PREMIÈRE ÉPITRE DE SAINT PAUL AUX CORINTHIENS
Corinthe, relevée par Jules César et déclarée colonie romaine, était la capitale de l’Achaïe, et la première ville de la Grèce. Elle pouvait avoir quatre cent mille habitants de toute nationalité, grecs, latins, Juifs, etc. Aussi riche que populeuse, elle brillait surtout par son activité et par son luxe. Sa position dans l’isthme qui unit le Péloponnèse à la Grèce, entre la mer Égée à l’Orient et la mer Ionienne à l’Occident, à égale distance de l’Italie et de l’Asie, en faisait le centre d’un commerce considérable. Le commerce lui donnait l’opulence, et l’opulence procurait à ses habitants de quoi satisfaire leur gout pour les arts et pour le plaisir. À peu de distance de ses murs, on célébrait tous les cinq ans des jeux fameux auxquels l’Apôtre fait allusion ; et la ville elle-même était un théâtre d’amusements et de dissolution continuels. On n’y célébrait guère d’autre culte que celui de Vénus. Aussi la vie qu’on y menait était-elle passée en proverbe, et disait-on indifféremment, « vivre en Corinthien, » ou s’abandonner à la volupté. Malgré les obstacles que de telles habitudes devaient mettre à la foi chrétienne, et en dépit de l’opposition des Juifs, S. Paul, animé par une vision céleste, avait réussi à y fonder une église ; et après dix-huit mois de travaux, il l’avait laissée si ferme dans la foi et si fervente qu’elle faisait sa consolation et qu’elle servait de soutien et de modèle aux chrétientés voisines. La plupart des convertis étaient païens d’origine et d’une condition assez humble. Néanmoins, les détails où entre l’Apôtre sur la manière dont se faisait la cène et sur les secours à donner aux chrétiens de Jérusalem, supposent qu’il y avait aussi des chrétiens d’une classe plus élevée. Lui-même, dans son Épitre aux Romains, distingue entre les autres Erástus, l’intendant de la cité, et Caius, qu’il appelle son hôte. L’authenticité des deux Épitres de S. Paul aux Corinthiens est attestée par la tradition. Qu’il suffise de citer S. Clément, pape, qui, dans une Lettre adressée par lui aux Corinthiens, une trentaine d’années plus tard, de 92 à 97, leur rappelle la première de ces Épitres comme une œuvre connue et respectée de tous. « Prenez en main, dit-il, l’Épitre du bienheureux Paul. Il n’y a pas de doute que l’Esprit-Saint ne lui ait inspiré ce qu’il vous a écrit sur lui-même, sur Cephas et sur Apollo, dans un temps où vous étiez divisés comme aujourd’hui. » Cette Lettre de S. Clément est le plus ancien monument que nous ayons de la tradition, et l’un de ceux dont l’authenticité est le mieux établie. On la lisait publiquement dans l’Église de Corinthe et dans beaucoup d’autres. La première Épitre aux Corinthiens fut écrite d’Éphèse. On en a la preuve dans l’Épitre même où S. Paul dit qu’il restera encore quelque temps chez Aquila et Priscille, établis en cette ville depuis son passage à Corinthe. On voit, au même endroit, que la Pentecôte approchait et que l’Apôtre songeait à un départ prochain. C’était dans sa dernière mission, l’an 56 probablement. S. Paul était arrivé au milieu de sa carrière apostolique. Il y avait dix ans qu’il prêchait la foi, et quatre ou cinq ans qu’il avait fondé l’Église de Corinthe ; mais un grand nombre de disciples, de ceux même qui avaient vu le Sauveur après sa résurrection, étaient encore en vie. Ce qui lui donna lieu d’écrire cette première Épitre, ce fut : — 1° Un rapport épistolaire sur les divisions naissantes, rapport qui lui avait été adressé par la maison chrétienne de Chloé. — 2° Un récit oral que venaient de lui faire Stéphanas et ses coadjuteurs dans le gouvernement de cette église, au sujet d’un scandale et de quelque abus. — 3° Certaines questions de morale et de discipline, dont les Corinthiens lui avaient demandé la solution. — L’Apôtre fait allusion à ces renseignements, et même, ce semble, aux termes dont on s’était servi pour le consulter, en divers endroits de son Épitre. On distingue dans cette Épitre deux parties, qui répondent au double dessein qu’avait S. Paul de réformer et d’instruire. — Dans la première, il s’efforce de réformer les abus qui se sont glissés parmi les fidèles de Corinthe. Ces abus sont des divisions, causées par un engouement irréfléchi pour certains prédicateurs, I-IV, et divers scandales donnés à l’Église par des particuliers, V-VI. — Dans la seconde, VII-XV, il répond successivement à cinq questions qu’on lui avait posées : sur le mariage et le célibat, VII ; sur les mets consacrés aux idoles, VIII-X ; sur l’ordre qui doit régner dans les assemblées religieuses, XI ; sur l’usage des dons surnaturels, XII-XIV ; sur la résurrection, XV. Comme on le voit, cette Épitre diffère beaucoup par son objet et par sa forme de l’Épitre aux Romains. Elle ne ressemble en rien à une dissertation ni à un traité dogmatique. C’est une suite d’avis, de réflexions, de solutions, inspirées par les circonstances et réparties en sept articles. Il n’est pas d’écrit qui fasse mieux connaitre, soit l’esprit de l’Apôtre, soit la discipline et les mœurs de ces premiers temps. (L. Bacuez.)
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PREMIÈRE ÉPITRE DE SAINT PAUL AUX CORINTHIENS
*co1su
Saint Paul salue les fidèles de Corinthe. Il rend grâces à Dieu des dons surnaturels qu’il a répandus sur eux. Il les exhorte à éviter les divisions. Sagesse humaine réprouvée de Dieu. Croix, scandale aux yeux des Juifs, folie aux yeux des gentils, force de Dieu pour sauver ceux qui croient. Dieu confond les puissants par les faibles, afin que nul ne se glorifie qu’en lui.
Saint Paul n’emploie ni l’éloquence, ni la sagesse humaine. Il prêche toutefois la sagesse, mais c’est celle de Dieu, cachée au monde et révélée par l’Esprit de Dieu. Il n’y a que ceux qui sont éclairés par l’Esprit de Dieu qui puissent comprendre cette sagesse.
Les Corinthiens, étant encore charnels, n’ont pu recevoir des instructions spirituelles. Les ministres plantent et arrosent ; c’est Dieu qui donne la croissance. Jésus-Christ est le seul fondement de la prédication évangélique. L’ouvrage bâti sur ce fondement sera éprouvé par le feu. Les chrétiens sont le temple de Dieu. La sagesse du monde est une folie. Ne pas mettre sa gloire dans les hommes.
Comment on doit regarder les ministres de l’Évangile ; ne point les juger, ne point se glorifier en eux. Tout discernement vient de Dieu. Souffrances et humiliations des apôtres. Sévérité paternelle de saint Paul contre ceux qui s’enflaient d’orgueil.
Incestueux dans l’Église de Corinthe. Saint Paul le livre à Satan. Il recommande aux Corinthiens de se séparer de ceux qui se rendent coupables de grands crimes.
Saint Paul reproche aux Corinthiens de s’appeler en jugement devant les infidèles. Il les exhorte à fuir les procès. Il leur rappelle les péchés qui ferment l’entrée du ciel. Il leur recommande de fuir la fornication. Nos corps sont les membres de Jésus-Christ et les temples du Saint-Esprit.
Règles de conduite touchant le mariage, la viduité et la virginité. Chacun a son don particulier et doit demeurer dans l’état où il était lorsque Dieu l’a appelé. Avantages de la virginité ; peines du mariage ; bonheur des veuves.
Des viandes immolées aux idoles. La science enfle, la charité édifie. L’idole n’est rien, mais celui qui scandalise les faibles, pêche contre Jésus-Christ.
Celui qui prêche l’évangile a droit de vivre de l’Évangile. Saint Paul met sa gloire à ne pas user de ce droit. Il se fait tout à tous pour les attirer à Jésus-Christ. Nous courons tous dans la lice. Saint Paul nous y anime par son exemple.
Juifs ingrats exterminés dans le désert. Tout ce qui leur est arrivé est figuratif et écrit pour notre instruction. Celui qui croit être ferme doit craindre de tomber. Unité des chrétiens par l’Eucharistie. Ne point chercher son propre avantage, mais celui des autres. Faire tout pour Dieu.
Les hommes en priant doivent avoir la tête nue, et les femmes la tête voilée. Les Corinthiens sont repris de ne pas célébrer la fête du Seigneur avec assez d’ordre. Institution de l’Eucharistie. S’éprouver soi-même avant de s’en approcher. Se juger pour ne pas être jugé.
Il y a divers dons du Saint-Esprit qui les distribue comme il le juge à propos pour l’utilité de l’Église. Toute l’Église est un seul corps ; chaque membre a sa fonction ; tous ont besoin les uns des autres et doivent travailler à l’utilité commune.
Sans la charité tout est inutile pour le salut. Caractère de cette vertu. Elle ne finit jamais. Connaissance de Dieu imparfaite en cette vie. Charité, vertu supérieure à la foi et à l’espérance.
Le don de prophétie préférable au don des langues, et le don des langues inutile aux fidèles sans le don d’interprétation. Règles pour l’usage de ces dons. Les femmes doivent garder le silence dans les Églises.
Résurrection des morts prouvée par celle de Jésus-Christ. Conséquences impies auxquelles s’exposent ceux qui nient la résurrection. Ordre de la résurrection. Comment elle se fera. Qualités des corps ressuscités. Homme terrestre ; homme céleste. Mystère de la résurrection.
Saint Paul recommande aux Corinthiens les pauvres de l’Église de Jérusalem. Il leur promet d’aller les voir. Il leur recommande Timothée. Dernier avis qu’il leur donne. Autres recommandations. Salutations.
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Saint Paul salue les fidèles de Corinthe. Il rend grâces à Dieu des dons surnaturels qu’il a répandus sur eux. Il les exhorte à éviter les divisions. Sagesse humaine réprouvée de Dieu. Croix, scandale aux yeux des Juifs, folie aux yeux des gentils, force de Dieu pour sauver ceux qui croient. Dieu confond les puissants par les faibles, afin que nul ne se glorifie qu’en lui.
1 Paulus vocátus Apóstolus Jesu Christi per
voluntátem Dei, et Sósthenes frater,
1. Paul appelé à l’apostolat de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et Sosthène, son frère,
2 ecclésiæ Dei, quæ est Corínthi, sanctificátis in
Christo Jesu, vocátis sanctis, cum ómnibus qui ínvocant nomen Dómini nostri
Jesu Christi, in omni loco ipsórum et nostro.
2. À l’Église de Dieu, qui est à Corinthe, aux sanctifiés en Jésus-Christ, appelés saints, avec tous ceux qui invoquent le nom du Seigneur Jésus-Christ, en quelque lieu qu’ils soient ou que nous soyons nous-mêmes,
3 Grátia
vobis, et pax a Deo Patre nostro, et Dómino Jesu Christo.
3. Grâce à vous, et paix par Dieu notre Père, et par le Seigneur Jésus-Christ.
4 Grátias ago Deo meo semper pro vobis in grátia Dei, quæ data est vobis in Christo Jesu :
4. Je rends grâces à mon Dieu pour vous sans cesse, à cause de la grâce de Dieu, qui vous a été donnée dans le Christ Jésus.
5 quod in ómnibus dívites facti estis in illo, in omni verbo, et in omni sciéntia.
5. De ce que vous avez été faits en lui riches en toutes choses, en toute parole et en toute science
6 Sicut testimónium Christi confirmátum est in vobis :
6. (Ainsi le témoignage du Christ a été confirmé parmi vous) ;
7 ita ut nihil vobis desit in ulla grátia, exspectántibus
revelatiónem Dómini nostri Jesu Christi,
7. De sorte que rien ne vous manque en aucune grâce, à vous qui attendez la manifestation de Notre Seigneur Jésus-Christ,
8 qui et
confirmábit vos usque in finem sine crímine, in die advéntus Dómini nostri Jesu
Christi.
8. Qui vous affermira même jusqu’à la fin, pour que vous soyez sans reproche au jour de l’avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ.
9 Fidélis
Deus : per quem vocáti estis in societátem fílii ejus Jesu Christi Dómini
nostri.
9. Il est fidèle, le Dieu par qui vous avez été appelés à la société de son fils Jésus-Christ Notre Seigneur.
10 Obsecro
autem vos fratres per nomen Dómini nostri Jesu Christi : ut idípsum
dicátis omnes, et non sint in vobis schísmata : sitis autem perfécti in
eódem sensu, et in eádem senténtia.
10. Je vous conjure donc, mes frères, par le nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, de n’avoir tous qu’un même langage, et de ne pas souffrir de schismes parmi vous ; mais d’être tous affermis dans le même esprit et dans les mêmes sentiments.
11 Significátum est enim mihi de vobis fratres mei
ab iis, qui sunt Chloës, quia contentiónes sunt inter vos.
11. Car j’ai été averti, mes frères, par ceux de la maison de Chloé, qu’il y a des contestations parmi vous.
12 Hoc autem dico, quod unusquísque vestrum
dicit : Ego quidem sum Pauli : ego autem Apollo : ego vero
Cephæ : ego autem Christi.
12. Or, je parle ainsi, parce que chacun de vous dit : Moi, je suis à Paul, et moi à Apollo, et moi à Cephas, et moi au Christ.
13 Divísus
est Christus ? numquid Paulus crucifíxus est pro vobis ? aut in
nómine Pauli baptizáti estis ?
13. Le Christ est-il divisé ? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ? Ou est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ?
14 Grátias ago Deo, quod néminem vestrum baptizávi,
nisi Crispum et Caíum :
14. Je rends grâces à Dieu de ce que je n’ai baptisé aucun de vous, si ce n’est Crispus et Caius ;
15 ne quis
dicat quod in nómine meo baptizáti estis.
15. Afin que nul ne dise qu’il a été baptisé en mon nom.
16 Baptizávi autem et Stéphanæ domum : céterum
néscio si quem álium baptizáverim.
16. J’ai baptisé aussi la famille de Stéphanas : au reste, je ne sais si j’ai baptisé quelque autre personne ;
17 Non enim misit me Christus baptizáre, sed evangelizáre : non in sapiéntia verbi, ut non evacuétur crux Christi.
17. Parce que le Christ ne m’a point envoyé pour baptiser, mais pour prêcher l’Évangile, non pas toutefois selon la sagesse de la parole, afin de ne pas rendre vaine la croix du Christ.
18 Verbum
enim crucis pereúntibus quidem stultítia est : iis autem qui salvi fiunt,
id est nobis, Dei virtus est.
18. Car la parole de la croix est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, c’est-à-dire pour nous, elle est vertu de Dieu.
19 Scriptum
est enim : Perdam sapiéntiam sapiéntium, et prudéntiam prudéntium
reprobábo.
19. Car il est écrit : Je perdrai la sagesse des sages, et, la prudence des prudents, je la réprouverai.
20 Ubi
sápiens ? ubi scriba ? ubi conquisítor hujus sǽculi ? Nonne
stultam fecit Deus sapiéntiam hujus mundi ?
20. Où est le sage ? Où est le Scribe ? Où est l’investigateur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse de ce monde ?
21 Nam quia
in Dei sapiéntia non cognóvit mundus per sapiéntiam Deum : plácuit Deo per
stultítiam prædicatiónis salvos fácere credéntes.
21. En effet, puisque, dans la sagesse de Dieu, le monde, par sa sagesse, n’a pas connu Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication.
22 Quóniam et Judǽi signa petunt, et Græci
sapiéntiam quærunt :
22. Car les Juifs demandent des miracles, et les Grecs cherchent la sagesse ;
23 nos autem
prædicámus Christum crucifíxum : Judǽis quidem scándalum, géntibus autem
stultítiam,
23. Et nous, nous prêchons le Christ crucifié, pour les Juifs, il est vrai scandale, et pour les gentils, folie ;
24 ipsis
autem vocátis Judǽis, atque Græcis Christum Dei virtútem, et Dei
sapiéntia :
24. Mais, pour ceux qui sont appelés, soit Juifs, soit Grecs, le Christ vertu de Dieu et sagesse de Dieu ;
25 quia quod stultum est Dei, sapiéntius est
homínibus : et quod infírmum est Dei, fórtius est homínibus.
25. Car ce qui est folie en Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse en Dieu est plus fort que les hommes.
26 Vidéte
enim vocatiónem vestram, fratres, quia non multi sapiéntes secúndum carnem, non
multi poténtes, non multi nóbiles :
26. En effet, voyez, mes frères, votre vocation, ce n’est pas un grand nombre de sages selon la chair, ni un grand nombre de puissants et de grands,
27 sed quæ
stulta sunt mundi elégit Deus, ut confúndat sapiéntes : et infírma mundi
elégit Deus, ut confúndat fórtia :
27. Que Dieu a choisis, mais ce qui est insensé selon le monde, pour confondre les sages ; il a choisi aussi ce qui est faible selon le monde, pour confondre ce qui est fort ;
28 et ignobília mundi, et contemptibília elégit
Deus, et ea quæ non sunt, ut ea quæ sunt destrúeret :
28. Enfin, Dieu a choisi ce qui est vil et méprisable selon le monde, et les choses qui ne sont pas, pour détruire les choses qui sont ;
29 ut non gloriétur omnis caro in conspéctu ejus.
29. Afin que nulle chair ne se glorifie en sa présence.
30 Ex ipso
autem vos estis in Christo Jesu, qui factus est nobis sapiéntia a Deo, et
justítia, et sanctificátio, et redémptio :
30. Et c’est par lui que vous êtes dans le Christ Jésus, que Dieu a fait notre sagesse, notre justice, notre sanctification et notre rédemption ;
31 ut
quemádmodum scriptum est : Qui gloriátur, in Dómino gloriétur.
31. Afin, comme il est écrit, que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur.
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CHAP. I. 9. I Thess. V, 24. — 12. Act. XVIII, 24. — 14. Act. XVIII, 8. — 17. II Petr. I, 16 ; Infra. II, 1. — 18. Rom. I, 16. — 19. Is. XXIX, 14. — 22. Matth. XII, 38 ; XVI, 4 ; Luc. XI, 29. — 20. Is. XXXIII, 18. — 27. Deut. VII, 7. — 30. Jer. XXIII, 5. — 31. Jer. IX, 23, 24 ; II Cor. X, 17.
1. * Sosthène. Voir Act. XVIII, 17.
2. Appelés saints. Voy. Act. IX, 13.
5-7. Les éloges que saint Paul donne ici aux Corinthiens, et les faveurs dont il parle, s’adressent au corps de l’Église de Corinthe, et non point à chacun des membres en particulier. Les éloges sont pour les parfaits, les leçons et les reproches pour les imparfaits. Cette observation suffit pour justifier l’apôtre de la contradiction que plusieurs lui ont reproché sur ce point.
6. Le témoignage du Christ ; c’est-à-dire le témoignage qui a été rendu au Christ par la prédication de l’Évangile.
11. * Chloé ne nous est connue que par ce passage. Mes frères : Paul emploie souvent cette formule pour faire accepter quelque reproche sévère. — Les gens, les esclaves ou les enfants (Rom. XVI, 11) de Chloé, quelque pieuse dame d’Éphèse qui, après un voyage à Corinthe, aura instruit Paul de la situation de cette Église.
12. * Apollo, Cephas. « Plusieurs pensent que ce sont là des noms fictifs, mis en avant par l’apôtre pour éviter aux véritables chefs de parti la contusion de se voir désigner publiquement. Mais ce sentiment s’accorde mal avec ce qu’on lit dans la première épitre de S. Clément. S. Paul a bien pu omettre certains noms ; mais ceux qu’il cite ne paraissent pas imaginaires. On sait par S. Luc qu’Apollo avait séjourné à Corinthe, qu’il avait succédé à S. Paul pour la prédication, et qu’on avait applaudi à son éloquence. Quant à S. Pierre, S. Denys, évêque de Corinthe vers le milieu du second siècle, nous apprend que son Église le tenait pour son fondateur aussi bien que S. Paul. Il est probable que le chef des Apôtres avait passé par cette ville en se rendant à Rome, ou qu’il s’y était retiré avec Prisca et Aquila, au moment où un décret de Claude obligea tous les Juifs à s’éloigner de la capitale de l’empire. — Quoi qu’il en soit, le reproche que S. Paul fait ici aux Corinthiens ne saurait fournir aucun appui à la fable du pétrinisme et du paulinisme, imaginée par Baur et son école. Les partis dont parle S. Paul sont de simples coteries qui n’accusent aucun dissentiment en manière de croyance, et qui n’ont pu avoir de durée ni s’étendre au-delà de Corinthe. Les Apôtres y restent complètement étrangers. » (L. Bacuez.)
14. * Crispus était le chef de la synagogue de Corinthe. Voir note sur Act. XVIII, 8. — Caius donnait l’hospitalité à S. Paul à Corinthe (Rom. XVI, 23). Origène dit qu’il devint évêque de Thessalonique.
16. * Stéphanas est mentionné de nouveau plus loin, XVI, 16-17, comme l’un des premiers convertis de l’Achaïe. Il était avec S. Paul à Éphèse, quand l’apôtre écrivit cette première Épitre aux Corinthiens. D’après S. Jean Chrysostome, Stéphanas s’était rendu à Éphèse pour consulter S. Paul sur des questions de discipline. D’autres croient que le motif du voyage avait été un but charitable. Peut-être les assemblées des fidèles avaient-elles lieu dans sa maison à Corinthe.
17. Parce que le Christ, etc. Ces paroles ne signifient pas que le baptême n’est pas la fonction et l’objet principal de la mission des apôtres, mais que la prédication était l’œuvre principale de la mission de saint Paul.
22. Les Juifs ne demandaient pas de simples miracles, car Jésus-Christ et les apôtres en opéraient un grand nombre qu’ils reconnaissaient et qu’ils proclamaient eux-mêmes, puisqu’ils les attribuaient au démon, mais ils demandaient, sans aucun droit, des prodiges d’un certain genre, des prodiges qui vinssent immédiatement du ciel.
25. Ce qui, dans les voies de Dieu, parait folie au monde, est certainement très sage, et ce qui parait faiblesse est au-dessus de toute force humaine.
28. Les choses qui ne sont pas ; c’est-à-dire de peu de valeur, de rien.
29. Nulle chair, aucun homme. Voy. Matth. XXIV, 22.
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Saint Paul n’emploie ni l’éloquence, ni la sagesse humaine. Il prêche toutefois la sagesse, mais c’est celle de Dieu, cachée au monde et révélée par l’Esprit de Dieu. Il n’y a que ceux qui sont éclairés par l’Esprit de Dieu qui puissent comprendre cette sagesse.
1 Et ego, cum veníssem ad vos, fratres, veni non in
sublimitáte sermónis, aut sapiéntiæ, annúntians vobis testimónium Christi.
1. Pour moi, mes frères, lorsque je suis venu vers vous, je ne suis point venu vous annoncer le témoignage du Christ dans la sublimité du discours et de la sagesse.
2 Non enim
judicávi me scire áliquid inter vos, nisi Jesum Christum, et hunc crucifíxum.
2. Car je n’ai pas jugé que je susse parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et celui-ci crucifié.
3 Et ego in
infirmitáte, et timóre, et tremóre multo fui apud vos :
3. Aussi, est-ce dans un état de faiblesse, de crainte, et d’un grand tremblement, que j’ai été parmi vous ;
4 et sermo
meus, et prædicátio mea non in persuasibílibus humánæ sapiéntiæ verbis, sed in
ostensióne spíritus et virtútis :
4. Et mon discours et ma prédication ont été, non dans les paroles persuasives de la sagesse humaine, mais dans la manifestation de l’esprit et de la vertu ;
5 ut fides vestra non sit in sapiéntia hóminum, sed in virtúte Dei.
5. Afin que votre foi ne soit pas établie sur la sagesse des hommes, mais sur la vertu de Dieu.
6 Sapiéntiam autem lóquimur inter perféctos :
sapiéntiam vero non hujus sǽculi, neque príncipum hujus sǽculi, qui
destruúntur :
6. Cependant nous prêchons la sagesse parmi les parfaits, non la sagesse de ce siècle, ni des princes de ce siècle, qui périssent ;
7 sed lóquimur Dei sapiéntiam in mystério, quæ
abscóndita est, quam prædestinávit Deus ante sǽcula in glóriam nostram,
7. Mais nous prêchons la sagesse de Dieu dans le mystère, sagesse qui a été cachée, que Dieu a prédestinée pendant les siècles pour notre gloire ;
8 quam nemo
príncipum hujus sǽculi cognóvit : si enim cognovíssent, numquam Dóminum
glóriæ crucifixíssent.
8. Qu’aucun prince de ce siècle n’a connue ; car s’ils l’avaient connue, jamais ils n’auraient crucifié le Seigneur de la gloire.
9 Sed sicut
scriptum est : Quod óculus non vidit, nec auris audívit, nec in cor
hóminis ascéndit, quæ præparávit Deus iis qui díligunt illum :
9. Mais, comme il est écrit : Ce que l’œil n’a point vu, ce que l’oreille n’a point entendu, ce qui n’est point monté dans le cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé à ceux qui l’aiment ;
10 nobis
autem revelávit Deus per Spíritum suum : Spíritus enim ómnia scrutátur,
étiam profúnda Dei.
10. C’est aussi ce que Dieu nous a révélé par son Esprit ; car l’Esprit pénètre toutes choses, même les profondeurs de Dieu.
11 Quis enim
hóminum scit quæ sunt hóminis, nisi spíritus hóminis, qui in ipso est ?
ita et quæ Dei sunt, nemo cognóvit, nisi Spíritus Dei.
11. Qui des hommes sait ce qui est dans l’homme, sinon l’esprit de l’homme qui est en lui ? Ainsi, ce qui est en Dieu, personne ne le connait, que l’Esprit de Dieu.
12 Nos autem
non spíritum hujus mundi accépimus, sed Spíritum qui ex Deo est, ut sciámus quæ
a Deo donáta sunt nobis :
12. Pour nous, nous n’avons point reçu l’esprit de ce monde, mais l’Esprit qui est de Dieu, afin que nous connaissions les dons qui nous ont été faits par Dieu,
13 quæ et
lóquimur non in doctis humánæ sapiéntiæ verbis, sed in doctrína Spíritus,
spirituálibus spirituália comparántes.
13. Et que nous annonçons, non avec les doctes paroles de la sagesse humaine, mais selon la doctrine de l’Esprit, traitant spirituellement les choses spirituelles.
14 Animális autem homo non pércipit ea quæ sunt
Spíritus Dei : stultítia enim est illi, et non potest intellígere :
quia spirituáliter examinátur.
14. L’homme animal ne perçoit pas ce qui est de l’Esprit de Dieu ; c’est folie pour lui, et il ne le peut comprendre, parce que c’est par l’esprit qu’on doit en juger.
15 Spirituális autem júdicat ómnia : et ipse a
némine judicátur.
15. Mais l’homme spirituel juge de toutes choses, et il n’est jugé de personne.
16 Quis enim
cognóvit sensum Dómini, qui ínstruat eum ? nos autem sensum Christi
habémus.
16. Car qui a connu la pensée du Seigneur pour pouvoir l’instruire ? Mais nous, nous avons la pensée du Christ.
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CHAP. II. 1. Supra. I, 17. — 3. Act. XVIII, 1. — 4. II Petr. I, 16. — 9. Is. LXIV, 4. — 13. Supra. I, 17 ; II, 1, 4 ; II Petr. I, 16. — 16. Sap. IX, 13 ; Is. XL, 13 ; Rom. XI, 34.
1. Le témoignage du Christ. Compar. I, 6.
6. Les princes de ce siècle sont les sages, les savants, les philosophes, ou les démons dont l’empire se détruit de plus en plus par l’établissement du règne de Jésus-Christ.
7. Dans le mystère, mystérieusement, dans le désert ; ne prêchant cette sagesse divine qu’au petit nombre des sages. Compar. le vers. 6.
14, 15. L’homme animal est celui qui s’adonne aux plaisirs des sens, à ses affections charnelles et mondaines, ou celui qui ne juge des choses célestes que par la raison naturelle, les sens et la sagesse humaine. L’homme spirituel est celui qui ne se laisse emporter ni par les plaisirs des sens, ni par ses affections charnelles, etc., et qui, dans ce qui regarde la religion, ne prend pas la raison humaine pour guide, mais la grâce divine, la foi de l’Église et l’Esprit de Dieu.
15. Juge de toutes choses, etc. Il est faux de dire, avec les ennemis de nos Livres saints, que ces paroles consacrent le fanatisme ou la révolte. L’apôtre dit seulement que ceux qui ont reçu le don de discerner les esprits ont seuls le droit de décider si celui qui prétend être inspiré est fanatique ou prophète.
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Les Corinthiens, étant encore charnels, n’ont pu recevoir des instructions spirituelles. Les ministres plantent et arrosent ; c’est Dieu qui donne la croissance. Jésus-Christ est le seul fondement de la prédication évangélique. L’ouvrage bâti sur ce fondement sera éprouvé par le feu. Les chrétiens sont le temple de Dieu. La sagesse du monde est une folie. Ne pas mettre sa gloire dans les hommes.
1 Et ego, fratres, non pótui vobis loqui quasi spirituálibus, sed quasi carnálibus. Tamquam párvulis in Christo,
1. Aussi, mes frères, je n’ai pu moi-même vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels. Comme à de petits enfants en Jésus-Christ,
2 lac vobis
potum dedi, non escam : nondum enim poterátis : sed nec nunc quidem
potéstis : adhuc enim carnáles estis.
2. Je vous ai abreuvés de lait, mais je ne vous ai point donné à manger, parce que vous ne le pouviez pas encore ; et à présent même, vous ne le pouvez point, parce que vous êtes encore charnels.
3 Cum enim
sit inter vos zelus, et conténtio : nonne carnáles estis, et secúndum
hóminem ambulátis ?
3. Car, puisqu’il y a parmi vous jalousie et esprit de contention, n’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme ?
4 Cum enim quis dicat : Ego quidem sum Pauli ; álius autem : Ego Apollo : nonne hómines estis ?
4. En effet, puisque l’un dit : Moi je suis à Paul ; et un autre : Moi à Apollo ; n’êtes-vous pas des hommes ?
Quid ígitur est Apollo ?
quid vero Paulus ?
Qu’est donc Apollo ? et qu’est Paul ?
5 minístri
ejus, cui credidístis, ut unicuíque sicut Dóminus dedit.
5. Des ministres de celui en qui vous avez cru, et chacun l’est selon le don que le Seigneur lui a départi.
6 Ego plantávi, Apóllo rigávit : sed Deus increméntum
dedit.
6. Moi, j’ai planté, Apollo a arrosé ; mais Dieu a donné la croissance.
7 Itaque
neque qui plantat est áliquid, neque qui rigat : sed qui increméntum dat,
Deus.
7. C’est pourquoi, ni celui qui plante n’est quelque chose, ni celui qui arrose ; mais celui qui donne la croissance, Dieu.
8 Qui autem plantat, et qui rigat, unum sunt. Unusquísque autem própriam mercédem accípiet, secúndum suum labórem.
8. Or celui qui plante et celui qui arrose sont une seule chose. Mais chacun recevra son propre salaire selon son travail.
9 Dei enim sumus adjutóres : Dei agricultúra estis, Dei
ædificátio estis.
9. Car nous sommes les coopérateurs de Dieu ; vous êtes le champ que Dieu cultive, l’édifice que Dieu bâtit.
10 Secúndum grátiam Dei, quæ data est mihi, ut sápiens architéctus fundaméntum pósui : álius autem superædíficat. Unusquísque autem vídeat quómodo superædíficet.
10. Selon la grâce que Dieu m’a donnée, j’ai, comme un sage architecte, posé le fondement, et un autre a bâti dessus. Que chacun donc regarde comment il y bâtira encore.
11 Fundaméntum enim áliud nemo potest pónere præter
id quod pósitum est, quod est Christus Jesus.
11. Car personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui a été posé, lequel est le Christ Jésus.
12 Si quis
autem superædíficat super fundaméntum hoc, aurum, argéntum, lápides pretiósos,
ligna, fœnum, stípulam,
12. Que si on élève sur ce fondement un édifice d’or, d’argent, de pierres précieuses, de bois, de foin, de chaume,
13
uniuscujúsque opus maniféstum erit : dies enim Dómini declarábit, quia in
igne revelábitur : et uniuscujúsque opus quale sit, ignis probábit.
13. L’ouvrage de chacun sera manifesté ; car le jour du Seigneur le mettra en lumière, et il sera révélé par le feu ; ainsi le feu éprouvera l’œuvre de chacun.
14 Si cujus
opus mánserit quod superædificávit, mercédem accípiet.
14. Si l’ouvrage de celui qui a bâti sur le fondement demeure, celui-ci recevra son salaire.
15 Si cujus
opus árserit, detriméntum patiétur : ipse autem salvus erit, sic tamen
quasi per ignem.
15. Si l’œuvre de quelqu’un brule, il en souffrira la perte ; cependant il sera sauvé, mais comme par le feu.
16 Nescítis
quia templum Dei estis, et Spíritus Dei hábitat in vobis ?
16. Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?
17 Si quis autem templum Dei violáverit, dispérdet illum Deus. Templum enim Dei sanctum est, quod estis vos.
17. Si donc quelqu’un profane le temple de Dieu, Dieu le perdra. Car le temple de Dieu est saint, et vous êtes ce temple.
18 Nemo se
sedúcat : si quis vidétur inter vos sápiens esse in hoc sǽculo, stultus
fiat ut sit sápiens.
18. Que personne ne s’abuse : si quelqu’un d’entre vous parait sage selon ce siècle, qu’il devienne fou pour être sage ;
19 Sapiéntia enim hujus mundi, stultítia est apud Deum. Scriptum est enim : Comprehéndam sapiéntes in astútia eórum.
19. Attendu que la sagesse de ce siècle est folie devant Dieu. Car il est écrit : J’enlacerai les sages dans leurs propres ruses.
20 Et
íterum : Dóminus novit cogitatiónes sapiéntium quóniam vanæ sunt.
20. Et encore : Le Seigneur sait que les pensées des sages sont vaines.
21 Nemo
ítaque gloriétur in homínibus.
21. Que personne donc ne se glorifie dans les hommes.
22 Omnia enim vestra sunt, sive Paulus, sive Apollo,
sive Cephas, sive mundus, sive vita, sive mors, sive præséntia, sive
futúra : ómnia enim vestra sunt :
22. Car tout est à vous, soit Paul, soit Apollo, soit Cephas, soit vie, soit mort, soit choses présentes, soit choses futures ; oui, tout est à vous ;
23 vos autem
Christi : Christus autem Dei.
23. Mais vous au Christ, et le Christ à Dieu.
~
CHAP.
III. 8. Ps. LXI, 13 ; Matth. XVI, 27 ; Rom. II, 6 ; Gal. VI, 5. — 17. Infra. VI, 19 ; II Cor. VI,
16. — 19. Job. V,
13. — 20. Ps. XCIII,
11. —
(propríetas - vestra) Ps. VIII, 7. — 23. (propríetas - Dei) Is. I, 3 ; Infra. VI, 19.
1. Moi-même, moi non plus, je n’ai pu, etc. : nul ne le pouvait : comp. II, 14. — Vous parler, vous prêcher cette sagesse supérieure : voy. II, 6. — Des hommes spirituels. Voy. II, 14. — Charnels, si peu changés par l’influence de l’Esprit-Saint, que la chair, foyer du péché et de la concupiscence, domine encore en eux.
4. * À Apollo.
Voir I Cor. I, 12.
11-15. Le fondement de l’Église de Dieu est Jésus-Christ et sa doctrine, ou la vraie foi en lui agissant par la charité. L’édifice d’or, d’argent, de pierres précieuses, bâti sur ce fondement, c’est la plus parfaite prédication et la pratique de l’Évangile. L’édifice auquel on a mêlé le bois, le foin, la paille, signifie la prédication des docteurs Corinthiens, qui, à la vérité, n’erraient pas dans la foi, mais ajoutaient à leurs discours une vaine pompe de paroles et des questions inutiles. Le jugement de Dieu, soit particulier, soit général, manifestera de quelle sorte aura été l’œuvre de chaque homme, œuvre dont il est difficile de porter un jugement en cette vie. Toute doctrine qui pourra résister à l’épreuve du feu de ce jugement attirera au prédicateur la récompense éternelle de son travail. Toute doctrine contraire sera consumée et anéantie. À la vérité, le prédicateur, s’il est d’ailleurs irréprochable, ne périra pas avec son ouvrage ; il sera sauvé parce qu’il aura bâti sur le vrai fondement. Mais il ne sera que comme un homme qui se sauve à travers un incendie, en conservant sa vie, et en perdant toute le reste. Ainsi il souffrira la perte de son travail, en ne recevant point la récompense du prédicateur évangélique, il n’entrera même dans le ciel qu’après avoir expié par le feu du purgatoire les fautes qu’il a commises dans l’exercice du ministère évangélique.
22. * Apollo, Cephas. Voir I Cor. I, 12.
²
Comment on doit regarder les ministres de l’Évangile ; ne point les juger, ne point se glorifier en eux. Tout discernement vient de Dieu. Souffrances et humiliations des apôtres. Sévérité paternelle de saint Paul contre ceux qui s’enflaient d’orgueil.
1 Sic nos
exístimet homo ut minístros Christi, et dispensatóres mysteriórum Dei.
1. Que les hommes nous regardent comme ministres du Christ, et dispensateurs des mystères de Dieu.
2 Hic jam
quǽritur inter dispensatóres ut fidélis quis inveniátur.
2. Or ce qu’on demande dans les dispensateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle.
3 Mihi autem pro mínimo est ut a vobis júdicer, aut
ab humáno die : sed neque meípsum júdico.
3. Pour moi, je me mets fort peu en peine d’être jugé par vous ou par un tribunal humain ; bien plus, je ne me juge pas moi-même.
4 Nihil enim
mihi cónscius sum, sed non in hoc justificátus sum : qui autem júdicat me,
Dóminus est.
4. À la vérité, ma conscience ne me reproche rien, mais je ne suis pas pour cela justifié ; celui qui me juge c’est le Seigneur.
5 Itaque
nolíte ante tempus judicáre, quoadúsque véniat Dóminus : qui et
illuminábit abscóndita tenebrárum, et manifestábit consília córdium : et
tunc laus erit unicuíque a Deo.
5. C’est pourquoi, ne jugez pas avant le temps, jusqu’à ce que vienne le Seigneur, qui éclairera ce qui est caché dans les ténèbres, et manifestera les pensées secrètes des cœurs ; et alors chacun recevra de Dieu sa louange.
6 Hæc autem, fratres, transfigurávi in me et
Apollo, propter vos : ut in nobis discátis, ne supra quam scriptum est,
unus advérsus álterum inflétur pro álio.
6. Au reste, mes frères, j’ai personnifié ces choses en moi et en Apollo à cause de vous, afin que vous appreniez, par notre exemple, à ne pas, contrairement à ce que je vous ai écrit, vous enfler d’orgueil l’un contre l’autre pour autrui.
7 Quis enim
te discérnit ? quid autem habes quod non accepísti ? si autem
accepísti, quid gloriáris quasi non accéperis ?
7. Car qui te discerne ? et qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Que si tu l’as reçu, pourquoi t’en glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu ?
8 Jam
saturáti estis, jam dívites facti estis : sine nobis regnátis : et
útinam regnétis, ut et nos vobíscum regnémus.
8. Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, vous régnez sans nous ; et que seulement vous régniez en effet, afin que nous régnions avec vous.
9 Puto enim quod
Deus nos Apóstolos novíssimos osténdit, tamquam morti destinátos : quia
spectáculum facti sumus mundo, et ángelis, et homínibus.
9. Car il me semble que Dieu nous a présentés, nous les derniers des apôtres, comme destinés à la mort, puisque nous sommes donnés en spectacle au monde, aux anges et aux hommes.
10 Nos
stulti propter Christum, vos autem prudéntes in Christo : nos infírmi, vos
autem fortes : vos nóbiles, nos autem ignóbiles.
10. Nous sommes, nous, insensés à cause du Christ ; mais vous, vous êtes sages dans le Christ ; nous sommes faibles et vous forts ; vous êtes honorés, mais nous méprisés.
11 Usque in hanc horam et esurímus, et sitímus, et
nudi sumus, et cólaphis cǽdimur, et instábiles sumus,
11. Jusqu’à cette heure nous souffrons et la faim et la soif, nous sommes nus, déchirés à coups de poing, et nous n’avons pas de demeure stable ;
12 et
laborámus operántes mánibus nostris : maledícimur, et benedícimus :
persecutiónem pátimur, et sustinémus :
12. Nous nous fatiguons, travaillant de nos mains ; on nous maudit, et nous bénissons ; on nous persécute, et nous le supportons ;
13
blasphemámur, et obsecrámus : tamquam purgaménta hujus mundi facti sumus,
ómnium peripséma usque adhuc.
13. On nous blasphème, et nous prions ; nous sommes devenus jusqu’à présent comme les ordures du monde, et les balayures rejetées de tous.
14 Non ut confúndam vos, hæc scribo, sed ut fílios meos
caríssimos móneo.
14. Ce n’est point pour vous donner de la confusion que j’écris ceci, mais je vous avertis comme mes fils très chers.
15 Nam si decem míllia pædagogórum habeátis in Christo, sed non multos patres. Nam in Christo Jesu per Evangélium ego vos génui.
15. Car eussiez-vous dix mille maitres dans le Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères ; puisque c’est moi qui, par l’Évangile, vous ai engendrés en Jésus-Christ.
16 Rogo ergo
vos, imitatóres mei estóte, sicut et ego Christi.
16. Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs, comme je le suis du Christ.
17 Ideo misi ad vos Timótheum, qui est fílius meus
caríssimus, et fidélis in Dómino : qui vos commonefáciet vias meas, quæ
sunt in Christo Jesu, sicut ubíque in omni ecclésia dóceo.
17. C’est pourquoi, je vous ai envoyé Timothée, qui est mon fils bien-aimé, et fidèle dans le Seigneur ; il vous rappellera mes voies en Jésus-Christ, selon ce que j’enseigne partout dans toutes les Églises.
18 Tamquam
non ventúrus sim ad vos, sic infláti sunt quidam.
18. Quelques-uns s’enflent en eux-mêmes, comme si je ne devais plus venir vous voir.
19 Véniam
autem ad vos cito, si Dóminus volúerit : et cognóscam non sermónem eórum
qui infláti sunt, sed virtútem.
19. Mais je viendrai vers vous bientôt, si le Seigneur le veut ; et je connaitrai non quel est le langage de ceux qui sont pleins d’eux-mêmes, mais quelle est leur vertu.
20 Non enim in sermóne est regnum Dei, sed in virtúte.
20. Car ce n’est pas dans les paroles que consiste le royaume de Dieu, mais dans la vertu.
21 Quid vultis ? in virga véniam ad vos, an in caritáte, et spíritu mansuetúdinis ?
21. Que voulez-vous ? Que je vienne à vous avec une verge, ou avec charité et mansuétude ?
~
CHAP. IV. 1. II Cor. VI, 4. — 12. Act. XX, 34 ; I Thess. II, 9 ; II Thess. III, 8.
3. Par un tribunal humain ; littér. : par aucun jour humain. Le mot jour, qui signifie évidemment ici le jour fixé pour un jugement, se prend pour le jugement lui-même ; comme nous disons : Journée sanglante, journée de Poitiers, pour bataille sanglante, bataille de Poitiers, à l’imitation des Latins qui se servaient de dies, pour exprimer l’action qui rendait une journée mémorable. Compar. Jer. XVII, 16.
6. Contrairement à ce que, etc. Compar. III, 3-9 ; IV, 1.
11. Nous sommes déchirés, etc. Voy. Matth. XXI, 35.
17. * Timothée. Voir l’Introduction aux Épitres pastorales.
20. Le royaume de Dieu ; c’est-à-dire la vertu, la perfection chrétienne. Ne consiste pas : n’a pas pour condition d’existence des paroles, plus ou moins éloquentes, mais la foi et la sainteté, qui sont des œuvres de force et de puissance. Compar. Matth. VII, 21.
²
Incestueux dans l’Église de Corinthe. Saint Paul le livre à Satan. Il recommande aux Corinthiens de se séparer de ceux qui se rendent coupables de grands crimes.
1 Omníno
audítur inter vos fornicátio, et talis fornicátio, qualis nec inter gentes, ita
ut uxórem patris sui áliquis hábeat.
1. Il n’est bruit que d’une fornication commise parmi vous, d’une fornication telle, qu’il n’en existe pas chez les gentils mêmes ; jusque-là que quelqu’un a la femme de son père.
2 Et vos
infláti estis : et non magis luctum habuístis ut tollátur de médio vestrum
qui hoc opus fecit.
2. Et vous êtes gonflés d’orgueil ! et vous n’êtes pas plutôt dans les pleurs, pour faire ôter d’au milieu de vous celui qui a commis cette action !
3 Ego quidem
absens córpore, præsens autem spíritu, jam judicávi ut præsens eum, qui sic
operátus est,
3. Pour moi, absent de corps, il est vrai, mais présent d’esprit, j’ai déjà jugé, comme si j’étais présent, que celui qui a commis un tel attentat,
4 in nómine
Dómini nostri Jesu Christi, congregátis vobis et meo spíritu, cum virtúte
Dómini nostri Jesu,
4. Vous et mon esprit étant réunis au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, soit par la puissance de Notre Seigneur Jésus
5 trádere hujúsmodi Sátanæ in intéritum carnis, ut
spíritus salvus sit in die Dómini nostri Jesu Christi.
5. Livré à Satan pour la mort de sa chair, afin que son esprit soit sauvé au jour de Notre Seigneur Jésus-Christ.
6 Non est bona gloriátio vestra. Nescítis quia módicum ferméntum totam massam corrúmpit ?
6. C’est bien à tort que vous vous glorifiez. Ne savez-vous pas qu’un peu de levain corrompt toute la pâte ?
7 Expurgáte vetus ferméntum, ut sitis nova conspérsio, sicut estis ázymi. Etenim Pascha nostrum immolátus est Christus.
7. Purifiez-vous donc du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, comme vous êtes des azymes. Car notre Pâque, le Christ, a été immolé.
8 Itaque
epulémur : non in ferménto véteri, neque in ferménto malítiæ et
nequítiæ : sed in ázymis sinceritátis et veritátis.
8. C’est pourquoi, mangeons la pâque, non avec un vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des azymes de sincérité et de vérité.
9 Scripsi in epístola : Ne commisceámini fornicáriis :
9. Je vous ai écrit dans la lettre : N’ayez point de commerce avec des fornicateurs ;
10 non
útique fornicáriis hujus mundi, aut aváris, aut rapácibus, aut idólis
serviéntibus : alióquin debuerátis de hoc mundo exiísse.
10. Ce qui ne s’entend pas des fornicateurs de ce monde, non plus que des avares, des rapaces, des idolâtres ; autrement vous devriez sortir de ce monde.
11 Nunc
autem scripsi vobis non commiscéri : si is qui frater nominátur, est
fornicátor, aut avárus, aut idólis sérviens, aut malédicus, aut ebriósus, aut
rapax, cum ejúsmodi nec cibum súmere.
11. Mais je vous ai écrit de ne point avoir de commerce avec celui qui, portant le nom de frère, est fornicateur, ou avare, ou idolâtre, ou médisant, ou ivrogne, ou rapace, et même de ne pas manger avec un tel homme.
12 Quid enim mihi de iis qui foris sunt,
judicáre ? nonne de iis qui intus sunt, vos judicátis ?
12. En effet, m’appartient-il de juger ceux qui sont dehors ? Et ceux qui sont dedans, n’est-ce pas vous qui les jugez ?
13 nam eos qui foris sunt, Deus judicábit. Auférte malum ex vobis ipsis.
13. Car ceux qui sont dehors, Dieu les jugera. Ôtez le méchant d’au milieu de vous.
~
CHAP. V.
1. Lev. XVIII, 7, 8 ; XX, 11. — 3. Col. II, 5. — 6. Os. VII, 4 ; Gal. V, 9.
5. Livré à Satan ; c’est-à-dire retranché de la société des fidèles, excommunié pour un temps.
6. Corrompt toute la pâte. Cette expression, que l’on retrouve encore dans l’épitre aux Galates, V, 9, doit, comme tout ce qui suit le prouve clairement, être restreinte au temps de la pâque, pendant lequel en effet les Juifs tenaient pour souillée une masse entière de pâte, pour peu de levain qu’il y entrât. Car, dans tout autre cas, non seulement, il ne gâte pas la pâte, mais il la rend meilleure.
7. # Notre Pâque, c’est-à-dire notre Agneau pascal. Voir Matth. XXVI, 2.
9. Dans la lettre ; c’est-à-dire dans cette lettre. Compar. les vers. 2, 6.
12. Ceux qui sont dehors de l’Église, les païens, par opposition à ceux qui sont dedans ; c’est-à-dire aux chrétiens, parmi lesquels on doit compter les hérétiques et les schismatiques qui, conservant le caractère indélébile du baptême, demeurent par là même soumis à la juridiction de l’Église.
²
Saint Paul reproche aux Corinthiens de s’appeler en jugement devant les infidèles. Il les exhorte à fuir les procès. Il leur rappelle les péchés qui ferment l’entrée du ciel. Il leur recommande de fuir la fornication. Nos corps sont les membres de Jésus-Christ et les temples du Saint-Esprit.
1 Audet áliquis vestrum habens negótium advérsus
álterum, judicári apud iníquos, et non apud sanctos ?
1. Quelqu’un de vous ayant avec un autre un différend, ose l’appeler en jugement devant les infidèles et non devant les saints !
2 an
nescítis quóniam sancti de hoc mundo judicábunt ? et si in vobis
judicábitur mundus, indígni estis qui de mínimis judicétis ?
2. Ne savez-vous pas que les saints jugeront ce monde ? Or si le monde doit être jugé par vous, êtes-vous indignes de juger des moindres choses ?
3 Nescítis quóniam ángelos judicábimus ? quanto magis
sæculária ?
3. Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? Combien plus les choses du siècle ?
4 Sæculária
ígitur judícia si habuéritis : contemptíbiles, qui sunt in ecclésia, illos
constitúite ad judicándum.
4. Si donc vous avez des différends touchant les choses du siècle, établissez, pour les juger, ceux qui tiennent le dernier rang dans l’Église.
5 Ad
verecúndiam vestram dico. Sic non est inter vos sápiens quisquam, qui possit
judicáre inter fratrem suum ?
5. Je le dis pour votre honte : N’y a-t-il donc parmi vous aucun sage qui puisse être juge entre ses frères ?
6 Sed frater
cum fratre judício conténdit : et hoc apud infidéles ?
6. Mais un frère plaide contre son frère, et cela devant des infidèles ?
7 Jam quidem omníno delíctum est in vobis, quod
judícia habétis inter vos. Quare non magis injúriam accípitis ? quare non
magis fraudem patímini ?
7. C’est déjà certainement pour vous une faute, que vous ayez des procès entre vous. Pourquoi ne supportez-vous pas plutôt d’être lésés ? Pourquoi ne supportez-vous pas plutôt la fraude ?
8 Sed vos
injúriam fácitis, et fraudátis : et hoc frátribus.
8. Mais vous-mêmes, vous lésez, vous fraudez, et cela à l’égard de vos frères.
9 An nescítis quia iníqui regnum Dei non possidébunt ? Nolíte erráre : neque fornicárii, neque idólis serviéntes, neque adúlteri,
9. Ne savez-vous pas que les injustes ne possèderont pas le royaume de Dieu ? Ne vous abusez point : ni les fornicateurs, ni les idolâtres, ni les adultères,
10 neque
molles, neque masculórum concubitóres, neque fures, neque avári, neque ebriósi,
neque malédici, neque rapáces regnum Dei possidébunt.
10. Ni les efféminés, ni les abominables, ni les voleurs, ni les avares, ni les ivrognes, ni les médisants, ni les rapaces, ne possèderont le royaume de Dieu.
11 Et hæc
quidam fuístis : sed ablúti estis, sed sanctificáti estis, sed justificáti
estis in nómine Dómini nostri Jesu Christi, et in Spíritu Dei nostri.
11. C’est ce que quelques-uns de vous ont été, mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu.
12
Omnia mihi licent, sed non ómnia expédiunt : ómnia mihi licent, sed ego
sub nullis rédigar potestáte.
12. Tout m’est permis, mais tout ne m’est pas avantageux. Tout m’est permis, mais je ne serai l’esclave d’aucune chose ;
13 Esca
ventri, et venter escis : Deus autem et hunc et has déstruet : corpus
autem non fornicatióni, sed Dómino : et Dóminus córpori.
13. Les aliments sont pour l’estomac, et l’estomac pour les aliments ; mais Dieu détruira l’un et l’autre : or le corps n’est point pour la fornication, mais pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps.
14 Deus vero
et Dóminum suscitávit : et nos suscitábit per virtútem suam.
14. Car, comme Dieu a ressuscité le Seigneur, il nous ressuscitera aussi par sa puissance.
15 Nescítis quóniam córpora vestra membra sunt Christi ? Tollens ergo membra Christi, fáciam membra meretrícis ? Absit.
15. Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres du Christ ? Enlevant donc les membres du Christ, en ferai-je des membres de prostituée ? Que cela soit loin.
16 An nescítis quóniam qui adhǽret meretríci, unum corpus effícitur ? Erunt enim (inquit) duo in carne una.
16. Ne savez-vous pas que celui qui s’unit à une prostituée devient une même chair avec elle ? Car (dit-il) ils seront deux en une seule chair.
17 Qui autem
adhǽret Dómino, unus spíritus est.
17. Mais celui qui s’unit au Seigneur est un seul esprit avec lui.
18 Fúgite fornicatiónem. Omne peccátum, quodcúmque
fécerit homo, extra corpus est : qui autem fornicátur, in corpus suum
peccat.
18. Fuyez la fornication. Tout péché, quel qu’il soit, que fait l’homme est hors de son corps ; mais celui qui commet la fornication pèche contre son propre corps.
19 An
nescítis quóniam membra vestra, templum sunt Spíritus Sancti, qui in vobis est,
quem habétis a Deo, et non estis vestri ?
19. Ne savez-vous pas que vos membres sont le temple de l’Esprit-Saint, qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et qu’ainsi vous n’êtes plus à vous-mêmes ?
20 Empti enim estis prétio magno. Glorificáte, et portáte Deum in córpore vestro.
20. Car vous avez été achetés à haut prix. Glorifiez et portez Dieu dans votre corps.
~
CHAP.
VI. 7. Matth. V, 39 ; Luc. VI, 29 ; Rom. XII, 17 ; I Thess. IV, 6. — 16. Gen. II, 24 ; Matth. XIX, 5 ; Marc. X, 8 ; Eph. V, 31. — 19. Supra. III, 17 ; II Cor. VI, 16. — 19. (propríetas) Is. I,
3 ; Supra. III,
22. — 20. Infra. VII,
23 ; I Petr. I,
18.
1. Les saints. Voy. Act. IX, 13.
7. On peut appliquer ici l’observation de saint Thomas, qu’il faut distinguer ce qui est interdit aux parfaits et ce qui l’est à tout le monde. D’un autre côté, on voit rarement des procès dans lesquels l’une des parties au moins se conserve exempte de faute.
18. Hors du corps : aucun autre péché n’a, dans la même mesure que l’impudicité, le corps pour but et pour objet. Tout autre acte criminel, lors-même qu’il se rapporte principalement au corps, l’intempérance, par exemple, exerce son influence sur lui du dehors, et par conséquent il est vis-à-vis de lui dans une situation extérieure.
²
Règles de conduite touchant le mariage, la viduité et la virginité. Chacun a son don particulier et doit demeurer dans l’état où il était lorsque Dieu l’a appelé. Avantages de la virginité ; peines du mariage ; bonheur des veuves.
1 De quibus autem scripsístis mihi : Bonum est
hómini mulíerem non tángere :
1. Quant aux choses dont vous m’avez écrit, il est avantageux à l’homme de ne toucher aucune femme ;
2 propter fornicatiónem autem unusquísque suam
uxórem hábeat, et unaquǽque suum virum hábeat.
2. Mais, à cause de la fornication, que chaque homme ait sa femme, et chaque femme son mari.
3 Uxóri vir
débitum reddat : simíliter autem et uxor viro.
3. Que le mari rende à la femme ce qu’il lui doit, et pareillement la femme à son mari.
4 Múlier sui
córporis potestátem non habet, sed vir. Simíliter autem et vir sui córporis
potestátem non habet, sed múlier.
4. La femme n’a pas puissance sur son corps mais le mari. De même le mari n’a pas puissance sur son corps mais la femme.
5 Nolíte
fraudáre ínvicem, nisi forte ex consénsu ad tempus, ut vacétis oratióni :
et íterum revertímini in idípsum, ne tentet vos Satanás propter incontinéntiam
vestram.
5. Ne vous refusez point l’un à l’autre ce devoir, si ce n’est de concert, pour un temps, afin de vaquer à la prière ; et revenez ensuite comme vous étiez, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence.
6
Hoc autem dico secúndum indulgéntiam, non secúndum impérium.
6. Or je dis ceci par condescendance, et non par commandement.
7 Volo enim
omnes vos esse sicut meípsum : sed unusquísque próprium donum habet ex
Deo : álius quidem sic, álius vero sic.
7. Car je voudrais que vous fussiez tous comme moi ; mais chacun reçoit de Dieu son don particulier, l’un d’une manière et l’autre d’une autre.
8 Dico autem
non nuptis, et víduis : bonum est illis si sic permáneant, sicut et ego.
8. Mais je dis à ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, qu’il leur est avantageux de rester ainsi, comme moi-même.
9 Quod si non se cóntinent, nubant. Mélius est enim
núbere, quam uri.
9. Que s’ils ne peuvent se contenir, qu’ils se marient. Car il vaut mieux se marier que de bruler.
10
Iis autem qui matrimónio juncti sunt, præcípio non ego, sed Dóminus, uxórem a
viro non discédere :
10. Pour ceux qui sont mariés, ce n’est pas moi, mais le Seigneur, qui commande que la femme ne se sépare point de son mari ;
11 quod si discésserit, manére innúptam, aut viro suo reconciliári. Et vir uxórem non dimíttat.
11. Que si elle en est séparée, qu’elle demeure sans se marier, ou qu’elle se réconcilie avec son mari. Que le mari, de même, ne quitte point sa femme.
12 Nam céteris ego dico, non Dóminus. Si quis frater uxórem habet infidélem, et hæc
conséntit habitáre cum illo, non dimíttat illam.
12. Mais aux autres, je dis, moi, et non le Seigneur : Si l’un de nos frères a une femme infidèle, et qu’elle consente à demeurer avec lui, qu’il ne se sépare point d’elle.
13 Et si qua
múlier fidélis habet virum infidélem, et hic conséntit habitáre cum illa, non
dimíttat virum :
13. Et si une femme fidèle a un mari infidèle, et qu’il consente à demeurer avec elle, qu’elle ne se sépare point de son mari ;
14 sanctificátus est enim vir infidélis per mulíerem
fidélem, et sanctificáta est múlier infidélis per virum fidélem : alióquin
fílii vestri immúndi essent, nunc autem sancti sunt.
14. Car le mari infidèle est sanctifié par la femme fidèle, et la femme infidèle est sanctifiée par le mari fidèle ; autrement vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints.
15 Quod si
infidélis discédit, discédat : non enim servitúti subjéctus est frater,
aut soror in hujúsmodi : in pace autem vocávit nos Deus.
15. Que si l’infidèle se sépare, qu’il se sépare ; car notre frère ou notre sœur n’est plus asservie en ce cas ; mais Dieu nous a appelés à la paix.
16 Unde enim
scis múlier, si virum salvum fácies ? aut unde scis vir, si mulíerem
salvam fácies ?
16. Car, que savez-vous, femme, si vous sauverez votre mari ? Ou que sais-tu, homme, si tu sauveras ta femme ?
17 Nisi unicuíque sicut divísit Dóminus, unumquémque
sicut vocávit Deus, ita ámbulet, et sicut in ómnibus ecclésiis dóceo.
17. Seulement, que chacun marche selon que le Seigneur lui a départi, et selon que Dieu l’a appelé, et c’est ce que j’enseigne dans toutes les Églises.
18 Circumcísus áliquis vocátus est ? non addúcat præpútium. In præpútio áliquis vocátus est ? non circumcidátur.
18. Un circoncis a-t-il été appelé ? Qu’il ne se donne point pour incirconcis. Est-ce un incirconcis qui a été appelé ? Qu’il ne se fasse point circoncire.
19
Circumcísio nihil est, et præpútium nihil est : sed observátio mandatórum
Dei.
19. La circoncision n’est rien, et l’incirconcision n’est rien, mais l’observation des commandements de Dieu est tout.
20 Unusquísque in qua vocatióne vocátus est, in ea permáneat.
20. Que chacun persévère dans la vocation où il était quand il a été appelé.
21 Servus vocátus es ? non sit tibi curæ :
sed et si potes fíeri liber, magis útere.
21. As-tu été appelé étant esclave, ne t’en inquiète pas ; et même, si tu peux devenir libre, profites-en plutôt.
22 Qui enim
in Dómino vocátus est servus, libértus est Dómini : simíliter qui liber
vocátus est, servus est Christi.
22. Car celui qui a été appelé au Seigneur, lorsqu’il était esclave, devient affranchi du Seigneur ; de même celui qui a été appelé étant libre, devient esclave du Christ.
23 Prétio
empti estis : nolíte fíeri servi hóminum.
23. Vous avez été achetés chèrement ; ne vous faites point esclaves des hommes.
24 Unusquísque in quo vocátus est, fratres, in hoc permáneat apud Deum.
24. Que chacun, mes frères, persévère devant Dieu dans l’état où il était, lorsqu’il a été appelé.
25 De
virgínibus autem præcéptum Dómini non hábeo : consílium autem do, tamquam
misericórdiam consecútus a Dómino, ut sim fidélis.
25. Quant aux vierges, je n’ai pas reçu de commandement du Seigneur, mais je donnerai un conseil, comme ayant obtenu de la miséricorde du Seigneur d’être fidèle.
26 Exístimo ergo hoc bonum esse propter instántem
necessitátem, quóniam bonum est hómini sic esse.
26. J’estime donc que cela est avantageux, parce qu’à cause de la nécessité pressante il est avantageux à l’homme d’être ainsi.
27 Alligátus
es uxóri ? noli quǽrere solutiónem. Solútus es ab uxóre ? noli
quǽrere uxórem.
27. Es-tu lié à une femme ? ne cherche pas à te délier. N’es-tu point lié à une femme ? Ne cherche pas de femme.
28 Si autem accéperis uxórem, non peccásti. Et si núpserit virgo, non peccávit : tribulatiónem tamen carnis habébunt hujúsmodi. Ego autem vobis parco.
28. Cependant, si tu prends une femme, tu ne pèches pas ; et si une vierge se marie, elle ne pèche pas. Toutefois ces personnes auront les tribulations de la chair. Pour moi, je vous pardonne.
29 Hoc
ítaque dico, fratres : tempus breve est : réliquum est, ut et qui
habent uxóres, tamquam non habéntes sint :
29. Voici donc, mes frères, ce que je vous dis : Le temps est court ; il faut que ceux même qui ont des femmes soient comme n’en ayant pas ;
30 et qui
flent, tamquam non flentes : et qui gaudent, tamquam non gaudéntes :
et qui emunt, tamquam non possidéntes :
30. Et ceux qui pleurent, comme ne pleurant pas ; ceux qui se réjouissent, comme ne se réjouissant pas : ceux qui achètent, comme ne possédant pas ;
31 et qui
utúntur hoc mundo, tamquam non utántur : prǽterit enim figúra hujus mundi.
31. Et ceux qui usent de ce monde, comme s’ils n’en usaient pas ; car elle passe, la figure de ce monde.
32 Volo
autem vos sine sollicitúdine esse. Qui sine uxóre est, sollícitus est quæ
Dómini sunt, quómodo pláceat Deo.
32. Je voudrais que vous fussiez exempts de soucis. Celui qui est sans femme met sa sollicitude dans les choses du Seigneur, comment il plaira au Seigneur.
33 Qui autem
cum uxóre est, sollícitus est quæ sunt mundi, quómodo pláceat uxóri, et divísus
est.
33. Au contraire, celui qui est avec une femme met sa sollicitude dans les choses du monde, comment il plaira à sa femme ; et il se trouve ainsi partagé.
34 Et múlier
innúpta, et virgo, cógitat quæ Dómini sunt, ut sit sancta córpore, et spíritu.
Quæ autem nupta est, cógitat quæ sunt mundi, quómodo pláceat viro.
34. De même la femme non mariée et la vierge pensent aux choses qui sont du Seigneur ; afin d’être saintes de corps et d’esprit ; mais celle qui est mariée pense aux choses du monde : comment elle plaira à son mari.
35 Porro hoc ad utilitátem vestram dico : non
ut láqueum vobis injíciam, sed ad id, quod honéstum est, et quod facultátem
prǽbeat sine impediménto Dóminum obsecrándi.
35. Or je vous parle ainsi pour votre avantage, non pour vous tendre un piège, mais parce que c’est une chose bienséante, et qui vous donnera un moyen de prier le Seigneur sans empêchement.
36 Si quis
autem turpem se vidéri exístimat super vírgine sua, quod sit superadúlta, et
ita opórtet fíeri : quod vult fáciat : non peccat, si nubat.
36. Si quelqu’un donc pense que ce lui soit un déshonneur que sa fille, déjà plus qu’adulte, reste vierge, et qu’il la doit marier ; qu’il fasse ce qu’il voudra, il ne pèchera point si elle se marie.
37 Nam qui
státuit in corde suo firmus, non habens necessitátem, potestátem autem habens
suæ voluntátis, et hoc judicávit in corde suo, serváre vírginem suam, bene
facit.
37. Mais celui qui, sans nécessité, et étant pleinement maitre de sa volonté, juge en son cœur de conserver sa fille vierge, fait bien.
38 Igitur et
qui matrimónio jungit vírginem suam, bene facit : et qui non jungit,
mélius facit.
38. Ainsi celui qui marie sa fille vierge fait bien ; et celui qui ne la marie pas fait mieux.
39 Múlier alligáta est legi quanto témpore vir ejus
vivit, quod si dormíerit vir ejus, liberáta est : cui vult nubat, tantum
in Dómino.
39. La femme est liée à la loi aussi longtemps que vit son mari ; que si son mari s’endort, elle est affranchie ; qu’elle se marie à qui elle voudra, mais seulement selon le Seigneur.
40 Beátior autem erit si sic permánserit secúndum
meum consílium : puto autem quod et ego Spíritum Dei hábeam.
40. Cependant elle sera plus heureuse si, selon mon conseil, elle demeure comme elle est : or je pense que j’ai, moi aussi, l’Esprit du Seigneur.
~
CHAP. VII. 3. I Petr. III, 7. — 10. Matth. V, 32 ; XIX, 9 ; Marc. X, 9 ; Luc. XVI, 18. — 20. Eph. IV, 1. — 23. Supra. VI, 20 ; I Petr. I, 18. — 31. I Joan. II, 17. — 39. Rom. VII, 2.
1. Il est avantageux, etc. Saint Paul n’improuve nullement ici le mariage, et par conséquent il n’est pas en contradiction avec cette parole de Dieu dans la Genèse, II, 18 : Il n’est pas bon que l’homme soit seul, etc. L’apôtre, en effet, ne considérant ici le mariage que par rapport à l’individu, abstraction faite de l’espèce, veut dire seulement que le mariage apporte des gênes et des dangers aux individus qui le contractent ; inconvénients qu’il évite, si Dieu lui accorde la grâce de conserver la chasteté dans la continence. De plus, saint Paul n’envisage ici que le bien spirituel, tandis que dans le paradis terrestre, quand Dieu dit : Il n’est pas bon, etc., il avait surtout en vue le bien temporel de l’homme.
2. Que chaque homme ait sa femme, etc. ; c’est-à-dire vive avec sa femme. Saint Paul n’exhorte pas ici les célibataires à se marier, puisqu’aux versets 7-8, il les engage à demeurer dans leur état.
9. L’Apôtre parle ici des personnes qui sont libres ; car celles qui, par vœu, se sont données à Dieu, ne doivent chercher le remède à leurs passions que dans la prière et la pénitence.
14. Car le mari infidèle, etc. Cela ne veut pas dire que la foi du mari ou de la femme soit suffisante pour faire passer le conjoint infidèle à l’état de grâce ou de salut ; mais c’est souvent une occasion de leur sanctification et de leur retour à la vraie foi.
17. Que chacun marche. Nous avons déjà fait remarquer que les Hébreux employaient les verbes aller, marcher, dans le sens moral de se conduire, vivre.
20. Dans la vocation ; c’est-à-dire dans l’état, dans la situation. Compar. vers. 24.
21. Profites-en plutôt : mets plutôt à profit cette circonstance d’avoir été appelé étant esclave, et reste volontiers dans cette condition, qui est une école d’humilité et de patience (S. Jean Chrysostome, saint Thomas). D’autres : et profites de l’occasion qui s’offre à toi d’être libre.
26. D’être ainsi ; c’est-à-dire de ne point se marier. — # La nécessité pressante : « À cause des temps difficiles qui approchent, les temps qui doivent précéder le second avènement de J.-C. (Matth. XXIV, 8-34). Les premiers chrétiens regardaient cet avènement comme prochain (voir note en Matth. XVI, 28). » (Crampon)
28. Pour moi, je vous pardonne ; je ne vous en fais pas un crime, je suis au contraire touché de compassion des maux auxquels vous vous exposez en entrant dans l’état du mariage.
35. Vous tendre un piège : « image empruntée à la chasse. Sens : pour vous priver de votre liberté chrétienne, ou vous faire tomber, comme dans un filet, dans des tentations qui seraient pires que toutes les tribulations du mariage. — Sans empêchement : sans les tiraillements qui naissent du souci des choses du monde. » (Crampon, 1885)
39. S’endort. Dans l’Écriture, le sommeil se met souvent pour la mort.
40. Comme elle est, c’est-à-dire dans son état de veuve.
²
Des viandes immolées aux idoles. La science enfle, la charité édifie. L’idole n’est rien, mais celui qui scandalise les faibles, pêche contre Jésus-Christ.
1 De iis autem quæ idólis sacrificántur, scimus quia omnes sciéntiam habémus. Sciéntia inflat, cáritas vero ædíficat.
1. Quant à ce qu’on offre en sacrifice aux idoles, nous savons que nous avons tous une science suffisante. La science enfle, mais la charité édifie.
2 Si quis
autem se exístimat scire áliquid, nondum cognóvit quemádmodum opórteat eum
scire.
2. Si quelqu’un se persuade savoir quelque chose, il ne sait pas encore comment il doit savoir.
3 Si quis
autem díligit Deum, hic cógnitus est ab eo.
3. Mais si quelqu’un aime Dieu, celui-là est connu de lui.
4 De escis
autem quæ idólis immolántur, scimus quia nihil est idólum in mundo, et quod nullus
est Deus, nisi unus.
4. À l’égard des viandes qui sont immolées aux idoles, nous savons qu’une idole n’est rien dans le monde, et qu’il n’y a nul Dieu que l’unique.
5
Nam etsi sunt qui dicántur dii sive in cælo, sive in terra (síquidem sunt dii
multi, et dómini multi) :
5. Car, quoiqu’il y ait ce qu’on appelle des dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre (or il y a ainsi beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs) ;
6 nobis
tamen unus est Deus, Pater, ex quo ómnia, et nos in illum : et unus
Dóminus Jesus Christus, per quem ómnia, et nos per ipsum.
6. Pour nous, cependant, il n’est qu’un seul Dieu, le Père, de qui toutes choses viennent, et nous surtout, qu’il a faits pour lui ; et qu’un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses sont, et nous aussi par lui.
7 Sed non in ómnibus est sciéntia. Quidam autem cum
consciéntia usque nunc idóli, quasi idolóthytum mandúcant : et consciéntia
ipsórum cum sit infírma, pollúitur.
7. Mais cette science n’est pas en tous. Car, même jusqu’à cette heure, quelques-uns, dans la persuasion de la réalité de l’idole, mangent des viandes comme ayant été offertes à l’idole : ainsi leur conscience, qui est faible, s’en trouve souillée.
8 Esca autem
nos non comméndat Deo. Neque enim si manducavérimus, abundábimus : neque
si non manducavérimus, deficiémus.
8. Ce ne sont point les aliments qui nous recommandent devant Dieu. Car si nous mangeons, nous n’aurons rien de plus ; et si nous ne mangeons pas, rien de moins.
9 Vidéte
autem ne forte hæc licéntia vestra offendículum fiat infírmis.
9. Mais prenez garde que cette liberté que vous avez ne soit aux faibles une occasion de chute.
10 Si enim
quis víderit eum, qui habet sciéntiam, in idolío recumbéntem : nonne
consciéntia ejus, cum sit infírma, ædificábitur ad manducándum
idolóthyta ?
10. Car si quelqu’un voit celui qui a la science assis à table dans un temple d’idoles, sa conscience, qui est faible, ne le portera-t-elle pas à manger des viandes sacrifiées ?
11 Et
períbit infírmus in tua sciéntia, frater, propter quem Christus mórtuus
est ?
11. Ainsi, par votre science, périra votre frère encore faible, pour qui le Christ est mort.
12 Sic autem peccántes in fratres, et percutiéntes consciéntiam eórum infírmam, in Christum peccátis.
12. Or, péchant de la sorte contre vos frères, et blessant leur conscience faible, vous péchez contre le Christ.
13
Quaprópter si esca scandalízat fratrem meum, non manducábo carnem in ætérnum,
ne fratrem meum scandalízem.
13. C’est pourquoi, si ce que je mange scandalise mon frère, je ne mangerai jamais de chair, afin de ne point scandaliser mon frère.
~
CHAP.
VIII. 11. Rom. XIV, 15. — 13. Rom. XIV, 21.
1. Nous savons, etc., que ce qu’on immole aux idoles ne contracte par cette immolation aucune souillure qui en interdise l’usage.
7. Mais cette science n’est pas en tous. Au vers. 1, saint Paul parle des chrétiens qui savaient tous que les viandes n’étaient souillées d’aucune impureté, mais qui abusaient de cette connaissance ; mais ici il a en vue des chrétiens faibles qui ne croyaient pas qu’il fût permis de manger des viandes immolées, mais qui, séduits par l’exemple des autres, en mangeaient comme eux.
²
Celui qui prêche l’évangile a droit de vivre de l’Évangile. Saint Paul met sa gloire à ne pas user de ce droit. Il se fait tout à tous pour les attirer à Jésus-Christ. Nous courons tous dans la lice. Saint Paul nous y anime par son exemple.
1 Non sum
liber ? non sum Apóstolus ? nonne Christum Jesum Dóminum nostrum
vidi ? nonne opus meum vos estis in Dómino ?
1. Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus-Christ Notre Seigneur ? N’êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur ?
2 Et si
áliis non sum Apóstolus, sed tamen vobis sum : nam signáculum apostolátus
mei vos estis in Dómino.
2. Et si pour d’autres je ne suis pas apôtre, je le suis cependant pour vous ; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur.
3 Mea
defénsio apud eos qui me intérrogant, hæc est :
3. Ma défense contre ceux qui m’interrogent, la voici :
4 Numquid
non habémus potestátem manducándi et bibéndi ?
4. N’avons-nous pas le pouvoir de manger et de boire ?
5 numquid non habémus potestátem mulíerem sorórem
circumducéndi sicut et céteri Apóstoli, et fratres Dómini, et Cephas ?
5. N’avons-nous pas le pouvoir de mener partout avec nous une femme sœur, de même que les autres apôtres et les frères du Seigneur, et Cephas ?
6 aut ego solus, et Bárnabas, non habémus
potestátem hoc operándi ?
6. Ou moi seul et Barnabé, n’avons-nous pas le pouvoir de le faire ?
7 Quis
mílitat suis stipéndiis umquam ? quis plantat víneam, et de fructu ejus
non edit ? quis pascit gregem, et de lacte gregis non mandúcat ?
7. Qui jamais fait la guerre à ses frais ? Qui plante une vigne et ne mange pas de son fruit ? Qui pait un troupeau et ne mange point du lait du troupeau ?
8 Numquid secúndum hóminem hæc dico ? an et
lex hæc non dicit ?
8. N’est-ce que selon l’homme que je dis ces choses ? La loi même ne les dit-elle pas ?
9 Scriptum est enim in lege Móysi : Non
alligábis os bovi trituránti. Numquid de bobus cura est Deo ?
9. Car il est écrit dans la loi de Moïse : Tu ne lieras pas la bouche au bœuf qui foule les grains ? Est-ce que Dieu a souci des bœufs ?
10 an
propter nos útique hoc dicit ? Nam propter nos scripta sunt : quóniam
debet in spe qui arat, aráre : et qui tritúrat, in spe fructus
percipiéndi.
10. N’est-ce pas plutôt pour nous qu’il dit cela ? Car c’est pour nous qu’il a été écrit, que celui qui laboure doit labourer dans l’espérance de recueillir, et celui qui bat le grain dans l’espérance d’y avoir part.
11 Si nos vobis spirituália seminávimus, magnum est si nos
carnália vestra metámus ?
11. Si nous avons semé en vous des biens spirituels, est-ce une grande chose que nous moissonnions de vos biens temporels ?
12 Si álii
potestátis vestræ partícipes sunt, quare non pótius nos ? Sed non usi
sumus hac potestáte : sed ómnia sustinémus, ne quod offendículum demus
Evangélio Christi.
12. Si d’autres usent de ce pouvoir à votre égard, pourquoi pas plutôt nous-mêmes ? Cependant nous n’avons pas usé de ce pouvoir ; au contraire, nous souffrons tout pour ne pas mettre d’obstacle à l’Évangile du Christ.
13 Nescítis
quóniam qui in sacrário operántur quæ de sacrário sunt, edunt : et qui
altári desérviunt, cum altári participant ?
13. Ne savez-vous pas que les ministres du temple mangent de ce qui est offert dans le temple, et que ceux qui servent à l’autel ont part à l’autel ?
14 Ita et
Dóminus ordinávit iis qui Evangélium annúntiant, de Evangélio vívere.
14. Ainsi le Seigneur lui-même a prescrit à ceux qui annoncent l’Évangile de vivre de l’Évangile.
15 Ego autem nullo horum usus sum. Non autem scripsi hæc ut ita
fiant in me : bonum est enim mihi magis mori, quam ut glóriam meam quis
evácuet.
15. Pour moi, je n’ai usé d’aucun de ces droits. Je n’écris donc pas ceci pour qu’on en use ainsi envers moi ; car j’aimerais mieux mourir que de laisser quelqu’un m’enlever cette gloire.
16
Nam si evangelizávero, non est mihi glória : necéssitas enim mihi
incúmbit : væ enim mihi est, si non evangelizávero.
16. Car si j’évangélise, la gloire n’en est pas à moi ; ce m’est une nécessité, et malheur à moi, si je n’évangélise !
17 Si enim
volens hoc ago, mercédem hábeo : si autem invítus, dispensátio mihi
crédita est.
17. Si je le fais de bon cœur, j’en aurai la récompense ; mais si je ne le fais qu’à regret, je dispense seulement ce qui m’a été confié.
18 Quæ est ergo merces mea ? ut Evangélium
prǽdicans, sine sumptu ponam Evangélium, ut non abútar potestáte mea in
Evangélio.
18. Quelle est donc ma récompense ? C’est que, prêchant l’Évangile, je le prêche gratuitement, pour ne pas abuser de mon pouvoir dans l’Évangile.
19 Nam cum liber essem ex ómnibus, ómnium me servum feci, ut plures lucrifácerem.
19. Aussi, lorsque j’étais libre à l’égard de tous, je me suis fais l’esclave de tous, pour en gagner un plus grand nombre.
20 Et factus sum Judǽis tamquam Judǽus, ut Judǽos
lucrárer :
20. Je me suis fait comme Juif avec les Juifs, pour gagner les Juifs ;
21 iis qui
sub lege sunt, quasi sub lege essem (cum ipse non essem sub lege) ut eos qui
sub lege erant, lucrifácerem : iis qui sine lege erant, tamquam sine lege
essem (cum sine lege Dei non essem : sed in lege essem Christi) ut
lucrifácerem eos qui sine lege erant.
21. Avec ceux qui sont sous la loi, comme si j’eusse été sous la loi (quoique je ne fusse plus assujetti à la loi), pour gagner ceux qui étaient sous la loi ; avec ceux qui étaient sans loi, comme si j’eusse été sans loi (quoique je ne fusse pas sans la loi de Dieu, mais que je fusse sous la loi du Christ), afin de gagner ceux qui étaient sans loi.
22 Factus
sum infírmis infírmus, ut infírmos lucrifácerem. Omnibus ómnia factus sum, ut omnes fácerem salvos.
22. Je me suis rendu faible avec les faibles, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, pour les sauver tous.
23 Omnia autem fácio propter Evangélium : ut párticeps ejus
effíciar.
23. Ainsi, je fais toutes choses pour l’Évangile, afin d’y avoir part.
24 Nescítis quod ii qui in stádio currunt, omnes quidem currunt, sed unus áccipit bravíum ? Sic cúrrite ut comprehendátis.
24. Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans la lice courent tous ; mais qu’un seul remporte le prix ? Courez donc de telle sorte que vous le remportiez.
25 Omnis autem qui in agóne conténdit, ab ómnibus se
ábstinet, et illi quidem ut corruptíbilem corónam accípiant : nos autem
incorrúptam.
25. Tous ceux qui combattent dans l’arène s’abstiennent de toutes choses : eux, pour recevoir une couronne corruptible, nous, une incorruptible.
26 Ego ígitur sic curro, non quasi in
incértum : sic pugno, non quasi áërem vérberans :
26. Pour moi, je cours aussi, mais non comme au hasard ; je combats, mais non comme frappant l’air ;
27 sed
castígo corpus meum, et in servitútem rédigo : ne forte cum áliis
prædicáverim, ipse réprobus effíciar.
27. Mais je châtie mon corps, et le réduis en servitude, de peur qu’après avoir prêché aux autres je ne sois moi-même réprouvé.
~
CHAP. IX. 9. Deut. XXV, 4 ; I Tim. V, 18. — 11. Rom. XV, 27. — 13. Deut. XVIII, 1.
5. Une femme sœur ; une femme chrétienne ; comme un frère signifie un chrétien. Or, selon l’usage de la nation juive, des femmes pieuses suivaient les prédicateurs de l’Évangile, et fournissaient à tous leurs besoins. — Et les frères du Seigneur. Voy. Matth. XII, 46. — * Cephas, S. Pierre.
6. * Barnabé. Voir Act. IV, 36.
8, 9. Dans la Palestine, on foulait les blés sous les pieds des animaux, et surtout des bœufs.
18. De mon pouvoir dans l’Évangile ; c’est-à-dire du pouvoir qui m’est accordé comme prédicateur de l’Évangile.
20. Comme Juif, me conformant, dans mes relations avec eux, aux observances légales (Act. XVI, 3 ; XXI, 26), sans les regarder comme obligatoires.
22. Les faibles, les hommes ignorants ou à préjugés, soit Juifs, soit païens. — Tous. D’autres manuscrits grecs lisent : afin, de toute manière, d’en sauver quelques-uns.
24. * Dans la lice, appelée en grec stade, parce que le champ où l’on courait avait primitivement un stade de longueur (185 mètres). Le stade était l’enceinte où l’on disputait le prix de la course dans les jeux publics. Le premier qui atteignait le but marqué recevait la récompense. Toutes les villes grecques importantes avaient un stade.
25. * S’abstiennent de toutes choses. « Les athlètes se soumettent à un dur régime afin d’accroitre leur force. Ils gardent la continence, sont sobres dans le manger et le boire ; ils se soumettent à toute espèce de privations et de fatigues. » (Tertullien.)
26. * Je combats. Le verbe employé dans le texte original signifie lutter au pugilat, c’est-à-dire combattre à coups de poings, les mains armées de cestes, espèces de gantelets en cuir de bœuf.
²
Juifs ingrats exterminés dans le désert. Tout ce qui leur est arrivé est figuratif et écrit pour notre instruction. Celui qui croit être ferme doit craindre de tomber. Unité des chrétiens par l’Eucharistie. Ne point chercher son propre avantage, mais celui des autres. Faire tout pour Dieu.
1 Nolo enim vos ignoráre fratres, quóniam patres
nostri omnes sub nube fúerunt, et omnes mare transiérunt,
1. Car je ne veux pas que vous ignoriez, mes frères, que nos pères ont tous été sous la nuée, et qu’ils ont tous passé la mer ;
2 et omnes in Móyse baptizáti sunt in nube, et in mari :
2. Qu’ils ont tous été baptisés sous Moïse, dans la nuée et dans la mer ;
3 et omnes eámdem escam spiritálem manducavérunt,
3. Qu’ils ont tous mangé la même nourriture spirituelle,
4 et omnes eúmdem potum spiritálem bibérunt
(bibébant autem de spiritáli, consequénte eos, petra : petra autem erat
Christus) :
4. Et qu’ils ont tous bu le même breuvage spirituel (car ils buvaient de l’eau de la pierre spirituelle qui les suivait ; or cette pierre était le Christ) ;
5 sed non in plúribus eórum beneplácitum est Deo : nam prostráti sunt in desérto.
5. Cependant la plupart d’entre eux ne furent pas agréables à Dieu ; car ils succombèrent dans le désert.
6 Hæc autem
in figúra facta sunt nostri, ut non simus concupiscéntes malórum, sicut et illi
concupiérunt.
6. Or toutes ces choses ont été des figures de ce qui nous regarde, afin que nous ne convoitions pas les choses mauvaises, comme eux les convoitèrent ;
7 Neque idolólatræ efficiámini, sicut quidam ex
ipsis : quemádmodum scriptum est : Sedit pópulus manducáre, et
bíbere, et surrexérunt lúdere.
7. Et que vous ne deveniez point idolâtres, comme quelques-uns d’eux, selon qu’il est écrit : Le peuple s’est assis pour manger et pour boire, et s’est levé pour se divertir.
8 Neque fornicémur, sicut quidam ex ipsis fornicáti
sunt, et cecidérunt una die vigínti tria míllia.
8. Ne commettons pas la fornication comme quelques-uns d’entre eux la commirent, et il en tomba vingt-trois mille en un seul jour.
9 Neque tentémus Christum, sicut quidam eórum
tentavérunt, et a serpéntibus periérunt.
9. Ne tentons point le Christ comme quelques-uns d’eux le tentèrent, et ils périrent par les serpents.
10 Neque
murmuravéritis, sicut quidam eórum murmuravérunt, et periérunt ab
exterminatóre.
10. Et ne murmurez point comme quelques-uns d’eux murmurèrent, et ils périrent par l’exterminateur.
11 Hæc autem ómnia in figúra contingébant illis : scripta sunt autem ad correptiónem nostram, in quos fines sæculórum devenérunt.
11. Or toutes ces choses leur arrivaient en figure, et elles ont été écrites pour nous être un avertissement à nous pour qui est venue la fin des temps.
12 Itaque
qui se exístimat stare, vídeat ne cadat.
12. Que celui donc qui se croit être ferme prenne garde de tomber.
13 Tentátio
vos non apprehéndat nisi humána : fidélis autem Deus est, qui non patiétur
vos tentári supra id quod potéstis, sed fáciet étiam cum tentatióne provéntum
ut possítis sustinére.
13. Qu’il ne vous survienne que des tentations qui tiennent à l’humanité. Or Dieu est fidèle, et il ne souffrira pas que vous soyez tentés par-dessus vos forces ; mais il vous fera tirer profit de la tentation même, afin que vous puissiez persévérer.
14
Propter quod, caríssimi mihi, fúgite ab idolórum cultúra :
14. C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez le culte des idoles.
15 ut
prudéntibus loquor, vos ipsi judicáte quod dico.
15. C’est comme à des hommes sages que je parle ; jugez vous-mêmes de ce que je dis.
16 Calix
benedictiónis, cui benedícimus, nonne communicátio sánguinis Christi est ?
et panis quem frángimus, nonne participátio córporis Dómini est ?
16. Le calice de bénédiction que nous bénissons n’est-il pas la communication du sang du Christ ? et le pain que nous rompons n’est-il pas la participation au corps du Seigneur ?
17 Quóniam
unus panis, unum corpus multi sumus, omnes qui de uno pane participámus.
17. Car, quoique en grand nombre, nous sommes un seul pain, un seul corps, nous tous qui participons à un seul pain.
18 Vidéte Israël secúndum carnem : nonne qui
edunt hóstias, partícipes sunt altáris ?
18. Voyez Israël selon la chair ; ceux qui mangent des victimes ne participent-ils pas à l’autel ?
19 Quid
ergo ? dico quod idólis immolátum sit áliquid ? aut quod idólum, sit
áliquid ?
19. Quoi donc ? Veux-je dire que ce qui est immolé aux idoles soit quelque chose ? ou que l’idole soit quelque chose ?
20 Sed quæ ímmolant gentes, dæmóniis ímmolant, et non Deo. Nolo autem vos sócios fíeri dæmoniórum :
20. Mais ce qu’immolent les gentils, ils l’immolent aux démons et non à Dieu. Or je désire que vous n’ayez aucune société avec les démons :
21 non
potéstis cálicem Dómini bíbere, et
cálicem dæmoniórum ; non potéstis
mensæ
Dómini partícipes esse, et mensæ
dæmoniórum.
vous ne pouvez boire le calice du Seigneur et le calice des démons. 21. Vous ne pouvez avoir part à la table du Seigneur et à la table des démons.
22 An æmulámur Dóminum ?
numquid fortióres illo sumus ? Omnia
mihi licent, sed non ómnia expédiunt.
22. Voulons-nous provoquer le Seigneur ? Sommes-nous plus forts que lui ? Tout m’est permis, mais tout ne m’est pas avantageux.
23
Omnia mihi licent, sed non ómnia ædíficat.
23. Tout m’est permis, mais tout n’édifie pas.
24 Nemo quod
suum est quærat, sed quod altérius.
24. Que personne ne cherche son propre avantage, mais celui des autres.
25 Omne quod in macéllo venit, manducáte, nihil interrogántes propter consciéntiam.
25. Mangez tout ce qui se vend à la boucherie, ne faisant aucune question par conscience.
26 Dómini
est terra, et plenitúdo ejus.
26. Car au Seigneur est la terre et toute sa plénitude.
27 Si quis vocat vos infidélium, et vultis
ire : omne quod vobis appónitur, manducáte, nihil interrogántes propter
consciéntiam.
27. Si un infidèle vous invite, et que vous vouliez aller, mangez de tout ce qu’on vous servira, ne faisant aucune question par conscience.
28 Si quis
autem díxerit : Hoc immolátum est idólis : nolíte manducáre propter
illum qui indicávit, et propter consciéntiam :
28. Mais si quelqu’un dit : Ceci a été immolé aux idoles, n’en mangez point, à cause de celui qui vous a avertis, et par conscience.
29 consciéntiam autem dico non
tuam, sed altérius. Ut quid enim
libértas mea judicátur ab aliéna consciéntia ?
29. Or je dis la conscience, non la tienne, mais celle d’autrui. Car pourquoi ma liberté serait-elle condamnée par la conscience d’un autre ?
30 Si ego cum grátia partícipo, quid blasphémor pro eo quod
grátias ago ?
30. Si je mange avec actions de grâces, pourquoi me laisserai-je maudire pour une chose dont je rends grâces ?
31 Sive ergo manducátis, sive bíbitis, sive áliud quid fácitis : ómnia in glóriam Dei fácite.
31. Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu.
32 Sine
offensióne estóte Judǽis, et géntibus, et ecclésiæ Dei :
32. Ne soyez une occasion de scandale ni pour les Juifs, ni pour les gentils, ni pour l’Église de Dieu ;
33 sicut et
ego per ómnia ómnibus pláceo, non quærens quod mihi útile est, sed quod
multis : ut salvi fiant.
33. Comme moi-même je complais à tous en toutes choses, ne cherchant pas ce qui m’est avantageux, mais ce qui l’est au grand nombre, afin qu’ils soient sauvés.
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CHAP. X. 1. Ex. XIII, 21 ; Num. IX, 21 ; Ex. XIV, 22. — 3. Ex. XVI, 15. — 4. Ex. XVII, 6 ; Num. XX, 11. — 5. Num. XXVI, 64, 65. — 6. Ps. CV, 14. — 7. Ex. XXXII, 6. — 8. Num. XXV, 1. — 9. Num. XXI, 5, 6. — 10. Num. XI, 1 ; XIV, 1. — 22. Supra. VI, 12. — 26. Ps. XXIII, 1 ; Eccli. XVII, 31. — 31. Col. III, 17.
1. * Sous la nuée qui, dans la péninsule du Sinaï, garantissait les Israélites contre ardeur du soleil. — La mer Rouge.
3.* La même nourriture spirituelle, la manne (Ex. XVI, 15), appelée spirituelle dans le sens de surnaturelle, miraculeuse, produite par le Saint-Esprit.
4. * Le même breuvage spirituel, l’eau miraculeuse que Moïse fit jaillir du rocher.
7. * Allusion à l’adoration du veau d’or et aux fêtes idolâtriques par lesquelles on l’honora.
8. * Allusion à l’initiation au culte impur de Béelphégor.
9-10. * Dieu punit ceux qui murmuraient contre Moïse en envoyant contre eux des serpents venimeux, par le feu et par la peste.
11. # Pour qui est venue la fin des temps. « La période messianique, qui sera la dernière grande époque du monde : le point du temps où elle devait commencer dépendait uniquement de la volonté miséricordieuse de Dieu. » (Crampon) Voir note sur Matth. XVI, 28.
18. * Ne participent-ils pas à l’autel ? Ceux qui offraient des sacrifices, autres que l’holocauste, recevaient pour la manger une partie de la victime qui avait été offerte sur l’autel.
27. Ce que dit ici saint Paul n’est pas en opposition avec ce qu’avaient décidé les apôtres, qu’il fallait s’abstenir de manger ce qui avait été offert aux idoles (Act. XV, 29) ; parce qu’ils n’en avaient fait la défense qu’aux fidèles d’Antioche et à leurs voisins (Act. XV, 25) ; et cela dans la vue de conserver la paix et la concorde entre les gentils et les Juifs qui se trouvaient en grand nombre à Antioche, et qui avaient une invincible horreur pour les idoles et tout ce qui leur était consacré. Si plus tard, dans les pays même les plus éloignés d’Antioche, on se conforma à cette décision des apôtres, ce ne fut pas en vertu d’une obligation quelconque, mais spontanément et par respect pour eux.
²
Les hommes en priant doivent avoir la tête nue, et les femmes la tête voilée. Les Corinthiens sont repris de ne pas célébrer la fête du Seigneur avec assez d’ordre. Institution de l’Eucharistie. S’éprouver soi-même avant de s’en approcher. Se juger pour ne pas être jugé.
1 Imitatóres mei estóte, sicut et ego Christi.
1. Soyez mes imitateurs, comme moi je le suis du Christ.
2 Laudo
autem vos fratres quod per ómnia mei mémores estis : et sicut trádidi
vobis, præcépta mea tenétis.
2. Je vous loue, mes frères, de ce qu’en toutes choses vous vous souvenez de moi, et gardez mes préceptes tels que je vous les ai donnés.
3 Volo autem
vos scire quod omnis viri caput, Christus est : caput autem mulíeris,
vir : caput vero Christi, Deus.
3. Or je veux que vous sachiez que le chef de tout homme est le Christ ; le chef de la femme, l’homme ; et le chef du Christ, Dieu.
4 Omnis vir
orans, aut prophétans veláto cápite, detúrpat caput suum.
4. Tout homme qui prie ou prophétise la tête couverte déshonore sa tête ;
5 Omnis
autem múlier orans, aut prophétans non veláto cápite, detúrpat caput
suum : unum enim est ac si decalvétur.
5. Et toute femme qui prie ou prophétise la tête découverte déshonore sa tête ; car c’est comme si elle était rasée.
6 Nam si non velátur múlier, tondeátur. Si vero turpe est mulíeri tondéri, aut decalvári,
velet caput suum.
6. C’est pourquoi si une femme ne se voile pas, qu’elle soit tondue. Or s’il est honteux à une femme d’être tondue ou rasée, qu’elle voile sa tête.
7 Vir quidem
non debet veláre caput suum : quóniam imágo et glória Dei est, múlier
autem glória viri est.
7. Pour l’homme, il ne doit pas voiler sa tête, parce qu’il est l’image et la gloire de Dieu ; mais la femme est la gloire de l’homme.
8 Non enim vir ex mulíere est, sed múlier ex viro.
8. Car l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme.
9 Etenim non
est creátus vir propter mulíerem, sed múlier propter virum.
9. Et l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme.
10 Ideo
debet múlier potestátem habére supra caput propter ángelos.
10. C’est pourquoi la femme doit avoir une puissance sur sa tête, à cause des anges.
11 Verúmtamen neque vir sine mulíere : neque múlier sine
viro in Dómino.
11. Cependant, ni l’homme n’est point sans la femme, ni la femme sans l’homme, dans le Seigneur.
12 Nam sicut
múlier de viro, ita et vir per mulíerem : ómnia autem ex Deo.
12. Car, comme la femme a été tirée de l’homme, ainsi l’homme est par la femme : mais tout vient de Dieu.
13 Vos ipsi judicáte : decet mulíerem non
velátam oráre Deum ?
13. Jugez vous-mêmes : Sied-il à la femme de prier Dieu sans être voilée ?
14 Nec ipsa natúra docet vos, quod vir quidem si
comam nútriat, ignomínia est illi :
14. La nature même ne vous apprend-elle pas que si un homme entretient sa chevelure, c’est une ignominie pour lui ?
15
múlier vero si comam nútriat, glória est illi : quóniam capílli pro
velámine ei dati sunt.
15. Que si, au contraire, la femme soigne sa chevelure, c’est une gloire pour elle, parce que les cheveux lui ont été donnés pour voile ?
16 Si quis autem vidétur contentiósus esse :
nos talem consuetúdinem non habémus, neque ecclésia Dei.
16. Si quelqu’un parait aimer à contester, pour nous, ce n’est point notre coutume ni celle de l’Église de Dieu.
17 Hoc autem præcípio : non laudans quod non in mélius, sed in detérius convenítis.
17. Voici ce que je vous fais observer maintenant, sans l’approuver, c’est que vos assemblées se font, non point à votre avantage, mais à votre préjudice.
18 Primum quidem conveniéntibus vobis in ecclésiam,
áudio scissúras esse inter vos, et ex parte credo.
18. Premièrement, j’entends dire que quand vous vous assemblez dans l’Église, il y a des scissions parmi vous, et je le crois en partie.
19 Nam opórtet et hǽreses esse, ut et qui probáti
sunt, manifésti fiant in vobis.
19. Car il faut qu’il y ait même des hérésies, afin qu’on découvre ceux d’entre vous qui sont éprouvés.
20 Conveniéntibus ergo vobis in unum, jam non est Domínicam cœnam manducáre.
20. Lors donc que vous vous réunissez, ce n’est plus manger la cène du Seigneur.
21
Unusquísque enim suam cœnam præsúmit ad manducándum, et álius quidem ésurit,
álius autem ébrius est.
21. Car chacun anticipe le temps de prendre son repas. Et ainsi l’un souffre de la faim et l’autre regorge.
22 Numquid domos non habétis ad manducándum, et bibéndum ? aut ecclésiam Dei contémnitis, et confúnditis eos qui non habent ? Quid dicam vobis ? laudo vos ? in hoc non laudo.
22. N’avez-vous pas des maisons pour y manger et boire ? Ou méprisez-vous l’Église de Dieu, et voulez-vous faire honte à ceux qui n’ont rien ? Que vous dirai-je ? Vous en louerai-je ? Non je ne vous en loue point.
23 Ego enim accépi a Dómino quod et trádidi vobis,
quóniam Dóminus Jesus in qua nocte tradebátur, accépit panem,
23. Car j’ai reçu moi-même du Seigneur ce que je vous ai aussi transmis ; que le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain,
24 et
grátias agens fregit, et dixit : Accípite, et manducáte : hoc est
corpus meum, quod pro vobis tradétur : hoc fácite in meam commemoratiónem.
24. Et rendant grâces, le rompit et dit : Prenez et mangez ; ceci est mon corps qui sera livré pour vous : faites ceci en mémoire de moi.
25 Simíliter
et cálicem, postquam cœnávit, dicens : Hic calix novum testaméntum est in
meo sánguine : hoc fácite quotiescúmque bibétis, in meam commemoratiónem.
25. De même il prit le calice après qu’il eut soupé, disant : Ce calice est le nouveau testament en mon sang ; faites ceci, toutes les fois que vous boirez, en mémoire de moi.
26
Quotiescúmque enim manducábitis panem hunc, et cálicem bibétis, mortem Dómini
annuntiábitis donec véniat.
26. Car toutes les fois que vous mangerez ce pain et boirez ce calice, vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.
27 Itaque quicúmque manducáverit panem hunc, vel
bíberit cálicem Dómini indígne, reus erit córporis et sánguinis Dómini.
27. C’est pourquoi quiconque mangera ce pain ou boira le calice du Seigneur indignement sera coupable du corps et du sang du Seigneur.
28 Probet
autem seípsum homo : et sic de pane illo edat, et de cálice bibat.
28. Que l’homme donc s’éprouve lui-même, et qu’il mange ainsi de ce pain et boive de ce calice.
29 Qui enim
mandúcat et bibit indígne, judícium sibi mandúcat et bibit, non dijúdicans
corpus Dómini.
29. Car quiconque en mange et en boit indignement, mange et boit son jugement, ne discernant point le corps du Seigneur.
30 Ideo inter vos multi infírmi et imbecílles, et
dórmiunt multi.
30. C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de languissants, et que beaucoup s’endorment.
31 Quod si
nosmetípsos dijudicarémus, non útique judicarémur.
31. Que si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions certainement point jugés.
32 Dum
judicámur autem, a Dómino corrípimur, ut non cum hoc mundo damnémur.
32. Et lorsque nous sommes jugés, c’est par le Seigneur que nous sommes repris, afin que nous ne soyons pas condamnés avec ce monde.
33 Itaque
fratres mei, cum convenítis ad manducándum, ínvicem exspectáte.
33. C’est pourquoi, mes frères, quand vous vous assemblez pour manger, attendez-vous les uns les autres.
34 Si quis ésurit, domi mandúcet, ut non in judícium conveniátis. Cétera autem, cum vénero, dispónam.
34. Si quelqu’un a faim, qu’il mange dans sa maison, afin que vous ne vous assembliez pas pour votre condamnation. Quant aux autres choses, lorsque je serai venu, je les règlerai.
~
CHAP.
XI. 3. Eph. V, 23. — 7. Gen. I, 26. — 9. Gen. II, 23. — 24. Matth. XXVI, 26 ; Marc. XIV, 22 ; Luc. XXII, 17. — 27. Joan. VI, 59. — 28. II Cor. XIII, 5.
1. Ce verset est la conclusion du chapitre précédent.
6. Qu’elle soit tondue : qu’elle soit ou qu’elle consente à passer pour une femme dévergondée.
8. * Adam a été créé directement par Dieu ; Ève a été formée d’une côte d’Adam.
10. Une puissance ; une marque, un symbole de la puissance, que l’homme a sur elle ; c’est-à-dire un voile, par respect pour les saints anges qui sont présents, et seraient blessés par la tenue peu modeste des femmes.
13, 14. Saint Paul parle ici dans le sens de la discipline reçue de son temps ; ainsi son raisonnement n’a rien d’absolu, et le mot nature qu’il emploie doit s’entendre d’une coutume presque universelle, parmi les peuples les mieux connus, et qui par là même forme une espèce de droit naturel. Remarquons de plus, qu’il n’est honteux à un homme de laisser croitre ses cheveux, que quand il le fait par vanité, ou sans aucun motif raisonnable, mais qu’il en est tout autrement lorsqu’il le fait par religion, comme par exemple les Nazaréens.
16. Contester ce que je viens de dire : les arguments de Paul ne sont pas, en effet, pleinement démonstratifs. — Cette habitude, de contester. D’autres : cette coutume ; chez nous, chrétiens d’origine juive, les femmes n’assistent jamais sans voile aux réunions du culte.
18. * II y a des scissions. Ceux du même parti se réunissaient ensemble et tandis que les uns faisaient bonne chère, les autres avaient à peine de quoi manger.
19. C’est l’orgueil et la perversité du cœur de l’homme qui rendent les hérésies nécessaires ; mais Dieu, qui sait toujours tirer le bien du mal, montre en cette circonstance qui sont les bons chrétiens, en rendant leur foi et leur fermeté plus remarquables.
20. La cène du Seigneur ; le repas de charité ou agape, qui se faisait en commun après qu’on avait participé au corps et au sang du Seigneur.
23. Car : je ne vous loue point, car votre manière de célébrer les agapes est tout-à-fait en opposition avec la nature de la sainte Eucharistie, telle qu’elle résulte de son institution.
27. Ce passage démontre la présence réelle du corps et du sang de Jésus-Christ, même pour ceux qui communient indignement ; autrement ils ne sauraient être coupables du corps et du sang de Jésus-Christ, ni condamnés justement pour n’avoir pas discerné le corps du Seigneur.
30. S’endorment ; c’est-à-dire meurent. Compar. VII, 39.
²
Il y a divers dons du Saint-Esprit qui les distribue comme il le juge à propos pour l’utilité de l’Église. Toute l’Église est un seul corps ; chaque membre a sa fonction ; tous ont besoin les uns des autres et doivent travailler à l’utilité commune.
1 De
spirituálibus autem, nolo vos ignoráre fratres.
1. Quant aux dons spirituels, je ne veux pas, mes frères, que vous soyez dans l’ignorance.
2 Scitis quóniam cum gentes essétis, ad simulácra muta prout ducebámini eúntes.
2. Or vous savez que quand vous étiez gentils, vous couriez aux idoles muettes, selon qu’on vous y conduisait.
3 Ideo
notum vobis fácio, quod nemo in Spíritu Dei loquens, dicit anáthema Jesu. Et nemo potest dícere, Dóminus Jesus, nisi in
Spíritu Sancto.
3. Je vous déclare donc que personne parlant dans l’esprit de Dieu, ne dit anathème à Jésus. Et personne ne peut dire Seigneur Jésus, que par l’Esprit-Saint.
4 Divisiónes vero gratiárum sunt, idem autem Spíritus :
4. À la vérité, il y a des grâces diverses, mais c’est le même Esprit.
5 et
divisiónes ministratiónum sunt, idem autem Dóminus :
5. Il y a diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur ;
6 et divisiónes operatiónum sunt, idem vero Deus qui operátur ómnia in ómnibus.
6. Et il y a des opérations diverses, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous ;
7 Unicuíque autem datur manifestátio Spíritus ad utilitátem.
7. Or à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit pour l’utilité.
8 Alii
quidem per Spíritum datur sermo sapiéntiæ : álii autem sermo sciéntiæ
secúndum eúmdem Spíritum :
8. Car à l’un est donnée par l’Esprit la parole de sagesse ; à un autre la parole de science, selon le même Esprit ;
9 álteri fides in eódem Spíritu : álii grátia sanitátum in
uno Spíritu :
9. À un autre la foi, par le même Esprit ; à un autre la grâce de guérir par le même Esprit ;
10 álii
operátio virtútum, álii prophetía,
álii discrétio spirítuum, álii
génera
linguárum, álii interpretátio sermónum.
10. À un autre, la vertu d’opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, le don des langues diverses ; à un autre, l’interprétation des discours.
11 Hæc autem
ómnia operántur unus atque idem Spíritus, dívidens síngulis prout vult.
11. Or, tous ces dons, c’est le seul et même Esprit qui les opère, les distribuant à chacun comme il veut.
12 Sicut
enim corpus unum est, et membra habet multa, ómnia autem membra córporis cum
sint multa, unum tamen corpus sunt : ita et Christus.
12. Car, comme le corps est un, quoique ayant beaucoup de membres, et que tous les membres du corps, quoique nombreux, ne soient cependant qu’un seul corps : ainsi est le Christ.
13 Etenim in uno Spíritu omnes nos in unum corpus
baptizáti sumus, sive Judǽi, sive gentíles, sive servi, sive líberi : et
omnes in uno Spíritu potáti sumus.
13. Car nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit gentils, soit esclaves, soit libres ; et tous nous avons été abreuvés d’un seul Esprit.
14 Nam et
corpus non est unum membrum, sed multa.
14. Ainsi le corps n’est pas un seul membre, mais beaucoup.
15 Si
díxerit pes : Quóniam non sum manus, non sum de córpore : num ídeo
non est de córpore ?
15. Si le pied disait : Puisque je ne suis pas main, je ne suis pas du corps ; ne serait-il point pour cela du corps ?
16 Et si
díxerit auris : Quóniam non sum óculus, non sum de córpore : num ídeo
est de córpore ?
16. Et si l’oreille disait : Puisque je ne suis pas œil, je ne suis pas du corps ; ne serait-elle point pour cela du corps ?
17 Si totum corpus óculus : ubi audítus ? Si totum audítus : ubi odorátus ?
17. Si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ? S’il était tout ouïe, où serait l’odorat ?
18 Nunc
autem pósuit Deus membra, unumquódque eórum in córpore sicut vóluit.
18. Mais Dieu a placé dans le corps chacun des membres comme il a voulu.
19
Quod si essent ómnia unum membrum, ubi corpus ?
19. Que si tous n’étaient qu’un seul membre, où serait le corps ?
20 Nunc autem multa quidem membra, unum autem corpus.
20. Il y a donc beaucoup de membres, mais un seul corps.
21 Non
potest autem óculus dícere mánui : Opera tua non indígeo : aut íterum
caput pédibus : Non estis mihi necessárii.
21. L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de ton office ; ni la tête dire aux pieds : Vous ne m’êtes pas nécessaires.
22 Sed multo magis quæ vidéntur membra córporis infirmióra esse,
necessarióra sunt :
22. Mais, au contraire, les membres du corps, qui paraissent les plus faibles, sont le plus nécessaires,
23 et quæ putámus ignobilióra membra esse córporis,
his honórem abundantiórem circumdámus : et quæ inhonésta sunt nostra,
abundantiórem honestátem habent.
23. Et les membres du corps que nous regardons comme plus vils, nous les entourons d’un honneur plus abondant, et ceux qui sont honteux, nous les traitons avec un respect plus abondant.
24 Honésta
autem nostra nullíus egent : sed Deus temperávit corpus, ei cui déerat,
abundantiórem tribuéndo honórem,
24. Nos choses honnêtes n’en ont pas besoin ; mais Dieu, a réglé le corps de manière à accorder un honneur plus abondant à celle qui n’en avait pas en elle-même ;
25 ut non sit schisma in córpore, sed idípsum pro ínvicem sollícita sint membra.
25. Afin qu’il n’y ait point de scission dans le corps, mais que tous les membres aient les mêmes soins les uns pour les autres.
26 Et si
quid pátitur unum membrum, compatiúntur ómnia membra : sive gloriátur unum
membrum, congáudent ómnia membra.
26. Aussi, dès qu’un membre souffre, tous les autres souffrent avec lui, ou si un membre est glorifié, tous les autres se réjouissent avec lui.
27 Vos autem estis corpus Christi, et membra de
membro.
27. Or vous êtes le corps du Christ, et les membres d’un membre.
28 Et
quosdam quidem pósuit Deus in ecclésia primum
apóstolos, secúndo prophétas,
exínde doctóres, deínde virtútes,
exínde grátias curatiónum, opitulatiónes,
gubernatiónes, génera linguárum,
interpretatiónes sermónum.
28. Ainsi Dieu a établi dans l’Église, premièrement des apôtres, secondement des prophètes ; troisièmement des docteurs, ensuite des miracles, puis la grâce de guérir, l’assistance, le don de gouverner, les langues diverses, et l’interprétation des discours.
29 Numquid
omnes apóstoli ? numquid omnes prophétæ ? numquid omnes
doctóres ?
29. Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ?
30 numquid
omnes virtútes ? numquid omnes grátiam habent curatiónum ? numquid
omnes linguis loquúntur ? numquid omnes interpretántur ?
30. Tous opèrent-ils des miracles ? Tous ont-ils la grâce de guérir ? Tous parlent-ils diverses langues ? Tous interprètent-ils ?
31 Æmulámini autem charísmata melióra. Et adhuc
excellentiórem viam vobis demónstro.
31. Aspirez aux dons les meilleurs. Mais je vais vous montrer une voie plus excellente encore.
~
CHAP.
XII. 3. Marc. IX, 38. — 11. Rom. XII, 3, 6 ; Eph. IV, 7. — 28. Eph. IV, 11.
3. Ne dit anathème, etc. ; ne profère des blasphèmes.
13. Abreuvés d’un seul Esprit comprend les dons ordinaires et extraordinaires communiqués aux premiers fidèles dans le baptême et la confirmation. (Crampon)
23. Qui sont honteux, les moins honnêtes : ceux auxquels, depuis la chute, s’attache un sentiment de pudeur.
27. Et les membres d’un membre ; c’est-à-dire vous êtes membres les uns des autres.
31. Aux dons les meilleurs, plus utiles à la communauté. — Une voie plus excellente encore, celle de la charité, supérieure aux dons mêmes les meilleurs.
²
Sans la charité tout est inutile pour le salut. Caractère de cette vertu. Elle ne finit jamais. Connaissance de Dieu imparfaite en cette vie. Charité, vertu supérieure à la foi et à l’espérance.
1 Si linguis hóminum loquar, et angelórum,
caritátem autem non hábeam, factus sum velut æs sonans, aut cýmbalum tínniens.
1. Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis comme un airain sonnant ou une cymbale retentissante.
2 Et si
habúero prophetíam, et nóverim mystéria ómnia, et omnem sciéntiam : et si
habúero omnem fidem ita ut montes tránsferam, caritátem autem non habúero,
nihil sum.
2. Et quand j’aurais le don de prophétie, que je connaitrais tous les mystères et toute la science ; quand j’aurais toute la foi, au point de transporter des montagnes, si je n’ai point la charité, je ne suis rien.
3 Et si
distribúero in cibos páuperum omnes facultátes meas, et si tradídero corpus
meum ita ut árdeam, caritátem autem non habúero, nihil mihi prodest.
3. Et quand je distribuerais tout mon bien pour la nourriture des pauvres et que je livrerais mon corps pour être brulé, si je n’ai point la charité, cela ne me sert de rien.
4 Cáritas
pátiens est, benígna est. Cáritas non æmulátur, non agit pérperam, non
inflátur,
4. La charité est patiente ; elle est douce ; la charité n’est point envieuse ; elle n’agit pas insolemment ; elle ne s’enfle point ;
5 non est
ambitiósa, non quærit quæ sua sunt, non irritátur, non cógitat malum,
5. Elle n’est point ambitieuse, elle ne cherche point son propre intérêt ; elle ne s’irrite point ; elle ne pense pas le mal ;
6 non gaudet
super iniquitáte, congáudet autem veritáti :
6. Elle ne se réjouit pas de l’iniquité, mais elle met sa joie dans la vérité ;
7 ómnia
suffert, ómnia credit, ómnia sperat, ómnia sústinet.
7. Elle souffre tout, elle croit tout, elle espère tout, elle endure tout.
8 Cáritas numquam excídit : sive prophetíæ
evacuabúntur, sive linguæ cessábunt, sive sciéntia destruétur.
8. La charité ne finira jamais, pas même lorsque les prophéties s’anéantiront, que les langues cesseront, et que la science sera détruite.
9 Ex parte
enim cognóscimus, et ex parte prophetámus.
9. Car c’est imparfaitement que nous connaissons, et imparfaitement que nous prophétisons.
10 Cum autem
vénerit quod perféctum est, evacuábitur quod ex parte est.
10. Mais quand viendra ce qui est parfait, alors s’anéantira ce qui est imparfait.
11 Cum essem párvulus, loquébar ut párvulus, sapiébam ut párvulus, cogitábam ut párvulus. Quando autem factus sum vir, evacuávi quæ erant párvuli.
11. Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un petit enfant, j’avais les gouts d’un petit enfant, je raisonnais comme un petit enfant ; mais quand je suis devenu homme, je me suis dépouillé de ce qui était de l’enfant.
12 Vidémus nunc per spéculum in ænígmate : tunc
autem fácie ad fáciem. Nunc cognósco ex parte : tunc autem cognóscam sicut
et cógnitus sum.
12. Nous voyons maintenant à travers un miroir en énigme ; mais alors nous verrons face à face. Maintenant je connais imparfaitement ; mais alors je connaitrai aussi bien que je suis connu moi-même.
13 Nunc autem manent fides, spes, cáritas, tria hæc : major autem horum est cáritas.
13. Maintenant demeurent toutes les trois, la foi, l’espérance, la charité : mais la plus grande des trois est la charité.
~
CHAP. XIII. 2. Matth. XVII, 19.
1. * Les langues… des anges, le langage incompréhensible aux hommes par lesquels les purs esprits se communiquent leurs pensées. — Un airain sonnant. Quand on frappe sur l’airain, il produit un grand bruit, mais ce bruit n’a aucune signification. — Une cymbale. On appelle cymbales un instrument de musique en métal, consistant ordinairement en deux disques, concaves au milieu, et qu’on frappe l’un contre l’autre.
7. Elle croit tout ; c’est-à-dire que simple et droite, la charité n’a pas de défiance, et croit facilement ce qu’on lui dit, sans soupçonner qu’on veuille la tromper, toutes les fois qu’elle peut, sans risque de péché, livrer sa confiance ; ce qui n’a rien de commun avec cette crédulité précipitée que l’auteur de l’Ecclésiastique improuve, XIX, 4.
8. « Les trois charismes ou dons de prophétie, de langue, de science plus profonde de la religion ne dureront que jusqu’au second avènement de J.-C. » (Crampon)
12. À travers un miroir. Par miroir, il faut entendre ici une de ces pierres que les anciens employaient au lieu de vitres, et qui, quoique transparentes, ne laissaient apercevoir les objets extérieurs que d’une manière confuse et avec une certaine obscurité.
²
Le don de prophétie préférable au don des langues, et le don des langues inutile aux fidèles sans le don d’interprétation. Règles pour l’usage de ces dons. Les femmes doivent garder le silence dans les Églises.
1 Sectámini caritátem, æmulámini spirituália :
magis autem ut prophetétis.
1. Recherchez avec ardeur la charité ; désirez les dons spirituels, et surtout de prophétiser.
2 Qui enim lóquitur lingua, non homínibus lóquitur, sed Deo : nemo enim audit. Spíritu autem lóquitur mystéria.
2. Car celui qui parle en une langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, puisque personne ne l’entend ; mais par l’Esprit il dit des choses mystérieuses.
3 Nam qui
prophétat, homínibus lóquitur ad ædificatiónem, et exhortatiónem, et
consolatiónem.
3. Mais celui qui prophétise parle aux hommes pour l’édification, l’exhortation et la consolation.
4 Qui
lóquitur lingua, semetípsum ædíficat : qui autem prophétat, ecclésiam Dei
ædíficat.
4. Celui qui parle une langue s’édifie lui-même, tandis que celui qui prophétise édifie l’Église de Dieu.
5 Volo autem
omnes vos loqui linguis : magis autem prophetáre. Nam major est qui prophétat,
quam qui lóquitur linguis ; nisi forte interpretétur ut ecclésia
ædificatiónem accípiat.
5. Je voudrais que vous puissiez tous parler les langues, mais encore plus prophétiser. Car celui qui prophétise est au-dessus de celui qui parle les langues ; à moins qu’il n’interprète, afin que l’Église en reçoive de l’édification.
6 Nunc
autem, fratres, si vénero ad vos linguis loquens : quid vobis pródero,
nisi vobis loquar aut in revelatióne, aut in sciéntia, aut in prophetía, aut in
doctrína ?
6. Aussi, mes frères, si je viens à vous parlant les langues, à quoi vous serai-je utile, si je ne joins, à mes paroles ou la révélation, ou la science, ou la prophétie, ou la doctrine ?
7 Tamen quæ sine ánima sunt vocem dántia, sive
tíbia, sive cíthara ; nisi distinctiónem sonítuum déderint, quómodo
sciétur id quod cánitur, aut quod citharizátur ?
7. Les choses qui sont inanimées quoique rendant des sons, comme la flute et la harpe, si elles ne forment des tons différents, comment saura-t-on ce qu’on joue sur la flute ou sur la harpe ?
8 Etenim si
incértam vocem det tuba, quis parábit se ad bellum ?
8. Et si la trompette rend un son incertain, qui se préparera au combat ?
9 Ita et vos
per linguam nisi maniféstum sermónem dedéritis : quómodo sciétur id quod
dícitur ? éritis enim in áëra loquéntes.
9. De même vous, si vous exprimez par la langue des mots qui ne sont pas clairs, comment saura-t-on ce que vous dites ? Vous parlerez en l’air.
10 Tam
multa, ut puta génera linguárum sunt in hoc mundo : et nihil sine voce
est.
10. Il y a, en effet, tant de sortes de langues dans ce monde ; et il n’en est aucune qui n’ait des sons intelligibles.
11
Si ergo nescíero virtútem vocis, ero ei, cui loquor, bárbarus : et qui
lóquitur, mihi bárbarus.
11. Si donc j’ignore la valeur des mots, je serai barbare pour celui à qui je parle, et celui qui parle, barbare pour moi.
12 Sic et
vos, quóniam æmulatóres estis spirítuum, ad
ædificatiónem ecclésiæ quǽrite ut
abundétis.
12. Ainsi, vous-mêmes puisque vous désirez si ardemment les dons spirituels, faites que pour l’édification de l’Église vous en abondiez.
13 Et ídeo qui lóquitur lingua, oret ut
interpretétur.
13. C’est pourquoi, que celui qui parle une langue demande le don de l’interpréter.
14 Nam si orem lingua, spíritus meus orat, mens
autem mea sine fructu est.
14. Car si je prie en une langue, mon esprit prie, mais mon intelligence est sans fruit.
15 Quid ergo
est ? Orábo spíritu, orábo et mente : psallam spíritu, psallam et
mente.
15. Que ferai-je donc ? je prierai d’esprit, mais je prierai aussi avec l’intelligence. Je chanterai d’esprit des cantiques, mais je les chanterai aussi avec l’intelligence.
16 Céterum
si benedíxeris spíritu, qui supplet locum idiótæ, quómodo dicet : Amen,
super tuam benedictiónem ? quóniam quid dicas, nescit.
16. D’ailleurs si tu ne bénis que d’esprit, comment celui qui tient la place du simple peuple répondra-t-il Amen à ta bénédiction, puisqu’il ne sait pas ce que tu dis ?
17 Nam tu quidem bene grátias agis, sed alter non ædificátur.
17. Pour toi, tu rends bien grâces, mais l’autre n’est pas édifié.
18 Grátias ago Deo meo, quod ómnium vestrum lingua loquor.
18. Je rends grâces à mon Dieu de ce que je parle les langues de vous tous.
19 Sed in ecclésia volo quinque verba sensu meo loqui, ut et
álios ínstruam : quam decem míllia verbórum in lingua.
19. Mais dans l’Église, j’aime mieux dire cinq mots que je comprends, pour en instruire les autres, que dix mille en une langue.
20 Fratres,
nolíte púeri éffici sénsibus, sed
malítia párvuli estóte : sénsibus
autem
perfécti estóte.
20. Mes frères, ne devenez pas enfants par l’intelligence ; mais soyez petits enfants en malice, et hommes faits en intelligence.
21 In lege scriptum est : Quóniam in áliis
linguis et lábiis áliis loquar pópulo huic : et nec sic exáudient me,
dicit Dóminus.
21. Il est écrit dans la loi : Je parlerai à ce peuple en d’autres langues et avec d’autres lèvres ; et ainsi ils ne me prêteront même pas l’oreille, dit le Seigneur.
22 Itaque linguæ in signum sunt non fidélibus, sed
infidélibus : prophetíæ autem non infidélibus, sed fidélibus.
22. C’est pourquoi les langues sont un signe, non pour les fidèles, mais pour les infidèles ; au contraire, les prophéties sont, non pour les infidèles, mais pour les fidèles.
23 Si ergo
convéniat univérsa ecclésia in unum, et omnes linguis loquántur, intrent autem
idiótæ, aut infidéles : nonne dicent quod insanítis ?
23. Si donc une Église étant réunie en un seul lieu, tous parlent diverses langues, et qu’il entre des ignorants ou des infidèles, ne diront-ils pas que vous êtes fous ?
24 Si autem
omnes prophétent, intret autem quis infidélis, vel idióta, convíncitur ab
ómnibus, dijudicátur ab ómnibus :
24. Mais si tous prophétisent, et que quelque ignorant, ou quelque infidèle entre, il est convaincu par tous et jugé par tous ;
25 occúlta cordis ejus manifésta fiunt : et ita cadens in fáciem adorábit Deum, pronúntians quod vere Deus in vobis sit.
25. Les secrets de son cœur sont dévoilés, de sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu, déclarant que Dieu est vraiment en vous.
26 Quid ergo
est, fratres ? Cum convenítis, unusquísque vestrum psalmum habet,
doctrínam habet, apocalýpsim habet, linguam habet, interpretatiónem
habet : ómnia ad ædificatiónem fiant.
26. Que faut-il donc, mes frères ? Que quand vous vous assemblez, l’un ayant le chant, un autre l’enseignement, un autre la révélation, un autre les langues, un autre l’interprétation, tout se fasse pour l’édification.
27 Sive
lingua quis lóquitur, secúndum duos, aut ut multum tres, et per partes, et unus
interpretátur.
27. S’il y en a qui parlent les langues, que deux seulement parlent, ou au plus trois, et tour à tour ; et qu’un seul interprète.
28 Si autem
non fúerit intérpres, táceat in ecclésia : sibi autem loquátur, et Deo.
28. S’il n’y a point d’interprète, que chacun se taise, et qu’il parle à lui-même et à Dieu.
29 Prophétæ
autem duo, aut tres dicant, et céteri dijúdicent.
29. Quant aux prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent.
30 Quod si álii revelátum fúerit sedénti, prior táceat.
30. Que s’il se fait une révélation à un autre de ceux qui sont assis, que le premier se taise.
31 Potéstis
enim omnes per síngulos prophetáre : ut omnes discant, et omnes
exhorténtur :
31. Car vous pouvez tous prophétiser l’un après l’autre, afin que tous apprennent et soient exhortés ;
32 et spíritus
prophetárum prophétis subjécti sunt.
32. Et les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes.
33 Non enim est dissensiónis Deus, sed pacis :
sicut et in ómnibus ecclésiis sanctórum dóceo.
33. Car Dieu n’est pas un Dieu de dissension, mais de paix ; comme je l’enseigne dans toutes les Églises des saints.
34 Mulíeres in ecclésiis táceant, non enim
permíttitur eis loqui, sed súbditas esse, sicut et lex dicit.
34. Que les femmes se taisent dans les Églises, car il ne leur est pas permis de parler, mais elles doivent être soumises, comme la loi elle-même le dit.
35 Si quid
autem volunt díscere, domi viros suos intérrogent. Turpe est enim mulíeri loqui
in ecclésia.
35. Si elles veulent s’instruire de quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris dans leur maison. Car il est honteux à une femme de parler dans l’Église.
36 An a
vobis verbum Dei procéssit ? aut in vos solos pervénit ?
36. Est-ce de vous qu’est sortie la parole de Dieu ? Est-ce à vous seuls qu’elle est parvenue ?
37 Si quis vidétur prophéta esse, aut spirituális,
cognóscat quæ scribo vobis, quia Dómini sunt mandáta.
37. Si quelqu’un croit être prophète, ou spirituel, qu’il reconnaisse que les choses que je vous écris sont des commandements du Seigneur.
38 Si quis
autem ignórat, ignorábitur.
38. Si quelqu’un l’ignore, il sera ignoré.
39 Itaque
fratres æmulámini prophetáre : et loqui linguis nolíte prohibére.
39. C’est pourquoi, mes frères, employez tout votre zèle à prophétiser, et n’empêchez point de parler les langues.
40 Omnia autem
honéste, et secúndum órdinem fiant.
40. Mais que tout se fasse décemment et avec ordre.
~
CHAP.
XIV. 20. Eph. IV, 14. — 21. Is. XXVIII, 11. — 34. Gen. III, 16.
1. Le mot prophétiser, outre le sens de prédire l’avenir, a celui plus étendu d’être divinement inspiré et de parler de la part de Dieu. Dans ce chapitre, il signifie plus particulièrement, découvrir des choses secrètes et inconnues, comme expliquer les mystères, et interpréter les Écritures.
2. Dans tout ce chapitre, le mot langue veut dire langue étrangère, inconnue, que l’on ne comprend pas.
7-8. * La flute et la harpe étaient les instruments de musique les plus communs chez les anciens, avec la trompette.
13. Dans ce verset et les suivants, il s’agit évidemment non d’une prière publique, telle qu’elle se pratique dans l’Église, mais des prières composées par les particuliers et récitées par eux publiquement pour l’édification de l’assemblée. Il fallait donc nécessairement que ces prières fussent comprises, pour que les fidèles qui les entendaient pussent répondre en toute sureté Amen. Ainsi saint Paul ne condamne pas l’usage de l’Église latine, qui prie dans une langue que le peuple n’entend pas, ni d’une prière publique consacrée par la liturgie reçue et admise. D’ailleurs comment l’aurait-il fait ? Il savait parfaitement que de son temps les psaumes et les cantiques se chantaient en hébreu dans le temple, quoique pourtant cette langue ne fut plus familière aux Juifs d’alors. Sans cela, il aurait condamné ce que Jésus-Christ avait lui-même respecté et consacré par son assiduité aux fêtes judaïques.
14. Mon esprit, ce principe de vie plus intime (vers. 2) appelé quelquefois le cœur, qui, excité par l’Esprit de Dieu, sans le travail de la réflexion et du raisonnement (ce qui est propre de l’activité intellectuelle, du νοῦς [noûs], mens), sent et voit le divin. Pendant l’extase de celui qui parle en langue, l’intelligence reste inactive ; elle est sans fruit, pour elle-même et pour les autres.
21. On comprenait sous le nom de loi tous les livres sacrés. — En d’autres langues ; c’est-à-dire en des langues autres que la sienne.
22. Sont un signe ; litter., en signe ; ce qui est un pur hébraïsme.
33. Des saints. Voy. Act. IX, 13.
34. Elles doivent ; ce verbe, ou tout autre d’une signification analogue, est nécessairement sous-entendu. Voy. ce que nous avons dit à ce sujet, I Tim. IV, 3.
37. Spirituel ; c’est-à-dire inspiré, éclairé par l’Esprit-Saint.
²
Résurrection des morts prouvée par celle de Jésus-Christ. Conséquences impies auxquelles s’exposent ceux qui nient la résurrection. Ordre de la résurrection. Comment elle se fera. Qualités des corps ressuscités. Homme terrestre ; homme céleste. Mystère de la résurrection.
1 Notum
autem vobis fácio, fratres, Evangélium, quod prædicávi vobis, quod et
accepístis, in quo et statis,
1. Mais je vous rappelle, mes frères, l’Évangile que je vous ai prêché, que vous avez reçu, dans lequel vous demeurez fermes,
2 per quod
et salvámini : qua ratióne prædicáverim vobis, si tenétis, nisi frustra
credidístis.
2. Et par lequel vous êtes sauvés, si vous le gardez comme je vous l’ai annoncé ; à moins que vous n’ayez cru en vain.
3 Trádidi
enim vobis in primis quod et accépi : quóniam Christus mórtuus est pro
peccátis nostris secúndum Scriptúras :
3. Car je vous ai transmis en premier lieu, ce que j’ai reçu moi-même : que le Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ;
4 et quia
sepúltus est, et quia resurréxit tértia die secúndum Scriptúras :
4. Qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ;
5 et quia visus est Cephæ, et post hoc
úndecim :
5. Qu’il a été vu de Cephas, puis des onze ;
6 deínde visus est plus quam quingéntis frátribus
simul : ex quibus multi manent usque adhuc, quidam autem dormiérunt :
6. Qu’ensuite il a été vu par plus de cinq cents frères ensemble, dont beaucoup vivent encore aujourd’hui, et quelques-uns se sont endormis ;
7 deínde visus est Jacóbo, deínde Apóstolis
ómnibus :
7. Qu’après il a été vu de Jacques, puis de tous les apôtres ;
8 novíssime
autem ómnium tamquam abortívo, visus est et mihi.
8. Et qu’enfin, après tous les autres, il s’est fait voir aussi à moi, comme à l’avorton.
9 Ego enim
sum mínimus Apostolórum, qui non sum dignus vocári Apóstolus, quóniam
persecútus sum ecclésiam Dei.
9. Car je suis le moindre des apôtres, et je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu.
10 Grátia
autem Dei sum id quod sum, et grátia ejus in me vácua non fuit, sed abundántius
illis ómnibus laborávi : non ego autem, sed grátia Dei mecum :
10. Mais c’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis, et sa grâce n’a pas été stérile en moi, mais plus qu’eux tous, j’ai travaillé, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu avec moi ;
11 sive enim ego, sive illi : sic prædicámus, et sic credidístis.
11. Ainsi, soit moi, soit eux, voilà ce que nous prêchons et voilà ce que vous avez cru.
12 Si autem
Christus prædicátur quod resurréxit a mórtuis, quómodo quidam dicunt in vobis,
quóniam resurréctio mortuórum non est ?
12. Mais si on prêche que le Christ est ressuscité d’entre les morts, comment quelques-uns disent-ils parmi vous qu’il n’y a point de résurrection des morts ?
13 Si autem
resurréctio mortuórum non est : neque Christus resurréxit.
13. Or s’il n’y a point de résurrection des morts, le Christ n’est point ressuscité.
14 Si autem
Christus non resurréxit, inánis est ergo prædicátio nostra, inánis est et fides
vestra :
14. Et si le Christ n’est point ressuscité, notre prédication est donc vaine, et vaine est aussi votre foi ;
15 invenímur
autem et falsi testes Dei : quóniam testimónium díximus advérsus Deum quod
suscitáverit Christum, quem non suscitávit, si mórtui non resúrgunt.
15. Nous nous trouvons même être de faux témoins à l’égard de Dieu, puisque nous rendons ce témoignage contre Dieu, qu’il a ressuscité le Christ, qu’il n’a pourtant pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent point.
16 Nam si
mórtui non resúrgunt, neque Christus resurréxit.
16. Car si les morts ne ressuscitent point, le Christ non plus n’est pas ressuscité.
17 Quod si
Christus non resurréxit, vana est fides vestra : adhuc enim estis in
peccátis vestris.
17. Que si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine ; vous êtes encore dans vos péchés.
18 Ergo et
qui dormiérunt in Christo, periérunt.
18. Donc ceux aussi qui se sont endormis dans le Christ ont péri.
19 Si in hac vita tantum in Christo sperántes sumus, miserabilióres sumus ómnibus homínibus.
19. Si c’est pour cette vie seulement que nous espérons dans le Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes.
20 Nunc
autem Christus resurréxit a mórtuis primítiæ dormiéntium,
20. Mais très certainement le Christ est ressuscité d’entre les morts, comme prémices de ceux qui dorment ;
21 quóniam quidem per hóminem mors, et per hóminem resurréctio mortuórum.
21. Car par un homme est venue la mort, et par un homme la résurrection des morts.
22 Et sicut in Adam omnes moriúntur, ita et in Christo omnes vivificabúntur.
22. Et comme tous meurent en Adam, tous revivront aussi dans le Christ ;
23
Unusquísque autem in suo órdine, primítiæ Christus : deínde ii qui sunt
Christi, qui in advéntu ejus credidérunt.
23. Mais chacun en son rang ; le Christ comme prémices, puis ceux qui sont au Christ, qui ont cru en son avènement.
24 Deínde
finis : cum tradíderit regnum Deo et Patri, cum evacuáverit omnem
principátum, et potestátem, et virtútem.
24. La fin suivra, lorsqu’il aura remis le royaume à Dieu et au Père ; qu’il aura anéanti toute principauté, toute domination et toute puissance.
25 Opórtet
autem illum regnáre donec ponat omnes inimícos sub pédibus ejus.
25. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce que le Père ait mis tous ses ennemis sous ses pieds.
26 Novíssima autem inimíca destruétur mors : ómnia enim subjécit pédibus ejus. Cum autem dicat :
26. Or le dernier ennemi détruit sera la mort ; car il lui a mis tout sous les pieds. Quand donc l’Écriture dit :
27 Omnia subjécta sunt ei, sine dúbio præter
eum qui subjécit ei ómnia.
27. Tout lui a été soumis, elle excepte, sans doute, celui qui lui a tout soumis.
28 Cum autem
subjécta fúerint illi ómnia : tunc et ipse Fílius subjéctus erit ei, qui
subjécit sibi ómnia, ut sit Deus ómnia in ómnibus.
28. Et lorsque tout lui aura été soumis, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous.
29 Alióquin quid fácient qui baptizántur pro
mórtuis, si omníno mórtui non resúrgunt ? ut quid et baptizántur pro
illis ?
29. Autrement, que feront ceux qui sont baptisés pour les morts, si réellement les morts ne ressuscitent point ? Pourquoi sont-ils baptisés pour les morts ?
30 ut quid
et nos periclitámur omni hora ?
30. Et nous, pourquoi à toute heure, nous exposons-nous au danger ?
31 Quotídie mórior per vestram glóriam, fratres, quam hábeo in Christo Jesu Dómino nostro.
31. Chaque jour, mes frères, je meurs, je le jure, par la gloire que je reçois de vous en Jésus-Christ Notre Seigneur.
32 Si secúndum hóminem ad béstias pugnávi Ephesi, quid mihi prodest, si mórtui non resúrgunt ? Manducémus, et bibámus, cras enim moriémur.
32. Que me sert (humainement parlant) d’avoir combattu contre les bêtes à Éphèse, si les morts ne ressuscitent point ? Mangeons et buvons, car nous mourrons demain.
33 Nolíte sedúci : corrúmpunt mores bonos collóquia mala.
33. Ne vous laissez point séduire, les mauvais entretiens corrompent les bonnes mœurs.
34 Evigiláte
justi, et nolíte peccáre : ignorántiam enim Dei quidam habent, ad reveréntiam
vobis loquor.
34. Justes, veillez, et ne péchez point, car quelques-uns sont dans l’ignorance de Dieu ; je vous le dis pour votre honte.
35 Sed dicet
áliquis : Quómodo resúrgunt mórtui ? qualíve córpore vénient ?
35. Mais, dira quelqu’un : Comment les morts ressuscitent-ils ? Ou avec quel corps reviendront-ils ?
36
Insípiens, tu quod séminas non vivificátur, nisi prius moriátur :
36. Insensé, ce que tu sèmes n’est point vivifié, si auparavant il ne meurt.
37 et quod
séminas, non corpus, quod futúrum est, séminas, sed nudum granum, ut puta
trítici, aut alicújus ceterórum.
37. Et ce que tu sèmes n’est pas le corps même qui doit venir, mais une simple graine, comme de blé, ou de quelque autre chose.
38 Deus autem dat illi corpus sicut vult : ut
unicuíque séminum próprium corpus.
38. Mais Dieu lui donne un corps, comme il veut, de même qu’il donne à chaque semence son corps propre.
39 Non omnis
caro, éadem caro : sed ália quidem hóminum, ália vero pécorum, ália
vólucrum, ália autem píscium.
39. Toute chair n’est pas la même chair ; mais autre est celle des hommes, autre celle des brebis, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons.
40 Et córpora cæléstia, et córpora terréstria :
sed ália quidem cæléstium glória, ália autem terréstrium.
40. Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres ; mais autre est la gloire des célestes, autre celle des terrestres.
41 Alia cláritas solis, ália cláritas lunæ, et ália cláritas stellárum. Stella enim a stella differt in claritáte :
41. Autre est la clarté du soleil, autre la clarté de la lune, autre la clarté des étoiles. Une étoile même diffère d’une autre étoile en clarté.
42 sic et resurréctio mortuórum. Seminátur in corruptióne, surget in incorruptióne.
42. Ainsi est la résurrection des morts. Le corps est semé dans la corruption, il ressuscitera dans l’incorruptibilité.
43 Seminátur in ignobilitáte, surget in glória : seminátur in infirmitáte, surget in virtúte :
43. Il est semé dans l’abjection, il ressuscitera dans la gloire ; il est semé dans la faiblesse, il ressuscitera dans la force.
44 seminátur
corpus animále, surget corpus spiritále. Si est corpus animále, est et
spiritále, sicut scriptum est :
44. Il est semé corps animal, il ressuscitera corps spirituel, S’il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel, comme il est écrit :
45 Factus est primus homo Adam in ánimam vivéntem, novíssimus Adam in spíritum vivificántem.
45. Le premier homme, Adam, a été fait âme vivante ; le dernier Adam, esprit vivifiant.
46 Sed non
prius quod spiritále est, sed quod animále : deínde quod spiritále.
46. Non d’abord ce qui est spirituel, mais ce qui est animal.
47 Primus
homo de terra, terrénus : secúndus homo de cælo, cæléstis.
47. Le premier homme tiré de la terre est terrestre ; le second, venu du ciel, est céleste.
48 Qualis
terrénus, tales et terréni : et qualis cæléstis, tales et cæléstes.
48. Tel qu’est le terrestre, tels sont les terrestres ; tel qu’est le céleste, tels sont les célestes.
49 Igitur,
sicut portávimus imáginem terréni, portémus et imáginem cæléstis.
49. Comme donc, nous avons porté l’image du terrestre, portons aussi l’image du céleste.
50 Hoc autem dico, fratres : quia caro et
sanguis regnum Dei possidére non possunt : neque corrúptio incorruptélam
possidébit.
50. Or je dis cela, mes frères, parce que ni la chair ni le sang ne peuvent posséder le royaume de Dieu, et la corruption ne possèdera point l’incorruptibilité.
51 Ecce mystérium vobis dico : omnes quidem
resurgémus, sed non omnes immutábimur.
51. Voici que je vais vous dire un mystère. Nous ressusciterons bien tous, mais nous ne serons pas tous changés.
52 In
moménto, in ictu óculi, in novíssima tuba : canet enim tuba, et mórtui
resúrgent incorrúpti : et nos immutábimur.
52. En un moment, en un clin d’œil, au son de la dernière trompette ; car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés.
53 Opórtet
enim corruptíbile hoc indúere incorruptiónem : et mortále hoc indúere
immortalitátem.
53. Puisqu’il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité.
54 Cum autem mortále hoc indúerit immortalitátem,
tunc fiet sermo, qui scriptus est : Absórpta est mors in victória.
54. Et quand ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors sera accomplie cette parole qui est écrite : La mort a été absorbée dans la victoire.
55 Ubi est
mors victória tua ? ubi est mors stímulus tuus ?
55. Ô mort, où est ta victoire ? Où est, ô mort, ton aiguillon ?
56 Stímulus
autem mortis peccátum est : virtus vero peccáti lex.
56. Or l’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la force du péché, la loi.
57 Deo autem grátias, qui dedit nobis victóriam per Dóminum nostrum Jesum Christum.
57. Ainsi, grâces à Dieu, qui nous a donné la victoire par Notre Seigneur Jésus-Christ !
58 Itaque
fratres mei dilécti, stábiles estóte, et immóbiles : abundántes in ópere
Dómini semper, sciéntes quod labor vester non est inánis in Dómino.
58. C’est pourquoi, mes frères bien-aimés, soyez fermes et inébranlables, vous appliquant toujours de plus en plus à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur.
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CHAP. XV. 1. Gal. I, 11. — 3. Is. LIII, 5. — 4. Jon. II, 1. — 5. Joan. XX, 19. — 8. Act. IX, 3. — 9. Eph. III, 8. — 20. Col. I, 18 ; Apoc. I, 5. — 23. I Thess. IV, 15. — 25. Ps. CIX, 1 ; Hebr. I, 13 ; X, 13. — 26. Gen. I, 26 ;Ps. VIII, 8 ; Hebr. II, 8. — 32. Sap. II, 6 ; Is. XXII, 13 ; LVI, 12. — 36. Joan. XII, 24-25. — 45. Gen. II, 7. — 53. II Cor. V, 2. — 54. Os. XIII, 14. — 57. Joan. V, 5.
5. De Cephas, etc. ; c’est-à-dire de Pierre et des onze apôtres. Saint Paul considère ici le nombre ancien et ordinaire des apôtres avant l’apostasie de Judas.
6. Se sont endormis ; sont morts. Compar. VII, 39. — * Cette apparition n’est pas racontée dans les Évangiles.
7. * De Jacques le Mineur, cousin de Notre Seigneur, premier évêque de Jérusalem.
22. * En Adam, par suite de la punition infligée à Adam, à cause de son péché.
27. Tout lui a été soumis. C’est la répétition, mais en d’autres termes, de la citation du Psaume CIX, 1, faite au vers. 25.
29. Du temps de saint Paul, il y avait des hérétiques et peut-être même des fidèles peu instruits qui se faisaient baptiser pour les morts qui n’avaient pas reçu le baptême pendant leur vie. Sans approuver cette pratique, l’apôtre en tire une preuve contre eux, en montrant qu’elle suppose nécessairement l’immortalité de l’âme, et par conséquent la résurrection des corps, parce que ces deux dogmes sont inséparables.
32. * À Éphèse. Voir Act. XVIII, 19. S. Paul écrivit d’Éphèse la présente Épitre. — Contre les bêtes, expression métaphorique pour désigner des hommes aussi cruels que des animaux féroces.
38. Comme il veut, « ou comme il l’a voulu, au jour de la création, lorsque sa volonté toute puissante imposa à la nature ses lois. Paul montre ensuite, par la diversité des organismes qui existent dans la nature, qu’il peut y avoir une grande différence entre le corps dans son existence terrestre et le corps ressuscité. » (Crampon)
40. La gloire ; c’est-à-dire l’éclat.
45. Fait âme vivante ; litter., en âme vivante ; hébraïsme. Compar. XIV, 22. — * Le dernier Adam, Jésus-Christ.
50. La chair et te sang signifient l’homme animal, l’homme de péché.
51. Mais nous ne serons pas tous changés. En effet, les corps des réprouvés, loin de recevoir la transformation qui fera la gloire de ceux des saints, resteront, comme ils étaient, un objet d’horreur et de dégout, en même temps qu’un sujet de toutes sortes de douleurs pour les âmes auxquelles ils seront attachés.
54. Cette parole qui est écrite ; cette parole qui fait partie de l’Écriture sainte, cette parole de l’Écriture. Ce passage est d’Isaïe, XXV, 8. Mais remarquons que la même expression hébraïque que saint Jérôme a traduite dans Isaïe par pour toujours, a été rendue dans la version grecque d’Aquila par pour victoire, en victoire, et que c’est le sens qu’elle a en chaldéen. En mourant pour nous, Jésus-Christ a vaincu la mort et l’a détruite pour toujours.
²
Saint Paul recommande aux Corinthiens les pauvres de l’Église de Jérusalem. Il leur promet d’aller les voir. Il leur recommande Timothée. Dernier avis qu’il leur donne. Autres recommandations. Salutations.
1 De colléctis autem, quæ fiunt in sanctos, sicut
ordinávi ecclésiis Galátiæ, ita et vos fácite.
1. Quant aux aumônes que l’on recueille pour les saints, faites, vous aussi, comme je l’ai réglé pour les Églises de Galatie.
2 Per unam sábbati unusquísque vestrum apud se
sepónat, recóndens quod ei bene placúerit : ut non, cum vénero, tunc
colléctæ fiant.
2. Qu’au premier jour de la semaine, chacun de vous mette à part chez lui, et serre ce qui lui plaira ; afin que ce ne soit pas quand je viendrai que les collectes se fassent.
3 Cum autem præsens fúero, quos probavéritis per epístolas, hos mittam perférre grátiam vestram in Jerúsalem.
3. Lorsque je serai présent, j’enverrai ceux que vous aurez désignés par vos lettres, porter vos charités à Jérusalem.
4 Quod si dignum fúerit ut et ego eam, mecum ibunt.
4. Que si la chose mérite que j’y aille moi-même, ils viendront avec moi.
5 Véniam autem ad vos, cum Macedóniam pertransíero : nam Macedóniam pertransíbo.
5. Or je viendrai vers vous lorsque j’aurai traversé la Macédoine ; car je passerai par la Macédoine.
6 Apud vos autem fórsitan manébo, vel étiam hiemábo : ut
vos me deducátis quocúmque íero.
6. Peut-être m’arrêterai-je chez vous, et y passerai-je même l’hiver, afin que vous me conduisiez partout où j’irai.
7 Nolo enim vos modo in tránsitu vidére, spero enim me
aliquántulum témporis manére apud vos, si Dóminus permíserit.
7. Car ce n’est pas seulement en passant que je veux vous voir cette fois, j’espère demeurer quelque temps avec vous, si le Seigneur le permet.
8 Permanébo autem Ephesi usque ad Pentecósten.
8. Je demeurerai à Éphèse jusqu’à la Pentecôte ;
9 Ostium
enim mihi apértum est magnum, et évidens : et adversárii multi.
9. Parce qu’il y a une grande porte qui m’est visiblement ouverte, et un grand nombre d’adversaires.
10 Si autem
vénerit Timótheus, vidéte ut sine timóre sit apud vos : opus enim Dómini
operátur, sicut et ego.
10. Si Timothée va chez vous, veillez à ce qu’il y soit sans crainte ; car il travaille comme moi à l’œuvre du Seigneur.
11 Ne quis ergo illum spernat : dedúcite autem illum in pace, ut véniat ad me : exspécto enim illum cum frátribus.
11. Que personne donc ne le méprise ; mais conduisez-le en paix pour qu’il vienne vers moi ; car je l’attends avec nos frères.
12 De Apollo
autem fratre vobis notum fácio, quóniam multum rogávi eum ut veníret ad vos cum
frátribus : et útique non fuit volúntas ut nunc veníret : véniet
autem, cum ei vácuum fúerit.
12. Pour ce qui est d’Apollo, notre frère, je vous préviens que je l’ai beaucoup prié d’aller vers vous avec nos frères ; mais il n’a pas voulu y aller maintenant : il ira lorsqu’il en aura le loisir.
13
Vigiláte, state in fide, viríliter ágite, et confortámini.
13. Veillez, demeurez fermes dans la foi, agissez courageusement, et fortifiez-vous ;
14 Omnia vestra in caritáte fiant.
14. Que toutes vos œuvres se fassent en esprit de charité.
15
Obsecro autem vos fratres, nostis domum Stéphanæ,
et Fortunáti, et Acháici : quóniam sunt
primítiæ Acháiæ, et in ministérium
sanctórum ordinavérunt seípsos :
15. Je vous conjure, mes frères, puisque vous savez que Stéphanas, Fortunat et Achaïque, dont vous connaissez la famille, sont les prémices de l’Achaïe, et se sont consacrés au service des saints,
16 ut et vos súbditi sitis ejúsmodi, et omni
cooperánti, et laboránti.
16. D’avoir de la déférence pour de telles personnes, comme pour tous ceux qui coopèrent et travaillent.
17 Gáudeo
autem in præséntia Stéphanæ, et Fortunáti, et Acháici : quóniam id, quod
vobis déerat, ipsi supplevérunt :
17. Je me réjouis de la présence de Stéphanas, de Fortunat et d’Achaïque ; parce qu’ils ont suppléé à ce que vous ne pouviez faire par vous-mêmes ;
18 refecérunt enim et meum spíritum, et vestrum. Cognóscite ergo qui hujúsmodi sunt.
18. Car ils ont consolé mon esprit aussi bien que le vôtre. Sachez donc ce que sont de tels hommes.
19 Salútant vos ecclésiæ Asiæ. Salútant vos in
Dómino multum, Aquila et Priscílla cum doméstica sua ecclésia : apud quos
et hóspitor.
19. Les Églises d’Asie vous saluent, Aquila et Priscille, chez qui je demeure, et l’Église qui est dans leur maison vous font beaucoup de salutations.
20 Salútant
vos omnes fratres. Salutáte ínvicem in ósculo sancto.
20. Tous nos frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser.
21. La salutation est de la main de moi, Paul.
22 Si quis non amat Dóminum nostrum Jesum Christum,
sit anáthema, Maran Atha.
22. Si quelqu’un n’aime point Notre Seigneur Jésus-Christ, qu’il soit anathème, Maran Atha.
23
Grátia Dómini nostri Jesu Christi vobíscum.
23. Que la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous.
24 Cáritas mea cum ómnibus vobis in Christo Jesu. Amen.
24. Mon amour est avec vous tous dans le Christ Jésus. Amen.
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CHAP. XVI.
1. * Galatie. Voir Act. XVIII, 23.
2. Ce premier jour de la semaine est le dimanche.
5. * La Macédoine. Voir Act. XVI, 9.
8. * À Éphèse. Voir Act. XVIII, 19.
15-17. * Stéphanas, voir plus haut, I, 16. — Fortunat et Achaïque faisaient probablement partie de la maison de Stéphanas. Il est question de Fortunat dans la lettre de S. Clément, pape, aux Corinthiens, I, 59. — L’Achaïe. Voir Act. XVIII, 12.
16. Qui coopèrent et travaillent, à l’œuvre du Seigneur.
19. * Les Églises d’Asie, de la province romaine de ce nom. Voir Act. II, 9. — Aquila et Priscille. Voir Act. XVIII, 2.
22. Maran Atha sont des mots syriaques qui signifient : Notre Seigneur vient. Il parait que c’était le plus grand des anathèmes par lequel on dévouait un homme au dernier malheur en le menaçant de la venue et du jugement du Seigneur.
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