María auxiliátrix


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AD ROMÁNOS

ÉPITRE DE SAINT PAUL AUX ROMAINS

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INTRODUCTION

Quand S. Paul écrivit cette Épitre, il était pour la troisième fois à Corinthe et logeait chez un chrétien nommé Caius, qu’il avait baptisé de sa main. Après trois mois passés dans cette ville ou aux environs, il allait partir pour Jérusalem, afin d’y porter la collecte qu’il avait faite parmi ses disciples de Corinthe et dans les autres églises d’Europe. C’était l’an 58, probablement. La fête de la Pentecôte approchait. Tandis que Néron, empereur depuis quatre ans, mais à peine arrivé à sa vingtième année, commençait à se signaler par sa fureur pour les jeux du Cirque et par ses courses nocturnes, jointes à l’enlèvement de Poppée et à l’exil d’Othon, l’Apôtre, après avoir évangélisé une bonne partie de l’Asie-Mineure et de la Grèce, se disposait à passer en Occident et à porter la foi dans les contrées les plus reculées de l’empire. Avant de quitter Cenchrée (Cenchris), il achève sa Lettre, et l’envoie aux chrétiens de Rome, par une veuve, nommée Phébée (Phœbe), qu’il désigne comme diaconesse de l’Église de Corinthe. Ainsi cette Épitre le devance de trois ans dans la capitale du monde. L’authenticité de l’Épitre aux Romains est incontestable, et, si l’on excepte les deux derniers chapitres, universellement reconnue, même par les rationalistes les plus outrés. Une colonie de Juifs était établie à Rome depuis près d’un siècle. Auguste l’avait traitée avec bienveillance. Non content de lui assurer le libre exercice de son culte, il lui avait attribué une portion considérable de la région transtibérine. Elle était déjà considérable, à cette époque, puisque huit mille Juifs de Rome se joignirent aux députés de la Palestine pour réclamer auprès de ce prince contre le testament d’Hérode. Or, nous apprenons de S. Luc qu’un certain nombre de Juifs et de prosélytes, étant venus de Rome à Jérusalem l’année de la mort du Sauveur, avaient assisté au miracle de la Pentecôte et entendu le premier discours de S. Pierre. Il y a lieu de croire que plusieurs se convertirent et emportèrent avec eux, dans la capitale de l’empire, les premières semences de la foi. Des Juifs de la synagogue des Affranchis, qui étaient nés en cette ville ou aux environs, et des Gentils de la cohorte italique, rappelés en Italie après l’élévation d’Hérode Agrippa sur le trône de Judée, se joignirent probablement à ces premiers fidèles. Enfin, nous savons que S. Pierre, obligé par sa charge de se porter à la tête de l’Église, vint lui-même à Rome organiser cette chrétienté naissante, comme il avait organisé celle d’Antioche, et qu’assez longtemps avant la ruine de Jérusalem, dès le commencement du règne de Claude, il établit son siège dans la capitale du monde. Si la date n’est pas absolument sure, le fait de cet établissement est incontestable : les preuves remontent jusqu’aux Apôtres. Bannis un moment de Rome, comme les Juifs avec lesquels on les confondait, les chrétiens ne tardèrent pas à y rentrer. En l’an 58, au moment où S. Paul leur écrivait, ils formaient déjà une église considérable et bien organisée, dont la foi était connue du monde entier. Ils étaient Gentils d’origine pour la plupart : c’est par là qu’ils se recommandaient particulièrement au zèle de S. Paul. En l’an 64, une trentaine d’années après la mort du Sauveur, ils s’étaient multipliés au point de fournir à Néron une multitude énorme de victimes. Des enseignements que l’Apôtre leur adresse, on est fondé à conclure qu’ils étaient fixés sur les principaux points de la doctrine chrétienne, et qu’on les avait instruits avec soin, non seulement de l’économie générale de la religion, mais encore des vérités les plus relevées du christianisme, des rapports de la loi nouvelle avec la loi mosaïque, des prophéties, des sens spirituels, des figures de l’Ancien Testament, etc. S. Paul n’avait pas fondé cette Église, non plus que celle de Colosses ; mais il y avait des amis et des disciples qui sollicitaient son zèle et désiraient ses avis. Ce fut là pourtant son moindre motif pour lui écrire ; le principal fut l’importance de la conversion de Rome pour le progrès de la foi parmi les Gentils, dont il était l’Apôtre. Il n’ignorait pas que Rome était au jugement du monde entier, la ville par excellence, que tous les peuples avaient les yeux sur elle, qu’elle exerçait sur tout l’empire une fascination et une autorité irrésistibles. Il savait qu’elle était en relation continuelle avec les provinces, et que toutes les nations avaient des représentants dans son sein, de même qu’elle comptait des citoyens dans toutes les contrées connues. Prêcher l’Évangile dans cette ville, c’était remplir de la manière la plus étendue et la plus fructueuse le ministère particulier dont il était chargé, celui de faire connaitre aux Gentils le Fils de Dieu et le mystère du salut. À ce motif, très suffisant par lui-même, on peut enjoindre d’autres, au moins fort vraisemblables. — 1° L’absence prolongée de S. Pierre. On sait que le prince des Apôtres s’absenta plusieurs fois de son Église, sans qu’il en abandonnât jamais le gouvernement. Le décret de Claude qui bannit de Rome la population juive, le concile de Jérusalem, tenu de 50 à 52, les besoins des églises d’Orient dont il fut l’Apôtre, durent l’en tenir assez longtemps éloigné. — 2° Le désir que S. Paul devait avoir de disposer les chrétiens de Rome à profiter de son passage et à recevoir ses instructions lorsqu’il viendrait parmi eux, pour préparer sa mission en Espagne. — 3° L’avantage qu’il pouvait espérer de sa Lettre, pour la paix de l’Église et pour le succès de son ministère dans toutes les provinces. Quoi de plus propre, en effet, à dissiper les préventions des judaïsants et à rendre manifeste l’union qui régnait dans le collège apostolique, que de faire publiquement à Rome ce qu’il avait déjà fait à Antioche, de joindre sa parole à celle de S. Pierre, et d’adresser à l’Église même du prince des Apôtres le développement et les preuves de son évangile, de sa thèse principale, de celle qui soulevait le plus d’opposition parmi ses compatriotes, et qui avait le plus d’importance pour l’avenir du christianisme, savoir : que la grâce et le salut étaient offerts à tous, aux Gentils comme aux Juifs, à la seule condition de croire en Jésus-Christ et d’embrasser sa loi ? — 4° Les lumières que Dieu lui donnait sur l’avenir de l’Église de Rome, destinée à être le centre et le foyer du christianisme, mais menacée des plus terribles persécutions, et appelée à acheter, par trois siècles de martyre, sa domination si glorieuse et si féconde sur toutes les autres Églises. Quoi qu’il en soit, S. Paul avait depuis longtemps le désir, non de s’établir à Rome, mais de prêcher l’Évangile aux Romains, et il ne parait pas qu’il ait jamais poursuivi avec autant d’ardeur aucun autre dessein. On sait par les Actes comment Dieu lui donna de le réaliser. Cette Épitre ne suppose-t-elle pas qu’il y avait à Rome, entre les convertis du Judaïsme et ceux de la Gentilité, une contestation sur leur mérite relatif ? — S. Augustin l’a pensé, et beaucoup d’interprètes après lui. Ils ont cru que les Juifs et les Gentils convertis se disputaient la palme du mérite, que les uns et les autres prétendaient avoir les meilleurs titres à la grâce de l’Évangile et à l’amitié de Dieu, que les premiers se prévalaient de leur fidélité à pratiquer la loi de Moïse, et les seconds des lumières de leurs philosophes et des vertus de leurs sages. Mais c’est une simple hypothèse, suggérée par certains versets, non un fait établi par des témoignages historiques. En outre, cette supposition ne s’accorde pas très bien avec les éloges que S. Paul donne à l’Église de Rome, et avec l’édification qu’elle répandait dès lors dans tout l’univers ; et l’on n’a pas besoin d’y recourir pour expliquer les considérations de l’Apôtre sur l’abus que les Gentils faisaient de leur raison, sur l’impuissance de la loi à justifier les âmes, et sur la gratuité absolue de la foi. S. Paul connaissait la disposition de ses compatriotes à se préférer au reste des hommes. Il savait quel était l’orgueil des Grecs et des Romains. N’était-ce pas assez pour qu’il prît soin de porter les uns et les autres à s’humilier devant Dieu, à reconnaitre leur indignité, à confesser que leur conversion était un pur effet de sa miséricorde ? Tel est, ce nous semble, le véritable point de vue. S. Paul se propose moins de réprimer une contestation survenue à Rome entre deux partis rivaux, que d’en étouffer les germes, en inspirant aux uns et aux autres une profonde reconnaissance envers Dieu pour le don de la foi, en apprenant aux Juifs, comme aux Gentils, en quoi consiste la grâce de la justification, quelle en est l’origine, quels en sont les conditions, les caractères, les effets et en leur faisant sentir l’impuissance où ils sont, soit d’y suppléer par la raison, soit de la mériter par leurs œuvres. L’Épitre aux Romains a, de tout temps, effrayé les interprètes. Les difficultés qu’elle présente ont rapport à la grâce, dont l’Apôtre est le grand prédicateur, et aux questions qu’elle soulève, du péché originel, de la concupiscence, de la justification, de la prédestination et de la réprobation. Tous les hérétiques qui ont nié ou blessé plus ou moins la liberté humaine, depuis Valentin le gnostique jusqu’à Luther et Jansénius, ont allégué quelques passages de cette Épitre et de celle aux Galates. Mais, en condamnant leurs erreurs, l’Église a éclairci la matière et fixé le sens de beaucoup de textes. Si l’on tient compte de ses définitions et qu’on ait soin de choisir de bons commentaires, on verra que l’Apôtre est loin d’être incompréhensible, et que ce n’est pas sans fruit qu’on étudie ses écrits. Il y a lieu de croire que l’Épitre aux Romains n’a pas été faite tout d’un jet, en quelques heures, comme l’Épitre aux Galates. Bien qu’elle ne soit pas limée sous le rapport littéraire, la doctrine qu’elle contient parait avoir été méditée à loisir. L’importance du sujet, l’abondance et l’enchainement des idées, la concision du style, le grand nombre et le choix des citations, la subtilité des raisonnements, l’absence des répétitions ne permettent pas de penser qu’elle ait été écrite précipitamment. Il est probable que S. Paul y a résumé les instructions qu’il avait coutume de donner dans les Églises dont il était le fondateur. Sauf le prologue et la conclusion, l’Épitre ressemble à un traité plutôt qu’à une lettre. Ce qu’on lit à la fin, qu’elle a été écrite de la main de Tértius, n’est pas une preuve qu’elle ait été dictée. S. Paul l’avait sans doute rédigée avant de la donner à transcrire. L’Épitre aux Romains se divise en deux sections. La première, qui est la principale, est dogmatique ou théorique, I, 17-XI. Dans cette partie, l’Apôtre, voulant exposer la doctrine de l’Église sur la justification, établit la nécessité de la foi chrétienne ou du christianisme, pour arriver au salut ; et il fait sentir cette nécessité, en montrant l’impuissance de la nature et l’insuffisance de la loi mosaïque pour mener une vie sainte et mériter le ciel. Sa thèse est donc assez complexe. Il établit la gratuité de la justification sur ce fondement, qu’elle n’est le fruit ni du mérite naturel ni des œuvres légales, qu’elle a pour condition essentielle et unique la foi, une vraie foi, en Jésus-Christ, et il montre que la nécessité et la valeur de cette foi sont les mêmes pour tous les hommes. — La seconde section est pratique ou morale, XII-XXVI. C’est une suite de préceptes et de conseils généraux et particuliers, de nature à confirmer les chrétiens dans la foi et à les porter à la perfection. La vie du juste, dont il trace l’esquisse et dont il dit que la foi chrétienne est le principe, contraste avec celle des païens et des Juifs, dont il a fait le tableau dans ses premiers chapitres. (L. Bacuez.)

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ÉPITRE DE SAINT PAUL AUX ROMAINS

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Romanos - Summárium

INTRODUCTION

CHAPITRE PREMIER

Saint Paul établit et caractérise son apostolat. Il témoigne aux Romains son zèle pour eux. Ingratitude et impiété des philosophes. Dieu visible dans l’ordre du monde. Impiété punie par la dépravation des mœurs.

CHAPITRE II

Juifs faisant eux-mêmes ce qu’ils condamnent. Patience de Dieu redoutable aux impénitents. Ce sont ceux qui gardent la loi qui sont justifiés. Juifs, maitres des autres, ne s’instruisent pas eux-mêmes. Quel est le Juif et la circoncision véritable.

CHAPITRE III

Avantage des Juifs sur les gentils. L’infidélité de l’homme ne détruit pas la fidélité de Dieu. Juifs et gentils, tous dans le péché. C’est la foi et non la loi qui justifie. Dieu est le Dieu des Juifs et des gentils.

CHAPITRE IV

Abraham justifié non par ses œuvres, mais par la foi en Dieu. Abraham justifié par la foi avant la circoncision, est le père des croyants circoncis ou incirconcis. C’est par la foi et non par la loi qu’on est héritier d’Abraham. Fermeté de la foi d’Abraham. Ses imitateurs justifiés comme lui.

CHAPITRE V

Avantages de la justification. L’amour de Dieu envers nous, fondement de notre confiance. De même que le péché et la mort sont entrés dans le monde par un seul homme, de même aussi la grâce et la vie se sont répandues sur un grand nombre par un seul.

CHAPITRE VI

Le baptisé mort au péché ne doit plus vivre que pour Dieu. Nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce. On doit se donner tout à Dieu, comme on s’est livré au péché. Fruit du péché et de la justice.

CHAPITRE VII

Nous sommes morts à la loi par Jésus-Christ pour servir Dieu selon l’esprit. La loi est sainte par elle-même, mais la concupiscence en prend occasion de s’irriter davantage. Le juste ne fait pas ce qu’il veut. La loi de la chair combat en lui contre la toi de l’esprit. Il n’a de secours à attendre que de la grâce.

CHAPITRE VIII

Il n’y a point de condamnation pour ceux qui se conduisent, non selon la chair, mais selon l’esprit. Ils sont enfants de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ. Délivrance attendue par eux et par toutes les créatures. Le Saint-Esprit prie lui-même en nous. Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ.

CHAPITRE IX

Zèle de saint Paul pour les Juifs. Prérogatives de ce peuple. Leur chute ne rend pas les promesses de Dieu vaines et sans effet. Dieu choisit par miséricorde et abandonne par justice ceux qu’il veut. Gentils appelés, Juifs rejetés.

CHAPITRE X

Zèle sans science des Juifs. Ils s’efforcent d’établir leur propre justice, et rejettent celle qui vient de Dieu par la foi. Il faut que ta bouche confesse ce que le cœur croit. Prédicateurs envoyés. Élection des gentils. Incrédulité des Juifs.

CHAPITRE XI

Dieu s’est réservé un reste d’Israël, tandis que l’autre reste est demeuré dans l’endurcissement. Juifs rejetés à cause de leur incrédulité. Gentils entrés en leur place par miséricorde. Rappel futur des Juifs. Profondeur des jugements de Dieu.

CHAPITRE XII

Préceptes de morale. Nos corps hostie vivante. Renouvèlement de l’esprit. Nous sommes tous un même corps, dont chaque membre a ses fonctions propres qu’il doit remplir. Principaux devoirs de la vie chrétienne.

CHAPITRE XIII

Obéir aux puissances comme étant établies de Dieu. Payer le tribut aux princes ; rendre à chacun ce qui lui est dû. Amour du prochain, abrégé de la loi. Sortir de l’assoupissement : quitter les œuvres de ténèbres ; se revêtir de Jésus-Christ.

CHAPITRE XIV

Ceux qui sont forts dans la foi doivent supporter les faibles ; et les faibles ne doivent pas condamner les forts. Ne point se condamner les uns les autres. Éviter le scandale. S’entrédifier en toutes choses. Dieu est le juge de tous.

CHAPITRE XV

Condescendance et charité mutuelles. Jésus promis aux Juifs, et annoncé par grâce aux gentils. Saint Paul apôtre des gentils. Il promet aux Romains d’aller les voir, leur demande le secours de leurs prières et leur souhaite la paix.

CHAPITRE XVI

Saint Paul recommande Phœbe, diaconesse. Il salue diverses personnes de Rome. Il exhorte les Romains à éviter les discussions. Il les salue de la part de plusieurs personnes. Il leur souhaite la grâce de Jésus-Christ.

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CHAPITRE PREMIER

Saint Paul établit et caractérise son apostolat. Il témoigne aux Romains son zèle pour eux. Ingratitude et impiété des philosophes. Dieu visible dans l’ordre du monde. Impiété punie par la dépravation des mœurs.

1 Paulus, servus Jesu Christi, vocátus Apóstolus, segregátus in Evangélium Dei,

1. Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à l’apostolat, choisi pour l’Évangile de Dieu,

2 quod ante promíserat per prophétas suos in Scriptúris sanctis

2. Qu’il avait promis auparavant par ses prophètes dans les saintes Écritures,

3 de Fílio suo, qui factus est ei ex sémine David secúndum carnem,

3. Touchant son Fils, qui lui est né de la race de David selon la chair,

4 qui prædestinátus est Fílius Dei in virtúte secúndum spíritum sanctificatiónis ex resurrectióne mortuórum Jesu Christi Dómini nostri :

4. Qui a été prédestiné Fils de Dieu en puissance, selon l’esprit de sanctification, par la résurrection d’entre les morts, de Jésus-Christ Notre-Seigneur ;

5 per quem accépimus grátiam, et apostolátum ad obediéndum fídei in ómnibus géntibus pro nómine ejus,

5. Par qui nous avons reçu la grâce et l’apostolat, pour faire obéir à la foi toutes les nations en son nom ;

6 in quibus estis et vos vocáti Jesu Christi :

6. Parmi lesquelles vous êtes, vous aussi, ayant été appelés par Jésus-Christ :

7 ómnibus qui sunt Romæ, diléctis Dei, vocátis sanctis. Grátia vobis, et pax a Deo Patre nostro, et Dómino Jesu Christo.

7. À tous ceux qui sont à Rome, aux chéris de Dieu, appelés saints. Grâce à vous, et paix par Dieu, notre Père, et par Notre-Seigneur Jésus-Christ.

8 Primum quidem grátias ago Deo meo per Jesum Christum pro ómnibus vobis : quia fides vestra annuntiátur in univérso mundo.

8. Premièrement, je rends grâces à mon Dieu, par Jésus-Christ, pour vous tous, de ce que votre foi est annoncée dans tout l’univers.

9 Testis enim mihi est Deus, cui sérvio in spíritu meo in Evangélio Fílii ejus, quod sine intermissióne memóriam vestri fácio

9. Car le Dieu que je sers en mon esprit, dans l’Évangile de son Fils, m’est témoin que sans cesse je fais mémoire de vous

10 semper in oratiónibus meis : óbsecrans, si quómodo tandem aliquándo prósperum iter hábeam in voluntáte Dei veniéndi ad vos.

10. Dans toutes mes prières ; demandant que, par la volonté de Dieu, quelque heureuse voie me soit ouverte pour aller vers vous.

11 Desídero enim vidére vos, ut áliquid impértiar vobis grátiæ spirituális ad confirmándos vos :

11. Car je désire vous voir pour vous communiquer quelque chose de la grâce spirituelle, afin de vous fortifier ;

12 id est, simul consolári in vobis per eam quæ ínvicem est, fidem vestram atque meam.

12. C’est-à-dire, pour me consoler avec vous par cette foi, qui est tout ensemble et votre foi et la mienne.

13 Nolo autem vos ignoráre fratres : quia sæpe propósui veníre ad vos (et prohíbitus sum usque adhuc) ut áliquem fructum hábeam et in vobis, sicut et in céteris géntibus.

13. Aussi je ne veux pas que vous ignoriez, mes frères, que je me suis souvent proposé de venir vers vous (mais j’en ai été empêché jusqu’à présent), pour obtenir quelque fruit parmi vous, comme parmi les autres nations.

14 Græcis ac bárbaris, sapiéntibus, et insipiéntibus débitor sum :

14. Je suis redevable aux Grecs et aux barbares, aux sages et aux simples ;

15 ita (quod in me) promptum est et vobis, qui Romæ estis, evangelizáre.

15. Ainsi (autant qu’il est en moi), je suis prêt à vous évangéliser, vous aussi qui êtes à Rome.

16 Non enim erubésco Evangélium. Virtus enim Dei est in salútem omni credénti, Judǽo primum, et Græco.

16. Car je ne rougis point de l’Évangile, parce qu’il est la vertu de Dieu, pour sauver tout croyant, le Juif d’abord, et puis le Grec.

17 Justítia enim Dei in eo revelátur ex fide in fidem : sicut scriptum est : Justus autem ex fide vivit.

17. La justice de Dieu, en effet, y est révélée par la foi et pour la foi, ainsi qu’il est écrit : Le Juste vit de la foi ;

18 Revelátur enim ira Dei de cælo super omnem impietátem, et injustítiam hóminum eórum, qui veritátem Dei in injustítia détinent :

18. Puisqu’on y découvre la justice de Dieu éclatant du ciel contre toute l’impiété et l’injustice de ces hommes qui retiennent la vérité de Dieu dans l’injustice ;

19 quia quod notum est Dei, maniféstum est in illis. Deus enim illis manifestávit.

19. Car ce qui est connu de Dieu est manifeste en eux ; Dieu le leur a manifesté.

20 Invisibília enim ipsíus, a creatúra mundi, per ea quæ facta sunt, intellécta, conspiciúntur : sempitérna quoque ejus virtus, et divínitas : ita ut sint inexcusábiles.

20. En effet, ses perfections invisibles, rendues compréhensibles depuis la création du monde par les choses qui ont été faites, sont devenues visibles aussi bien que sa puissance éternelle et sa divinité ; de sorte qu’ils sont inexcusables ;

21 Quia cum cognovíssent Deum, non sicut Deum glorificavérunt, aut grátias egérunt : sed evanuérunt in cogitatiónibus suis, et obscurátum est insípiens cor eórum :

21. Parce que, ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, ou ne lui ont pas rendu grâces ; mais ils se sont perdus dans leurs pensées, et leur cœur insensé a été obscurci ;

22 dicéntes enim se esse sapiéntes, stulti facti sunt.

22. Ainsi, en disant qu’ils étaient sages, ils sont devenus fous.

23 Et mutavérunt glóriam incorruptíbilis Dei in similitúdinem imáginis corruptíbilis hóminis, et vólucrum, et quadrúpedum, et serpéntium.

23. Ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible contre une image représentant un homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles.

24 Propter quod trádidit illos Deus in desidéria cordis eórum, in immundítiam, ut contuméliis affíciant córpora sua in semetípsis :

24. Aussi Dieu les a livrés aux désirs de leurs cœurs, à l’impureté ; en sorte qu’ils ont déshonoré leurs propres corps en eux-mêmes ;

25 qui commutavérunt veritátem Dei in mendácium : et coluérunt, et serviérunt creatúræ pótius quam Creatóri, qui est benedíctus in sǽcula. Amen.

25. Eux qui ont transformé la vérité de Dieu en mensonge, adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni dans les siècles. Amen.

26 Proptérea trádidit illos Deus in passiónes ignomíniæ : nam féminæ eórum immutavérunt naturálem usum in eum usum qui est contra natúram.

26. C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions d’ignominie. Car leurs femmes ont changé l’usage naturel en l’usage contre nature.

27 Simíliter autem et másculi, relícto naturáli usu féminæ, exarsérunt in desidériis suis in ínvicem, másculi in másculos turpitúdinem operántes, et mercédem, quam opórtuit, erróris sui in semetípsis recipiéntes.

27. Et pareillement les hommes, l’usage naturel de la femme abandonné, ont brulé de désirs l’un pour l’autre, l’homme commettant l’infamie avec l’homme, et recevant ainsi en eux-mêmes la récompense qui était due à leur égarement.

28 Et sicut non probavérunt Deum habére in notítia, trádidit illos Deus in réprobum sensum, ut fáciant ea quæ non convéniunt,

28. Et comme ils n’ont pas montré qu’ils avaient la connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à un sens réprouvé, de sorte qu’ils ont fait les choses qui ne conviennent pas ;

29 replétos omni iniquitáte, malítia, fornicatióne, avarítia, nequítia, plenos invídia, homicídio, contentióne, dolo, malignitáte : susurrónes,

29. Remplis de toute iniquité, malice, fornication, avarice, méchanceté ; pleins d’envie, de meurtre, de l’esprit de contention, de fraude, de malignité ; délateurs,

30 detractóres, Deo odíbiles, contumeliósos, supérbos, elátos, inventóres malórum, paréntibus non obediéntes,

30. Détracteurs, haïs de Dieu, violents, orgueilleux, arrogants, inventeurs de toutes sortes de mal, désobéissants à leurs parents ;

31 insipiéntes, incompósitos, sine affectióne, absque fœ́dere, sine misericórdia.

31. Insensés, dissolus, sans affection, sans fidélité, sans miséricorde,

32 Qui cum justítiam Dei cognovíssent, non intellexérunt quóniam qui tália agunt, digni sunt morte : et non solum qui ea fáciunt, sed étiam qui conséntiunt faciéntibus.

32. Qui, ayant connu la justice de Dieu, n’ont pas compris que ceux qui font ces choses sont dignes de mort ; et non seulement ceux qui les font, mais quiconque aussi approuve ceux qui les font.

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CHAP. I. 1. Act. XIII, 2. — 17. Habac. II, 4 ; Gal. III, 11 ; Hebr. X, 38. — 20. Sap. XIII, 1. — 21. Eph. IV, 17. — 23. Ps. CV, 20 ; Jer. XI, 10. — 24. Infra, vers. 27 et chap. VI, 19 ; Eph. IV, 19.

 

4. Comme homme, Jésus-Christ était prédestiné pour être le Fils de Dieu. Or, trois choses prouvent qu’il est réellement le Fils de Dieu : les miracles qu’il a opérés, la communication qu’il a faite du Saint-Esprit pour la sanctification des hommes, enfin sa résurrection.

7. Appelés saints. Voy. Act. IX, 13.

9. Je fais mémoire de vous. Cette locution, qui est celle du texte sacré lui-même, n’exprime pas un simple souvenir ordinaire, comme on l’entend communément, mais bien l’idée de commémoration, telle que l’Église l’a consacrée dans la liturgie.

14. * Aux barbares. Par barbares on entendait ceux qui parmi les païens ne parlaient pas le grec.

17. La justice de Dieu, etc. C’est l’Évangile, en effet, qui nous fait connaitre que la justice que Dieu nous a communiquée, et qui nous rend justes et saints, vient de la foi, et se perfectionne par la foi.

23. * Une image, etc. Les idoles païennes représentaient des hommes et des animaux.

26. Dieu les a livrés, etc. ; c’est-à-dire que, les ayant abandonnés à leur propre malice, il les a laissés tomber dans ces péchés honteux en punition de leur orgueil.

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CHAPITRE II

Juifs faisant eux-mêmes ce qu’ils condamnent. Patience de Dieu redoutable aux impénitents. Ce sont ceux qui gardent la loi qui sont justifiés. Juifs, maitres des autres, ne s’instruisent pas eux-mêmes. Quel est le Juif et la circoncision véritable.

1 Propter quod inexcusábilis es, o homo omnis qui júdicas. In quo enim júdicas álterum, teípsum condémnas : éadem enim agis quæ júdicas.

1. C’est pourquoi, ô homme, qui que tu sois, tu es inexcusable de juger. Car, en jugeant autrui, tu te condamnes toi-même, puisque tu fais ce que tu condamnes.

2 Scimus enim quóniam judícium Dei est secúndum veritátem in eos qui tália agunt.

2. Nous savons, en effet, que Dieu juge selon la vérité ceux qui font ces choses.

3 Exístimas autem hoc, o homo, qui júdicas eos qui tália agunt, et facis ea, quia tu effúgies judícium Dei ?

3. Penses-tu donc, ô homme, qui juges ceux qui font ces choses, et qui les fais toi-même, que tu échapperas au jugement de Dieu ?

4 an divítias bonitátis ejus, et patiéntiæ, et longanimitátis contémnis ? ignóras quóniam benígnitas Dei ad pœniténtiam te addúcit ?

4. Est-ce que tu méprises les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité ? Ignores-tu que la bonté de Dieu t’invite à la pénitence ?

5 Secúndum autem durítiam tuam, et impœ́nitens cor, thesaurízas tibi iram in die iræ, et revelatiónis justi judícii Dei,

5. Cependant, par ta dureté et ton cœur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu,

6 qui reddet unicuíque secúndum ópera ejus :

6. Qui rendra à chacun selon ses œuvres :

7 iis quidem qui secúndum patiéntiam boni óperis, glóriam, et honórem, et incorruptiónem quærunt, vitam ætérnam :

7. À ceux qui, par la persévérance dans les bonnes œuvres, cherchent la gloire, l’honneur et l’immortalité, la vie éternelle ;

8 iis autem qui sunt ex contentióne, et qui non acquiéscunt veritáti, credunt autem iniquitáti, ira et indignátio.

8. Mais à ceux qui ont l’esprit de contention, qui ne se rendent pas à la vérité, mais qui acquiescent à l’iniquité, ce sera la colère et l’indignation.

9 Tribulátio et angústia in omnem ánimam hóminis operántis malum, Judǽi primum, et Græci :

9. Tribulation et angoisse à l’âme de tout homme qui fait le mal, du Juif d’abord, et puis du Grec ;

10 glória autem, et honor, et pax omni operánti bonum, Judǽo primum, et Græco :

10. Mais, gloire, honneur et paix à quiconque fait le bien, au Juif d’abord, et ensuite au Grec ;

11 non enim est accéptio personárum apud Deum.

11. Car Dieu ne fait point acception des personnes.

12 Quicúmque enim sine lege peccavérunt, sine lege períbunt : et quicúmque in lege peccavérunt, per legem judicabúntur.

12. Ainsi, quiconque a péché sans la loi, périra sans la loi, et quiconque a péché sous la loi sera jugé par la loi ;

13 Non enim auditóres legis justi sunt apud Deum, sed factóres legis justificabúntur.

13. [Car ce ne sont pas ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu ; mais ce sont les observateurs de la loi qui seront justifiés.

14 Cum autem gentes, quæ legem non habent, naturáliter ea, quæ legis sunt, fáciunt, ejúsmodi legem non habéntes, ipsi sibi sunt lex :

14. En effet, lorsque les gentils, qui n’ont pas la loi, font naturellement ce qui est selon la loi ; n’ayant pas la loi, ils sont à eux-mêmes la loi :

15 qui osténdunt opus legis scriptum in córdibus suis, testimónium reddénte illis consciéntia ipsórum, et inter se ínvicem cogitatiónibus accusántibus, aut étiam defendéntibus,

15. Montrant ainsi l’œuvre de la loi écrite en leurs cœurs, leur conscience leur rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant et se défendant l’une l’autre,]

16 in die, cum judicábit Deus occúlta hóminum, secúndum Evangélium meum per Jesum Christum.

16. Au jour où Dieu jugera par Jésus-Christ, selon mon Évangile, ce qu’il y a de caché dans les hommes.

17 Si autem tu Judǽus cognomináris, et requiéscis in lege, et gloriáris in Deo,

17. Mais toi, qui portes le nom de Juif, qui te reposes sur la loi, et te glorifies en Dieu,

18 et nosti voluntátem ejus, et probas utilióra, instrúctus per legem,

18. Qui connais sa volonté, et qui, instruit par la loi, sais discerner ce qui est le plus utile,

19 confídis teípsum esse ducem cæcórum, lumen eórum qui in ténebris sunt,

19. Tu te flattes d’être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres,

20 eruditórem insipiéntium, magístrum infántium, habéntem formam sciéntiæ, et veritátis in lege.

20. Le docteur des ignorants, le maitre des enfants, ayant la règle de la science et de la vérité dans la loi.

21 Qui ergo álium doces, teípsum non doces : qui prǽdicas non furándum, furáris :

21. Toi donc qui instruis les autres, tu ne t’instruis pas toi-même ; toi qui prêches de ne point dérober, tu dérobes ;

22 qui dicis non mœchándum, mœcháris : qui abomináris idóla, sacrilégium facis :

22. Toi qui dis qu’il ne faut pas être adultère, tu es adultère ; toi qui as en horreur les idoles, tu commets le sacrilège ;

23 qui in lege gloriáris, per prævaricatiónem legis Deum inhonóras.

23. Toi qui te glorifies dans la loi, tu déshonores Dieu par la violation de la loi.

24 (Nomen enim Dei per vos blasphemátur inter gentes, sicut scriptum est.)

24. (Car, à cause de vous, le nom de Dieu est blasphémé parmi les nations, ainsi qu’il est écrit.)

25 Circumcísio quidem prodest, si legem obsérves : si autem prævaricátor legis sis, circumcísio tua præpútium facta est.

25. À la vérité, la circoncision est utile, si tu observes la loi ; mais, si tu la violes, ta circoncision devient incirconcision.

26 Si ígitur præpútium justítias legis custódiat, nonne præpútium illíus in circumcisiónem reputábitur ?

26. Si donc l’incirconcis garde les préceptes de la loi, son incirconcision ne lui sera-t-elle pas imputée à circoncision ?

27 et judicábit id quod ex natúra est præpútium, legem consúmmans, te, qui per lítteram et circumcisiónem prævaricátor legis es ?

27. Bien plus, celui qui, étant naturellement incirconcis, accomplit la loi, te condamnera, toi qui, avec la lettre et la circoncision, es prévaricateur de la loi.

28 Non enim qui in manifésto, Judǽus est : neque quæ in manifésto, in carne, est circumcísio :

28. Car le Juif n’est pas celui qui le parait au dehors ; ni la circoncision, celle qui se voit à l’extérieur sur la chair ;

29 sed qui in abscóndito, Judǽus est : et circumcísio cordis in spíritu, non líttera : cujus laus non ex homínibus, sed ex Deo est.

29. Mais le Juif est celui qui l’est intérieurement, et la circoncision est celle du cœur, faite en esprit et non selon la lettre ; et ce Juif tire sa louange non des hommes, mais de Dieu.

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CHAP. II. 1. Matth. VII, 2. — 4. Sap. XI, 24 ; XII, 2 ; II Petr. III, 9. — 6. Matth. XVI, 27. — 11. Deut. X, 17 ; II Par. XIX, 7 ; Job. XXXIV, 19 ; Sap. VI, 8 ; Eccli. XXXV, 15 ; Act. X, 34 ; Gal. II, 6 ; Col. III, 25. — 13. Matth. VII, 21 ; Jac. I, 22. — 24. Is. LII, 5 ; Ezech. XXXVI, 20. 29. Infra. VII, 6 ; II Cor. III, 6.

 

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12. Sans la loi sainte, sans la loi de Moïse.

14. Font naturellement ; c’est-à-dire sans la connaissance de la loi mosaïque, et par la seule direction de la loi naturelle. — * Les auteurs païens ont parlé expressément de la loi naturelle. Dans l’Antigone de Sophocle, cette héroïne qui a rendu à son frère les devoirs de la sépulture, malgré les ordres du roi, répond à celui-ci qui lui demande s’il connaissait sa défense : « Je la connaissais. Mais une telle loi, ce n’est ni Jupiter ni la justice qui l’ont promulguée. Les décrets d’un homme ne peuvent prévaloir contre les lois non écrites, œuvre immuable des dieux. Celles-là ne sont ni d’aujourd’hui ni d’hier ; elles existent de tous les temps. » Le même poète parle aussi dans l’Œdipe roi, « de ces lois émanées des cieux, dont l’Olympe est le père et que jamais on ne saura abolir. »

16. Au jour, etc. Ce verset parait faire suite au douzième, et les trois précédents semblent n’être qu’une parenthèse. C’est pour cela que nous les avons enfermés dans des crochets. — Mon Évangile, c’est-à-dire l’Évangile que je prêche. — * D’après l’autres, l’Évangile selon S. Luc, le compagnon de S. Paul, que S. Paul considérait comme son Évangile.

27. Avec la lettre de la loi mosaïque.

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Rm 3

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CHAPITRE III

Avantage des Juifs sur les gentils. L’infidélité de l’homme ne détruit pas la fidélité de Dieu. Juifs et gentils, tous dans le péché. C’est la foi et non la loi qui justifie. Dieu est le Dieu des Juifs et des gentils.

1 Quid ergo ámplius Judǽo est ? aut quæ utílitas circumcisiónis ?

1. Qu’est-ce donc que le Juif a de plus ? ou de quoi sert la circoncision ?

2 Multum per omnem modum. Primum quidem quia crédita sunt illis elóquia Dei.

2. Beaucoup, de toute manière. Premièrement, parce que c’est aux Juifs que les oracles de Dieu ont été confiés ;

3 Quid enim si quidam illórum non credidérunt ? numquid incredúlitas illórum fidem Dei evacuábit ? Absit.

3. Car qu’importe si quelques-uns d’entre eux n’ont pas cru ? Leur infidélité rendra-t-elle vaine la fidélité de Dieu ? Non, sans doute.

4 Est autem Deus verax : omnis autem homo mendax, sicut scriptum est :

4. Dieu est vrai, mais tout homme, menteur ; selon qu’il est écrit :

Ut justificéris in sermónibus tuis :

Afin que vous soyez reconnu fidèle dans vos paroles,

et vincas cum judicáris.

et victorieux quand on vous juge.

5 Si autem iníquitas nostra justítiam Dei comméndat, quid dicémus ? Numquid iníquus est Deus, qui infert iram ?

5. Que si notre iniquité relève la justice de Dieu, que dirons-nous ? Dieu n’est-il pas injuste d’envoyer sa colère ?

6 secúndum hóminem dico. Absit. Alióquin quómodo judicábit Deus hunc mundum ?

6. (Je parle humainement.) Point du tout. Autrement comment Dieu jugera-t-il ce monde ?

7 Si enim véritas Dei in meo mendácio abundávit in glóriam ipsíus : quid adhuc et ego tamquam peccátor júdicor ?

7. Car si, par mon infidélité, la vérité de Dieu a éclaté davantage pour sa gloire, pourquoi suis-je encore jugé comme pécheur ?

8 et non (sicut blasphemámur, et sicut áiunt quidam nos dícere) faciámus mala ut véniant bona : quorum damnátio justa est.

8. Et pourquoi ne ferons-nous pas le mal pour qu’il en arrive du bien (conformément au blasphème qu’on nous impute, et à ce que quelques-uns nous font dire) ? La condamnation de ceux-là est juste.

9 Quid ergo ? præcéllimus eos ? Nequáquam. Causáti enim sumus Judǽos et Græcos omnes sub peccáto esse,

9. Quoi donc ? Sommes-nous au-dessus d’eux ? Nullement. Car nous avons convaincu les Juifs et les Grecs d’être tous sous le péché,

10 sicut scriptum est :

10. Selon qu’il est écrit :

Quia non est justus quisquam :

Pas un seul n’est juste ;

11 non est intélligens, non est requírens Deum.

11. Il n’y a personne qui comprenne, il n’y a personne qui cherche Dieu.

12 Omnes declinavérunt, simul inútiles facti sunt :

12. Tous ont décliné, tous sont devenus inutiles ;

non est qui fáciat bonum, non est usque ad unum.

il n’en est pas qui fasse le bien, il n’en est pas même un seul.

13 Sepúlchrum patens est guttur eórum,

13. Leur gosier est un sépulcre ouvert,

linguis suis dolóse agébant :

leur langue un instrument de fraude ;

venénum áspidum sub lábiis eórum :

un venin d’aspic est sous leurs lèvres ;

14 quorum os maledictióne, et amaritúdine plenum est :

14. Leur bouche est remplie de malédiction et d’amertume ;

15 velóces pedes eórum ad effundéndum sánguinem :

15. Leurs pieds sont vites pour répandre le sang ;

16 contrítio et infelícitas in viis eórum :

16. La destruction et le malheur sont dans leurs voies,

17 et viam pacis non cognovérunt :

17. Et la voie de la paix, ils ne l’ont pas connue ;

18 non est timor Dei ante óculos eórum.

18. La crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux.

19 Scimus autem quóniam quæcúmque lex lóquitur, iis, qui in lege sunt, lóquitur : ut omne os obstruátur, et súbditus fiat omnis mundus Deo :

19. Or nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi ; de sorte que toute bouche soit fermée, et que tout le monde devienne soumis à Dieu ;

20 quia ex opéribus legis non justificábitur omnis caro coram illo. Per legem enim cognítio peccáti.

20. Parce que nulle chair ne sera justifiée devant lui par les œuvres de la loi. Car, par la loi, on n’a que la connaissance du péché.

21 Nunc autem sine lege justítia Dei manifestáta est : testificáta a lege et prophétis.

21. Tandis que maintenant, sans la loi, la justice de Dieu a été manifestée, étant confirmée par le témoignage de la loi et des prophètes ;

22 Justítia autem Dei per fidem Jesu Christi in omnes et super omnes qui credunt in eum : non enim est distínctio :

22. Or la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ est pour tous ceux et sur tous ceux qui croient en lui ; car il n’y a point de distinction ;

23 omnes enim peccavérunt, et egent glória Dei.

23. Parce que tous ont péché et ont besoin de la gloire de Dieu.

24 Justificáti gratis per grátiam ipsíus, per redemptiónem quæ est in Christo Jesu,

24. Étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus,

25 quem propósuit Deus propitiatiónem per fidem in sánguine ipsíus, ad ostensiónem justítiæ suæ propter remissiónem præcedéntium delictórum

25. Que Dieu a établi propitiation par la foi en son sang, pour montrer sa justice par la rémission des péchés précédents,

26 in sustentatióne Dei, ad ostensiónem justítiæ ejus in hoc témpore : ut sit ipse justus, et justíficans eum, qui est ex fide Jesu Christi.

26. Que Dieu a supportés, pour montrer sa justice en ce temps, afin qu’il soit juste lui-même, et qu’il justifie celui qui a la foi en Jésus-Christ.

27 Ubi est ergo gloriátio tua ? Exclúsa est. Per quam legem ? Factórum ? Non : sed per legem fídei.

27. Où est donc le sujet de ta gloire ? Il est exclu. Par quelle loi ? Des œuvres ? Non, mais par la loi de la foi.

28 Arbitrámur enim justificári hóminem per fidem sine opéribus legis.

28. Car nous reconnaissons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi.

29 An Judæórum Deus tantum ? nonne et géntium ? Immo et géntium :

29. Dieu est-il le Dieu des Juifs seulement ? Ne l’est-il pas aussi des gentils ? Oui, certes, des gentils aussi ;

30 quóniam quidem unus est Deus, qui justíficat circumcisiónem ex fide, et præpútium per fidem.

30. Puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu qui justifie les circoncis par la foi, et les incirconcis par la foi.

31 Legem ergo destrúimus per fidem ? Absit : sed legem statúimus.

31. Nous détruisons donc la loi par la foi ? Loin de là ; car nous établissons la loi.

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CHAP. III. 2. Infra. IX, 4. — 3. II Tim. II, 13. — 4. Joan. III, 33 ; Ps. CXV, 11 ; 16. — 9. Gal. III, 22. — 10. Ps. XIII, 3 ; LII, 4. — 13. Ps. V, 11 ; CXXXIX, 4 ; Jac. III, 8. — 14. Ps. IX, 7. — 15. Is. LIX, 7 ; Prov. I, 16. — 18. Ps. XXXV, 2. — 20. Gal. II, 16.

 

10. Il n’y a point d’homme juste en vertu de la loi naturelle ou de la loi écrite, mais seulement par la foi et par la grâce.

11. Qui comprenne les choses saintes, qui ait du gout et du sentiment pour le bien ; reproche que Jésus-Christ adressait à saint Pierre lui-même. Matth. XVI, 23.

20. Nulle chair. L’Écriture emploie souvent le mot chair pour désigner l’homme. — Par les œuvres de la loi, purement extérieures et dépouillées de ce qui peut les rendre agréables à Dieu, la foi et la charité.

24. Gratuitement, « parce que tes mérites n’ont pas précédé, mais que les bienfaits de Dieu t’ont prévenu. » dit saint Augustin.

28. La foi qui justifie l’homme n’est pas une assurance présomptueuse d’être justifié, mais une ferme et vive croyance de tout ce que Dieu a révélé ou promis ; une foi agissant par la charité en Jésus-Christ ; enfin une foi accompagnée d’espérance, d’amour, de repentir et de l’usage des sacrements. — Sans les œuvres, etc. Compar. vers. 2.

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Rm 4

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CHAPITRE IV

Abraham justifié non par ses œuvres, mais par la foi en Dieu. Abraham justifié par la foi avant la circoncision, est le père des croyants circoncis ou incirconcis. C’est par la foi et non par la loi qu’on est héritier d’Abraham. Fermeté de la foi d’Abraham. Ses imitateurs justifiés comme lui.

1 Quid ergo dicémus invenísse Abraham patrem nostrum secúndum carnem ?

1. Quel avantage dirons-nous donc qu’Abraham, notre père, a eu selon la chair ?

2 Si enim Abraham ex opéribus justificátus est, habet glóriam, sed non apud Deum.

2. Car si Abraham a été justifié par les œuvres, il a de quoi se glorifier, mais non devant Dieu.

3 Quid enim dicit Scriptúra ? Crédidit Abraham Deo, et reputátam est illi ad justítiam.

3. En effet, que dit l’Écriture ? Abraham crut à Dieu, et ce lui fut imputé à justice.

4 Ei autem qui operátur, merces non imputátur secúndum grátiam, sed secúndum débitum.

4. Or à celui qui travaille, le salaire n’est point imputé comme une grâce, mais comme une dette.

5 Ei vero qui non operátur, credénti autem in eum, qui justíficat ímpium, reputátur fides ejus ad justítiam secúndum propósitum grátiæ Dei.

5. Au contraire, à celui qui ne fait pas les œuvres, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi est imputée à justice, selon le décret de la grâce de Dieu.

6 Sicut et David dicit beatitúdinem hóminis, cui Deus accépto fert justítiam sine opéribus :

6. C’est ainsi que David appelle heureux l’homme à qui Dieu impute la justice sans les œuvres :

7 Beáti, quorum remíssæ sunt iniquitátes,

7. Bienheureux ceux dont les iniquités ont été remises,

et quorum tecta sunt peccáta.

et dont les péchés ont été couverts.

8 Beátus vir, cui non imputávit Dóminus peccátum.

8. Bienheureux l’homme à qui le Seigneur n’a pas imputé de péché.

9 Beatitúdo ergo hæc in circumcisióne tantum manet, an étiam in præpútio ? Dícimus enim quia reputáta est Abrahæ fides ad justítiam.

9. Or cette béatitude est-elle seulement pour les circoncis ? N’est-elle pas aussi pour les incirconcis ? Car nous venons de dire que la foi d’Abraham lui a été imputée à justice.

10 Quómodo ergo reputáta est ? in circumcisióne, an in præpútio ? Non in circumcisióne, sed in præpútio.

10. Quand donc lui a-t-elle été imputée ? Est-ce après la circoncision, ou avant la circoncision ? Ce n’est point après la circoncision, mais avant la circoncision.

11 Et signum accépit circumcisiónis, signáculum justítiæ fídei, quæ est in præpútio : ut sit pater ómnium credéntium per præpútium, ut reputétur et illis ad justítiam :

11. Et il ne reçut la marque de la circoncision que comme sceau de la justice qu’il avait déjà acquise par la foi, étant encore incirconcis, et pour être le père de tous les croyants incirconcis, afin que la foi leur fût aussi imputée à justice,

12 et sit pater circumcisiónis non iis tantum, qui sunt ex circumcisióne, sed et iis qui sectántur vestígia fídei, quæ est in præpútio patris nostri Abrahæ.

12. Et pour être père de la circoncision, non seulement des circoncis, mais aussi de ceux qui suivent les traces de la foi qui était en notre père Abraham, encore incirconcis.

13 Non enim per legem promíssio Abrahæ, aut sémini ejus ut hæres esset mundi : sed per justítiam fídei.

13. Car ce n’est pas en vertu de la loi qu’a été faite à Abraham ou à sa postérité la promesse d’avoir le monde pour héritage, mais c’est en vertu de la justice de la foi.

14 Si enim qui ex lege, hærédes sunt : exinaníta est fides, abólita est promíssio.

14. Et si ceux qui ont reçu la loi sont héritiers, la foi devient vaine, et la promesse est abolie ;

15 Lex enim iram operátur. Ubi enim non est lex, nec prævaricátio.

15. Attendu que la loi opère la colère ; car où il n’y a point de loi, il n’y a point de prévarication.

16 Ideo ex fide, ut secúndum grátiam firma sit promíssio omni sémini, non ei qui ex lege est solum, sed et ei qui ex fide est Abrahæ, qui pater est ómnium nostrum

16. Ainsi c’est à la foi qu’est attachée la promesse, afin qu’elle soit gratuite et assurée à toute la postérité d’Abraham, non seulement à celle qui a reçu la loi, mais encore à celle qui suit la foi d’Abraham, qui est le père de nous tous,

17 (sicut scriptum est : Quia patrem multárum géntium pósui te) ante Deum, cui crédidit, qui vivíficat mórtuos, et vocat ea quæ non sunt, tamquam ea quæ sunt :

17. (Selon qu’il est écrit : Je t’ai établi père d’une multitude de nations), devant Dieu à qui il a cru, qui vivifie les morts, et appelle les choses qui ne sont pas, comme celles qui sont ;

18 qui contra spem in spem crédidit, ut fíeret pater multárum géntium secúndum quod dictum est ei : Sic erit semen tuum.

18. Qui, ayant espéré contre l’espérance même, a cru qu’il deviendrait le père d’un grand nombre de nations, selon ce qui lui fut dit : Ainsi sera ta postérité.

19 Et non infirmátus est fide, nec considerávit corpus suum emórtuum, cum jam fere centum esset annórum, et emórtuam vulvam Saræ.

19. Et sa foi ne faiblit point, et il ne considéra ni son corps éteint, puisqu’il avait déjà environ cent ans, ni l’impuissance de Sara.

20 In repromissióne étiam Dei non hæsitávit diffidéntia, sed confortátus est fide, dans glóriam Deo :

20. Il n’hésita point, en défiance de la promesse de Dieu ; mais il se fortifia par la foi, rendant gloire à Dieu,

21 pleníssime sciens, quia quæcúmque promísit, potens est et fácere.

21. Pleinement assuré que tout ce qu’il a promis, il est puissant pour le faire.

22 Ideo et reputátum est illi ad justítiam.

22. Voilà pourquoi ce lui fut même imputé à justice.

23 Non est autem scriptum tantum propter ipsum quia reputátum est illi ad justítiam :

23. Or, ce n’est pas pour lui seul qu’il est écrit que ce lui fut imputé à justice ;

24 sed et propter nos, quibus reputábitur credéntibus in eum, qui suscitávit Jesum Christum Dóminum nostrum a mórtuis,

24. Mais pour nous aussi, à qui il sera imputé de même, si nous croyons en celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus-Christ Notre Seigneur,

25 qui tráditus est propter delícta nostra, et resurréxit propter justificatiónem nostram.

25. Qui a été livré pour nos péchés, et qui est ressuscité pour notre justification.

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CHAP. IV. 3. Gen. XV, 6 ; Gal. III, 6 ; Jac. II, 23. — 7. Ps. XXXI, 1-2 ; L, 10. — 11. Gen. XVII, 10, 11. — 13. Gal. III, 18 ; Hebr. XI, 9. — 17. Gen. XVII, 4. — 18. Gen. XV, 5. — 24. I Petr. I, 21. — 25. Is. LIII, 5 ; Matth. XX, 28 ; I Cor. XV, 17.

 

2. Abraham ne pouvait être justifié par ses propres forces, sans la grâce de Dieu et la foi au Messie. Des œuvres purement naturelles pouvaient le faire louer des hommes, mais n’avaient point la valeur nécessaire pour le rendre juste aux yeux de Dieu.

7. Couverts ; c’est-à-dire qui ne paraissent plus, parce qu’ils n’existent plus, ayant été détruits par la justice et l’innocence obtenues par la foi.

8. À qui le Seigneur n’a pas imputé de péché ; c’est-à-dire à qui il a pardonné ses péchés.

14. Ceux qui ont reçu la loi de Moïse ; c’est-à-dire les Juifs.

15. La loi, si elle n’est pas accompagnée de la foi et de la grâce, produit la colère divine par occasion, puisqu’elle est une occasion de plusieurs transgressions qui provoquent la colère de Dieu.

16. Assurée, certaine, puisqu’elle dépend, non de l’accomplissement de la Loi (qu’aucun Juif n’a observée parfaitement, ch. II), mais de la grâce et de la pure bonté de Dieu, qui peut ainsi faire arriver la bénédiction promise et aux juifs transgresseurs de la Loi et aux gentils idolâtres.

17, 18. Abraham espéra contre l’espérance même, parce qu’il eut foi en des promesses dans lesquelles il ne devait avoir aucune espérance, à supposer qu’il ne se confiât qu’aux lumières naturelles.

19. * Sara avait 90 ans, quand elle devint mère d’Isaac.

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CHAPITRE V

Avantages de la justification. L’amour de Dieu envers nous, fondement de notre confiance. De même que le péché et la mort sont entrés dans le monde par un seul homme, de même aussi la grâce et la vie se sont répandues sur un grand nombre par un seul.

1 Justificáti ergo ex fide, pacem habeámus ad Deum per Dóminum nostrum Jesum Christum :

1. Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par Jésus-Christ Notre Seigneur,

2 per quem et habémus accéssum per fidem in grátiam istam, in qua stamus, et gloriámur in spe glóriæ filiórum Dei.

2. Par qui aussi nous avons accès par la foi à cette grâce en laquelle nous sommes établis, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire des enfants de Dieu.

3 Non solum autem, sed et gloriámur in tribulatiónibus : sciéntes quod tribulátio patiéntiam operátur :

3. Mais outre cela, nous nous glorifions encore dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience ;

4 patiéntia autem probatiónem, probátio vero spem,

4. La patience, l’épreuve ; et l’épreuve, l’espérance ;

5 spes autem non confúndit : quia cáritas Dei diffúsa est in córdibus nostris per Spíritum Sanctum, qui datus est nobis.

5. Or l’espérance ne confond point, parce que la charité de Dieu est répandue en nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné.

6 Ut quid enim Christus, cum adhuc infírmi essémus, secúndum tempus, pro ímpiis mórtuus est ?

6. En effet, pourquoi le Christ, lorsque nous étions encore infirmes, est-il mort au temps marqué, pour des impies ?

7 vix enim pro justo quis móritur : nam pro bono fórsitan quis áudeat mori.

7. Certes, à peine quelqu’un mourrait-il pour un juste ; peut-être cependant que quelqu’un aurait le courage de mourir pour un homme de bien.

8 Comméndat autem caritátem suam Deus in nobis : quóniam cum adhuc peccatóres essémus, secúndum tempus,

8. Ainsi, Dieu témoigne son amour pour nous, en ce que, dans le temps où nous étions encore pécheurs,

9 Christus pro nobis mórtuus est : multo ígitur magis nunc justificáti in sánguine ipsíus, salvi érimus ab ira per ipsum.

9. Le Christ est mort pour nous. Maintenant donc, justifiés par son sang, nous serons, à plus forte raison, délivrés par lui de la colère.

10 Si enim cum inimíci essémus, reconciliáti sumus Deo per mortem fílii ejus : multo magis reconciliáti, salvi érimus in vita ipsíus.

10. Car si, lorsque nous étions ennemis de Dieu, nous avons été réconciliés avec lui par la mort de son Fils ; à plus forte raison, réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie.

11 Non solum autem : sed et gloriámur in Deo per Dóminum nostrum Jesum Christum, per quem nunc reconciliatiónem accépimus.

11. Mais outre cela, nous nous glorifions en Dieu par Notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation.

12 Proptérea sicut per unum hóminem peccátum in hunc mundum intrávit, et per peccátum mors, et ita in omnes hómines mors pertránsiit, in quo omnes peccavérunt.

12. C’est pourquoi, comme le péché est entré dans le monde par un seul homme, et la mort par le péché, ainsi la mort a passé dans tous les hommes par celui en qui tous ont péché.

13 Usque ad legem enim peccátum erat in mundo : peccátum autem non imputabátur, cum lex non esset.

13. Car le péché a été dans le monde jusqu’à la loi ; mais le péché n’était pas imputé, puisque la loi n’existait pas.

14 Sed regnávit mors ab Adam usque ad Móysen étiam in eos qui non peccavérunt in similitúdinem prævaricatiónis Adæ, qui est forma futúri.

14. Mais la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même en ceux qui n’avaient point péché par une prévarication semblable à celle d’Adam, qui est la figure de celui qui devait venir.

15 Sed non sicut delíctum, ita et donum : si enim uníus delícto multi mórtui sunt : multo magis grátia Dei et donum in grátia uníus hóminis Jesu Christi in plures abundávit.

15. Mais il n’en est pas du don, comme du péché ; car si par le péché d’un seul beaucoup sont morts, bien plus abondamment la grâce et le don de Dieu, par la grâce d’un seul homme, Jésus-Christ, se sont répandus sur un grand nombre.

16 Et non sicut per unum peccátum, ita et donum. Nam judícium quidem ex uno in condemnatiónem : grátia autem ex multis delíctis in justificatiónem.

16. Et il n’en est pas du don comme du péché venu par un seul ; car le jugement de condamnation vient d’un seul, tandis que la grâce de la justification délivre d’un grand nombre de péchés.

17 Si enim uníus delícto mors regnávit per unum : multo magis abundántiam grátiæ, et donatiónis, et justítiæ accipiéntes, in vita regnábunt per unum Jesum Christum.

17. Et si, par le péché d’un seul, la mort a régné par un seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce, et du don, et de la justice, règneront-ils dans la vie par un seul, Jésus-Christ.

18 Igitur sicut per uníus delíctum in omnes hómines in condemnatiónem : sic et per uníus justítiam in omnes hómines in justificatiónem vitæ.

18. Comme donc c’est par le péché d’un seul que tous les hommes sont tombés dans la condamnation, ainsi c’est par la justice d’un seul que tous les hommes reçoivent la justification de la vie.

19 Sicut enim per inobediéntiam uníus hóminis, peccatóres constitúti sunt multi : ita et per uníus obeditiónem, justi constituéntur multi.

19. Car, de même que par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été constitués pécheurs, de même aussi, par l’obéissance d’un seul, beaucoup sont constitués justes.

20 Lex autem subintrávit ut abundáret delíctum. Ubi autem abundávit delíctum, superabundávit grátia :

20. La loi est survenue pour que le péché abondât. Mais où le péché a abondé, la grâce a surabondé,

21 ut sicut regnávit peccátum in mortem : ita et grátia regnet per justítiam in vitam ætérnam, per Jesum Christum Dóminum nostrum.

21. Afin que, comme le péché a régné pour la mort, ainsi la grâce règne par la justice pour la vie éternelle par Jésus-Christ Notre Seigneur.

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CHAP. V. 2. Eph. II, 18. — 3. II Cor. XII, 10 ; Phil. IV, 13 ; Jac. I, 3. — 6. Hebr. IX, 14 ; I Petr. III, 18.

 

9. De la colère ; c’est-à-dire de la colère divine.

13. Le péché n’était pas imputé comme transgression d’une loi positive qui n’existait pas encore ; la conscience et la loi naturelle servaient à distinguer le mal, mais d’une manière plus confuse que depuis la promulgation de la loi.

17. « Avant J.-C., la mort, introduite par le péché, régnait comme un tyran sur l’humanité, son esclave. Par la grâce de J.-C., l’esclave est devenue souveraine à son tour (I Cor. IV, 8 ; II Tim. II, 12) ; avec lui et par lui les fidèles ont vaincu la mort et reçu le germe d’une nouvelle et éternelle vie. » (Crampon)

20. La loi n’avait pas été donnée dans le but de faire abonder le péché ; mais elle produisait cet effet par la méchanceté des hommes, qui prenaient occasion de la défense même du péché pour pécher davantage.

21. Pour la mort, pour la vie éternelle ; c’est-à-dire pour donner la mort, pour donner la vie éternelle.

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Rm 6

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CHAPITRE VI

Le baptisé mort au péché ne doit plus vivre que pour Dieu. Nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce. On doit se donner tout à Dieu, comme on s’est livré au péché. Fruit du péché et de la justice.

1 Quid ergo dicémus ? permanébimus in peccáto ut grátia abúndet ?

1. Que dirons-nous donc ? Demeurerons-nous dans le péché, pour que la grâce abonde ?

2 Absit. Qui enim mórtui sumus peccáto, quómodo adhuc vivémus in illo ?

2. À Dieu ne plaise ! Car nous qui sommes morts au péché, comment y vivrons-nous encore ?

3 an ignorátis quia quicúmque baptizáti sumus in Christo Jesu, in morte ipsíus baptizáti sumus ?

3. Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés dans le Christ Jésus, nous avons été baptisés en sa mort ?

4 Consepúlti enim sumus cum illo per baptísmum in mortem : ut quómodo Christus surréxit a mórtuis per glóriam Patris, ita et nos in novitáte vitæ ambulémus.

4. Car nous avons été ensevelis avec lui par le baptême pour mourir, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous aussi, nous marchions dans une nouveauté de vie.

5 Si enim complantáti facti sumus similitúdini mortis ejus : simul et resurrectiónis érimus.

5. Si, en effet, nous avons été entés en la ressemblance de sa mort, nous le serons aussi en celle de sa résurrection,

6 Hoc sciéntes, quia vetus homo noster simul crucifíxus est, ut destruátur corpus peccáti, et ultra non serviámus peccáto.

6. Sachant bien que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit détruit, et que désormais nous ne soyons plus esclaves du péché.

7 Qui enim mórtuus est, justificátus est a peccáto.

7. Attendu que celui qui est mort est justifié du péché.

8 Si autem mórtui sumus cum Christo, crédimus quia simul étiam vivémus cum Christo,

8. Si donc nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec le Christ,

9 sciéntes quod Christus resúrgens ex mórtuis jam non móritur : mors illi ultra non dominábitur.

9. Sachant bien que le Christ ressuscité d’entre les morts ne meurt plus ; la mort ne dominera plus sur lui.

10 Quod enim mórtuus est peccáto, mórtuus est semel : quod autem vivit, vivit Deo.

10. Car, s’il est mort pour le péché, il est mort une seule fois ; et s’il vit, il vit pour Dieu.

11 Ita et vos existimáte vos mórtuos quidem esse peccáto, vivéntes autem Deo, in Christo Jesu Dómino nostro.

11. Ainsi pour vous, estimez que vous êtes morts au péché, mais vivants à Dieu dans le Christ Jésus Notre Seigneur.

12 Non ergo regnet peccátum in vestro mortáli córpore ut obediátis concupiscéntiis ejus.

12. Que le péché donc ne règne point dans votre corps mortel, en sorte que vous obéissiez à ses convoitises.

13 Sed neque exhibeátis membra vestra arma iniquitátis peccáto : sed exhibéte vos Deo, tamquam ex mórtuis vivéntes : et membra vestra arma justítiæ Deo.

13. Et n’abandonnez point vos membres au péché comme des instruments d’iniquité, mais offrez-vous à Dieu, comme devenus vivants, de morts que vous étiez, et vos membres à Dieu, comme des instruments de justice.

14 Peccátum enim vobis non dominábitur : non enim sub lege estis, sed sub grátia.

14. Car le péché ne vous dominera plus, parce que vous n’êtes pas sous la loi, mais sous la grâce.

15 Quid ergo ? peccábimus, quóniam non sumus sub lege, sed sub grátia ? Absit.

15. Quoi donc ? Pècherons-nous, parce que nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce ? Loin de nous.

16 Nescítis quóniam cui exhibétis vos servos ad obediéndum, servi estis ejus, cui obéditis, sive peccáti ad mortem, sive obeditiónis ad justítiam ?

16. Ne savez-vous pas que, lorsque vous vous rendez esclaves de quelqu’un pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché pour la mort, soit de l’obéissance pour la justice ?

17 Grátias autem Deo quod fuístis servi peccáti, obedístis autem ex corde in eam formam doctrínæ, in quam tráditi estis.

17. Mais grâces soient rendues à Dieu de ce qu’ayant été esclaves du péché, vous avez obéi du fond du cœur à ce modèle de doctrine sur lequel vous avez été formés.

18 Liberáti autem a peccáto, servi facti estis justítiæ.

18. Ainsi, affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice.

19 Humánum dico, propter infirmitátem carnis vestræ : sicut enim exhibuístis membra vestra servíre immundítiæ, et iniquitáti ad iniquitátem, ita nunc exhibéte membra vestra servíre justítiæ in sanctificatiónem.

19. Je parle humainement, à cause de la faiblesse de votre chair ; comme donc vous avez fait servir vos membres à l’impureté et à l’iniquité pour l’iniquité, ainsi maintenant faites servir vos membres à la justice pour votre sanctification.

20 Cum enim servi essétis peccáti, líberi fuístis justítiæ.

20. Car lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice.

21 Quem ergo fructum habuístis tunc in illis, in quibus nunc erubéscitis ? nam finis illórum mors est.

21. Quel fruit avez-vous donc tiré alors des choses dont vous rougissez maintenant ? Car leur fin, c’est la mort.

22 Nunc vero liberáti a peccáto, servi autem facti Deo, habétis fructum vestrum in sanctificatiónem, finem vero vitam ætérnam.

22. Mais maintenant, affranchis du péché, et faits esclaves de Dieu, vous en avez pour fruit la sanctification, et pour fin, la vie éternelle.

23 Stipéndia enim peccáti, mors. Grátia autem Dei, vita ætérna, in Christo Jesu Dómino nostro.

23. Car la solde du péché est la mort ; mais la grâce de Dieu est la vie éternelle dans le Christ Jésus, Notre Seigneur.

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CHAP. VI. 4. Gal. III, 27 ; Col. II, 12 ; Eph. IV, 23 ; Hebr. XII, 1 ; I Petr. II, 1 ; IV, 2. — 16. Joan. VIII, 34 ; II Petr. II, 19.

 

4. Pour mourir au péché. — Une nouveauté de vie ; c’est-à-dire une vie nouvelle.

6. Le corps du péché. C’est la concupiscence qui nous vient d’Adam. Or c’est principalement par les sens et par les passions dont le corps est le ministre et l’organe, que cette concupiscence exerce son empire.

14. Voy., pour le sens de ce verset, VII, 15.

16. Pour la mort, pour la justice ; c’est-à-dire pour y trouver la mort, la justice.

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Rm 7

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CHAPITRE VII

Nous sommes morts à la loi par Jésus-Christ pour servir Dieu selon l’esprit. La loi est sainte par elle-même, mais la concupiscence en prend occasion de s’irriter davantage. Le juste ne fait pas ce qu’il veut. La loi de la chair combat en lui contre la toi de l’esprit. Il n’a de secours à attendre que de la grâce.

1 An ignorátis, fratres (sciéntibus enim legem loquor), quia lex in hómine dominátur quanto témpore vivit ?

1. Ignorez-vous, mes frères (je parle à ceux qui connaissent la loi), que la loi ne domine sur l’homme que pendant le temps qu’il vit ?

2 Nam quæ sub viro est múlier, vivénte viro, alligáta est legi : si autem mórtuus fúerit vir ejus, solúta est a lege viri.

2. Car la femme, qui est soumise à un mari, le mari vivant, est liée par la loi ; mais si son mari meurt, elle est affranchie de la loi du mari.

3 Igitur, vivénte viro, vocábitur adúltera si fúerit cum álio viro : si autem mórtuus fúerit vir ejus, liberáta est a lege viri, ut non sit adúltera si fúerit cum álio viro.

3. Donc, son mari vivant, elle sera appelée adultère, si elle s’unit à un autre homme ; mais si son mari meurt, elle est affranchie de la loi du mari, de sorte qu’elle n’est point adultère, si elle s’unit à un autre homme.

4 Itaque fratres mei, et vos mortificáti estis legi per corpus Christi : ut sitis altérius, qui ex mórtuis resurréxit, ut fructificémus Deo.

4. Ainsi, mes frères, vous aussi vous êtes morts à la loi par le corps du Christ, pour être à un autre qui est ressuscité d’entre les morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu.

5 Cum enim essémus in carne, passiónes peccatórum, quæ per legem erant, operabántur in membris nostris, ut fructificárent morti.

5. Car, lorsque nous étions dans la chair, les passions du péché qui étaient occasionnées par la loi agissaient dans nos membres, en sorte qu’elles leur faisaient produire des fruits pour la mort ;

6 Nunc autem solúti sumus a lege mortis, in qua detinebámur, ita ut serviámus in novitáte spíritus, et non in vetustáte lítteræ.

6. Mais maintenant nous sommes affranchis de la loi de mort dans laquelle nous étions retenus, afin que nous servions dans la nouveauté de l’esprit, et non dans la vétusté de la lettre.

7 Quid ergo dicémus ? lex peccátum est ? Absit. Sed peccátum non cognóvi, nisi per legem : nam concupiscéntiam nesciébam, nisi lex díceret : Non concupísces.

7. Que dirons-nous donc ? La loi est-elle péché ? Point du tout. Mais je n’ai connu le péché que par la loi ; car je ne connaitrais pas la concupiscence si la loi n’eût dit : Tu ne convoiteras point.

8 Occasióne autem accépta, peccátum per mandátum operátum est in me omnem concupiscéntiam. Sine lege enim peccátum mórtuum erat.

8. Or, prenant occasion du commandement, le péché a opéré en moi toute concupiscence. Car sans la loi, le péché était mort.

9 Ego autem vivébam sine lege aliquándo : sed cum venísset mandátum, peccátum revíxit.

9. Et moi je vivais autrefois sans loi. Mais quand est venu le commandement, le péché a revécu.

10 Ego autem mórtuus sum : et invéntum est mihi mandátum, quod erat ad vitam, hoc esse ad mortem.

10. Et moi je suis mort ; et il s’est trouvé que ce commandement qui devait me donner la vie a causé ma mort.

11 Nam peccátum occasióne accépta per mandátum, sedúxit me, et per illud occídit.

11. Ainsi le péché, prenant occasion du commandement, m’a séduit, et par lui m’a tué.

12 Itaque lex quidem sancta, et mandátum sanctum, et justum, et bonum.

12. Ainsi la loi est sainte, et le commandement saint, juste et bon.

13 Quod ergo bonum est, mihi factum est mors ? Absit. Sed peccátum, ut appáreat peccátum, per bonum operátum est mihi mortem : ut fiat supra modum peccans peccátum per mandátum.

13. Ce qui est bon est donc devenu pour moi la mort ? Loin de là ; car le péché, pour paraitre péché, a, par une chose bonne, opéré la mort, de sorte qu’il est devenu par le commandement une source extrêmement abondante de péché.

14 Scimus enim quia lex spirituális est : ego autem carnális sum, venúndatus sub peccáto.

14. Car nous savons que la loi est spirituelle, et moi je suis charnel, vendu comme esclave au péché.

15 Quod enim óperor, non intélligo : non enim quod volo bonum, hoc ago : sed quod odi malum, illud fácio.

15. Aussi ce que je fais, je ne le comprends pas ; car le bien que je veux, je ne le fais pas, mais le mal que je hais, je le fais.

16 Si autem quod nolo, illud fácio : conséntio legi, quóniam bona est.

16. Or si je fais ce que je ne veux pas, j’acquiesce à la loi comme étant bonne.

17 Nunc autem jam non ego óperor illud, sed quod hábitat in me peccátum.

17. Ainsi ce n’est plus moi qui fais cela, mais le péché qui habite en moi.

18 Scio enim quia non hábitat in me, hoc est in carne mea, bonum. Nam velle, ádjacet mihi : perfícere autem bonum, non invénio.

18. Car je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair. En effet, le vouloir réside en moi, mais accomplir le bien, je ne l’y trouve pas.

19 Non enim quod volo bonum, hoc fácio : sed quod nolo malum, hoc ago.

19. Ainsi le bien que je veux, je ne le fais point ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais.

20 Si autem quod nolo, illud fácio : jam non ego óperor illud, sed quod hábitat in me, peccátum.

20. Si donc je fais ce que je ne veux pas, ce n’est pas moi qui le fais, mais le péché qui habite en moi.

21 Invénio ígitur legem, volénti mihi fácere bonum, quóniam mihi malum ádjacet :

21. Je trouve donc, quand je veux faire le bien, cette loi, parce que le mal réside en moi ;

22 condeléctor enim legi Dei secúndum interiórem hóminem :

22. Je me complais dans la loi de Dieu, selon l’homme intérieur ;

23 vídeo autem áliam legem in membris meis, repugnántem legi mentis meæ, et captivántem me in lege peccáti, quæ est in membris meis.

23. Mais je vois dans mes membres une autre loi qui combat la loi de mon esprit, et me captive sous la loi du péché, laquelle est dans mes membres.

24 Infélix ego homo, quis me liberábit de córpore mortis hujus ?

24. Malheureux homme que je suis, qui me délivrera du corps de cette mort ?

25 grátia Dei per Jesum Christum Dóminum nostrum. Igitur ego ipse mente sérvio legi Dei : carne autem, legi peccáti.

25. La grâce de Dieu par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi j’obéis moi-même par l’esprit à la loi de Dieu, et par la chair à la loi du péché.

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CHAP. VII. 2. I Cor. VII, 39. — 6. Supra. II, 29 ; II Cor. III, 6. — 7. Ex. XX, 17 ; Deut. V, 21. — 12. I Tim. I, 8.

 

3. Elle sera appelée adultère ; c’est-à-dire : Elle sera adultère. Nous avons déjà fait remarquer plusieurs fois que les Hébreux disaient être appelé pour être.

5. Lorsque nous étions dans la chair ; c’est-à-dire sous la loi charnelle.

6. Dans la nouveauté de l’esprit ; dans un esprit nouveau, dans des sentiments et des inclinations inspirés par l’Esprit-Saint.

7. Avant la loi mosaïque, on n’ignorait pas le péché, mais on n’y attachait pas la même importance ; on n’en sentait que très imparfaitement la gravité ; parce que d’un côté le mauvais penchant d’une nature corrompue aveuglait les esprits, et que de l’autre on manquait de cette règle extérieure, de cette censure visible, qui reprochait au pécheur le plus étourdi par la passion, ses dérèglements.

13. Pour paraitre péché ; c’est-à-dire pour montrer toute sa corruption.

15-17. Saint Paul semble contredire ici ce qu’il a avancé plus haut (VI, 14), que le péché ne dominera plus ; mais cette contradiction n’est qu’apparente. En effet, le grand apôtre reconnait deux captivités auxquelles nous pouvons être assujettis : celle des sens, qui étant accoutumés à trouver leur satisfaction dans l’assouvissement des besoins, contractent l’habitude de préférer le plaisir au devoir ; celle de la volonté, qui ne regarde comme bon et préférable que ce que les sens lui présentent comme plus doux. La grâce de Notre Seigneur nous délivre de cette seconde captivité, qui est la seule réelle ; et c’est ce que saint Paul veut dire par ces paroles : Le péché ne vous dominera plus… vous êtes sous la grâce. Cette même grâce du Sauveur nous laisse au contraire sujets à la première, qui n’est pas un mal, mais une fragilité ; et c’est ce que signifient ces mots : Ce n’est plus moi qui fais cela, mais le péché qui habite en moi (vers. 17).

22. L’homme intérieur, signifie l’intelligence et la raison éclairées par la grâce, et fortifiées par l’Esprit-Saint.

24. Du corps de cette mort ; du corps qui est la cause de cette mort dont je viens de vous parler (vers. 10 et suiv.). Compar. Act. V, 20 ; XIII, 26.

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Rm 8

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CHAPITRE VIII

Il n’y a point de condamnation pour ceux qui se conduisent, non selon la chair, mais selon l’esprit. Ils sont enfants de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ. Délivrance attendue par eux et par toutes les créatures. Le Saint-Esprit prie lui-même en nous. Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ.

1 Nihil ergo nunc damnatiónis est iis qui sunt in Christo Jesu : qui non secúndum carnem ámbulant.

1. Il n’y a donc pas maintenant de condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui ne marchent pas selon la chair.

2 Lex enim spíritus vitæ in Christo Jesu liberávit me a lege peccáti et mortis.

2. Parce que la loi de l’esprit de vie, qui est dans le Christ Jésus, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort.

3 Nam quod impossíbile erat legi, in quo infirmabátur per carnem : Deus Fílium suum mittens in similitúdinem carnis peccáti et de peccáto, damnávit peccátum in carne,

3. Car ce qui était impossible à la loi, parce qu’elle était affaiblie par la chair, Dieu, envoyant son Fils dans une chair semblable à celle du péché, a condamné le péché dans la chair à cause du péché même,

4 ut justificátio legis implerétur in nobis, qui non secúndum carnem ambulámus, sed secúndum spíritum.

4. Afin que la justification de la loi s’accomplît en nous qui ne marchons point selon la chair, mais selon l’esprit.

5 Qui enim secúndum carnem sunt, quæ carnis sunt, sápiunt : qui vero secúndum spíritum sunt, quæ sunt spíritus, séntiunt.

5. En effet, ceux qui sont selon la chair goutent les choses de la chair ; mais ceux qui sont selon l’esprit ont le sentiment des choses de l’esprit.

6 Nam prudéntia carnis, mors est : prudéntia autem spíritus, vita et pax :

6. Or la prudence de la chair est mort ; mais la prudence de l’esprit est vie et paix ;

7 quóniam sapiéntia carnis inimíca est Deo : legi enim Dei non est subjécta, nec enim potest.

7. Parce que la sagesse de la chair est ennemie de Dieu ; car elle n’est point soumise à la loi de Dieu, et elle ne le peut.

8 Qui autem in carne sunt, Deo placére non possunt.

8. Ceux donc qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu.

9 Vos autem in carne non estis, sed in spíritu : si tamen Spíritus Dei hábitat in vobis. Si quis autem Spíritum Christi non habet, hic non est ejus.

9. Pour vous, vous n’êtes point dans la chair, mais dans l’esprit, si toutefois l’esprit de Dieu habite en vous. Or si quelqu’un n’a point l’esprit du Christ, celui-là n’est point à lui.

10 Si autem Christus in vobis est, corpus quidem mórtuum est propter peccátum, spíritus vero vivit propter justificatiónem.

10. Mais si le Christ est en vous, quoique le corps soit mort à cause du péché, l’esprit vit par l’effet de la justification.

11 Quod si Spíritus ejus, qui suscitávit Jesum a mórtuis, hábitat in vobis : qui suscitávit Jesum Christum a mórtuis, vivificábit et mortália córpora vestra, propter inhabitántem Spíritum ejus in vobis.

11. Que si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts vivifiera aussi vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

12 Ergo fratres, debitóres sumus non carni, ut secúndum carnem vivámus.

12. Ainsi, mes frères, nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair.

13 Si enim secúndum carnem vixéritis, moriémini : si autem spíritu facta carnis mortificavéritis, vivétis.

13. Car si c’est selon la chair que vous vivez, vous mourrez ; mais si par l’esprit vous mortifiez les œuvres de la chair, vous vivrez.

14 Quicúmque enim Spíritu Dei agúntur, ii sunt fílii Dei.

14. Attendu que tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.

15 Non enim accepístis spíritum servitútis íterum in timóre, sed accepístis spíritum adoptiónis filiórum, in quo clamámus : Abba (Pater).

15. Aussi vous n’avez point reçu de nouveau l’esprit de servitude qui inspire la crainte ; mais vous avez reçu l’esprit d’adoption des fils, dans lequel nous crions : Abba (Père).

16 Ipse enim Spíritus testimónium reddit spirítui nostro quod sumus fílii Dei.

16. En effet, l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.

17 Si autem fílii, et hærédes : hærédes, quidem Dei, cohærédes autem Christi : si tamen compátimur ut et conglorificémur.

17. Mais si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers ; héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ, pourvu cependant que nous souffrions avec lui, afin d’être glorifiés avec lui.

18 Exístimo enim quod non sunt condígnæ passiónes hujus témporis ad futúram glóriam, quæ revelábitur in nobis.

18. Or j’estime que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes de la gloire future qui sera révélée en nous.

19 Nam exspectátio creatúræ revelatiónem filiórum Dei exspéctat.

19. Aussi la créature attend d’une vive attente la manifestation des enfants de Dieu.

20 Vanitáti enim creatúra subjécta est non volens, sed propter eum, qui subjécit eam in spe :

20. Car la créature est assujettie à la vanité, non point volontairement, mais à cause de celui qui l’y a assujettie dans l’espérance,

21 quia et ipsa creatúra liberábitur a servitúte corruptiónis in libertátem glóriæ filiórum Dei.

21. Qu’elle-même, la créature, sera aussi affranchie de la servitude de la corruption, pour passer à la liberté de la gloire des enfants de Dieu.

22 Scimus enim quod omnis creatúra ingemíscit, et párturit usque adhuc.

22. Car nous savons que toutes les créatures gémissent et sont dans le travail de l’enfantement jusqu’à cette heure.

23 Non solum autem illa, sed et nos ipsi primítias spíritus habéntes : et ipsi intra nos gémimus adoptiónem filiórum Dei exspectántes, redemptiónem córporis nostri.

23. Et non seulement elles, mais aussi nous-mêmes qui avons les prémices de l’Esprit ; oui, nous-mêmes nous gémissons au dedans de nous, attendant l’adoption des enfants de Dieu, la rédemption de notre corps.

24 Spe enim salvi facti sumus. Spes autem, quæ vidétur, non est spes : nam quod videt quis, quid sperat ?

24. Car c’est en espérance que nous avons été sauvés. Or l’espérance qui se voit n’est pas de l’espérance ; car ce que quelqu’un voit, comment l’espèrerait-il ?

25 Si autem quod non vidémus, sperámus : per patiéntiam exspectámus.

25. Et si nous espérons ce que nous ne voyons pas encore, nous l’attendons par la patience.

26 Simíliter autem et Spíritus ádjuvat infirmitátem nostram : nam quid orémus, sicut opórtet, nescímus : sed ipse Spíritus póstulat pro nobis gemítibus inenarrabílibus.

26. De même l’Esprit aussi aide notre faiblesse, car nous ne savons ce que nous devons demander dans la prière ; mais l’Esprit lui-même demande pour nous avec des gémissements inénarrables.

27 Qui autem scrutátur corda, scit quid desíderet Spíritus : quia secúndum Deum póstulat pro sanctis.

27. Et celui qui scrute les cœurs sait ce que désire l’Esprit ; car c’est selon Dieu qu’il demande pour les saints.

28 Scimus autem quóniam diligéntibus Deum ómnia cooperántur in bonum, iis qui secúndum propósitum vocáti sunt sancti.

28. Or nous savons que tout coopère au bien pour ceux qui aiment Dieu, pour ceux qui, selon son décret, sont appelés à être saints.

29 Nam quos præscívit, et prædestinávit confórmes fíeri imáginis Fílii sui, ut sit ipse primogénitus in multis frátribus.

29. Car ceux qu’il a connus par sa prescience, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, afin qu’il fut lui-même le premier-né entre beaucoup de frères.

30 Quos autem prædestinávit, hos et vocávit : et quos vocávit, hos et justificávit : quos autem justificávit, illos et glorificávit.

30. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés, et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.

31 Quid ergo dicémus ad hæc ? si Deus pro nobis, qui contra nos ?

31. Que dirons-nous donc après cela ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?

32 Qui étiam próprio Fílio suo non pepércit, sed pro nobis ómnibus trádidit illum : quómodo non étiam cum illo ómnia nobis donávit ?

32. Lui qui n’a pas épargné même son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous aurait-il pas donné toutes choses avec lui ?

33 Quis accusábit advérsus eléctos Dei ? Deus qui justíficat,

33. Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui les justifie ;

34 quis est qui condémnet ? Christus Jesus, qui mórtuus est, immo qui et resurréxit, qui est ad déxteram Dei, qui étiam interpéllat pro nobis.

34. Quel est celui qui les condamnerait ? C’est le Christ Jésus qui est mort pour eux, qui de plus est ressuscité, qui est à la droite du Père, et qui même intercède pour nous.

35 Quis ergo nos separábit a caritáte Christi ? tribulátio ? an angústia ? an fames ? an núditas ? an perículum ? an persecútio ? an gládius ?

35. Qui donc nous séparera de l’amour du Christ ? Est-ce la tribulation ? Est-ce l’angoisse ? Est-ce la faim ? Est-ce la nudité ? Est-ce le péril ? Est-ce la persécution ? Est-ce le glaive ?

36 (Sicut scriptum est :

36. (Selon qu’il est écrit :

Quia propter te mortificámur tota die :

À cause de vous, nous sommes mis à mort tout le jour ;

æstimáti sumus sicut oves occisiónis.)

on nous regarde comme des brebis de tuerie.)

37 Sed in his ómnibus superámus propter eum qui diléxit nos.

37. Mais en tout cela nous triomphons par celui qui nous a aimés.

38 Certus sum enim quia neque mors, neque vita, neque ángeli, neque principátus, neque virtútes, neque instántia, neque futúra, neque fortitúdo,

38. Car je suis certain que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni puissances, ni choses présentes, ni choses futures, ni violence,

39 neque altitúdo, neque profúndum, neque creatúra ália póterit nos separáre a caritáte Dei, quæ est in Christo Jesu Dómino nostro.

39. Ni ce qu’il y a de plus élevé, ni ce qu’il y a de plus profond, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus Notre Seigneur.

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CHAP. VIII. 15. II Tim. I, 7 ; Gal. IV, 5. — 23. Luc. XXI, 28. — 30.33. Is. L, 8. — 36. Ps. XLIII, 22.

 

5, 8. Ceux qui sont selon la chair… dans la chair ; les hommes charnels qui se laissent emporter aux mouvements déréglés de la chair.

15. Abba, Père. Voy. Marc. XIV, 36.

16. Par le mouvement intérieur de l’amour divin et la paix de la conscience qu’éprouvent les enfants de Dieu, ils ont, en effet, une sorte de témoignage de la faveur divine, par laquelle ils sont raffermis dans l’espérance de leur justification et de leur salut, mais qui ne leur donne cependant pas une assurance absolue ; car cette assurance ne s’obtient pas ordinairement en cette vie, où il nous est ordonné de travailler à notre salut avec crainte et tremblement, et à nous tenir sans cesse sur nos gardes, parce que celui qui se croit ferme est plus près de tomber.

18. ne sont pas dignes (non sunt condígnæ) : sont sans proportion avec la gloire future ; cachée maintenant dans le Ciel (Col. III, 3-4 ; I Petr. I, 4). Elle sera révélée lorsque le royaume messianique sera inauguré dans toute sa splendeur par l’avènement de J.-C. et la résurrection des morts.

19-23. La créature attend ; littér. : L’attente attend. Ce genre de répétition a pour but de donner de la force au discours. — La créature ou la création ; la nature physique elle-même blessée par le péché, humiliée par la condamnation d’Adam. « Mais elle est toujours soumise à l’homme, même vain et dépravé. Lasse d’être asservie à la faute, elle aspire à glorifier Dieu par le moyen de l’homme glorifié. » (P. Tintori) « La créature attend cette glorification [la rédemption de notre corps, vers. 23], Déjà, dans l’Ancien Testament, les prophètes font entendre que lorsque sera venu le règne [complet] du Messie, vainqueur du péché, toute la nature sera en même temps ennoblie et glorifiée (Is. XI, 6-9 ; LXV, 17-25 ; LXVI, 22). Cette idée encore obscure devient dans les rabbins postérieurs un dogme entièrement fixé. Comp. Apoc. XXI et II Petr. III, 10 sv. » (Crampon, 1885)

26. L’Esprit-Saint ne prie point et ne gémit point en sa personne, mais il produit en nous la prière et les gémissements, il nous fait parler dans la prière. Or les gémissements qu’il nous fait produire sont nommés inénarrables, ou à cause de leur vivacité et de leur ardeur, ou à cause de leur objet qui est surnaturel, ou, enfin, parce qu’ils nous sont intérieurs.

27. Pour les saints. Voy. Act. IX, 13.

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Rm 9

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CHAPITRE IX

Zèle de saint Paul pour les Juifs. Prérogatives de ce peuple. Leur chute ne rend pas les promesses de Dieu vaines et sans effet. Dieu choisit par miséricorde et abandonne par justice ceux qu’il veut. Gentils appelés, Juifs rejetés.

1 Veritátem dico in Christo, non méntior : testimónium mihi perhibénte consciéntia mea in Spíritu Sancto :

1. Je dis la vérité dans le Christ, je ne mens pas, ma conscience me rendant témoignage par l’Esprit-Saint,

2 quóniam tristítia mihi magna est, et contínuus dolor cordi meo.

2. Qu’il y a une grande tristesse en moi, et une douleur continuelle dans mon cœur.

3 Optábam enim ego ipse anáthema esse a Christo pro frátribus meis, qui sunt cognáti mei secúndum carnem,

3. Car je désirais ardemment d’être moi-même anathème à l’égard du Christ, pour mes frères, qui sont mes proches selon la chair,

4 qui sunt Israëlítæ, quorum adóptio est filiórum, et glória, et testaméntum, et legislátio, et obséquium, et promíssa :

4. Qui sont les Israélites, auxquels appartiennent l’adoption des enfants, la gloire, l’alliance, la loi, le culte et les promesses,

5 quorum patres, et ex quibus est Christus secúndum carnem, qui est super ómnia Deus benedíctus in sǽcula. Amen.

5. Dont les pères sont ceux de qui est sorti, selon la chair, le Christ même qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni dans tous les siècles. Amen.

6 Non autem quod excíderit verbum Dei. Non enim omnes qui ex Israël sunt, ii sunt Israëlítæ :

6. Non que la parole de Dieu soit restée sans effet ; mais tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israélites ;

7 neque qui semen sunt Abrahæ, omnes fílii : sed in Isaac vocábitur tibi semen :

7. Ni ceux qui appartiennent à la race d’Abraham ne sont pas tous ses enfants ; mais c’est en Isaac que sera ta postérité ;

8 id est, non qui fílii carnis, hi fílii Dei : sed qui fílii sunt promissiónis, æstimántur in sémine.

8. C’est-à-dire, ce ne sont pas les enfants selon la chair qui sont enfants de Dieu, mais ce sont les enfants de la promesse qui sont comptés dans la postérité.

9 Promissiónis enim verbum hoc est : Secúndum hoc tempus véniam : et erit Saræ fílius.

9. Car voici les termes de la promesse : En ce temps, je viendrai, et Sara aura un fils.

10 Non solum autem illa : sed et Rebécca ex uno concúbitu habens, Isaac patris nostri.

10. Et non-seulement elle, mais aussi Rebecca, qui eut deux fils à la fois d’Isaac notre père.

11 Cum enim nondum nati fuíssent, aut áliquid boni egíssent, aut mali (ut secúndum electiónem propósitum Dei manéret),

11. Car avant qu’ils fussent nés ou qu’ils eussent fait ni aucun bien, ni aucun mal (afin que le décret de Dieu demeurât ferme selon son élection),

12 non ex opéribus, sed ex vocánte dictum est ei quia major sérviet minóri,

12. Non à cause de leurs œuvres, mais par la volonté de celui qui appelle, il lui fut dit :

13 sicut scriptum est : Jacob diléxi, Esaü autem ódio hábui.

13. L’ainé servira sous le plus jeune, selon qu’il est écrit : J’ai aimé Jacob, et j’ai haï Ésaü.

14 Quid ergo dicémus ? numquid iníquitas apud Deum ? Absit.

14. Que dirons-nous donc ? Y a-t-il en Dieu de l’injustice ? Nullement.

15 Móysi enim dicit : Miserébor cujus miséreor : et misericórdiam præstábo cujus miserébor.

15. Car il dit à Moïse : J’aurai pitié de qui j’ai pitié, et je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde.

16 Igitur non voléntis, neque curréntis, sed miseréntis est Dei.

16. Cela ne dépend donc ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu, qui fait miséricorde.

17 Dicit enim Scriptúra Pharaóni : Quia in hoc ipsum excitávi te, ut osténdam in te virtútem meam : et ut annuntiétur nomen meum in univérsa terra.

17. Car l’Écriture dit à Pharaon : Voici pourquoi je t’ai suscité : c’est pour faire éclater en toi ma puissance, et pour que mon nom soit annoncé dans toute la terre.

18 Ergo cujus vult miserétur, et quem vult indúrat.

18. Donc il a pitié de qui il veut, et il endurcit qui il veut.

19 Dicis ítaque mihi : Quid adhuc quéritur ? voluntáti enim ejus quis resístit ?

19. Certainement vous me direz : De quoi se plaint-il encore ? Car qui résiste à sa volonté ?

20 O homo, tu quis es, qui respóndeas Deo ? numquid dicit figméntum ei qui se finxit : Quid me fecísti sic ?

20. Ô homme, qui es-tu, pour contester avec Dieu ? Le vase dit-il au potier : Pourquoi m’as-tu fait ainsi ?

21 an non habet potestátem fígulus luti ex eádem massa fácere áliud quidem vas in honórem, áliud vero in contuméliam ?

21. N’a-t-il pas le pouvoir, le potier, de faire de la même masse d’argile un vase d’honneur et un autre d’ignominie ?

22 Quod si Deus volens osténdere iram, et notum fácere poténtiam suam, sustínuit in multa patiéntia vasa iræ, apta in intéritum,

22. Que si Dieu, voulant manifester sa colère et signaler sa puissance, a supporté avec une patience extrême les vases de colère propres à être détruits,

23 ut osténderet divítias glóriæ suæ in vasa misericórdiæ, quæ præparávit in glóriam.

23. Afin de manifester les richesses de sa gloire sur les vases de miséricorde qu’il a préparés pour la gloire,

24 Quos et vocávit nos non solum ex Judǽis, sed étiam in géntibus,

24. En nous qu’il a de plus appelés, non seulement d’entre les Juifs, mais aussi d’entre les gentils,

25 sicut in Oseë dicit : Vocábo non plebem meam, plebem meam : et non diléctam, diléctam : et non misericórdiam consecútam, misericórdiam consecútam.

25. Comme il dit dans Osée : J’appellerai celui qui n’est pas mon peuple, mon peuple ; celle qui n’est pas bien-aimée, bien-aimée ; celle qui n’a point obtenu miséricorde, objet de miséricorde :

26 Et erit : in loco, ubi dictum est eis : Non plebs mea vos : ibi vocabúntur fílii Dei vivi.

26. Et il arrivera que dans le lieu même où il leur fut dit : Vous n’êtes point mon peuple, ils seront appelés enfants du Dieu vivant.

27 Isaías autem clamat pro Israël : Si fúerit númerus filiórum Israël tamquam aréna maris, relíquiæ salvæ fient.

27. Et Isaïe s’écrie à l’égard d’Israël : Le nombre des enfants d’Israël fut-il comme le sable de la mer, il n’y aura qu’un reste de sauvé.

28 Verbum enim consúmmans, et abbrévians in æquitáte : quia verbum breviátum fáciet Dóminus super terram :

28. Or le Seigneur accomplira cette parole et l’abrègera avec équité ; oui, le Seigneur abrègera cette parole sur la terre ;

29 et sicut prædíxit Isaías : Nisi Dóminus Sábaoth reliquísset nobis semen, sicut Sódoma facti essémus, et sicut Gomórrha símiles fuissémus.

29. Et comme Isaïe avait dit auparavant : Si le Seigneur Sabaoth ne nous avait réservé un rejeton, nous serions devenus comme Sodome, et semblables à Gomorrhe.

30 Quid ergo dicémus ? Quod gentes, quæ non sectabántur justítiam, apprehendérunt justítiam : justítiam autem, quæ ex fide est.

30. Que dirons-nous donc ? Que les gentils qui ne cherchaient point la justice ont embrassé la justice ; mais la justice qui vient de la foi.

31 Israël vero sectándo legem justítiæ, in legem justítiæ non pervénit.

31. Et qu’Israël, au contraire, en recherchant la loi de justice, n’est point parvenu à la loi de justice.

32 Quare ? Quia non ex fide, sed quasi ex opéribus : offendérunt enim in lápidem offensiónis,

32. Et pourquoi ? Parce que ce n’est point par la foi, mais comme par les œuvres qu’ils l’ont recherchée ; car ils se sont heurtés contre la pierre de l’achoppement,

33 sicut scriptum est : Ecce pono in Sion lápidem offensiónis, et petram scándali : et omnis qui credit in eum, non confundétur.

33. Comme il est écrit : Voici que je mets en Sion une pierre d’achoppement et une pierre de scandale ; et quiconque croit en lui ne sera point confondu.

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CHAP. IX. 3. Act. IX, 2 ; I Cor. XV, 9. — 7. Gen. XXI, 12. — 8. Gal. IV, 28. — 9. Gen. XVIII, 10. — 10. Gen. XXV, 24. — 13. Gen. XXV, 23 ; Malach. I, 2. — 15. Ex. XXXIII, 19. — 17. Ex. IX, 16. — 20. Sap. XV, 7 ; Is. XLV, 9 ; Jer. XVIII, 6. — 25. Os. II, 24 ; I Petr. II, 10. — 26. Os. I, 10. — 27. Is. X, 22. — 29. Is. I, 9. — 33. Is. VIII, 14 ; XXVIII, 16 ; I Petr. II, 7.

 

3. Bossuet remarque avec raison que l’apôtre ne porte pas ses vœux vers l’état des damnés, quant aux peines, et quant au péché qui en est la cause, mais qu’il se borne à souhaiter d’être privé de la gloire dont Dieu couronne les élus. D’ailleurs ce souhait n’est pas absolu, puisque, outre qu’il procède d’une condition impossible, saint Paul désire partout posséder Dieu. Ainsi on peut ne voir dans ces paroles qu’une hyperbole dictée par un zèle qu’on admire, mais qui ne doit pas être poussé à la rigueur.

7. Littér. : En Isaac sera appelée ta postérité, pour En Isaac sera ta postérité. Compar. VII, 3.

10. * Qui eut deux fils Jacob et Ésaü.

13. Dans l’Écriture, le mot haïr signifie souvent aimer moins.Ainsi l’apôtre veut dire que Jacob a été préféré à Ésaü, mais il veut montrer en même temps contre les Juifs, que par cette préférence donnée au plus jeune sur l’ainé, Dieu n’est lié envers aucune nation particulière dans la distribution de ses grâces. Car comme, en effet, il ne voit aucun mérite antérieur à sa grâce, mais qu’il trouve tout enveloppé dans le péché, dans la même masse de condamnation, il n’y a personne qu’il ne puisse justement laisser dans cette masse ; de sorte que quiconque en est délivré, l’est par sa miséricorde, et quiconque y est laissé, l’est avec justice. Comme lorsque, de deux hommes également criminels, un roi veut bien, par pure grâce, pardonner à l’un, tandis qu’il laisse la justice suivre son cours à l’égard de l’autre.

18. Dieu endurcit le cœur, non point en lui inspirant le mal, mais en ne lui accordant pas la grâce, qui est purement gratuite de sa part.

21. Si la comparaison du potier et de l’argile n’est pas juste sous tous les rapports, puisque l’argile ne concourt pas à la forme qu’on lui donne, tandis que l’homme concourt à la sainteté que Dieu lui communique, elle l’est au moins sous ceux pour lesquels l’apôtre en fait usage ici.

22. Que si Dieu, etc. Le raisonnement qui commence ici, et qui se poursuit à travers diverses phrases incidentes, l’apôtre le conclut au vers. 30.

26. Autre citation d’Osée (I, 10), parlant encore des dix tribus. La vocation des gentils entre donc dans le plan divin de la rédemption ; il en est de même de l’incrédulité d’une partie des Juifs, et par suite de leur exclusion du salut messianique (vers. 27-28).

28. Cette parole ; cette prophétie d’Isaïe. — L’abrègera ; c’est-à-dire il règlera le temps de son accomplissement ; il l’accomplira promptement.

29. Sabaoth, mot hébreu, que l’on traduit ordinairement par armées ; mais dont le sens primitif est : ce que le ciel et la terre renferment. Compar. Gen. II, 1.

30. Saint Paul reprend ici le raisonnement qu’il a commencé au verset 22.

33. Écrit : l’Apôtre fond ensemble deux versets d’Isaïe (VIII, 14 et XXVIII, 16) qui, dans le sens littéral, se rapportent à Yahweh et à la théocratie de l’ancienne Alliance, et, dans le sens typique, au Messie. Comp. I Cor. I, 23 ; Matth. XI, 6 al. — En lui ; c’est-à-dire en celui qui est représenté par la pierre d’achoppement et de scandale.

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Rm 10

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CHAPITRE X

Zèle sans science des Juifs. Ils s’efforcent d’établir leur propre justice, et rejettent celle qui vient de Dieu par la foi. Il faut que ta bouche confesse ce que le cœur croit. Prédicateurs envoyés. Élection des gentils. Incrédulité des Juifs.

1 Fratres, volúntas quidem cordis mei, et obsecrátio ad Deum, fit pro illis in salútem.

1. Assurément, mes frères, le désir de mon cœur et mes supplications à Dieu ont pour objet leur salut.

2 Testimónium enim perhíbeo illis quod æmulatiónem Dei habent, sed non secúndum sciéntiam.

2. Car je leur rends ce témoignage qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais non selon la science,

3 Ignorántes enim justítiam Dei, et suam quæréntes statúere, justítiæ Dei non sunt subjécti.

3. Parce que, ignorant la justice de Dieu, et cherchant à établir la leur, ils ne sont pas soumis à la justice de Dieu.

4 Finis enim legis, Christus, ad justítiam omni credénti.

4. Car la fin de la loi est le Christ, pour justifier tout croyant.

5 Móyses enim scripsit, quóniam justítiam, quæ ex lege est, qui fécerit homo, vivet in ea.

5. Aussi Moïse a écrit que l’homme qui accomplira la justice qui vient de la loi y trouvera la vie.

6 Quæ autem ex fide est justítia, sic dicit : Ne díxeris in corde tuo : Quis ascéndet in cælum ? id est, Christum dedúcere :

6. Mais pour la justice qui vient de la foi, il en parle ainsi : Ne dis point en ton cœur : Qui montera au ciel ? c’est-à-dire pour en faire descendre le Christ :

7 aut, Quis descéndet in abýssum ? hoc est, Christum a mórtuis revocáre.

7. Ou qui descendra dans l’abime ? c’est-à-dire pour rappeler le Christ d’entre les morts.

8 Sed quid dicit Scriptúra ? Prope est verbum in ore tuo, et in corde tuo : hoc est verbum fídei, quod prædicámus.

8. Mais que dit l’Écriture ? Près de toi est la parole, dans ta bouche et dans ton cœur ; c’est la parole de la foi que nous annonçons.

9 Quia si confiteáris in ore tuo Dóminum Jesum, et in corde tuo credíderis quod Deus illum suscitávit a mórtuis, salvus eris.

9. Parce que si tu confesses de bouche le Seigneur Jésus, et si en ton cœur tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé.

10 Corde enim créditur ad justítiam : ore autem conféssio fit ad salútem.

10. Car on croit de cœur pour la justice, et on confesse de bouche pour le salut.

11 Dicit enim Scriptúra : Omnis qui credit in illum, non confundétur.

11. En effet, l’Écriture dit : Quiconque croit en lui ne sera point confondu.

12 Non enim est distínctio Judǽi et Græci : nam idem Dóminus ómnium, dives in omnes qui ínvocant illum.

12. Attendu qu’il n’y a point de distinction de Juif et de Grec, parce que c’est le même Seigneur de tous, riche pour tous ceux qui l’invoquent.

13 Omnis enim quicúmque invocáverit nomen Dómini, salvus erit.

13. Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.

14 Quómodo ergo invocábunt, in quem non credidérunt ? aut quómodo credent ei, quem non audiérunt ? quómodo autem áudient sine prædicánte ?

14. Mais comment invoqueront-ils celui en qui ils n’ont point cru ? Ou comment croiront-ils à celui qu’ils n’ont pas entendu ? Et comment entendront-ils, si personne ne les prêche ?

15 quómodo vero prædicábunt nisi mittántur ? sicut scriptum est : Quam speciósi pedes evangelizántium pacem, evangelizántium bona !

15. Et comment prêchera-t-on, si on n’est pas envoyé ? comme il est écrit : Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, qui annoncent le bonheur !

16 Sed non omnes obédiunt Evangélio. Isaías enim dicit : Dómine, quis crédidit audítui nostro ?

16. Mais tous n’obéissent pas à l’Évangile. C’est pourquoi Isaïe a dit : Seigneur, qui a cru à ce qu’il a ouï de nous ?

17 Ergo fides ex audítu, audítus autem per verbum Christi.

17. La foi donc vient par l’audition, et l’audition par la parole du Christ.

18 Sed dico : Numquid non audiérunt ? Et quidem in omnem terram exívit sonus eórum, et in fines orbis terræ verba eórum.

18. Cependant, je le demande : Est-ce qu’ils n’ont pas entendu ? Certes, leur voix a retenti par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde.

19 Sed dico : Numquid Israël non cognóvit ? Primus Móyses dicit : Ego ad æmulatiónem vos addúcam in non gentem : in gentem insipiéntem, in iram vos mittam.

19. Je demande encore : Est-ce qu’Israël ne l’a point connu ? Moïse le premier a dit : Je vous rendrai jaloux d’un peuple qui n’en est pas un ; je vous mettrai en colère contre une nation insensée.

20 Isaías autem audet, et dicit : Invéntus sum a non quæréntibus me : palam appárui iis qui me non interrogábant.

20. Mais Isaïe ne craint pas de dire : J’ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, je me suis montré à ceux qui ne me demandaient pas.

21 Ad Israël autem dicit : Tota die expándi manus meas ad pópulum non credéntem, et contradicéntem.

21. Et à Israël il dit : Tous les jours j’ai tendu les mains à ce peuple incrédule et contredisant.

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CHAP. X. 5. Lev. XVIII, 5 ; Ezech. XX, 11. — 6. Deut. XXX, 12. — 8. Deut. XXX, 14. — 11. Is. XXVIII, 16. — 13. Joël. II, 32 ; Act. II, 21. — 15. Is. LII, 7 ; Nah. I, 15. — 16. Is. LIII, 1. — 18. Ps. XVIII, 5. — 19. Deut. XXXII, 21. — 20. Is. LXV, 1. — 21. Is. LXV, 2.

 

9. Confesser que Jésus-Christ est le Seigneur, et invoquer son nom, ce n’est pas seulement professer la foi en la personne de Jésus-Christ, mais cela implique de plus une croyance de toute la doctrine, et la soumission à sa loi, sans quoi l’invocation de son nom ne nous sauverait pas.

10. Pour la justice ; c’est-à-dire pour obtenir la justice, pour être justifié. — Pour le salut ; c’est-à-dire pour obtenir le salut.

17. Par la parole du Christ ; c’est-à-dire par la prédication de la parole du Christ.

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Rm 11

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CHAPITRE XI

Dieu s’est réservé un reste d’Israël, tandis que l’autre reste est demeuré dans l’endurcissement. Juifs rejetés à cause de leur incrédulité. Gentils entrés en leur place par miséricorde. Rappel futur des Juifs. Profondeur des jugements de Dieu.

1 Dico ergo : Numquid Deus répulit pópulum suum ? Absit. Nam et ego Israëlíta sum ex sémine Abraham, de tribu Bénjamin :

1. Je dis donc : Est-ce que Dieu a rejeté son peuple ? Non, sans doute ; car moi-même je suis Israélite, de la race d’Abraham, de la tribu du Benjamin ;

2 non répulit Deus plebem suam, quam præscívit. An nescítis in Elía quid dicit Scriptúra ? quemádmodum interpéllat Deum advérsum Israël :

2. Dieu n’a point rejeté son peuple qu’il a connu dans sa prescience. Ne savez-vous pas ce que l’Écriture dit d’Élie, comment il interpelle Dieu contre Israël, disant :

3 Dómine, prophétas tuos occidérunt, altária tua suffodérunt : et ego relíctus sum solus, et quærunt ánimam meam.

3. Seigneur, ils ont tué vos prophètes, démoli vos autels ; et moi, je suis resté seul, et ils recherchent mon âme ?

4 Sed quid dicit illi divínum respónsum ? Réliqui mihi septem míllia virórum, qui non curvavérunt génua ante Baal.

4. Mais que lui dit la réponse divine ? Je me suis réservé sept mille hommes qui n’ont point fléchi le genou devant Baal.

5 Sic ergo et in hoc témpore relíquiæ secúndum electiónem grátiæ salvæ factæ sunt.

5. De même donc, en ce temps aussi, un reste a été sauvé, selon l’élection de la grâce.

6 Si autem grátia, jam non ex opéribus : alióquin grátia jam non est grátia.

6. Mais si c’est par la grâce, ce n’est donc point par les œuvres ; autrement la grâce ne serait plus grâce.

7 Quid ergo ? Quod quærébat Israël, hoc non est consecútus : eléctio autem consecúta est : céteri vero excæcáti sunt :

7. Qu’est-il donc arrivé ? Ce que cherchait Israël, il ne l’a pas trouvé ; mais ceux qui ont été choisis l’ont trouvé ; les autres ont été aveuglés,

8 sicut scriptum est : Dedit illis Deus spíritum compunctiónis : óculos ut non vídeant, et aures ut non áudiant, usque in hodiérnum diem.

8. Selon qu’il est écrit : Dieu leur a donné jusqu’à ce jour un esprit de torpeur ; des yeux pour ne point voir, et des oreilles pour ne point entendre.

9 Et David dicit : Fiat mensa eórum in láqueum, et in captiónem, et in scándalum, et in retributiónem illis.

9. David dit encore : Que leur table devienne pour eux lacet, piège, scandale et rétribution.

10 Obscuréntur óculi eórum ne vídeant : et dorsum eórum semper incúrva.

10. Que leurs yeux s’obscurcissent pour qu’ils ne voient point, et faites que leur dos soit toujours courbé.

11 Dico ergo : Numquid sic offendérunt ut cáderent ? Absit. Sed illórum delícto, salus est géntibus ut illos æmuléntur.

11. Je dis donc : Ont-ils trébuché de telle sorte qu’ils soient tombés ? Point du tout. Mais par leur péché, le salut est venu aux gentils qui devaient ainsi leur donner de l’émulation.

12 Quod si delíctum illórum divítiæ sunt mundi, et diminútio eórum divítiæ géntium : quanto magis plenitúdo eórum ?

12. Que si leur péché est la richesse du monde, et leur diminution, la richesse des gentils ; combien plus encore leur plénitude ?

13 Vobis enim dico géntibus : Quámdiu quidem ego sum géntium Apóstolus, ministérium meum honorificábo,

13. Car je le dis à vous, gentils : Tant que je serai apôtre des gentils, j’honorerai mon ministère,

14 si quómodo ad æmulándum próvocem carnem meam, et salvos fáciam áliquos ex illis.

14. M’efforçant d’exciter l’émulation de ceux de mon sang, et d’en sauver quelques-uns.

15 Si enim amíssio eórum, reconciliátio est mundi : quæ assúmptio, nisi vita ex mórtuis ?

15. Car si leur perte est la réconciliation du monde, que sera leur rappel, sinon une résurrection ?

16 Quod si delibátio sancta est, et massa : et si radix sancta, et rami.

16. Que si les prémices sont saintes, la masse l’est aussi ; et si la racine est sainte, les rameaux aussi.

17 Quod si áliqui ex ramis fracti sunt, tu autem cum oleáster esses, insértus es in illis, et sócius radícis, et pinguédinis olívæ factus es,

17. Si donc quelques-uns des rameaux ont été rompus, et si toi, qui n’étais qu’un olivier sauvage, tu as été enté en eux et fait participant de la racine et de la graisse de l’olivier,

18 noli gloriári advérsus ramos. Quod si gloriáris : non tu radícem portas, sed radix te.

18. Ne te glorifie point aux dépens des rameaux. Que si tu te glorifies, sache que tu ne portes point la racine, mais que c’est la racine qui te porte.

19 Dices ergo : Fracti sunt rami ut ego ínserar.

19. Tu diras, sans doute : Les rameaux ont été brisés pour que je fusse enté.

20 Bene : propter incredulitátem fracti sunt. Tu autem fide stas : noli altum sápere, sed time.

20. Fort bien. C’est à cause de leur incrédulité qu’ils ont été rompus. Pour toi, tu demeures ferme par ta foi, ne cherche pas à t’élever, mais crains.

21 Si enim Deus naturálibus ramis non pepércit : ne forte nec tibi parcat.

21. Car si Dieu n’a pas épargné les rameaux naturels, il pourra bien ne pas t’épargner toi-même.

22 Vide ergo bonitátem, et severitátem Dei : in eos quidem qui cecidérunt, severitátem : in te autem bonitátem Dei, si permánseris in bonitáte, alióquin et tu excíderis.

22. Vois donc la bonté et la sévérité de Dieu : sa sévérité envers ceux qui sont tombés, et sa bonté envers toi, si toutefois tu demeures ferme dans cette bonté ; autrement tu seras aussi retranché.

23 Sed et illi, si non permánserint in incredulitáte, inseréntur : potens est enim Deus íterum insérere illos.

23. Mais eux-mêmes, s’ils ne demeurent point dans l’incrédulité, seront entés ; car Dieu est puissant pour les enter de nouveau.

24 Nam si tu ex naturáli excísus es oleástro, et contra natúram insértus es in bonam olívam : quanto magis ii qui secúndum natúram inseréntur suæ olívæ ?

24. En effet, si tu as été coupé de l’olivier sauvage, ta tige naturelle, et enté contre nature sur l’olivier franc, à combien plus forte raison, ceux qui sont les rameaux naturels seront-ils entés sur leur propre olivier ?

25 Nolo enim vos ignoráre, fratres, mystérium hoc (ut non sitis vobis ipsis sapiéntes), quia cǽcitas ex parte cóntigit in Israël, donec plenitúdo géntium intráret,

25. Car je ne veux pas, mes frères, que vous ignoriez ce mystère (afin que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux), qu’une partie d’Israël est tombée dans l’aveuglement, jusqu’à ce que la plénitude des gentils soit entrée ;

26 et sic omnis Israël salvus fíeret, sicut scriptum est : Véniet ex Sion, qui erípiat, et avértat impietátem a Jacob.

26. Et qu’ainsi tout Israël soit sauvé, selon qu’il est écrit : Il viendra de Sion celui qui doit délivrer, et qui doit bannir l’impiété de Jacob.

27 Et hoc illis a me testaméntum : cum abstúlero peccáta eórum.

27. Et ce sera là mon alliance avec eux quand j’aurai effacé leurs péchés.

28 Secúndum Evangélium quidem, inimíci propter vos : secúndum electiónem autem, caríssimi propter patres.

28. Il est vrai que, selon l’Évangile, ils sont ennemis à cause de vous ; mais, selon l’élection, ils sont très aimés à cause de leurs pères.

29 Sine pœniténtia enim sunt dona et vocátio Dei.

29. Parce que les dons et la vocation de Dieu sont sans repentir.

30 Sicut enim aliquándo et vos non credidístis Deo, nunc autem misericórdiam consecúti estis propter incredulitátem illórum :

30. Comme donc autrefois vous-mêmes n’avez pas cru à Dieu, et que maintenant vous avez obtenu miséricorde à cause de leur incrédulité

31 ita et isti nunc non credidérunt in vestram misericórdiam : ut et ipsi misericórdiam consequántur.

31. Ainsi eux maintenant n’ont pas cru, pour que miséricorde vous fut faite, et qu’à leur tour ils obtiennent miséricorde.

32 Conclúsit enim Deus ómnia in incredulitáte, ut ómnium misereátur.

32. Car Dieu a renfermé tout dans l’incrédulité, pour faire miséricorde à tous.

33 O altitúdo divitiárum sapiéntiæ, et sciéntiæ Dei : quam incomprehensibília sunt judícia ejus, et investigábiles viæ ejus !

33. O profondeur des trésors de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont incompréhensibles et ses voies impénétrables !

34 Quis enim cognóvit sensum Dómini ? aut quis consiliárius ejus fuit ?

34. Car qui a connu la pensée du Seigneur ? Ou qui a été son conseiller ?

35 aut quis prior dedit illi, et retribuétur ei ?

35. Ou qui, le premier, lui a donné, et sera rétribué ?

36 Quóniam ex ipso, et per ipsum, et in ipso sunt ómnia : ipsi glória in sǽcula. Amen.

36. Puisque c’est de lui, et par lui, et en lui, que sont toutes choses ; à lui la gloire dans les siècles. Amen.

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CHAP. XI. 3. III Reg. XIX, 10. — 4. III Reg. XIX, 18. — 8. Is. VI, 9 ; Matth. XIII, 14 ; Joan. XII, 40 ; Act. XXVIII, 26. — 9. Ps. LXVIII, 23. — 16. Is. LIII, 1 ; Joan. XII, 38. — 26. Is. LIX, 20. — 34. Sap. IX, 13 ; Is. XL, 13 ; I Cor. II, 16.

 

3. Ils recherchent mon âme ; ma vie pour me l’ôter.

4. * Devant Baal. Baal était le dieu suprême des Phéniciens.

8. Torpeur ; c’est le sens qu’a ici, comme en plusieurs autres endroits, le mot componction de la Vulgate.

9. Et rétribution de leurs œuvres ; c’est-à-dire un juste châtiment. Ces paroles et les suivantes n’expriment pas un désir de vengeance, mais une prédiction du châtiment qui devait frapper les Juifs qui, au lieu de reconnaitre le Messie, l’ont mis à mort.

10. Que leur dos soit toujours courbé contre terre ; c’est-à-dire qu’ils restent attachés à l’amour des choses terrestres, et à la recherche des biens périssables.

15. La conversion des Juifs apportera de profondes transformations dans le monde et l’Église ; une régénération, une joie et un bonheur immense, comme celui du passage de la mort à la vie.

22. Dans cette bonté ; c’est-à-dire dans l’état où t’a mis cette bonté divine.

28. Ils sont ennemis de Dieu. Mais un caractère de sainteté est inhérent à ce peuple.

32. Dieu a permis que tous, Juifs et gentils, devinssent incrédules, afin que devenant tous l’objet de sa miséricorde aucun ne pût s’attribuer à lui-même le mérite de sa justification et de son salut. Le texte porte tous parce que le genre neutre donne à l’idée une plus grande extension. Ainsi il s’agit ici de tous les hommes sans exception aucune.

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Rm 12

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CHAPITRE XII

Préceptes de morale. Nos corps hostie vivante. Renouvèlement de l’esprit. Nous sommes tous un même corps, dont chaque membre a ses fonctions propres qu’il doit remplir. Principaux devoirs de la vie chrétienne.

1 Obsecro ítaque vos fratres per misericórdiam Dei, ut exhibeátis córpora vestra hóstiam vivéntem, sanctam, Deo placéntem, rationábile obséquium vestrum.

1. Je vous conjure donc, mes frères, par la miséricorde de Dieu, d’offrir vos corps en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu, pour que votre culte soit raisonnable.

2 Et nolíte conformári huic sǽculo, sed reformámini in novitáte sensus vestri : ut probétis quæ sit volúntas Dei bona, et benéplacens, et perfécta.

2. Et ne vous conformez point à ce siècle, mais réformez-vous par le renouvèlement de votre esprit, afin que vous reconnaissiez combien la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite.

3 Dico enim per grátiam quæ data est mihi, ómnibus qui sunt inter vos, non plus sápere quam opórtet sápere, sed sápere ad sobrietátem : et unicuíque sicut Deus divísit mensúram fídei.

3. Car je dis, en vertu de la grâce qui m’a été donnée, à tous ceux qui sont parmi vous, de ne pas être sages plus qu’il ne faut, mais de l’être avec modération, et selon la mesure de la foi que Dieu a départie à chacun.

4 Sicut enim in uno córpore multa membra habémus, ómnia autem membra non eúmdem actum habent :

4. Car, comme dans un seul corps, nous avons beaucoup de membres, et que tous les membres n’ont point la même fonction,

5 ita multi unum corpus sumus in Christo, sínguli autem alter altérius membra.

5. Ainsi, quoique beaucoup, nous sommes un seul corps en Jésus-Christ, étant tous en particulier les membres les uns des autres.

6 Habéntes autem donatiónes secúndum grátiam, quæ data est nobis, differéntes : sive prophetíam secúndum ratiónem fídei,

6. C’est pourquoi, comme nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été donnée, que celui qui a reçu le don de prophétie en use selon l’analogie de la foi ;

7 sive ministérium in ministrándo, sive qui docet in doctrína,

7. Que celui qui est appelé au ministère, s’y applique ; que celui qui a reçu le don d’enseigner, enseigne ;

8 qui exhortátur in exhortándo, qui tríbuit in simplicitáte, qui præest in sollicitúdine, qui miserétur in hilaritáte.

8. Que celui qui a le don d’exhorter, exhorte ; que celui qui fait l’aumône, la fasse avec simplicité ; que celui qui préside soit attentif ; que celui qui exerce les œuvres de miséricorde les exerce avec joie.

9 Diléctio sine simulatióne : odiéntes malum, adhæréntes bono :

9. Que la charité soit sans déguisement, ayez le mal en horreur, vous attachant au bien ;

10 caritáte fraternitátis ínvicem diligéntes : honóre ínvicem præveniéntes :

10. Vous aimant mutuellement d’un amour fraternel ; vous honorant les uns les autres avec prévenance ;

11 sollicitúdine non pigri : spíritu fervéntes : Dómino serviéntes :

11. Non paresseux dans la sollicitude, fervents d’esprit ; servant le Seigneur ;

12 spe gaudéntes : in tribulatióne patiéntes : oratióni instántes :

12. Vous réjouissant par l’espérance ; patients dans la tribulation ; persévérants dans la prière ;

13 necessitátibus sanctórum communicántes : hospitalitátem sectántes.

13. Dans les besoins des saints, partageant avec eux ; aimant à donner l’hospitalité.

14 Benedícite persequéntibus vos : benedícite, et nolíte maledícere.

14. Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez, et ne maudissez point ;

15 Gaudére cum gaudéntibus, flere cum fléntibus :

15. Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent ;

16 idípsum ínvicem sentiéntes : non alta sapiéntes, sed humílibus consentiéntes. Nolíte esse prudéntes apud vosmetípsos :

16. Vous unissant tous dans les mêmes sentiments ; n’aspirant point à ce qui est élevé, mais vous inclinant vers ce qu’il y a de plus humble. Ne soyez point sages à vos propres yeux ;

17 nulli malum pro malo reddéntes : providéntes bona non tantum coram Deo, sed étiam coram ómnibus homínibus.

17. Ne rendant à personne le mal pour le mal ; ayant soin de faire le bien, non seulement devant Dieu, mais devant tous les hommes.

18 Si fíeri potest, quod ex vobis est, cum ómnibus homínibus pacem habéntes :

18. S’il se peut, et autant qu’il dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes ;

19 non vosmetípsos defendéntes caríssimi, sed date locum iræ. Scriptum est enim : Mihi vindícta : ego retríbuam, dicit Dóminus.

19. Ne vous défendant point vous-mêmes, mes bien-aimés, mais donnez lieu à la colère ; car il est écrit : À moi est la vengeance ; c’est moi qui ferai la rétribution, dit le Seigneur.

20 Sed si esuríerit inimícus tuus, ciba illum : si sitit, potum da illi : hoc enim fáciens, carbónes ignis cóngeres super caput ejus.

20. Au contraire, si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; car, faisant cela, tu amasseras des charbons de feu sur sa tête.

21 Noli vinci a malo, sed vince in bono malum.

21. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal par le bien.

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CHAP. XII. 1. Phil. IV, 18. — 2. Eph. V, 17 ; I Thess. IV, 3 ; In novitáte : Eph. IV, 23 ; I Petr. I, 14. — 3. I Cor. XII, 11 ; Eph. IV, 7. — 9. Am. V, 15. — 10. Eph. IV, 3 ; I Petr. II, 17. — 13. Hebr. XIII, 2 ; I Petr. IV, 9. — 17. II Cor. VIII, 21. — 18. Hebr. XII, 14. — 19. Eccli. XXVIII, 1, 2, 3 ; Matth. V, 39 ; Deut. XXXII, 35 ; Hebr. X, 30. — 20. Matth. V, 44 ; Prov. XXV, 21.

 

6. Selon, etc. ; c’est-à-dire en ne disant rien que de conforme à la loi.

13. Des saints. Voy. Act. IX, 13.

14. Bénissez : le chrétien voit dans la persécution un bienfait de Dieu destiné à le purifier et à le conduire à sa fin.

16. Les mêmes sentiments : que l’union et la bonne intelligence règnent entre vous (XV, 5). Pour cela, soyez humbles.

18. Autant qu’il dépend de vous, sans sacrifier les droits de votre conscience.

20. Tu amasseras des charbons de feu sur sa tête ; emprunt fait au livre des Proverbes (XXV, 21 sv.), image d’une vive et cruelle douleur. Les Pères grecs l’entendent des charbons de colère ; de manière que si on fait du bien aux ennemis, on est irréprochable, et ils sont eux-mêmes la seule cause de leur punition. Mais saint Jérôme, saint Augustin, etc., l’entendent des charbons d’amour et de charité, qui font qu’un ennemi a honte de sa propre malice, et qu’il cherche à se réconcilier. Sens : Tu lui prépareras, par ta générosité et ta grandeur d’âme, la confusion et bientôt le repentir ; il n’aura plus de repos qu’il n’ait réparé ses torts envers toi.

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Rm 13

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CHAPITRE XIII

Obéir aux puissances comme étant établies de Dieu. Payer le tribut aux princes ; rendre à chacun ce qui lui est dû. Amour du prochain, abrégé de la loi. Sortir de l’assoupissement : quitter les œuvres de ténèbres ; se revêtir de Jésus-Christ.

1 Omnis ánima potestátibus sublimióribus súbdita sit : non est enim potéstas nisi a Deo : quæ autem sunt, a Deo ordinátæ sunt.

1. Que toute âme soit soumise aux puissances supérieures, car il n’y a point de puissance qui ne vienne de Dieu ; et celles qui sont ont été établies de Dieu.

2 Itaque qui resístit potestáti, Dei ordinatióni resístit. Qui autem resístunt, ipsi sibi damnatiónem acquírunt :

2. C’est pourquoi qui résiste à la puissance résiste à l’ordre de Dieu. Or ceux qui résistent attirent sur eux-mêmes la condamnation ;

3 nam príncipes non sunt timóri boni óperis, sed mali. Vis autem non timére potestátem ? Bonum fac : et habébis laudem ex illa :

3. Car les princes ne sont pas à craindre pour les œuvres bonnes, mais pour les mauvaises. Veux-tu donc ne pas craindre la puissance ? fais le bien, et elle te louera ;

4 Dei enim miníster est tibi in bonum. Si autem malum féceris, time : non enim sine causa gládium portat. Dei enim miníster est : vindex in iram ei qui malum agit.

4. Car elle est le ministre de Dieu pour le bien. Que si tu fais le mal, crains ; car ce n’est pas sans motif qu’elle porte le glaive, puisqu’elle est le ministre de Dieu dans sa colère contre celui qui fait le mal.

5 Ideo necessitáte súbditi estóte non solum propter iram, sed étiam propter consciéntiam.

5. Il est donc nécessaire de vous y soumettre non seulement par crainte de la colère, mais encore par conscience.

6 Ideo enim et tribúta præstátis : minístri enim Dei sunt, in hoc ipsum serviéntes.

6. C’est aussi pour cela que vous payez le tribut ; car les princes sont les ministres de Dieu, le servant en cela même.

7 Réddite ergo ómnibus débita : cui tribulátum, tribútum : cui vectígal, vectígal : cui timórem, timórem : cui honórem, honórem.

7. Rendez donc à tous ce qui leur est dû : à qui le tribut, le tribut ; à qui l’impôt, l’impôt ; à qui la crainte, la crainte ; à qui l’honneur, l’honneur.

8 Némini quidquam debeátis, nisi ut ínvicem diligátis : qui enim díligit próximum, legem implévit.

8. Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer mutuellement ; car qui aime le prochain a accompli la loi.

9 Nam : Non adultábis : non occídes : non furáberis : non falsum testimónium dices : non concupísces : et si quod est áliud mandátum, in hoc verbo instaurátur : díliges próximum tuum sicut teípsum.

9. En effet : Tu ne commettras point d’adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne porteras point de faux témoignage, tu ne convoiteras point ; et s’il est quelque autre commandement, tout se résume dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

10 Diléctio próximi malum non operátur. Plenitúdo ergo legis est diléctio.

10. L’amour du prochain n’opère pas le mal. L’amour est donc la plénitude de la loi.

11 Et hoc sciéntes tempus : quia hora est jam nos de somno súrgere. Nunc enim própior est nostra salus, quam cum credídimus.

11. De plus, nous savons par le temps qu’il est déjà l’heure de sortir de notre sommeil ; car notre salut est maintenant plus près que lorsque nous avons embrassé la foi.

12 Nox præcéssit, dies autem appropinquávit. Abjiciámus ergo ópera tenebrárum, et induámur arma lucis.

12. La nuit est déjà fort avancée, et le jour approche. Rejetons donc les œuvres des ténèbres, et revêtons-nous des armes de la lumière.

13 Sicut in die honéste ambulémus : non in comessatiónibus, et ebrietátibus, non in cubílibus, et impudicítiis, non in contentióne, et æmulatióne :

13. Comme durant le jour, marchons honnêtement, non dans les excès de table et les ivrogneries, non dans les dissolutions et les impudicités ; non dans l’esprit de contention et l’envie ;

14 sed induímini Dóminum Jesum Christum, et carnis curam ne fecéritis in desidériis.

14. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et ne cherchez pas à contenter la chair dans ses convoitises.

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CHAP. XIII. 1. Sap. VI, 4 ; I Petr. II, 13. — 7. Matth. XXII, 21. — 9. Ex. XX, 14 ; Deut. V, 18 ; Lev. XIX, 18 ; Matth. XXII, 39 ; Marc. XII, 31 ; Gal. V, 14 ; Jac. II, 8. — 13. Luc. XXI, 34. — 14. Gal. V, 16 ; I Petr. II, 11.

 

12. La nuit marque souvent dans l’Écriture les temps d’ignorance, et le jour, le temps de l’Évangile.

13. Ce fut à la lecture des vers. 13 et 14 qu’Augustin, préparé par les prédications de S. Ambroise, et sous le coup d’une grâce puissante, rompit enfin ses chaines et se convertit (Confessions VIII, 12).

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Rm 14

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CHAPITRE XIV

Ceux qui sont forts dans la foi doivent supporter les faibles ; et les faibles ne doivent pas condamner les forts. Ne point se condamner les uns les autres. Éviter le scandale. S’entrédifier en toutes choses. Dieu est le juge de tous.

1 Infírmum autem in fide assúmite, non in disceptatiónibus cogitatiónum.

1. Accueillez celui qui est faible dans la foi, sans disputer sur les opinions.

2 Alius enim credit se manducáre ómnia : qui autem infírmus est, olus mandúcet.

2. Car l’un croit qu’il peut manger de tout, et l’autre, qui est faible dans la foi, ne mange que des légumes.

3 Is qui mandúcat, non manducántem non spernat : et qui non mandúcat, manducántem non júdicet : Deus enim illum assúmpsit.

3. Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange point, et que celui qui ne mange point ne condamne pas celui qui mange ; car Dieu l’a accueilli.

4 Tu quis es, qui júdicas aliénum servum ? dómino suo stat, aut cadit : stabit autem : potens est enim Deus statúere illum.

4. Qui es-tu, toi qui juges le serviteur d’autrui ? C’est pour son maitre qu’il demeure ferme ou qu’il tombe ; mais il demeurera ferme, parce que Dieu est puissant pour l’affermir.

5 Nam álius júdicat diem inter diem : álius autem júdicat omnem diem : unusquísque in suo sensu abúndet.

5. L’un fait différence entre un jour et un jour ; un autre les juge tous pareils : que chacun abonde en son sens.

6 Qui sapit diem, Dómino sapit, et qui mandúcat, Dómino mandúcat : grátias enim agit Deo. Et qui non mandúcat, Dómino non mandúcat, et grátias agit Deo.

6. Celui qui distingue les jours, les distingue en vue du Seigneur. Celui qui mange, mange en vue du Seigneur, car il rend grâces à Dieu ; et celui qui ne mange point, ne mange point en vue du Seigneur, et il rend aussi grâces à Dieu.

7 Nemo enim nostrum sibi vivit, et nemo sibi móritur.

7. Car aucun de nous ne vit pour soi, et nul ne meurt pour soi.

8 Sive enim vivémus, Dómino vívimus : sive mórimur, Dómino mórimur. Sive ergo vívimus, sive mórimur, Dómini sumus.

8. Mais, soit que nous vivions, nous vivons pour le Seigneur ; soit que nous mourions, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur.

9 In hoc enim Christus mórtuus est, et resurréxit : ut et mortuórum et vivórum dominétur.

9. Car c’est pour cela que le Christ est mort et qu’il est ressuscité, afin de dominer et sur les morts et sur les vivants.

10 Tu autem quid júdicas fratrem tuum ? aut tu quare spernis fratrem tuum ? omnes enim stábimus ante tribunal Christi.

10. Toi donc, pourquoi juges-tu ton frère ? Ou pourquoi méprises-tu ton frère ? Car nous paraitrons tous devant le tribunal du Christ ;

11 Scriptum est enim : Vivo ego, dicit Dóminus, quóniam mihi flectétur omne genu : et omnis lingua confitébitur Deo.

11. Il est écrit, en effet : Je vis, moi, dit le Seigneur ; tout genou fléchira devant moi, et toute langue confessera Dieu.

12 Itaque unusquísque nostrum pro se ratiónem reddet Deo.

12. Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi.

13 Non ergo ámplius ínvicem judicémus : sed hoc judicáte magis, ne ponátis offendículum fratri, vel scándalum.

13. Ne nous jugeons donc plus les uns les autres ; mais songez plutôt à ne pas mettre devant votre frère une pierre d’achoppement ou de scandale.

14 Scio, et confído in Dómino Jesu, quia nihil commúne per ipsum, nisi ei qui exístimat quid commúne esset, illi commúne est.

14. Je sais, et j’ai cette foi dans le Seigneur Jésus, que rien n’est impur de soi-même, et qu’il n’est impur qu’à celui qui l’estime impur.

15 Si enim propter cibum frater tuus contristátur, jam non secúndum caritátem ámbulas. Noli cibo tuo illum pérdere, pro quo Christus mórtuus est.

15. Mais si, à cause de ce que tu manges, ton frère est contristé, dès lors tu ne marches pas selon la charité. Ne perds pas, à cause de ce que tu manges, celui pour qui le Christ est mort.

16 Non ergo blasphemétur bonum nostrum.

16. Qu’on ne blasphème donc point le bien dont nous jouissons.

17 Non est enim regnum Dei esca et potus : sed justítia, et pax, et gáudium in Spíritu Sancto :

17. Car le royaume de Dieu n’est ni le manger ni le boire ; mais il est justice, paix et joie dans l’Esprit-Saint.

18 qui enim in hoc servit Christo, placet Deo, et probátus est homínibus.

18. Or celui qui en ces choses sert ainsi le Christ plaît à Dieu, et est approuvé des hommes.

19 Itaque quæ pacis sunt, sectémur : et quæ ædificatiónis sunt, in ínvicem custodiámus.

19. C’est pourquoi, recherchons ce qui tient à la paix, et observons à l’égard les uns des autres ce qui contribue à l’édification.

20 Noli propter escam destrúere opus Dei, ómnia quidem sunt munda : sed malum est hómini, qui per offendículum mandúcat.

20. Ne va pas, pour le manger, détruire l’œuvre de Dieu. À la vérité, tout est pur ; mais c’est mal à l’homme de manger avec scandale.

21 Bonum est non manducáre carnem, et non bíbere vinum, neque in quo frater tuus offénditur, aut scandalizátur, aut infirmátur.

21. Il est bon de ne point manger de chair, de ne point boire de vin, et ne rien faire de ce qui choque, scandalise, ou affaiblit ton frère.

22 Tu fidem habes ? penes temetípsum habe coram Deo. Beátus qui non júdicat semetípsum in eo quod probat.

22. As-tu la foi, aie-la en toi-même devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même en ce qu’il approuve.

23 Qui autem discérnit, si manducáverit, damnátus est : quia non ex fide. Omne autem, quod non est ex fide, peccátum est.

23. Mais celui qui fait une distinction et qui mange est condamné, parce qu’il n’est pas de bonne foi. Or tout ce qui ne se fait pas de bonne foi est péché.

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CHAP. XIV. 4. Jac. IV, 13. — 10. II Cor. V, 10. — 11. Is. XLV, 24 ; Phil. II, 10. — 15. I Cor. VIII, 11. — 20. Tit. I, 15. — 21. I Cor. VIII, 13.

 

2. Quelques chrétiens faibles d’entre les Juifs convertis n’osaient pas manger des viandes déclarées impures par la loi ; les chrétiens, moins faibles, en mangeaient sans scrupule, ce qui occasionnait des contestations entre eux. Saint Paul, pour les mettre d’accord, exhorte les premiers à ne point condamner les derniers, qui usent de leur liberté chrétienne, et il engage ces derniers à ne pas mépriser ou scandaliser leurs frères faibles, soit en les portant à manger de ce que, en conscience, ils ne croient pas pouvoir manger, soit en les offensant au point de les exposer au danger d’une apostasie.

11. Je vis, moi ; formule de serment qui veut dire : J’en jure par la vie qui est en moi essentiellement, et nécessairement, par ma vie éternelle.

13. Ou de scandale. Compar. IX, 33.

23. Il n’est pas de bonne foi ; il agit contre sa persuasion, contre sa conscience. Il est évident, par le contexte, que tel est le vrai sens de ce passage, et qu’il ne s’agit nullement ici de la foi qui nous fait chrétiens.

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CHAPITRE XV

Condescendance et charité mutuelles. Jésus promis aux Juifs, et annoncé par grâce aux gentils. Saint Paul apôtre des gentils. Il promet aux Romains d’aller les voir, leur demande le secours de leurs prières et leur souhaite la paix.

1 Debémus autem nos firmióres imbecillitátes infirmórum sustinére, et non nobis placére.

1. Nous devons donc, nous qui sommes plus forts, supporter les faiblesses des infirmes, et ne pas nous complaire en nous-mêmes.

2 Unusquísque vestrum próximo suo pláceat in bonum, ad ædificatiónem.

2. Que chacun de vous ait de la complaisance pour son prochain en ce qui est bien, pour l’édification.

3 Etenim Christus non sibi plácuit, sed sicut scriptum est : Impropéria improperántium tibi cecidérunt super me.

3. Car le Christ ne s’est point complu en lui-même ; mais, comme il est écrit : Les outrages de ceux qui vous outrageaient sont tombés sur moi.

4 Quæcúmque enim scripta sunt, ad nostram doctrínam scripta sunt : ut per patiéntiam, et consolatiónem Scripturárum, spem habeámus.

4. Car tout ce qui est écrit a été écrit pour notre instruction, afin que par la patience et la consolation des Écritures nous ayons l’espérance.

5 Deus autem patiéntiæ et solátii det vobis idípsum sápere in altérutrum secúndum Jesum Christum :

5. Que le Dieu de patience et de consolation vous donne donc d’être unis de sentiments les uns aux autres, selon Jésus-Christ ;

6 ut unánimes, uno ore honorificétis Deum et patrem Dómini nostri Jesu Christi.

6. Afin que d’un même cœur et d’une même bouche vous rendiez gloire à Dieu et au Père de Notre Seigneur Jésus-Christ.

7 Propter quod suscípite ínvicem, sicut et Christus suscépit vos in honórem Dei.

7. C’est pourquoi, soutenez-vous les uns les autres, comme le Christ vous a soutenus pour la gloire de Dieu.

8 Dico enim Christum Jesum minístrum fuísse circumcisiónis propter veritátem Dei, ad confirmándas promissiónes patrum :

8. Car je dis que le Christ Jésus a été le ministre de la circoncision, pour justifier la véracité de Dieu et confirmer les promesses faites à nos pères ;

9 gentes autem super misericórdia honoráre Deum, sicut scriptum est : Proptérea confitébor tibi in géntibus, Dómine, et nómini tuo cantábo.

9. Et afin que les nations glorifiassent Dieu de sa miséricorde, selon qu’il est écrit : C’est pour cela, Seigneur, que je vous confesserai parmi les nations, et que je chanterai votre nom.

10 Et íterum dicit : Lætámini gentes cum plebe ejus.

10. L’Écriture dit encore : Réjouissez-vous, nations, avec son peuple.

11 Et íterum : Laudáte omnes gentes Dóminum : et magnificáte eum omnes pópuli.

11. Et ailleurs : Nations, louez toutes le Seigneur ; peuples, exaltez-le tous.

12 Et rursus Isaías ait : Erit radix Jesse, et qui exsúrget régere gentes, in eum gentes sperábunt.

12. Et Isaïe dit aussi : Viendra la racine de Jessé, et celui qui s’élèvera pour gouverner les nations, et c’est en lui que les nations mettront leur espérance.

13 Deus autem spei répleat vos omni gáudio, et pace in credéndo : ut abundétis in spe, et virtúte Spíritus Sancti.

13. Que le Dieu de l’espérance vous remplisse donc de toute joie et de toute paix dans votre foi, afin que vous abondiez dans l’espérance et dans la vertu de l’Esprit-Saint.

14 Certus sum autem fratres mei et ego ipse de vobis, quóniam et ipsi pleni estis dilectióne, repléti omni sciéntia, ita ut possítis altérutrum monére.

14. Pour moi, mes frères, je suis certain, en ce qui vous touche, que vous êtes pleins de charité, remplis de tout savoir, en sorte que vous pouvez vous instruire les uns les autres.

15 Audácius autem scripsi vobis fratres ex parte, tamquam in memóriam vos redúcens : propter grátiam, quæ data est mihi a Deo,

15. Cependant je vous ai écrit ceci, mes frères, avec quelque hardiesse, comme pour réveiller votre mémoire, en vertu de la grâce que Dieu m’a donnée,

16 ut sim miníster Christi Jesu in géntibus : sanctíficans Evangélium Dei, ut fiat oblátio géntium accépta, et sanctificáta in Spíritu Sancto.

16. Pour être le ministre du Christ Jésus parmi les nations ; en prêchant la sainteté de l’Évangile de Dieu, afin que l’oblation des gentils soit acceptée et sanctifiée dans l’Esprit-Saint.

17 Hábeo ígitur glóriam in Christo Jesu ad Deum.

17. J’ai donc sujet de me glorifier auprès de Dieu, dans le Christ Jésus.

18 Non enim áudeo áliquid loqui eórum, quæ per me non éfficit Christus in obediéntiam géntium, verbo et factis :

18. Car je n’ose parler d’aucune des choses que le Christ ne fait pas par moi pour amener les Gentils à l’obéissance, par la parole et par les œuvres ;

19 in virtúte signórum, et prodigiórum, in virtúte Spíritus Sancti : ita ut ab Jerúsalem per circúitum usque ad Illýricum repléverim Evangélium Christi.

19. Par la vertu des miracles et des prodiges, par la puissance de l’Esprit-Saint ; de sorte que j’ai annoncé partout l’Évangile, depuis Jérusalem et les pays d’alentour jusqu’à l’Illyrie ;

20 Sic autem prædicávi Evangélium hoc, non ubi nominátus est Christus, ne super aliénum fundaméntum ædificárem :

20. Mais j’ai eu soin de ne point prêcher cet Évangile, là où le nom du Christ avait déjà été annoncé, afin de ne point bâtir sur le fondement d’autrui ; mais, comme il est écrit :

21 sed sicut scriptum est : Quibus non est annuntiátum de eo, vidébunt : et qui non audiérunt, intélligent.

21. Ceux à qui on ne l’avait point annoncé, verront ; et ceux qui ne l’ont point entendu, comprendront.

22 Propter quod et impediébar plúrimum veníre ad vos, et prohíbitus sum usque adhuc.

22. C’est pourquoi j’ai été souvent empêché d’aller vers vous, et je ne l’ai pas pu jusqu’à présent.

23 Nunc vero ultérius locum non habens in his regiónibus, cupiditátem autem habens veniéndi ad vos ex multis jam præcedéntibus annis :

23. Cependant, rien maintenant ne me retenant en ces contrées, et ayant, depuis bien des années déjà, un grand désir d’aller vous voir,

24 cum in Hispániam proficísci cœ́pero, spero quod prætériens vídeam vos, et a vobis dedúcar illuc, si vobis primum ex parte frúitus fúero.

24. J’espère que lorsque je partirai pour l’Espagne, je vous verrai en passant, et que vous m’y conduirez, après que j’aurai un peu joui de vous.

25 Nunc ígitur proficíscar in Jerúsalem ministráre sanctis.

25. Maintenant je vais à Jérusalem pour servir les saints.

26 Probavérunt enim Macedónia et Acháia collatiónem áliquam fácere in páuperes sanctórum, qui sunt in Jerúsalem.

26. Car la Macédoine et l’Achaïe ont trouvé bon de faire quelques collectes en faveur des pauvres des saints qui sont à Jérusalem.

27 Plácuit enim eis : et debitóres sunt eórum. Nam si spirituálium eórum partícipes facti sunt gentíles, debent et in carnálibus ministráre illis.

27. Or il leur a plu ainsi, parce qu’ils leur sont redevables. Car si les gentils sont entrés en partage de leurs biens spirituels, ils doivent aussi leur faire part de leurs biens temporels.

28 Hoc ígitur cum consummávero, et assignávero eis fructum hunc, per vos proficíscar in Hispániam.

28. Lors donc que j’aurai terminé cette affaire et que je leur aurai remis le fruit des collectes, je partirai pour l’Espagne, en passant par chez vous.

29 Scio autem quóniam véniens ad vos, in abundántia benedictiónis Evangélii Christi véniam.

29. Or je sais qu’en venant vers vous, c’est dans l’abondance de la bénédiction de l’Évangile du Christ que j’y viendrai.

30 Obsecro ergo vos fratres per Dóminum nostrum Jesum Christum, et per caritátem Sancti Spíritus, ut adjuvétis me in oratiónibus vestris pro me ad Deum,

30. Je vous conjure donc, mes frères, par Notre Seigneur Jésus-Christ et par la charité du Saint-Esprit, de m’aider par les prières que vous ferez à Dieu pour moi,

31 ut líberer ab infidélibus, qui sunt in Judǽa, et obséquii mei oblátio accépta fiat in Jerúsalem sanctis,

31. Afin que je sois délivré des infidèles qui sont dans la Judée, et que l’offrande que je me fais un devoir de porter soit bien reçue à Jérusalem par les saints,

32 ut véniam ad vos in gáudio per voluntátem Dei, et refrígerer vobíscum.

32. Pour que je vienne vers vous avec joie par la volonté de Dieu, et que je goute avec vous quelque consolation.

33 Deus autem pacis sit cum ómnibus vobis. Amen.

33. Cependant, que le Dieu de la paix soit avec vous tous. Amen.

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CHAP. XV. 3. Ps. LXVIII, 10. — 5. I Cor. I, 10. — 9. II Reg. XXII, 50 ; Ps. XVII, 50. — 11. Ps. CXVI, 1. — 12. Is. XI, 10. — 21. Is. LII, 15. — 27. I Cor. IX, 11.

 

8. Le Christ Jésus a été le ministre, etc. ; c’est-à-dire il a été le dispensateur et le ministre de l’Évangile à l’égard des Juifs circoncis.

16. Dans l’Esprit-Saint : dans les sacrifices, avant d’égorger et d’offrir la victime, on la préparait par des purifications extérieures afin de la rendre agréable à Dieu : ainsi les gentils, nés dans l’impureté du paganisme, sont purifiés en entrant dans l’Église par l’Esprit-Saint qu’ils reçoivent avec le baptême.

19. * Jusqu’à l’Illyrie. L’Illyrie est le pays situé entre l’Italie, la Germanie, la Macédoine et la Thrace, entre le Danube à l’est et la mer Adriatique à l’ouest. C’était une province romaine. S. Paul la nomma comme le point extrême où il avait à cette époque porté l’Évangile.

24. * Pour l’Espagne. D’après un grand nombre de témoignages anciens, S. Paul alla en effet prêcher la foi en Espagne, après sa première captivité à Rome, ce que de nombreux critiques modernes refusent d’admettre.

25. Pour servir les saints ; c’est-à-dire pour porter aux chrétiens pauvres les aumônes que j’ai recueillies. — Pour le mot saints, voy. Act. IX, 13.

26. * La Macédoine et l’Achaïe. Voir Act. XVI, 9 et XVIII, 12.

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CHAPITRE XVI

Saint Paul recommande Phœbe, diaconesse. Il salue diverses personnes de Rome. Il exhorte les Romains à éviter les discussions. Il les salue de la part de plusieurs personnes. Il leur souhaite la grâce de Jésus-Christ.

1 Comméndo autem vobis Phœben sorórem nostram, quæ est in ministério ecclésiæ, quæ est in Cenchris :

1. Je vous recommande Phœbe, notre sœur, attachée au service de l’Église qui est à Cenchris,

2 ut eam suscipiátis in Dómino digne sanctis : et assistátis ei in quocúmque negótio vestri indigúerit : étenim ipsa quoque ástitit multis, et mihi ipsi.

2. Afin que vous la receviez dans le Seigneur d’une manière digne des saints, et que vous l’assistiez dans toutes les choses où elle pourrait avoir besoin de vous ; car elle en a elle-même assisté un grand nombre, et moi en particulier.

3 Salutáte Priscam et Aquilam, adjutóres meos in Christo Jesu

3. Saluez Prisca et Aquila, mes coopérateurs en Jésus-Christ

4 (qui pro ánima mea suas cervíces supposuérunt : quibus non solus ego grátias ago, sed et cunctæ ecclésiæ géntium),

4. (Qui, pour mon âme, ont exposé leur tête ; à qui je rends grâces, non pas moi seulement, mais toutes les Églises des gentils),

5 et domésticam ecclésiam eórum. Salutáte Epænétum diléctum mihi, qui est primitívus Asiæ in Christo.

5. Et aussi l’Église qui est dans leur maison. Saluez Epænétus qui m’est cher, et qui a été les prémices des chrétiens de l’Asie.

6 Salutáte Maríam, quæ multum laborávit in vobis.

6. Saluez Marie, qui a beaucoup travaillé pour vous.

7 Salutáte Andronícum et Júniam, cognátos, et concaptívos meos : qui sunt nóbiles in Apóstolis, qui et ante me fúerunt in Christo.

7. Saluez Andronícus et Junie, mes parents et compagnons de mes liens, qui sont illustres parmi les apôtres, et qui ont été au Christ même avant moi.

8 Salutáte Ampliátum dilectíssimum mihi in Dómino.

8. Saluez Ampliátus, qui m’est très cher dans le Seigneur.

9 Salutáte Urbánum adjutórem nostrum in Christo Jesu, et Stachyn diléctum meum.

9. Saluez Urbánus, mon coopérateur en Jésus-Christ, et Stachys, qui m’est cher.

10 Salutáte Apéllen probum in Christo.

10. Saluez Apélle, fidèle serviteur du Christ.

11 Salutáte eos qui sunt ex Aristobóli domo. Salutáte Herodiónem cognátum meum. Salutáte eos qui sunt ex Nárcisi domo, qui sunt in Dómino.

11. Saluez ceux de la maison d’Aristobólus. Saluez Heródio, mon parent. Saluez ceux de la maison de Nárcisus, qui sont au Seigneur.

12 Salutáte Tryphǽnam et Tryphósam, quæ labórant in Dómino. Salutáte Pérsidem caríssimam, quæ multum laborávit in Dómino.

12. Saluez Tryphǽna et Tryphósa, lesquelles travaillent pour le Seigneur. Saluez notre cher Pérside, qui a aussi beaucoup travaillé pour le Seigneur.

13 Salutáte Rufum eléctum in Dómino, et matrem ejus, et meam.

13. Saluez Rufus, élu du Seigneur, et sa mère, qui est aussi la mienne.

14 Salutáte Asyncrítum, Phlegóntem, Hermam, Pátrobam, Hermen, et qui cum eis sunt, fratres.

14. Saluez Asyncrítus, Phlegon, Hermas, Pátrobas, Hermes, et nos frères qui sont avec eux.

15 Salutáte Philólogum et Júliam, Néreum, et sorórem ejus, et Olympíadem, et omnes qui cum eis sunt, sanctos.

15. Saluez Philólogus et Julia, Néreus et sa sœur, et Olympiades, et tous les saints qui sont avec eux.

16 Salutáte ínvicem in ósculo sancto. Salútant vos omnes ecclésiæ Christi.

16. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Toutes les Églises du Christ vous saluent.

17 Rogo autem vos fratres, ut observétis eos qui dissensiónes et offendícula, præter doctrínam, quam vos didicístis, fáciunt, et declináte ab illis.

17. Mais je vous prie, mes frères, d’observer ceux qui sèment des dissensions et des scandales contre la doctrine que vous avez apprise, et détournez-vous d’eux.

18 Hujuscémodi enim Christo Dómino nostro non sérviunt, sed suo ventri : et per dulces sermónes et benedictiónes sedúcunt corda innocéntium.

18. Car de tels hommes ne servent point le Christ Notre Seigneur, mais leur ventre ; et par de douces paroles et des flatteries, ils séduisent les âmes simples.

19 Vestra enim obediéntia in omnem locum divulgáta est. Gáudeo ígitur in vobis. Sed volo vos sapiéntes esse in bono, et símplices in malo.

19. Votre obéissance est connue en tout lieu. Je me réjouis donc pour vous, mais je désire que vous soyez sages dans le bien et simples dans le mal.

20 Deus autem pacis cónterat Sátanam sub pédibus vestris velóciter. Grátia Dómini nostri Jesu Christi vobíscum.

20. Que le Dieu de la paix broie Satan sous vos pieds au plus tôt. Que la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous.

21 Salútat vos Timótheus adjútor meus, et Lúcius, et Jason, et Sosípater cognáti mei.

21. Timothée, compagnon de mes travaux, vous salue ; comme aussi Lucius, Jason, et Sosípater, mes parents.

22 Salúto vos ego Tértius, qui scripsi epístolam, in Dómino.

22. Moi, Tértius, qui ai écrit cette lettre, je vous salue dans le Seigneur.

23 Salútat vos Caíus hospes meus, et univérsa ecclésia. Salútat vos Erástus arcárius civitátis, et Quartus, frater.

23. Caius, mon hôte, et toute l’Église, vous saluent. Erástus, trésorier de la ville, et Quartus, notre frère, vous saluent.

24 Grátia Dómini nostri Jesu Christi cum ómnibus vobis. Amen.

24. Que la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous. Amen.

25 Ei autem, qui potens est vos confirmáre juxta Evangélium meum, et prædicatiónem Jesu Christi, secúndum revelatiónem mystérii tempóribus ætérnis táciti

25. Et à celui qui est puissant pour vous affermir dans mon Évangile et la prédication de Jésus-Christ, selon la révélation d’un mystère qui, étant resté caché dans tous les siècles passés

26 (quod nunc patefáctum est per Scriptúras prophetárum secúndum præcéptum ætérni Dei, ad obeditiónem fídei), in cunctis géntibus cógniti,

26. (Qui maintenant a été découvert par les écritures des prophètes, suivant l’ordre du Dieu éternel, pour qu’on obéisse à la foi), est connu de toutes les nations,

27 soli sapiénti Deo, per Jesum Christum, cui honor et glória in sǽcula sæculórum. Amen.

27. À Dieu, seul sage, honneur et gloire, à lui par Jésus-Christ dans les siècles des siècles. Amen.

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CHAP. XVI. 3. Act. XVIII, 2, 26. — 21. Act. XVI, 1.

 

1. * Phœbe, dont le nom signifie la brillante, la lune, était diaconesse. — Cenchris, un des ports de Corinthe, du côté de l’Asie, sur le golfe Saronique. Plusieurs ont pensé que Phœbe, qui allait certainement à Rome d’après ce passage, fut chargée par S. Paul de porter son Épitre aux chrétiens de cette ville.

3. * Prisca ou Priscilla, qui n’est que le diminutif de Prisca et Aquila. Voir Act. XVIII, 2. On voit par ce passage qu’Aquila et Priscille étaient retournés à Rome.

5. * Epænétus, le premier converti de la province proconsulaire d’Asie. D’après la tradition, il devint le premier évêque de Carthage.

6. * Marie, chrétienne probablement d’origine juive.

7. * Andronícus et Júnia, de la même tribu que S. Paul, peut-être même ses cousins. Júnia, d’après un certain nombre de critiques, est une abréviation de Junílius ou Juniniánus et par conséquent un nom d’homme. On ignore en quelles circonstances Andronícus et Júnia avaient été prisonniers avec S. Paul.

8, 9. * Ampliátus, Urbánus, Stachys sont inconnus. La tradition fait de Stachys un des soixante-douze disciples.

10. * Apélle, d’après la tradition, devint évêque de Smyrne ou d’Héraclée.

11, 12. * Aristobólus, Heródio, Nárcisus, Tryphǽna, Tryphósa, Pérside, inconnus.

13. Qui est aussi la mienne ; que je regarde comme la mienne, à cause du respect que j’ai pour elle, et de l’amour qu’elle a pour moi. — * Rufus, probablement un des fils de Simon le Cyrénéen. Voir Marc. XV, 21.

14. * Asyncrítus, Phlegon, Pátrobas, Hermes, inconnus. Hermas, d’après quelques-uns, serait l’auteur de l’écrit célèbre intitulé le Pasteur, mais on croit généralement le Pasteur moins ancien.

15. * Philólogus et Julia. D’après la tradition, Julie était la femme de Philologue, d’après les autres, c’est un nom d’homme (Júlias). — Néreus, Olympiades, inconnus.

21. * Timothée. Voir l’Introduction aux Épitres à Timothée. — Lucius est peut-être Lucius de Cyrène, l’un des docteurs de l’Église d’Antioche, Act. XIII, 1. — Jason. Voir Act. XVII, 5. — Sosípater. Voir Act. XVII, 10 et XX, 4.

22. * Tértius était probablement un chrétien de Corinthe qui servit de secrétaire à S. Paul, en écrivant sous sa dictée.

23. * Caius était un chrétien de Corinthe, le seul, avec Crispus que S. Paul eût baptisé dans cette ville (I Cor. I, 14). — Erástus. Ce nom se lit aussi dans les Act. XIX, 22, et II Tim. IV, 20, mais nous ignorons s’il désigne la même personne. — Quartus, autre chrétien de Corinthe, portant un nom romain, comme Tértius.

25. Mon Évangile, etc. ; c’est-à-dire l’Évangile que j’annonce, et la doctrine de Jésus-Christ.

27. À lui, littér. : À qui ; mais le pronom relatif a évidemment ici, comme en plusieurs autres endroits de l’Écriture, le sens du pronom personnel.

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