María auxiliátrix


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AD GÁLATAS

ÉPITRE DE SAINT PAUL AUX GALATES

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INTRODUCTION

La Galatie était la Gaule de l’Orient. Des Gaulois, ayant quitté leur pays trois siècles avant Jésus-Christ, passèrent d’abord dans le nord de la Grèce, puis, bientôt après, allèrent s’établir en Asie, et se fixèrent aux environs d’Ancyre, où on leur donna le nom de Galates. Assez restreint d’abord, leur territoire s’agrandit peu à peu. Au temps de S. Paul la Galatie était une province romaine, qui occupait le centre de l’Asie Mineure. L’Apôtre y était venu deux fois, d’abord au commencement de sa seconde mission apostolique, pour y prêcher l’Évangile et y établir la foi, ensuite au début de la troisième, pour compléter et perfectionner son œuvre. C’est peu de temps après, vers 57, pendant son dernier séjour à Corinthe, qu’il écrivit cette Lettre. Elle se rattache ainsi par sa date à son troisième voyage, aussi bien que l’Épitre aux Romains et les Épitres aux Corinthiens, avec lesquelles elle a des rapports visibles. Celles-ci la précédèrent ; et celle-là parait l’avoir suivie d’assez près.

Les Galates étaient intelligents, d’une grande franchise, mais d’une mobilité d’esprit et d’une impétuosité de caractère qui les exposaient à des démarches irréfléchies et à des déceptions. On venait de faire à l’Apôtre un rapport très inquiétant à leur sujet. On lui apprenait que depuis son passage, des Docteurs judaïsants étaient venus de Jérusalem, et avaient pris sa place en Galatie ; que, sous prétexte de compléter son œuvre, ils altéraient son enseignement et imposaient à ses disciples de nouvelles pratiques, empruntées au rituel judaïque. Peut-être étaient-ce les mêmes qui avaient déjà soulevé les esprits contre lui à Antioche. Au moins prêchaient-ils, aussi hautement qu’on avait jamais fait, la nécessité des œuvres légales et de la circoncision pour les Gentils comme pour les Juifs. « C’est là, disaient-ils, ce qui s’enseigne et ce qui se pratique à Jérusalem, dans l’Église-mère, sous les yeux et par les soins des principaux Apôtres. Sans ces observances, on ne fait pas partie du peuple de

Dieu et l’on ne peut avoir part aux biens promis à Abraham. »

Les Galates avaient d’abord opposé à cette prédication l’autorité de celui qui leur avait apporté l’Évangile ; mais ces nouveaux venus la récusaient, ou du moins ils disaient qu’elle était loin d’égaler celle des Apôtres de Judée avec lesquels ils étaient en relations, celle de Pierre, de Jacques et de Jean, que le Seigneur avait instruits en personne et à qui il avait révélé tous ses mystères. Ils affirmaient que saint Paul lui-même avait reconnu la supériorité de leurs lumières et de leur pouvoir, et qu’en leur présence, à Jérusalem, il avait dû renoncer à ses principes et se déclarer pour la circoncision. Ébranlés par ces raisons ou séduits par ces artifices, un certain nombre de fidèles semblaient disposés à joindre l’observation des lois de Moïse à la profession de la religion chrétienne.

À cette nouvelle, l’Apôtre prend la plume pour revendiquer son autorité et rétablir la vraie doctrine ; et il écrit, comme d’un seul trait, cette lettre où son caractère se peint avec tant de vivacité, et où respire toute l’ardeur, toute la sollicitude, toute la tendresse de son zèle. Il traite ces prédicants, non comme des hommes de bonne foi involontairement égarés, mais comme des séducteurs, des docteurs de mensonge, qui ne cherchent qu’à surprendre et à asservir les âmes crédules. Pour les fidèles, il les rappelle à lui, les reprend et les encourage tour à tour. Nulle part il n’est plus concis dans ses raisonnements, plus sévère dans ses reproches, plus affectueux dans ses exhortations.

On distingue trois parties en cette Épitre : — 1° La première est apologétique, I, 11-II, 16. L’Apôtre établit la réalité de son apostolat et la conformité de sa doctrine avec celle de ses collègues. — 2° La seconde est dogmatique, II, 17-V, 13. Il montre que la justification est attachée à la foi en Jésus-Christ, non à la loi de Moïse, dont l’observance est superflue et même nuisible ou dangereuse. — 3° La troisième est morale, V, 14-VI : elle a pour objet de corriger quelques abus et d’affermir les esprits dans la foi. (L. Bacuez.)

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ÉPITRE DE SAINT PAUL AUX GALATES

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Gálatas - Summárium

INTRODUCTION

CHAPITRE PREMIER

Saint Paul salue les Galates. Il leur reproche de s’écarter de l’Évangile qu’il leur a annoncé. Il relève sa mission. Il rappelle ce qu’il a fait avant et après sa conversion.

CHAPITRE II

Saint Paul confère avec les apôtres. On ne l’oblige point à observer la loi. Il est reconnu l’apôtre des gentils. Il résiste à Cephas. Nul n’est justifié que par la foi en Jésus-Christ.

CHAPITRE III

Ne pas finir par la chair, ayant commencé par l’esprit. C’est par la foi qu’Abraham et ses vrais enfants sont justifiés. La loi ne justifie pas. Le juste vit de la foi. C’est par la foi que les promesses faites à Abraham sont accomplies. Tous une seule chose en Jésus-Christ.

CHAPITRE IV

Juifs en tutelle sous la loi, libres par la foi. Galates entrainés dans le judaïsme. Leur première affection pour saint Paul. Tendresse de saint Paul pour eux. Agar et Sara figures des deux alliances.

CHAPITRE V

Qui s’appuie sur la loi est déchu de la grâce. C’est la foi qui nous sauve. Galates séduits. La loi consiste dans l’amour. Œuvres de la chair. Fruits de l’esprit.

CHAPITRE VI

Corriger avec douceur, s’entre-supporter. Croire qu’on n’est rien. Semer pour recueillir. Saint Paul ne se glorifie que dans la foi. Salutations.

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CHAPITRE PREMIER

Saint Paul salue les Galates. Il leur reproche de s’écarter de l’Évangile qu’il leur a annoncé. Il relève sa mission. Il rappelle ce qu’il a fait avant et après sa conversion.

1 Paulus, Apóstolus non ab homínibus, neque per hóminem, sed per Jesum Christum, et Deum Patrem, qui suscitávit eum a mórtuis :

1. Paul, apôtre, non par des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père, qui l’a ressuscité d’entre les morts,

2 et qui mecum sunt omnes fratres, ecclésiis Galátiæ.

2. Et tous les frères qui sont avec moi, aux Églises de Galatie.

3 Grátia vobis, et pax a Deo Patre, et Dómino nostro Jesu Christo,

3. Grâce à vous et paix par Dieu notre Père, et par Notre Seigneur Jésus-Christ,

4 qui dedit semetípsum pro peccátis nostris, ut eríperet nos de præsénti sǽculo nequam, secúndum voluntátem Dei et Patris nostri,

4. Qui s’est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher à ce siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père,

5 cui est glória in sǽcula sæculórum. Amen.

5. À qui est la gloire dans les siècles des siècles. Amen.

6 Miror quod sic tam cito transferímini ab eo qui vos vocávit in grátiam Christi in áliud Evangélium :

6. Je m’étonne que vous ayez passé si vite de celui qui vous a appelés à la grâce du Christ, à un autre Évangile ;

7 quod non est áliud, nisi sunt áliqui qui vos contúrbant, et volunt convértere Evangélium Christi.

7. Quoiqu’il n’y en ait point d’autre ; seulement, quelques personnes sèment le trouble parmi vous, et veulent renverser l’Évangile du Christ.

8 Sed licet nos aut ángelus de cælo evangelízet vobis prætérquam quod evangelizávimus vobis, anáthema sit.

8. Mais si nous-mêmes ou un ange du ciel vous évangélisait autrement que nous vous avons évangélisés, qu’il soit anathème.

9 Sicut prædíximus, et nunc íterum dico : si quis vobis evangelizáverit præter id quod accepístis, anáthema sit.

9. Comme nous l’avons déjà dit, ainsi je le répète : Si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème.

10 Modo enim homínibus suádeo, an Deo ? an quæro homínibus placére ? si adhuc homínibus placérem, Christi servus non essem.

10. Car est-ce des hommes ou de Dieu que je désire maintenant l’approbation ? Cherchai-je à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais point serviteur du Christ.

11 Notum enim vobis fácio, fratres, Evangélium, quod evangelizátum est a me, quia non est secúndum hóminem :

11. Car je vous déclare, mes frères, que l’Évangile que je vous ai prêché n’est point selon l’homme.

12 neque enim ego ab hómine accépi illud, neque dídici, sed per revelatiónem Jesu Christi.

12. En effet, ce n’est point d’un homme que je l’ai reçu ni appris, mais c’est par la révélation de Jésus-Christ.

13 Audístis enim conversatiónem meam aliquándo in Judaísmo : quóniam supra modum persequébar Ecclésiam Dei, et expugnábam illam,

13. Car vous avez ouï dire que j’ai vécu autrefois dans le judaïsme ; qu’à toute outrance j’ai persécuté l’Église de Dieu et l’ai ravagée,

14 et proficiébam in Judaísmo supra multos coætáneos meos in génere meo, abundántius æmulátor exístens paternárum meárum traditiónum.

14. Et que je me signalais dans le judaïsme au-dessus d’un grand nombre de mes contemporains au sein de ma nation, me montrant zélateur outre mesure des traditions de mes pères.

15 Cum autem plácuit ei, qui me segregávit ex útero matris meæ, et vocávit per grátiam suam,

15. Mais lorsqu’il plut à celui qui m’a choisi dès le sein de ma mère, et m’a appelé par sa grâce,

16 ut reveláret Fílium suum in me, ut evangelizárem illum in géntibus : contínuo non acquiévi carni et sánguini,

16. De me révéler son Fils, pour que je l’annonçasse parmi les nations ; aussitôt, sans acquiescer à la chair et au sang,

17 neque veni Jerosólymam ad antecessóres meos Apóstolos : sed ábii in Arábiam, et íterum revérsus sum Damáscum :

17. Et sans venir à Jérusalem près de ceux qui étaient apôtres avant moi, je m’en allai en Arabie, et je retournai encore à Damas.

18 deínde post annos tres veni Jerosólymam vidére Petrum, et mansi apud eum diébus quíndecim :

18. Ensuite, après trois ans, je vins à Jérusalem pour voir Pierre, et je demeurai avec lui quinze jours.

19 álium autem Apostolórum vidi néminem, nisi Jacóbum fratrem Dómini.

19. Mais je ne vis aucun apôtre, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur.

20 Quæ autem scribo vobis, ecce coram Deo, quia non méntior.

20. Je vous écris ceci, voici ! devant Dieu, je ne mens pas.

21 Deínde veni in partes Sýriæ, et Cilíciæ.

21. Ensuite je vins dans les pays de Syrie et de Cilicie.

22 Eram autem ignótus fácie ecclésiis Judǽæ, quæ erant in Christo :

22. Or j’étais inconnu de visage aux Églises de Judée, qui étaient dans le Christ.

23 tantum autem audítum habébant quóniam qui persequebátur nos aliquándo, nunc evangelízat fidem, quam aliquándo expugnábat :

23. Seulement elles avaient ouï dire : Celui qui autrefois nous persécutait annonce maintenant la foi qu’il s’efforçait alors de détruire.

24 et in me clarificábant Deum.

24. Et elles glorifiaient Dieu à mon sujet.

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CHAP. I. 1. Infra. I, 11-12 ; Act. XXVI, 17. — 11. Supra. I, 1 ; I Cor. XV, 1. — 12. Eph. III, 3. — Is. XLIX, 1 ; Jer. 1, V.

 

6, 7. Un autre Évangile. Saint Paul a ici en vue l’Évangile que prêchaient les faux docteurs. C’était au fond celui de Jésus-Christ, auquel ils joignaient la pratique de la loi de Moïse, mais cette addition suffisait, comme le dit l’apôtre, pour renverser l’Évangile du Christ.

14. * Des traditions de mes pères. Voir Matth. XV, 2.

17. * En Arabie. Peut-être le désert d’Arabie, dans les environs de Damas. Le nom d’Arabie désigne la contrée qui s’étend entre l’Égypte, la Palestine, la Syrie, la Mésopotamie, la Babylonie, le golfe Persique et la mer Rouge. — À Damas. Voir Act. IX, 2.

18. * Trois ans après sa conversion.

19. Le frère ; c’est-à-dire le cousin. Voy. Matth. XII, 46.

20. Voici ! devant Dieu, etc. ; c’est-à-dire prenant Dieu à témoin que je, etc.

21. * Syrie. Voir Matth. IV, 24. — Cilicie. Voir Act. VI, 9 (note) et XV, 41.

22. Qui étaient dans le Christ ; c’est-à-dire qui croyaient en Jésus-Christ, qui s’étaient convertis au christianisme. — * De Judée, non compris Jérusalem, capitale de la Judée.

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CHAPITRE II

Saint Paul confère avec les apôtres. On ne l’oblige point à observer la loi. Il est reconnu l’apôtre des gentils. Il résiste à Cephas. Nul n’est justifié que par la foi en Jésus-Christ.

1 Deínde post annos quatuórdecim, íterum ascéndi Jerosólymam cum Bárnaba, assúmpto et Tito.

1. Quatorze ans après, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabé, ayant pris Tite aussi avec moi.

2 Ascéndi autem secúndum revelatiónem : et cóntuli cum illis Evangélium, quod prǽdico in géntibus, seórsum autem iis qui videbántur áliquid esse : ne forte in vácuum cúrrerem, aut cucurríssem.

2. Or, j’y montai d’après une révélation ; et j’exposai aux fidèles l’Évangile que je prêche parmi les gentils, et en particulier à ceux qui paraissent être quelque chose, de peur que je ne courusse, ou n’eusse couru en vain.

3 Sed neque Titus, qui mecum erat, cum esset gentílis, compúlsus est circumcídi :

3. Mais Tite, qui m’accompagnait étant gentil, ne fut pas forcé de se faire circoncire ;

4 sed propter subintrodúctos falsos fratres, qui subintroiérunt exploráre libertátem nostram, quam habémus in Christo Jesu, ut nos in servitútem redígerent.

4. Et la considération de quelques faux frères, qui s’étaient furtivement introduits pour observer la liberté que nous avons dans le Christ Jésus, et nous réduire en servitude,

5 Quibus neque ad horam céssimus subjectióne, ut véritas Evangélii permáneat apud vos :

5. Ne nous fit pas consentir, même un seul instant, à nous soumettre à eux, afin que la vérité de l’Évangile demeurât parmi nous.

6 ab iis autem, qui videbántur esse áliquid (quales aliquándo fúerint, nihil mea ínterest : Deus persónam hóminis non áccipit) : mihi enim qui videbántur esse áliquid, nihil contulérunt.

6. Mais quant à ceux qui paraissaient être quelque chose (quels ils furent autrefois, peu m’importe, Dieu ne fait point acception de la personne de l’homme) ; ceux, dis-je, qui paraissaient être quelque chose, ne me communiquèrent rien.

7 Sed e contra cum vidíssent quod créditum est mihi Evangélium præpútii, sicut et Petro circumcisiónis

7. Au contraire, ayant vu que l’Évangile de l’incirconcision m’avait été confié, comme à Pierre celui de la circoncision

8 (qui enim operátus est Petro in apostolátum circumcisiónis, operátus est et mihi inter gentes) :

8. (Car celui qui a opéré en Pierre pour l’apostolat de la circoncision, a opéré en moi aussi parmi les gentils) ;

9 et cum cognovíssent grátiam, quæ data est mihi, Jacóbus, et Cephas, et Joánnes, qui videbántur colúmnæ esse, dextras dedérunt mihi, et Barnábæ societátis : ut nos in gentes, ipsi autem in circumcisiónem :

9. Et ayant connu la grâce qui m’a été donnée, Jacques, et Cephas, et Jean, qui paraissaient être les colonnes, nous donnèrent la main, à moi et à Barnabé, en signe de communion ; afin que nous allions prêcher, nous, aux gentils, et eux aux circoncis.

10 tantum ut páuperum mémores essémus, quod étiam sollícitus fui hoc ipsum fácere.

10. Seulement, nous devions nous ressouvenir des pauvres : ce que j’ai eu aussi grand soin de faire.

11 Cum autem venísset Cephas Antiochíam, in fáciem ei réstiti, quia reprehensíbilis erat.

11. Or Cephas étant venu à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible.

12 Prius enim quam venírent quidam a Jacóbo, cum géntibus edébat : cum autem veníssent, subtrahébat, et segregábat se, timens eos qui ex circumcisióne erant.

12. Car avant que quelques-uns, envoyés par Jacques, fussent arrivés, il mangeait avec les gentils ; mais quand ils furent venus, il se retirait et se séparait, craignant ceux qui étaient circoncis.

13 Et simulatióni ejus consensérunt céteri Judǽi, ita ut et Bárnabas ducerétur ab eis in illam simulatiónem.

13. Et, à sa dissimulation, acquiescèrent les autres Juifs ; de sorte que Barnabé lui-même fut entrainé dans cette dissimulation.

14 Sed cum vidíssem quod non recte ambulárent ad veritátem Evangélii, dixi Cephæ coram ómnibus : Si tu, cum Judǽus sis, gentíliter vivis, et non judáice : quómodo gentes cogis judaizáre ?

14. Mais quand je vis qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Cephas devant tous : Si toi, étant Juif, tu vis à la manière des gentils et non en Juif, comment forces-tu les gentils à judaïser ?

15 Nos natúra Judǽi, et non ex géntibus peccatóres.

15. Nous, de naissance nous sommes Juifs, et non pécheurs d’entre les gentils.

16 Sciéntes autem quod non justificátur homo ex opéribus legis, nisi per fidem Jesu Christi : et nos in Christo Jesu crédimus, ut justificémur ex fide Christi, et non ex opéribus legis : propter quod ex opéribus legis non justificábitur omnis caro.

16. Sachant que l’homme n’est point justifié par les œuvres de la loi, mais par la foi en Jésus-Christ, nous croyons nous-mêmes au Christ Jésus pour être justifiés par la foi du Christ, et non par les œuvres de la loi, attendu que par les œuvres de la loi ne sera justifiée nulle chair.

17 Quod si quæréntes justificári in Christo, invénti sumus et ipsi peccatóres, numquid Christus peccáti miníster est ? Absit.

17. Que si, cherchant à être justifiés dans le Christ, nous sommes nous-mêmes trouvés pécheurs, le Christ n’est-il pas ministre du péché ? Nullement.

18 Si enim quæ destrúxi, íterum hæc ædífico : prævaricatórem me constítuo.

18. Car si ce que j’ai détruit je le rétablis, je me constitue moi-même prévaricateur.

19 Ego enim per legem, legi mórtuus sum, ut Deo vivam : Christo confíxus sum cruci.

19. En effet, moi-même par la loi je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu : avec le Christ, j’ai été cloué à la croix.

20 Vivo autem, jam non ego : vivit vero in me Christus. Quod autem nunc vivo in carne : in fide vivo Fílii Dei, qui diléxit me, et trádidit semetípsum pro me.

20. Mais je vis, non plus moi, mais le Christ vit en moi. Car si je vis maintenant dans la chair, j’y vis en la foi du Fils de Dieu, qui m’a aimé, et s’est lui-même livré pour moi.

21 Non abjício grátiam Dei. Si enim per legem justítia, ergo gratis Christus mórtuus est.

21. Je ne rejette point la grâce de Dieu ; car si c’est par la loi qu’est la justice, c’est donc en vain que le Christ est mort.

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CHAP. II. 6. Deut. X, 17 ; Job. XXXIV, 19 ; Sap. VI, 8 ; Eccli. XXXV, 15 ; Act. X, 34 ; Rom. II, 11 ; Eph. VI, 9 ; Col. III, 25 ; I Petr. I, 17. — 16. Rom. III, 20.

 

1. * Avec Barnabé. Voir Act. IV, 36. — Ayant pris Tite. Voir II Cor. II, 13. — Quatorze ans depuis mon Ier voyage à Jérusalem, lequel eut lieu trois ans après ma conversion. — Je montai de nouveau pour assister au concile de Jérusalem (Act. XV). C’était le 3e voyage de Paul à Jérusalem ; le second, mentionné Act. XI, 30, est ici passé sous silence parce qu’il n’avait été qu’un voyage d’affaires, et qu’à cette époque (Pâque de l’an 44), S. Jacques le Majeur avait déjà souffert le martyre, S. Pierre était en prison et les autres Apôtres dispersés.

2. Qui paraissent être quelque chose ; c’est-à-dire des plus considérables. Compar. Act. V, 36.

6. Rien de nouveau, rien qui fut en opposition avec ce que je leur avais exposé.

7. Comme à la naissance de l’Église chrétienne, les Juifs conservaient encore une sorte d’horreur pour les gentils, saint Pierre et saint Paul se partagèrent le ministère évangélique, de manière que le premier fut chargé de prêcher les Juifs, et le second les gentils ; mais cela n’empêchait pas chacun d’eux d’annoncer indistinctement l’Évangile aux Juifs et aux gentils, toutes les fois que l’occasion s’en présentait.

8. Qui a opéré ; c’est-à-dire qui a fait paraitre sa puissance. — * L’apostolat de la circoncision, c’est-à-dire parmi les Juifs.

9. Cephas est le même que saint Pierre. Voy. Joan. I, 42. — * « Quelques auteurs ont prétendu que Cephas, avec lequel S. Paul eut un différend à Antioche, n’était pas S. Pierre ; d’autres que ce dissentiment était purement fictif ; mais ces sentiments sont inadmissibles. Le premier d’abord. — 1° Il a la tradition contre lui. À la vérité, quelques docteurs ont émis un doute sur l’identité de S. Pierre et de Cephas ; mais, comme le remarque S. Jérôme, ce n’était de leur part qu’une conjecture, et ils ne la faisaient que pour montrer la faiblesse des objections qu’on prétendait tirer du conflit d’Antioche. — 2° Cephas est bien le même nom que Pierre : il a en syriaque la même signification que Petros en grec. S. Pierre le portait en Judée, et c’est le premier que le Sauveur lui ait donné. S. Paul le lui donne indubitablement ailleurs. — 3° Il est évident que le personnage dont il s’agit est un personnage éminent, égal, sinon supérieur à S. Paul, par conséquent apôtre comme lui. Son exemple fait fléchir Barnabé et menace d’entrainer toute l’Église d’Antioche. S. Paul fait un acte de courage en lui adressant une représentation. D’ailleurs, quel moyen de le distinguer du Cephas nommé plus haut, entre S. Jacques et S. Jean, comme étant, aussi bien qu’eux, une colonne de l’Église ? Le second sentiment n’est ni plus suivi ni plus solide. S. Jérôme, qui l’avait d’abord proposé, d’après Origène et S. Chrysostome, fut obligé d’y renoncer. Il est bien vrai que les mots grecs, rendus dans la Vulgate par in fácie, pris isolément, pourraient se traduire par : en apparence. Il est vrai aussi qu’il est parlé de dissimulation ou de défaut de franchise. Cela ne suffit pas néanmoins pour justifier l’hypothèse d’une scène concertée entre les deux Apôtres, ou d’une discussion feinte pour l’instruction de leurs disciples. Ni cette interprétation ni cette hypothèse ne sont naturelles. On n’y a recouru que dans une intention apologétique, afin de couper court aux objections et de mettre en même temps à couvert la conduite de S. Pierre et de S. Paul. Mais on a pris le change, et on a substitué un tort véritable, un défaut de droiture dans l’un et l’autre Apôtre, à une pure inadvertance ou à une erreur de procédé de la part de S. Pierre ; car le mot de S. Paul, que Pierre était répréhensible, n’entraine pas d’autre conséquence et n’a pas plus de portée. Il signifie seulement que la conduite suivie par S. Pierre donnait lieu à des interprétations fâcheuses, que ses égards pour les préjugés de ses compatriotes étaient, contre son gré, de nature à confirmer les Juifs dans leurs prétentions, ainsi qu’à inquiéter et à rebuter les Gentils. Rien n’indique qu’il eût en cela blessé sa conscience le moins du monde. Dieu voulut qu’en cette occasion il fut averti de ce qu’il avait à faire, non par une vision comme à Joppe, mais par un collègue et un subordonné, afin que son humilité pût servir à l’édification de tous. » (L. Bacuez.)

11. Saint Paul avait reproché à saint Pierre de s’être retiré de la table des gentils, dans la crainte de scandaliser les Juifs convertis ; ce qui pouvait faire croire aux gentils qu’ils étaient obligés de se conformer à la manière de vivre des Juifs, et par là même gêner la liberté chrétienne. Mais ce reproche n’attaque nullement la suprématie du prince des apôtres ; car, dans de pareils cas, un inférieur peut et quelquefois doit avertir avec respect son supérieur ; et, comme le remarque saint Augustin, saint Pierre le souffrit avec une douceur, une humilité, une patience dignes de celui à qui le Sauveur avait dit : Tu es Pierre, et sur toi je bâtirai mon Église.

16. Nulle chair ; Voy. Matth. XXIV, 22.

18. Sens : non, J.-C. n’est pas ministre du péché ; car ce n’est pas quand nous cherchons à être justifiés par la foi en lui, sans les œuvres de la Loi, que nous sommes trouvés pécheurs, mais c’est quand, faisant tout le contraire, nous voulons rétablir la Loi dont nous avions reconnu l’impuissance et abandonné la pratique.

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CHAPITRE III

Ne pas finir par la chair, ayant commencé par l’esprit. C’est par la foi qu’Abraham et ses vrais enfants sont justifiés. La loi ne justifie pas. Le juste vit de la foi. C’est par la foi que les promesses faites à Abraham sont accomplies. Tous une seule chose en Jésus-Christ.

1 O insensáti Gálatæ, quis vos fascinávit non obedíre veritáti, ante quorum óculos Jesus Christus præscríptus est, in vobis crucifíxus ?

1. O Galates insensés, qui vous a fascinés, pour ne pas obéir à la vérité, vous aux yeux de qui a été dépeint Jésus-Christ crucifié au milieu de vous ?

2 Hoc solum a vobis volo díscere : ex opéribus legis Spíritum accepístis, an ex audítu fídei ?

2. Je veux seulement savoir de vous ceci : Est-ce par les œuvres de la loi que vous avez reçu l’Esprit, ou par l’audition de la foi ?

3 sic stulti estis, ut cum Spíritu cœpéritis, nunc carne consummémini ?

3. Êtes-vous si insensés, qu’ayant commencé par l’esprit, vous finissez maintenant par la chair ?

4 tanta passi estis sine causa ? si tamen sine causa.

4. Est-ce en vain que vous avez tant souffert ? Si cependant c’est en vain.

5 Qui ergo tríbuit vobis Spíritum, et operátur virtútes in vobis : ex opéribus legis, an ex audítu fídei ?

5. Celui donc qui vous communique l’Esprit et qui opère parmi vous des miracles, le fait-il par les œuvres de la loi ou par l’audition de la foi ?

6 Sicut scriptum est : Abraham crédidit Deo, et reputátum est illi ad justítiam :

6. Ainsi qu’il est écrit : Abraham crut à Dieu, et ce lui fut imputé à justice.

7 cognóscite ergo quia qui ex fide sunt, ii sunt fílii Abrahæ.

7. Reconnaissez donc que ceux qui s’appuient sur la foi, ceux-là sont les enfants d’Abraham.

8 Próvidens autem Scriptúra quia ex fide justíficat gentes Deus, prænuntiávit Abrahæ : Quia benedicéntur in te omnes gentes.

8. L’Écriture prévoyant que c’est par la foi que Dieu justifierait les nations, l’annonça d’avance à Abraham : Toutes les nations seront bénies en toi.

9 Igitur qui ex fide sunt, benedicéntur cum fidéli Abraham.

9. Ceux donc qui s’appuient sur la foi seront bénis avec le fidèle Abraham.

10 Quicúmque enim ex opéribus legis sunt, sub maledícto sunt. Scriptum est enim : Maledíctus omnis qui non permánserit in ómnibus quæ scripta sunt in libro legis ut fáciat ea.

10. Et tous ceux qui s’appuient sur les œuvres de la loi sont sous la malédiction. Car il est écrit : Maudit quiconque ne persévèrera point dans tout ce qui est écrit dans le livre de la loi pour l’accomplir !

11 Quóniam autem in lege nemo justificátur apud Deum, maniféstum est : quia justus ex fide vivit.

11. Cependant, que nul n’est justifié devant Dieu par la loi, cela est manifeste, puisque le juste vit de la foi.

12 Lex autem non est ex fide, sed : Qui fécerit ea, vivet in illis.

12. Or la loi ne s’appuie pas sur la foi, puisque au contraire : Celui qui observera ces préceptes, vivra par eux.

13 Christus nos redémit de maledícto legis, factus pro nobis maledíctum : quia scriptum est : Maledíctus omnis qui pendet in ligno :

13. Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, devenu malédiction pour nous, selon qu’il est écrit : Maudit quiconque est pendu au bois !

14 ut in géntibus benedíctio Abrahæ fíeret in Christo Jesu, ut pollicitatiónem Spíritus accipiámus per fidem.

14. Afin que la bénédiction donnée à Abraham fût communiquée aux gentils par le Christ Jésus, pour que nous reçussions par la foi la promesse de l’Esprit.

15 Fratres (secúndum hóminem dico) tamen hóminis confirmátum testaméntum nemo spernit, aut superórdinat.

15. Mes frères (je parle à la manière des hommes), quand le testament d’un homme est ratifié, personne ne le rejette, ou n’y ajoute.

16 Abrahæ dictæ sunt promissiónes, et sémini ejus. Non dicit : Et semínibus, quasi in multis : sed quasi in uno : Et sémini tuo, qui est Christus.

16. Or les promesses ont été faites à Abraham et à celui qui naitrait de lui. Il ne dit pas : À ceux qui naitront, comme parlant de plusieurs, mais comme d’un seul : Et à celui qui naitra de toi, c’est-à-dire au Christ.

17 Hoc autem dico, testaméntum confirmátum a Deo : quæ post quadringéntos et trigínta annos facta est lex, non írritum facit ad evacuándam promissiónem.

17. Voici donc ce que je dis : Dieu ayant ratifié une alliance, la loi qui a été faite quatre cent trente ans après, ne la rend pas nulle au point de détruire la promesse.

18 Nam si ex lege hæréditas, jam non ex promissióne. Abrahæ autem per repromissiónem donávit Deus.

18. Car si c’est par la loi qu’il y a héritage, dès lors ce n’est pas en vertu de la promesse. Cependant c’est par la promesse que Dieu l’a donné à Abraham.

19 Quid ígitur lex ? Propter transgressiónes pósita est donec veníret semen, cui promíserat, ordináta per ángelos in manu mediatóris.

19. Pourquoi donc la loi ? Elle a été établie à cause des transgressions, jusqu’à ce que vînt le rejeton pour lequel Dieu avait fait la promesse ; et remise par des anges dans la main d’un médiateur.

20 Mediátor autem uníus non est : Deus autem unus est.

20. Or le médiateur n’est pas pour un seul, et Dieu est un seul.

21 Lex ergo advérsus promíssa Dei ? Absit. Si enim data esset lex, quæ posset vivificáre, vere ex lege esset justítia.

21. La loi est donc contraire aux promesses de Dieu ? Nullement. Car si une loi eût été donnée qui pût vivifier, la justice viendrait vraiment de la loi.

22 Sed conclúsit Scriptúra ómnia sub peccáto, ut promíssio ex fide Jesu Christi darétur credéntibus.

22. Mais l’Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que la promesse fût accomplie par la foi en Jésus-Christ, en faveur des croyants ;

23 Prius autem quam veníret fides, sub lege custodiebámur conclúsi in eam fidem quæ revelánda erat.

23. Et avant que la foi vînt, nous étions sous la garde de la loi, réservés pour cette foi qui devait être révélée.

24 Itaque lex pædagógus noster fuit in Christo, ut ex fide justificémur.

24. Ainsi la loi a été notre pédagogue dans le Christ pour que nous fussions justifiés par la foi.

25 At ubi venit fides, jam non sumus sub pædagógo.

25. Mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous le pédagogue.

26 Omnes enim fílii Dei estis per fidem, quæ est in Christo Jesu.

26. Car vous êtes tous enfants de Dieu par la foi qui est dans le Christ Jésus.

27 Quicúmque enim in Christo baptizáti estis, Christum induístis.

27. Car vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez été revêtus du Christ ;

28 Non est Judǽus, neque Græcus : non est servus, neque liber : non est másculus, neque fémina. Omnes enim vos unum estis in Christo Jesu.

28. Il n’y a plus ni Juif, ni Grec ; plus d’esclave, ni de libre ; plus d’homme, ni de femme. Car vous n’êtes tous qu’une seule chose dans le Christ Jésus.

29 Si autem vos Christi, ergo semen Abrahæ estis, secúndum promissiónem hærédes.

29. Et si vous êtes tous au Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse.

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CHAP. III. 6. Gen. XV, 6 ; Rom. IV, 3 ; Jac. II, 23. — 8. Gen. XII, 3 ; Eccli. XLIV, 20. — 10. Deut. XXVII, 26 ; Matth. V, 19 ; Jac. II, 10. — 11. Habac. II, 4 ; Rom. I, 17. — 12. Lev. XVIII, 5. — 13. Deut. XXI, 23. — 15. Hebr. IX, 17. — 22 Rom. III, 9. — 27. Rom. VI, 3.

 

4. Si cependant, etc. ; c’est-à-dire je veux espérer que ce ne sera pas en vain.

7. Ceux qui s’appuient sur la foi ; littér. : Qui sont de la foi, ou par la foi, en vertu de la foi. L’apôtre veut dire que c’est la foi qui fait les véritables enfants d’Abraham.

12. Avant les paroles celui qui observera, etc., il faut restituer l’ellipse de la formule l’Écriture dit, qui est ici évidemment sous-entendue.

14. La promesse de l’Esprit ; c’est-à-dire l’Esprit qui avait été promis implicitement, Gen. XXII, 17-18 ; mais explicitement, Is. XLIV, 3 ; Ezech. XXXIX, 29 ; Joël. II, 28.

16. Il ; c’est-à-dire Dieu.

22. Le mot tout est pour tous les hommes. Nous avons déjà fait observer que cette énallage de genre avait pour but d’exprimer la généralité la plus complète. L’apôtre ne fait que répéter ici ce qu’il a dit précédemment, Rom. III, 9, savoir que les Juifs et les Grecs (c’est-à-dire tous les gentils) étaient tous sous le péché.

24. Les pédagogues, chez les Grecs et les Romains, étaient ordinairement des esclaves qui accompagnaient partout les enfants confiés à leurs soins, veillaient sur eux et leur apprenaient les premiers éléments des connaissances, jusqu’à ce que l’enfant pût entendre plus tard les leçons de quelque maitre renommé. Tel fut exactement le rôle de la Loi auprès du peuple Juif.

25. Nous sommes des fils sortis de tutelle, libres.

28. Grec ; c’est-à-dire gentil en général.

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CHAPITRE IV

Juifs en tutelle sous la loi, libres par la foi. Galates entrainés dans le judaïsme. Leur première affection pour saint Paul. Tendresse de saint Paul pour eux. Agar et Sara figures des deux alliances.

1 Dico autem : quanto témpore hæres párvulus est, nihil differt a servo, cum sit dóminus ómnium :

1. Je dis de plus : Tant que l’héritier est enfant, il ne diffère point d’un serviteur, quoiqu’il soit maitre de tout.

2 sed sub tutóribus et actóribus est usque ad præfinítum tempus a patre :

2. Mais il est sous des tuteurs et des curateurs jusqu’au temps marqué par son père.

3 ita et nos cum essémus párvuli, sub eleméntis mundi erámus serviéntes.

3. Ainsi, nous aussi, quand nous étions enfants, nous étions asservis aux premiers éléments du monde.

4 At ubi venit plenitúdo témporis, misit Deus Fílium suum factum ex mulíere, factum sub lege,

4. Mais lorsque est venue la plénitude du temps, Dieu a envoyé son Fils, formé d’une femme, soumis à la loi,

5 ut eos, qui sub lege erant, redímeret, ut adoptiónem filiórum reciperémus.

5. Pour racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous reçussions l’adoption des enfants.

6 Quóniam autem estis fílii, misit Deus Spíritum Fílii sui in corda vestra, clamántem : Abba, Pater.

6. Et parce que vous êtes enfants, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils criant : Abba, Père !

7 Itaque jam non est servus, sed fílius : quod si fílius, et hæres per Deum.

7. Ainsi nul n’est plus serviteur, mais fils. Que s’il est fils, il est aussi héritier par Dieu.

8 Sed tunc quidem ignorántes Deum, iis, qui natúra non sunt dii, serviebátis.

8. Autrefois, à la vérité, ignorant Dieu, vous étiez asservis à ceux qui par leur nature ne sont pas dieux.

9 Nunc autem cum cognovéritis Deum, immo cógniti sitis a Deo : quómodo convertímini íterum ad infírma et egéna eleménta, quibus dénuo servíre vultis ?

9. Mais maintenant que vous connaissez Dieu, ou plutôt que vous êtes connus de Dieu, comment retournez-vous à ces faibles et pauvres éléments, auxquels vous voulez de nouveau vous asservir ?

10 Dies observátis, et menses, et témpora, et annos.

10. Vous observez certains jours, certains mois, certains temps, et certaines années.

11 Tímeo vos, ne forte sine causa laboráverim in vobis.

11. Je crains pour vous d’avoir en vain travaillé parmi vous.

12 Estóte sicut ego, quia et ego sicut vos : fratres, óbsecro vos. Nihil me læsístis.

12. Soyez comme moi, parce que moi j’ai été comme vous, je vous en conjure, mes frères : vous ne m’avez offensé en rien.

13 Scitis autem quia per infirmitátem carnis evangelizávi vobis jamprídem : et tentatiónem vestram in carne mea

13. Au contraire, vous savez que je vous ai autrefois annoncé l’Évangile dans la faiblesse de la chair ; or, cette épreuve à laquelle vous avez été mis à cause de ma chair,

14 non sprevístis, neque respuístis : sed sicut ángelum Dei excepístis me, sicut Christum Jesum.

14. Vous ne l’avez ni méprisée ni repoussée, mais vous m’avez reçu comme un ange de Dieu, comme le Christ Jésus.

15 Ubi est ergo beatitúdo vestra ? testimónium enim perhíbeo vobis, quia, si fíeri posset, óculos vestros eruissétis, et dedissétis mihi.

15. Où donc est votre bonheur ? Car je vous rends ce témoignage que, s’il eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux et vous me les auriez donnés.

16 Ergo inimícus vobis factus sum, verum dicens vobis ?

16. Je suis donc devenu votre ennemi en vous disant la vérité ?

17 Æmulántur vos non bene : sed exclúdere vos volunt, ut illos æmulémini.

17. Ils vous montrent un attachement qui n’est pas bon ; car ils veulent vous éloigner de nous, afin que vous vous attachiez à eux.

18 Bonum autem æmulámini in bono semper : et non tantum cum præsens sum apud vos.

18. Au reste, attachez-vous au bien pour le bien, en tout temps, et non pas seulement lorsque je suis présent parmi vous.

19 Filíoli mei, quos íterum partúrio, donec formétur Christus in vobis :

19. Mes petits enfants, pour qui je sens de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous,

20 vellem autem esse apud vos modo, et mutáre vocem meam : quóniam confúndor in vobis.

20. Je voudrais être maintenant près de vous, et changer mon langage, car je suis embarrassé à votre égard.

21 Dícite mihi qui sub lege vultis esse : legem non legístis ?

21. Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n’avez-vous pas lu la loi ?

22 Scriptum est enim : Quóniam Abraham duos fílios hábuit : unum de ancílla, et unum de líbera.

22. Car il est écrit : Abraham eut deux fils, l’un de la servante, et l’autre de la femme libre.

23 Sed qui de ancílla, secúndum carnem natus est : qui autem de líbera, per repromissiónem :

23. Mais celui de la servante naquit selon la chair, et celui de la femme libre, en vertu de la promesse.

24 quæ sunt per allegóriam dicta. Hæc enim sunt duo testaménta. Unum quidem in monte Sina, in servitútem génerans, quæ est Agar :

24. Ce qui a été dit par allégorie. Car ce sont les deux alliances : l’une sur le mont Sina, engendrant pour la servitude, est Agar ;

25 Sina enim mons est in Arábia, qui conjúnctus est ei quæ nunc est Jerúsalem, et servit cum fíliis suis.

25. Car Sina est une montagne d’Arabie, qui a du rapport avec la Jérusalem d’à présent, laquelle est esclave avec ses enfants :

26 Illa autem, quæ sursum est Jerúsalem, líbera est, quæ est mater nostra.

26. Tandis que la Jérusalem d’en haut est libre ; c’est elle qui est notre mère.

27 Scriptum est enim :

27. Car il est écrit :

Lætáre, stérilis, quæ non paris ;

Réjouis-toi, stérile, qui n’enfantes point ;

erúmpe et clama, quæ non párturis :

pousse des cris de jubilation et d’allégresse, toi qui ne deviens pas mère ;

quia multi fílii desértæ,

parce que les fils de la délaissée

magis quam ejus quæ habet virum.

seront plus nombreux que les fils de celle qui a un mari.

28 Nos autem, fratres, secúndum Isaac promissiónis fílii sumus.

28. Nous donc, mes frères, nous sommes, comme Isaac, les enfants de la promesse.

29 Sed quómodo tunc is, qui secúndum carnem natus fúerat, persequebátur eum qui secúndum spíritum : ita et nunc.

29. Mais comme alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui l’était selon l’esprit, de même encore aujourd’hui.

30 Sed quid dicit Scriptúra ? Ejice ancíllam, et fílium ejus : non enim hæres erit fílius ancíllæ cum fílio líberæ.

30. Mais que dit l’Écriture ? Chasse la servante et son fils ; car le fils de la servante ne sera pas héritier avec le fils de la femme libre.

31 Itaque, fratres, non sumus ancíllæ fílii, sed líberæ : qua libertáte Christus nos liberávit.

31. Ainsi, mes frères, nous ne sommes pas les fils de la servante, mais de la femme libre ; et c’est par cette liberté que le Christ nous a rendus libres.

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CHAP. IV. 19. Ephes. IV, 13 ; I Thess. II, 7. — 22. Gen. XVI, 15 ; XXI, 2. — 27. Is. LIV, 1. — 28. Rom. IX, 8. — 30. Gen. XXI, 10.

 

3. Aux éléments du monde, donnés au monde ; c’est-à-dire aux cérémonies de la loi en usage parmi les Juifs charnels, et qui étaient des instructions grossières et figuratives que Dieu donnait au monde.

4. La plénitude du temps ; c’est-à-dire le temps de la majorité.

6. Abba, Père. Voy. Marc. XIV, 36.

10. L’apôtre parle ici soit de l’observation des jours heureux ou malheureux, soit des fêtes juives, à l’observance desquelles les docteurs juifs cherchaient à amener les Galates.

13. Dans la faiblesse de la chair ; c’est-à-dire au milieu des tribulations que j’éprouvais. « Lorsque Paul traversa pour la première fois le pays des Galates (Act. XVI, 6), il fut, parait-il, retenu au milieu d’eux par un état de maladie ; et il profita de ce séjour forcé pour leur annoncer l’Évangile. — Cette épreuve : sa maladie, que Paul appelle la faiblesse de la chair, aurait pu nuire au succès de sa prédication, en attirant sur lui le mépris des Galates ; mais il n’en fut rien. » (Crampon)

22. * Deux fils, Ismaël et Isaac, le premier de la servante égyptienne, Agar, le second, de la femme libre, Sara.

24. * Le mont Sina où la loi fut donnée au peuple d’Israël, dans la péninsule du Sinaï.

26. * La Jérusalem d’en haut, le ciel.

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CHAPITRE V

Qui s’appuie sur la loi est déchu de la grâce. C’est la foi qui nous sauve. Galates séduits. La loi consiste dans l’amour. Œuvres de la chair. Fruits de l’esprit.

1 State, et nolíte íterum jugo servitútis continéri.

1. Demeurez donc fermes, et ne vous courbez point de nouveau sous le joug de la servitude.

2 Ecce ego Paulus dico vobis : quóniam si circumcidámini, Christus vobis nihil próderit.

2. Voici que moi, Paul, je vous dis que si vous vous faites circoncire, le Christ ne vous servira de rien.

3 Testíficor autem rursus omni hómini circumcidénti se, quóniam débitor est univérsæ legis faciéndæ.

3. Je déclare de plus à tout homme qui se fait circoncire, qu’il est tenu d’accomplir toute la loi.

4 Evacuáti estis a Christo, qui in lege justificámini : a grátia excidístis.

4. Vous n’avez plus de part au Christ, vous qui êtes justifiés par la loi : vous êtes déchus de la grâce.

5 Nos enim spíritu ex fide, spem justítiæ exspectámus.

5. Pour nous, c’est par l’Esprit, en vertu de la foi, que nous espérons recevoir la justice.

6 Nam in Christo Jesu neque circumcísio áliquid valet, neque præpútium : sed fides, quæ per caritátem operátur.

6. Car, dans le Christ Jésus, ni la circoncision, ni l’incirconcision ne servent de rien ; mais la foi qui agit par la charité.

7 Currebátis bene : quis vos impedívit veritáti non obedíre ?

7. Vous couriez si bien : qui vous a arrêtés, pour que vous n’obéissiez pas à la vérité ?

8 persuásio hæc non est ex eo, qui vocat vos.

8. Ce qu’on vous a persuadé ne vient pas de celui qui vous appelle.

9 Módicum ferméntum totam massam corrúmpit.

9. Un peu de ferment corrompt toute la pâte.

10 Ego confído in vobis in Dómino, quod nihil áliud sapiétis : qui autem contúrbat vos, portábit judícium, quicúmque est ille.

10. J’ai en vous cette confiance dans le Seigneur, que vous n’aurez point d’autres sentiments ; mais celui qui vous trouble en portera la peine, quel qu’il soit.

11 Ego autem, fratres, si circumcisiónem adhuc prǽdico : quid adhuc persecutiónem pátior ? ergo evacuátum est scándalum crucis.

11. Pour moi, mes frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? Le scandale de la croix est donc anéanti ?

12 Utinam et abscindántur qui vos contúrbant.

12. Si seulement ceux qui vous troublent fussent même mutilés.

13 Vos enim in libertátem vocáti estis, fratres : tantum ne libertátem in occasiónem detis carnis, sed per caritátem Spíritus servíte ínvicem.

13. Car vous, mes frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement ne faites pas de cette liberté une occasion pour la chair, mais soyez par la charité les serviteurs les uns des autres.

14 Omnis enim lex in uno sermóne implétur : Díliges próximum tuum sicut teípsum.

14. Car toute la loi est renfermée dans une seule parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

15 Quod si ínvicem mordétis, et coméditis : vidéte ne ab ínvicem consumámini.

15. Que si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne vous consumiez les uns les autres.

16 Dico autem : Spíritu ambuláte, et desidéria carnis non perficiétis.

16. Or je dis : Marchez selon l’esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair.

17 Caro enim concupíscit advérsus spíritum, spíritus autem advérsus carnem : hæc enim sibi ínvicem adversántur, ut non quæcúmque vultis, illa faciátis.

17. Car la chair convoite contre l’esprit, et l’esprit contre la chair : en effet, ils sont opposés l’un à l’autre, de sorte que vous ne faites pas tout ce que vous voulez.

18 Quod si Spíritu ducímini, non estis sub lege.

18. Que si vous êtes conduits par l’esprit, vous n’êtes pas sous la loi.

19 Manifésta sunt autem ópera carnis, quæ sunt fornicátio, immundítia, impudicítia, luxúria,

19. Or on connait aisément les œuvres de la chair, qui sont : la fornication, l’impureté, l’impudicité, la luxure,

20 idolórum sérvitus, venefícia, inimicítiæ, contentiónes, æmulatiónes, iræ, rixæ, dissensiónes, sectæ,

20. Le culte des idoles, les empoisonnements, les inimitiés, les contestations, les jalousies, les colères, les rixes, les dissensions, les sectes,

21 invídiæ, homicídia, ebrietátes, comessatiónes, et his simília, quæ prǽdico vobis, sicut prædíxi : quóniam qui tália agunt, regnum Dei non consequéntur.

21. Les envies, les homicides, les ivrogneries, les débauches de table, et autres choses semblables. Je vous le dis, comme je l’ai déjà dit, ceux qui font de telles choses n’obtiendront point le royaume de Dieu.

22 Fructus autem Spíritus est cáritas, gáudium, pax, patiéntia, benígnitas, bónitas, longanímitas,

22. Au contraire, les fruits de l’esprit sont : la charité, la joie, la paix, la patience, la douceur, la bonté, la longanimité,

23 mansuetúdo, fides, modéstia, continéntia, cástitas. Advérsus hujúsmodi non est lex.

23. La mansuétude, la foi, la modestie, la continence, la chasteté. Contre de pareilles choses, il n’y a point de loi.

24 Qui autem sunt Christi, carnem suam crucifixérunt cum vítiis et concupiscéntiis.

24. Or ceux qui sont au Christ ont crucifié leur chair avec ses vices et ses convoitises.

25 Si Spíritu vívimus, Spíritu et ambulémus.

25. Si nous vivons par l’esprit, marchons aussi selon l’esprit.

26 Non efficiámur inánis glóriæ cúpidi, ínvicem provocántes, ínvicem invidéntes.

26. Ne devenons pas avides d’une vaine gloire, nous provoquant les uns les autres, envieux les uns des autres.

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CHAP. V. 2. Act. XV, 1. — 5. Jac. II, 24. — 9. I Cor. V, 6. — 14. Lev. XIX, 18 ; Matth. XXII, 39 ; Rom. XIII, 8. — 16. I Petr. II, 11.

 

12. Fussent même mutilés. Puisqu’ils tiennent tant à se faire circoncire, qu’ils se fassent aussi entièrement amputer. C’est ainsi qu’ont traduit saint Augustin, saint Jérôme, saint Chrysostome, Theophýlactos, Théodoret, et la plupart des anciens ; d’autres : Qu’ils soient retranchés de l’Église ; d’autres : Qu’ils soient exterminés du monde. Il est certain que le texte grec est susceptible de ces diverses interprétations.

13. Pour la chair ; c’est-à-dire pour vivre selon la chair, en cherchant à satisfaire vos passions aux dépens même de vos frères.

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CHAPITRE VI

Corriger avec douceur, s’entre-supporter. Croire qu’on n’est rien. Semer pour recueillir. Saint Paul ne se glorifie que dans la foi. Salutations.

1 Fratres, etsi præoccupátus fúerit homo in áliquo delícto, vos, qui spirituáles estis, hujúsmodi instrúite in spíritu lenitátis, consíderans teípsum, ne et tu tentéris.

1. Mes frères, si un homme est tombé par surprise dans quelque faute, vous qui êtes spirituels, instruisez-le en esprit de douceur, regardant à toi-même, de peur que toi aussi tu ne sois tenté.

2 Alter altérius ónera portáte, et sic adimplébitis legem Christi.

2. Portez les fardeaux les uns des autres, et c’est ainsi que vous accomplirez la loi du Christ.

3 Nam si quis exístimat se áliquid esse, cum nihil sit, ipse se sedúcit.

3. Car si quelqu’un s’estime être quelque chose, comme il n’est rien, il s’abuse lui-même.

4 Opus autem suum probet unusquísque, et sic in semetípso tantum glóriam habébit, et non in áltero.

4. Or que chacun éprouve ses propres œuvres, et alors il trouvera sa gloire en lui-même et non dans un autre.

5 Unusquísque enim onus suum portábit.

5. Car chacun portera son fardeau.

6 Commúnicet autem is qui catechizátur verbo, ei qui se catechízat, in ómnibus bonis.

6. Que celui que l’on catéchise par la parole communique tous ses biens à celui qui le catéchise.

7 Nolíte erráre : Deus non irridétur.

7. Ne vous y trompez pas : on ne se rit point de Dieu.

8 Quæ enim semináverit homo, hæc et metet. Quóniam qui séminat in carne sua, de carne et metet corruptiónem : qui autem séminat in spíritu, de spíritu metet vitam ætérnam.

8. Car ce que l’homme aura semé, il le recueillera. Ainsi, celui qui sème dans sa chair recueillera de la chair la corruption ; et celui qui sème dans l’esprit recueillera de l’esprit la vie éternelle.

9 Bonum autem faciéntes, non deficiámus : témpore enim suo metémus non deficiéntes.

9. Or faisant le bien, ne nous lassons point ; car en ne nous lassant pas, nous recueillerons la moisson en son temps.

10 Ergo dum tempus habémus, operémur bonum ad omnes, máxime autem ad domésticos fídei.

10. C’est pourquoi, tandis que nous avons le temps, faisons du bien à tous, et principalement à ceux qui sont de la famille de la foi.

11 Vidéte quálibus lítteris scripsi vobis mea manu.

11. Voyez quelle lettre je vous ai écrite de ma propre main.

12 Quicúmque enim volunt placére in carne, hi cogunt vos circumcídi, tantum ut crucis Christi persecutiónem non patiántur.

12. Tous ceux qui veulent plaire selon la chair vous obligent à vous faire circoncire, et cela uniquement afin de ne pas souffrir persécution pour la croix du Christ.

13 Neque enim qui circumcidúntur, legem custódiunt : sed volunt vos circumcídi, ut in carne vestra gloriéntur.

13. Car eux, qui se font circoncire, ne gardent pas la loi ; mais veulent que vous soyez circoncis, pour se glorifier en votre chair.

14 Mihi autem absit gloriári, nisi in cruce Dómini nostri Jesu Christi : per quem mihi mundus crucifíxus est, et ego mundo.

14. Pour moi, loin de là que je me glorifie, si ce n’est dans la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde m’est crucifié, et moi au monde.

15 In Christo enim Jesu neque circumcísio áliquid valet, neque præpútium, sed nova creatúra.

15. Car en Jésus-Christ la circoncision n’est rien, ni l’incirconcision, mais la créature nouvelle.

16 Et quicúmque hanc régulam secúti fúerint, pax super illos, et misericórdia, et super Israël Dei.

16. Quant à tous ceux qui suivront cette règle, paix sur eux et miséricorde sur l’Israël de Dieu !

17 De cétero, nemo mihi moléstus sit : ego enim stígmata Dómini Jesu in córpore meo porto.

17. Au reste, que personne ne me fasse de la peine ; car je porte sur mon corps les stigmates du Seigneur Jésus.

18 Grátia Dómini nostri Jesu Christi cum spíritu vestro, fratres. Amen.

18. Que la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit, mes frères. Amen.

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CHAP. VI. 5. I Cor. III, 8. — 9. II Thess. III, 13.

 

1. Spirituels. Voy. I Cor. II, 14. — Regardant à toi-même. Ce passage brusque d’un nombre à un autre se rencontre assez fréquemment dans les écrivains sacrés.

5. Chacun portera son fardeau. Cette maxime n’est nullement en opposition avec celle du vers. 1, qui a rapport au monde présent dans lequel les hommes doivent, en bons frères, s’aider mutuellement de leurs conseils, supporter leurs faiblesses et leurs imperfections mutuelles ; elle se rapporte évidemment au jugement de Dieu, où chacun recevra le prix de ses propres œuvres, bonnes ou mauvaises, et rendra compte non de ce que son frère aurait fait, mais de ce qu’il aura fait lui-même, sans que les fautes d’autrui puissent justifier les siennes.

10. Faisons du bien, etc. L’apôtre n’exempte personne de faire du bien au prochain. Ainsi la différence de religion ne saurait être un titre qui nous exempte de faire du bien à ceux qui n’appartiennent pas à notre communion, quoique dans la distribution de nos charités et de nos aumônes nous devions, comme le dit saint Ambroise, commencer par ceux qui nous sont unis par les liens d’une même foi.

11. Voyez quelle lettre, etc. ; c’est-à-dire, selon le Grec, quelle longue lettre. Saint Paul dictait et souscrivait ordinairement ses lettres. C’est pourquoi il fait remarquer aux Galates que celle qu’il leur adresse, est écrite de sa propre main ; par où ils peuvent voir l’amour tout particulier qu’il leur porte.

12. Plaire selon la chair, c’est-à-dire gagner, par des moyens flatteurs, des paroles hypocrites, l’approbation des hommes. — Persécutés pour le croix du Christ, comme ils le seraient certainement s’ils prêchaient que la croix est l’unique source de notre salut.

13. Pensée : ce n’est pas l’amour de la Loi, mais l’hypocrisie et l’orgueil qui les inspirent. — Se glorifier auprès des Juifs de vous avoir fait circoncire.

14. Dans la croix, comme unique fondement du salut. — Par qui tout lien entre le monde et moi est brisé ; le monde étant mort pour moi, je n’ai plus ni à le craindre ni à rechercher sa faveur.

16. L’Israël de Dieu ; le véritable Israël, c’est-à-dire tous ceux qui sont les vrais Israélites par l’esprit de foi.

17. Je porte, etc. Anciennement on imprimait sur le corps des soldats et des serviteurs certains caractères pour les distinguer. — * Les stigmates, les marques que porte S. Paul, serviteur de Jésus-Christ, ce sont les cicatrices des plaies, des blessures, des souffrances qu’il a endurées pour son maitre. Voir II Cor. XI, 23-27.

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