PREMIÈRE ÉPITRE DE SAINT PIERRE
On n’a jamais contesté l’authenticité de cette Épitre. Eusèbe la met immédiatement après les Épitres de S. Paul, dans la liste des homologoumènes avec la première de S. Jean. Elle a été citée dès le premier siècle par S. Clément. S. Pierre lui-même en fait mention dans sa seconde Lettre ; et tous les caractères de cet écrit, sa forme, sa destination, son objet, confirment le témoignage de la tradition. S’il convenait à l’Apôtre des nations d’instruire et de diriger par ses Épitres les Églises qu’il avait fondées parmi les Gentils, n’appartenait-il pas à S. Pierre, l’Apôtre des circoncis, de veiller sur ses compatriotes, de pourvoir à leurs besoins spirituels, et d’envoyer à ceux qu’il avait évangélisés les instructions et les avis que rendaient nécessaires leurs dispositions, leurs habitudes et les épreuves par lesquelles ils devaient bientôt passer ? C’est ce qu’il fait dans cette Lettre, avec une dignité, une élévation de sentiments, une étendue de vue, une solidité et une plénitude de doctrine qui répondent à la hauteur de sa position, et qui font de son écrit un monument de sagesse et une source d’édification pour les fidèles de tous les temps et de tous les lieux. Elle est datée de Rome ; car le nom de Babylone désigne Rome, ici comme dans l’Apocalypse. Plusieurs croient qu’elle fut écrite peu d’années après l’arrivée de S. Pierre dans cette ville, vers 45, parce qu’il y parle de S. Marc comme étant encore auprès de lui. Mais cette raison n’est pas décisive ; car si ce disciple quitta Rome de bonne heure pour aller fonder l’Église d’Alexandrie, nous voyons par l’Épitre aux Colossiens qu’il y est revenu au temps de la captivité de S. Paul ; et c’est à ce moment que le plus grand nombre des commentateurs renvoient la composition de cette première Épitre.
S. Pierre, aussi bien que S. Jacques, écrit aux tribus dispersées ; mais il adresse son Épitre aux Israélites convertis du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l’Asie, et de la Bithynie, en leur associant dans sa pensée ceux des Gentils qui professent la même foi dans les mêmes contrées. Les uns et les autres se mêlaient, dit Origène, dans ces pays, où S. Paul avait prêché aussi bien que S. Pierre. Cette Lettre fut confiée aux mains de Silvánus. Le but de cette Épitre est d’affermir les chrétiens dans la foi et dans la vertu, de les soutenir contre les épreuves, de les préparer à la persécution et de les animer à se rendre dignes du ciel par une vie parfaite. Le Sauveur avait recommandé particulièrement ce soin à son Vicaire.
Dans ce dessein, S. Pierre leur atteste la vérité de la doctrine qui leur a été prêchée. Il exalte la grandeur du chrétien et la sublimité de sa vocation en ce monde et en l’autre ; puis il anime à la perfection les fidèles et les pasteurs. En même temps qu’il signale les obligations des divers états, il exhorte au courage et à la constance ; il rappelle la passion du Sauveur, et il assure que s’associer généreusement à ses souffrances, c’est mériter d’avoir part à sa gloire. La doctrine de cette Épitre est simple et pratique, mais non moins énergique et surnaturelle. Comme S. Paul, S. Pierre fait reposer toute sa morale sur la dignité du chrétien, sur l’union que cette qualité lui donne avec Jésus-Christ, sur les souffrances que le Sauveur a endurées pour le racheter. C’est pour nous tirer de l’esclavage et de la mort qu’il a répandu son sang. Ceux dont il a brisé les fers doivent être, au milieu du monde, comme un peuple à part, comme une nation sainte, comme la famille des enfants de Dieu. Quant à la forme, on peut remarquer dans cette Épitre, comme dans tous les discours de S. Pierre, un style ferme et digne, de la concision, de l’élévation, un ton d’autorité doux et paternel qui répond à la position de l’auteur, une humilité profonde, un zèle sincère et une émotion qui se font sentir chaque fois que sa pensée se reporte vers son Maitre, qu’il rappelle sa passion ou la gloire du ciel, prix de ses souffrances. Cet écrit se distingue encore par un grand nombre d’allusions à l’Ancien Testament, et par de fréquents hébraïsmes. (L. Bacuez.)
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PREMIÈRE ÉPITRE DE SAINT PIERRE
*pe1su
Saint Pierre rend grâces à Dieu de la vocation des fidèles. Afflictions, épreuves de la foi. Salut annoncé par les prophètes. Sainteté de conduite. Estime du prix de nos âmes. Charité pure et sincère. Régénération par la parole de l’Évangile.
Croitre en Jésus-Christ ; s’approcher de lui comme de la pierre angulaire. Il est une source d’honneur pour ceux qui croient, et une pierre d’achoppement pour les incrédules. Caractères du chrétien. S’abstenir des passions charnelles. Être soumis aux puissances. Gloire du chrétien, souffrir comme Jésus-Christ.
Devoirs des femmes envers leurs maris, et réciproquement. Charité mutuelle. Bénir ceux qui maudissent. S’estimer heureux de souffrir pour la justice. Souffrance de Jésus-Christ. Eaux du déluge, figure des eaux du baptême.
Vivre non selon les passions des hommes, mais selon la volonté de Dieu. Veiller et prier. Pratiquer la charité. Parler et agir par l’esprit de Dieu. Se réjouir dans les souffrances. Dieu juge ici les siens et leur est fidèle.
Avis aux ministres de l’Évangile. Avis à tous les fidèles. S’humilier devant Dieu ; se reposer en lui. Veiller sur soi ; résister au démon. Salutations.
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Saint Pierre rend grâces à Dieu de la vocation des fidèles. Afflictions, épreuves de la foi. Salut annoncé par les prophètes. Sainteté de conduite. Estime du prix de nos âmes. Charité pure et sincère. Régénération par la parole de l’Évangile.
1 Petrus Apóstolus Jesu Christi, eléctis ádvenis
dispersiónis Ponti, Galátiæ, Cappadóciæ, Asiæ, et Bithýniæ,
1. Pierre, apôtre de Jésus-Christ, aux étrangers de la dispersion dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie, élus,
2 secúndum
præsciéntiam Dei Patris, in sanctificatiónem Spíritus, in obediéntiam, et
aspersiónem sánguinis Jesu Christi. Grátia vobis, et pax multiplicétur.
2. Selon la prescience de Dieu le Père, pour être sanctifiés par l’Esprit, pour obéir et être arrosés du sang de Jésus-Christ : qu’en vous la grâce et la paix s’accroissent.
3 Benedíctus
Deus et Pater Dómini nostri Jesu Christi, qui secúndum misericórdiam suam
magnam regenerávit nos in spem vivam, per resurrectiónem Jesu Christi ex
mórtuis,
3. Béni soit Dieu, le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une vive espérance, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts,
4 in hæreditátem incorruptíbilem, et incontaminátam, et immarcescíbilem, conservátam in cælis in vobis,
4. Pour un héritage incorruptible, qui n’est pas souillé, qui ne peut se flétrir, réservé dans les cieux pour vous,
5 qui in virtúte Dei custodímini per fidem in salútem, parátam revelári in témpore novíssimo.
5. Qui par la vertu de Dieu êtes gardés au moyen de la foi pour le salut qui doit être révélé à la fin des temps,
6 In
quo exsultábis, módicum nunc si opórtet contristári in váriis
tentatiónibus :
6. Où vous serez transportés de joie, bien qu’il faille maintenant que pour peu de jours vous soyez contristés par diverses tentations,
7 ut probátio vestræ fídei multo pretiósior auro
(quod per ignem probátur) inveniátur in laudem, et glóriam, et honórem in
revelatióne Jesu Christi :
7. Afin que l’épreuve de votre foi, beaucoup plus précieuse que l’or (qu’on éprouve par le feu), soit trouvée digne de louange, de gloire et d’honneur à la révélation de Jésus-Christ,
8 quem cum
non vidéritis, dilígitis : in quem nunc quoque non vidéntes
créditis : credéntes autem exsultábitis lætítia inenarrábili, et
glorificáta :
8. Que vous aimez, quoique vous ne l’ayez point vu ; en qui vous croyez sans le voir encore maintenant ; or, croyant ainsi, vous tressaillirez d’une joie ineffable et glorifiée ;
9 reportántes finem fídei vestræ, salútem animárum.
9. Obtenant comme fin de votre foi le salut de vos âmes ;
10 De qua
salúte exquisiérunt, atque scrutáti sunt prophétæ, qui de futúra in vobis
grátia prophetavérunt :
10. Salut qu’ont recherché et scruté les prophètes qui ont prédit la grâce que vous deviez recevoir.
11
scrutántes in quod vel quale tempus significáret in eis Spíritus Christi :
prænúntians eas quæ in Christo sunt passiónes, et posterióres glórias :
11. Et, comme ils cherchaient quel temps et quelles circonstances l’Esprit du Christ qui était en eux indiquait, en prédisant, les souffrances du Christ et les gloires qui devaient les suivre,
12 quibus
revelátum est quia non sibimetípsis, vobis autem ministrábant ea quæ nunc
nuntiáta sunt vobis per eos qui evangelizavérunt vobis, Spíritu Sancto misso de
cælo, in quem desíderant ángeli prospícere.
12. Il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils étaient dispensateurs des choses qui vous sont annoncées maintenant par ceux qui vous ont évangélisés par l’Esprit-Saint envoyé du ciel, et que les anges désirent contempler.
13 Propter quod succíncti lumbos mentis vestræ,
sóbrii, perfécte speráte in eam, quæ offértur vobis, grátiam, in revelatiónem
Jesu Christi :
13. C’est pourquoi, ayant ceint les reins de votre âme, et étant sobres, espérez entièrement en cette grâce qui vous est offerte pour la révélation de Jésus-Christ ;
14 quasi fílii obediéntiæ, non configuráti prióribus
ignorántiæ vestræ desidériis :
14. Comme des enfants d’obéissance, ne vous conformant pas aux anciens désirs de votre ignorance ;
15 sed
secúndum eum qui vocávit vos, Sanctum : et ipsi in omni conversatióne
sancti sitis :
15. Mais, comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite ;
16 quóniam
scriptum est : Sancti éritis, quóniam ego sanctus sum.
16. Car il est écrit : Soyez saints, parce que moi je suis saint.
17 Et si
patrem invocátis eum, qui sine acceptióne personárum júdicat secúndum
uniuscujúsque opus, in timóre incolátus vestri témpore conversámini.
17. Et, puisque vous invoquez comme Père celui qui, sans acception des personnes, juge selon les œuvres de chacun, vivez dans la crainte durant le temps de votre pèlerinage ;
18 Sciéntes
quod non corruptibílibus, auro vel argénto, redémpti estis de vana vestra
conversatióne patérnæ traditiónis :
18. Sachant que ce n’est point avec des choses corruptibles, de l’or ou de l’argent, que vous avez été rachetés des vaines pratiques que vous teniez de vos pères ;
19
sed pretióso sánguine quasi agni immaculáti Christi, et incontamináti :
19. Mais par le sang précieux du Christ, comme d’un agneau sans tache et sans souillure,
20
præcógniti quidem ante mundi constitutiónem, manifestáti autem novíssimis
tempóribus propter vos,
20. Déjà connu avant la fondation du monde, mais manifesté dans les derniers temps à cause de vous ;
21 qui per
ipsum fidéles estis in Deo, qui suscitávit eum a mórtuis, et dedit ei glóriam,
ut fides vestra et spes esset in Deo :
21. Qui par lui croyez en Dieu, qui l’a ressuscité d’entre les morts, et lui a donné la gloire, afin que votre foi et votre espérance fussent en Dieu.
22 ánimas vestras castificántes in obediéntia caritátis, in
fraternitátis amóre, símplici ex corde ínvicem dilígite atténtius :
22. Rendez vos âmes chastes par l’obéissance de la charité, par une dilection fraternelle ; portez la plus grande attention à vous aimer les uns les autres d’un cœur simple ;
23
renáti non ex sémine corruptíbili, sed incorruptíbili per verbum Dei vivi, et
permanéntis in ætérnum :
23. Étant nés de nouveau, non d’une semence corruptible, mais incorruptible, par la parole du Dieu vivant et qui demeure éternellement.
24 quia
omnis caro ut fœnum : et omnis glória ejus tamquam flos fœni :
exáruit fœnum, et flos ejus décidit.
24. Car toute chair est comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe ; l’herbe a séché, et sa fleur est tombée.
25 Verbum
autem Dómini manet in ætérnum : hoc est autem verbum, quod evangelizátum
est in vos.
25. Mais la parole du Seigneur demeure éternellement ; or c’est cette parole qui a été annoncée parmi vous.
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CHAP. I. 3. II Cor. I, 3 ; Eph. I, 3. — 14. Rom. XII, 2 ; Eph. IV, 23. — 16. Lev. XI, 44 ; XIX, 2 ; XX, 7 ; Matth. V, 48. — 17. Deut. X, 17 ; Rom. II, 11 ; Gal. II, 6. — 19. I Cor. VI, 20 ; VII, 23 ; Hebr. IX, 14 ; I Joan. I, 7 ; Apoc. I, 5. — 24. Eccli. XIV, 18 ; Is. XL, 6 ; Jac. I, 10.
1. De la dispersion. Voy. Jac. I, 1. — * Le Pont. Voir Act. II, 9. — La Galatie, province de l’Asie Mineure bornée au nord par la Paphlagonie et la Bithynie, à l’ouest par la Phrygie, au sud par la Lycaonie et la Cappadoce, à l’est par le Pont. — La Cappadoce. Voir Act. II, 9. — L’Asie, la province proconsulaire de ce nom. Voir Act. II, 9. — La Bithynie. Voir Act. XVI, 7.
1-2. * « Les chrétiens sont élus et choisis par un décret éternel ; ils sont comme des étrangers sur la terre, regardant le ciel comme leur véritable patrie. (…) L’élection a sa raison dernière dans la prescience éternelle de Dieu, c’est-à-dire ici sa volonté déterminée et son amour ; elle s’exécute dans le temps par l’action du Saint-Esprit, qui nous justifie intérieurement et crée en nous l’homme nouveau ; sa fin prochaine est de nous amener à la foi et de nous faire entrer, par les mérites du sang de Jésus-Christ, dans la nouvelle alliance, qui est l’Église chrétienne, comme les Israélites avait été reçus dans l’ancienne alliance par l’aspersion du sang des victimes (Ex. XXIV, 8). » (Crampon, 1885)
7. À la révélation ; c’est-à-dire à l’avènement au jour du jugement.
13. Qui vous est offerte, etc. ; qui vous sera donnée à l’avènement de Jésus-Christ.
14. Aux anciens désirs de votre ignorance ; aux passions auxquelles vous vous abandonniez autrefois, quand vous viviez dans l’ignorance.
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Croitre en Jésus-Christ ; s’approcher de lui comme de la pierre angulaire. Il est une source d’honneur pour ceux qui croient, et une pierre d’achoppement pour les incrédules. Caractères du chrétien. S’abstenir des passions charnelles. Être soumis aux puissances. Gloire du chrétien, souffrir comme Jésus-Christ.
1 Deponéntes
ígitur omnem malítiam, et omnem dolum, et simulatiónes, et invídias, et omnes
detractiónes,
1. Ainsi, vous dépouillant de toute malice et de toute fraude, des dissimulations, des envies et des médisances,
2 sicut modo géniti infántes, rationábile, sine dolo lac concupíscite : ut in eo crescátis in salútem :
2. Comme des enfants qui viennent de naitre, désirez ardemment un lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut ;
3 si tamen
gustástis quóniam dulcis est Dóminus.
3. Si toutefois vous avez gouté comme le Seigneur est doux.
4 Ad quem
accedéntes lápidem vivum, ab homínibus quidem reprobátum, a Deo autem eléctum,
et honorificátum :
4. Et vous approchant de lui, pierre vivante, rejetée des hommes, mais choisie et honorée de Dieu,
5 et ipsi
tamquam lápides vivi superædificámini, domus spirituális, sacerdótium sanctum,
offérre spirituáles hóstias, acceptábiles Deo per Jesum Christum.
5. Soyez vous-mêmes posés sur lui, comme pierres vivantes, maison spirituelle, sacerdoce saint, pour offrir des hosties spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ.
6 Propter
quod cóntinet Scriptúra : Ecce pono in Sion lápidem summum angulárem,
eléctum, pretiósum : et qui credíderit in eum, non confundétur.
6. C’est pourquoi on trouve dans l’Écriture : Voici que je pose en Sion la pierre du sommet d’un angle, choisie, précieuse ; et quiconque aura foi en elle ne sera point confondu.
7 Vobis
ígitur honor credéntibus : non credéntibus autem lapis, quem reprobavérunt
ædificántes : hic factus est in caput ánguli,
7. Ainsi, c’est un honneur pour vous qui croyez ; mais pour les incrédules, elle est la pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient, et qui est devenue un sommet d’angle,
8 et lapis offensiónis, et petra scándali, his qui
offéndunt verbo, nec credunt in quo et pósiti sunt.
8. Une pierre d’achoppement et de scandale pour ceux qui se heurtent contre la parole, et qui ne croient pas même ce à quoi ils ont été destinés.
9 Vos autem
genus eléctum, regále sacerdótium, gens sancta, pópulus acquisitiónis : ut
virtútes annuntiétis ejus qui de ténebris vos vocávit in admirábile lumen suum.
9. Mais vous êtes, vous, une race choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple conquis ; afin que vous annonciez les grandeurs de celui qui des ténèbres vous a appelés à son admirable lumière :
10
Qui aliquándo non pópulus, nunc autem pópulus Dei : qui non consecúti
misericórdiam, nunc autem misericórdiam consecúti.
10. Vous, qui autrefois n’étiez point son peuple, mais qui êtes maintenant le peuple de Dieu ; vous qui n’aviez point obtenu miséricorde, mais qui maintenant avez obtenu miséricorde.
11
Caríssimi, óbsecro vos tamquam ádvenas et peregrínos abstínere vos a carnálibus
desidériis, quæ militant advérsus ánimam,
11. Mes bien-aimés, je vous conjure de vous abstenir, comme étrangers et voyageurs, des désirs charnels qui combattent contre l’âme ;
12 conversatiónem vestram inter gentes habéntes
bonam : ut in eo quod detréctant de vobis tamquam de malefactóribus, ex
bonis opéribus vos considerántes, gloríficent Deum in die visitatiónis.
12. Ayez une bonne conduite parmi les gentils, afin qu’au lieu de vous calomnier comme des malfaiteurs, vous considérant par vos bonnes œuvres, ils glorifient Dieu au jour de sa visite.
13 Subjécti
ígitur estóte omni humánæ creatúræ propter Deum : sive regi quasi
præcellénti :
13. Soyez donc soumis à toute créature humaine à cause de Dieu ; soit au roi, comme étant au-dessus des autres,
14 sive dúcibus tamquam ab eo missis ad vindíctam malefactórum, laudem vero bonórum :
14. Soit aux gouverneurs, comme envoyés par lui pour la punition de ceux qui font mal, et la louange des bons ;
15 quia sic
est volúntas Dei, ut benefaciéntes obmutéscere faciátis imprudéntium hóminum
ignorántiam :
15. Parce que telle est la volonté de Dieu, que pratiquant le bien, vous fassiez taire l’ignorance des hommes insensés ;
16
quasi líberi, et non quasi velámen habéntes malítiæ libertátem, sed sicut servi
Dei.
16. Étant libres, non pour faire de votre liberté un voile à votre malice ; mais comme des serviteurs de Dieu.
17 Omnes honoráte : fraternitátem dilígite : Deum timéte : regem honorificáte.
17. Rendez honneur à tous ; aimez la fraternité ; craignez Dieu ; honorez le roi.
18 Servi,
súbditi estóte in omni timóre dóminis, non tantum bonis et modéstis, sed étiam
dýscolis.
18. Serviteurs, soyez soumis en toute crainte à vos maitres, non seulement bons et modérés, mais même fâcheux.
19 Hæc est
enim grátia, si propter Dei consciéntiam sústinet quis tristítias, pátiens
injúste.
19. Car c’est un mérite, si en vue de Dieu, quelqu’un supporte des peines, souffrant injustement.
20 Quæ enim est glória, si peccántes, et colaphizáti
suffértis ? sed si bene faciéntes patiénter sustinétis, hæc est grátia
apud Deum.
20. En effet, quelle gloire y a-t-il, si c’est pour vos fautes que vous supportez les soufflets ? Mais si, faisant le bien, vous souffrez patiemment, c’est une grâce devant Dieu.
21 In hoc
enim vocáti estis : quia et Christus passus est pro nobis, vobis
relínquens exémplum ut sequámini vestígia ejus :
21. Car c’est à quoi vous avez été appelés, parce que le Christ même a souffert pour nous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces ;
22 qui
peccátum non fecit, nec invéntus est dolus in ore ejus :
22. Lui qui n’a pas commis de péché, et en la bouche de qui n’a pas été trouvée la tromperie ;
23 qui cum
maledicerétur, non maledicébat : cum paterétur, non comminabátur :
tradébat autem judicánti se injúste :
23. Lui qui, étant maudit, ne maudissait point ; qui, maltraité, ne menaçait point, mais se livrait à celui qui le jugeait injustement ;
24 qui
peccáta nostra ipse pértulit in córpore suo super lignum ; ut peccátis
mórtui, justítiæ vivámus : cujus livóre sanáti estis.
24. Lui qui a porté nos péchés dans son propre corps sur le bois, afin que, morts aux péchés, nous vivions à la justice ; qui, par ses plaies, vous a guéris.
25 Erátis
enim sicut oves errántes, sed convérsi estis nunc ad pastórem, et epíscopum
animárum vestrárum.
25. Car vous étiez comme des brebis égarées ; mais vous êtes retournés maintenant au pasteur et à l’évêque de vos âmes.
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CHAP.
II. 1. Rom. VI, 4 ; Eph. IV, 22 ; Col. III, 8 ; Hebr. XII, 1. — 3. Ps. XXXIII, 9. — 6. Is. XXVIII, 16 ; Rom. IX, 33. — 7. Ps. CXVII, 22 ; Is. VIII, 14 ; Matth. XXI, 42 ; Luc. II, 32 ; Act. IV, 11. — 9. Ex. XIX, 6 ; Deut. VII, 6 ; XIV, 2 ; XXVI, 18 ; Act. XXVI, 18. — 10. Os. II, 24 ; Rom. IX, 25. — 11. Rom. XIII, 14 ; Gal. V, 16. — 12. Matth. V, 16. — 13. Rom. XIII, 1. — 17. Rom. XII, 10. — 18. Eph. VI, 5 ; Col. III, 22 ; Tit. II, 9. — 20. Infra. II, 14 ; IV, 14 ; Matth. V, 10. — 22. Is. LIII, 9. — 24. Is. LIII, 5 ; I Joan. III, 5.
2. Le lait, « la parole de Dieu, ainsi appelée pour continuer la métaphore. — Spirituel, nourriture des âmes. — Pur, sans mélange d’erreur. » (Crampon)
8. Et qui ne croient pas, etc. Il y a quelques divergences dans la manière d’expliquer cette fin de verset ; mais la pensée dominante de l’Apôtre se retrouve dans chaque interprétation.
12. Au jour de sa visite ; lorsque Dieu, dans sa miséricorde, leur ouvrira les yeux et leur donnera une grâce lumineuse qui les attirera à la foi.
20. Une grâce : Dieu nous donne gratuitement la joie de souffrir par amour, de vivre l’effort de la fidélité pour accompagner Celui qui est Seul, Dieu Lui-Même.
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Devoirs des femmes envers leurs maris, et réciproquement. Charité mutuelle. Bénir ceux qui maudissent. S’estimer heureux de souffrir pour la justice. Souffrance de Jésus-Christ. Eaux du déluge, figure des eaux du baptême.
1 Simíliter et mulíeres súbditæ sint viris
suis : ut etsi qui non credunt verbo, per mulíerem conversatiónem sine
verbo lucrífiant :
1. Pareillement, que les femmes aussi soient soumises à leurs maris ; afin que si quelques-uns ne croient pas à la parole, ils soient gagnés sans la parole, par la conduite de leurs femmes,
2 considerántes in timóre castam conversatiónem vestram.
2. En considérant votre conduite chaste, jointe à une crainte respectueuse.
3 Quarum non
sit extrínsecus capillatúra, aut circumdátio auri, aut induménti vestimentórum
cultus :
3. Qu’elles n’aient pas au dehors une chevelure habilement arrangée, ou des ornements d’or, ou de riches vêtements pour parure,
4 sed qui abscónditus est cordis homo, in
incorruptibilitáte quiéti, et modésti spíritus, qui est in conspéctu Dei
lócuples.
4. Mais au dedans, l’homme caché dans l’incorruptibilité de l’esprit calme et modeste, qui est d’un grand prix aux yeux de Dieu.
5 Sic enim
aliquándo et sanctæ mulíeres, sperántes in
Deo, ornábant se, subjéctæ própriis
viris.
5. Car c’est ainsi qu’autrefois les saintes femmes, espérant en Dieu, se paraient, étant soumises à leurs maris.
6 Sicut Sara
obediébat Abrahæ, dóminum eum vocans : cujus estis fíliæ benefaciéntes, et
non pertiméntes ullam perturbatiónem.
6. Telle était Sara, qui obéissait à Abraham, l’appelant son seigneur, et dont vous êtes les filles, en faisant le bien, et ne craignant aucun trouble.
7 Viri simíliter cohabitántes secúndum sciéntiam,
quasi infirmióri vásculo mulíebri impartiéntes honórem, tamquam et cohærédibus
grátiæ vitæ : ut non impediántur oratiónes vestræ.
7. Vous aussi, maris, vivez sagement avec vos femmes, les honorant comme un vase plus faible, et comme cohéritières de la grâce de vie ; afin que vos prières n’aient point d’empêchement.
8 In fine
autem omnes unánimes, compatiéntes fraternitátis amatóres, misericórdes,
modésti, húmiles :
8. Enfin soyez tous unis d’un même cœur, compatissants, vous aimant en frères, miséricordieux, modestes, humbles,
9 non
reddéntes malum pro malo, nec maledíctum pro maledícto, sed e contrário
benedicéntes : quia in hoc vocáti estis, ut benedictiónem hæreditáte
possideátis.
9. Ne rendant point mal pour mal, ni malédiction pour malédiction ; mais, au contraire, bénissant parce que c’est à cela que vous avez été appelés, afin de posséder la bénédiction en héritage.
10 Qui enim
vult vitam dilígere, et dies vidére bonos, coérceat linguam suam a malo, et
lábia ejus ne loquántur dolum.
10. Que celui donc qui veut aimer la vie, et voir des jours bons, défende sa langue du mal, et que ses lèvres ne profèrent point les paroles de tromperie ;
11 Declínet
a malo, et fáciat bonum : inquírat pacem, et sequátur eam :
11. Qu’il se détourne du mal et fasse le bien ; qu’il cherche la paix et la poursuive ;
12 quia óculi Dómini super justos, et aures ejus in
preces eórum : vultus autem Dómini super faciéntes mala.
12. Parce que les yeux du Seigneur sont sur les justes, et ses oreilles à leurs prières ; mais la face du Seigneur est sur ceux qui font le mal.
13 Et quis
est qui vobis nóceat, si boni æmulatóres fuéritis ?
13. Et qui est-ce qui vous nuira, si vous avez le zèle du bien ?
14 Sed et si quid patímini propter justítiam, beáti. Timórem autem eórum ne timuéritis, et non conturbémini.
14. Et si même vous souffrez pour la justice, vous serez bienheureux. N’ayez donc aucune crainte d’eux, et ne vous en troublez point.
15 Dóminum autem Christum sanctificáte in córdibus
vestris, paráti semper ad satisfactiónem omni poscénti vos ratiónem de ea, quæ
in vobis est, spe.
15. Mais glorifiez dans vos cœurs la sainteté du Seigneur Jésus-Christ, toujours prêts à satisfaire quiconque vous demandera la raison de l’espérance qui est en vous ;
16 Sed cum
modéstia, et timóre, consciéntiam habéntes bonam : ut in eo, quod
détrahunt vobis, confundántur, qui calumniántur vestram bonam in Christo
conversatiónem.
16. Toutefois, avec modestie et respect, conservant une bonne conscience, afin qu’ils soient confondus pour le mal qu’ils disent de vous, ceux qui calomnient votre bonne conduite dans le Christ.
17 Mélius
est enim benefaciéntes (si volúntas Dei velit) pati, quam malefaciéntes.
17. Car il vaut mieux souffrir (si Dieu le veut ainsi) en faisant le bien qu’en faisant le mal ;
18 Quia et
Christus semel pro peccátis nostris mórtuus est, justus pro injústis, ut nos
offérret Deo, mortificátus quidem carne, vivificátus autem spíritu.
18. Puisque le Christ lui-même est mort une fois pour nos péchés, le juste pour les injustes, afin de nous offrir à Dieu, ayant été mis à mort selon la chair, mais étant ressuscité selon l’esprit,
19 In quo et his, qui in cárcere erant, spirítibus
véniens prædicávit :
19. En lequel il vint aussi prêcher les esprits retenus en prison,
20 qui incréduli fúerant aliquándo, quando
exspectábant Dei patiéntiam in diébus Noë, cum fabricarétur arca : in qua
pauci, id est octo ánimæ, salvæ factæ sunt per aquam.
20. Qui avaient été incrédules autrefois, lorsqu’aux jours de Noé ils se reposaient sur la patience de Dieu, pendant qu’on bâtissait l’arche dans laquelle peu de personnes, c’est-à-dire huit seulement, furent sauvées par l’eau.
21 Quod et vos nunc símilis formæ salvos fecit
baptísma : non carnis deposítio sórdium, sed consciéntiæ bonæ interrogátio
in Deum per resurrectiónem Jesu Christi.
21. Ce qui vous sauve maintenant vous-mêmes, c’est un baptême semblable : non pas une purification des souillures de la chair, mais l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu par la résurrection de Jésus-Christ,
22 Qui est
in déxtera Dei, deglútiens mortem ut vitæ
ætérnæ hærédes
efficerémur :
proféctus in cælum subjéctis sibi ángelis,
et potestátibus, et virtútibus.
22. Qui est à la droite de Dieu, après avoir absorbé la mort, pour que nous devinssions héritiers de la vie éternelle ; et qui est monté au ciel, les anges, les puissances et les vertus lui étant assujettis.
~
CHAP.
III. 1. Eph. V, 22 ; Col. III, 18. — 3. I Tim. II, 9. — 6. Gen. XVIII, 12. — 7. I Cor. VII, 3. — 9. Prov. XVII, 13 ; Rom. XII, 17 ; I Thess. V, 15. — 10. Ps. XXXIII, 13. — 11. Is. I, 16. — 14. Supra. II, 20 ; Infra. V, 14 ; Matth. V, 10. — 16. Supra. II, 12. — 18. Rom. V, 6 ; Hebr. IX, 28. — 20. Gen. VII, 7 ; Matth. XXIV, 37 ; Luc. XVII, 26.
1. Ne croient pas à la parole ; c’est-à-dire ne se rendent pas à la prédication de l’Évangile.
4. Dans l’impossibilité où nous nous trouvions de rendre en notre langue la terre du texte sacré, nous avons dû chercher à reproduire fidèlement la pensée de l’apôtre. Ainsi l’expression au dedans répond au mot cœur du Grec et de la Vulgate. — L’homme caché ; c’est-à-dire l’homme intérieur. Voy. Rom. VII, 22.
7. Sagement ; litter., selon la science. Les écrivains sacrés emploient souvent le mot science pour sagesse, prudence.
12. La face du Seigneur veut dire ici, comme en plusieurs autres endroits, sa colère, son courroux.
14. N’ayez aucune crainte d’eux ; littér. ; Ne craignez pas leur crainte ; hébraïsme d’une grande énergie. Le mot eux se rapporte aux méchants mentionnés au vers. 12.
15. Mais glorifiez dans vas cœurs, etc. Cette traduction de Bossuet rend parfaitement l’expression qui, dans la Vulgate comme dans le grec, répond à l’hébreu déclarer, proclamer saint.
19. En prison ; c’est-à-dire dans les limbes.
20. Par l’eau. Les eaux du déluge sauvèrent en effet la famille de Noé en soulevant l’arche, et en l’empêchant ainsi d’être submergée.
21. Le baptême est semblable au déluge sous le rapport de l’eau employée pour figurer la grâce qui purifie l’âme, et qui, en la purifiant, lui procure le salut. — L’engagement ; litter., l’interrogation, mot qui se prend aussi quelquefois pour la promesse que l’on fait, l’engagement que l’on prend à la suite d’une question. Ainsi saint Pierre fait allusion, soit aux questions que l’on adresse à ceux qui se présentent pour recevoir le baptême, s’ils sont bien résolus à renoncer au démon et à embrasser la foi chrétienne, soit aux promesses solennelles que ceux-ci font en réponse à ces questions.
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Vivre non selon les passions des hommes, mais selon la volonté de Dieu. Veiller et prier. Pratiquer la charité. Parler et agir par l’esprit de Dieu. Se réjouir dans les souffrances. Dieu juge ici les siens et leur est fidèle.
1 Christo
ígitur passo in carne, et vos eádem cogitatióne armámini : quia qui passus
est in carne, désiit a peccátis :
1. Le Christ donc ayant souffert pour nous en sa chair, armez-vous aussi de la même pensée, car celui qui a souffert en sa chair cesse de pécher ;
2 ut jam non
desidériis hóminum, sed voluntáti Dei, quod réliquum est in carne vivat
témporis.
2. En sorte que ce n’est plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu qu’il vit, durant ce qui lui reste de temps dans la chair.
3 Súfficit
enim prætéritum tempus ad voluntátem géntium consummándam his qui ambulavérunt
in luxúriis, desidériis, vinoléntiis, comessatiónibus, potatiónibus, et
illícitis idolórum cúltibus.
3. Car c’est assez de temps consacré à satisfaire la volonté des gentils, pour ceux qui ont vécu dans les impudicités, les convoitises, la crapule, les excès du manger et du boire, et le culte sacrilège des idoles.
4 In quo
admirántur non concurréntibus vobis in eámdem luxúriæ confusiónem,
blasphemántes.
4. Sur quoi ils s’étonnent que vous ne couriez plus avec eux à cette même confusion de désordres, et ils blasphèment.
5 Qui
reddent ratiónem ei qui parátus est judicáre vivos et mórtuos.
5. Mais ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts.
6 Propter hoc enim et mórtuis evangelizátum
est : ut judicéntur quidem secúndum hómines in carne, vivant autem
secúndum Deum in spíritu.
6. Car c’est pour cela que l’Évangile a été prêché aux morts eux-mêmes, afin que jugés devant les hommes selon la chair, ils vivent devant Dieu selon l’esprit.
7 Omnium
autem finis appropinquávit. Estóte ítaque prudéntes, et vigiláte in oratiónibus.
7. Or la fin de toutes choses est proche. Soyez donc prudents et veillez dans la prière.
8 Ante ómnia autem, mútuam in vobismetípsis
caritátem contínuam habéntes : quia cáritas óperit multitúdinem
peccatórum.
8. Mais avant tout, ayez les uns pour les autres une charité constante ; car la charité couvre la multitude des péchés.
9 Hospitáles ínvicem sine murmuratióne.
9. Exercez l’hospitalité entre vous sans murmure ;
10
Unusquísque, sicut accépit grátiam, in altérutrum illam administrántes, sicut
boni dispensatóres multifórmis grátiæ Dei.
10. Chacun de vous mettant au service des autres la grâce qu’il a reçue, comme de bons dispensateurs de la grâce multiforme de Dieu.
11 Si quis lóquitur, quasi sermónes Dei : si quis minístrat, tamquam ex virtúte, quam adminístrat Deus : ut in ómnibus honorificétur Deus per Jesum Christum : cui est glória et impérium in sǽcula sæculórum. Amen.
11. Si quelqu’un parle, que ce soit comme des paroles de Dieu ; si quelqu’un exerce un ministère, qu’il le fasse comme par la vertu que Dieu donne ; afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire dans les siècles des siècles. Amen.
12
Caríssimi, nolíte peregrinári in fervóre, qui ad tentatiónem vobis fit, quasi
novi áliquid vobis contíngat :
12. Mes bien-aimés, ne soyez pas surpris du feu ardent qui sert à vous éprouver, comme si quelque chose d’extraordinaire vous arrivait ;
13 sed
communicántes Christi passiónibus gaudéte, ut et in revelatióne glóriæ ejus
gaudeátis exsultántes.
13. Mais participant ainsi aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin qu’à la révélation de sa gloire vous vous réjouissiez aussi, transportés d’allégresse.
14 Si
exprobrámini in nómine Christi, beáti éritis : quóniam quod est honóris,
glóriæ, et virtútis Dei, et qui est ejus Spíritus, super vos requiéscit.
14. Si on vous outrage pour le nom du Christ, vous serez bienheureux, parce que l’honneur, la gloire, la vertu de Dieu et son Esprit reposent sur vous.
15 Nemo
autem vestrum patiátur ut homicída, aut fur, aut malédicus, aut alienórum
appetítor.
15. Mais qu’aucun de vous ne souffre comme homicide, ou voleur, ou médisant, ou avide du bien d’autrui.
16 Si autem
ut christiánus, non erubéscat : gloríficet autem Deum in isto
nómine :
16. Et si c’est comme chrétien, qu’il ne rougisse point, mais qu’il glorifie Dieu en ce monde.
17 quóniam
tempus est ut incípiat judícium a domo Dei. Si autem primum a nobis, quis finis
eórum, qui non credunt Dei Evangélio ?
17. Car voici le temps où doit commencer le jugement par la maison de Dieu. Or s’il commence par nous, quelle sera la fin de ceux qui ne croient pas à l’Évangile de Dieu ?
18 et si
justus vix salvábitur, ímpius et peccátor ubi parébunt ?
18. Et si le juste est à peine sauvé, l’impie et le pécheur, où se présenteront-ils ?
19 Itaque et hi, qui patiúntur secúndum voluntátem
Dei, fidéli Creatóri comméndent ánimas suas in benefáctis.
19. Ainsi, que ceux-là mêmes qui souffrent selon la volonté de Dieu, remettent au Créateur fidèle leurs âmes avec leurs bonnes œuvres.
~
CHAP. IV. 2. Eph. IV, 23. — 8. Prov. X, 12. — 9. Rom. XII, 13 ; Hebr. XIII, 2 ; Phil. II, 14. — 10. Rom. XII, 6 ; I Cor. IV, 2. — 14. Supra. II, 20 ; III, 14 ; Matth. V, 10. — 18. Prov. XI, 31.
6. Aux morts ; c’est-à-dire à ceux qui étaient retenus dans les limbes, et qui avaient été incrédules au temps de Noé (Supra III, 19-20) ; ou bien aux gentils, qui étaient regardés comme des morts ensevelis dans les ténèbres de l’erreur et de l’ignorance.
8. ** Une multitude de péchés. « Dans les Proverbes (X, 12), auxquels S. Pierre emprunte cette sentence, il s’agit des péchés du prochain : la charité les couvre de son manteau, et ainsi la paix et l’union se conservent dans la communauté. » (Crampon)
19. Avec leurs bonnes œuvres ; c’est-à-dire en lui montrant leurs bonnes œuvres.
²
Avis aux ministres de l’Évangile. Avis à tous les fidèles. S’humilier devant Dieu ; se reposer en lui. Veiller sur soi ; résister au démon. Salutations.
1 Senióres
ergo, qui in vobis sunt, óbsecro, consénior et testis Christi passiónum :
qui et ejus, quæ in futúro revelánda est, glóriæ communicátor :
1. Je conjure donc les prêtres qui sont parmi vous, prêtre comme eux et témoin des souffrances du Christ ; moi qui suis participant à la gloire qui doit être révélée un jour ;
2 páscite
qui in vobis est gregem Dei, providéntes non coácte, sed spontánee secúndum
Deum : neque turpis lucri grátia, sed voluntárie :
2. Paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié, veillant sur lui, non par nécessité, mais spontanément selon Dieu ; non point en vue d’un gain honteux, mais de plein gré,
3 neque ut dominántes in cleris, sed forma facti gregis ex ánimo.
3. Et non comme dominant sur ceux qui sont votre partage, mais vous faisant de cœur le modèle du troupeau.
4 Et cum
apparúerit princeps pastórum, percipiétis immarcescíbilem glóriæ corónam.
4. Et lorsque paraitra le prince des pasteurs, vous obtiendrez la couronne de gloire qui ne se flétrit jamais.
5 Simíliter
adolescéntes súbditi estóte senióribus.
5. Vous aussi, jeunes gens, soyez soumis aux prêtres.
Omnes autem ínvicem humilitátem
insinuáte, quia Deus supérbis resístit, humílibus autem dat grátiam.
Inspirez-vous tous l’humilité les uns aux autres, parce que Dieu résiste aux superbes, et que c’est aux humbles qu’il donne la grâce.
6
Humiliámini ígitur sub poténti manu Dei, ut vos exáltet in témpore
visitatiónis :
6. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, pour qu’il vous exalte au temps de sa visite,
7 omnem
sollicitúdinem vestram projiciéntes in eum, quóniam ipsi cura est de vobis.
7. Rejetant en lui toute votre sollicitude, parce qu’il a lui-même soin de vous.
8 Sóbrii
estóte, et vigiláte : quia adversárius vester diábolus tamquam leo rúgiens
círcuit, quærens quem dévoret :
8. Soyez sobres et veillez, car votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui il pourra dévorer.
9 cui
resístite fortes in fide : sciéntes eámdem passiónem ei quæ in mundo est
vestræ fraternitáti fíeri.
9. Résistez-lui, forts dans la foi, sachant que la même affliction est commune à vos frères qui sont dans le monde.
10 Deus
autem omnis grátiæ, qui vocávit nos in ætérnam suam glóriam in Christo Jesu,
módicum passos ipse perfíciet, confirmábit, solidabítque.
10. Mais le Dieu de toute grâce, qui nous a appelés par le Christ Jésus à son éternelle gloire, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous fortifiera et vous affermira.
11 Ipsi glória, et impérium in sǽcula sæculórum. Amen.
11. À lui la gloire et l’empire dans les siècles des siècles. Amen.
12 Per Silvánum fidélem fratrem vobis, ut árbitror,
bréviter scripsi : óbsecrans et contéstans, hanc esse veram grátiam Dei,
in qua statis.
12. Je vous ai écrit brièvement, ce me semble, par Silvain, notre frère fidèle, vous suppliant et vous protestant que la vraie grâce de Dieu est celle dans laquelle vous demeurez fermes.
13 Salútat vos ecclésia quæ est in Babylóne
coëlécta, et Marcus fílius meus.
13. L’Église qui est dans Babylone, élue comme vous, et Marc, mon fils, vous saluent.
14 Salutáte ínvicem in ósculo sancto. Grátia vobis ómnibus qui estis in Christo Jesu. Amen.
14. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Grâce à vous tous qui êtes dans le Christ Jésus. Amen.
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CHAP. V.
5. Prov. III, 34 ; Jac. IV, 6 ; Col. III, 12 ;. — 6. Jac. IV,
10. — 7. Ps. LIV,
23 ; Matth. VI,
25 ; Luc. XII,
22.
3. # Sur ceux qui sont votre partage ; « In cleris, τῶν κλήρων. Le mot κλῆρος signifie au propre : sort ; puis : portion obtenue par le sort. Il désigne ici les fidèles, en tant qu’ils étaient assignés comme portion à tel ou tel pasteur. Il équivaut donc à troupeau (gregis) de la seconde partie du verset. Il n’est nullement question en cet endroit des clercs proprement dits, du clergé, comme l’ont pensé à tort divers commentateurs. » (Fillion)
12. La vraie grâce de Dieu, etc. La vraie religion, la vraie voie du salut, celle que nous vous avons annoncée, et dans laquelle vous persévérez, malgré les persécutions qui vous ont été suscitées. — ** « La grâce et la vérité que Dieu a données au monde en Jésus-Christ. Les destinataires de cette lettre avaient été évangélisés par S. Paul : ce verset renferme donc une confirmation indirecte de la prédication de ce dernier. Peut-être le choix de Silvain répond-il à la même pensée : un compagnon de Paul porteur d’une lettre de Pierre adressé à des chrétiens convertis par Paul, quelle preuve éclatante de la conformité de doctrine entre les deux Apôtres ! » (Crampon) — * Par Silvain. C’est probablement le Silvain ou Silas, compagnon de saint Paul. Voir Act. XV, 22-27 ; II Cor. I, 19.
13. Par Babylone, tous les anciens, suivis de la plupart des interprètes catholiques, et même de quelques protestants très célèbres, tels que Grotius, Cave, Lardner, etc., ont entendu la ville de Rome, d’où l’Apôtre a écrit cette lettre. Voy. notre Abrégé d’introduction, etc., p. 480. — Marc est saint Marc, l’Évangéliste, que saint Pierre appelle son fils, parce qu’il l’avait engendré à Jésus-Christ, en le convertissant, qu’il l’avait instruit et qu’il le regardait comme un de ses principaux disciples.
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