jac. II,
25.
4. Il parle encore : « allusion aux paroles de Dieu à Caïn : “Qu’as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie vers moi.” Gen. IV, 10. Comp. Hebr. XII, 24. Mais est-ce là le langage de sa foi ? D’autres : il parle encore par son exemple, consigné dans les premières pages de l’Écriture. » (Crampon)
3. Les siècles ; c’est-à-dire ce qui est du temps, le monde.
7. Ayant reçu une réponse du ciel, ayant été averti de Dieu.
8. Qui est appelé Abraham ; c’est-à-dire qui est appelé maintenant Abraham. Saint Paul fait cette réflexion, parce que le patriarche s’appelait d’abord Abram, qui signifie père élevé, et qu’il ne reçut que plus tard, à cause de sa grande foi, le nom d’Abraham, ou père d’une grande multitude. Voy. Gen. XVII, 5.
15. S’ils s’étaient souvenus, etc. ; c’est-à-dire s’ils s’étaient regardés comme citoyens d’Ur ou de Haran, ils y seraient aisément retournés.
19. Comme une figure de la mort et de la résurrection du Sauveur.
21. Et s’inclina, etc. ; envisageant par la foi dans le sceptre de son fils la puissance souveraine du Messie, dont Joseph était la figure.
22. Du départ ; c’est-à-dire de la sortie d’Égypte. — * Joseph demanda flue ses restes fussent transportés en Palestine quand Israël quitta l’Égypte, ce qui fut fidèlement exécuté.
25. Aimant mieux, etc. Il préféra la vie pénible des Hébreux aux délices de la cour, qu’il ne pouvait gouter sans péché ; il aurait cm pécher s’il s’était livré aux plaisirs, sans se mettre en peine de ses frères.
28. * Il fit et institua la Pâque. Voir Matth. XXVI, 2.
31. Pacifiquement, ou en silence, sans les découvrir, sans les dénoncer, ou avec bienveillance, sans leur faire aucun mal, les conservant sains et saufs ; car telle est la vraie signification du mot hébreu que l’on rend ordinairement par paix.
33. * Ont vaincu des royaumes, comme Gédeon, Barac, David. — Fermé la gueule des lions, comme Daniel qui, jeté dans la fosse aux lions, n’en reçut aucun mal.
34. * Arrêté la violence du feu. Les trois compagnons de Daniel jetés dans la fournaise ne furent point brulés. — Échappé au tranchant du glaive, comme Élie et Élisée, échappant à leurs ennemis. — Ont été guéris de leurs maladies, comme le saint roi Ézéchias. — Sont devenus forts dans la guerre, comme les Macchabées.
35. * Des femmes ont recouvré leurs morts, leurs enfants, ressuscités par Élie et Élisée. — Les uns ont été torturés, le saint vieillard Éléazar et les sept frères Macchabées.
37. * Ont été lapidés. Zacharie, fils du grand-prêtre Joïada, fut lapidé. Jérémie le fut aussi, selon une ancienne tradition. — Sciés. D’après la tradition juive, Isaïe fut scié en deux.
40. Dieu nous ménageant, etc. ; c’est-à-dire Dieu ayant voulu, par une faveur singulière qu’il nous a faite, que leur félicité complète fut différée jusqu’à ce que nous jouissions nous-mêmes de la nôtre. Mais ce retard de leur béatitude ne l’a pas diminuée ; au contraire, en les animant à une plus grande patience et à une espérance plus vive, il a augmenté le mérite de leur foi.
²
A tous ces exemples par lesquels il exhorte les Hébreux à courir avec patience dans la carrière qui leur est ouverte, l’Apôtre ajoute celui de Jésus-Christ, en insistant sur un texte du livre des Proverbes. Tâcher d’avoir la paix avec tout te monde ; mais en même temps conserver la pureté de l’âme. Combien il serait dangereux d’abandonner l’alliance divine.
1 Ideóque et
nos tantam habéntes impósitam nubem téstium, deponéntes omne pondus, et
circúmstans nos peccátum, per patiéntiam currámus ad propósitum nobis
certámen :
1. Étant donc environnés d’une si grande nuée de témoins, déchargeons-nous de tout poids et du péché qui nous enveloppe, et courons par la patience au combat qui nous est proposé ;
2 aspiciéntes
in auctórem fídei, et consummatórem Jesum, qui propósito sibi gáudio sustínuit
crucem, confusióne contémpta, atque in déxtera sedis Dei sedet.
2. Contemplant l’auteur et le consommateur de la foi, Jésus qui, la joie lui étant proposée, a souffert la croix, méprisant la honte, et qui est maintenant assis à la droite du trône de Dieu.
3 Recogitáte
enim eum qui talem sustínuit a peccatóribus advérsum semetípsum
contradictiónem : ut ne fatigémini, ánimis vestris deficiéntes.
3. Pensez donc à celui qui a supporté une telle contradiction de la part des pécheurs soulevés contre lui, afin que vous ne vous lassiez point, et que vous ne soyez défaillants en vos âmes.
4 Nondum enim usque ad sánguinem restitístis, advérsus peccátum repugnántes :
4. Car vous n’avez point encore résisté jusqu’au sang en combattant contre le péché ;
5 et oblíti estis consolatiónis, quæ vobis tamquam
fíliis lóquitur, dicens : Fili mi, noli neglígere disciplínam
Dómini : neque fatigéris dum ab eo argúeris.
5. Et vous avez oublié la consolation qui vous parle comme à des fils, disant : Mon fils, ne méprise point le châtiment du Seigneur, et lorsqu’il te reprend, ne te laisse pas abattre.
6 Quem enim díligit Dóminus, castígat :
flagéllat autem omnem fílium, quem récipit.
6. Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, et il frappe de verges tout fils qu’il reçoit.
7 In
disciplína perseveráte. Tamquam fíliis vobis offert se Deus : quis enim
fílius, quem non córripit pater ?
7. Ne vous découragez pas dans le châtiment. Dieu vous traite comme ses fils ; car quel est le fils que ne corrige pas son père ?
8 quod si
extra disciplínam estis, cujus partícipes facti sunt omnes : ergo
adúlteri, et non fílii estis.
8. Que si vous êtes hors du châtiment auquel tous ont été soumis, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils.
9 Deínde patres quidem carnis nostræ, eruditóres
habúimus, et reverebámur eos, non multo magis obtemperábimus Patri spirítuum,
et vivémus ?
9. De plus, nous avons reçu la correction des pères de notre chair, et nous les révérions ; ne nous soumettrons-nous pas beaucoup plus au Père des esprits, afin que nous vivions ?
10 Et illi
quidem in témpore paucórum diérum, secúndum voluntátem suam erudiébant
nos : hic autem ad id quod útile est in recipiéndo sanctificatiónem ejus.
10. Car quant à eux, c’était dans l’espace de peu de jours, et selon leur volonté qu’ils nous corrigeaient ; mais celui-ci, c’est en vue de ce qui est utile pour que nous recevions sa sanctification.
11 Omnis
autem disciplína in præsénti quidem vidétur non esse gáudii, sed mœróris :
póstea autem fructum pacatíssimum exercitátis per eam, reddet justítiæ.
11. Tout châtiment parait être dans le présent un sujet de tristesse et non de joie ; mais ensuite, il produit pour ceux qu’il a exercés un fruit de justice plein de paix.
12 Propter
quod remíssas manus, et solúta génua erígite,
12. C’est pourquoi, relevez vos mains languissantes et vos genoux défaillants,
13 et gressus
rectos fácite pédibus vestris : ut non cláudicans quis erret, magis autem
sanétur.
13. Et faites des voies droites pour vos pieds, afin que le boiteux ne s’égare point, mais plutôt qu’il se redresse.
14 Pacem
sequímini cum ómnibus, et sanctimóniam, sine qua nemo vidébit Deum :
14. Recherchez la paix avec tous, et la sainteté sans laquelle nul ne verra Dieu ;
15
contemplántes nequis desit grátiæ Dei : ne qua radix amaritúdinis sursum
gérminans impédiat, et per illam inquinéntur multi.
15. Veillant à ce que personne ne manque à la grâce de Dieu, à ce qu’aucune racine amère, poussant en haut ses rejetons, n’empêche la bonne semence, et ne souille l’âme d’un grand nombre ;
16 Ne quis fornicátor, aut profánus ut Esaü :
qui propter unam escam véndidit primitíva sua :
16. Et à ce qu’il n’y ait point de fornicateur, ou de profane comme Ésaü, qui, pour un seul mets, vendit son droit d’ainesse.
17 scitóte enim quóniam et póstea cúpiens hæreditáre
benedictiónem, reprobátus est : non enim invénit pœniténtiæ locum,
quamquam cum lácrimis inquisísset eam.
17. Car sachez que même après cela, désirant hériter de la bénédiction, il fut rejeté ; et il ne trouva pas lieu au repentir, quoiqu’il l’eût sollicité avec larmes.
18 Non enim
accessístis ad tractábilem montem, et accensíbilem ignem, et túrbinem, et
calíginem, et procéllam,
18. Vous ne vous êtes pas approchés d’une montagne sensible, d’un feu brulant, d’un tourbillon, d’un nuage ténébreux, d’une tempête,
19 et tubæ
sonum, et vocem verbórum, quam qui audiérunt, excusavérunt se, ne eis fíeret
verbum.
19. Du son d’une trompette, d’une voix proférant des paroles, et telle que ceux qui l’entendirent, demandèrent qu’on ne leur parlât plus ;
20 Non enim portábant quod dicebátur : Et si
béstia tetígerit montem, lapidábitur.
20. Car ils ne pouvaient supporter ce qui leur était dit : Et si un animal touche la montagne il sera lapidé.
21 Et ita
terríbile erat quod videbátur. Móyses dixit : Extérritus sum, et
tremebúndus.
21. Et en effet, ce qu’on voyait était si terrible, que Moïse s’écria : Je suis effrayé et tremblant.
22 Sed accessístis ad Sion montem, et civitátem Dei
vivéntis, Jerúsalem cæléstem, et multórum míllium angelórum frequéntiam,
22. Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste, d’une troupe de beaucoup de milliers d’anges ;
23 et ecclésiam primitivórum, qui conscrípti sunt in
cælis, et júdicem ómnium Deum, et spíritus justórum perfectórum,
23. De l’Église des premiers-nés, qui sont inscrits dans les cieux, de Dieu le juge de tous, des esprits des justes parfaits ;
24 et testaménti novi mediatórem Jesum, et sánguinis
aspersiónem mélius loquéntem quam Abel.
24. Du médiateur de la nouvelle alliance, Jésus, et d’une aspersion de sang plus éloquente que celle du sang d’Abel.
25 Vidéte ne
recusétis loquéntem. Si enim illi non effugérunt, recusántes eum, qui super
terram loquebátur : multo magis nos, qui de cælis loquéntem nobis
avértimus.
25. Gardez-vous de rejeter celui qui vous parle. Car s’ils n’ont pas échappé, ceux qui rejetèrent celui qui leur parlait sur la terre, nous échapperons bien moins, nous qui écartons celui qui nous parle des cieux ;
26 Cujus vox
movit terram tunc : nunc autem repromíttit, dicens : Adhuc semel, et
ego movébo non solum terram, sed et cælum.
26. Celui dont la voix alors ébranla la terre, et qui maintenant s’annonce, disant : Encore une fois, et j’ébranlerai non seulement la terre, mais le ciel même.
27 Quod
autem, Adhuc semel, dicit : declárat mobílium translatiónem tamquam
factórum, ut máneant ea quæ sunt immobília.
27. Or en disant : Encore une fois, il indique le changement des choses muables, comme étant accomplies, afin que les immuables subsistent.
28 Itaque
regnum immóbile suscipiéntes, habémus grátiam : per quam serviámus
placéntes Deo, cum metu et reveréntia.
28. C’est pourquoi, prenant possession du royaume immuable, nous avons la grâce par laquelle nous puissions, étant agréables à Dieu, le servir avec crainte et respect.
29 Etenim
Deus noster ignis consúmens est.
29. Car notre Dieu est un feu consumant.
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CHAP. XII. 1. Rom. VI, 4 ; Eph. IV, 22 ; Col. III, 8 ; I Petr. II, 1 ; IV, 2. — 5. Prov. III, 11 ; Apoc. III, 19. — 12. Is. XXXV, 3. — 13. Prov. IV, 26. — 14. Rom. XII, 18. — 16. Gen. XXV, 33. — 17. Gen. XXVII, 38. — 18. Ex. XIX, 12 ; XX, 21. — 20. Ex. XIX, 13. — 26. Agg. II, 7. — 29. Deut. IV, 24.
4. * Le péché, personnifié et présenté sous la figure d’un adversaire, d’un lutteur, dont il faut repousser les coups.
5. La consolation qui vous parle ; c’est-à-dire ces paroles consolantes, qui vous sont adressées dans l’Écriture.
6. Tout fils qu’il reçoit au nombre de ses fils
9. Les pères de notre chair ; de notre corps.
16. * Pour un seul mets, un plat de lentilles.
17. Il ne trouva pas lieu au repentir de son père ; ou plus littér. : Il ne trouva pas lieu à pénitence auprès de Dieu ; sa pénitence, quoique accompagnée de larmes, ne fut pas reçue de Dieu, parce qu’elle manquait d’autres conditions nécessaires. C’est le sens donné à ce passage par saint Chrysostome, par plusieurs auteurs anciens, et par des interprètes modernes.
20. Ce verset et le suivant forment une parenthèse.
22. * La montagne de Sion, la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, l’Église.
23. Parfaits ; à qui rien ne manque plus, puisqu’ils sont arrivés au ciel où est la perfection de la sainteté et de la gloire.
24. D’une aspersion de sang, etc. ; ou, selon d’autres, d’après la leçon du Grec, qui parait la plus autorisée : D’un sang d’aspersion, lequel parle mieux que celui d’Abel.
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L’Apôtre donne encore aux Hébreux quelques avis particuliers. Il tes console de la peine qu’ils avaient de se voir chassés de la synagogue. Il se recommande à leurs prières. Prière admirable qu’il fait lui-même pour eux.
1 Cáritas fraternitátis máneat in vobis,
1. Que la charité fraternelle demeure en vous :
2 et
hospitalitátem nolíte oblivísci : per hanc enim latuérunt quidam, ángelis
hospítio recéptis.
2. Et ne négligez pas l’hospitalité, car c’est par elle que quelques-uns ont donné, sans le savoir, l’hospitalité à des anges.
3 Mementóte
vinctórum, tamquam simul vincti : et laborántium, tamquam et ipsi in
córpore morántes.
3. Souvenez-vous de ceux qui sont dans les liens, comme si vous y étiez avec eux ; et des affligés, comme demeurant vous-mêmes dans un corps.
4 Honorábile connúbium in ómnibus, et thorus
immaculátus. Fornicatóres enim, et adúlteros judicábit Deus.
4. Que le mariage soit honoré en toutes choses, et le lit nuptial sans souillure ; car les fornicateurs et les adultères, Dieu les jugera.
5 Sint mores
sine avarítia, conténti præséntibus : ipse enim dixit : Non te
déseram, neque derelínquam :
5. Que votre vie soit sans avarice, vous contentant de ce que vous avez ; car lui-même a dit : Je ne t’abandonnerai ni ne te délaisserai.
6 ita ut
confidénter dicámus : Dóminus mihi adjútor : non timébo quid fáciat
mihi homo.
6. Ainsi, disons avec confiance : Le Seigneur m’est aide ; je ne craindrai point ce qu’un homme peut me faire.
7 Mementóte præpositórum vestrórum, qui vobis
locúti sunt verbum Dei : quorum intuéntes éxitum conversatiónis, imitámini
fidem.
7. Souvenez-vous de vos préposés qui vous ont prêché la parole de Dieu ; et considérant la fin de leur vie, imitez leur foi.
8 Jesus
Christus heri, et hódie : ipse et in sǽcula.
8. Jésus-Christ était hier, il est aujourd’hui, et il sera le même dans tous les siècles.
9 Doctrínis váriis et peregrínis nolíte abdúci. Optimum
est enim grátia stabilíre cor, non escis : quæ non profuérunt ambulántibus
in eis.
9. Ne vous laissez point emporter à des doctrines diverses et étrangères. Car il est bon d’affermir le cœur par la grâce, et non par des distinctions de viandes, lesquelles n’ont point servi à ceux qui s’y conformaient.
10 Habémus altáre, de quo édere non habent
potestátem, qui tabernáculo desérviunt.
10. Nous avons un autel dont n’ont pas le droit de manger ceux qui servent dans le tabernacle.
11 Quorum enim animálium infértur sanguis pro peccáto in Sancta per pontíficem, horum córpora cremántur extra castra.
11. Car les corps des animaux dont le sang est porté par le pontife dans le sanctuaire sont brulés hors du camp.
12 Propter quod et Jesus, ut sanctificáret per suum
sánguinem pópulum, extra portam passus est.
12. C’est pourquoi Jésus lui-même, pour sanctifier le peuple par son sang, a souffert hors de la porte.
13 Exeámus ígitur ad eum extra castra, impropérium ejus portántes.
13. Allons donc à lui hors du camp, portant son opprobre.
14 Non enim habémus hic manéntem civitátem, sed futúram inquírimus.
14. Car nous n’avons point ici de cité permanente, mais nous cherchons la cité future.
15 Per ipsum
ergo offerámus hóstiam laudis semper Deo, id est, fructum labiórum confiténtium
nómini ejus.
15. Par lui donc offrons à Dieu une hostie de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom.
16
Beneficéntiæ autem et communiónis nolíte oblivísci : tálibus enim hóstiis
promerétur Deus.
16. N’oubliez point non plus la charité et la communication de vos biens ; car c’est par de telles hosties qu’on se concilie Dieu.
17 Obedíte præpósitis vestris, et subjacéte eis.
Ipsi enim pervígilant quasi ratiónem pro animábus vestris redditúri, ut cum
gáudio hoc fáciant, et non geméntes : hoc enim non éxpedit vobis.
17. Obéissez à vos préposés, et soyez-leur soumis (car ce sont eux qui veillent, comme devant rendre compte de vos âmes), afin qu’ils le fassent avec joie, et non en gémissant ; cela ne vous serait pas avantageux.
18 Oráte pro nobis : confídimus enim quia bonam consciéntiam habémus in ómnibus bene voléntes conversári.
18. Priez pour nous ; car nous croyons avoir une bonne conscience, voulant en toutes choses nous bien conduire.
19 Amplius
autem déprecor vos hoc fácere, quo celérius restítuar vobis.
19. Et je vous conjure, avec une nouvelle instance, de le faire, afin que je vous sois plus tôt rendu.
20 Deus autem pacis, qui edúxit de mórtuis pastórem
magnum óvium, in sánguine testaménti ætérni, Dóminum nostrum Jesum Christum,
20. Que le Dieu de paix, qui, par le sang du testament éternel, a retiré d’entre les morts le grand pasteur des brebis, Notre-Seigneur Jésus-Christ,
21 aptet vos in omni bono, ut faciátis ejus voluntátem : fáciens in vobis quod pláceat coram se per Jesum Christum : cui est glória in sǽcula sæculórum. Amen.
21. Vous rende propres à tout bien, afin que vous fassiez sa volonté ; lui-même faisant en vous ce qui lui est agréable, par Jésus-Christ à qui est la gloire dans les siècles des siècles. Amen.
22 Rogo autem vos fratres, ut sufferátis verbum solátii. Etenim perpáucis scripsi vobis.
22. Je vous prie, mes frères, d’agréer cette parole de consolation, car je ne vous ai écrit qu’en peu de mots.
23 Cognóscite fratrem nostrum Timótheum
dimíssum : cum quo (si celérius vénerit) vidébo vos.
23. Sachez que notre frère Timothée est en liberté ; c’est avec lui (s’il vient bientôt) que je vous verrai.
24 Salutáte omnes præpósitos vestros, et omnes sanctos. Salútant vos de Itália fratres.
24. Saluez tous vos préposés et tous les saints. Les frères d’Italie vous saluent.
25 Grátia cum ómnibus vobis. Amen.
25. Que la grâce soit avec vous tous. Amen.
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CHAP. XIII. 2. Rom. XII, 13 ; I Petr. IV, 9 ; Gen. XVIII, 3 ; XIX, 2. — 5. Jos. I, 5. — 6. Ps. CXVII, 6. — 11. Lev. XVI, 27. — 14. Mich. II, 10.
4. En toutes choses ; ou bien parmi vous tous, c’est-à-dire parmi tous les époux ; car le texte sacré est susceptible de ces deux sens.
7. Vos préposés ; c’est-à-dire les évêques et les prêtres, comme l’indiquent assez clairement les mots qui suivent. Le grec porte vos conducteurs ; ce qui confirme cette interprétation.
9. À ceux qui s’y conformaient ; littér. : À ceux qui y marchaient. On a pu remarquer plus d’une fois que les Hébreux employaient aller, marcher, dans le sens moral de se conduire, vivre.
10. Saint Paul veut dire ici que les Juifs convertis au christianisme, qui rendent encore un culte au tabernacle, c’est-à-dire qui continuent à observer les pratiques du judaïsme, perdent par là même le droit de participer à la divine Eucharistie.
12. * Hors de la porte de Jérusalem. Du temps de Notre Seigneur, le Calvaire était en dehors de la ville de Jérusalem.
17. Vos préposés. Voy. au vers. 7.
19. Afin que je vous sois plus tôt rendu : plusieurs pensent que l’Apôtre était alors prisonnier à Rome.
20-21. Le Grand Pasteur : comp. I Petr. V, 4 ; Joan. X, 11, 16. — Par le sang, peut se joindre à Pasteur, Jésus nous ayant rendus à la vie, réconfortés et nourris par son sang ; ou mieux à retiré : Dieu a retiré Jésus-Christ d’entre les morts et l’a fait monter au Ciel par ou avec son sang, que, grand prêtre éternel, il offre sans cesse pour nous (S. Thomas). Ce sens convient mieux à tout l’ensemble de l’épitre. — Du testament éternel, de la nouvelle alliance, qui ne sera jamais remplacée par une autre. — Faisant en vous par sa grâce, à laquelle l’homme doit coopérer. (Crampon)
22. Cette parole de consolation ; ce que je vous dis ici pour vous consoler dans vos peines.
23. « Il semble résulter de ce passage : 1. que Timothée avait été aussi prisonnier à Rome ; 2. que, après avoir été mis en liberté, il avait reçu de Paul quelque mission ; 3. enfin que ce dernier espérait être prochainement relâché. » (Crampon)
24. Tous vos préposés. Voy. au vers. 7. — Les saints. Voy. Act. IX, 13.
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